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Défense de l’Europe : Trop d’effets d’annonce

Défense de l’Europe : Trop d’effets d’annonce

Il n’y a rien de nouveau sur une éventuelle condition d’achats d’armements produits en Europe, estime Nicolas Ravailhe, de l’Institut francophone de stratégies européennes, enseignant École de guerre économique et avocat au barreau de Bruxelles (droit européen) dans la Tribune

La facilité européenne de paix (FEP) est un mécanisme juridique sans spéculations de bonnes intentions d’achats « made in UE ». Le Conseil de l’Union européenne (UE) compétent pour les questions de défense a lancé le 20 mars une initiative destinée à « booster » les livraisons d’obus à l’Ukraine. Plusieurs déclarations ont fait croire à une avancée sur des achats de matériels conçus et produits en Europe. Il n’en est toujours rien à ce jour, deux mois après l’annonce de cette initiative à Stockholm le 8 mars. Le compromis politique toujours en débat devra être traduit en texte juridique. Cela n’a rien de confidentiel et aucune obligation d’achats en Europe n’y figure. En l’espèce, nous devons nous en tenir au texte publié sur le site du Conseil.

Puisque la matière est de nature intergouvernementale – et non communautaire, l’UE n’ayant aucune compétence en matière de défense -, il s’agit d’une décision du Conseil, dont la portée juridique s’impose aux participants, à la réserve près qu’un État membre de l’UE peut toujours sortir à tout moment d’un mécanisme intergouvernemental qui ne lui convient pas ou émettre des clauses de réserve (« opt-out »), contrairement aux politiques communautaires, financées par le budget de l’UE qui s’imposent à tous.

Outre la FEP, deux autres volets défense apparaissent. Le projet EDIRPA étant inopérant, le commissaire Thierry Breton cherche-t-il à le contourner en utilisant le fonds européen de la défense (FEDef) ? Le mécanisme EDIRPA consiste à subventionner sur le budget communautaire des achats groupés de « produits de défense ». Il est ensablé dans les débats parlementaires ; les uns veulent le réserver aux industriels européens afin de soutenir la Base industrielle et technologique de défense européenne (BITDE), les autres – une majorité à quelques exceptions près – considérant que l’urgence justifie de se fournir auprès de fournisseurs tiers / non-européens.

Ces derniers sont en position de force. Ils ont déjà obtenu l’assentiment du Conseil, contre la proposition initiale de la Commission, à une ouverture maximale, avec en outre un avantage aux « pays de la ligne de front ». Il en ressort une situation très inconfortable pour la position française qui historiquement se croyait plutôt bien implantée au Conseil et plus faible à la Commission européenne. La tentative de Thierry Breton d’utiliser le Fonds européen de défense semble inappropriée. En effet, le FEDef est conçu pour subventionner la recherche et le développement de projets nouveaux en coopération, mais en aucun cas des achats sur étagère.

Cet initiative est donc purement et simplement en marge de la réglementation européenne. L’UE n’a pas le droit d’acheter des obus avec les crédits du FEDef. La Cour des comptes européenne vient d’ailleurs d’adresser un carton jaune à la Commission européenne à propos du tout premier programme précurseur du FEDef. Le Parlement européen, qui comporte de nombreux opposants au FEDef, devrait aussi très vigilant.

L’initiative « SoS » « shelling on sale » serait dotée d’un milliard d’euros – sur les 2 milliards envisagés avant rallonge de 3,5 milliards – et les remboursements auraient pour plafond moins de 60% des dépenses. On s’attend ainsi à ce que les États européens livrent à l’Ukraine pour environ deux milliards d’euros d’obus (équivalent à 500.000 obus de calibre 155mm). Comme leurs stocks sont insuffisants, ils sont encouragés à acquérir ces munitions en vue de les céder aux forces ukrainiennes, et ce, auprès de n’importe quel fournisseur (y compris non-européen), urgence oblige.

Un milliard d’euros serait donc consacré à rembourser les livraisons d’obus par les États participants, mais cette fois, les Européens cherchent à mieux s’organiser, notamment pour diminuer les coûts d’acquisition et ne pas acheter en ordre dispersé. L’agence européenne de défense (AED), organe intergouvernemental de coopération en matière capacitaire, devra mettre sur pied ex nihilo une plateforme d’achat afin de publier en septembre un appel à la concurrence en vue de passer un « accord cadre » avec des fournisseurs potentiels présélectionnés parmi lesquels les États pourront passer des « marchés subséquents » auprès de l’un ou plusieurs de ces fournisseurs.

Le temps de recruter les acheteurs, de rédiger les documents de la consultation, de dépouiller les offres, voire de négocier avec les candidats si la procédure le permet, il peut se passer de nombreux mois. Les Ukrainiens ne verront pas l’ombre d’un obus acheté par ce mécanisme – s’il voit le jour – avant l’année 2024.

En outre, il se peut que les délais soient accrus par le contentieux probable que les candidats potentiels issus de pays non-européens pourront engager si le mécanisme est effectivement réservé aux 15 industriels européens repérés par la « task force » mise sur pied par Thierry Breton. A moins de se placer sous l’article 346 du Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE), l’AED ne pourra en effet exclure les candidats « tiers » à cause de l’accord international sur les marchés publics. Or aucun intérêt de sécurité ne justifie de se référer à cet article qui, en règle générale, est honni par la Commission européenne à cause précisément de l’exception aux règles de concurrence de l’UE.

Enfin, à supposer que l’accord cadre soit bien réservé à des fournisseurs européens, que se passera-t-il ? Les États pourraient procéder par options : les uns achèteront leurs obus exclusivement hors BITDE et seront remboursés sur le premier milliard (FEP) ; les autres passeront des « marchés AED » afin « d’acheter européen ». Et comme les deux milliards sont tout à fait « fongibles » entre eux, rien ni personne n’empêchera les États à se faire rembourser plus d’un milliard sur le premier volet s’ils y trouvent leur intérêt. C’est l’avantage d’une « caisse de bienfaisance » comme la FEP et ses produits dérivés : on fait ce qu’on veut avec son argent. Aucune règle de bonne gestion budgétaire ne s’y applique sauf si la France avait la volonté d’y imposer des règles exigeantes pour ses intérêts et ceux de l’UE.

Tout cela illustre l’incapacité de l’UE à traiter sérieusement des questions de défense et pour cause, elle n’a pas été conçue pour cela. Quand plusieurs analystes des questions de défense, dont Alain Bauer, considèrent que désormais « l’Europe de la défense, c’est l’OTAN », on ne peut que constater que le droit comme les faits leur donnent raison.

Taux d’intérêt : trop haut ou trop bas ?

Taux d’intérêt : trop haut ou trop bas ?

CHRONIQUE. Les taux d’intérêt sont en forte hausse depuis fin 2021, mais restent encore tellement bas.

Par Karl Eychenne, chercheur chez Oblomov & Bartleby dans La Tribune

Depuis le début des hostilités, les taux d’intérêt à 10 ans français ont remonté de 0 % à près de 3 %. Nous sommes fin 2021, et la crise sanitaire semble enfin dans le rétroviseur. Les taux d’intérêt de long terme sont alors aspirés par une accélération fulgurante de l’inflation, et l’anticipation d’une remontée des taux d’intérêt directeurs des Banques centrales. La hausse des taux marque la fin d’une décennie de politique monétaire ultra – accommodante. Les taux retrouvent des niveaux qu’ils n’avaient plus connu depuis 2012. Mais cela ne suffit pas, loin de là.

Cela fait un moment que la recherche académique bataille avec les niveaux de taux observés. Déjà dans les années 80, on parlait de l’énigme de la prime du taux sans risque (Philippe Weil, The Equity risk premium puzzle and the risk free rate puzzle, 1989). On ne comprenait pas comment les taux pouvaient être si bas, à moins de supposer que l’agent économique éprouve une aversion pour le risque démesurément faible, voire négative ! Mais à l’époque, on mettait cela sur le compte d’un formalisme excessif de la théorie. Le problème ne pouvait pas venir du fait observé, c’est le modèle qui devait se tromper. Depuis, la théorie a fait preuve d’une imagination débordante, mais au prix d’une technicité rebutante, et sans jamais vraiment convaincre son auditoire.

Des années plus tard, rien n’a changé ou pire. Crise financière, embellie économique, ou aujourd’hui inflation galopante, rien n’y fait. Les taux restent toujours trop bas. Ce constat peut heurter celui qui cherche vainement un crédit immobilier depuis 1 an. Pourtant, avec des taux 10 ans à près de 3 % mais une inflation à 6 %, il est bien difficile de soutenir que les conditions de financement soient vraiment restrictives. Le coût de l’argent reste bien inférieur au coût de la vie. Mieux encore, avec un taux réel (taux moins l’inflation) négatif à près de – 3 %, le cout de financement de l’économie est bien inférieur au taux de croissance de cette même économie plus proche de 1 %. En caricaturant, cela signifie que l’économie se finance à « bon prix ».

Il ne semble pas que la situation évoluera beaucoup pour les mois qui viennent. En effet, les taux semblent déjà à bout de souffle, en témoigne leur relative stabilité depuis le début de l’année avec l’anticipation d’une Banque centrale en fin de course. D’autre part, l’inflation cœur (hors prix de l’énergie et de l’alimentaire) ne montre toujours pas de signe d’essoufflement. Enfin, la croissance du PIB devrait rester proche de 1 % avec l’éloignement du risque de récession. Au total, les taux réels resteraient donc négatifs, et bien inférieurs à la croissance. Des taux bas, trop bas, qui posent un problème aux marchés financiers.

Les faillites ou rachats de quelques banques depuis février ne sont que des avertissements sympathiques. Mais la longue tendance baissière des taux réels depuis de nombreuses années a très probablement incité d’autres établissements ou investisseurs à saisir des opportunités qui n’en étaient pas. En effet, cette baisse des taux réels a renchéri considérablement la valeur des obligations détenues, mais a aussi contribué à doper la valorisation des actifs risqués. C’est donc sans surprise que la violente remontée des taux observée en 2022 a motivé de fortes moins-values sur les obligations détenues ainsi que sur les marchés d’actions.

Or, s’il s’avérait que les taux réels ont déjà fini de remonter, alors la purge aura été de courte durée, et les investisseurs pourraient de nouveau succomber à la tentation d’acheter des actifs financiers dopés par les taux bas, trop bas. Le risque d’une nouvelle vague d’exubérance est bien réel. Cependant, tout le monde ne serait pas perdant dans l’affaire.

La lutte contre le réchauffement climatique nécessite des réformes qui ont un coût. Or, plus les taux réels sont bas, et plus grandes sont les chances que ces réformes soient mises en œuvre rapidement. En effet, des taux bas dopent la valeur présente des bénéfices liés aux réformes qui seraient mises en place. C’est exactement le même mécanisme que pour un actif financier, dont la valorisation des bénéfices futurs est dopée par la seule baisse des taux.

Jusqu’à présent, les experts des deux camps s’opposaient sur le choix du taux adéquat (Christian Gollier & Co., The discounting premium puzzle : survey evidence from professional economists, 2022). Les experts souhaitant des réformes au plus vite proposaient un taux socialement responsable faible, plus faible que le taux de marché. Mais l’autre camp, dont le prix Nobel récent William Nordhaus, proposait un taux plus élevé, plus proche du taux de marché. Or, il semblerait bien que ce fameux taux de marché soit aujourd’hui devenu aussi faible que le taux socialement responsable défendu par le camp favorable à des réformes plus tôt. Autrement dit, l’argument du camp des réformes plus tard est caduc. Une aubaine pour justifier le financement d’une transition énergétique au plus vite.

Transports publics : trop chers en France

Transports publics : trop chers en France

La France est en 21e position sur 30 pays européens et Paris 27e sur 30 capitales, dans un classement prenant en compte le prix des transports publics, les tarifs sociaux et la simplicité des abonnements, publié jeudi 4 mai par Greenpeace. L’organisation écologiste reproche au système français la cherté de ses trains et leur manque d’intégration tarifaire.

Concernant Paris, Greenpeace trouve l’abonnement annuel cher (925 euros), d’autant qu’il couvre toute l’Ile-de-France et qu’il n’existe aucune formule moins chère pour se déplacer dans la seule capitale. A contrario, l’ONG salue la tarification sociale francilienne. Elle relève aussi que les employeurs remboursent au moins 50% des abonnements de transports en commun de leurs employés (sur onze mois), mais cette spécificité française ne semble pas entrer dans son classement.

Pour Greenpeace, les formules doivent être simples, couvrir tous les modes de transport dans de vastes régions, sur au moins un mois voire un an, s’appliquer à tous – non résidents compris -, être « abordables à tous » et être gratuits ou moins chers pour les revenus les plus bas, chômeurs, retraités, jeunes, handicapés, demandeurs d’asile, etc. Le classement ne prend pas en compte la qualité des réseaux de transport.

Le Luxembourg, où les transports publics sont gratuits, est sans surprise numéro 1, suivi par Malte, l’Autriche, l’Allemagne, Chypre et l’Espagne. A la 21e place, la France est classée au même niveau que la Finlande, l’Italie et la Slovaquie, la Suisse étant 7e, la Belgique 12e et la Bulgarie bonne dernière. Greenpeace salue les « billets relativement abordables » qui peuvent être utilisés dans tout le pays en Allemagne, en Autriche et en Hongrie, et note que des abonnements intégrés existent en Allemagne, en Autriche, en Belgique, à Chypre, en Hongrie, aux Pays-Bas et en Suisse. L’ONG attend d’en savoir plus sur le « billet unique » que veut introduire le gouvernement en France.

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IA et Méta: Trop de précipitation

IA et Méta: Trop de précipitation

par Franck Lebeugle, Directeur des activités de normalisation d’Afnor, Agence française de normalisation

Franck Lebeugle, spécialiste de la normalisation, observe dans une tribune au « Monde » que, faute d’accords sur les standards, les bonnes pratiques et les méthodes, les acteurs de technologies comme l’IA ou les métavers risquent de faire fausse route.

Les défricheurs du métavers calent au démarrage ; les majors de l’intelligence artificielle (IA), dépassés par leur propre création, exhortent à faire une pause. Ces deux faits d’actualité nous enseignent que, pour un entrepreneur, il est dommageable de faire rimer « innovation » et « précipitation ».

Alors à quoi employer ce temps précieux si l’on ne veut plus de faux départs ? A se réunir pour établir un cadre de confiance autour de normes volontaires. Sans attendre un cadre réglementaire stabilisé.

Si une révolution industrielle se déroulait sans accroc, cela se saurait. Mécanisation, pétrole, Internet, génétique, aujourd’hui IA… Nous avons vécu suffisamment de « révolutions » technologiques au cours des trois cents dernières années pour savoir que ce n’est pas une affaire tranquille.

A chaque fois, l’économie, le système bancaire, le marché de l’emploi, l’opinion publique entrent dans une zone de turbulences. Sans parler du climat… Nous ne sommes donc pas surpris de voir aujourd’hui les géants de la tech revenir sur leur modèle économique en matière de métavers. Ni de lire dans les journaux leur appel à faire une pause dans la recherche sur l’IA, tant l’invention présente le risque de dévorer son inventeur.

La course à l’IA et la course au métavers connaissent donc toutes deux un faux départ, au même moment. On comprend bien que, dans une compétition mondiale, ce serait un tort de procrastiner : dans la fable du lièvre et de la tortue, le lièvre nonchalant se fait doubler sur la ligne d’arrivée. Mais, à force de céder au tempo hypnotique du marketing des innovations, on oublie une étape importante : construire des fondations solides.

La normalisation est ce temps de concertation volontaire où les acteurs d’un secteur se réunissent pour décrire, dans un esprit de consensus, les bonnes pratiques, les méthodes et les standards qui faciliteront l’insertion de leurs innovations sur le marché, créeront de la confiance et rassureront le consommateur.

Force est de constater que, quand on prend le temps d’écrire les bonnes pratiques, tout est plus fluide. Que serait devenu le marché bancaire si chaque enseigne avait développé son format de carte de crédit dans son coin, sans se dire qu’il était judicieux de consulter les concurrents, les fabricants d’automates de retrait et de puces électroniques, afin de s’entendre sur des dimensions standards ?

Il est de bon ton de se plaindre du « poids des normes », en mettant dans le même panier les normes réglementaires – celles du droit « dur » – et les normes volontaires – celles du droit souple. Or les normes volontaires offrent une bouffée d’oxygène aux acteurs qui s’y intéressent.

Environnement- Sécheresse : 75 % des nappes à un niveau trop bas

Environnement- Sécheresse : 75 % des nappes à un niveau trop bas

Le Bureau de recherches géologiques et minières annonce que 75% des nappes «affichent des niveaux bas à très bas». Rien ne permet d’hypothéquer sérieusement sur la pluie qui pourrait tomber au printemps et cet été. Par contre ce qui est sûr c’est que les nappes souterraines n’ont pas été rechargées par les pluies d’automne et d’hiver et que 75 % d’entre elles affichent des niveaux très bas.

Au sortir de l’hiver, période où les nappes sont censées se recharger avant que la végétation reprenne sa croissance au printemps, «l’ensemble des nappes affiche des niveaux sous les normales et 75% affichent des niveaux bas à très bas» poursuit le BRGM, avant d’ajouter que «de nombreux secteurs présentent un risque avéré de sécheresse durant la période estivale». L’an dernier, au 1er avril, 58% des niveaux étaient sous les normales. L’été 2022 a pourtant subi une sécheresse historique.

. Selon le BRGM, une bonne cinquantaine de départements métropolitains, notamment dans le Nord, le centre et le sud-est du pays présentent ainsi un risque «très fort» de sécheresse «présageant d’un printemps et d’un été probablement tendus» et qui en l’absence de pluies «très excédentaires» dans les prochaines semaines devraient se traduire par des arrêtés de restriction d’eau.

En mars, où selon Météo-France la France a connu un excédent de précipitations de 40% au niveau national par rapport aux normales, mais avec des situations très hétérogènes selon les régions; seules les nappes de la Bretagne à la Nouvelle-Aquitaine ont bénéficié «d’épisodes conséquents de recharge». Plusieurs autres, en Champagne, dans le couloir Rhône-Saône, le Roussillon ou en Provence/Côte d’Azur, affichent toujours des «situations peu favorables» avec des niveaux qui restent très bas. Globalement, «les pluies infiltrées en profondeur durant le mois de mars n’ont pas été suffisantes pour engendrer une amélioration franche», note le BRGM.

Augmentation du SMIC de 2 % : c’est trop !

Augmentation du SMIC de 2 % : c’est trop !

Contrairement aux affirmations du gouvernement et de certains experts, l’inflation ne ralentit pas et va même se maintenir à peu près autour de 6 % sur un an cours de l’année 2023. À peu près le même chiffre de progression des prix qu’en 2022.Les deux 2 progressions des prix évidemment se cumulent. Sur deux ans, ce sera donc une augmentation supérieure à 13 %. À noter en plus l’augmentation particulière de l’alimentaire qui atteint officiellement 15 % et dont les professionnels pensent qu’elle ira jusqu’à 20 %.

Bref face à une augmentation officielle des prix de 6 % le SMIC sera augmenté d »environ 30 €, c’est trop !

La vérité c’est que face à l’emballement exceptionnel de l’inflation il aurait fallu augmenter les salaires de l’ordre de 10 % en 2023 le pouvoir d’achat. En attendant environ 40 % des plus défavorisés sont contraints de diminuer le nombre de repas ou leur importance.

Compte tenu du niveau de l’inflation qui a atteint 5,7% en mars sur un an, le salaire minimum va de nouveau augmenter d’environ 30 euros net au 1er mai.
La Première ministre Elisabeth Borne a assuré ce vendredi que le Smic augmenterait « d’un peu plus de 2% » au 1er mai et appelé les entreprises à « renégocier les grilles salariales » pour défendre le pouvoir d’achat après une inflation en mars un peu plus forte qu’envisagée.

Cette inflation qui a atteint 5,7%, soit légèrement plus que les 5,6% initialement prévus par l’Insee, va conduire mécaniquement « à une revalorisation du Smic au 1er mai d’un peu plus de 2% », portant à 6% son augmentation sur un an, a expliqué la cheffe du gouvernement lors d’un déplacement à Hanches, en Eure-et-Loir.

Selon le cabinet du ministre du Travail Olivier Dussopt, la hausse sera de 2,19%. Le Smic net mensuel sera ainsi revalorisé de 30 euros à 1383 euros pour un temps plein de 35 heures. Lors de la visite d’un hypermarché, qui a été interrompue à plusieurs reprises par quelques manifestants hostiles à la réforme des retraites, Elisabeth Borne a appelé les entreprises à « renégocier au plus vite les grilles salariales » pour les employés afin que les salariés qui gagnent un peu plus que le smic ne soient pas pénalisés.

Sécheresse : 75 % des nappes à un niveau trop bas

Sécheresse : 75 % des nappes à un niveau trop bas

Le Bureau de recherches géologiques et minières annonce que 75% des nappes «affichent des niveaux bas à très bas». Rien ne permet d’hypothéquer sérieusement sur la pluie qui pourrait tomber au printemps et cet été. Par contre ce qui est sûr c’est que les nappes souterraines n’ont pas été rechargées par les pluies d’automne et d’hiver et que 75 % d’entre elles affichent des niveaux très bas.

Au sortir de l’hiver, période où les nappes sont censées se recharger avant que la végétation reprenne sa croissance au printemps, «l’ensemble des nappes affiche des niveaux sous les normales et 75% affichent des niveaux bas à très bas» poursuit le BRGM, avant d’ajouter que «de nombreux secteurs présentent un risque avéré de sécheresse durant la période estivale». L’an dernier, au 1er avril, 58% des niveaux étaient sous les normales. L’été 2022 a pourtant subi une sécheresse historique.

. Selon le BRGM, une bonne cinquantaine de départements métropolitains, notamment dans le Nord, le centre et le sud-est du pays présentent ainsi un risque «très fort» de sécheresse «présageant d’un printemps et d’un été probablement tendus» et qui en l’absence de pluies «très excédentaires» dans les prochaines semaines devraient se traduire par des arrêtés de restriction d’eau.

En mars, où selon Météo-France la France a connu un excédent de précipitations de 40% au niveau national par rapport aux normales, mais avec des situations très hétérogènes selon les régions; seules les nappes de la Bretagne à la Nouvelle-Aquitaine ont bénéficié «d’épisodes conséquents de recharge». Plusieurs autres, en Champagne, dans le couloir Rhône-Saône, le Roussillon ou en Provence/Côte d’Azur, affichent toujours des «situations peu favorables» avec des niveaux qui restent très bas. Globalement, «les pluies infiltrées en profondeur durant le mois de mars n’ont pas été suffisantes pour engendrer une amélioration franche», note le BRGM.

Trop de communes ? De quoi se mêle la Cour des Comptes

Trop de communes ? De quoi se mêle la Cour des Comptes

La Cour des Comptes dénonce a la « persistance d’un trop grand nombre de trop petites communes ». Parmi les quelque 35 000 municipalités françaises, la moitié (49,6%) sont peuplées de moins de 500 habitants. Et si on considère les communes de moins de 1 000 habitants, le taux monte même à 71,6%. « La dispersion et l’absence de masse critique de la grande majorité des communes françaises distinguent leur situation de celle de la plupart de leurs homologues européennes », note ainsi la Cour des comptes.Le seul problème qu’oublie la Cour des Comptes c’est que les regroupements de communes ont généré des superstructures éloignées des populations et qui entraînent des coûts de fonctionnement et d’investissement qui vienne plomber encore un peu plus la fiscalité locale.

La Cour des Comptes ferait mieux d’examiner le millefeuille administratif et politique. En effet la réforme des collectivités locales n’a pas supprimé de structure mais à ajouter des étagères à des étagères déjà inutiles entre parenthèses communes, regroupements de communes, communauté de communes, départements, régions et bien sûr Etat).

L’organisation sociétale ne doit pas reposer uniquement sur des critères démographiques financiers mais sur des critères sociétaux afin de tendre vers une démocratie réelle et vivante.

En comparaison, l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie ont réussi ces dernières années à réduire fortement leur nombre de communes. Résultat, les Allemands comptent 10 795 communes pour 84 millions d’habitants, les Espagnols 8 112 pour 47 millions d’habitants et les Italiens 7 904 pour 60 millions d’habitants. Après activation de la calculette, cela donne en population moyenne : 1 891 habitants pour les communes françaises (en 2017), 7 450 habitants pour les allemandes, 7 960 pour les italiennes, 15 507 pour les polonaises, 19 938 pour les belges ou encore 45 071 pour les néerlandaises.

Pour obtenir des résultats plus rapides, l’Allemagne a choisi d’opérer par des fusions forcées. Mais l’attachement des Français à leur commune a jusqu’à présent conduit les gouvernements successifs à repousser cette solution radicale. Cette relation forte « reflète la demande d’une gestion plus proche des besoins des citoyens, que l’épisode des ‘gilets jaunes’ et la crise sanitaire ont sans doute encore accentuée, remarque la Cour des comptes. Les Français s’identifient ainsi davantage à leur commune qu’aux échelons supérieurs et connaissent mieux leur maire que le président du conseil régional, départemental ou communautaire. »

Inflation : Les fruits et légumes trop chers délaissés par les Français

Inflation : Les fruits et légumes trop chers délaissés par les Français


Les Français réduisent partout leurs achats alimentaires et particulièrement les fruits et légumes trop chers; il mangent aujourd’hui trois à quatre fois moins de fruits et légumes que dans les années 60. Produits frais, congelés ou en conserve, tous les secteurs sont impactés.

Les fruits et légumes sont boudés par les Français avec des prix qui ont flambé. En un an, les légumes ont augmenté de 9,8%, et les fruits de 4,6%. Mais l’ensemble des denrée alimentaire ont les prix augmenter de leur de 12 % officiellement. En raison de la perte de pouvoir d’achat, les Français ont réduit de 10 % en euros constants la valeur du panier.

En outre l’avenir ne suscite guère l’optimisme.

Les prix ont déjà augmenté très fortement depuis un an mais ils devraient exploser à partir de mars du fait des nouveaux contrats entre la grande distribution et les fournisseurs. En effet les hausses des fournisseurs peuvent aller jusqu’à des 50 %, en général elle dépasse les 20 % en moyenne.<
En janvier 2023, les prix des produits alimentaires ont accusé une hausse de 13,85%, selon la société d'analyse IRI. Et surtout cela va continuer. Il faudra encore ajouter 10 % d'augmentation en moyenne à partir de mars. En clair les achats alimentaires auront augmenté de 25 % sur deux ans.

En moyenne les dépenses alimentaires des Français ont diminué de 10 % sur un an en euros constants.

Avec une inflation moyenne de 5,2% en 2022, dont des pics à 6,2% sur un an en novembre et octobre, l'année de la reprise de l'économie a aussi été celle de la baisse du pouvoir d'achat pour les Français.

Les Français disent non aux une voiture électriques trop chères

Les Français disent non aux une voiture électriques trop chères


D’après une étude du cabinet Delmotte, seulement 8 % des Français se disent prêts à acheter une voiture électrique qu’ils considèrent trop chères sans parler du frein que constitue le temps nécessaire à la recharge des batteries.

Dans l’étude, près de 90% des consommateurs français ne paiera pas un véhicule neuf plus de 50.000 euros et ils sont un tiers à souhaiter des voitures en dessous de 15.000 euros. Une réalité qui ne colle pas avec l’offre des constructeurs sur les nouveaux véhicules électriques, plutôt dans la fourchette supérieure à 50.000 euros (hors subventions).

Autre frein au passage à la voiture électrique : le temps de charge. Si seulement 8% des Français ne souhaitent pas attendre plus de 10 minutes pour une recharge, près de la moitié des sondés sont prêts à patienter entre 10 minutes et 40 minutes pour charger la batterie de 0 à 80%.

Par ailleurs, le point le plus compliqué à dépasser pour les constructeurs reste la limitation de l’autonomie de la voiture électrique. Près de 80% des sondés souhaite un véhicule avec plus de 400 km d’autonomie, bien au-dessus des ordres de grandeurs affichés actuellement, autour de 250 km.

Un résultat qui montre que si les usagers sont d’accord pour lâcher du lest sur le temps de charge, ce n’est pas le cas sur l’autonomie du véhicule, qui devra être semblable à celle affichée par les voitures thermiques actuelles.

Notons que le Parlement européen a voté en faveur de l’interdiction de vente des véhicules thermiques neufs à partir de 2035. Mais la question devrait être revue nécessairement compte tenu des réticences actuelles des acheteurs potentiels d’automobile électrique sans parler de l’autre révolution technologique que constitue l’éventuelle utilisation de l’hydrogène.

L’acceptabilité du prix viendra donc peut-être si les véhicules électriques proposés durent 10 à 15 ans de plus que les véhicules thermiques.

Politique: Macron , un président trop bavard

Politique: Macron , un président trop bavard ! (Didier Julienne)

Pourquoi les déçus du macronisme sont-ils devenus si nombreux depuis 2017 ? Par Didier Julienne, Président de Commodities & Resources (*).

Sans doute trop de bavardages, trop de prétentions, trop de contradictions et trop d’incompétences.( dans La Tribune)

La politique, c’est la communication. Dès 2017, la communication transgressive était la marque présidentielle et une première déception : «  Je suis votre chef  », «  Les Gaulois réfractaires », «  S’ils veulent un responsable, il est devant vous, qu’il vienne le chercher  », «  Les gens qui ne sont rien  », « La France irréformable  », «  Je traverse la rue et je vous trouve un travail  ». Perçue comme narcissique, provocante, voire méprisante, cette harangue a été repoussée parce qu’elle stigmatise, divise et ne rassemble ni ne fédère autour de projets.

Elle n’a que la force de l’anecdote et le pouvoir du commentaire. C’est une parole qui parle trop, car sans puissance ni consistance, elle n’était jamais suivie d’action. Elle ne sert à rien. André Malraux  écrivait : «  Plus l’intelligence s’occupe de la politique, plus elle devient irresponsable  », de nos jours c’est «  plus l’intelligence s’occupe de communiquer, plus elle devient irresponsable  ».

L’autre déception est une rhétorique opposée, la communication en mode théâtre. Elle veut séduire les esprits par des discours indigestes aux analyses omniscientes, longues, apprises comme un rôle et enluminées de propositions si logiques qu’elles se révèlent insuffisantes, voire superficielles. Le théâtre est du monde du ressenti, du paraître non pas celui de la réalité. Si l’acteur confond les deux et croit que déclamer son rôle est performatif, il se trompe et ce n’est pas de la faute de spectateurs récalcitrants.

Entre ces deux paroles, le jeune président à l’esprit neuf, au programme réformateur et qui incarnait l’espoir d’une relève, laissait vide l’espace d’une voix authentique, simple ou bien flamboyante.
Un proche du Jupiter historique, l’empereur romain Commode communiqua et transgressa en s’exhibant comme gladiateur sur le sable du Colisée, il en discrédita la gravité de son pouvoir impérial. Qu’aurait-il cogité à propos de gesticulations dans les tribunes, sur la pelouse ou les vestiaires d’un stade au Qatar ? Un autre jupitérien, Alcibiade, fonda son action sur son narcissisme, son auto-séduction et une ambition sans limites claires entre la gloire et le désastre qui se termina en tragique.

À Paris, depuis 7 ans, la tragédie du pouvoir repose non sur des actes, mais sur les paroles qui ont éclairé une fragilité de la puissance présidentielle, alors que celle-ci réclame de l’ombre de la distance, des bornes lointaines et ambiguës, presque inconnues. Éclairer et montrer ces limites du pouvoir, c’est l’anéantir  ; la puissance n’est plus incarnée, les vérités de l’État ne sont plus la réalité de la population et le nombre de déçus augmente.

Pour vaincre le conservatisme, réussir des réformes nécessite un esprit qui ose, l’Élysée l’avait dès 2017. Pourquoi cela n’a-t-il pas marché ? La compréhension des choses doit s’adapter à la réalité pour que l’altitude réformatrice se matérialise en résultats terrestres. C’est au cours de cette confrontation que l’amateurisme politique d’équipes hors sol et sans attache dans le terroir apparaissait premièrement dans l’évènement le moins important, qui est souvent le plus visible, la gestion de l’affaire du garde du corps.
Puis il y eut l’amateurisme démolisseur. L’objectif était de construire un régime universel de retraite à 62 ans avec le même niveau des pensions. Pourquoi la réforme systémique espérée s’effondra-t-elle, sinon à cause de l’amateurisme destructeur de « l’âge pivot ». En 2023, la réforme s’est renversée et banalisée. Si l’équilibre vient, il faudra au préalable un taux de chômage de 4,5 %, sans pour autant aligner tous les régimes à 64 ans. Amateurisme donc, car présentée comme la mère du progrès social, elle sera comme les précédentes à renouveler dans dix ans.

Le troisième amateurisme, que l’on qualifiera consubstantiel, crevait l’écran en répétition dans la gestion de l’imprévisible Covid-19 : gestion des masques en 2020, des vaccins en 2021, des médicaments en 2022 et plus généralement de l’hôpital. Il y a 7 ans, il fallait réussir la lutte contre les déserts médicaux, revoir la rémunération des médecins de ville pour valoriser leurs actions de prévention, donner plus de pouvoir aux ARS pour maintenir un hôpital ou une maternité. En 2023, les 160. 000 décès de la Covid ont justifié l’abandon de réformes, alors que nombreux sont ceux qui ont révolutionné en période de crise. Résultat, le système de santé et l’hôpital restent dans une maladie sans fin, les ARS ont été honnies, des Français meurent sur des brancards dans les couloirs d’hôpitaux qui n’ont pas besoin de soigner leurs symptômes avec des rustines verbales, mais de guérir la cause du mal, c’est-à-dire la gestion des ressources humaines.

Enfin, il avait l’amateurisme de l’inexpérience aux choses de la vie. Communications transgressive ou théâtrale et amateurisme synonyme d’incompétence, jamais ce couple n’a été aussi fort que pendant l’émergence de la crise électrique. L’énergie, c’est le temps long et le temps énergétique perdu est perdu pour toujours. En 2017, l’objectif de fermer les centrales à charbon en 2022, une électricité nucléaire à 50 % à l’horizon 2025 et fermer la centrale de Fessenheim au moment de la mise en service de Flamanville. Mais l’impensable était imprévu : à force de demander au nucléaire de se réduire… et bien il s’est réduit… bien avant l’invasion de l’Ukraine. Aujourd’hui, les centrales à charbon fument encore, Fessenheim a fermé avant que Flamanville n’ouvre. Le pompier énergétique est devenu pyromane industriel puisque la réduction du nucléaire nous fait sombrer dans le rationnement électrique et la mort des boulangeries. En outre, malgré une réindustrialisation sur-politisée et sur-administrée, celle-ci ne prospérera jamais si son atout énergétique est brisé.

L’amateurisme énergétique du premier mandat est-il guéri au second ? Que dire quand le ministère chargé des Petites et moyennes entreprises accable la boulangère de Sarlat afin de, paraît-il, diviser les boulangers. Si la nature a horreur du vide, la désindustrialisation démontre que l’économie n’a pas peur du vide industriel. Le tissu de PME-TPE français peut tout simplement ne pas se reconstruire.
C’est bizarre que des gens doivent attendre une guerre pour commencer à réfléchir. Mais mieux vaut tard que jamais. Si l’Europe bascule en guerre totale pour l’Ukraine, le revirement énergétique et pronucléaire tardif, mais bienvenu, bousculera encore plus nos dépendances. Nul doute que le retour express à l’électricité atomique corrigera totalement l’erreur de limiter l’électricité nucléaire à 50 %, erreur un peu corrigée par le Sénat la semaine dernière. Cet ensemble nous indique toutefois que les amateurs auront laissé la gestion du mur énergétique en héritage à d’autres gouvernements, après 2027.

Cette confrontation du programme initial face aux constats de 2023 est loin d’être exhaustive. Chacun ajoutera ses remarques : l’armée sans munitions ; la fiscalité pétrolière et les gilets jaunes ; la justice clochardisée ; l’émigration en asphyxie « aquabonisme » avec 95 % des Obligations de Quitter le Territoire Français non effectuées ; l’affaire McKinsey ; la lutte contre les féminicides (un meurtre tous les deux jours en 2022) ; l’école sans charisme et en uniforme, l’éducation wokiste ; sans compter des propositions sternutatoires telles que 10 RER de provinces ou le port Lyon-Marseille…

En 2022, l’élection contrait le Rassemblement national et à l’inverse de Jacques Chirac en 1995, le président élu déclarait le 24 avril « votre vote m’oblige ». Mais, premier problème, sans campagne électorale, ni débat contradictoire, ni accord sur un programme, ce dernier était une sorte de passager clandestin, il s’est auto-élu et il s’impose, bien qu’il souffre de troubles du comportement puisque ce qui était faux au premier mandat devient vrai au second : de l’antinucléaire au pro-nucléaire, d’une retraite systémique à 62 ans à une retraite quantitative à 64 ans.
Deuxième problème, puisque qu’avec trop de paroles sans rénovation le premier mandat était un échec sanctionné par la défaite des législatives, le second est dans l’urgence, à la recherche du temps perdu du premier. Défense, retraite, immigration, santé, école, justice… toutes ces réformes auront un tempo en mode rattrapage, en cinq ans, 2022-2027, pour corriger la trajectoire de la décade 2017-2027, qui doit laisser une trace de progrès et de travail. Conséquence, le quinquennat sera une progression dramatique d’un roman avec ses surprises, suspens, retards, accélérations, empressements, houle et autres tangages.

Heureusement, la France n’est pas encore les États-Unis de Trump ni le Brésil de Bolsonaro, car respecter la démocratie c’est accepter de perdre des élections. C’est pourquoi il risque de n’avoir aucun successeur Renaissance désigné en 2027. D’ici là, si la politique avec le pouvoir, c’est la réforme, si la politique sans le pouvoir c’est l’opposition, alors la politique réformatrice avec une majorité à l’Assemblée nationale en pointillé seront pendant cinq ans 66 millions de Français funambules sur un seul fil, sans filet et les yeux bandés. Espérons que tout se termine bien, mais la moindre étincelle de parole présidentielle sera dangereuse. Il va falloir faire, mais se taire.
______
(*) Didier Julienne anime un blog sur les problématiques industrielles et géopolitiques liées aux marchés des métaux.

Politique: Macron , un président qui parle trop ! (Didier Julienne)

Politique: Macron , un président qui parle trop ! (Didier Julienne)

Pourquoi les déçus du macronisme sont-ils devenus si nombreux depuis 2017 ? Par Didier Julienne, Président de Commodities & Resources (*).

Sans doute trop de bavardages, trop de prétentions, trop de contradictions et trop d’incompétences.( dans La Tribune)

La politique, c’est la communication. Dès 2017, la communication transgressive était la marque présidentielle et une première déception : «  Je suis votre chef  », «  Les Gaulois réfractaires », «  S’ils veulent un responsable, il est devant vous, qu’il vienne le chercher  », «  Les gens qui ne sont rien  », « La France irréformable  », «  Je traverse la rue et je vous trouve un travail  ». Perçue comme narcissique, provocante, voire méprisante, cette harangue a été repoussée parce qu’elle stigmatise, divise et ne rassemble ni ne fédère autour de projets.

Elle n’a que la force de l’anecdote et le pouvoir du commentaire. C’est une parole qui parle trop, car sans puissance ni consistance, elle n’était jamais suivie d’action. Elle ne sert à rien. André Malraux  écrivait : «  Plus l’intelligence s’occupe de la politique, plus elle devient irresponsable  », de nos jours c’est «  plus l’intelligence s’occupe de communiquer, plus elle devient irresponsable  ».

L’autre déception est une rhétorique opposée, la communication en mode théâtre. Elle veut séduire les esprits par des discours indigestes aux analyses omniscientes, longues, apprises comme un rôle et enluminées de propositions si logiques qu’elles se révèlent insuffisantes, voire superficielles. Le théâtre est du monde du ressenti, du paraître non pas celui de la réalité. Si l’acteur confond les deux et croit que déclamer son rôle est performatif, il se trompe et ce n’est pas de la faute de spectateurs récalcitrants.

Entre ces deux paroles, le jeune président à l’esprit neuf, au programme réformateur et qui incarnait l’espoir d’une relève, laissait vide l’espace d’une voix authentique, simple ou bien flamboyante.
Un proche du Jupiter historique, l’empereur romain Commode communiqua et transgressa en s’exhibant comme gladiateur sur le sable du Colisée, il en discrédita la gravité de son pouvoir impérial. Qu’aurait-il cogité à propos de gesticulations dans les tribunes, sur la pelouse ou les vestiaires d’un stade au Qatar ? Un autre jupitérien, Alcibiade, fonda son action sur son narcissisme, son auto-séduction et une ambition sans limites claires entre la gloire et le désastre qui se termina en tragique.

À Paris, depuis 7 ans, la tragédie du pouvoir repose non sur des actes, mais sur les paroles qui ont éclairé une fragilité de la puissance présidentielle, alors que celle-ci réclame de l’ombre de la distance, des bornes lointaines et ambiguës, presque inconnues. Éclairer et montrer ces limites du pouvoir, c’est l’anéantir  ; la puissance n’est plus incarnée, les vérités de l’État ne sont plus la réalité de la population et le nombre de déçus augmente.

Pour vaincre le conservatisme, réussir des réformes nécessite un esprit qui ose, l’Élysée l’avait dès 2017. Pourquoi cela n’a-t-il pas marché ? La compréhension des choses doit s’adapter à la réalité pour que l’altitude réformatrice se matérialise en résultats terrestres. C’est au cours de cette confrontation que l’amateurisme politique d’équipes hors sol et sans attache dans le terroir apparaissait premièrement dans l’évènement le moins important, qui est souvent le plus visible, la gestion de l’affaire du garde du corps.
Puis il y eut l’amateurisme démolisseur. L’objectif était de construire un régime universel de retraite à 62 ans avec le même niveau des pensions. Pourquoi la réforme systémique espérée s’effondra-t-elle, sinon à cause de l’amateurisme destructeur de « l’âge pivot ». En 2023, la réforme s’est renversée et banalisée. Si l’équilibre vient, il faudra au préalable un taux de chômage de 4,5 %, sans pour autant aligner tous les régimes à 64 ans. Amateurisme donc, car présentée comme la mère du progrès social, elle sera comme les précédentes à renouveler dans dix ans.

Le troisième amateurisme, que l’on qualifiera consubstantiel, crevait l’écran en répétition dans la gestion de l’imprévisible Covid-19 : gestion des masques en 2020, des vaccins en 2021, des médicaments en 2022 et plus généralement de l’hôpital. Il y a 7 ans, il fallait réussir la lutte contre les déserts médicaux, revoir la rémunération des médecins de ville pour valoriser leurs actions de prévention, donner plus de pouvoir aux ARS pour maintenir un hôpital ou une maternité. En 2023, les 160. 000 décès de la Covid ont justifié l’abandon de réformes, alors que nombreux sont ceux qui ont révolutionné en période de crise. Résultat, le système de santé et l’hôpital restent dans une maladie sans fin, les ARS ont été honnies, des Français meurent sur des brancards dans les couloirs d’hôpitaux qui n’ont pas besoin de soigner leurs symptômes avec des rustines verbales, mais de guérir la cause du mal, c’est-à-dire la gestion des ressources humaines.

Enfin, il avait l’amateurisme de l’inexpérience aux choses de la vie. Communications transgressive ou théâtrale et amateurisme synonyme d’incompétence, jamais ce couple n’a été aussi fort que pendant l’émergence de la crise électrique. L’énergie, c’est le temps long et le temps énergétique perdu est perdu pour toujours. En 2017, l’objectif de fermer les centrales à charbon en 2022, une électricité nucléaire à 50 % à l’horizon 2025 et fermer la centrale de Fessenheim au moment de la mise en service de Flamanville. Mais l’impensable était imprévu : à force de demander au nucléaire de se réduire… et bien il s’est réduit… bien avant l’invasion de l’Ukraine. Aujourd’hui, les centrales à charbon fument encore, Fessenheim a fermé avant que Flamanville n’ouvre. Le pompier énergétique est devenu pyromane industriel puisque la réduction du nucléaire nous fait sombrer dans le rationnement électrique et la mort des boulangeries. En outre, malgré une réindustrialisation sur-politisée et sur-administrée, celle-ci ne prospérera jamais si son atout énergétique est brisé.

L’amateurisme énergétique du premier mandat est-il guéri au second ? Que dire quand le ministère chargé des Petites et moyennes entreprises accable la boulangère de Sarlat afin de, paraît-il, diviser les boulangers. Si la nature a horreur du vide, la désindustrialisation démontre que l’économie n’a pas peur du vide industriel. Le tissu de PME-TPE français peut tout simplement ne pas se reconstruire.
C’est bizarre que des gens doivent attendre une guerre pour commencer à réfléchir. Mais mieux vaut tard que jamais. Si l’Europe bascule en guerre totale pour l’Ukraine, le revirement énergétique et pronucléaire tardif, mais bienvenu, bousculera encore plus nos dépendances. Nul doute que le retour express à l’électricité atomique corrigera totalement l’erreur de limiter l’électricité nucléaire à 50 %, erreur un peu corrigée par le Sénat la semaine dernière. Cet ensemble nous indique toutefois que les amateurs auront laissé la gestion du mur énergétique en héritage à d’autres gouvernements, après 2027.

Cette confrontation du programme initial face aux constats de 2023 est loin d’être exhaustive. Chacun ajoutera ses remarques : l’armée sans munitions ; la fiscalité pétrolière et les gilets jaunes ; la justice clochardisée ; l’émigration en asphyxie « aquabonisme » avec 95 % des Obligations de Quitter le Territoire Français non effectuées ; l’affaire McKinsey ; la lutte contre les féminicides (un meurtre tous les deux jours en 2022) ; l’école sans charisme et en uniforme, l’éducation wokiste ; sans compter des propositions sternutatoires telles que 10 RER de provinces ou le port Lyon-Marseille…

En 2022, l’élection contrait le Rassemblement national et à l’inverse de Jacques Chirac en 1995, le président élu déclarait le 24 avril « votre vote m’oblige ». Mais, premier problème, sans campagne électorale, ni débat contradictoire, ni accord sur un programme, ce dernier était une sorte de passager clandestin, il s’est auto-élu et il s’impose, bien qu’il souffre de troubles du comportement puisque ce qui était faux au premier mandat devient vrai au second : de l’antinucléaire au pro-nucléaire, d’une retraite systémique à 62 ans à une retraite quantitative à 64 ans.
Deuxième problème, puisque qu’avec trop de paroles sans rénovation le premier mandat était un échec sanctionné par la défaite des législatives, le second est dans l’urgence, à la recherche du temps perdu du premier. Défense, retraite, immigration, santé, école, justice… toutes ces réformes auront un tempo en mode rattrapage, en cinq ans, 2022-2027, pour corriger la trajectoire de la décade 2017-2027, qui doit laisser une trace de progrès et de travail. Conséquence, le quinquennat sera une progression dramatique d’un roman avec ses surprises, suspens, retards, accélérations, empressements, houle et autres tangages.

Heureusement, la France n’est pas encore les États-Unis de Trump ni le Brésil de Bolsonaro, car respecter la démocratie c’est accepter de perdre des élections. C’est pourquoi il risque de n’avoir aucun successeur Renaissance désigné en 2027. D’ici là, si la politique avec le pouvoir, c’est la réforme, si la politique sans le pouvoir c’est l’opposition, alors la politique réformatrice avec une majorité à l’Assemblée nationale en pointillé seront pendant cinq ans 66 millions de Français funambules sur un seul fil, sans filet et les yeux bandés. Espérons que tout se termine bien, mais la moindre étincelle de parole présidentielle sera dangereuse. Il va falloir faire, mais se taire.
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(*) Didier Julienne anime un blog sur les problématiques industrielles et géopolitiques liées aux marchés des métaux.

Macron , le président qui parle trop ! (Didier Julienne)

Macron , le président qui parle trop ! (Didier Julienne)

Pourquoi les déçus du macronisme sont-ils devenus si nombreux depuis 2017 ? Par Didier Julienne, Président de Commodities & Resources (*).

Sans doute trop de bavardages, trop de prétentions, trop de contradictions et trop d’incompétences.( dans La Tribune)

La politique, c’est la communication. Dès 2017, la communication transgressive était la marque présidentielle et une première déception : «  Je suis votre chef  », «  Les Gaulois réfractaires », «  S’ils veulent un responsable, il est devant vous, qu’il vienne le chercher  », «  Les gens qui ne sont rien  », « La France irréformable  », «  Je traverse la rue et je vous trouve un travail  ». Perçue comme narcissique, provocante, voire méprisante, cette harangue a été repoussée parce qu’elle stigmatise, divise et ne rassemble ni ne fédère autour de projets.

Elle n’a que la force de l’anecdote et le pouvoir du commentaire. C’est une parole qui parle trop, car sans puissance ni consistance, elle n’était jamais suivie d’action. Elle ne sert à rien. André Malraux  écrivait : «  Plus l’intelligence s’occupe de la politique, plus elle devient irresponsable  », de nos jours c’est «  plus l’intelligence s’occupe de communiquer, plus elle devient irresponsable  ».

L’autre déception est une rhétorique opposée, la communication en mode théâtre. Elle veut séduire les esprits par des discours indigestes aux analyses omniscientes, longues, apprises comme un rôle et enluminées de propositions si logiques qu’elles se révèlent insuffisantes, voire superficielles. Le théâtre est du monde du ressenti, du paraître non pas celui de la réalité. Si l’acteur confond les deux et croit que déclamer son rôle est performatif, il se trompe et ce n’est pas de la faute de spectateurs récalcitrants.

Entre ces deux paroles, le jeune président à l’esprit neuf, au programme réformateur et qui incarnait l’espoir d’une relève, laissait vide l’espace d’une voix authentique, simple ou bien flamboyante.
Un proche du Jupiter historique, l’empereur romain Commode communiqua et transgressa en s’exhibant comme gladiateur sur le sable du Colisée, il en discrédita la gravité de son pouvoir impérial. Qu’aurait-il cogité à propos de gesticulations dans les tribunes, sur la pelouse ou les vestiaires d’un stade au Qatar ? Un autre jupitérien, Alcibiade, fonda son action sur son narcissisme, son auto-séduction et une ambition sans limites claires entre la gloire et le désastre qui se termina en tragique.

À Paris, depuis 7 ans, la tragédie du pouvoir repose non sur des actes, mais sur les paroles qui ont éclairé une fragilité de la puissance présidentielle, alors que celle-ci réclame de l’ombre de la distance, des bornes lointaines et ambiguës, presque inconnues. Éclairer et montrer ces limites du pouvoir, c’est l’anéantir  ; la puissance n’est plus incarnée, les vérités de l’État ne sont plus la réalité de la population et le nombre de déçus augmente.

Pour vaincre le conservatisme, réussir des réformes nécessite un esprit qui ose, l’Élysée l’avait dès 2017. Pourquoi cela n’a-t-il pas marché ? La compréhension des choses doit s’adapter à la réalité pour que l’altitude réformatrice se matérialise en résultats terrestres. C’est au cours de cette confrontation que l’amateurisme politique d’équipes hors sol et sans attache dans le terroir apparaissait premièrement dans l’évènement le moins important, qui est souvent le plus visible, la gestion de l’affaire du garde du corps.
Puis il y eut l’amateurisme démolisseur. L’objectif était de construire un régime universel de retraite à 62 ans avec le même niveau des pensions. Pourquoi la réforme systémique espérée s’effondra-t-elle, sinon à cause de l’amateurisme destructeur de « l’âge pivot ». En 2023, la réforme s’est renversée et banalisée. Si l’équilibre vient, il faudra au préalable un taux de chômage de 4,5 %, sans pour autant aligner tous les régimes à 64 ans. Amateurisme donc, car présentée comme la mère du progrès social, elle sera comme les précédentes à renouveler dans dix ans.

Le troisième amateurisme, que l’on qualifiera consubstantiel, crevait l’écran en répétition dans la gestion de l’imprévisible Covid-19 : gestion des masques en 2020, des vaccins en 2021, des médicaments en 2022 et plus généralement de l’hôpital. Il y a 7 ans, il fallait réussir la lutte contre les déserts médicaux, revoir la rémunération des médecins de ville pour valoriser leurs actions de prévention, donner plus de pouvoir aux ARS pour maintenir un hôpital ou une maternité. En 2023, les 160. 000 décès de la Covid ont justifié l’abandon de réformes, alors que nombreux sont ceux qui ont révolutionné en période de crise. Résultat, le système de santé et l’hôpital restent dans une maladie sans fin, les ARS ont été honnies, des Français meurent sur des brancards dans les couloirs d’hôpitaux qui n’ont pas besoin de soigner leurs symptômes avec des rustines verbales, mais de guérir la cause du mal, c’est-à-dire la gestion des ressources humaines.

Enfin, il avait l’amateurisme de l’inexpérience aux choses de la vie. Communications transgressive ou théâtrale et amateurisme synonyme d’incompétence, jamais ce couple n’a été aussi fort que pendant l’émergence de la crise électrique. L’énergie, c’est le temps long et le temps énergétique perdu est perdu pour toujours. En 2017, l’objectif de fermer les centrales à charbon en 2022, une électricité nucléaire à 50 % à l’horizon 2025 et fermer la centrale de Fessenheim au moment de la mise en service de Flamanville. Mais l’impensable était imprévu : à force de demander au nucléaire de se réduire… et bien il s’est réduit… bien avant l’invasion de l’Ukraine. Aujourd’hui, les centrales à charbon fument encore, Fessenheim a fermé avant que Flamanville n’ouvre. Le pompier énergétique est devenu pyromane industriel puisque la réduction du nucléaire nous fait sombrer dans le rationnement électrique et la mort des boulangeries. En outre, malgré une réindustrialisation sur-politisée et sur-administrée, celle-ci ne prospérera jamais si son atout énergétique est brisé.

L’amateurisme énergétique du premier mandat est-il guéri au second ? Que dire quand le ministère chargé des Petites et moyennes entreprises accable la boulangère de Sarlat afin de, paraît-il, diviser les boulangers. Si la nature a horreur du vide, la désindustrialisation démontre que l’économie n’a pas peur du vide industriel. Le tissu de PME-TPE français peut tout simplement ne pas se reconstruire.
C’est bizarre que des gens doivent attendre une guerre pour commencer à réfléchir. Mais mieux vaut tard que jamais. Si l’Europe bascule en guerre totale pour l’Ukraine, le revirement énergétique et pronucléaire tardif, mais bienvenu, bousculera encore plus nos dépendances. Nul doute que le retour express à l’électricité atomique corrigera totalement l’erreur de limiter l’électricité nucléaire à 50 %, erreur un peu corrigée par le Sénat la semaine dernière. Cet ensemble nous indique toutefois que les amateurs auront laissé la gestion du mur énergétique en héritage à d’autres gouvernements, après 2027.

Cette confrontation du programme initial face aux constats de 2023 est loin d’être exhaustive. Chacun ajoutera ses remarques : l’armée sans munitions ; la fiscalité pétrolière et les gilets jaunes ; la justice clochardisée ; l’émigration en asphyxie « aquabonisme » avec 95 % des Obligations de Quitter le Territoire Français non effectuées ; l’affaire McKinsey ; la lutte contre les féminicides (un meurtre tous les deux jours en 2022) ; l’école sans charisme et en uniforme, l’éducation wokiste ; sans compter des propositions sternutatoires telles que 10 RER de provinces ou le port Lyon-Marseille…

En 2022, l’élection contrait le Rassemblement national et à l’inverse de Jacques Chirac en 1995, le président élu déclarait le 24 avril « votre vote m’oblige ». Mais, premier problème, sans campagne électorale, ni débat contradictoire, ni accord sur un programme, ce dernier était une sorte de passager clandestin, il s’est auto-élu et il s’impose, bien qu’il souffre de troubles du comportement puisque ce qui était faux au premier mandat devient vrai au second : de l’antinucléaire au pro-nucléaire, d’une retraite systémique à 62 ans à une retraite quantitative à 64 ans.
Deuxième problème, puisque qu’avec trop de paroles sans rénovation le premier mandat était un échec sanctionné par la défaite des législatives, le second est dans l’urgence, à la recherche du temps perdu du premier. Défense, retraite, immigration, santé, école, justice… toutes ces réformes auront un tempo en mode rattrapage, en cinq ans, 2022-2027, pour corriger la trajectoire de la décade 2017-2027, qui doit laisser une trace de progrès et de travail. Conséquence, le quinquennat sera une progression dramatique d’un roman avec ses surprises, suspens, retards, accélérations, empressements, houle et autres tangages.

Heureusement, la France n’est pas encore les États-Unis de Trump ni le Brésil de Bolsonaro, car respecter la démocratie c’est accepter de perdre des élections. C’est pourquoi il risque de n’avoir aucun successeur Renaissance désigné en 2027. D’ici là, si la politique avec le pouvoir, c’est la réforme, si la politique sans le pouvoir c’est l’opposition, alors la politique réformatrice avec une majorité à l’Assemblée nationale en pointillé seront pendant cinq ans 66 millions de Français funambules sur un seul fil, sans filet et les yeux bandés. Espérons que tout se termine bien, mais la moindre étincelle de parole présidentielle sera dangereuse. Il va falloir faire, mais se taire.
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(*) Didier Julienne anime un blog sur les problématiques industrielles et géopolitiques liées aux marchés des métaux.

Livret A: 3.3% c’est trop pour les banques !

Livret A: 3.3% c’est trop pour les banques !

 

On sait que l’inflation aura tourné officiellement autour de 6%; Du coup, le relèvement des taux du livret A s’impose.

Mais les banques crient au loup alors qu’elles spéculent du fait du différentiel entre les 6% d’inflation et le faible taux actuel de 2% du livret A . 

Selon les calculs de BPCE, sur la base des chiffres de décembre, le taux du Livret A pourrait ainsi être porté à 3,3 %, contre 2% actuellement en ces temps de forte inflation (plus de 6% sur les six derniers mois). Mais augmenter, d’un coup d’un seul, le taux du livret A de 130 points de base ne serait pas sans conséquences pour le financement du logement social (qui est le principal emploi des ressources collectées par le Livret A). La facture s’annonce également salée pour les banques, qui centralisent 40 % de la collecte des livrets réglementés.

Selon une estimation de l’agence de notation Fitch de l’été dernier, une augmentation de 100 points de base du taux du Livret A coûte aux banques près de 2 milliards d’euros. mais on ne dit pas combien rapporte aujourd’hui l’augmentation des taux de prêts; témoin le très net tassement dans l’immobilier. Il existe toujours un décalage, notamment à cause du taux d’usure mais aussi de la concurrence, entre l’évolution du coût de la ressource (livrets…) et celui des emplois (crédits). Enfin, une remontée brusque du taux des livrets aurait également des conséquences sur la structure même de l’épargne des Français.

 

« Nos modèles montrent que les impacts sur la structure de l’épargne liés à une hausse importante du taux du Livret A sont considérables », avance Alain Tourdjman, directeur des études et prospective de BPCE. Selon les modèles économétriques de la banque, l’impact d’une hausse de 30 points de base du taux du livret A peut générer un surplus de collecte sur les livrets de 11,2 milliards d’euros et une décollecte de 3,8 milliards sur les dépôts à vue et de 6,5 milliards sur l’assurance-vie (dont 60% sur les fonds en euros). Ces arbitrages se font d’ailleurs à somme nulle, une augmentation du taux du livret A ne provoquant pas en soi une hausse du niveau global de l’épargne.

Une erreur de diagnostic car en période crise, l’inquiétude des ménages a tendance à favoriser l’épargne de précaution pour ceux qui le peuvent.

« Il ne serait plus raisonnable d’avoir une augmentation plus progressive et raisonnée du taux du Livret A que de le précipiter dans un univers qui pourrait bousculer très violemment les arbitrages habituels des ménages », estime Alain Tourdjman, qui précise bien « que la décision revient au politique ». De sources bancaires, on avance ainsi un taux plus raisonnable de 2,5%, voire 3% maximum.

 

Coût du travail dans l’UE: La France trop chère

Coût du travail dans l’UE: La France trop chère

Le coût du travail en France comparé à ceux de l’union européenne se situe parmi les plus élevés. Un coût du travail surtout affecté par un manque de productivité (effet 35 heures et faible rapport actifs-salariés) et par le poids des charges (Environ 30 % du salaire)

Les différences sont importantes dans l’UE, s’échelonnant de 6,5 euros en Bulgarie à 47 euros au Luxembourg. La France (38,70 euros) est au-dessus de la moyenne européenne qui se situe à 28,20 euros.
Article rédigé par

Le coût moyen de la main-d’œuvre en France était en 2020 de 38,70 euros par heure travaillée, figurant au 5e rang des plus élevés de l’Union européenne, selon une enquête européenne réalisée tous les quatre ans et publiée mercredi 4 janvier par l’Insee. Le coût horaire s’élève même à 39,20 euros dans les sociétés de dix salariés ou plus du secteur marchand non agricole (hors services aux ménages).

Ce coût du travail s’avère très hétérogène dans l’UE, s’échelonnant de 6,50 euros en Bulgarie à 47 euros au Luxembourg. Dans l’UE de 2020, la moyenne est de 28,20 euros de l’heure travaillée. La France est derrière Le Luxembourg, le Danemark, la Suède et la Belgique, mais devant l’Allemagne (37,2 euros).

La part des salaires dans le coût de la main-d’œuvre varie sensiblement selon les pays en fonction du mode de financement de la protection sociale. Ainsi, les cotisations sociales et autres charges ne représentent que 12,5% du coût du travail au Danemark du fait d’un financement de la protection sociale par l’impôt. A l’inverse, elles représentent 26,7% du coût du travail en Espagne, 28,4% en Italie et 30,6% en France, un des niveaux les plus forts en Europe après la Suède.

En France, le coût horaire varie significativement selon le secteur d’activité, l’implantation géographique ou encore la taille de la société. Il est le plus élevé dans le secteur des activités financières et de l’assurance (60,30 euros) et le moins élevé dans l’hébergement-restauration (23,80 euros). Il s’élève à 42,50 euros dans les sociétés de plus de 1 000 salariés, soit 10,50 euros de plus que dans celles employant 10 à 49 salariés. Cet écart est très marqué dans l’industrie (21,50 euros de différence). Ce coût moyen est aussi nettement supérieur en Ile-de-France à 48,30 euros contre 35,60 euros sur le reste du territoire.

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