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Économie, politique, société : Les, plus, lus, 17 mars 2025

Économie, politique, société : Les, plus, lus, 17 mars 2025

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Politique-Des centaines de journalistes interdits par Trump aux États-Unis
Le débat idiot entre défense et retraites
Présidentielles 2027: Glucksmann pour une union de la gauche sans Mélenchon
Trump responsable de davantages « d’incertitudes » que le Covid ( BCE)
Guerre commerciale : Les États-Unis seront surtout les victimes
Politique -Face au risque de guerre: le retour du service militaire
Service militaire : une majorité de Français pour, Macron contre
Économie de guerre : Ne pas se contenter de mots (Attali)
Ligue 1 foot PSG-OM : 3-1- pour les parisiens

Le débat idiot entre défense et retraite
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Des centaines de journalistes interdits par Trump aux États-Unis
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Guerre commerciale : Les États-Unis seront surtout les victimes

Guerre commerciale : Les États-Unis seront surtout les victimes ( BDF)

Dans un entretien accordé à La Tribune dimanche, le gouverneur de la Banque de France est revenu sur la guerre commerciale déclenchée par Donald Trump, et dont les premiers effets se font déjà sentir sur l’activité.

Pour François Villeroy de Galhau, la nouvelle administration, aux commandes des États-Unis depuis environ deux mois, met à mal la stabilité de l’activité outre-Atlantique, avec une «imprévisibilité» qu’exècrent les chefs d’entreprise. Le tout, en promettant de déréglementer à foison le monde économique, malgré les risques que cela implique. «En encourageant les crypto-actifs et la finance non-bancaire, l’administration américaine sème les germes d’ébranlements futurs», avertit-il ainsi, jugeant même que le pays risquait «de pécher par négligence».

Le gouverneur va même plus loin, estimant que cette dérégulation pose les bases d’une crise économique à venir outre-Atlantique. «Beaucoup anticipaient début 2025 un boom de croissance aux États-Unis, et on s’attendait à voir monter le cours des actions américaines et du dollar. Or, c’est le contraire qui se passe ! Le protectionnisme est très négatif pour tous. Mais il pénalise d’abord les États-Unis». Un exemple de «but contre son camp», juge François Villeroy de Galhau, reprenant des termes déjà employés cette semaine sur France Inter.

Ligue 1 foot PSG-OM : 3-1- pour les parisiens

Ligue 1 foot PSG-OM : 3-1- pour les parisiens

En dépit d’une prestation très moyenne, le PSG a gagné contre l’OM (3-1) dimanche, au Parc des Princes, lors de la 26e journée de Ligue 1. Ousmane Dembélé, Nuno Mendes et… Pol Lirola pour les buteurs parisiens, tandis qu’Amine Gouiri a un temps ramené le score à 2-1. Le club de la capitale conforte sa place de leader au classement de Ligue 1 et compte 19 points d’avance sur Marseille.

Économie, politique, société : Les, plus, lus, 16 mars 2025

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Économie, politique, société :Les, plus, lus: 15 mars 2025

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Politique-Le nazisme, référence pour les extrêmes droites mondiales

Politique-Le nazisme, référence pour les extrêmes droites mondiales

par Johann Chapoutot
Historien, Sorbonne Université dans The Conversation

L’extrême droite monte en puissance et semble toujours plus forte, en France, en Europe et dans le monde. La chute des démocraties est-elle inéluctable ? Quelles leçons tirer de l’histoire des années 1930 pour éclairer notre présent ? Entretien avec Johann Chapoutot, spécialiste du nazisme, auteur des Irresponsables. Qui a porté Hitler au pouvoir ? (Gallimard) et coauteur du Monde nazi, 1919-1945, avec Christian Ingrao et Nicolas Patin (Tallandier).

Dans votre dernier ouvrage, les Irresponsables, vous expliquez pourquoi il est pertinent et légitime de comparer notre époque et les années 1930. Quelle est votre démarche à ce sujet ?

Johann Chapoutot : La comparaison est permanente en histoire même si elle est tacite : c’est toujours depuis notre présent que l’on interroge le passé. Toute histoire est contemporaine dans la mesure où le questionnaire est le nôtre. Il faut simplement en être conscient.

Concernant la comparaison avec les années 1930, on entend souvent parler de « retour » des années 1930, avec une approche cyclique de l’histoire. Or le retour évoque un phénomène automatique ou quasi naturel – retour de la marée ou retour des saisons.

Plus intéressante est la proposition du philosophe Michaël Foessel qui parle de « récidive » des années 1930. C’est un concept juridique et judiciaire qui renvoie à des acteurs avec leur liberté, leur responsabilité, leurs choix. Aujourd’hui, on peut effectivement parler de récidive dans la mesure où des acteurs majeurs au pouvoir politique et économique se réfèrent explicitement à cette période .

On peut citer Musk et son salut nazi. Ou encore Donald Trump qui a soutenu les néonazis américains, défilant à Charlottesville en 2017, qui hurlaient « mort aux Juifs ». Trump a quand même déclaré qu’il s’agissait de « gens très bien ».

Au fond, pour les extrême droites mondiales soutenues par Musk, Trump, Milei ou Bolsonaro, le Troisième Reich allemand reste une référence indépassable : les nazis, c’est l’extrême droite qui a triomphé en conquérant un continent, en éliminant un peuple entier, en léguant à la postérité des images (défilés au cordeau, congrès spectaculaires, cinéma de propagande…) conçues pour être fascinantes.

Cette référence au nazisme est parfois honteuse en raison des crimes de masse, mais la honte s’efface, grâce à une légitimation assurée par des maîtres du monde. Ainsi les références au nazisme et au Troisième Reich se sont multipliées ces dernières années, engendrant une véritable épidémie mondiale de saluts nazis. L’historien est bien obligé de se saisir de la chose.

Votre livre Le Monde nazi nous permet de comprendre des similitudes entre notre époque et les années 1930 en matière de structures, de mécanismes économiques, sociaux, politiques… Quels sont-ils ?

J.C. : Si l’on compare les années 1930 et aujourd’hui, ce qui est saillant, c’est la disjonction entre démocratie et capitalisme. C’est ce que disent explicitement Peter Thiel ou Curtis Yarvin, les idéologues derrière Trump. On constate que le lien entre libéralisme économique et libéralisme politique, démocratie et croissance capitaliste n’était finalement que conjoncturel. Dès que les choses deviennent sérieuses, ceux qui font du profit abandonnent très vite le droit international, les droits humains, et finalement, la démocratie.

Rappelons que le 6 janvier 2021, le président Trump a présidé à un coup d’État. En 2025, comme l’explique Timothy Snyder, le coup d’État est désormais numérique : des hommes de Musk armés de clés USB siphonnent les données de l’administration américaine en toute tranquillité.

À la fin des années 1920, le monde arrive à l’épuisement d’un système libéral ultraspéculatif, aboutissant au krach de 1929, puis à une dépression économique massive. La décision a alors été prise, dans une grande partie de l’Europe, d’abandonner les rêves de démocratie issus de la Première Guerre mondiale et d’instaurer un pouvoir fort pour le rétablissement de taux de profit maximaux.

C’est clairement la promesse d’Hitler, le 27 janvier 1932. Il fait un discours devant plus d’un millier patrons au Club de l’industrie de Düsseldorf et leur annonce trois choses. D’abord, la revanche sur la République de Weimar : les patrons avaient, en 1918, beaucoup lâché – sur la journée de 8 heures, l’augmentation des salaires, ou la représentativité syndicale – en raison de la pression de mouvements révolutionnaires. Hitler leur promet que le patron redeviendra à nouveau le « maître dans sa maison » et qu’une loi fera des patrons des « Führer d’entreprise ».

La deuxième promesse, c’est de rétablir le principe de la hiérarchie le Führerprinzip, selon lequel la démocratie, ça ne vaut rien, ni dans l’armée, ni dans l’entreprise, ni pour l’État. Et troisièmement, il promet le rétablissement de taux de profit maximum par la conquête militaire. Son projet est d’arracher militairement les zones d’extraction d’énergie et de matières premières à d’autres États. C’est la logique coloniale prédatrice qui a prévalu au XIXe siècle.

Or Trump ne dit pas autre chose. Il veut prendre le Groenland simplement parce qu’il en a besoin. Zelensky doit donner 500 milliards de dollars de terres rares dans un « deal » d’extorsion mafieuse. Dans un contexte de croissance baissière pour les pays anciennement industrialisés, il n’y a plus de moyens de satisfaire les exigences des rendements financiers délirants, alors on revient aux bonnes vieilles méthodes de prédation : on va donc, à l’extérieur, saisir des territoires et, à l’intérieur, détruire l’État social et l’État de droit afin de revenir à une domination sans partage du patronat.

De ce point de vue là, les choses sont très comparables. Les années 1930 sont très éclairantes pour comprendre ce que nous vivons aujourd’hui.

Quelles différences peuvent être soulignées entre notre époque et les années 1930 ?

J.C. : La différence majeure, c’est le soubassement anthropologique lié à la Grande Guerre avec ses 80 millions d’hommes sous l’uniforme et une vingtaine de millions de morts. Il s’agit d’une promotion de la violence physique à un niveau jusqu’alors inégalé dans l’histoire. Les sociétés européennes ont été marquées par ce que l’historien Georges Mossé appelle une brutalisation, c’est-à-dire une rémanence de la violence et du culte de la violence dans les sociétés civiles. Mais si on lisse ce paramètre-là, qui se traduisait notamment à l’extrême droite par une grande violence, des combats de rue et des assassinats, on se rend compte que les analogies structurelles avec notre temps sont bien là.

Les fascistes d’aujourd’hui ne vont pas défiler en uniforme sur les Champs-Élysées, faire des ratonnades ou des pogroms. On assiste parfois à des descentes, mais ce n’est plus un phénomène de masse. La violence s’exprime surtout avec des menaces et des insultes sur les réseaux sociaux, beaucoup moins dans la rue.

Dans le Monde nazi, vous montrez que le nazisme n’est pas une exception de l’histoire. Pourquoi est-ce important de le comprendre aujourd’hui ?

J.C. : Je ne blâme pas ceux qui, après 1945, ont dit que nous n’avions rien à voir avec les nazis. C’était peut être thérapeutiquement nécessaire après 1945, après l’horreur et la dévastation. De la même manière, je comprends le général de Gaulle qui dit que les Français ont tous été résistants. C’est faux, mais opportun pour reconstruire un pays. Par contre, je suis conscient que ce n’est pas de l’histoire, c’est de la mythologie politique. Quand je fais de l’histoire, je suis bien obligé de constater que le nazisme n’est pas un aérolithe qui a frappé la terre et qui s’est dissout. Ce n’est pas une génération spontanée qui s’est rabougrie. C’est un phénomène qui est issu d’une très longue temporalité culturelle, pas seulement allemande.

De nombreux travaux – dont les miens – montrent que les éléments constitutifs du nazisme n’ont rien d’originellement allemand : le racisme n’est pas inventé par les Allemands, pas plus que l’antisémitisme, le nationalisme, l’eugénisme ou le darwinisme social.

Tout ce qui structure l’univers mental nazi est généralement une denrée d’importation. Colonialisme, darwinisme social, racisme sont d’abord l’affaire des Britanniques et des Français qui créent les deux premiers empires coloniaux, puis des Américains qui ont un empire colonial à domicile avec l’importation massive d’esclaves pendant des siècles. Le nazisme est un phénomène qui est issu du cœur de l’Europe du XXe siècle.

Par ailleurs, on l’a vu, il y a des échos du nazisme aujourd’hui, car les composantes constitutives du nazisme ne se sont pas dissoutes après 1945. Le nazisme, le racisme ont continué à prospérer dans des empires coloniaux. Dans les manuels de géographie français, du début des années 1960, on parlait encore de « races humaines ». L’antisémitisme se porte bien, il me semble. Le darwinisme social triomphe partout, y compris dans la bouche d’Emmanuel Macron qui distingue ceux qui ont réussi et ceux qui « ne sont rien ». Le colonialisme, l’impérialisme, le capitalisme, toutes ces idées se portent également très bien.

Dans les irresponsables, vous décrivez la proximité entre le centre et l’extrême droite dans l’Allemagne des années 1930. Vous montrez que si Hitler est arrivé au pouvoir, ce n’est pas grâce aux électeurs, mais par un calcul politicien des conservateurs allemands. Quelles analogies proposez-vous avec notre époque, notamment en France ?

J.C. : Au moment où le centre et les conservateurs se rapprochent de l’extrême droite dans de nombreux pays d’Europe, dont la France, je rappelle que l’arrivée d’Hitler au pouvoir est liée, non à un vote populaire mais à une décision politique cynique des libéraux autoritaires – Franz von Papen en l’occurrence. Ce dernier a pensé que la meilleure manière de se maintenir au pouvoir, c’était de s’allier avec les nazis. Or cette décision a été prise dans un contexte d’effondrement du parti nazi qui aurait pu conduire à sa disparition.

Cette histoire montre que l’arrivée des nazis au pouvoir n’était pas inéluctable, pas plus que le « retour » de l’extrême droite aujourd’hui n’est inéluctable. Il n’y a pas de phénomènes géologiques ou tectoniques ou hydrographiques à l’œuvre, il y a des acteurs politiques avec leurs intérêts, leurs décisions, leurs responsabilités.

En 1932, c’est une mécanique de décisions désastreuses prises au nom d’intérêts sordides (les intérêts patrimoniaux, fiscaux et financiers de familles dirigeantes) qui conduit à la catastrophe. L’histoire n’est pas de la science naturelle : l’histoire, c’est l’indéfinition totale, avec un vaste champ des possibles toujours ouvert, une liberté des acteurs, et donc une responsabilité des acteurs.

Dans un moment où nos démocraties semblent en position de grande faiblesse, l’historien spécialiste du nazisme que vous êtes donne plutôt un message d’espoir ?

J.C. : Absolument. Le pire, au fond, c’est la résignation générale : « Les extrêmes droites montent partout, ça va bientôt être notre tour. » Il n’y a aucune nécessité à une quelconque marée qui n’existe pas. En France, 27 instituts de sondage nous disaient que le RN allait obtenir la majorité absolue en juin 2024. Or, c’est la gauche qui gagne aux élections législatives.

Nous avons un avantage vis-à-vis de nos aînés des années 1930 : nous savons à quoi nous en tenir vis-à-vis de l’extrême droite, nous savons ce qu’elle signifie. On entend parfois : « On n’a jamais essayé. » Mais si, précisément, on a essayé : ça s’appelle l’État français du maréchal Pétain, le fascisme en Italie, le nazisme en Allemagne. On sait à quoi ça mène. Cela éclaire et cela a suscité une réaction civique et politique majeure en juin 2024 face au risque d’un dirigeant RN à Matignon. D’où l’irresponsabilité folle du président Macron lorsqu’il décide de ne pas tenir compte du résultat des élections. Le message qui est envoyé, c’est que vous pouvez voter, mais peu importe. Est-ce qu’une mobilisation pour éviter la victoire du RN aura lieu lors de la prochaine élection ? C’est le danger.

Pourtant, la société civile française tient, les institutions tiennent aussi, parce qu’elles ont été pensées à la lumière de ce qui s’est passé dans l’entre-deux-guerres. Ce qui donne espoir, et Vincent Tiberj l’a très bien montré, c’est que les valeurs de la population générale, ce n’est pas écraser la gueule du voisin, faire des tags à croix gammée, des pogroms ou des ratonnades et gagner des tonnes d’argent au mépris de l’environnement.

Non, les valeurs, communément partagées, ce sont la solidarité, l’accueil, la tolérance. C’est un miroir inversé de ce que l’on voit dans les médias de Vincent Bolloré qui sont au service d’intérêts privés bien connus. Il est frappant de constater les similarités du système médiatique actuel et celui du magnat des médias Alfred Hugenberg dans l’Allemagne des années 1930. Je pense notamment à l’utilisation de « paniques morales » destinées à cliver la société : à l’époque, c’était le « bolchévisme culturel », désormais c’est le « wokisme ».

Autre motif d’espoir : les gens qui tiennent les institutions ont changé, notamment la justice. La magistrature allemande de l’entre-deux-guerres est marquée à l’extrême droite. Il s’agit de magistrats d’ancien régime. Pour eux, la Constitution de Weimar était scandaleuse, il s’agissait d’une « invention des juifs », d’une « importation française », d’un « crime contre la race », etc. Par ailleurs, la magistrature de l’époque était issue du 1 % de la population qui avait fait des études supérieures. Aujourd’hui, la massification de l’enseignement a fait son œuvre et les gens qui sont garants des institutions n’ont plus rien à voir avec leurs aînés.

Désormais, en France, l’une des lignes qui tient – de l’autoroute 69 à Sainte-Soline, en passant par les droits des migrants, les droits des femmes, les droits des enfants –, c’est la justice. Aux États-Unis, Trump, comme lors du premier mandat, se heurte à la justice.

Au plan international, les extrêmes droites gagnent du terrain partout, Trump sidère la planète par ses décisions quotidiennes. Doit-on s’attendre au pire ?

J.C. : Nous vivons la fin d’une ère, celle de la contre-révolution conservatrice ouverte dans les années 1970 et théorisée par des néolibéraux américains comme l’a bien montré Grégoire Chamayou. Cela s’est traduit par l’élection de Reagan et sa politique de dérégulation, de financiarisation, de destruction de l’État social, d’agitation ultranationaliste, etc. La fin de cette histoire est très violente, dans un contexte d’absence de croissance et de pression effrénée de la part des investisseurs financiers. Désormais, certains acteurs – notamment le gouvernement et les grandes entreprises américaines – ont décidé de ne plus faire semblant : ils cognent, brutalement, dans les mots, dans les images, et dans les actes.

Pourtant, là encore, on peut parier sur l’incompétence de Trump et consorts. Après deux mois de présidence, Trump chute déjà dans les sondages il est rappelé à l’ordre par les marchés et par les industriels à propos des droits de douane.

Cela veut dire qu’il faut garder son sang-froid et ne pas tomber dans le premier piège que tend l’extrême droite : faire peur, sidérer. Steve Bannon a appelé à une stratégie de « flood the zone » : inonder la zone de mensonges, d’insultes, de n’importe quoi… C’est aussi ce qu’ont fait les nazis : ils ont frappé tellement fort que personne n’a d’abord su comment répondre.

Ces gens sont conjoncturellement en mesure de faire des dégâts, mais pas structurellement. Rappelons que Trump a été élu avec presque le même nombre d’électeurs que lorsqu’il a perdu en 2020. Les électeurs démocrates ne se sont pas déplacés : il a gagné, mais il pouvait aussi bien perdre. Dans un an et demi avec les midterms, vu la pente dans l’électorat américain, il pourrait perdre sa majorité au congrès. C’est un motif d’espoir.

Pour Trump, les critiques des médias sont illégales !!!

Pour Trump, les critiques des médias sont illégales !!!

Donald Trump accuse de pratiques «illégales» les médias qui le critiquent

Donald Trump a accusé vendredi les médias américains qui critiquent sa politique d’avoir des pratiques «illégales» et d’être «corrompus». «Selon moi, ils sont vraiment corrompus (…). Ce qu’ils font est illégal», a-t-il déclaré depuis le ministère de la Justice, en visant notamment les chaînes de télévision CNN et MSNBC.

Économie, politique, société :Les, plus, lus: 14 mars 2025

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Les victimes de Trump et de Poutine

Les victimes de Trump et de Poutine

Donald Trump tend la main à Vladimir Poutine par-dessus les têtes des Européens et des Ukrainiens. Face à cette nouvelle donne, les Européens n’ont d’autre choix que d’assumer désormais eux-mêmes leur sécurité et de cesser de compter sur le soutien de Washington.

par Jacques Rupnik
Directeur de recherche émérite, Centre de recherches internationales (CERI), Sciences Po dans The Conversation

Ce n’est pas « la fin de l’histoire », comme l’annonçaient certains après 1989, mais certainement la fin d’une ère marquée par l’alliance transatlantique des démocraties occidentales mise en place au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. L’alliance avait été créée à l’instigation des États-Unis ; c’est le président américain qui est en train de la défaire.

Dans la guerre en Ukraine, Trump prend le parti de la Russie. Se termine ainsi un chapitre vieux de 75 ans de notre histoire, laissant derrière lui non seulement des dommages collatéraux mais aussi une série de « victimes ». En voici les plus importantes.

Première victime : l’Ukraine
Après la fameuse scène de l’altercation à la Maison Blanche entre, d’une part, Donald Trump et J. D. Vance et, de l’autre, Volodymyr Zelensky, le 28 février dernier, il est apparu clairement que l’objectif de Washington était de parvenir rapidement à un accord de « paix » négocié par Trump et Poutine, et imposé aux Ukrainiens. Les ministres des Affaires étrangères des États-Unis et de la Russie s’étaient d’ailleurs déjà rencontrés à Riyad le 18 février.

Le 4 mars, dans son discours au Congrès, Trump a présenté comme un petit trophée la lettre que venait de lui envoyer son homologue ukrainien, où il avait écrit : « Je veux une paix durable et je suis prêt à négocier maintenant. »

« Négocier » ? Alors que l’Ukraine, mise hors jeu après le voyage de Zelensky à Washington, s’est vite réintroduite dans les préparatifs de négociations en s’adaptant à certaines exigences américaines ? Deux analogies historiques peuvent être invoquées : les accords de Munich de septembre 1938 – quand la France, le Royaume-Uni et l’Italie ont sacrifié la Tchécoslovaquie à Hitler – et le pacte Hitler-Staline d’août 1939 qui a permis à l’Allemagne nazie de se tailler des sphères d’influence en Europe de l’Est. Mais ces comparaisons historiques ne valent que si la Russie de Poutine aussi s’adapte au « moment Trump » et à sa volonté de régler le conflit par-dessus la tête des Européens.

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À lire aussi : De Munich 1938 à Trump 2025, des Sudètes au Donbass, quelles leçons de l’histoire ?

En acceptant « un accord de paix », l’Ukraine donnerait également aux États-Unis l’accès à des terres rares (une partie d’entre elles se trouvent dans le Donbass contrôlé par la Russie). En bref, on ne laisse pas d’autre choix à l’Ukraine, désormais privée de l’appui militaire américain (y compris du renseignement et de la capacité d’attaquer le territoire russe) : voulez-vous continuer à vous battre seuls, prenant le risque d’être progressivement épuisés et occupés par la Russie ? Ou êtes-vous prêts à céder une partie de votre territoire à la compagnie minière « Donald Trump & Co » ? À condition de se dépêcher, car le président américain a promis que l’accord serait conclu dans les cent jours.

Deuxième victime : l’Europe
La deuxième victime est l’Europe. Ou, plus précisément, la situation politique et de sécurité héritée à la fin de la guerre froide et confirmée pendant le moment unipolaire américain (Charles Krauthammer) qui a suivi 1989.

Ce moment n’était que passager. Jusqu’à présent, l’écrasante majorité des États membres de l’UE considéraient comme acquis que le bouclier de sécurité américain les protégerait à jamais. Dès lors, ils pensaient avoir l’obligation de s’aligner sur l’agenda des États-Unis en matière de politique étrangère et de sécurité, et à soutenir leurs aventures internationales, y compris la guerre de 2003 en Irak (la France et l’Allemagne étant alors minoritaire dans leur rejet de l’intervention). Les Européens de l’Est étaient particulièrement catégoriques : à leurs yeux, il fallait suivre les Américains dans le désert de Mésopotamie car il s’agissait du meilleur investissement pour leur propre sécurité, surtout au moment où ils étaient sur le point d’adhérer à l’OTAN.

Les États-Unis étaient et restaient « la nation indispensable », selon l’expression empruntée à Madeleine Albright. Pour beaucoup, notamment en Allemagne, le premier mandat de Donald Trump était perçu comme une simple parenthèse. Aujourd’hui, c’est en réalité le mandat de Joe Biden qui s’apparente à une parenthèse, entre Trump I et Trump II.

L’appel d’Emmanuel Macron en faveur d’une « autonomie stratégique » ou d’une souveraineté européenne a été perçu avec suspicion comme un nouveau stratagème néo-gaulliste visant à éloigner les Européens de leurs alliés américains. Une perception erronée, car ce que proposait Macron était l’« eurogaullisme », c’est-à-dire une « autonomie stratégique » non pas française, mais européenne.

La triste vérité derrière le tournant de Trump vers la Russie
Les Européens, en état de choc, doivent maintenant faire face à certaines vérités crues concernant le rapprochement de Trump avec la Russie. L’Alliance, elle aussi victime du rapprochement Trump-Poutine, perd son bien le plus précieux : la confiance. La garantie que représente l’article 5 de l’OTAN – le principe de défense collective selon lequel une attaque contre un allié est considérée comme une attaque contre tous les alliés – est toujours formellement là, mais la foi dans la garantie américaine a disparu.

Nous venons d’assister à un « découplage » entre les alliés européens et les États-Unis. Il s’agissait d’un objectif à long terme de la politique étrangère soviétique pendant la guerre froide ; il se réalise maintenant sous Poutine.

Dans les années 1980, lors du déploiement des missiles soviétiques à moyenne portée SS20 (qui pouvaient atteindre l’Europe occidentale, mais pas les États-Unis), les Européens de l’Ouest ont soutenu le déploiement, en réponse, des missiles américains Pershing sur leur territoire. François Mitterrand s’était rendu au Bundestag pour défendre sa position face à la forte réaction pacifiste de l’Allemagne : « Le pacifisme est à l’Ouest et les euromissiles sont à l’Est », avait souligné le président français.

Un moment décisif pour les Européens
Il s’agit maintenant d’un moment décisif pour les Européens et il reste à voir s’ils se montreront à la hauteur de la situation.

La conférence de Munich a donné lieu à une version peu encourageante. J. D. Vance a d’abord surpris son auditoire en déclarant qu’il était plus inquiet de la menace intérieure pesant sur l’Europe (le libéralisme et ses valeurs progressistes) que de la menace extérieure, à savoir Poutine. Il a reproché aux Européens de ne pas respecter les valeurs démocratiques et la volonté des peuples, laissant l’assistance perplexe et stupéfaite : le désaccord entre Washington et l’UE ne portait pas seulement sur la guerre en Ukraine, mais sur la démocratie en tant que telle.

Les tensions entre, d’une part, la souveraineté populaire telle qu’elle s’exprime dans les élections et, d’autre part, l’État de droit avec la séparation des pouvoirs et ses contraintes constitutionnelles sont au cœur d’un débat vieux de plus de deux siècles des deux côtés de l’Atlantique (voir les mises en garde de Tocqueville contre la « tyrannie de la majorité »).

Vance a défendu la version trumpienne de la « démocratie populiste » en s’attaquant à la version européenne dominante de la démocratie libérale fondée sur l’État de droit. Alors que Vance se précipitait vers sa rencontre avec la cheffe du parti d’extrême droite AfD, le président de la Conférence de Munich, Christoph Heussgen, un diplomate allemand chevronné, au lieu de répondre sur le fond, a fondu en larmes. Un symbole pathétique de la difficulté d’une certaine élite européenne à se confronter au schisme.

À l’issue de cette séquence, les Européens ont réalisé qu’ils se retrouvaient désormais seuls. Et qu’ils devaient agir.

La réunion organisée à Londres le 2 mars 2025 suggère qu’une coalition de volontaires est en train de se former pour soutenir l’Ukraine, qu’elle est déterminée à donner corps à une « politique de sécurité et de défense commune » européenne dont on parle depuis longtemps et qu’il s’agit maintenant de mettre en œuvre.

Et qui fera partie de cette coalition ?
La France et le Royaume-Uni, en raison de leur capacité militaire, de leur statut de puissance nucléaire et de leur culture stratégique, seront au cœur de cette coalition. Le triangle de Weimar Paris-Berlin-Varsovie sera probablement son axe principal au sein de l’UE.

Emmanuel Macron, après ses hésitations initiales, a adopté une position de plus en plus dure à l’égard de la Russie et peut se targuer d’être un précurseur en termes d’« autonomie stratégique » de l’Europe. Le nouveau chancelier allemand, Friedrich Merz, a pour la première fois ouvertement suggéré que les dépenses de défense ne devraient pas être restreintes par des limites désormais caduques et que la sécurité allemande et européenne devra être envisagée indépendamment des États-Unis.

Le premier ministre polonais Donald Tusk, actuellement en charge de la présidence tournante de l’UE, met en garde depuis longtemps contre les ambitions expansionnistes de la Russie. Parmi les pays européens, la Pologne est celui dont l’effort en vue de la construction d’une capacité de défense européenne est le plus notable : elle consacre 4,5 % de son PIB à la défense et possède une armée de près de 250 000 hommes.

La coalition comprendra également d’autres pays, dont la République tchèque, qui a eu l’initiative d’une coordination des pays de l’UE pour les livraisons de munitions à l’Ukraine. Les pays d’Europe du Nord feront partie de la coalition : le Danemark, mobilisé pour la défense du… Groenland (!), la Finlande et la Suède qui connaissent bien la menace russe, et qui ont rejoint l’OTAN pour découvrir que son fondateur est en train de la quitter…

Comme l’a très bien dit Tusk, « 500 millions d’Européens attendent que 340 millions d’Américains les protègent contre les 140 millions de Russes ». Il est temps que les Européens prennent leur destin en main…

Économie, politique, société :Les, plus, lus: 13 mars 2025

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Le danger russe contesté par les complices de Poutine

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Russie et guerre- Comme en 39–45 l’extrême gauche et l’extrême droite plutôt du côté des envahisseurs

Inutile de tourner autour du pot la situation en Ukraine révèle les pires ambiguïtés des extrêmes tant à gauche qu’à droite; les deux d’ailleurs se montrant plus proches de Poutine que de l’Ukraine. Les deux qui  s’opposent à des interventions militaires européennes. Qui s’oppose tout autant au renforcement de la défense avec le masque du pacifisme pour cacher leur proximité avec Poutine. Une situation qui n’est pas sans rappeler celle de 39 45 quand l’extrême-gauche alors représentée par les communistes s’est alignée sur les soviétiques à travers le pacte germano soviétique. Et que l’extrême droit a pactisé avec les nazis. 

 

Cette extrême-gauche de l’époque est aujourd’hui représentée par les » insoumis ». À l’extrême droite, le compromis avec les envahisseurs se reproduit également. Notons aussi la mollesse des positions de la presse de droite et surtout l’ambiguïté. Pour l’extrême droite, c’est clair aucun soutien militaire dans le court terme, aucun concept de défense européenne y compris à moyen long terme. La position stratégique de Marine Le Pen, candidate actuellement nettement en tête pour les élections de 2027 pose un sérieux problème de crédibilité politique pour l’avenir du pays. Pour ceux qui à l’extrême droite ou aux franges minimisent ou ridiculisent le risque d’une guerre avec la Russie, c’est une manière de dissimuler leur alliance objective avec Poutine.

Les mêmes qui considéraient  comme ridicule une possible invasion de la France quand Allemagne a envahi la Pologne: les mêmes « pacifistes »,  les mêmes défaitistes. Et la même indécence de mettre sur le même pied d’égalité la responsabilité de l’envahisseur russe et les victimes de l’Ukraine. Ou quand l’histoire recommence plus de 80 ans après  avec les mêmes lâchetés, les mêmes trahisons

Trump-« Cour de Néron », « bouffon sous kétamine » l’intégralité du discours du sénateur Claude Malhuret sur les Etats-Unis

Trump-« Cour de Néron », « bouffon sous kétamine » l’intégralité du discours du sénateur Claude Malhuret sur les Etats-Unis

Depuis une semaine, son discours fait le tour de la planète. En dénonçant avec verve ce que sont devenus les Etats-Unis de Donald Trump, le sénateur Claude Malhuret a fait mouche et jouit d’une nouvelle notoriété outre-atlantique. Si c’est le début de son propos qui tourne sur les réseaux, le Sénat publie l’intégralité de son discours, où ils multiplient les attaques contre Donald Trump.

Face à l’attrait que suscite les mots de Claude Malhuret, nous publions ici l’intégralité de son discours

« L’Europe est à un tournant critique de son histoire. Le bouclier américain se dérobe, l’Ukraine risque d’être abandonnée, la Russie renforcée.

Washington est devenu la cour de Néron. Un empereur incendiaire, des courtisans soumis et un bouffon sous kétamine chargé de l’épuration de la fonction publique. C’est un drame pour le monde libre, mais c’est d’abord un drame pour les Etats-Unis.

Le message de Trump est que rien ne sert d’être son allié puisqu’il ne vous défendra pas, qu’il vous imposera plus de droits de douane qu’à ses ennemis et vous menacera de s’emparer de vos territoires tout en soutenant les dictatures qui vous envahissent.

Le roi du deal est en train de montrer ce qu’est l’art du deal à plat ventre. Il pense qu’il va intimider la Chine en se couchant devant Poutine, mais Xi Jin Ping, devant un tel naufrage, est sans doute en train d’accélérer les préparatifs de l’invasion de Taïwan.

Jamais dans l’histoire un Président des Etats-Unis n’a capitulé devant l’ennemi. Jamais aucun n’a soutenu un agresseur contre un allié. Jamais aucun n’a piétiné la constitution américaine, pris autant de décrets illégaux, révoqué les juges qui pourraient l’en empêcher, limogé d’un coup l’état-major militaire, affaibli tous les contre-pouvoirs et pris le contrôle des réseaux sociaux. Ce n’est pas une dérive illibérale, c’est un début de confiscation de la démocratie.

Rappelons-nous qu’il n’a fallu qu’un mois, trois semaines et deux jours pour mettre à bas la République de Weimar et sa constitution. J’ai confiance dans la solidité de la démocratie américaine et le pays proteste déjà. Mais en un mois Trump a fait plus de mal à l’Amérique qu’en quatre ans de sa dernière présidence.

Nous étions en guerre contre un dictateur, nous nous battons désormais contre un dictateur soutenu par un traître. Il y a huit jours, au moment même où Trump passait la main dans le dos de Macron à la Maison Blanche, les Etats-Unis votaient à l’ONU avec la Russie et la Corée du Nord contre les Européens, réclamant le départ des troupes russes. Deux jours plus tard, dans le bureau ovale, le planqué du service militaire donnait des leçons de morale et de stratégie au héros de guerre Zelensky, avant de le congédier comme un palefrenier en lui ordonnant de se soumettre ou de se démettre. Cette nuit, il a commis un pas de plus dans l’infamie, en stoppant la livraison d’armes, pourtant promises.

Que faire devant cette trahison ? La réponse est simple : faire face. Et d’abord ne pas se tromper. La défaite de l’Ukraine serait la défaite de l’Europe. Les pays baltes, la Géorgie, la Moldavie sont déjà sur la liste. Le but de Poutine est le retour à Yalta, où fut cédée la moitié du continent à Staline. Les pays du Sud attendent l’issue du conflit pour décider s’ils doivent continuer à respecter l’Europe ou s’ils sont désormais libres de la piétiner. Ce que veut Poutine, c’est la fin de l’ordre mis en place par les Etats-Unis et leurs alliés, il y a 80 ans, avec comme premier principe l’interdiction d’acquérir des territoires par la force. Cette idée est à la source même de l’ONU, où aujourd’hui les Américains votent en faveur de l’agresseur et contre l’agressé parce que la vision trumpienne coïncide avec celle de Poutine : un retour aux sphères d’influence, les grandes puissances dictant le sort des petits pays. A moi le Groenland, le Panama et le Canada ; à toi l’Ukraine, les pays baltes et l’Europe de l’Est ; à lui Taïwan et la mer de Chine. On appelle cela, dans les soirées des oligarques du golf de Mar-A-Lago, le « réalisme diplomatique ».

Nous sommes donc seuls. Mais le discours selon lequel on ne peut résister à Poutine est faux. Contrairement à la propagande du Kremlin, la Russie va mal. En trois ans la soi-disant deuxième armée du monde n’a réussi à grappiller que des miettes d’un pays trois fois moins peuplé. Les taux d’intérêts à 25 %, l’effondrement des réserves de devises et d’or, l’écroulement démographique, montrent qu’elle est au bord du gouffre. Le coup de pouce américain à Poutine est la plus grande erreur stratégique jamais commise lors d’une guerre.

Le choc est violent, mais il a une vertu : les Européens sortent du déni. Ils ont compris en un jour à Munich que la survie de l’Ukraine et l’avenir de l’Europe sont entre leurs mains et qu’ils ont trois impératifs.

Accélérer l’aide militaire à l’Ukraine pour compenser le lâchage américain. Pour qu’elle tienne. Et bien sûr pour imposer sa présence et celle de l’Europe dans toute négociation. Cela coûtera cher. Il faudra en terminer avec le tabou de l’utilisation des avoirs russes gelés. Il faudra contourner les complices de Moscou à l’intérieur même de l’Europe, par une coalition des seuls pays volontaires avec bien sûr le Royaume-Uni.

En second lieu, exiger que tout accord soit accompagné du retour des enfants kidnappés, des prisonniers, et de garanties de sécurité absolues. Après Budapest, la Géorgie et Minsk nous savons ce que valent les accords avec Poutine. Ces garanties passent par une force militaire suffisante pour empêcher une nouvelle invasion.

Enfin, et c’est le plus urgent parce c’est ce qui prendra le plus de temps, il faut rebâtir la défense européenne négligée au profit du parapluie américain depuis 1945 et sabordée depuis la chute du mur de Berlin.

C’est une tâche herculéenne. Mais c’est sur sa réussite ou son échec que seront jugés dans les livres d’histoire les dirigeants de l’Europe démocratique d’aujourd’hui.

Friedrich Merz vient de déclarer que l’Europe a besoin de sa propre alliance militaire. C’est reconnaître que la France avait raison depuis des décennies en plaidant pour une autonomie stratégique. Il reste à la construire.

Il faudra investir massivement, renforcer le Fonds européen de défense hors des critères d’endettement de Maastricht, harmoniser les systèmes d’armes et de munitions, accélérer l’entrée dans l’union de l’Ukraine qui est aujourd’hui la première armée européenne, repenser la place et les conditions de la dissuasion nucléaire à partir des capacités française et britannique, relancer les programmes de bouclier anti-missiles et de satellites. Le plan annoncé hier par Ursula von der Leyen est un très bon point de départ.

Et il faudra beaucoup plus. L’Europe ne redeviendra une puissance militaire qu’en redevenant une puissance industrielle. En un mot, il faudra appliquer le rapport Draghi. Pour de bon.

Mais le vrai réarmement de l’Europe, c’est son réarmement moral. Nous devons convaincre l’opinion, face à la lassitude et à la peur de la guerre, et surtout face aux comparses de Poutine, l’extrême droite et l’extrême-gauche. Ils ont encore plaidé hier à l’Assemblée nationale contre l’unité européenne, contre la défense européenne. Ils disent vouloir la paix. Ce que ni eux, ni Trump, ne disent, c’est que leur paix, c’est la capitulation, la paix de la défaite, le remplacement de de Gaulle Zelensky par un Pétain Ukrainien à la botte de Poutine, la paix des collabos qui ont refusé depuis trois ans toute aide aux ukrainiens.

Est-ce la fin de l’alliance atlantique ? Le risque est grand. Mais depuis quelques jours, l’humiliation publique de Zelensky, et toutes les décisions folles prises depuis un mois ont fini par faire réagir les américains. Les sondages sont en chute, les élus républicains sont accueillis par des foules hostiles dans leurs circonscriptions. Même Fox News devient critique. Les trumpistes ne sont plus en majesté. Ils contrôlent l’exécutif, le Parlement, la Cour Suprême et les réseaux sociaux. Mais dans l’histoire américaine les partisans de la liberté l’ont toujours emporté. Ils commencent à relever la tête.

Le sort de l’Ukraine se joue dans les tranchées. Mais il dépend aussi de ceux qui aux Etats-Unis veulent défendre la démocratie et ici de notre capacité à unir les Européens, à trouver les moyens de leur défense commune et à refaire de l’Europe la puissance qu’elle fut un jour dans l’histoire et qu’elle hésite à redevenir. Nos parents ont vaincu le fascisme et le communisme, au prix de tous les sacrifices. La tâche de notre génération est de vaincre les totalitarismes du XXIème siècle.

Vive l’Ukraine libre, vive l’Europe démocratique ».

UE: pour un même impôt sur les sociétés à 10%

UE: pour un même impôt sur les sociétés à 10%

L’Europe doit se réveiller et repenser ses choix économiques pour éviter un décrochage de son PIB et un appauvrissement de sa population. Pour rivaliser avec l’Amérique, l’idée d’une fiscalité plus compétitive, à 10% sur les sociétés, pourrait être une voie à explorer. Par Bruno Alomar, ancien haut fonctionnaire au ministère des finances et à la Commission européenne (*) ( dans la Tribune)

La cause est entendue : l’Amérique de Donald Trump est pro-business, l’Europe ne l’est pas. Après l’Inflation Reduction Act (IRA) de Joe Biden, vécu par les Européens comme un coup de Jarnac contre la réindustrialisation de l’Europe – mezzo voce car l’Europe aime les présidents démocrates même quand ils lui font des misères – Donald Trump ne ménage ni ses paroles ni ses actes pour attirer les entreprises sur le sol américain.

En France et en Europe, beaucoup de grands chefs d’entreprise reconnaissent – et regrettent – qu’entre l’amoncellement des normes européennes et la fiscalité nationale excessive, l’Europe s’affiche comme clairement moins favorable aux affaires que l’Amérique. Dernier avatar : l’annonce de l’investissement par le géant CMA-CGM le 7 mars de 20 milliards d’investissements aux États-Unis et le passage de 10 à 30 pavillons américains.

Il y a pourtant, peu en disconviennent, urgence pour l’Europe à se reprendre. Son décrochage en matière de PIB est avéré. Sa croissance potentielle, de l’ordre de 1 à 1,5% contre 2,5% pour l’Amérique, condamne sa population à s’appauvrir face aux Américains. Son modèle social, qu’elle ne parvient pas à définir tant ses États sont divers, mais dont chacun comprend qu’il est de loin le plus généreux au monde pour ceux qui sont fragiles, et donc le plus cher pour ceux qui le financent, ne résistera pas à son décrochage économique, surtout dans un contexte de nouvelles dépenses (défense, environnement).

Alors, comment, vis-à-vis de l’Amérique, relever le gant ? Rappelons qu’au premier jour de son mandat, Donald Trump a signé deux « Executive Orders » qui remettent en cause toute forme de soutien des États-Unis aux travaux de l’OCDE visant à mettre en œuvre le taux minimal de taxation des bénéfices à 15%. Il a évoqué le fait de baisser drastiquement l’impôt sur les bénéfices, pour le fixer à 15%. Rappelons aussi, ironie de l’histoire, que c’est l’Amérique qui, avec brutalité, avait pourtant imposé à l’OCDE, donc à l’Europe, l’accord signé en octobre 2021 par 140 pays pour réformer la fiscalité sur les sociétés.

Puisque les temps sont à l’audace, osons une idée simple : les Européens peuvent unilatéralement renoncer à l’accord de 2021 et décider de battre l’Amérique sur son propre terrain en fixant l’imposition sur les sociétés à 10% dans tous les États-membres. Tentons d’en tracer les pistes et la signification.

D’abord, une telle mesure est facile à prendre. La fiscalité, beaucoup le regrettent, est pour l’essentiel une compétence nationale. C’est bien la raison pour laquelle les Brexiters, en faisant miroiter en 2016 une baisse drastique de la fiscalité pour faire du Royaume-Uni un « Singapour-sur-Tamise », ont menti éhontément : rien n’interdisait alors, dans l’Union européenne (UE), les différences de fiscalité. Longtemps, l’Irlande a fait de son faible impôt sur les bénéfices un atout, au grand dam de la France. En fait de baisse de l’impôt sur les sociétés, ironie là encore, la droite de Boris Johnson l’a d’ailleurs finalement augmenté. Les États membres de l’UE peuvent, chacun pour ce qui le concerne, simultanément, baisser leur taux d’imposition des bénéfices sur les sociétés à 10%, selon leurs procédures internes.

Ensuite, les Européens montreraient enfin qu’ils ont compris l’état du monde, mu non par les valeurs, mais par les intérêts. L’UE a transcrit par une directive du 14 décembre 2022 l’accord OCDE sur le taux minimum à 15%. Donald Trump fait assaut de brutalité ? Les Européens peuvent dénoncer l’accord et fixant un taux à 10%, montrant qu’ils ont compris le message et que eux aussi aiment les entreprises. Une décision unilatérale des États membres l’UE de ne plus mettre en œuvre la directive du 14 décembre 2022 serait aussi un message à l’égard d’une Commission dont les excès normatifs demandent à être corrigés et qui a besoin de comprendre dans beaucoup de domaines (la défense par exemple) qu’elle n’est qu’un exécutif et que ce sont les États qui décident.

Enfin, une telle baisse concertée permettrait aux Européens d’enfin être sérieux en matière de fiscalité et de marché. Car quel sens peut avoir à long terme un marché intérieur harmonisé à coups de directives pendant des années – avec quels efforts normatifs !- si les États membres se font une concurrence acharnée ici pour attirer les holdings (Pays-Bas, Luxembourg), ici pour attirer les retraités (Grèce, Italie, Portugal) etc. ?

Si cela est si simple, dirait-on, pourquoi ne le fait-on pas ? Pour une raison très simple, qui ne doit rien à la brutalité américaine et qui est la vraie maladie de l’UE : en matière de fiscalité sur les sociétés, les Européens, comme sur beaucoup de sujets, ne sont pas d’accord. Et l’on souhaite bon courage au ministre des finances français à la sensibilité de gauche revendiquée si une telle idée devait prospérer. Le dumping fiscal américain a donc de beaux jours devant lui.

______

(1) Bruno Alomar, auteur de La réforme ou l’insignifiance : 10 ans pour sauver l’Union européenne (Ed.Ecole de Guerre – 2018)

L’Assemblée pour la saisie des avoirs russes

L’Assemblée pour la saisie des avoirs russes

Avec cette résolution les députés veulent peser sur le gouvernement. Notons que les extrémistes de gauche et de droite (LFI, PC , rassemblement national) ont comme à la veille de la deuxième guerre mondiale montrait leur penchant l’agresseur. Un curieux pacifisme qui masque en réalité un soutien à l’impérialisme de Poutine mais aussi le rapport plus qu’ambigu de ces organisations à la démocratie libérale.

Les députés ont adopté mercredi 12 mars une résolution sur le renforcement du soutien à l’Ukraine, contenant notamment un appel à la saisie des avoirs russes gelés, à laquelle s’oppose le gouvernement. Sur cette question, comme sur celle de la construction d’une Europe de la défense ou encore du soutien au processus d’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne, l’hémicycle s’est toutefois montré divisé lors des débats, parfois houleux. Le texte a été adopté avec 288 voix pour, et 54 contre, avec le soutien notamment des députés macronistes, socialistes, écologistes, et des partis de droite Les Républicains et Horizons. La France insoumise (LFI) et des députés communistes ont voté contre. Le Rassemblement national (RN) s’est lui abstenu.

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