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Archive mensuelle de novembre 2015

Cop 21 : taxer le carbone ?

Cop 21 : taxer le carbone ?

 

Beaucoup d’économistes militent pour une taxation internationale du carbone et d’une certaine manière tente d’introduire la problématique environnementale dans la logique du marché. Il n’est cependant pas certain que cette stratégie de taxation soit la meilleure même avec les apparats de la science économique. Une politique de normes  serait sans doute plus efficace qu’une régulation par la voie monétaire. Il suffirait par exemple d’interdire la motorisation diesel d’ici une vingtaine d’années et de passer au tout électrique d’ici environ 40 ans. Des mutations du même type pourraient être décidées pour le chauffage ou la production d’électricité. On peut comprendre que pour des motifs corporatistes certains économistes tentent de récupérer la problématique du réchauffement mais il y a quand même lieu de s’inquiéter de cette tendance à l’économicisation trop systématique des grandes questions sociétales  comme en témoigne les propos de  Christian de Perthuis, professeur associé à Paris Dauphine, fondateur de la chaire économie climat. Dans une interview à la Tribune

 

Quelle est la meilleure solution pour lutter contre le changement climatique ? Faut-il un prix unique mondial ? Une taxe carbone ? L’établissement du marché de droits à polluer ?

CHRISTIAN DE PERTHUIS – D’un point de vue théorique, un marché international de droits est une bonne solution pour donner un prix au carbone. S’il s’avère impossible de se mettre d’accord sur la répartition des droits, les pays pourraient s’accorder sur un prix minimal du carbone, en introduisant simultanément des taxes carbones nationales d’un même montant. Tous les manuels d’économie vous diront que les deux solutions sont efficaces et strictement équivalentes si les marchés fonctionnent correctement. Le seul problème, c’est qu’elles sont en pratique impossibles à mettre en œuvre dans le cadre de la négociation internationale. La « meilleure solution », c’est celle qui pourra aussi sortir d’une négociation entre 195 pays, pour lesquels les transferts provoqués par toute tarification internationale du carbone sont le véritable nœud du problème.

Qu’entendez-vous par là ?

On émet actuellement de l’ordre de 50 milliards de tonnes d’équivalent CO2 dans le monde. Si on introduit un prix moyen de 40 dollars la tonne, on crée une valeur de 2000 milliards de dollars. Comment répartir cette nouvelle valeur dans l’économie mondiale ? Si on distribue les droits entre pays au prorata de leur population, on crée un système équivalent à une taxe mondiale dont le produit serait redistribué uniformément entre les citoyens du monde. Ce système générerait des transferts massifs depuis les pays industrialisés vers les pays moins avancés. Comme nous le montrons dans Le Climat, à quel prix ? (1), ce sont les pays riches qui s’opposent à ce type d’architecture. À l’opposé, vouloir construire un « super-Kyoto » à partir des références historiques ne peut pas fonctionner : la méthode est trop généreuse pour les gros émetteurs, et tout à fait injuste pour les pays pauvres.

Que proposez-vous alors ?

De partir de l’existant. L’expérience de Kyoto a montré que les marchés de permis appliqués aux États ne fonctionnent pas, car il n’y a pas d’autorité mondiale. Sitôt qu’un pays n’est pas en conformité, il négocie et quitte le dispositif s’il ne parvient pas à ses fins : c’est ce qu’on fait le Canada, le Japon après Fukushima, la Russie… Les marchés qui tournent sont ceux que les États imposent aux acteurs privés. Le marché européen existe depuis 2005. Techniquement, il fonctionne bien mais il est plombé par une mauvaise gouvernance et une absence d’ambition politique. Si demain les gouvernements décidaient de réduire de 20 % les quotas en circulation, le marché retrouverait toute son efficacité. En Amérique du Nord, un nombre croissant d’États américains et de provinces canadiennes ont mis en place des marchés qui communiquent entre eux. Plus récemment, la Corée en a créé un. En Chine, sept programmes pilotes ont été lancés, dans deux provinces et cinq municipalités. Cela concerne 300 millions d’habitants. Un marché national du carbone ouvrira en 2017, ce qui va changer la donne internationale. Le problème, c’est l’absence de cohérence entre ces marchés et leur segmentation génératrice d’inefficacité. Le premier objectif de l’après-COP21 serait d’obtenir un engagement politique pour construire un marché transcontinental du carbone, à partir de ces programmes pilotes. Cela passerait par la mise en place d’un plafond global d’émissions ambitieux, et un accord sur mode de distribution qui doit privilégier les mises aux enchères. Bien évidemment, une gouvernance forte est nécessaire, avec la création d’une autorité indépendante de marché.

Mais comment passer d’un club de cinq pays aux 195 qui négocient à l’ONU ?

La question rejoint celle des transferts financiers, indispensables pour que tous les pays, y compris les plus pauvres, s’engagent dans le mouvement. Le Fonds vert lancé après Copenhague peine à mobiliser des ressources pérennes crédibilisant la promesse de transférer 100 milliards de dollars par an vers les pays pauvres, au titre du climat. D’où notre proposition de bonus-malus international.

Comment fonctionnerait-il ?

Partons du niveau moyen d’émission de gaz à effet de serre par habitant, soit environ six tonnes. Les pays qui se trouvent au-dessus sont redevables d’un malus, ceux en dessous peuvent prétendre à un bonus. Un pays émettant quatre tonnes par habitant a droit un bonus, sous forme d’une créance équivalant à deux tonnes, multipliées par le nombre d’habitants et le prix du carbone. Mais il y a une condition pour toucher la créance : rentrer dans le cadre commun de vérification. Les pays émettant plus de six tonnes par habitant ont en revanche une dette à l’égard des autres. La première vertu de ce système, c’est l’incitation financière envers les pays pauvres, faibles émetteurs, qui accepteraient ainsi d’être contrôlés. Ils rentreraient dans une logique de modération des émissions, puisqu’ils y seraient intéressés.

Quel devrait être le prix de la tonne de carbone ?

Tout dépend du « consentement à payer » des pays riches. Avec un prix du carbone très bas de seulement 1 dollar la tonne de CO2, ce sont 14 milliards qui pourraient être transférés des pays fortement émetteurs de CO2 vers les pays pauvres. Ce serait un premier pas pour amorcer la pompe. À 7 dollars la tonne de CO2, 100 milliards seraient redistribués. L’intérêt de ce mécanisme est de créer une ressource récurrente, additionnelle : on n’est plus dans le verdissement de fonds préexistants.

Qui paierait le plus ?

Les États-Unis et l’Union européenne. Mais pas seulement. Les pays pétroliers sont devenus de gros émetteurs par tête. La Chine est proche du niveau pivot. Ce serait une façon de changer la dialectique habituelle, qui veut que seuls les vieux pays industriels soient appelés à payer. Aujourd’hui, les pays pétroliers réclament de l’argent au titre de la compensation et le jeu de la Russie est pour le moins ambigu.

Avec ce système, le niveau moyen d’émissions pourrait ne pas baisser, voire augmenter…

Effectivement, mais le bonus-malus est un système d’amorçage. En régime de croisière, il pourrait évoluer vers un système plus incitatif, avec une diminution de la référence moyenne et une augmentation graduelle du prix du carbone appliqué. Autrement dit, il pourrait se transformer en une véritable taxe carbone mondiale redistribuant une partie de son produit vers les pays moins avancés au titre de la justice climatique.

 

COP21: « un accord de façade » pour 72%

COP21: « un accord de façade » pour 72%

72% de Français qu’e COP 21 aboutira à    »un accord de façade » permettant de réduire « seulement dans une certaine mesure » les émissions de gaz à effet de serre, selon un sondage à paraître  dans Dimanche Ouest France (DOF). Dans le même temps, 16% des sondés pronostiquent la conclusion d’un véritable accord qui permettra de réduire « significativement » les émissions de gaz à effet de serre tandis que 12% n’attendent « strictement aucun accord » à l’issue de la conférence. Les Français se montrent cependant un peu plus optimistes concernant la conclusion d’un véritable accord qu’ils ne l’étaient en 2009, quand les mêmes questions avaient été posées avant la conférence sur le climat de Copenhague. A l’époque, 75% des sondés s’attendaient seulement à un accord de façade, 10% à un véritable accord -contre 16% cette fois- et 15% à aucune prise de décision collective. Les jeunes (moins de 35 ans) se montrent légèrement plus optimistes que la moyenne de la population quant à la possibilité d’un véritable accord (17%), de même que les catégories populaires (19%). Mais le clivage majeur au sein de la population, selon l’IFOP, tient dans la proximité politique. Les sympathisants d’EELV sont ceux qui attendent le plus un véritable accord (25%), avec les proches du Parti Socialiste (18%). Les plus pessimistes sont les sympathisants du Front National: 18% d’entre eux ne s’attendent à aucun accord au terme de la COP21.

COP21 : un accord non contraignant

COP21 : un accord non contraignant

Contrairement à ce qu’affirme Hollande,  l’accord qui sortira de COP21 ne sera pas contraignant. La raison essentielle c’est que les seuls objectifs pour réduire le réchauffement climatique sont déterminés par chaque pays. En clair il n’y a pas d’objectif commun, ni même de moyens communs. La seule contrainte, qui n’en est pas une, est cette clause de révision qui permet régulièrement de procéder à une évaluation des avancées de chaque pays. De toute manière aucune contrainte internationale n’aurait été acceptée par certains pays notamment les plus pollueurs à savoir la Chine et les États-Unis. Du coup en examinant les différentes contributions on sait déjà que l’objectif des 2° ne sera pas atteint et qu’on sera plus proche dans la réalité d’une augmentation de 3 à 5° selon les experts. Encore s’agit-il d’une évaluation théorique car c’est l’analyse des pratiques qui pourra démontrer quels  sont les efforts réels. Malheureusement pour des raisons de politique intérieure Hollande a besoin d’un accord à tout prix et pour cela il favorisera toutes les concessions possibles pour obtenir la signature des Etats au bas d’un accord qui ne prendra en compte que très partiellement la problématique du réchauffement climatique analysé par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Selon ces experts, la température à la surface de la Terre a augmenté de 0,85 °C en moyenne depuis 1880 et devrait croître de 0,3 à 4,8 °C d’ici à 2100 en fonction de l’évolution des émissions de gaz à effet de serre. L’accord de Paris vise donc en premier lieu une réduction des émissions de gaz à effet de serre. Pour rester dans le scénario d’un réchauffement à 2 °C, il faut atteindre, selon le GIEC, la neutralité carbone au plus tard à la fin du siècle.  Le sommet de Paris doit aussi déboucher sur un accord financier. En 2009 à Copenhague, les pays développés se sont engagés à fournir 100 milliards par an à partir de 2020 aux pays les plus pauvres afin de les aider à s’adapter aux objectifs de réduction des gaz à effet de serre.  Les modèles climatiques du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) prévoient, selon quatre scénarios plus ou moins pessimistes, une élévation de la température comprise entre 0,3 °C et 4,8 °C pour la période 2081-2100, par rapport à la moyenne de 1986-2005. L’hypothèse extrême correspondrait à une hausse de plus de 6 °C à la fin du siècle par rapport à l’ère préindustrielle. L’élévation du niveau de la mer serait, elle, comprise entre 26 cm et 98 cm d’ici à 2100, selon le GIEC. « Si on dépasse les 2 degrés et que l’on se situe plus vers 4 degrés, ce sera terrible, expliquait en octobre dernier à Challenges, le conseiller scientifique de Ségolène Royal, Gilles Boeuf. L’Arctique pourrait disparaître. Si le glacier Totten, le plus grand glacier de l’Antarctique oriental fond, le niveau de la mer va augmenter de 7 mètres. Des régions comme la Camargue sont aussi fortement menacées mais également tous les villages de montagne qui seront impactés par la fonte des glaciers. Quant aux déserts, les populations qui y résident encore seront bientôt obligées de partir ». Selon le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés, près de 250 millions de personnes seront déplacées d’ici à 2050 à cause de conditions météorologiques extrêmes, de la baisse des réserves d’eau et d’une dégradation des terres agricoles.

Financement de la transition énergétique par le privé : du pipeau (DSK)

Financement de la transition énergétique par le privé : du pipeau (DSK)

DSK explique que financer la transition énergétique en ayant recours au secteur privé est selon lui une vue de l’esprit. « Il n’y a aucun espoir de pouvoir monter un co-investissement crédible et efficace avec le secteur privé », écrit-il, car « le secteur privé ne peut s’engager à aussi long terme (en 2020, ndlr, l’objectif de la COP 21 étant de mobiliser 100 milliards de dollars par an à cet horizon) ». « Si bien que ses promesses non tenues ne serviront qu’à justifier après coup pourquoi l’objectif de 100 milliards n’a pas été atteint ». Et il enfoncer le clou: « nous savons comment la conférence de Paris va finir. Au mieux, les membres vont s’engager à fournir un montant total de ressources budgétaires tentant d’atteindre 100 milliards. Mais les promesses ne sont que des promesses et dans les années à venir ces ressources si nécessaires partiront en fumée ou n’apparaîtront que grâce à d’ingénieux double-comptes ».  DSK propose donc une intervention publique. Il remet sur le tapis l’idée d’un « Fonds Vert pour le financement de la transition (énergétique, ndlr). Pour l’alimenter, il table sur deux mesures. La première est de créer une « taxe carbone progressive » dont il ne précise pas les modalités mais dont une partie ou la totalité des fonds iraient à ce fonds.  La deuxième est bien plus complexe et vise à notamment donner les ressources au pays en développement pour mener des projets de transition énergétique. Le FMI émettrait « une émission significative » de DTS (droits de tirage spécifique), une monnaie virtuelle basée sur le cours de quatre devises (euro, yen, dollars et livre) que le fonds utilise actuellement en interne pour sa comptabilité.  Concrètement, les DTS seraient fournis aux banques centrales des différents pays qui pourraient ensuite les échanger contre de devises réelles pour financer des projets de transition énergétique. Comme l’explique DSK, cette initiative revient en fait à créer de la monnaie via les banques centrales et ainsi à remplacer des engagements budgétaires par de la politique monétaire.  Une fois ce schéma expliqué, il balaie les potentielles critiques, venant du FMI, des ministres des Finances, des banquiers centraux ou des banques. Il évoque à la fin « les progressistes qui feront justement remarquer que l’allocation de DTS profitera plus aux économies avancées qu’aux économies émergentes et en développement parce que chaque pays recevra un montant proportionnel à sa quote-part (participation) du FMI ».

Pourquoi pas le rétablissement du service militaire obligatoire ?

Pourquoi pas le rétablissement du service militaire obligatoire ?

De toute évidence le gouvernement -comme l’opposition- tourne autour du pot notamment en voulant élargir les conditions du service civique. Pourtant le rétablissement du service militaire obligatoire devrait s’imposer à plusieurs titres. D’abord parce que la menace militaire a changé de nature et que le terrorisme à l’intérieur à l’extérieur des frontières constitue l’enjeu prioritaire. Les technologies et les armes sophistiquées sont à elles seules insuffisantes pour lutter contre ce nouveau péril. Il faut en effet davantage de personnels au sol. Or les effectifs de l’armée française sont bien insuffisants pour lutter efficacement sur tous les théâtres d’opérations où sont engagées les forces françaises. Ensuite parce que ce service militaire permet de structurer des jeunes au comportement asocial voire contraire aux valeurs républicaines. De ce point de vue la proposition de Claude Bartolone, candidat PS aux élections régionales en Ile-de-France, de créer un service civique obligatoire paraît bien mièvre et de toute façon anticonstitutionnelle. Il faudra en effet une loi. Les propositions de Bartolone apparaissent bien désuète quand il déclare  » Au menu de ce service civique, « un apprentissage des valeurs républicaines, des gestes de premiers secours, du permis de conduire, du Bafa, du brevet d’encadrement sportif… » « En contrepartie, ces jeunes citoyens travailleront dans les lycées, foyers ruraux, associations, résidences pour personnes âgées, entreprises de transport ». Selon lui, cette « véritable fabrique de citoyenneté » coûterait 125 millions d’euros par an. Conçu pour favoriser l’engagement citoyen des jeunes et le brassage social, le service civique a été créé en 2010, par Martin Hirsch, Haut commissaire à la jeunesse sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Selon un sondage OpinionWay/Metronews publié en mars dernier, près de sept Français sur dix se déclarent favorables à un service civique obligatoire.

Nissan va imposer une autre alliance à Renault

Nissan va imposer une autre alliance à Renault

 

Le bras de fer continue  entre Renault et Nissan. Nissan qui veut imposer une autre alliance entre les deux constructeurs. L’objectif est de parvenir à un poids plus significatif de Nissan dans cette alliance. Nissan qui reconnaît que la société nipponne a été redressée grâce à Renault mais dont la production est aujourd’hui trois fois supérieure à celle du constructeur français. D’une manière ou d’une autre l’État français devra diminuer sa participation dans le conglomérat. Cette stratégie de ré équilibrage des pouvoirs est soutenue par le PDG Carlos gone. Mais l’enjeu pour l’État français c’est de s’assurer que les lieux de production et les structures de décision resteront en France. Le conseil d’administration de Nissan, réuni lundi au Japon, fixera donc plusieurs conditions « non négociables » pour rééquilibrer le rapport de force au sein de l’alliance avec Renault, rapporte le Journal du Dimanche. Selon le JDD, le constructeur japonais, qui ne dispose d’aucun droit de vote chez Renault malgré ses 15% au capital du français, va « exiger que cette anomalie soit corrigée » et pourrait même « revendiquer les fameux droits de vote double » que l’application de la loi Florange au sein du groupe français va accorder aux actionnaires de long terme dès 2016. Nissan va en outre demander que l’Etat français redescende à 15% du capital comme il s’y était engagé après avoir pris environ 4% supplémentaires au printemps pour faire adopter les droits de vote double. « La vente du bloc de plus de 4% qu’il a acquis se révèle plus compliquée que prévu », croit savoir le journal. Les Japonais seraient en revanche prêts à accepter le principe de droits de vote double, qui permettra à l’Etat français de concentrer 28% des droits de vote avec seulement 15% du capital, ajoute-t-il. Mais ils demanderont une révision de l’accord Rama, qui régit l’alliance depuis 2002 et qui est désormais jugé caduc par la partie japonaise. « Nous savons très bien que l’alliance a été conclue à un moment où Nissan était en crise et qu’elle a participé à son redressement. Mais aujourd’hui, sur les 8,5 millions de voitures vendues par l’alliance, moins de trois millions sont produites par Renault », fait valoir une source japonaise citée par le JDD. Les administrateurs de Renault examineront la proposition de Nissan lors d’une réunion en décembre, ajoute le journal qui insiste également sur le soutien « indéfectible » du conseil d’administration du constructeur nippon à Carlos Ghosn. Celui-ci présidera le conseil d’administration de lundi à Yokohama, le fief de Nissan près de Tokyo. Renault détient 43,4% du capital de Nissan et Emmanuel Macron a réaffirmé mercredi dernier que l’Etat français n’accepterait aucun changement dans la structure de l’alliance.

UE : de l’argent à la Turquie pour gérer les migrants

UE : de l’argent à la Turquie pour gérer les migrants

Tout le monde sait que la Turquie est une véritable passoire qui permet les flux migratoires ;  une grande partie des réfugiés de la Syrie, d’Irak voire des Balkans ou d’Asie  passe par la Turquie ;  du coup faute de réels moyens de contrôler ses frontières extérieures l’union économique propose de l’argent aux pays voisins pour qu’ils retiennent ces migrants, aussi qu’ils améliorent  leur accueil et les renvoient  éventuellement chez eux. On peut sans doute s’interroger sur cette politique dont le coût sera assez significatif. Peut-être les sommes concernées seraient-elles plus utiles pour financer le contrôle aux frontières européennes. Mais ce n’est pas le choix de l’union européenne qui offrirait contre un  accord à Ankara des financements et une relance des négociations d’adhésion en échange de sa promesse de contribuer à endiguer le flot de migrants arrivant en Europe. D’après des diplomates, les Vingt-Huit ont négocié toute la journée de samedi pour s’entendre sur une position commune. « Nous avons trouvé un accord qui, je l’espère, sera accepté par toutes les parties aujourd’hui », a dit le président du Conseil européen, Donald Tusk, à son arrivée au sommet. Selon le projet de conclusion que Reuters a pu consulter en fin de matinée, « les deux parties vont, comme convenu et avec effet immédiat, mettre en œuvre leur coopération active sur les migrants qui ne nécessitent pas une protection internationale, en empêchant les entrées en Turquie et dans l’UE, en assurant la mise en œuvre des dispositions bilatérales de réadmission et en renvoyant rapidement les migrants qui ne nécessitent pas une protection internationale vers leurs pays d’origine ». En échange de son implication dans la plus grave crise migratoire en Europe depuis la Deuxième Guerre mondiale, le gouvernement turc recevra trois milliards d’euros d’aide européenne pour financer la prise en charge des migrants se trouvant sur son territoire (ce montrant pourra être révisé ultérieurement en tenant compte des évolutions). De même, Ankara obtient la réouverture dès le mois prochain d’un nouveau chapitre des négociations sur une adhésion de la Turquie, dans l’impasse depuis 2005. A son arrivée à Bruxelles, Ahmet Davutoglu a salué un « jour historique dans notre processus d’accession à l’UE » et un « nouveau départ » dans les relations entre Ankara et les Européens.  Selon Donald Tusk, environ 1,5 million de personnes sont entrées illégalement dans l’UE en 2015. La plupart ont transité par la Turquie, faisant de ce pays un partenaire indispensable et incontournable, au point que des diplomates européens se demandaient samedi soir si Ankara, conscient de son statut central dans ce dossier, ne produirait pas de nouvelles demandes. D’après le projet d’accord, les Européens prévoient de verser trois milliards d’euros à la Turquie pour les 12 à 24 mois prochains en souhaitant qu’Ankara utilise cette enveloppe pour améliorer le quotidien des 2,3 millions de Syriens réfugiés sur son sol de sorte qu’ils soient moins incités à s’embarquer pour la Grèce, pays de « première arrivée » dans l’UE. L’UE veut aussi que le gouvernement turc rende la traversée de Turquie vers les îles grecques plus difficile et qu’il empêche d’entrer les Afghans et autres migrants asiatiques qui passent par la Turquie pour se rendre en Europe. Bruxelles veut enfin que la Turquie tienne sa promesse de reprendre les migrants qui ont réussi à atteindre la Grèce mais qui ensuite ne réussissent pas à obtenir l’asile politique. De son côté, la Turquie souhaite davantage de fonds. L’offre originelle de l’UE portait sur trois milliards d’euros sur deux ans. La nouvelle offre ne devrait plus comporter de calendrier précis parce qu’Ankara espère obtenir plus. Si Ankara remplit ses obligations, les ressortissants turcs obtiendront plus facilement des visas pour se rendre en Europe.

Agriculture en Europe : de moins en moins d’agriculteurs

Agriculture en Europe : de moins en moins d’agriculteurs

 

25% de paysans en moins en 10 ans ou encore 60% en 35 ans, à ce rythme la population de paysans est très menacée. Officiellement la surface des exploitations n’a augmenté que de 4 ha en 10 ans  pour passer de 12 à 16 ha . Mais des chiffres qui n’ont pas beaucoup de signification parce qu’ils intègrent le maraichage,  des exploitations de pays de l’Est constituées  de quelques hectares et des exploitations de 1000 ha ou davantage. L’évolution du nombre d’agriculteurs traduit l’évolution du secteur vers un mode de production industrielle voire capitaliste. Il est probable qu’à l’ horizon d’une trentaine d’années ne subsisteront que des exploitations  de plusieurs milliers d’hectares pour des productions très spécialisées et forcément industrialisées. Exploitations qui appartiendront à des fonds de pension et autre groupes d’investissements qui comme dans l’industrie ou la grande distribution imposeront des taux de rentabilité qui ne pourront être atteints qu’au prix d’une dégradation de la qualité des productions. Une problématique qui malheureusement ne sera pas traitée dans le cadre de COP 21 alors  que les conséquences de ce mode de production aura de graves conséquences sur l’environnement (notamment sur la santé, les paysages ou la bio-diversité)).

 

L’Europe compte aujourd’hui 10,8 millions exploitations agricoles travaillant sur 174,6 millions d’hectares de terres, soit l’équivalent de la superficie exploitée il y a dix ans. Logiquement la superficie moyenne par exploitation (SAU ou surface agricole utilisée) a augmenté de 38 % pour passer de 11,7 hectares en 2003 à 16,1 hectares en 2013. Ce chiffre est une moyenne qui cache de forts contrastes. Il regroupe des réalités très différentes à l’intérieur d’un pays même, comme par exemple entre les exploitations du blé de la Beauce de quelques centaines d’hectares et les cultures maraîchères autour des villes de seulement quelques hectares. Entre deux pays membres, comme par exemple le Danemark avec ses grandes exploitations industrielles et la Roumanie et ses petites fermes d’élevages avec seulement quelques vaches.

- Les plus grandes exploitations agricoles se situent en République tchèque et au Royaume-Uni. Les moyennes les plus élevées des superficies agricoles utilisées par exploitation ont été enregistrées en République tchèque (avec 133,0 hectares), au Royaume-Uni (93,6 ha), en Slovaquie (80,7 ha) et au Danemark (67,5 ha). En France la superficie moyenne atteint 58,7 hectares tout juste au dessus de l’Allemagne (58,6 ha). À l’inverse, des moyennes inférieures à 10 hectares par exploitation ont été enregistrées à Malte (1,2 ha), Chypre (3,1 ha), en Roumanie (3,6 ha), Grèce (6,8 ha) et en Hongrie (9,5 ha).

- La France et l’Espagne totalisent près de 30 % de la superficie agricole européenne. L’Hexagone première puissance agricole de l’UE regroupe 15,9 % du total des superficies agricoles de l’UE soit 27,76 millions d’hectares. L’Espagne où les rendements sont moins élevés à cause d’une terre plus aride (13,4 %), suivies par le Royaume-Uni (9,9 %), l’Allemagne (9,6 %), la Pologne (8,3 %), la Roumanie (7,5 %) et l’Italie (6,9 %). La plus forte diminution de la superficie agricole utilisée entre 2003 et 2013 a été enregistrée à Chypre (-30,1 %), suivie de l’Autriche (-16,3 %) et de la Slovaquie (-11,0 %), tandis que la hausse la plus importante a été enregistrée en Bulgarie (+60,1 %), suivie de la Lettonie (+26,1 %), de la Grèce (+22,4 %) et de l’Estonie (+20,3 %).

- Une population vieillissante: un tiers des agriculteurs âgé de 65 ans et plus. En 2013, environ un chef d’exploitation sur trois dans l’UE était âgé de 65 ans ou plus. Au Portugal les chefs d’exploitations de 65 ans ou plus représentaient la moitié des chefs d’exploitations (50,1 %), un peu moins en Roumanie (41,0 %), en Italie (39,7 %) ou en Espagne et en Croatie (33,3 % chacune). À l’autre extrémité de l’échelle, l’Allemagne (6,5 %), l’Autriche (8,6 %), la Pologne (9,6 %), la Finlande (10,2 %), la France (12,4 %) et le Luxembourg (14,4 %) ont enregistré les proportions les plus faibles d’exploitants âgés de 65 ans ou plus.

- La France parmi les pays où la proportion des jeunes agriculteurs est la plus forte. Dans l’Union européenne, seuls 6 % des agriculteurs ont moins de 35 ans. La Pologne est le pays avec le plus fort taux de jeunes agriculteurs (12,1 %), suivi de l’Autriche (10,9 %) et de la France (8,8 %). Des pays où les politiques d’installations de jeunes sont incitatives. Les pourcentages les plus faibles de jeunes agriculteurs ont été enregistrés à Chypre (où 1,7 % de la totalité des chefs d’exploitation), au Danemark et au Portugal (2,5 % chacun) ainsi qu’aux Pays-Bas (3,1 %)…

Islam de France : non au terrorisme

Islam de France : non au terrorisme

Ça bouge enfin dans le milieu musulman français qui veut manifester son adhésion aux valeurs républicaines et ainsi condamner sans réserve la radicalisation et surtout les actes de terrorisme. On sait  que les organisations musulmanes de France sont relativement divisées et le fait de les avoir réunis constitue un événement significatif qui témoigne de la volonté de se dissocier de l’obscurantisme des prêcheurs de haine qui s’appuient  sur une théologie frelatée. Il faut espérer que cette union lors de cette rencontre exceptionnelle de toutes les organisations musulmanes de France va perdurer à fin d’approfondir son positionnement vis-à-vis de la république et de la culture française. Cette séance – intitulée «Rassemblement citoyen des musulmans de France» et sous-titrée «Tous ensemble contre le terrorisme»- a été ouverte par une prière chantée du Coran qui affirme que «tuer un homme revient à tuer l’humanité» et elle s’est conclue avec le chant de La Marseillaise dans une salle de congrès archicomble, où les représentants religieux des quinze fédérations ou grandes mosquées, que le Conseil français du culte musulman (CFCM) avait réussi à rassembler sous l’égide de son président, Anouar Kbibech, se tenaient debout. Le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, salué en conclusion par une ovation debout, venait d’ailleurs de reconnaître «la force de l’attachement sans faille à la République» des musulmans français, ajoutant: «Vous êtes de magnifiques Français et de magnifiques Républicains», tout en les appelant à prendre leur part de responsabilité dans la lutte contre la radicalisation – «personne ne pourra le faire à votre place» – et en énumérant les multiples mesures déjà prises car «nous devons vouloir ensemble, musulmans et République, que les prêcheurs de haine soient arrêtés et punis», assurant de «l’intransigeance» du gouvernement contre «certains discours obscurantistes» parce qu’il est «inadmissible» que des «jeunes Français» soient exposés à cette «bêtise» issue d’une «théologie frelatée». Avant son allocution, les musulmans de France avaient solennellement proclamé un «Manifeste citoyen des musulmans de France» qu’ils venaient de signer et qui réaffirmait «avec la plus grande force» leur «condamnation totale et sans réserve» des actes terroristes et leur «profonde compassion» pour les «familles des victimes». Mais qui insistait tout autant pour éviter tout «amalgame» sur «l’adhésion» au «pacte républicain», qui constitue «le socle de notre société» et qu’«aucune considération religieuse, philosophique ou idéologique» ne peut «remettre en cause». Au cours de l’après-midi, dans le cadre de tables rondes, plus d’une vingtaine de responsables -tous masculins- ont tenté de diagnostiquer les causes de la «radicalisation mortifère» et de trouver les «remèdes» à y apporter. La responsabilité des «familles» a été mise en première ligne, tout comme la nécessité d’une «formation» accrue tant des imams que des jeunes, avec l’idée de la création d’une «école théologique virtuelle» sur Internet. Sur ce plan, le représentant de la Fédération nationale des musulmans de France a d’ailleurs regretté que l’islam de France ait échoué il y a plusieurs années dans la création d’un «institut de théologie» national, car «nous n’avons pas su tenir compte de nos différentes tendances théologiques».

Terrorisme : le mémorial des victimes profané par les gauchistes

Terrorisme : le mémorial des victimes profané par les gauchistes

Les gauchistes voudraient se discréditer un peu plus auprès de la population qu’ils ne s’y prendraient pas autrement. Pourquoi avoir choisi la place de la république, lieu de recueillement pour tous ceux qui souhaitent manifester leur compassion à l’égard des victimes du terrorisme. Pourquoi surtout avoir utilisé les objets déposés en hommage aux victimes pour les lancer sur les forces de l’ordre ? Sans doute parce que le courant politique et social gauchiste ne représente plus grand-chose et qu’il ne reste que la violence pour combler leur vide existentiel. Avec un slogan simpliste « anti com. 21 ». Certes il ne faut pas attendre des miracles de cette grande réunion de Cop 21, il faudra bien d’autres rencontres pour qu’on s’attaque réellement à la question centrale du réchauffement climatique. Mais pour les gauchistes la question n’est pas là ; il s’agit non pas pour eux de problématiques environnementales mais de lutte contre l’impérialisme, la démocratie représentative le capitalisme, et plus généralement le libéralisme économique. Un mouvement d’idées qui a évidemment le droit d’exister mais pas de cette manière violente. Une violence qui s’explique par la perte de crédibilité de l’extrême gauche qui ne représente plus en France que 2 à 3 % dans l’opinion.  Drôle de révolutionnaires en réalité qui ont choisi la profanation comme mode d’action. « C’est une profanation, c’est indécent, Cette statue, c’est la tombe des victimes des attentats », déclare Bertrand Boulet, membre de l’association « 17 plus jamais », qui a entretenu le mémorial de fleurs, petits mots et bougies déposés au pied de la statue après les attentats de janvier et à nouveau après ceux du 13 novembre.

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Le système antiterroriste français en état de mort clinique ?

Le système antiterroriste français en état de mort clinique ?

Le journal Le Monde s’interroge à juste titre sur l’efficacité du dispositif antiterroriste de la France qu’l  considère en état de mort clinique. Le constat de la situation est certainement pertinent car en particulier notre organisation du renseignement a montré de graves défaillances. Reste cependant à ébaucher une réponse à ce terrorisme d’un nouveau type une réponse qui n’est pas évidente  car le risque zéro n’existe pas face à une telle barbarie. Ce ne sont pas 1000 ou 2000 policiers supplémentaires– même nécessaires-  qui permettront de resserrer les mailles  du filet. Les individus radicalisés seraient autour de 4000, or  il faut environ 20 policiers pour surveiller un individu potentiellement dangereux sans parler de ce qui ne sont pas identifiés comme tels. Du coup se repose totalement la problématique de l’organisation du renseignement qui doit impérativement impliquer la population. En situation de guerre comme nous le sommes la police officielle doit s’appuyer sur un réseau d’indicateurs qui maillent le territoire. En outre la vigilance active de tous les Français doit être sollicitée. Bref une autre organisation à la dimension du risque. Comme l’indique le monde : « Ce qui le scandalise, c’est avant tout l’absence totale de remise en question affichée au sein du ministère de l’intérieur et du gouvernement. «Je veux saluer encore une fois le travail exceptionnel de nos services de renseignement», a répété Manuel Valls, devant les députés, le 19novembre, après la mort à Saint-Denis du coordonnateur probable des attentats, Abdelhamid Abaaoud – que lesdits services de renseignement croyaient pourtant en Syrie. Au fond, aucune de ces réformes de structure ou modifications législatives – dont certaines se sont révélées inutiles, comme la création d’une infraction d’« entreprise individuelle terroriste » – n’a changé les deux piliers de la lutte anti­terroriste: l’infraction d’« association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste » et le cumul judiciaire-renseignement au sein d’un même service. A l’origine, ce dernier devait permettre à la direction de la surveillance du territoire (DST), devenue direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) en  2008 puis direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) en 2014, de maintenir une bonne circulation de l’information en son sein. »

Le déclinisme triomphant en France .

Il est probable que la mouvance décliniste  va  triompher dans les urnes lors  des prochaines consultations. Une mouvance qui se caractérise par des positions le plus souvent  réactionnaires et qui propose  notamment comme solution d’avenir le repli national sectaire et/ou  l’indifférence   à l’égard de ce qui se passe à l’extérieur de frontières. Ce mouvement décliniste  traverse à  peu près toutes les formations politiques ;  le FN bien sûr mais aussi une partie de la droite classique, tout autant que la gauche du PS, extrême-gauche comprise. Pour schématiser cette mouvance refuse l’ouverture au monde et propose d’ériger des murs infranchissables aux frontières de la France pour protéger les Français de tous les dangers et ainsi maintenir tous les « avantages acquis ».  Une sorte de futur orienté vers le passé,  sorte d’archaïsme politique qui propose un souverainisme obsolète afin d’exclure tout corps ou influence étrangère bref l’aspiration au paradis perdu. Une nostalgie du passé qu’entretiennent savamment quelques  intellos douteux à droite  comme Zemmour bien sûr, Finkielkraut, Buisson, Houellebecq mais aussi certains à gauche, surtout à l’extrême gauche comme Todd voire récemment Onfray. À gauche,  c’est surtout la condamnation du capitalisme et de l’impérialisme occidental qui conduit ces intellos à refuser  l’ouverture sur les autres, en tout cas qui les conduit à adopter une neutralité notamment vis à vis des conflits inter nationaux. À droite, c’est le racisme et la peur du progrès  qui justifient  surtout le repli nationaliste. Et pour justifier l’injustifiable ces intellos sollicitent les grands penseurs : Leibnitz, Hegel, Spinoza, Hume, Nietzsche, Schopenhauer, Heidegger d’autres encore. Nos sophistes contemporains  se réfèrent de manière frauduleuse à la pensée des vrais philosophes ; une sorte de détournement intellectuel pour essayer de donner une légitimité à leurs propos frelatés. Malheureusement face à cette mouvance décliniste qui va triompher dans les urnes dans les prochaines années,  le mouvement progressiste peine à résister. La crise est en effet passée par là  et compte tenu des déficiences chroniques des Français en matière d’économie beaucoup tombent  dans le piège de l’isolationnisme. Il faut bien reconnaître que le mouvement progressiste tarde à faire émerger des leaders politiques crédibles et aussi   des intellos susceptibles d’éclairer les problématiques économiques, sociales, technologiques, environnementales et culturelles. Des dimensions aux interactions incontournables qui exigeraient un minimum de connaissances dans les différents domaines. Onfray par exemple qui parle de tout, sur tout et tout le temps déclare sans complexe qu’il  ne connaît rien à l’économie,  ce qui ne l’empêche pas de pérorer sur la nature de la crise globale  et sur les moyens d’en sortir. Bref une sorte  de cocktails de discours philosophique mélangé à des convictions gauchistes et à des propos de bistrot. Pas vraiment un discours   pertinent pour répondre  au simplisme mystificateur des déclinistes. La construction d’un discours cohérent n’est  cependant pas évidente, sa complexité exige d’abord l’interrogation du champ des possibles  car il faut intégrer les mutations de nature systémique qui interviennent dans les domaines socio-économiques, techniques, écologiques et sociétaux déjà  évoqués. Bref, comme Diogène, on cherche un homme, l’intellectuel généraliste  capable d’appréhender  la complexité de l’ensemble de ces champs. Il en existe sans doute mais pour  l’instant les lumières médiatiques préfèrent éclairer  les penseurs qui rêvent d’un avenir qui ressemble au passé ou pire qui prévoient comme Onfray la fin de notre civilisation. Cela au moment même où  les valeurs de cette civilisation  s’imposent progressivement partout: en Asie, en Afrique, en Amérique du sud, à l’Est, dans les anciennes dictatures, communistes ou non. Certes non sans difficultés et dans un contexte de crise;  mais une crise qu’on ne résoudra  pas avec les vieux outils d’analyse partielle qui ne conduisent  qu’à une vision  ratatinée du monde.

Le nouveau pape du déclinisme : Michel Onfray

Le nouveau pape du déclinisme : Michel Onfray

Michel Onfray a décidé de se mettre à la diète médiatique pour un long moment. Il était temps tellement ses interventions deviennent  insupportables  et si  peu de nature philosophique comme sa prédiction de la fin de la civilisation occidentale au profit de l’islam radical.  Première observation sur sa posture, il s’autoproclame philosophe. Comme beaucoup de ses collègues, il confond diplômé en philosophie et comportement philosophique. Seconde observation la tonalité de ses propos est assez éloignée d’une démarche philosophique. Quand Michel Onfray s’exprime c’est  sur un ton professoral, péremptoire voir suffisant. Il n’y a pas de place à l’interrogation chez lui ;  son discours est sentencieux, dogmatique et doctoral.  Bref c’est le prof qui s’adresse à des élèves qu’ils considèrent comme incapable de réflexion. La maïeutique socratique lui et complètement étrangère, il ne proclame pas ses vérités il les assène à la manière du gauchiste radical qu’  il est. Il est loin de la méthode socratique qui ouvre le champ des interrogations. Chez lui l’art d’accoucher la vérité se fait aux forceps.

Silence médiatique pour Michel Onfray, enfin !

Silence médiatique pour Michel Onfray, enfin !

Le « philosophe » Michel Onfray a décidé de se mettre à la diète médiatique suite aux polémiques qu’il a déclenchées. Premières observations la diète tout court ne lui ferait pas de mal car son embonpoint enfle proportionnellement à ses innombrables interventions sur les médias, bref comme la grenouille,  le philosophe enfle y compris dans ses propos. Témoin ce qu’il a déclaré encore samedi chez Thierry Ardisson sur Canal. Michel Onfray déclare qu’il en a ras-le-bol de devoir se défendre à chaque fois qu’il prend la parole. Il a donc décidé de ne plus rien dire du tout. Trois extraits de ses déclarations lors de cette émission : « il n’y a pas un seul occidental qui serait capable de mettre sa vie en jeu pour défendre ses valeurs », « la civilisation occidentale est condamnée à disparaître » « c’est la solution diplomatique qui mettra fin au conflit contre l’État islamique » . Un vrai cocktail de réflexion philosophique, de convictions gauchistes et de propos de bistrot. D’abord c’est une injure faite à ceux  qui meurent  dans le combat contre l’État islamique. Injure aussi à l’encontre de ceux qui n’ont jamais été aussi nombreux à vouloir s’engager dans l’armée française pour combattre le terrorisme. Quant à l’affirmation de la fin de la civilisation occidentale au profit de l’islamisme radical c’est la preuve supplémentaire que Michel Onfray devient progressivement le pape du déclinisme. Au nom bien sûr de ses convictions simplistes contre l’impérialisme. Pourtant jamais sans doute les valeurs républicaines et libérales n’ont autant progressé dans le monde. Les excès du libéralisme économique ne sauraient pour autant condamner le libéralisme politique. Truisme et propos du café du commerce quand il affirme que la paix doit succéder à la guerre. Quelle illusion de penser qu’il y a une voie diplomatique pour mettre fin aux crimes des fous de l’État islamique.   »Je ne retire pas ce que j’ai dit. Je pense effectivement que l’on a toujours besoin de 50 ans pour déterminer que les guerres qui ont été faites n’auraient pas dû être faites ». 10 Michel Onfray qui pensent sans doute qu’on aurait pu négocier avec Hitler. Le philosophe a vraiment un besoin de repos et de silence.

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