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Chômage : Malgré une croissance anecdotique, sous la barre des 8% d’ici 2025

Chômage : Malgré une croissance anecdotique, sous la barre des 8% d’ici 2025 ( Banque de France)

Le taux de chômage ne devrait pas repasser au-dessus de la barre des 8%, malgré un environnement international délicat, estiment les experts de la Banque de France. Malgré une croissance relativement modérée, l’emploi devrait mieux résister que prévu, relève la Banque de France. Surpris par la résistance du marché du travail ces derniers mois, les analystes ont revu leurs hypothèses, entraînant un «changement significatif» dans leurs estimations. Une décision qui s’appuie notamment sur des calculs de productivité et sur la réforme des retraites, dont «la montée en charge progressive à partir de septembre 2023 aurait un impact positif sur le nombre d’actifs qui se transmettrait progressivement à l’emploi». La banque de France toutefois n’indique pas que parmi les facteurs explicatifs il y a aussi un très grand nombre d’entrées en apprentissage aussi une baisse de demande d’emploi du fait de l’évolution démographique.

Dans un premier temps, cette année, le marché de l’emploi résisterait, et le taux de chômage se tiendrait à 7,1% en moyenne. Ensuite, le ralentissement de l’activité entraînerait une hausse du taux à 7,4% puis 7,6% sur les deux prochaines années. Un rebond, certes, mais qui devrait rester temporaire et qui est, surtout, bien moins notable que prévu. Le cap des 8% ne devrait donc pas être franchi et le chômage resterait nettement inférieur à son niveau pré-Covid.

«À l’horizon 2025, l’économie française réussirait à concilier sortie de l’inflation et retour progressif de la croissance, sans récession», résume le directeur général des statistiques, études et international à la Banque de France, Olivier Garnier. La croissance, d’abord, repartirait progressivement à la hausse : après le choc engendré par la guerre en Ukraine et la flambée inflationniste, elle atteindrait 0,7% en 2023 en moyenne, un niveau revu légèrement à la hausse. Elle s’établirait ensuite à 1% en 2024 et 1,5% en 2025, des estimations moins élevées que prévu malgré une reprise de la consommation des ménages et des prix du pétrole et du gaz un peu plus faibles qu’anticipé en mars. Une dynamique expliquée par l’environnement international troublé.

Parallèlement, l’inflation semble bel et bien avoir atteint son pic ce semestre. Les prix de l’énergie reculent, et ceux de l’alimentaire commencent à ralentir, notent les experts, avec une nuance : «Historiquement, les hausses des prix des matières premières alimentaires sont partiellement répercutées et leurs replis ne s’accompagnent pas d’une baisse des prix finaux mais d’un arrêt de leur hausse». En d’autres termes, il ne faut pas s’attendre à voir de reculs massifs des prix en rayon dans l’immédiat. Désormais, la hausse des prix est principalement tirée par les services, «sous l’effet notamment des revalorisations salariales». La Banque de France prévoit donc un taux moyen annuel de 5,6% cette année, avant un ralentissement marqué en 2024 – à 2,4% – et en 2025 – à 1,9%.

Malgré une croissance relativement modérée, l’emploi devrait mieux résister que prévu, relève la Banque de France. Surpris par la résistance du marché du travail ces derniers mois, les analystes ont revu leurs hypothèses, entraînant un «changement significatif» dans leurs estimations. Une décision qui s’appuie notamment sur des calculs de productivité et sur la réforme des retraites, dont «la montée en charge progressive à partir de septembre 2023 aurait un impact positif sur le nombre d’actifs qui se transmettrait progressivement à l’emploi».

Inquiets, les ménages devraient toutefois garder une bonne partie de leurs gains au chaud sous leur matelas. Sur ce point, la Banque de France reste prudente : «Nous pensions que le surplus d’épargne pouvait être mobilisé, être un moteur pour l’économie. Mais nous avons été plutôt surpris négativement», les consommateurs étant restés frileux jusqu’ici. L’épargne accumulée depuis des mois ne devrait donc pas être dépensée, sauf surprise – bienvenue pour la consommation, et donc l’économie.

Un avertissement clair est toutefois lancé sur les finances publiques, dont l’amélioration se fait attendre… encore et toujours. La France reste un éternel bonnet d’âne : si, entre 2021 et 2025, les États de la zone euro doivent faire reculer leur ratio d’endettement de huit points en moyenne, celui de l’Hexagone ne reculerait que d’un point, selon l’institution. La divergence entre Paris et les autres capitales devrait donc s’accroître, à politique inchangée. «Le ratio de la dette publique ne diminuerait pas et resterait proche de 111% du PIB sur tout l’horizon de prévision», prévoient les analystes. Un constat inquiétant, qui contredit les promesses de bonne gestion des comptes publics brandies par le gouvernement.

Immigration illégale Royaume-Uni : en hausse malgré le brexit

Immigration illégale Royaume-Uni : en hausse malgré le Brexit

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En dépit du brexit dont l’objet était de redonner à la Grande-Bretagne sa souveraineté notamment en matière d’immigration, le nombre de migrants ne cesse de progresser.

Sept bateaux transportant 374 personnes ont atteint le littoral britannique sur la seule journée de samedi, selon le bilan quotidien publié par le gouvernement, portant à 10.139 le total de migrants arrivés par cette voie dangereuse depuis le début de l’année.

Sur l’ensemble de l’année 2022, plus de 45.000 traversées avaient été enregistrées, un record. La lutte contre l’immigration illégale est une des priorités de la majorité conservatrice au pouvoir, qui peine toutefois jusqu’ici à décourager les candidats, malgré un durcissement de sa politique.

L’année dernière, le gouvernement a fait passer une loi – pour l’instant bloquée par la justice – pour envoyer des demandeurs d’asile au Rwanda. Et un nouveau projet de loi critiqué jusqu’à l’ONU, prévoit d’empêcher les migrants arrivés par la Manche de demander l’asile. Londres a aussi signé plusieurs accords avec d’autres pays comme la France ou l’Albanie pour mieux lutter contre cette immigration illégale.

Le nombre d’arrivées d’immigrants sur le sol britannique a triplé depuis le référendum de 2016, malgré les promesses des partisans d’une sortie de l’Union européenne. Le système migratoire post-Brexit prend la forme d’une immigration choisie qui donne l’illusion du contrôle sans réduire les flux, et allant même jusqu’à les encourager.

Le Royaume-Uni connaît l’une des vagues migratoires les plus importantes de son histoire. Les chiffres de l’immigration y battent tous les records. L’immigration nette a atteint plus de 500.000 entrées en 2021-2022 et devrait dépasser 700.000 cette année – le triple de ce qu’elle représentait il y a cinq ans.

Syndicats : image toujours positive auprès des salariés malgré le déclin

Syndicats : image toujours positive auprès des salariés malgré le déclin

Par Tristan Haute, Maître de conférences, Université de Lille dans the conversation


Le mouvement social contre la réforme des retraites a suscité un certain étonnement quant à la place qu’y occupent les organisations syndicales. Celles-ci sont parvenues à s’unir dans la durée et à mobiliser plusieurs millions de personnes dans les rues depuis le 19 janvier 2023. Non seulement le mouvement social qu’elles portent s’avère particulièrement populaire, mais c’est aussi le cas des modes d’action privilégiés et en particulier de l’appel à « bloquer le pays » du 7 mars 2023. En outre, selon plusieurs enquêtes d’opinion, les organisations syndicales sont celles qui incarnent le mieux l’opposition au gouvernement et au Président de la République. Enfin, la centralité des syndicats et de leurs « directions » ne semble pas, pour l’heure, être remise en cause que ce soit par d’autres organisations, notamment politiques, ou par des bases parfois mythifiées comme plus combatives.

Ces éléments n’ont toutefois rien de surprenant. En effet, un examen minutieux du rapport des salariés aux syndicats ces dernières années révèle que, si les salariés sont peu syndiqués, ils ont toutefois une bonne image des syndicats.

Nombreux seraient, depuis déjà plusieurs décennies, les indices d’un déclin du fait syndical en France. La syndicalisation, déjà très faible depuis plusieurs décennies, a enregistré un léger recul ces dernières années. En 2019, 10,3 % des salariés étaient syndiqués contre 11,2 % en 2013. Il en est de même de la participation des salariés aux grèves et aux élections professionnelles qui déclinent depuis le milieu des années 2000. Enfin, la « confiance » des salariés dans les syndicats est minoritaire (45,1 % dans l’édition 2022 du baromètre de la confiance politique du CEVIPOF).

Plusieurs événements ont d’ailleurs pu récemment illustrer ce déclin syndical, comme le mouvement des « gilets jaunes » qui s’est construit à l’hiver 2018-2019 en dehors des organisations syndicales ou encore la crise sanitaire qui, avec le recours massif à un télétravail quasi permanent, a pu éloigner les salariés des syndicats.

Cependant, un examen plus attentif des rapports des salariés aux organisations syndicales vient nuancer un tel discours décliniste. Ainsi, les exemples de mobilisations impulsées par les organisations syndicales ayant connu un certain succès en termes de participation des salariés et de popularité ne manquent pas ces dernières années, à commencer par le mouvement contre le projet de réforme des retraites de l’hiver 2019-2020.

Surtout, le rapport des salariés aux syndicats, s’il s’est distendu, n’est pas rompu. Ainsi si, en 2016, seuls 11 % des salariés étaient syndiqués et si seuls 6,9 % avaient fait grève cette même année (alors qu’avait eu lieu un mouvement social interprofessionnel contre la Loi Travail), 43 % avaient voté aux dernières élections professionnelles selon l’enquête SRCV, un chiffre qui n’est pas négligeable d’autant plus que nombre de salariés ne peuvent voter à ces élections faute de scrutin sur leur lieu de travail.

De plus, la « confiance » des salariés dans les syndicats n’a que très peu évolué depuis la fin des années 1970 : en 1978, 50,1 % des salariés faisaient confiance aux syndicats selon l’enquête post-électorale du CEVIPOF contre 45,1 % en 2022 alors même que, sur la même période, le taux de syndicalisation en France a fortement décliné. Ce paradoxe se retrouve à l’échelle européenne. Enfin, dépasser cette notion de « confiance » permet de faire état d’une image plus positive des syndicats.

L’indicateur retenu pour apprécier l’image qu’ont les salariés des syndicats est souvent la confiance qu’ils placent en eux. Or, cette notion de confiance apparaît problématique. En effet, le degré de confiance peut s’exprimer de manière générale (sentiment de confiance) ou pour un objectif particulier (défendre l’emploi, les salaires, les conditions de travail… au niveau local, au niveau sectoriel ou au niveau national) et, dans ce dernier cas, la capacité d’action des syndicats ne dépend pas uniquement d’eux-mêmes, mais aussi du contexte politique, économique et social.

Plusieurs analyses mettent d’ailleurs au jour les attitudes ambivalentes des salariés vis-à-vis des syndicats. Ainsi, en Belgique, où plus de la moitié des salariés sont syndiqués (57,2 %), la faible « confiance » dans les syndicats (23,8 %) s’articule avec une large approbation de leur nécessité pour protéger les droits sociaux et avec un sentiment majoritaire que les syndicats défendent les intérêts des salariés et des chômeurs.

59,1 % des salariés estiment que « les travailleurs ont besoin de syndicats forts pour protéger leurs intérêts ». Shutterstock
En France, diversifier les indicateurs mesurant l’image qu’ont les salariés des syndicats fait apparaître une forte demande de syndicats, à l’image de ce qui est observé au niveau européen, et une certaine appréciation de leurs actions.

Dans une enquête ISSP parue en 2015, 59,1 % des salariés répondants estiment que « les travailleurs ont besoin de syndicats forts pour protéger leurs intérêts » et seuls 23,4 % estiment que « des syndicats forts sont mauvais pour l’économie de la France ». De même, dans l’enquête post-électorale People2022 que nous avons réalisée à l’issue du second tour de l’élection présidentielle de 2022, 64,5 % des salariés répondants sont d’accord avec le fait que les syndicats rendent des services aux salariés et seuls 23,9 % sont en désaccord avec cette affirmation.

Les attitudes des salariés à l’égard des syndicats varient toutefois fortement selon leurs caractéristiques sociales et selon leur positionnement politique. Les jeunes n’ont ainsi, contrairement à une idée reçue, pas une plus mauvaise perception des syndicats que leurs aînés alors que les femmes salariées ont le plus souvent une perception positive des syndicats. De même, le fait de côtoyer l’action syndicale est fortement corrélé à l’expression d’opinions très positives à l’égard des syndicats.

Sur le plan socioprofessionnel, la perception des syndicats est moins positive dans les petits établissements et surtout dans les couches supérieures du salariat du secteur privé, et en particulier des cadres et professions intermédiaires administratives et commerciales, des salariés les plus autonomes et des salariés travaillant au forfait (trois groupes qui se recoupent fortement).

À l’opposé, les salariés du public, qu’ils soient cadres ou, dans une moindre mesure, employés, ainsi que certaines fractions des couches inférieures du salariat du secteur privé ont une perception bien plus positive des syndicats, y compris les salariés en contrat précaire ou qui craignent perdre leur emploi. Les syndicats, s’ils ne parviennent pas à faire adhérer une partie significative des classes populaires salariées, notamment dans les fractions les plus précarisées, bénéficient donc encore, parmi ces salariés, d’une image quasiment aussi positive que dans le secteur public et bien plus positive que parmi les fractions supérieures et stabilisées du salariat du secteur privé.

Au-delà des caractéristiques socioprofessionnelles, on constate également que les attitudes des salariés à l’égard des syndicats varient fortement selon leur positionnement politique sur un axe gauche-droite. Plus les salariés se situent à gauche, plus ils ont une perception positive des syndicats (voir tableau), à l’image de ce qui a déjà été observé au niveau européen. À l’inverse, les salariés se positionnant très à droite, s’ils peuvent manifester une certaine défiance à l’égard du gouvernement, se montrent significativement plus hostiles aux syndicats. Ce résultat révèle ainsi que si, lors du mouvement social actuel, l’opposition au gouvernement peut être aussi intense à l’extrême droite qu’à gauche, le fait d’approuver l’action des syndicats et, plus encore, de participer à la mobilisation reste bien plus répandu parmi les salariés qui se positionnent à gauche.

À ce titre, rappelons que les syndiqués non seulement votent davantage pour la gauche, mais qu’ils ont également des attitudes davantage pro-environnementales, favorables aux droits des immigrés ou encore favorables aux droits des personnes LGBTQI+.

Pour terminer, l’analyse que nous avons mené des enquêtes REPONSE (Relations professionnelles et négociations d’entreprise) réalisées en 2011 et en 2017 par le Ministère du travail montre un tassement des attitudes favorables aux syndicats des salariés du secteur privé, non pas au profit d’attitudes défavorables (elles aussi en recul), mais d’attitudes indifférentes.

Les attitudes indifférentes sont plus répandues parmi les femmes salariées, parmi les salariés les moins diplômés, parmi les salariés les plus jeunes ainsi que parmi les salariés précaires et, plus généralement, parmi les salariés qui ne sont pas confrontés, sur leur lieu de travail, à l’action syndicale. Cette indifférence qui progresse représente un second défi pour les organisations syndicales qui doivent sans cesse repenser leurs modalités de contact avec les salariés dans un contexte de déstabilisation des collectifs de travail (recours accru à la sous-traitance, aux contrats précaires ou encore au télétravail).

Le premier défi des organisations syndicales, a fortiori dans le cadre du mouvement social actuel, est dès lors de transformer cette perception plutôt positive des syndicats en participation effective à la mobilisation, ce qui n’a rien d’évident tant la participation gréviste et manifestante de salariés confrontés à la précarité ou à une faible rémunération apparaît difficile.

Hongrie et Pologne : Les canards noirs de L’Union européenne ….. malgré l’Ukraine

Hongrie et Pologne : Les canards noirs de L’Union européenne ….. malgré l’Ukraine

 

Les défenseuses des droits humains Marta Pardavi et Elena Crespi appellent, dans une tribune au « Monde », à refuser, malgré la guerre en Ukraine, les demandes de Budapest et de Varsovie de débloquer des fonds européens, « en l’absence de véritables gages de changement » sur les valeurs fondamentales de l’UE.

 

Tribune. 

Quatre ans de plus. C’était couru. Les pronostics n’ont pas menti, ils ont même été dépassés. Viktor Orban a à nouveau remporté le 3 avril les élections législatives en Hongrie, s’engageant pour un quatrième mandat consécutif. En pleine crise géopolitique, avec une guerre sanglante à ses portes et confrontée à des milliers de réfugiés fuyant le conflit en Ukraine, l’Union européenne pourrait avoir d’autres préoccupations en tête. Pourtant, cette réélection revêt une importance fondamentale pour le futur du continent, tant elle promet une mise au défi de ses valeurs les plus centrales.

M. Orban ne s’y est pas trompé, en lançant, bravache, depuis sa tribune, une mise en garde très claire : « Le monde entier a pu voir qu’à Budapest le patriotisme a gagné. C’est notre message à l’Europe : nous ne sommes pas le passé, nous sommes l’avenir ! »

Après douze ans de gouvernance par le Fidesz, le parti du premier ministre Orban, la démocratie en Hongrie a reculé de manière particulièrement inquiétante. Erosion de l’équilibre des pouvoirs, mise au pas des médias, en particuliers publics, qui ne sont plus que de vagues instruments de propagande, musellement de la moindre voix critique dans la société civile, ou sort des minorités, ethniques ou sexuelles, largement dégradé, c’est l’Etat de droit dans son ensemble qui a été ébranlé de façon alarmante et, potentiellement, irréversible.

Les élections du 3 avril l’ont encore prouvé. Parmi les critiques soulevées par les observateurs de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), l’inégalité des chances offertes aux candidats était notable : couverture médiatique biaisée, démarcation loin d’être nette entre Etat et parti au pouvoir, ou encore manque de transparence dans le financement de la campagne.

Le référendum anti-LGBTI+, qui a eu lieu en même temps que les élections et qui visait à assimiler l’homosexualité à la pédophilie, est un autre exemple marquant. Cette fois-ci, grâce à une mobilisation exceptionnelle de la société civile et des activistes, les Hongrois l’ont rejeté. Cette consultation populaire n’a été qu’une mascarade, mise en place dans le seul but de rallier du soutien en vue des élections : en effet, une loi similaire est déjà en vigueur depuis juin 2021. Mais avec ce référendum, le pouvoir a préparé les esprits à de nouvelles mesures ciblant les minorités sexuelles.

C’est ainsi que la Hongrie se transforme sous nos yeux en régime « illibéral », suivant l’inspiration poutinienne de son grand frère russe. Un modèle repris d’ailleurs par son voisin polonais, qui a certainement été galvanisé par ce précédent hongrois. Et qui risque d’en inspirer d’autres, ce que la victoire, ce même dimanche 3 avril, du populiste Vucic – grand ami d’Orban – en Serbie semble confirmer.

 

Covid France : malgré 500 000 à 1 million de contaminés par jour vers la fin de la pandémie ?

Covid France : malgré 500 000 à 1 million de contaminés par jour vers la fin de la pandémie ?

 

 

 

En France , le nombre de contaminations annoncées chaque jour continue évidemment d’inquiéter. En effet officiellement ,ce sont 300 000 personnes par 24 heures qui sont concernées par la contamination. Dans la réalité les chiffres sont notoirement sous-estimés. Le nombre de contaminés se situe  en fait entre 500 000 et 1 millions. De sorte que rapidement une très grande partie de la population sera touchée et permettra selon les experts d’atteindre l’immunité collective .

 Les experts de l’OMS mais aussi de l’Europe ou de la France pense que le pic de contamination est proche dans l’hexagone mais sans dommage significatif supplémentaire puisque au contraire le nombre d’hospitalisés aurait maintenant tendance à diminuer.

 « Je ne serai pas surpris si le pic arrivait dans quelques jours, reconnaît

Mahmoud Zureik, épidémiologiste à l’université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines et directeur du groupement d’intérêt scientifique Epi-Phare. Impossible de dire si ce sera dans 4 jours ou dans une semaine, mais avec le nombre extrêmement élevé de contaminations en ce moment, avec plus de 300.000 cas positifs, mais en réalité plus probablement entre 500.000 et 1 million chaque jour, il y a tellement de Français qui vont être touchés par Omicron que la progression ne peut pas continuer de manière exponentielle très longtemps.»

 D’après ces mêmes experts on passerait donc assez prochainement d’une situation de pandémie que à une situation endémique. En bref des virus vont continuer d’exister mais concerner beaucoup moins de personnes et de régions avec des formes beaucoup moins graves.

La France attractive malgré les impôts ?

La France attractive malgré les impôts ?

Ce matin, la plupart des grands médias reprenne une dépêche d’agence relative au caractère attractif du pays. Reste que la France détient encore le taux le  plus élevé de prélèvements obligatoires (environ 45 % en 2020 ) et détient un taux d’imposition des entreprises encore très important. Certes en 2021 21 le taux d’IS a  diminué à 27,5 % pour les grands groupes et 26,5 % pour les autres. Et le taux reste réduit à 15 % pour les petites entreprises.

Mais la France se rapproche seulement de la moyenne européenne, qui était déjà inférieure à 22 % en 2018, et internationale. Cet effort ne permettra pas à l’Hexagone de sortir du club des pays de l’OCDE où la pression fiscale, dans sa globalité, est la plus élevée. En 2018, le pays arrivait en tête de liste avec un taux de prélèvements obligatoires autour de… 46 % du PIB.

 Le baromètre de l’attractivité, établi par le cabinet EY et publié lundi 7 juin, indique en effet que la crise liée au Covid-19 n’a pas eu raison de la première place décrochée en 2019 et ce, malgré un nombre de projets d’implantation globalement en baisse.

Sur le Vieux Continent, ils ont reculé de 13 % en 2020, à peu près dans les mêmes proportions que lors de la crise financière de 2008, lorsque la baisse avait été de 11 %. Avec 985 projets recensés, la France, elle, voit la part d’implantations diminuer de 18 %, mais demeure en pole position, à la fois en nombre de projets – le Royaume-Uni en a enregistré 975 et l’Allemagne 930 –, et d’emplois créés (environ 30 000).

 « Depuis trois ans, la France a redressé énormément sa capacité à attirer les investissements étrangers », analyse Marc Lhermitte, associé chez EY. « Et en 2020, il n’y a pas eu d’abandon du site France, malgré notre exposition aux secteurs les plus impactés par la crise, tels que l’aéronautique ou le tourisme, et on ne relève pas de corrélation entre la stratégie sanitaire, qui a pu être critiquée, et les grands projets. » Au contraire, les investisseurs saluent la vigueur de la réponse économique à la crise : 44 % des dirigeants interrogés par EY estiment qu’elle est plus performante que dans d’autres pays.

Un « excellent résultat » dont s’est félicité, dimanche 6 juin, le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, jugeant qu’il « témoigne de la vivacité et de la solidité de [l’]économie », et qu’il résulte de la politique menée depuis 2017 : la loi Pacte d’abord, les baisses d’impôts sur les sociétés (passés de 33 % à 25 % des bénéfices) et celle des impôts de production intervenue en janvier 2021, dans le cadre de la mise en œuvre du plan de relance. L’ensemble, souligne Bercy, « crée une nouvelle fiscalité stable et attractive pour les entreprises ».

Malgré la Covid, Paris encore trop pollué

Malgré la Covid, Paris encore trop pollué

100 000 habitants sont encore exposésà des niveaux de NO2, oxydes d’azote, dépassant la limite réglementaire française de 40µg/m3 en moyenne annuelle, identique pour ce polluant aux recommandations de l’OMS.

En revanche, les particules PM10 et particules fines PM2,5, dont les émissions sont moins directement liées au trafic routier mais dues également au chauffage au bois, ont seulement légèrement baissé en 2020. Les limites réglementaires françaises sont respectées, mais ce n’est pas le cas pour les seuils recommandés par l’OMS, plus stricts. Pour les PM2,5, la recommandation journalière de l’OMS est dépassée sur la quasi-totalité de l’Île-de-France en 2020 (95% de la population), et pour un Francilien sur deux pour les PM10, selon Airparif.

Quant à l’ozone, les niveaux de pollution ont augmenté en 2020 dans la région parisienne, en continuité avec les années précédentes. Pour ce polluant secondaire associé aux pics de chaleur, les recommandations de l’OMS (100µg/m3 sur 8 heures) et le seuil réglementaire (120µg/m3) sont «toujours largement dépassés en tout point de la région». L’été 2020 n’ayant pas été concerné par le confinement, l’impact des restrictions sur la pollution à l’ozone n’a pas pu être évalué.

Manifestations pro-palestiniennes: risque de désordre grave malgré l’interdiction

Manifestations pro-palestiniennes: risque de désordre grave malgré l’interdiction

En dépit de l’interdiction par le tribunal administratif de la manifestation pro palestinienne prévue samedi les organisateurs maintiennent le mot d’ordre. Des manifestations pourraient cependant se dérouler à Paris et dans un certain nombre de villes de province avec des participations non négligeables, aussi des incidents surtout si des bandes de banlieues y participent ou d’autres comme les Black blocs.

 

Cette manifestation est dénoncée par la plupart des organisations politiques sauf par l’extrême gauche qui au contraire la soutient,  Mélenchon inclus. Des organisations qui pourraient porter aussi une grave responsabilité en cas d’incidents d’importance, ce qui est fortement probable.

 

Climat : le drame de l’Amazonie, continue malgré les discours

Climat : le drame de l’Amazonie, continue malgré les discours

Ce que dénonce sur France Info l’association canopée.

 

À quoi est due cette dégradation continue de l’Amazonie

Sylvain Angerand : La dégradation est liée, par exemple, à l’exploitation du bois. Quand on va sortir des arbres comme les ipés ou les acajous qui servent à faire des terrasses qu’on va trouver dans les magasins français. Mais ça peut être également l’orpaillage, l’ouverture de petites mines artisanales. Tout ça, en fait, ça va créer des trouées dans les forêts. Pas de grandes trouées, pas de grandes images de déforestation. Mais ces trouées vont faire baisser l’humidité, et du coup, la forêt est plus fragile, plus sensible aux incendies, plus sensibles aux sécheresses. »

Est-il compliqué de sensibiliser sur cette dégradation du fait qu’elle ne soit pas spectaculaire ?

Exactement. C’est tout l’enjeu politique qu’il y a aujourd’hui, puisque la France et l’Europe ont mis en place des stratégies pour lutter contre la déforestation importée. Et nous, on défend l’idée qu’il faut aller plus loin que la simple déforestation. Étendre cette question de la dégradation aux autres écosystèmes qu’il y a au Brésil, et notamment le Cerrado, une savane arborée qui est extrêmement importante puisqu’elle joue un peu ce rôle de tampon, de protection de l’Amazonie. Tout est lié.

Fait-on un peu de sensationnalisme en affirmant que l’Amazonie n’est plus le poumon de la planète ?

La forêt amazonienne continue d’absorber du carbone, y compris les grands arbres. C’est surtout le titre de l’étude qui est mal choisi. La façon dont le titre est utilisé, par exemple par la filière bois qui nous explique que cette étude dit qu’il faut couper des arbres, il ne faut pas laisser vieillir la forêt, que l’Amazonie maintenant est trop vieille et qu’elle commence à relarguer du carbone, tout ça, ce n’est pas ce que dit cette étude. Au contraire, on se rend compte qu’une forêt bien portante continue d’absorber du carbone et que l’exploitation du bois, que la dégradation fait plonger le bilan de façon négative. Donc, il faut faire extrêmement attention à ce qu’on dit de cette étude et ne pas sur interpréter.

Dans cette étude, l’actuel président du Brésil Jair Bolsonaro est accusé d’être le principal responsable de cette dégradation. Mais tout cela n’a-t-il pas commencé bien avant lui ?

En 2008, on avait vraiment réussi à baisser de façon assez forte la déforestation en Amazonie. C’est ce qu’avait fait Lula (Luiz Inácio Lula da Silva, président du Brésil entre 2003 et 2011, NDLR), avec la mise en place d’une administration très forte, une police, l’Ibama, qui contrôlait et qui évitait les intrusions en forêt et l’exploitation illégale de bois et autres, on a réussi à faire baisser de façon drastique la déforestation et la dégradation. Aujourd’hui c’est une vraie impunité qu’il y a en Amazonie et qui entraîne un relâchement. Il faut une vraie volonté politique et il faut que la France, l’Europe, tapent du poing sur la table et pas seulement dans les discours comme on l’entend.

Quels peuvent être leurs moyens de pression ?

Sur le soja on a un vrai moyen de pression puisque la France s’est engagée. Mais nous, cela fait plus de 8 mois qu’on a remis un rapport à la ministre Bérangère Abba avec des solutions concrètes pour éviter d’importer du soja issu de déforestation. Ce qui bloque aujourd’hui, c’est les grands tradeurs qui refusent d’être transparents, de dire effectivement d’où vient le soja. Sur le cuir, ça revient toujours la même chose. Tant que l’on n’a pas de traçabilité, on ne peut pas responsabiliser les entreprises. Et lorsque l’on amène des preuves sur la table, il faut qu’il y ait une action du gouvernement, de l’Europe de dire maintenant ça suffit. Et tout le drame de l’Amazonie, en fait, c’est que les politiques adorent en parler, mais ne font rien derrière. »

 

Birmanie : toujours des manifestants malgré la répression sanglante

Birmanie : toujours des manifestants malgré la répression sanglante

les manifestations continuent en Birmanie malgré les arrestations et la répression sanglante. La situation de dictature condamnée par les pays ex occidentaux commence sérieusement à être critiquée par les pays asiatiques proches de la Birmanie. Une dictature militaire complètement folle et hors du temps qui s’inspire évidemment des méthodes chinoises. La Chine d’ailleurs soutient les militaires.

Les médias ont rapporté des manifestations à l’aube dans au moins deux parties du centre commercial de Yangon lundi après que des centaines de personnes à Mandalay, y compris de nombreux membres du personnel médical en blouse blanche, aient défilé dimanche avant le lever du soleil.

Au moins 250 personnes ont été tuées depuis le coup d’État, selon les chiffres du groupe militant de l’Association d’assistance aux prisonniers politiques.

La violence a contraint de nombreux citoyens à imaginer de nouvelles façons d’exprimer leur rejet d’un retour au régime de l’armée.

Pour marquer le premier mois du lancement de l’une des plus grandes manifestations depuis le coup d’État et une grève nationale, des militants dans des publications sur les réseaux sociaux ont exhorté lundi les gens à se joindre à une manifestation de convoi de voitures.

Des manifestants à travers le pays ont organisé des manifestations nocturnes aux chandelles au cours du week-end.

Les manifestants dans certains endroits ont été rejoints par des moines bouddhistes tenant des bougies le week-end et d’autres sont sortis plus tard dimanche, notamment à Monywa, où la police a ouvert le feu.

Covid » Malgré le vaccin, une troisième vague »

Covid » Malgré le vaccin, une troisième vague »

Il faudra du temps pour contrôler l’épidémie alors que les conditions de propagation du virus persistent, expliquent dans le Monde Renaud Piarroux et Bruno Riou, l’épidémiologiste et le directeur du centre de crise de l’Assistance publique.

Tribune.

 

 

Après une première vague de Covid-19 au printemps, très déstabilisatrice pour notre système de santé, et aux conséquences économiques, sociales et humaines considérables, nous venons de passer le pic d’une deuxième vague, plus complexe à gérer en raison des retards dans la prise en charge des patients non atteints du Covid, et plus étendue dans le pays. Au cours de ces deux périodes, nous avons frôlé dangereusement le débordement capacitaire de nos hôpitaux et services de réanimation, tandis que les conséquences sanitaires à moyen et long termes commencent seulement à être analysées et sont particulièrement inquiétantes. Alors même que la vaccination est devenue une réalité proche, le risque existe toujours de devoir affronter une troisième vague dans les mois qui viennent.

Plusieurs éléments se conjuguent pour expliquer cet apparent paradoxe. Premièrement, les conditions environnementales de propagation du virus persistent et vont même s’aggraver : l’hiver, saison idéale pour la propagation d’une virose à transmission respiratoire n’a pas encore commencé, le confinement nécessaire a été abrégé pour des raisons économiques et sociétales, et les fêtes de fin d’année font craindre que des contaminations importantes intrafamiliales aient lieu, comme ce fut le cas lors des fêtes de Thanksgiving au Canada.

Difficulté de tester-tracer-isoler

Notre capacité collective à respecter la distanciation et les gestes barrières, y compris dans des réunions familiales (gel hydroalcoolique, port du masque, aération, limitation du nombre) sera déterminante. Deuxièmement, le tester-tracer-isoler que nous avions prôné dans Le Monde dès le 27 avril n’a pas été suffisamment développé : nous avons mal testé (les tests ont été nombreux, mais mal ciblés et trop tardifs), peu ou mal tracé (en ne tenant pas compte des résultats d’un système dont l’insuffisance était patente dès le mois d’août), et pratiquement pas isolé.

Au moins, nous saurons annoncer la troisième vague à temps car nous disposons de tous les indicateurs nécessaires pour le faire (« Early indicators of intensive care unit bed requirement during the COVID-19 epidemic : A retrospective study in Ile-de-France », par Bruno Riou, PLOS One, Public Library of Science).

Encore faudra-t-il être entendu par les instances politiques et la société pour qu’elles acceptent de confiner suffisamment tôt, un confinement pouvant être plus court et rester néanmoins efficace s’il intervient précocement. Il est cruel de rappeler que le conseil scientifique appelait, dès le 9 septembre, à prendre des mesures courageuses, qui n’ont été prises finalement que le 22 octobre (le couvre-feu) et le 30 octobre (le confinement).

Huawei dit pouvoir fournir la 5G au Royaume-Uni malgré les sanctions US

Huawei dit pouvoir fournir la 5G au Royaume-Uni malgré les sanctions US

Le principal fournisseur chinois d’équipements pour la technologie mobile 5G compte sur le temps pour contourner les sanctions américaines et européennes notamment au Royaume-Uni. On notera que comme en politique diplomatique, la Chine a choisi dans le domaine économique une politique très agressive qui ne cache même pas sa volonté d’hégémonie. D’une certaine manière c’est même un pied de nez aux États-Unis et à l’Europe ( la France a imposé aussi de fortes restrictions vis-à-vis du fournisseur chinois) “Ces restrictions n’ont pour l’instant pas eu d’impact sur la capacité de Huawei à fournir (les équipements) pour le déploiement de la 5G et de la fibre au Royaume-Uni”, a déclaré Victor Zhang, lors d’une conférence téléphonique avec des journalistes. “Nous devons discuter de l’impact à long terme et ça prend du temps, ça prend des mois.”

La Grande-Bretagne a accordé un rôle limité à Huawei dans le déploiement de la 5G, mais le gouvernement a depuis fait savoir que cette décision pourrait être revue en fonction des répercussions des nouvelles sanctions américaines, qui pourraient pénaliser sa capacité à fournir des équipements fiables.

Alors que le Premier ministre Boris Johnson devrait trancher sur ce dossier d’ici la fin du mois, Victor Zhang a déclaré que les autorités britanniques devraient y réfléchir à deux fois avant de prendre une décision qu’il juge cruciale à long terme.

“Nous pensons qu’il est important d’attendre que tous les faits et implications soient connus”, a-t-il prévenu. “Ce n’est pas le moment de prendre une décision aussi cruciale concernant Huawei.”

Huawei est depuis longtemps au coeur d’un différend entre les Etats-Unis et la Chine sur le contrôle des hautes technologies. Washington tente de convaincre ses alliés d’exclure le groupe chinois de la 5G en arguant du fait que ses équipements pourraient faciliter les activités d’espionnage chinoises, ce que le groupe chinois conteste.

Inégalités: toujours autant de riches malgré la fiscalité

Inégalités:  toujours autant de riches malgré la fiscalité

 

C’est le résultat de l’étude  annuelle du Crédit Suisse diffusée par Xerfi canal : avec plus de 2 millions de Français millionnaires en dollars, la France est peut-être loin du trio de tête composé des Etats-Unis, du Japon et de la Chine, mais elle est bien installée dans le top 10, aux coudes à coudes avec l’Allemagne. En cause évidemment, une fiscalité qualifiée de confiscatoire mais compensée par l’ingénierie fiscale d’évitement.

 

« En rapportant le contingent de millionnaires à la population pour gommer les effets de taille, la Suisse arrive en tête devant les Etats-Unis et les Pays-Bas. En Europe, l’Italie, l’Allemagne et l’Espagne sont éjectés de ce nouveau classement. Quant à la France avec 3,2% de millionnaires elle glisse simplement du 6e au 9e rang. Et encore la méthodologie n’est pas favorable aux Français car si le patrimoine pris en compte reprend bien les actifs immobiliers et financiers net des dettes, il n’intègre pas les créances de retraites latentes alors que les actifs des fonds de pensions sont inclus. C’est surprenant, mais voici 5 éléments pour comprendre comment un pays qui a, soit disant, un problème avec les riches arrive à en produire autant et à un tel niveau de richesse. Le premier renvoie aux inégalités des revenus primaires. La France est une formidable machine à redistribuer, mais il ne faut pas perdre de vue que c’est sur fond de très grandes inégalités à la base. Si l’on se réfère à l’outil standard de mesure des inégalités, que constitue l’indice de Gini, les inégalités primaires de revenu avant impôt et transfert sont plus élevées en France que dans les pays nordiques comme la Suède ou le Danemark mais aussi que dans les pays anglo-saxons, Allemagne, Royaume-Uni et Etats-Unis. Bien entendu, l’Etat providence réduit ces inégalités mais il ne peut totalement les gommer au plus haut de la pyramide. Deuxième élément à intégrer : l’évolution des prix de l’immobilier.

Partout dans le monde, le taux de propriétaires augmente avec le niveau de richesse et l’immobilier constitue une part importante du patrimoine. Sa valorisation est donc un facteur déterminant pour entrer dans le club des millionnaires. En France, plus qu’ailleurs, les hauts revenus se concentrent sur une petite partie du territoire, dans les meilleurs quartiers des grandes métropoles et les régions stars (Haute-Savoie, Côte d’Azur, Lubéron..). La moyenne nationale des prix de l’immobilier n’a donc pas de sens et c’est Paris qui donne le LA : entre 2005 et le 2ème trimestre 2019, les prix se sont envolés de près de 100% dans la capitale. Il n’y a guère que Londres qui a suivi le rythme. En Belgique, en Allemagne (où le marché national est moins éclaté), la progression a été de 50% environ. Un cran en dessous les Pays-Bas et plus bas encore l’Espagne quasiment à zéro. Troisième élément, l’élitisme social des filières d’excellence qui renforce in fine la concentration des revenus et des patrimoines sur une petite partie de la population. Il y a près de cinquante fois plus d’enfants de cadres supérieurs que d’enfants d’ouvriers à Polytechniques, 20 fois plus dans les Ecoles normales supérieures, près de 16 à l’ENA et jusqu’à 8 environ dans les classes prépas alors qu’ils sont finalement moins nombreux que les fils et filles d’ouvriers.

Or non seulement ces formations sont gratuites (ou presque) mais les élèves sont en plus rémunérés. C’est le jackpot, le capital des parents qui sera transmis plus tard aux enfants n’est pas entamé et les étudiants entreront dans la vie active sans dette et accéderont aux postes les plus rémunérateurs du privé et du public avec de véritables rentes de situation. Et plus généralement, l’éducation gratuite, la santé gratuite, sont deux éléments qui protègent les fortunes contre les grands coûts ou accidents de la vie, contrairement à d’autres pays, et qui préservent par la suite les revenus de la propriété des riches et de leurs descendants. Avant dernier élément une fiscalité peu progressive : sur un total de 1 000 milliards d’euros de prélèvements obligatoires chaque année (y cotisations sociales donc), près de 75% sont payés par tous aux même taux, qu’ils soient riches ou pauvres (si l’on néglige toutefois, les éléments de progressivité des prélèvements sociaux au voisinage du SMIC ou de la CSG). A peine 90 milliards sont finalement issus de prélèvements réellement progressifs : l’impôt sur le revenus, les droits de succession et l’IFI. 5ème et dernier élément, si l’on ajoute à la faible progressivité, l’évitement fiscal, le taux d’imposition s’avère in fine décroissant pour le haut de la distribution des revenus. Cette baisse du taux global d’imposition chez les plus riches est due non seulement au poids décroissant des cotisations sociales et de l’impôt sur le revenu, mais aussi à l’utilisation de nombreuses niches et techniques d’optimisation fiscale. »

 

 

>> Plus de vidéos sur le site Xerfi Canal, le médiateur du monde économique

 

 

Malgré Notre-Dame, Emmanuel Macron stable ?

Malgré Notre-Dame, Emmanuel Macron stable ?

 

Curieusement d’après le JDD la popularité de Macon n’aurait pas bougé et ce situerait autour de 29 %. Pourtant d’ordinaire le JDD se caractérise par un soutien assez indéfectible de macro. En particulier le rédacteur en chef Hervé Gattegno union se comporte ouvertement en vrai supporter de Macron dans les chaînes télé d’info continue. Mais peut-être qu’à force de pousser les feux des sondages il convient de les rectifier si on veut qu’il conserve un peu de crédibilité « L’opinion en position d’attente ». L’enquête Ifop parue dans le Journal du Dimanche lui attribue une cote de popularité stable par rapport au mois de mars, à 29%. Edouard Philippe, lui aussi, reste à 33% selon cette étude. Ce qui fait dire à Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l’Ifop, qu’il n’y a pas eu d’ »effet Notre-Dame ». « Les Français ont jugé qu’il était à la hauteur de l’événement, pour autant les critiques restent extrêmement structurées, fortes », explique le sondeur au micro d’Europe 1. « Tout se passe comme si, à la veille de ses annonces, l’opinion était en position d’attente, extrêmement polarisée entre soutiens minoritaires et mécontents virulents. »  Diffusé samedi, un sondage OpinionWay fait état, cette fois, d’une baisse de satisfaction des Français, avec une cote de popularité d’Emmanuel Macron qui perd 5 points par rapport au mois de mars et plonge à 27%. Une désaffection qui touche l’ensemble du gouvernement. Mais une autre enquête, menée cette fois par BVA et publiée vendredi, montre au contraire une hausse de 3 points, à 32% de « bonnes opinions ».

 

* Ce « baromètre de l’action politique » a été réalisé en ligne les 17 et 18 avril auprès d’un échantillon de 1 057 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus (méthode des quotas). Marge d’erreur de 1,5 à 3 points.

Volkswagen : en forme malgré les scandales de pollution

Volkswagen : en forme malgré les  scandales de pollution

 

Il faut vraiment que Volkswagen ait  les reins solides pour pouvoir présenter des résultats financiers finalement satisfaisants en 2017 alors que depuis 2015 la marque a dû avaler 25 milliards d’amendes à propos du trucage de la pollution. D’autres entreprises auraient coulé sous le poids de ces charges tout à fait exceptionnelles. Volkswagen n’a pas tout à fait fini avec ses affaires puisque la marque prévoit de verser encore  plusieurs  milliards d’amendes en 2018. Visiblement ces scandales (qui ont aussi affecté d’autres marques) n’ont pas trop terni l’image de Volkswagen qui produit toujours plus de 10 millions de véhicules ni affaiblis sa capacité de gestion Fin novembre, le président du directoire du groupe aux 12 marques (dont VW, Audi, Porsche, Skoda ou encore Seat) avait dit que le record de 10,3 millions de voitures vendues en 2016 était bien parti pour être battu cette année vu des tendances de novembre et de décembre. Fin octobre, le constructeur relevé son objectif de bénéfice annuel dans la foulée de l‘annonce d‘un bénéfice d‘exploitation largement supérieur aux attentes au troisième trimestre, grâce notamment aux économies réalisées par son pôle automobile. Le 20 novembre, Volkswagen a en outre relevé ses objectifs de ventes pour 2020 grâce à la demande croissante pour ses nouveaux modèles de SUV dans des marchés émergents comme le Brésil ou la Russie et a également revu à la hausse sa prévision d‘un bénéfice imposable en dépit d‘une augmentation de ses investissements dans les véhicules électriques.  Il y a deux semaines, le directeur financier du groupe Frank Witter a dit que Volkswagen s‘attendait à sortir pour quatre à cinq milliards d‘euros de liquidités l‘an prochain en lien avec le scandale du Dieselgate. L‘estimation pour 2018 est inférieure à celle de 17 milliards d‘euros au maximum retenue pour cette année.

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