Archive pour le Tag 'européenne'

Trump sur la ligne de Poutine, l’union européenne écartée

Trump sur la ligne de Poutine, l’union européenne écartée

 

Trump a effet annoncé des négociations immédiates avec le président russe Vladimir Poutine et indiqué au dirigeant ukrainien Volodymyr Zelensky d’abandonner l’espoir de reprendre toutes les terres dont la Russie s’est emparée.

Hegseth a considéré devant ses homologues que Zelensky n’avait aucune chance d’atteindre son objectif de chasser les forces russes de Crimée et de l’est du pays et que l’Ukraine retrouve ses frontières d’avant 2014.

“Poursuivre cet objectif illusoire ne fera que prolonger la guerre et causer davantage de souffrances”, a déclaré Hegseth.

Il a ensuite prévenu que les Etats-Unis allaient se retirer de leurs engagements en matière de sécurité européenne, renonçant au rôle historique qu’ils ont joué depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, et il a exposé une vision sombre dans laquelle les gouvernements européens seront les premiers responsables de leur propre défense. Et de celle de l’Ukraine.

Pour résumer Trump lasse complètement l’Ukraine est encore l’avantage le président ukrainien. Il passe par-dessus la tête de tous les autres interlocuteurs néglige au passage l’union européenne dont il pense qu’elle doit maintenant assurer sa propre sécurité.

Un vrai coup de massue pour l’union européenne et pour l’Ukraine qui passe par ailleurs par-dessus tous les usages diplomatiques. Et qui par parenthèse confirme les liens sulfureux entre Poutine et Trump, deux gangsters du même profil intéressé surtout par le pouvoir et l’argent.

Reste à savoir comment maintenant l’union économique et même toute l’Europe va réagir après les oukazes du président américain qui signifie clairement son indifférence totale à l’égard de l’Ukraine et plus généralement de l’Europe. On observera que pour l’instant les principaux leaders européens semblent assez sidérés et très discrets sur ce problème central

L’IA, test pour l’industrie européenne

 L’IA,  test pour l’industrie  européenne

L’intelligence artificielle est mise en avant lors de sommets et salons, mais la politique industrielle européenne ne s’est toujours pas mise à la hauteur du défi. Or, la domination américaine et chinoise dans l’IA révèle l’insouciance de l’Europe face aux risques, et son inconscience des enjeux économiques et géopolitiques qui se jouent. Il est urgent d’agir, à commencer par un Small Business Act européen. Par Quentin Adam, CEO de Clever Cloud. (dans La Tribune)

Le rapport Draghi, publié en septembre 2024, met en évidence une réalité inquiétante : l’Europe est en train de décrocher. L’écart de productivité avec les États-Unis est passé de 15 % en 2002 à 30 % en 2023. Ce n’est plus un simple retard, c’est une descente programmée vers l’insignifiance technologique.

Pendant que nous débattons et tergiversons, la prédominance américaine dans l’IA se renforce avec des projets comme Stargate et les avancées d’OpenAI, Google et les autres GAFAM. Par ailleurs, la Chine prouve avec DeepSeek sa capacité à proposer des alternatives compétitives avec des budgets asymétriques. Ces avancées ne sont pas neutres : elles imposent des narratifs étatiques et des biais culturels propres aux pays qui les développent.

L’Europe ne peut plus se contenter d’être un simple spectateur passif de cette dynamique. Des initiatives comme Mistral AI montrent que l’Europe peut encore jouer un rôle majeur. Mistral aurait pu rester une entreprise 100 % française et européenne, mais faute de soutien adéquat, elle a dû se tourner vers des capitaux américains. Ce n’est pas une fatalité, c’est un signal d’alarme. Nous avons la responsabilité de conserver nos talents, nos technologies et notre souveraineté sur le territoire européen.

Il est urgent de prendre conscience que nous avons les clés de notre avenir. Une solution simple et efficace existe : un Small Business Act européen. Il s’agirait d’obliger les grandes entreprises et les administrations publiques à réserver un pourcentage significatif de leurs commandes aux PME technologiques européennes. C’est la seule solution pour faire croître les entreprises.

L’ambition n’est pas simplement de conserver des emplois, mais bien d’en créer de nouveaux et de structurer un écosystème économique durable. Nous avons besoin d’entreprises dirigées par des leaders technologiques, des ingénieurs formés qui comprennent profondément les enjeux du secteur. Les succès comme Mistral AI prouvent qu’il faut des ingénieurs à la tête de nos entreprises, tout comme c’est le cas pour la totalité des GAFAM ou encore pour des entreprises chinoises comme DeepSeek. Cela doit changer, et c’est simple à mettre en place via les fonds de fonds de Bpifrance.

Il est temps d’arrêter d’investir uniquement dans des gestionnaires et de financer ceux qui savent construire. Par ailleurs, cette révolution technologique ne doit pas se limiter aux seules entreprises de la tech. Nous devons irriguer l’ensemble du tissu économique en intégrant ces technologies dans l’industrie traditionnelle, l’agriculture, la logistique et l’ensemble des secteurs productifs. L’IA et les infrastructures numériques doivent être utilisées pour rendre plus performantes toutes nos entreprises, et pas seulement celles de la tech. L’objectif n’est pas seulement de créer quelques champions visibles, mais bien de moderniser tout le socle économique français et européen.

L’Europe est au pied du mur. L’opportunité de nous ressaisir est encore là, mais nous avons atteint un point de non-retour. Si nous ne nous réveillons pas maintenant, nous perdrons à jamais notre place dans l’économie numérique mondiale.

The Law of Accelerating Returns, théorisée par Ray Kurzweil, explique que les avancées technologiques s’accélèrent de façon exponentielle à mesure que de nouvelles briques sont développées. Cela signifie que même en ayant pris du retard, il est possible de rebâtir un écosystème numérique en s’appuyant sur les progrès récents, à condition d’investir stratégiquement.

Ainsi, nous devons mettre en place un plan ambitieux basé sur :

  • l’investissement massif dans les technologies stratégiques (cloud, IA, infrastructures numériques).
  • l’alignement des politiques industrielles, commerciales et concurrentielles pour favoriser nos entreprises.
  • le soutien actif aux talents techniques et la valorisation de nos ingénieurs.

Il faut également combattre les narratifs défaitistes. Lorsque le directeur de Bpifrance déclare que la France ne pourra jamais rivaliser avec les géants américains, il nourrit une culture de l’indigence, et un défaitisme d’état. C’est une erreur stratégique. L’Europe a tout pour réussir, et il est impératif de déconstruire ces discours qui nous enferment dans l’inaction.

Cela doit s’accompagner de la création d’un ministère régalien du numérique. Ce ministère, qui pourrait être échafaudé par le haut Commissariat au Plan nouvellement nommé, doit devenir un pilier stratégique de notre politique industrielle, au coté des efforts structurants de Bpifrance. C’est un impératif, pas un luxe.

Le numérique n’est pas un secteur parmi d’autres, c’est l’infrastructure du XXIᵉ siècle. Il est temps d’arrêter de croire que le numérique est un simple monde virtuel à la Matrix, une affaire de geeks. Nous sommes dans une guerre industrielle et économique. Soit nous nous réveillons, soit nous disparaissons.

Nous avons les talents, les ressources et la capacité d’innovation. Il ne manque qu’une volonté politique forte pour structurer un écosystème numérique souverain et performant. L’Europe peut encore faire le choix de la puissance numérique. Mais ce choix ne pourra être effectif qu’avec une transformation radicale de notre approche industrielle et politique. Il est temps d’un vrai wake-up moment.

Union européenne : le choc d’ambitions qui manquent

Union européenne : le choc d’ambitions qui manquent

Rien n’est dit, dans le programme de compétitivité de la Commission, de la manière dont vont pouvoir être soutenus simultanément les efforts en matière d’innovation et de décarbonation, dénonce la sociologue dans Le Monde.

Par Dominique Méda

Professeure de sociologie à l’Université Paris Dauphine-PSL et présidente de l’Institut Veblen

 

Alors que les tentatives de déstabilisation de l’Europe se multiplient, qu’un chef d’entreprise américain s’ingère dans la campagne législative allemande pour soutenir un parti d’extrême droite (après avoir fait un salut nazi) et que les conséquences dramatiques de la crise écologique n’ont jamais été autant documentées – « Une chaleur extrême tuera des millions de personnes en Europe sans une action rapide », affirme la revue Nature –, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a prononcé, le 29 janvier, un discours qui ne paraît pas à la mesure des enjeux.

Présenté comme une « boussole pour la compétitivité », ce programme censé donner le cap pour les cinq années à venir propose comme projet phare… « un choc de simplification », cédant ainsi non seulement aux demandes de plus en plus insistantes des organisations patronales mais aussi à la mode (re)lancée de façon spectaculaire par les présidents argentin, Javier Milei, et américain, Donald Trump : déréglementer, déréguler, couper dans les dépenses publiques, mettre l’Etat sous surveillance du marché et donner tout pouvoir aux entreprises et à leurs actionnaires.

Dans ce choc vont être emportés les principaux éléments qui faisaient de l’Europe le leader de la transition écologique et sociale : l’obligation faite aux entreprises de rendre compte de la manière dont elles traitent leurs salariés, leurs parties prenantes et l’environnement (directive CSRD), et dont elles prennent en compte les droits humains tout au long de leur chaîne de valeur (directive sur le devoir de vigilance). En effet, bien qu’Ursula von der Leyen se défende de vouloir remettre en cause les objectifs climatiques européens, ceux-ci ne constituent clairement plus une priorité.

Droits de douane : l’union européenne prête à riposter ?

Droits de douane : l’Union européenne prête à riposter ?

Alors que de nouveaux droits de douane américain vont concerner la Chine, le Mexique et le Canada, l’union européenne montre les dents et déclare être prêt à riposter. Toute la question est de savoir dans quelle ampleur. Initialement en effet le nouveau président américain avait envisagé de taxer à hauteur de 10 % supplémentaires. La question est donc de savoir si l’union européenne serait prête elle aussi par mesure de représailles à relever aussi ses droits douaniers de 10 %. Il en résulterait à coup sûr un impact négatif sur les échanges et sur la croissance des deux côtés de l’Atlantique.

Le président américain a mis samedi à exécution sa menace de s’en prendre aux trois principaux partenaires commerciaux des États-Unis, qui représentent au total plus de 40% des importations du pays, en imposant 25% de droits de douane sur les produits provenant du Canada et du Mexique, et 10% supplémentaires à ceux déjà existants sur les produits chinois. «Les droits de douane créent des perturbations économiques inutiles et alimentent l’inflation. Ils sont préjudiciables à toutes les parties», a commenté la Commission européenne, jugeant par ailleurs que l’«ouverture des marchés et le respect des règles du commerce international sont essentiels à une croissance économique forte et durable».

Taux d’intérêt : nouvelle baisse de la banque centrale européenne

Taux d’intérêt : nouvelle baisse de la banque centrale européenne

. La BCE a abaissé jeudi son principal taux d’intérêt directeur de 0,25 point de pourcentage après sa réunion de politique monétaire. Cette cinquième baisse depuis juin fait passer à 2,75% le taux de dépôt, qui sert de référence, contre 3% auparavant.

«Le communiqué et la conférence de presse qui ont suivi ont renforcé l’idée que la BCE est globalement satisfaite de l’évolution de l’inflation et des perspectives de voir l’inflation se rapprocher de son objectif de 2%», a relevé Raphaël Thuin, directeur des stratégies de marchés chez Tikehau Capital. Pour la suite, «les marchés s’attendent à d’autres baisses de taux», a estimé Bénédicte Kukla, chargée d’investissement chez Indosuez. Il est «trop tôt» pour envisager «à quel moment nous devons arrêter» de baisser les taux, a prévenu Christine Lagarde. La croissance va toutefois «rester faible» dans la zone euro, a-t-elle ajouté, alors que le PIB a fait du surplace au quatrième trimestre, à cause de mauvaises performances en Allemagne et en France, selon des chiffres publiés jeudi.

Technocratie européenne : 13.000 textes adoptés en 5 ans !

Technocratie européenne : 13.000 textes adoptés en 5 ans !

Bruxelles serait d’après des observateurs critiques une immense usine à produire des normes et des règlements. Ainsi pas moins de 13 000 textes ont été adoptés en cinq ans. Des textes qui s’ajoutent ou se substituent aux réglementations internes comme en France qui compte déjà plus de 10 000 lois et plus de 100 000 décrets. Certain  sujets constituent évidemment des enjeux stratégiques quand d’autres ne présentent qu’un intérêt secondaire voire nul sauf pour la bureaucratie qui justifie ainsi son rôle. Notons que la plupart des fonctionnaires de la commission européenne sont issus de la fonction publique de leur pays d’origine. Ceci explique aussi cela.

Ce que dénonce un rapport d’information de la Commission des affaires européennes du Sénat, publié en décembre. Son titre, Dérive normative de l’Union européenne, parle de lui-même. «Le premier mandat d’Ursula von der Leyen à la présidence de la Commission européenne a été marqué par une intense activité normative», notent les auteurs de ce rapport, Jean-François Rapin (Les Républicains), Catherine Morin-Desailly (Union centriste) et Didier Marie (Socialiste, Écologiste et Républicain). Entre 2019 et 2024, pas moins de 13.000 textes ont été adoptés par l’Union européenne.

Ingérence politique d’Elon Musk Barrot souhaite que la commission européenne se réveille

Ingérence politique d’Elon Musk Barrot souhaite que la commission européenne se réveille

Le  ministre des affaires étrangères Jean-Noël barrot  critique d’une certaine manière le manque de réaction de la commission européenne face aux provocations d’Elon Musk le milliardaire génial mais fou qui intervient de plus en plus dans les affaires politiques internes de l’Europe. Notons par parenthèse que la présidente de la commission européenne n’est même pas invitée à la cérémonie de prise de pouvoir du nouveau président américain. C’est dire si les États-Unis considèrent comme marginale, et même comme  institution à abattre cette union européenne. D’où d’ailleurs des accords économiques passés directement avec les pays européens pour shunter l’union économique. 

 

 

«Soit la Commission européenne applique avec la plus grande fermeté les lois que nous nous sommes données pour protéger notre espace public, soit elle ne le fait pas et alors il faudra qu’elle consente à rendre aux États membres de l’UE la capacité de le faire», a déclaré Barrot sur la radio France Inter . «Il faut nous réveiller», a-t-il martelé.

Ingérence politique d’Elon Musk Barrot souhaite que la commission européenne se réveille

Ingérence politique d’Elon Musk Barrot souhaite que la commission européenne se réveille

Le  ministre des affaires étrangères Jean-Noël barrot  critique d’une certaine manière le manque de réaction de la commission européenne face aux provocations d’Elon Musk le milliardaire génial mais fou qui intervient de plus en plus dans les affaires politiques internes de l’Europe. 

 

 

«Soit la Commission européenne applique avec la plus grande fermeté les lois que nous nous sommes données pour protéger notre espace public, soit elle ne le fait pas et alors il faudra qu’elle consente à rendre aux États membres de l’UE la capacité de le faire», a déclaré Barrot sur la radio France Inter . «Il faut nous réveiller», a-t-il martelé.

Ingérence politique d’Elon Musk, Barrot souhaite que la commission européenne se réveille

Ingérence politique d’Elon Musk Barrot souhaite que la commission européenne se réveille

Le  ministre des affaires étrangères Jean-Noël barrot  critique d’une certaine manière le manque de réaction de la commission européenne face aux provocations d’Elon Musk le milliardaire génial mais fou qui intervient de plus en plus dans les affaires politiques internes de l’Europe. 

 

 

«Soit la Commission européenne applique avec la plus grande fermeté les lois que nous nous sommes données pour protéger notre espace public, soit elle ne le fait pas et alors il faudra qu’elle consente à rendre aux États membres de l’UE la capacité de le faire», a déclaré Barrot sur la radio France Inter . «Il faut nous réveiller», a-t-il martelé.

 

 

Des bénéfices de l’Union européenne sous-estimés

Des bénéfices de l’Union européenne sous-estimés

L’Union européenne produit des biens collectifs, elle apporte plus de stabilité et de sécurité que ses Etats membres pris individuellement, affirment les économistes Jérôme Creel et Thierry Madiès dans une tribune au « Monde ». 

Le 1er janvier 2025, l’euro aura 25 ans. Ce devrait être l’occasion d’une fête tant cet euro a pu être décrié, avant d’être adopté par les citoyens européens. Mais entre l’élection de Donald Trump [le 5 novembre] et les atermoiements de la politique française, l’installation de la nouvelle Commission européenne, le 1er décembre, est passée bien inaperçue et les motifs de réjouissance paraissent sans doute superflus. Est-ce parce que cette commission, comme celles qui l’ont précédée, manque cruellement d’incarnation politique et d’un projet fédérateur et crédible ?On entend ici ou là que l’Union européenne (UE) doit profiter des bouleversements actuels et de l’arrivée prochaine de Donald Trump au pouvoir pour affirmer son autonomie stratégique vis-à-vis des Etats-Unis, de la Chine et de la Russie.

Pour mieux fédérer, l’UE ne peut pas faire l’économie de s’adresser concrètement à tous les citoyens, et notamment aux plus réticents d’entre eux qui voient dans l’Europe ses seuls défauts : une concurrence accrue qui fait perdre des emplois, donc des revenus que les éventuelles baisses de prix consenties sur tel ou tel produit de la vie quotidienne sont loin de compenser. Les politiques européennes de cohésion ont beau exister depuis des décennies, les fonds alloués à réparer ce que la mondialisation a brisé n’ont pas augmenté.

C’est une erreur manifeste : la politique de cohésion contribue effectivement à améliorer la convergence régionale, mais insuffisamment parce qu’elle est sous-dotée. Le processus de convergence est pourtant loin d’être achevé et il marque le pas depuis les récentes crises, économique, sanitaire et énergétique.

IRIS² : 300 satellites pour l’ autonomie stratégique européenne

IRIS² : 300 satellites pour l’ autonomie stratégique européenne

 Il s’agit là d’un tournant pour l’Europe spatiale. Et surtout d’un signal fort pour une souveraineté européenne décuplée. La Commission européenne a annoncé fin octobre 2024 son engagement en faveur du programme IRIS², premier réseau de satellites multi-orbitaux en Europe, en attribuant ce projet au consortium SpaceRISE. Constituée d’environ 300 satellites, cette constellation sera opérationnelle aux alentours de 2030. Alors que le monde est marqué par l’essor de constellations, notamment américaines (Starlink, Kuiper) et que le besoin en connectivité n’a jamais été aussi fort, la connectivité sécurisée est absolument essentielle pour l’autonomie stratégique européenne. A ce titre, IRIS² incarne une Europe spatiale souveraine. Par Philippe Baptiste, président-directeur général du CNES (Centre National d’Études Spatiales). dans la Tribune

Décidée en 2023 par la Commission européenne, la constellation IRIS² (Infrastructure de résilience, d’interconnectivité et de sécurité par satellite) fournira d’ici à quelques années un service de communications sécurisées aux organismes et agences gouvernementales de l’Union européenne, tout en positionnant des acteurs privés européens sur le marché très prometteur des constellations de connectivité. L’architecture de la constellation permettra aux utilisateurs de communiquer avec une faible « latence », c’est-à-dire que la transmission ultra-rapide des informations permettra d’atteindre les performances des réseaux terrestres. Réduction de la fracture numérique, télémédecine pour l’intervention dans des zones isolées, véhicule connecté, défense, transports maritimes, des pans entiers de notre vie quotidienne en Europe seront transformés grâce à IRIS² !

L’Europe pourra utiliser les services sécurisés d’IRIS², c’est-à-dire des services dont la confidentialité est garantie, pour protéger efficacement ses citoyens. IRIS² contribue donc directement à notre autonomie stratégique et permettra à l’Europe de ne pas dépendre d’autres puissances spatiales, notamment en période de crise. Rappelons que lors du conflit russo-ukrainien, Elon Musk, tout en mettant à disposition de l’Ukraine son réseau Starlink, en a empêché l’utilisation aux abords de la Crimée, interférant directement sur la conduite de la guerre.

L’Union européenne peut d’ores et déjà s’enorgueillir de deux très grands succès spatiaux : Galileo, infrastructure de navigation par satellite grâce à laquelle trois milliards d’utilisateurs se positionnent chaque jour avec une extrême précision, et Copernicus, programme d’observation de la Terre par satellite qui permet d’accéder à des données essentielles pour comprendre notre climat et notre environnement. IRIS² est donc le troisième pilier de l’Europe spatiale. Il a pu voir le jour grâce à l’inébranlable volonté politique de l’ancien Commissaire européen Thierry Breton qui a fait fi des sceptiques, des conservateurs et de ceux toujours enclins au renoncement.

Au-delà de l’enjeu de souveraineté, IRIS² va aussi permettre à l’Europe spatiale d’investir dans le secteur des télécoms et des constellations où notre industrie a pris du retard. Le financement, provenant tout à la fois du secteur public et d’opérateurs privés, doit renforcer la compétitivité du secteur dans un contexte de concurrence accrue. En attribuant au consortium SpaceRISE le contrat de concession pour le développement, le déploiement et l’exploitation d’IRIS² sur 12 ans, la Commission européenne a envoyé un signal fort en faveur d’une ambition collective européenne qui constitue plus que la somme des intérêts nationaux. Ainsi, le consortium porté par le français Eutelsat, le luxembourgeois SES et l’espagnol Hispasat comprend également les très grandes entreprises européennes du spatial telles que Thales, Airbus, OHB, Deutsche Telekom, ou encore Orange. Mais ce sont aussi de nombreux acteurs émergents du spatial qui bénéficieront de ce nouvel élan.

IRIS² se démarque des constellations concurrentes Starlink ou Kuiper d’Amazon par une approche responsable et durable de l’utilisation de l’orbite basse. Seuls 300 satellites formeront la constellation IRIS² dans sa globalité. Un chiffre qui reflète la sobriété de ce projet, loin des dizaines de milliers de satellites de Starlink et de Kuiper. Cette stratégie illustre concrètement l’engagement de l’Europe pour des systèmes spatiaux contribuant à un espace plus durable.

Ce nouveau programme illustre parfaitement la montée en puissance et le rôle d’impulsion politique que doit donner la Commission européenne à la politique spatiale. Dans un paysage institutionnel et politique trop complexe, marqué par la coexistence de plusieurs acteurs – UE, États membres, Agence spatiale européenne – il faut un centre de décision unique et une ligne de mise en œuvre claire, pour éviter duplications et dilution de l’effort spatial européen. C’est l’UE, par le biais de la Commission, qui doit endosser ce rôle.

D’ailleurs, la constellation va de pair avec l’adoption, dans les prochains mois, d’une loi spatiale européenne. Au programme : un arsenal juridique pour la viabilité et la résilience des activités spatiales, ainsi que pour la gestion de débris spatiaux. L’ensemble de ces briques renforceront le leadership de l’Europe en portant une vision du spatial, centrée sur le service aux citoyens, le renforcement de la lutte contre le changement climatique et l’affirmation d’une indépendance européenne vis-à-vis de la Chine et des Etats-Unis.

Aux côtés d’Ariane 6 qui vient de faire son premier vol avec succès et qui doit naturellement mettre l’essentiel de la constellation en orbite, IRIS² est donc un nouveau moteur de l’Europe spatiale. L’accord de concession signé entre l’Union européenne et le consortium SpaceRISE le 16 décembre marque le véritable lancement d’IRIS². Cette signature intervient dans les premiers jours du mandat du nouveau Commissaire européen pour la défense et l’industrie spatiale, Andrius Kubilius, qui a d’ores et déjà plaidé pour une Europe spatiale forte. Qu’il soit entendu !

Union européenne: appel contre la fin des voitures thermiques en 2035

Union européenne: appel contre la fin des voitures thermiques en 2035

Pour « sauver l’automobile »;  Dans un projet de document consulté par La Tribune, qui doit faire l’objet d’une communication officielle ce jeudi, le PPE appelle à « annuler » une mesure phare, à savoir « l’interdiction des moteurs à combustion interne prévue pour 2035 ».

. D’après le PPE, l’interdiction des voitures thermiques en 2035 bafoue « le principe de neutralité technologique », en privilégiant les seules voitures électriques pour décarboner l’automobile.

Le  PPE plaide pour « un mélange de technologies ». Parmi elles, il y a « les carburants alternatifs » comme les e-carburants et les biocarburants. Ceux-ci auraient notamment l’avantage, expliquent les députés, de permettre aux véhicules thermiques actuels de rouler sans polluer. Les parlementaires citent aussi les véhicules hybrides rechargeables, équipés d’un moteur thermique et d’une batterie. Lorsqu’ils sont rechargés régulièrement – ce qui est encore loin d’être toujours le cas -, ceux-ci permettent effectivement de réduire les émissions de CO2.

Le PPE a également repris à son compte la demande de l’ACEA, le lobby des constructeurs automobiles européens.

Budget de la France : la commission européenne bienveillante !

Budget de la France : la commission européenne bienveillante !

 

La commission européenne a sans doute choisi de ne pas donner des arguments pour attiser la crise politique qui concerne actuellement surtout la France mais aussi l’Allemagne. Ainsi la commission européenne s’est montrée particulièrement bienveillante vis-à-vis du budget initial communiqué par Paris et la trajectoire du budget à moyen terme. Compte tenu des inconnus relatifs à la conjoncture économique et à la situation géo politique, la commission a donc choisi de ne pas compliquer encore davantage la situation de Barnier dans l’avenir est en fait dans les mains du rassemblement national; Un parti fortement opposé aux orientations actuelles de la commission européenne a commencer par le Mercosur.

La Commission européenne a choisi de ne pas jeter d’huile sur le feu. Elle a approuvé, mardi, à Strasbourg, où le Parlement est réuni en session plénière, à la fois le projet de budget pour l’année prochaine et la trajectoire à moyen terme communiquée par Paris pour redresser ses finances. Des engagements « ambitieux » et « courageux », salués par l’exécutif européen, alors que la France est, et devrait rester longtemps, le cancre de l’Union européenne.

La Commission a rendu son verdict sur les plans à moyen terme soumis par 22 pays européens – les autres sont en retard, souvent pour des raisons politiques ou de calendrier électoral, comme en Allemagne. De façon un peu inattendue, la France fait partie des huit pays jugés « en ligne » avec ses recommandations .

Voiture électrique : opposition entre la Chine et l’union européenne

Voiture électrique : opposition entre la Chine et l’union européenne

Des prix minimums pour les voitures électriques exigés par l’union européenne mais la Chine refuse.
L’Union européenne et la Chine n’ont donc pas encore trouvé d’alternatives aux droits de douane imposés sur les véhicules électriques chinois. 

Le problème c’est que la Chine est très en avance sur le plan des capacités de production et sur le plan technologique. L’union européenne risque d’être envahie par des importations d’automobiles en provenance de la Chine.

L’une des options envisagées consiste à fixer un prix minimum pour les voitures électriques importées de Chine afin d’augmenter leur prix, dont l’UE a conclu, après une longue enquête, qu’il était artificiellement bas en raison des subventions accordées par l’État chinois.

Pour répondre à ces subventions, l’Union européenne a augmenté le mois dernier les droits de douane sur les véhicules électriques construits en Chine jusqu’à 45,3% dans le cadre de sa plus importante enquête commerciale, une décision qui a divisé l’Europe et suscité des représailles de la part de Pékin. La Chambre de commerce de Chine auprès de l’UE avait exprimé sa profonde déception face à cette mesure, la qualifiant de « protectionniste » et « arbitraire ».

 

Les agriculteurs en face des contradictions de l’union européenne

Les agriculteurs en face des contradictions de l’union européenne

 

L’accord de libre-échange avec le Mercosur (Argentine, Brésil, Uruguay et Paraguay) pourrait être adopté en décembre 2024 par l’Union européenne. En France, les agriculteurs français se mobilisent pour s’opposer à cette décision. Les normes sanitaires et environnementales imposées aux agriculteurs européens ne sont pas respectées par les pays du Mercosur. Cette différence a des conséquences importantes sur les coûts de production. L’Europe envoie donc un message contradictoire, demandant aux agriculteurs de respecter des normes strictes tout en ouvrant ses portes à des produits bien moins contrôlés. L’agriculture française (et européenne) est l’une des plus sûres au monde grâce aux normes sanitaires et environnementales imposées par le régulateur français et européen.

 

par
Bertrand Valiorgue
Professeur de stratégie et gouvernance des entreprises, EM Lyon Business School

Xavier Hollandts
Professeur de stratégie et entrepreneuriat, Kedge Business School dans The Conversation

Une simple comparaison des pratiques agricoles actuelles avec celles des années 1990 permet de prendre la mesure de ce saut qualitatif (abandon de certaines molécules, prise en compte de la biodiversité, qualité de l’alimentation du bétail, par exemple).

On a tendance à oublier que ces démarches d’amélioration ne se réalisent pas sans investissements ni surcoûts. La substitution d’une technique de production par une autre n’est pas qu’un simple changement d’habitude.

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C’est un investissement, un apprentissage et un risque nouveau qu’il faut apprendre à gérer.

On oublie aussi régulièrement que ces investissements et surcoûts sont très difficilement répercutés sur les prix, du fait de la structure et du fonctionnement des marchés des matières premières agricoles.

Un agriculteur soucieux de l’environnement et de ses pratiques n’est pas un agriculteur qui est mieux rémunéré. C’est un agriculteur qui doit fournir un effort supplémentaire qui n’est pas intégré dans le prix de vente des denrées alimentaires qu’il produit.

Cette dure loi économique, que l’on retrouve dans le secteur agricole, porte le nom d’« effet tapis roulant ». Elle a été introduite pour la première fois par l’économiste Willard Cochrane.

Pour rester compétitifs et présents sur les marchés, les agriculteurs doivent procéder à des investissements et à l’incorporation de nouvelles technologies qui les rendent plus productifs. Cela engendre une plus grande disponibilité de denrées alimentaires commercialisées sur les marchés des matières premières et une baisse concomitante des prix.

Il faut alors procéder à de nouveaux investissements et à l’incorporation de nouvelles technologies pour rester sur le marché. On a, à l’arrivée, des agriculteurs toujours plus efficients mais dont les rémunérations stagnent. Ils doivent toujours courir plus vite sur le tapis roulant sans que leurs situations économiques progressent pour autant.

Le même effet (tapis roulant) s’observe au niveau de la préservation de l’environnement.

Les agriculteurs incorporent des normes environnementales toujours plus exigeantes sans jamais bénéficier d’augmentation des prix.

L’UE en pleine contradiction
La signature du traité de libre-échange du Mercosur touche directement à cette question en faisant entrer sur le territoire européen et français des denrées alimentaires produites selon des normes bien moins strictes, voire tout simplement interdites aux agriculteurs hexagonaux : utilisation d’antibiotiques comme activateurs de croissance, variétés issues de la transgénèse, farines animales, recours à certaines molécules chimiques, culture de céréales génétiquement modifiées…
Cet accord pourrait contribuer à déverser sur le marché français et européen des matières premières agricoles et des denrées alimentaires moins chères et produites dans des conditions peu soucieuses de l’environnement et dans des proportions très significatives.

Liste des matières premières agricoles concernées par le traité Mercosur :

99 000 tonnes de viandes de bœuf

160 000 tonnes de viande de volaille

25 000 tonnes de viande porcine

180 000 tonnes de sucre

650 000 tonnes d’éthanol

45 000 tonnes de miel

60 000 tonnes de riz

Si le traité venait à être ratifié, les filières et les agriculteurs concernés devront faire face à une concurrence déloyale et un dumping environnemental orchestré par l’Union européenne qui au même moment renforce ses exigences environnementales et sanitaires à l’égard des producteurs agricoles localisés dans la zone Europe.

Cette réalité brutale pousse les agriculteurs français et européens à descendre dans la rue afin de dénoncer une concurrence déloyale, réalisée au détriment de l’environnement et de leurs exploitations. L’Europe envoie un message contradictoire à ses agriculteurs, leur demandant de respecter des normes strictes tout en ouvrant ses portes à des produits bien moins contrôlés.

Elle accélère de la sorte la vitesse de rotation du tapis roulant tout en augmentant les charges que doivent supporter les agriculteurs. Ces derniers progressent de manière continue sur le respect de l’environnement sans que les marchés récompensent les efforts accomplis.

L’opposition des agriculteurs français à l’égard du Mercosur est emblématique d’une inquiétude croissante à l’égard des politiques menées par l’Europe.

La littérature sur le management des paradoxes a montré qu’à partir d’un certain niveau de contradiction, les acteurs exposés à des injonctions paradoxales s’engagent dans des dynamiques de repli et de contestation de l’autorité jugée comme étant à l’origine de la situation dans laquelle ils se retrouvent plongés.

Quand le niveau de contradiction est trop fort, la conflictualité devient la seule issue possible afin de retrouver une situation plus équilibrée et cohérente.

La contestation des agriculteurs à l’égard du traité Mercosur est révélatrice d’un niveau de contradiction fabriqué par les politiques de l’Union européenne que les agriculteurs français n’arrivent plus à supporter.

Ce niveau de contradiction est vécu avec intensité par les agriculteurs français qui mettent une pression politique sur leur gouvernement.

Il en va autrement dans les autres pays européens, comme l’Allemagne ou l’Espagne, favorables à l’accord avec le Mercosur. Sans mouvement des agriculteurs à l’échelle de l’Union et sans veto d’au moins 4 pays de l’Union européenne, il est probable que le traité soit validé en décembre prochain.

Cette ratification placerait les agriculteurs français dans un grand désarroi et enclencherait de nouveaux mouvements de contestation susceptibles d’être de plus en plus virulents.

Frédéric Courleux, agroéconomiste et conseiller au sein du Parlement européen, est co-auteur de cet article

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