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Archive mensuelle de juillet 2025

Relativiser les droits de douane

Relativiser les droits de douane

Le président américain a récemment obtenu des conditions très avantageuses pour commercer avec le Royaume-Uni, le Japon, mais aussi l’Union européenne. Les conséquences pour ces économies sont toutefois à relativiser d’après l’économiste Philippe Barbet . sur Franceinfo.

Donald Trump enchaîne les accords commerciaux. Après avoir brandi la menace de droits de douane exorbitants à compter du vendredi 1er août, le président américain a réussi à sceller d’importants « deals » avec de nombreuses puissances économiques. Le dernier en date, dimanche : celui avec l’Union européenne, premier partenaire économique des Etats-Unis. Il acte une surtaxe de 15% pour un grand nombre de produits que les Vingt-Sept exportent outre-Atlantique. En parallèle, l’UE s’est aussi engagée à passer d’énormes commandes d’énergie et d’armement à Washington, comme s’en est félicité le dirigeant républicain.

« Enorme » pour Donald Trump, « un jour sombre » selon la France : ce que l’on sait de l’accord sur les droits de douane entre les Etats-Unis et l’UE

Grâce à sa méthode musclée, le président américain est-il en passe de dicter ses conditions aux autres Etats ?

Il « a bien joué son coup », constate l’économiste Philippe Barbet, interrogé par franceinfo. Toutefois, le chercheur associé à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris) et professeur émérite à l’université Sorbonne-Paris-Nord, nuance la réussite du milliardaire à l’échelle planétaire, en soulignant que « toute l’économie mondiale ne repose pas sur les Américains. »

Après la série d’accords signés avec le Royaume-Uni, le Japon, et l’Union européenne, peut-on dire que Donald Trump a déjà gagné sa guerre commerciale ?

Philippe Barbet : Il a remporté une partie de la bataille, et a surtout imposé ses règles face à des partenaires qu’il accusait depuis longtemps d’être « déloyaux ». D’abord, il a fixé les droits de douane à 10% pour tous les pays du monde, ce qui a permis d’augmenter les recettes fiscales et donc de baisser les impôts des Américains, sans trop gêner les importations. Ensuite, il a annoncé, tableau à l’appui, toute une série de droits de douane beaucoup plus élevés selon les pays, avec des calculs parfois absurdes et totalement arbitraires. Tout cela pour pousser à des négociations bilatérales, même avec des partenaires historiques. Enfin, il a tapé encore plus fort avec la Chine ou le Brésil par exemple, pour des raisons plus stratégiques ou politiques.

Sa méthode, faite de menaces et d’ultimatums, peut-elle fonctionner peu importe le pays qui se trouve en face ?

Certains Etats ne négocient pas, mais leur situation peut être différente. Des pays isolés, comme le Cambodge, n’ont pas d’autre choix que d’accepter ces conditions. L’Australie a accepté sans négocier, car elle n’exporte pas beaucoup aux Etats-Unis. D’ailleurs, si la France était toute seule, sans l’Union européenne, ces droits de douane n’auraient pas trop affecté notre économie. Mais ce n’est pas le cas de l’Allemagne ou de l’Italie, qui sont plus dépendantes. Et l’Union européenne, que l’on décrit comme un poids lourd, a accepté l’inacceptable, car c’est 15% pour ses produits, mais 0% pour les importations américaines… La Chine, elle, tient tête, et veut prolonger la trêve commerciale [c'est le thème des pourparlers en cours depuis lundi à Oslo, en Norvège].

Donald Trump semble très attaché aux contreparties. Le « deal » qu’il a obtenu pour l’économie américaine est-il aussi bon qu’annoncé ?

Il y a la question des retombées économiques, qui passe surtout par la fiscalité. Donald Trump affirme par ailleurs que tout le monde se bouscule pour exporter aux Etats-Unis, que les autres pays sont prêts à tout pour cela, y compris à payer des droits de douane. En plus, il obtient en contrepartie des investissements, et promet des usines, des emplois… Politiquement, c’est important pour lui, notamment avec les élections de mi-mandat en 2026. Mais il ne faut se leurrer : ce sont bien les consommateurs américains qui paieront la hausse des droits de douane, car elle se répercutera en bonne partie sur les prix de vente.

Oui, Donald Trump a bien joué son coup, mais les Etats-Unis ne sont pas notre seul débouché pour les exports, et toute l’économie mondiale ne repose pas sur les Américains. Il s’agit de la plus grosse économie du monde, mais il y a environ 80% du commerce mondial qui ne concerne pas les Etats-Unis. C’est vers ces zones que l’Europe devrait se tourner, le temps que les choses se calment. Les Etats-Unis ne veulent pas jouer le jeu, tant pis. Je pense qu’ils finiront par revenir. Mais en attendant, c’est vers des partenaires comme le Canada, le Mexique, l’Indonésie, le Japon qu’il faut aller pour reconstruire quelque chose qui ressemble à du commerce loyal.

Reconnaissance Palestine: Cela ne changera rien

Reconnaissance Palestine: Cela ne changera rien

Emmanuel Macron vient d’en faire l’annonce officielle : en septembre, la France reconnaîtra l’État palestinien. Qu’implique cette décision, que changera-t-elle concrètement et au niveau symbolique, aussi bien pour les Palestiniens que pour l’image de la diplomatie française ? Entretien avec la politiste Myriam Benraad, spécialiste du Moyen-Orient. dans The Conversation.

L’annonce officielle d’une prochaine reconnaissance de la Palestine peut-elle avoir un effet sur l’image de la France dans le monde arabe ?

On ne dispose pas de suffisamment de sondages et d’enquêtes crédibles sur l’évolution de l’opinion dans les pays arabes vis-à-vis de la France pour en juger ; mais cette annonce pourrait constituer un tournant symbolique dans la manière dont la France est perçue par les populations locales. Car la question palestinienne, on le sait bien, demeure un point de fixation durable et central dans cette région. Or, ces dernières années, l’impression s’était propagée que la France se montrait beaucoup trop compréhensive à l’égard d’Israël dans sa confrontation avec les Palestiniens. Et aussi, au fond, que la France n’était plus qu’un acteur secondaire, voire impuissant, que le temps où elle pouvait infléchir certains conflits au Moyen-Orient et peser sur les négociations était révolu depuis longtemps.

Cette annonce est-elle de nature à peser d’une façon ou d’une autre sur la situation des Palestiniens ?

Dans l’immédiat, elle ne changera malheureusement pas grand-chose. La bande de Gaza est un champ de ruines, plongée dans une crise humanitaire de très long terme dont on peine à entrevoir la fin.

Il reste que depuis le début de cette crise, même si l’influence de la France est restreinte, Paris n’a cessé, à l’échelle de toutes les instances multilatérales, de rappeler les principes du droit international, notamment humanitaire, ainsi que la nécessité d’un cessez-le-feu et d’une solution politique. La France a pris ses distances avec le hard power américain et israélien pour tenter de jouer de son soft power et, ainsi, se présenter comme le pilier d’un multilatéralisme profondément ébranlé par la guerre à Gaza.

La France copréside avec l’Arabie saoudite la conférence sur la Palestine qui vient de s’ouvrir à l’ONU. C’est un duo plutôt inédit…

Le rapprochement avec Riyad s’explique assez simplement au niveau politique. L’Arabie saoudite est un poids lourd régional, partie prenante de toutes les discussions diplomatiques, sur toutes les crises.

Sur la question palestinienne, sa position est depuis le début très ambivalente. L’Arabie saoudite demeure en effet un allié stratégique des États-Unis, qui sont eux-mêmes le premier soutien d’Israël ; dans le même temps, elle s’est jointe à la Ligue arabe pour dénoncer la situation à Gaza. La France cherche à jouer de son influence auprès des Saoudiens pour les pousser à accroître la pression sur leurs alliés américains et, à travers eux, sur les Israéliens, dans le sens d’une désescalade du conflit.

En outre, l’Arabie saoudite aura certainement un rôle majeur à jouer dans la reconstruction de Gaza : on attend beaucoup d’elle, ne serait-ce qu’en raison de sa puissance financière. Cette reconstruction ne se fera pas uniquement par le biais de Riyad, mais avec l’appui d’autres pays de la région. Il me semble d’ailleurs que la notion de régionalisation du règlement des crises au Moyen-Orient n’est pas suffisamment mise en avant. La question palestinienne est une question internationale, certes, mais elle est avant tout une question régionale, voire une question arabe.

Au-delà du financement de la reconstruction, il y a dans la vision française une dimension politique. Dans l’interview que le ministre des affaires étrangères Jean-Noël Barrot a accordée dimanche dernier à La Tribune, il déclare : « J’espère que pour la première fois, les pays arabes condamneront le Hamas et appelleront à son désarmement. »

D’un point de vue diplomatique, affirmer que les pays arabes ne condamnent pas le Hamas me paraît maladroit. En réalité, beaucoup des États voisins d’Israël, que ce soit la Jordanie, l’Égypte ou un certain nombre de pays du Golfe, ont interdit la confrérie des Frères musulmans dont le Hamas est issu et, bien entendu, également le Hamas en tant que tel.

Tous les efforts de Paris et des autres pays qui s’impliquent dans une recherche de règlement de la crise actuelle ne seront-ils pas rendus vains si Israël, comme certains de ses ministres l’ont laissé entendre, décidait d’annexer officiellement Gaza et la Cisjordanie ?

Il faut rappeler qu’avant le 7 octobre 2023, Israël avait amorcé un processus de normalisation de ses relations avec un plusieurs États de la région. Je pense évidemment aux accords d’Abraham de 2020, mais aussi aux traités de paix plus anciens, et toujours en vigueur, avec Le Caire et Amman. En outre, des négociations sont très discrètement conduites avec le nouveau pouvoir de Damas pour essayer d’obtenir une décrue des hostilités en Syrie. Au Liban, Israël est engagé dans des discussions afin d’obtenir un apaisement dans le sud de ce pays.

Israël n’a pas investi toute cette énergie à remodeler le Moyen-Orient à son avantage pour perdre ces gains ; c’est pourquoi je ne crois pas que ses élites politiques et militaires procéderont à une annexion finale de Gaza et de la Cisjordanie. Qu’Israël mue en puissance occupante pour un temps à Gaza, cette optique me semble en revanche inévitable. Toutefois, l’État hébreu aura tout intérêt à transmettre rapidement le témoin.

Et ce témoin, à qui Israël pourrait-il le transmettre ?

Je songe à une force régionale.

Pas à l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas ?

Il n’y a pratiquement plus d’Autorité palestinienne en place. Ce qui reste de cette entité n’est absolument pas en mesure de prendre en charge la bande de Gaza, que ce soit politiquement ou économiquement, au vu de l’étendue des destructions. En revanche, on pourrait imaginer, sous certaines conditions, des engagements et garanties de la part d’États arabes qui prendraient le relais et, in fine, participeraient de la recomposition d’une gouvernance palestinienne dont les contours seraient à esquisser plus précisément.

Mais la France reconnaît l’Autorité palestinienne comme étant l’unique entité à même de gérer la Palestine, donc y compris Gaza…

C’est la position officielle de Paris, en effet. Mais il suffit de se rendre en Cisjordanie pour constater que l’Autorité palestinienne n’y opère que par une gestion des affaires courantes. Si demain advient une explosion de violence, c’est l’armée israélienne qui s’y substituera, comme c’est déjà en large part le cas. On l’a encore constaté lors des affrontements des derniers mois.

Et puis, au-delà des annonces, Israël n’acceptera pas d’Autorité palestinienne forte car celle-ci, dans le passé, a aussi pris les armes contre lui. Avant l’émergence du terrorisme islamiste tel que revendiqué par le Hamas, l’OLP, des décennies durant, a recouru à l’action terroriste au nom de la cause palestinienne, dans un registre certes nationaliste. Les Israéliens n’ont donc aucune véritable confiance dans l’Autorité palestinienne.

Surtout, l’évolution récente de la société et de la classe politique israéliennes montre bien l’absence de tolérance à l’idée de vivre à la frontière un État palestinien de plein droit. Aux yeux d’une majorité d’Israéliens, ce serait courir le risque de subir un nouveau 7 Octobre. Une critique plus structurée de la guerre à Gaza émerge actuellement en Israël, y compris au sein de l’armée, mais le traumatisme est toujours trop présent. D’où les réactions violentes qui se sont exprimées contre la décision d’Emmanuel Macron, accusé par les plus radicaux d’être le promoteur d’une reconstitution de la menace terroriste palestinienne.

Autrement dit, tant qu’Israël et, derrière lui, les États-Unis, ne seront pas eux-mêmes réellement favorables à la solution à deux États, la Palestine peut bien être reconnue par plus des trois quarts des États de l’ONU, cela ne changera rien…

Effectivement. La déclaration d’Emmanuel Macron ne modifiera rien sur le terrain. Près de 150 nations ont d’ores et déjà reconnu l’État de Palestine. Cet État, du point de vue du droit international, existe par conséquent, et en réalité depuis le plan de partage de la Palestine mandataire en 1947. Cependant, sur le terrain, cet État est irréalisable pour des considérations territoriales, démographiques, politiques et sécuritaires.

Dès lors, quel avenir pour ces deux peuples ?

Après l’échec des accords d’Oslo au tournant du nouveau millénaire, on avait vu émerger une nouvelle génération, à la fois du côté palestinien et du côté israélien, qui considérait que la seule option viable était finalement celle d’un État unique, où les Palestiniens jouiraient de tous leurs droits en tant que citoyens.

Cette idée d’un État d’Israël cosmopolite, rassemblant Juifs, Arabes et autres minorités, renouait alors avec le projet initial d’une frange du sionisme historique, principalement laïque et déchirée entre son attachement à l’Europe, un nationalisme juif et ces idéaux cosmopolites. La déclaration d’indépendance de l’État d’Israël du 14 mai 1948 pose aussi que celui-ci « développera le pays au bénéfice de tous ses habitants », « sera fondé sur les principes de liberté, de justice et de paix » et « assurera une complète égalité de droits sociaux et politiques à tous ses citoyens, sans distinction de croyance, de race ou de sexe ».

Aujourd’hui, des logiques religieuses messianiques ont pris le dessus, une loi sur le caractère juif de l’État a été adoptée en 2018, et les relations entre Arabes et Juifs israéliens se sont terriblement dégradées depuis le 7 Octobre et le lancement de la guerre à Gaza. On n’a jamais été aussi loin d’une solution, à deux États ou sous d’autres formes.

Pourtant, des pistes existent, comme celle d’une confédération de deux nations souveraines qui vivraient en partenariat sur un même territoire. Un tel consociationalisme, théorie politique offrant de gérer de profondes divisions ethno-confessionnelles au sein de sociétés par des accords de partage du pouvoir, prendrait en l’occurrence le contre-pied à la fois de la solution à deux États, dont le cadre a amplement été entamé depuis l’échec des accords d’Oslo, et d’une solution à un État unique en laquelle une infime minorité continue de croire. Mais là encore, ce scénario est-il un jour susceptible de se matérialiser, tant les violences se sont partout multipliées et exacerbées entre Israéliens et Palestiniens ?

Dans l’absolu, pour qu’une option politique puisse voir le jour, il faudra que ces communautés acceptent de coexister. J’ai évoqué le durcissement de la société israélienne ; mais qu’en est-il de la société palestinienne ? Après les bombardements, des dizaines de milliers de morts et la famine générale, la population de Gaza pourra-t-elle accepter cette coexistence avec Israël ? Pourra-t-elle d’ailleurs rester au milieu des décombres ou s’achemine-t-on vers un exode inexorable, et par quels moyens ?

En effet, cet exode est-il possible aujourd’hui ?

Pratiquement pas, car la seule voie de sortie, vers l’Égypte, est fermée, Le Caire ne souhaitant surtout pas courir le risque de voir deux millions de Gazaouis s’installer sur son sol. Pour justifier le refus de les laisser entrer massivement, les régimes de la région affirment qu’Israël cherche à provoquer une nouvelle Nakba, et qu’une fois que les Palestiniens de Gaza se seront installés en Égypte, et ceux de Cisjordanie en Jordanie, le chemin du retour leur sera définitivement fermé.

Pour ces régimes, il est hors de question que les Palestiniens quittent leur terre d’origine. Ce discours suffit à justifier le maintien de la fermeture des frontières auprès d’opinions publiques certes ulcérées par le sort qu’Israël inflige aux Palestiniens, mais qui ne veulent en aucun cas que Nétanyahou ait gain de cause et que les Gazaouis soient contraints d’abandonner leurs terres. Et côté palestinien, domine le sentiment d’être assiégé par Israël, mais aussi abandonné par de supposés frères arabes qui n’ont guère mobilisé leurs armées contre Israël au-delà des déclarations souvent incendiaires.

En avril, Emmanuel Macron avait dit souhaiter qu’en contrepartie de sa propre reconnaissance de la Palestine, Israël soit reconnu par les États arabes. Ce calcul est-il voué à l’échec ?

À ce stade, il me semble que oui. Ces États peuvent en effet ignorer leurs opinions publiques, mais jusqu’à un certain point. Aucun régime arabe aujourd’hui ne veut courir le risque de provoquer une explosion de colère et un soulèvement comparable à ceux de 2011 ; or il n’est pas impossible que la reconnaissance d’Israël suscite des réactions brutales. La guerre de Gaza, depuis près de deux ans, sans même évoquer ce qui l’a précédée, a causé, pour des générations entières, en Israël comme dans le monde arabe, si ce n’est une haine insurmontable, au moins une défiance puissante et durable. Il faudra beaucoup plus que de simples mesures symboliques comme la reconnaissance de la Palestine pour surmonter l’ampleur des séquelles.

Droits de douane US: le silence coupable de Macron

Droits de douane US: le silence coupable de Macron

Le bavard président cette fois se montre particulièrement discret après la catastrophe historique des droits de douane imposée unilatéralement par l’Amérique à l’Union européenne. La responsabilité de Macron est immense. D’abord sa gestion depuis 2017 a provoqué le déraillement des finances publiques avec une augmentation de l’ordre de mille milliards et un taux de 114 % du PIB.

Cette détérioration des équilibres financiers a considérablement affaibli la voix de la France au sein de l’Europe et plus généralement au plan mondial. Pour obtenir cependant la bienveillance des autorités européennes Macron a sacrifié Thierry Breton commissaire européen à la demande de l’incompétente présidente Von der Leyen. Une présidente qui au contraire de Thierry Breton s’est laissée séduire par les sirènes fiscales américaines. En dépit de finances publiques catastrophiques, la France a pu limiter les critiques et les sanctions de l’Europe.

En compensation Macron a renouvelé son soutien à Von der Leyen et sacrifié Thierry Breton le commissaire européen le plus compétent et le plus combatif. L’affaiblissement de la France sur le plan économique, financier mais aussi politique a discrédité la voix du pays. Trump affirme non sans raison que ce que dit Macron ne compte pas. Sa voix ne compte plus au plan intérieur car ses soutiens se limitent à autour de 20 %. Elle ne compte pas davantage au plan international où ses gesticulations tant en Ukraine qu’au Moyen-Orient ne peuvent que créer que désillusions.

On peut cependant imaginer que l’intéressé va vouloir meubler et dissimuler sa responsabilité avec une nouvelle proposition bidon type moulin-à-vent ou Convention européenne de quelque chose et surtout de rien. Exemple un vaste emprunt européen pour lancer l’économie européenne mais en réalité surtout pour boucher les trous financiers du pays ou une pseudo réforme de l’Europe.

Fiscalité–un rappel de près de 2000 € pour 13 millions de contribuables

Fiscalité–un rappel de près de 2000 € pour 13 millions de contribuables

Les écarts constatés entre le montant prélevé à la source et le montant dû donne lieu chaque année à des rectifications et en 2025, pas moins de 13,1 millions de foyers fiscaux devront s’acquitter d’un solde d’impôt sur le revenu pour l’année 2024, d’après une information du Parisien .

En moyenne, ce reliquat s’élève à 1901 euros. Ce cas de figure se présente lorsque le contribuable a bénéficié d’une avance de réduction ou crédit d’impôt trop importante en janvier 2025, ou bien lorsqu’il n’a pas modifié son taux de prélèvement à la source suite à une hausse de revenus.

Droits de douane américains : un accord lamentable comme Von der Layen

Droits de douane américains : un accord lamentable comme Von der Layen

Un accord lamentable obtenu par le mafieux Trump avec l’aval de l’inconsistante présidente de la commission européenne qui s’est littéralement couchée devant le président américain

La première responsabilité de cet accord catastrophique pour l’économie européenne mais aussi mondiale incombe évidemment à Trump qui utilise ses méthodes de mafieux avec chantage, mensonges et menaces délictueuses. En clair, Trump fait sauter toutes les règles internationales relatives au commerce mondial. Mais l’Europe a aussi ses propres responsabilités qui se nourrissent de ses propres faiblesses. La première consiste à donner un pouvoir de négociation stratégique à une technocratie bruxelloise qui ne dispose d’aucune légitimité politique et souvent ignore tout des réalités. ( La majorité des experts sont des fonctionnaires des différents pays).

Faute de vrai pouvoir politique l’Europe est divisée et parvient difficilement à déterminer des axes stratégiques communs. En clair, chaque pays défend sa propre boutique quitte à démolir les politiques européennes communes. Une critique qui sera partagée par les extrêmes à gauche comme à droite en s’appuyant sur les 10 % « seulement » obtenus par le Royaume-Uni. Une différence de taille toutefois les exportations britanniques ne représentent pas grand-chose vers des États-Unis et sont très déficitaires. L’impact sera donc faible contrairement à l’union économique européenne dont la balance commerciale était jusque-là très positive.

La troisième responsabilité est liée à la fragilité interne de certains pays comme la France par exemple. Un pays dont l’autorité internationale comme nationale est largement mise en cause en raison d’un président complètement déconsidéré, d’une absence de majorité et d’une situation financière dramatique. Macron porte aussi une grave responsabilité car il a accepté de soutenir Von der Layen contre -le très efficace et très compétent Thierry Breton. Von der Layen, une présidente de la commission complètement inconsistante et qui a surtout passé son temps à éliminer autour d’elle les compétences contestataires. Son attitude lamentable devant Trump témoigne à la fois de sa faiblesse et de sa veulerie.

Les responsabilités sont donc multiples et peut-être que la principale est celle de situation politique, économique et démocratique très fragiles dans nombre de pays d’Europe; notamment en France aujourd’hui pratiquement sans véritable gestion stratégique et avec des responsables politiques largement discrédités, incompétents mais aussi ou sans courage. Voir par exemple ce débat lamentable autour du retour d’un service militaire d’une journée de « volontaires » quand il faudrait mobiliser une classe d’âge pour former de vrais soldats pendant deux à trois mois au minimum. Au mieux la France peut mobiliser 50 000 soldats quand la Russie peut compter sur plus d’un million disponibles immédiatement.

La trahison des élites laissera des traces historiques compte tenu des bouleversements économiques et financiers qu’elle va provoquer. Dans le commerce international en général ou désormais les systèmes de production sont tellement imbriqués et d’abord aux États-Unis avec l’envolée conjointe de l’inflation et de l’endettement. Heureusement cet accord ne tiendra pas longtemps mais aura provoqué des séismes économiques, politiques voire démocratiques durables notamment en Europe.

Droits de douane américain : par un accord , un dictat très flou

Droits de douane américain : par un accord , un dictat très flou

Officiellement l’union européenne et les États-Unis se réjouissent d’un accord qui n’en est pas un. D’abord parce que les Européens ont du se soumettre au droit de douane à 15 % ; ce qui est considérable si on tient compte par ailleurs de la dévaluation du dollar de l’ordre de 12,5 %. C’est contraint et forcé que l’Europe accepte ce dictat après avoir été menacée de 25 %. À noter que l’acier et l’aluminium supporte toujours des taxes à 50 %.

Pour le reste des discussions doivent encore intervenir pour préciser les orientations définitives. Quant à la promesse d’investissement vers les États-Unis c’est surtout une annonce à usage interne pour les partisans de Trump; même chose pour les promesses d’achat de matières premières énergétiques. Dans ces deux domaines la décision appartient aux entreprises et non aux Etats. Bref de promesses très floues. L’Europe a du plier sous la pression des États-Unis d’une part et sous le poids de ses propres contradictions internes d’autre part sans parler de la faiblesse personnelle de la présidente de la commission européenne qui ne pèse pas lourd en politique.

C’est évidemment à l’usage qu’on mesura les conséquences d’un pseudo accord et notamment son effet sur l’inflation et la croissance aux États-Unis et les conséquences sur l’économie mondiale et sur celle de l’Europe. Le risque est grand que ce type de décision soit néfaste aussi bien pour les États-Unis que pour les pays qui commercent avec eux. En dernier ressort ce sont les marchés financiers qui pourraient bien arbitrer notamment si le déficit américain continue d’enfler sous le poids d’une baisse de croissance et d’augmentation du déficit budgétaire. D’ores et déjà on constate un fort désengagement à bas bruit par les étrangers des obligations américaines.

Economie- Pour une souveraineté agricole

Economie- Pour une souveraineté agricole

La moisson 2025 est abondante, avec plus de 33 millions de tonnes de blé. Pourtant, les céréaliers français peinent à célébrer. Les cours s’effondrent, les coûts explosent, et la rentabilité s’effrite. Derrière des silos pleins, c’est un modèle agricole à bout de souffle.
Collectif dans La Tribune(*)

La moisson 2025 s’annonce généreuse. Après une campagne 2024 désastreuse, la France renoue avec des rendements honorables. La récolte de blé devrait dépasser les 33 millions de tonnes. Et pourtant, les agriculteurs n’ont pas le cœur à la fête. (1)

Le contrat blé sur Euronext est passé sous la barre des 200 euros/tonne. En un an, ce sont plus de 45 euros/t qui ont été perdus. L’euro s’est fortement apprécié face au dollar, laminant la compétitivité des exportations. La Russie et la Roumanie inondent les marchés. L’Ukraine reste présente malgré les quotas. L’Algérie, jadis premier débouché du blé français hors Union européenne, achète désormais russe. (2)

Les coûts, eux, ne baissent pas. Les engrais azotés, toujours chers, pèsent lourdement sur la rentabilité. Le prix de la solution azotée à Rouen a bondi de 280 euros/t à 330 euros/t en un mois. L’instabilité géopolitique, l’incertitude logistique au Moyen-Orient, les taxes européennes sur les engrais russes… tout cela entretient une tension chronique. (3)

Résultat : des volumes récoltés, mais une équation économique intenable. Même avec des rendements satisfaisants, les prix de vente restent inférieurs aux coûts de production. Le modèle craque.

Face à ce constat, il ne suffit plus de « demander des aides » ou de « réformer la PAC ». Il faut penser plus large, plus stratégique. Voici une série de propositions concrètes, articulées autour d’un objectif : reconquérir notre souveraineté agricole, énergétique et industrielle.

La France consomme chaque année environ 3 millions de tonnes d’engrais azotés (urée, ammonitrate, solution azotée). Aujourd’hui, elle dépend quasi intégralement de l’étranger pour ces intrants agricoles essentiels. Dans un monde instable, c’est une vulnérabilité. (4)

Nous proposons de créer une filière nationale d’ammoniac et d’engrais azoté, décarbonée, compétitive et tournée vers l’exportation.

Produire une tonne d’engrais azoté par électrolyse (hydrogène vert) nécessite environ 6 à 9 MWh d’électricité. Pour produire 5 millions de tonnes par an (3 Mt pour la consommation française, 2 Mt pour l’export), il faudrait entre 30 et 45 TWh d’électricité par an — soit 6 à 9 % de la production électrique nationale. (5)

Ce chiffre peut sembler élevé… mais il ne l’est pas. La consommation électrique française a baissé de 15 % depuis 2005 du fait de la désindustrialisation (soit environ 60 TWh en moins). Nous disposons donc d’un gisement de consommation disponible pour produire localement ce que nous importons à prix fort. (6)

Avec de l’électricité à bas coût (20 €/MWh ou moins, comme c’est souvent le cas lors des pics de production renouvelable), le coût de production d’une tonne d’engrais azoté décarboné est estimé entre 150 et 250 €, incluant amortissement et fonctionnement des installations. Ce prix est compétitif avec les niveaux actuels du marché (330 à 450 €/t selon le type et l’origine). (7)

Dans un premier temps, cette nouvelle filière pourrait s’appuyer sur : nos gisements de gaz de houille (anciens bassins miniers du Nord et de Lorraine), nos gisements d’hydrogène natif, récemment redécouverts dans plusieurs régions (Massif central, Pyrénées), nos installations solaires et éoliennes existantes, souvent implantées en milieu rural, dont la production intermittente est peu valorisée. (8)

Il ne s’agit pas de construire des éoliennes supplémentaires. Il s’agit de donner une utilité agricole et stratégique à celles qui sont déjà là, en les connectant à des électrolyseurs capables de produire de l’hydrogène quand l’électricité est excédentaire.

Ce serait un juste retour pour les campagnes françaises, qui ont accepté ces installations, mais n’en retirent souvent que peu de bénéfices directs.

Nous proposons de créer un compte d’épargne d’exploitation agricole : Lors des bonnes années, l’agriculteur pourrait y verser une partie de son bénéfice, en tant que charge déductible. Lors des années difficiles, il pourrait retirer les sommes, requalifiées en produit d’exploitation.

Ce mécanisme, simple, responsabilisant, permettrait aux agriculteurs de lisser leur revenu sur plusieurs années, sans dépendre des aides ponctuelles.

Aujourd’hui, l’amortissement est linéaire et rigide. Il faut permettre aux exploitants d’amortir davantage lors des bonnes années, et moins en période difficile.

Cette souplesse fiscale donnerait plus d’autonomie à l’agriculture, sans coûter un euro de plus à l’État.

Nous proposons de (re) bâtir une diplomatie du blé. Depuis 25 ans, c’est un effet de nos propres embargos, la Russie a bâti une diplomatie du blé. Elle vend du blé… mais aussi du lien politique, du crédit diplomatique, du levier stratégique. Aujourd’hui, c’est la Russie qui nourrit l’Algérie. Pas la France. (10)

L’agriculture est un instrument de puissance. Il est temps que la France se dote d’une stratégie céréalière à l’international. Nos relations avec le Maghreb, l’Afrique de l’Ouest, le Proche-Orient devraient intégrer une logique d’approvisionnement et de coopération agricole à long terme.

La souveraineté alimentaire ne s’arrête pas à la moisson. Elle doit se poursuivre jusqu’à l’assiette.

Aujourd’hui, une part significative de notre production est transformée à l’étranger. Les céréales, les pommes, la viande, le lait… quittent nos fermes pour être découpés, emballés, reconditionnés ailleurs. (11)

Il faut réimplanter des unités de transformation en France : conserveries, meuneries, laiteries, légumeries, usines de protéines végétales. Cela créera de l’emploi, de la valeur ajoutée, de l’autonomie. Cela se fera, d’une part, en baissant le coût du travail par un basculant vers l’impôt des charges sociales non contributives qui sont actuellement payées par les travailleurs et les employeurs, d’autre part en faisant des économies drastiques dans le fonctionnement de l’État [cf programme general de Nouvelle-Energie]

Nous souhaitons plus de bons sens dans les décisions nationales. Aujourd’hui, un agriculteur peut obtenir un revenu garanti pendant vingt ans en installant des panneaux photovoltaïques sur ses terres, ou des éoliennes. Mais s’il veut produire du blé, on lui explique qu’il n’y a pas de solution face à la volatilité des marchés. (12)

Ce système est absurde. Il encourage la rente au détriment de la production, l’artificialisation au détriment du vivant, l’importation alimentaire au détriment de la souveraineté.

Il est temps d’inverser la logique.

Relocalisons la production d’engrais azotés, transformons nos matières premières sur notre sol, valorisons nos surplus d’électricité, stabilisons les revenus agricoles, menons une diplomatie du blé : c’est le programme que nous proposons.

Un programme de bon sens. Un programme de production. Un programme de souveraineté.

Une France agricole, énergétique, industrielle. Voilà ce que nous devons reconstruire.

Références :

(1) Chiffres de récolte de blé : FranceAgriMer, « Bilan de la récolte 2025′, juillet 2025.
(2) Prix du contrat blé sur Euronext : Argus Media, Note de conjoncture des marchés, juillet 2025.
(3) Prix de la solution azotée : Argus Media, idem.
(4) Données de consommation d’engrais azotés en France : Ministère de l’Agriculture, Agreste, « Utilisation des fertilisants », édition 2023.
(5) Énergie nécessaire à la production d’engrais par électrolyse : IEA, « Ammonia Technology Roadmap », 2021 ; Fertilizers Europe, « Carbon Footprint of Fertilizers », 2021.
(6) Consommation électrique française et baisse depuis 2005 : RTE, « Bilan électrique 2023′, janvier 2024.
(7) Prix de l’électricité en période de surproduction : EPEX SPOT, données marché France 2023-2024.
(8) Gisements de gaz de houille : BRGM, « Ressources énergétiques du sous-sol français », 2020.
(9) Hydrogène natif en France : IFPEN et Engie, « Hydrogène naturel : potentiel français », 2023.
(10) Diplomatie du blé russe : FAO, « Wheat Trade and Geopolitics », 2022.
(11) Transformation agricole hors de France : INSEE, Agreste, « Commerce agroalimentaire et transformation », 2022.
(12) Rentabilité des panneaux photovoltaïques agricoles : CRE, « Rémunération des installations photovoltaïques », 2024.

______

(*) Signataires :

Angélique Delahaye, maraichère, ancienne députée européenne.
Thierry Moisy, agriculteur, Conseiller municipal à Saint-Paterne-Racan (Indre-et-Loire). Président d’une organisation de producteurs de pommes et de poires.
Arthur Portier, agriculteur dans l’Oise. Consultant sur les marchés de matières premières.
Thomas Danrée, ingénieur agronome.
Yves d’Amécourt, ingénieur de l’école des mines d’Alès, viticulteur, ancien élu local de Gironde (conseiller général, maire, Président d’EPCI, conseiller régional). Référent agriculture, forêt, pêche, ruralité, de Nouvelle-Energie et Porte-Voix de Nouvelle-Energie, le parti présidé par David Lisnard.
Théo Legrand, consultant et auteur.

Israël-Palestine : la solution de l’État unique

Israël-Palestine : la solution de l’État unique


Si la communauté internationale dans son ensemble défend toujours, en paroles du moins, la solution dite « des deux États », il convient aussi d’examiner celle de l’État unique israélo-palestinien. Une possibilité crédible, à condition que des concessions importantes soient faites de part et d’autre.

par Monique Hirschhorn Professeur émérite de sociologie, Université Paris Cité dans The Conversation.

Une issue positive au conflit israélo-palestinien est-elle possible ? La réponse que Donald Trump vient d’apporter à cette question – transformer la Bande de Gaza en « Riviera » tout en relogeant les 2 millions de Gazaouis dans « de belles maisons » en Égypte et en Jordanie – a suscité une condamnation unanime du monde arabe et plongé la communauté internationale dans la perplexité. Aussi indécente et irréaliste qu’elle soit, cette idée met en évidence l’incapacité de la diplomatie internationale, comme si l’échec des accords d’Oslo (1993) et des tentatives qui ont suivi avait entravé définitivement l’imagination politique.

Or une autre solution existe qui, comme le rappelait Edward Saïd dans un article paru en 1999, avait déjà été proposée, avant même la création de l’État d’Israël, par des intellectuels juifs parmi lesquels Judah Magnes, Martin Buber ou encire Hannah Arendt… et que vient de reprendre à son compte, en 2024, l’historien israélien Shlomo Sand, dans Deux peuples pour un État. C’est celle de la création d’un seul État dans lequel vivraient ensemble Israéliens et Palestiniens. Une solution, qui, si l’on analyse la situation israélo-palestinienne actuelle d’un point de vue sociologique, est non seulement envisageable, mais réaliste.

L’État unique est viable
Il suffit en effet de regarder les cartes d’Israël et des territoires palestiniens pour se rendre compte que le développement ininterrompu de la colonisation en Cisjordanie a rendu quasiment impossible la solution à deux États, laquelle posait aussi le problème de l’absence de continuité géographique entre la Bande de Gaza et du partage de Jérusalem.

En revanche, en l’état actuel, le pays constitué par la réunion d’Israël et des territoires palestiniens, y compris Gaza, est viable. Avec environ 15 millions d’habitants, il aurait, sur un territoire dont la superficie (27 555 km2) est à peine inférieure à celle de la Belgique, une densité de population (544) légèrement supérieure à celle du Liban et bénéficierait d’une population jeune qui pourrait contribuer à son développement économique.

La société israélienne est déjà une société multiculturelle
Ce nouvel État serait bien évidemment multiculturel, mais au regard de ce qu’est déjà la société israélienne, c’est un bouleversement moins radical qu’on pourrait le penser, car la population israélienne est déjà une population multiculturelle.

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Elle comprend en effet, selon les statistiques officielles du Central Bureau of Statistics, plus de 21 % d’Arabes israéliens (dont une petite partie de chrétiens, de druzes et de bédouins), descendants des Palestiniens autochtones. Même si, le plus souvent, ils n’habitent pas les mêmes villes que les Israéliens – le cas de villes mixtes comme Haïfa est peu fréquent –, ni les mêmes quartiers, même si leur niveau de vie est très inférieur à celui du reste de la population israélienne et s’ils sont confrontés à de nombreuses discriminations, ils ont encore, comme l’ont voulu les fondateurs d’Israël en créant un État juif et démocratique, le droit de vote et sont représentés au Parlement (à eux deux, les partis arabes Hadash-Ta’al et Ra’am disposent actuellement de 10 des 120 sièges de la Knesset).

Quant à la population israélienne non arabe, elle est elle-même multiculturelle, car constituée par des vagues successives d’immigrants qui ne parlaient pas les mêmes langues, n’avaient pas la même culture, ne se sont pas insérés de la même manière. Pour mémoire, de la fin du XIXe siècle jusqu’en 1948, sont arrivés des Juifs d’Europe fuyant les pogroms et les régimes fascistes ; après la création de l’État, des Juifs du Moyen-Orient et des rescapés de la Shoah ; dans les années 1950, des Juifs du Maghreb, venus en majorité du Maroc ; dans les années 1960, des Juifs d’Union soviétique, qui seront encore plus nombreux après la chute de celle-ci dans les années 1990, et auxquels s’ajouteront même, entre 1983 et 1991, un petit nombre de Juifs éthiopiens, les Falachas ; enfin, jusqu’à maintenant, des Juifs venant de Russie, d’Ukraine, de France, des États-Unis…

Bien que la société israélienne ait un fort pouvoir intégrateur porté par l’usage de l’hébreu, par la fabrication d’un narratif commun et les commémorations qui l’accompagnent ainsi que par l’obligation du service militaire, elle n’a pu effacer ces différences, d’autant que le rapport à la religion n’est pas un facteur d’unification. Dans chacune de ces populations se trouvent aussi bien des Juifs ultra-orthodoxes que des pratiquants par tradition ou des laïcs, et, dans le cas des immigrants russes les plus récents qui ont obtenu la nationalité alors qu’un seul de leur grand-parent était juif, aussi bien des laïcs que des chrétiens orthodoxes.

Loin donc d’être une société « juive », la société israélienne est, comme beaucoup d’autres sociétés nationales de notre époque, une société multiculturelle, comme le montrent les fortes mobilisations communautaires qui, dans le contexte d’un régime électoral fondé sur la proportionnelle intégrale, trouvent une expression politique. Mais, comme le soulignait le sociologue Baruch Kimmerling, Israël est un État multiculturel qui ne reconnaît pas son multiculturalisme.

Un État unique ne serait pas nécessairement plus exposé au terrorisme que ne l’est actuellement Israël.
Il y a un argument qui s’oppose radicalement à la possibilité de la constitution d’un seul État, c’est celui des extrémistes israéliens qui, par exemple le général de brigade et spécialiste du renseignement Yossi Kuperwasser, voient dans tout Palestinien un terroriste en puissance qui ne veut que la destruction d’Israël.

Il ne s’agit pas de nier les manifestations de violence, qu’il s’agisse des actions terroristes – celle du 7 octobre 2023 étant la plus effroyable – ou des soulèvements populaires, les intifada, auxquelles les Israéliens ont dû faire face depuis la création de l’État ; mais il ne faut pas oublier que cette violence est avant tout une violence réactive : d’abord à la Nakba, l’exode en 1948 de plus de 750 000 Palestiniens, puis à l’occupation des territoires, à la poursuite ininterrompue de la colonisation, aux multiples mesures de répression, aux emprisonnements, aux meurtres non condamnés, aux provocations comme celle qu’a constituée en 2000 la visite d’Ariel Sharon sur l’esplanade des Mosquées, au blocus de Gaza, aux opérations militaires…

Si la violence était aussi inscrite dans la culture palestinienne que veulent le croire une partie des Israéliens, jamais les accords d’Oslo n’auraient pu été signés. À l’inverse de ce que soutiennent les extrémistes israéliens, le souhait le plus cher d’une grande partie des Palestiniens, comme le montre une enquête socio-anthropologique menée dans la bande de Gaza de 2007 à 2019, est d’avoir la possibilité de travailler pour améliorer leurs conditions de vie. Le soutien apporté au Hamas n’est pour une grande part que l’expression du désespoir et de l’impuissance.

Par ailleurs, il ne faut pas oublier que, en particulier dans le monde intellectuel et artistique, des relations ont existé et existent jusqu’à maintenant entre des Juifs israéliens, des Arabes israéliens et des Palestiniens de Jérusalem, de Cisjordanie et même de Gaza. Ces relations, dont un exemple a été la création par Daniel Barenboïm de l’orchestre israélo-arabe West-Eastern Divan Orchestra, ont toujours été soutenues par la gauche israélienne dont le journal Haaretz (Le Pays), créé en 1918, reste jusqu’à aujourd’hui le porte-parole ainsi que des mouvements comme La paix maintenant.

Une solution qui suppose un changement radical dans la conception de l’État
La première condition est évidente. Quelle que soit la forme que prendrait cet État, sa création demande d’abord d’abandonner la logique militaire dans laquelle, depuis la création de l’État, les gouvernements successifs, y compris ceux de gauche israélienne, se sont trouvés enfermés, et de faire ces gestes décisifs que seraient l’arrêt de la colonisation et de la répression systématique ainsi que la remise en liberté des quelques hommes politiques palestiniens dont l’objectif est de vivre en paix avec les Israéliens.

Mais ce changement radical de politique, qui suppose préalablement la défaite électorale de la coalition au pouvoir, n’est envisageable que si une majorité d’Israéliens prend conscience que, s’ils veulent vivre dans un pays qui n’est pas continuellement en guerre, ils doivent se rallier à une conception de l’État qui va exactement à l’inverse de celle qui a conduit en 2018 au vote de la loi « Israël État-nation Juif » et à la création par Benyamin Nétanyahou, le 28 mai 2023, de l’Agence gouvernementale de l’identité nationale juive – deux étapes clés qui signent, selon le titre de l’ouvrage de Charles Enderlin, L’agonie d’une démocratie.

Dans cette nouvelle optique, la légitimité de l’État ne repose plus sur le fait d’avoir une histoire et une identité commune, mais sur le choix de vivre ensemble et de partager un même destin. Ce n’est en effet qu’à cette condition que les Israéliens, qui célèbrent la naissance de l’État d’Israël quand les Palestiniens commémorent la Nakba, pourraient vivre avec les Palestiniens. Car cet État, dont le mode de fonctionnement pourrait être emprunté à la Belgique, au Canada… accorderait à tous les citoyens les mêmes droits, y compris la possibilité pour les individus et les groupes de vivre comme ils l’entendent, de préserver leurs particularités, pour autant que cette liberté ne remette pas en question la vie commune.

Ne nous y trompons pas. En ce début du XXIe siècle où nombre d’États sont multiculturels ou le deviennent, le défi auquel doivent faire face les Israéliens et les Palestiniens est aussi le nôtre.

Cet article a été co-écrit avec Elena Qleibo, anthropologue, spécialiste de la Palestine, autrice de Gaza, S’en sortir sans sortir, Ethnographie de la vie quotidienne sous blocus, Éditions du Croquant, 2020.

Environnement-Loi Duplomb : pour une critique rationnelle

Environnement: Loi Duplomb : pour une critique rationnelle » Rubio

Face au débat soulevé par la loi Duplomb, Christophe Madrolle, président de l’UCE et conseiller régional Sud, et Raphaël Rubio, secrétaire général de l’association Egali-terre, proposent de redéfinir les cadres d’expression démocratique par la création d’un Défenseur de l’environnement.

par Christophe Madrolle, président de l’UCE et conseiller régional Sud, et Raphaël Rubio, secrétaire général de l’association Egali-terre.
Christophe Madrolle, président de l’UCE et conseiller régional Sud, et Raphaël Rubio, secrétaire général de l’association Egali-terre dans La Tribune.

« La démocratie ne peut fonctionner que si elle est soutenue par la raison », avertissait, il y a 20 ans, Jürgen Habermas, dans son ouvrage « Entre naturalisme et religion ». En ce sens, le philosophe posait un objectif, ou plutôt une exigence : « dépasser, écrivait-il, les passions partisanes pour construire un débat public éclairé et équitable.»

La récente loi Duplomb cristallise ces mêmes passions. Il est vrai que l’adoption assez expéditive du texte a pu être assimilée à un véritable « hold-up ». Son rapporteur, probablement mû par une frilosité excessive, est allé jusqu’à déposer une motion de rejet préalable. La volonté était claire : contourner le millier d’amendements déposés par les opposants. Dans cette perspective, le peuple passe à l’action. Une étudiante de 23 ans — presque une enfant — prend des airs de « Jeanne d’Arc » et rétablit, d’un trait, la légitimité de la parole démocratique. Une pétition circule, la discussion s’ouvre, la France s’engage sur le chemin d’une sorte de « guerre juste ». Le narratif paraît parfait. Une nation adulte, vent debout, réinvente sous nos yeux l’exercice de la liberté.

Et pourtant. Une analyse attentive permet de mesurer combien une série de mythes structure cette « belle histoire ». Le plus dangereux d’entre eux semble être celui de l’empoisonnement. Ce dernier est marqué par des accusations contre des groupes marginalisés ou plus récemment contre des élites perçues comme intrinsèquement malveillantes. Dans ce contexte, une angoisse similaire traverse les anti-vax et les adversaires les plus acharnés de la loi Duplomb. Tandis que les premiers assimilent les vaccins à des vecteurs de maladies ou de contrôle, les autres accusent les autorités de promouvoir des pesticides pour intoxiquer les « honnêtes gens ». Ces mouvements, bien que distincts, traduisent une crainte commune : celle de la dégénérescence. La chair du peuple, à savoir son corps symbolique, devient alors un objet politique à part entière.

Le phénomène est inquiétant. Le mélange entre « grande peur », mythe invérifiable et menace existentielle peut conduire au pire. À cet égard, il est pour nous hors de question de participer à la dévalorisation du débat public. Depuis trop longtemps, une espèce d’irrationalité colle à la peau des écologistes : méfiants envers la science, technophobes, tenants d’un naturalisme vaguement romantique, les Verts alimentent à plus soif un discours factieux, qui, in fine, se retournera contre eux !

Le mélange entre « grande peur », mythe invérifiable et menace existentielle peut conduire au pire.
La loi Duplomb, certes, est critiquable. Sa remise en cause doit toutefois être réalisée sur des bases rationnelles. Nous refusons ainsi le déploiement d’une agriculture intensive. Écologistes pragmatiques, nous désirons un système neuf, susceptible de garantir un revenu décent aux exploitants tout en préservant les sols, les ressources hydriques et la santé des consommateurs. Par ailleurs, la facilitation des mégabassines ou encore l’assouplissement des normes environnementales sont inacceptables.

Bien évidemment, la réintroduction dérogatoire de l’acétamipride, un néonicotinoïde interdit depuis 2018, constitue, à nos yeux, une menace contre les pollinisateurs.

En réalité, les questions du partage de l’eau ou de l’élevage industriel sont trop sérieuses pour être traitées au détour d’une proposition parlementaire dont les débats ont été réduits à portion congrue.

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Plus profondément, la loi Duplomb devrait être l’occasion de redéfinir les cadres d’expression démocratique. Comment dépasser les crispations partisanes et établir un équilibre entre science, société civile et travail des élus ? Une piste devrait être envisagée : la création d’un Défenseur de l’environnement.

Proposée dès 2018 par Cécile Muschotti, ancienne députée LREM du Var, cette initiative répond à l’urgence d’une écologie rationnelle.

Un Défenseur de l’environnement serait pertinent, et ce pour plusieurs raisons : il permettrait, tout d’abord, d’éteindre les fantasmes complotistes et de favoriser un dialogue factuel entre élus, scientifiques et société civile.

Il pourrait ensuite, en s’appuyant sur la Charte de l’environnement de 2005, arbitrer les conflits entre productivité agricole et préservation écologique. Nous imaginons de plus une mutualisation des instances existantes (Commission nationale du débat public, Médiateur de l’énergie), de façon à offrir un guichet unique capable de garantir la concertation.

Écologie et démocratie sont indissociables. La valeur de la parole rationnelle, libre, et structurée dans des espaces de citoyenneté apaisées doit, coûte que coûte, être renforcée.

Tel est, précisément, le sens de notre combat.

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Démarchage Téléphonique bientôt interdit
CFDT : non à la TVA sociale mais ouverture à la retraite par capitalisation
Insee : Nombre de non salariés en hausse
Besançon: Encore une tentative de meurtre gratuite
Nétanyahou vise la conquête totale de Gaza
Foot Ligue Europa: Tottenham vainqueur de Manchester U au terme d’un match assez terne

Ozone : protecteur et polluant
Faiblesse du niveau scolaire en France : Analyses et propositions ( Sénat)
Une taxe de deux euros sur les petits colis chinois
Des voitures électriques chinoises à moins de 10 000 $
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Trump favorable au renforcement de la présence militaire russe à la frontière finlandaise !
Islamisme :Interdiction du voile pour les moins de 15 ans ?
Gaza : une centaine de camions d’aide alimentaire et médicale
Ensauvagement: Encore un mineur tué

Retailleau: quelle alliance ?
Transport et travail
« L’emploi , une priorité »
Ukraine: Léon XIV s’investit dans le conflit ? (Michel Santi)
Économie–relance de la coopération Grande-Bretagne Union européenne
Justice des mineurs : durcissement
Poutine fait semblant de négocier
OMS : un accord sur les pandémies enfin signé
Le pape prêt à accueillir des entretiens entre Russie et Ukraine
Trump- Poutine : encore un échange pour rien

Se réveiller face à l’ ensauvagement de la société
Législatives Portugal-Le parti centre droit en tête
« Choose France »: Un encouragement au réinvestissement en France
Économie : Il faut des projet et risques communs (Lagarde)
Roumanie : le candidat pro-européen vainqueur
Macron : l’impuissance d’un président réfugié dans le verbe
Investissements étrangers : la France encore attractive mais net tassement
Investissements étrangers : l’Europe recule face aux États-Unis
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Drogues et violences : enjeu sociétal et financier

Drogues et violences : enjeu sociétal et financier


Progressivement la France découvre que le pays entier est contaminé par le développement exponentiel de la drogue et la violence qui l’accompagne. En face pour lutter contre ce phénomène, c’est plutôt l’inefficacité qui domine. Ainsi récemment à Nîmes les forces de l’ordre renforcées ont eu toutes les peines du monde à affronter une bande de 50 gamins de 13 à 14 ans environ.

A Nimes , force est restée à la loi mais pour combien de temps car les points de deal vont se reconstituer sitôt le départ des renforts de CRS. De toute évidence, les moyens ne sont pas à la hauteur de l’enjeu. Un enjeu de sécurité, un enjeu sanitaire et un enjeu financier. En gros chaque année environ 250 homicides et tentatives sont imputables à la lutte des réseaux de drogue soit la moitié des homicides. Il y aurait en France environ 5 millions d’usagers pour le cannabis et 1 million pour la cocaïne. Environ 250 000 personnes vivent directement ou indirectement du trafic de stupéfiants dont plus de 25 000 à temps plein. Des gamins de 10 à 15 environ servent de chair à canon pour assurer le développement du marché des stupéfiants et effectuer les basses besognes de la violence. Tout en haut de la pyramide on trouve des responsables qui dirigent les réseaux surtout du Maroc, de l’Algérie ou encore de Dubaï. Sans parler de l’influence aussi de l’Amérique du Sud.

Jusqu’alors tant au plan national qu’on plan local on s’est bien satisfait de l’hypocrisie générale qui consistait à obtenir une certaine tranquillité des quartiers sensibles contre le développement des stupéfiants.

Il s’agit pourtant aussi d’une question sociétale avec le développement d’une sous-culture moyenâgeuse de population incultes, sauvages et violentes qui contamine une partie du reste de la population. Un problème qui n’est pas sans lien avec l’écroulement du niveau scolaire en général et des quartiers difficiles en particulier. La violence est même sacralisée dans bon nombre de productions musicales au contenu d’une idiotie sans nom. Le paradoxe apparent, c’est que ce sont les habitants sains , c’est-à-dire l’immense majorité, qui sont les premières victimes du climat délétère dans ces quartiers abandonnés à la drogue.

Et pendant ce temps là politiques et institutions font des moulinets avec leurs bras et la justice continue de s’encombrer elle-même et de distribuer massivement des peines d’intérêt général qui n’ont jamais existé !

Entreprises : ouvrir le capital aux salariés

Entreprises : ouvrir le capital aux salariés

L’actionnariat salarié, levier essentiel de performance et d’engagement, fait encore face en France à un certain nombre d’obstacles qui freinent son développement. Attribuer des actions aux salariés permet pourtant de réaliser leur véritable association – au capital, aux résultats et à la gouvernance – au devenir de leur entreprise. Par Sébastien Crozier, président de la CFE-CGC Orange (*)
dans la Tribune

Sur la pelouse de Bagatelle, le 1er mai 1950, le général de Gaulle appelait à bâtir « l’association des hommes, de leurs intérêts, de leurs capacités ». C’est ainsi qu’il a été à l’initiative du partage de la valeur au travers de la participation et de l’intéressement.

Soixante-quinze ans plus tard, compte tenu de l’évolution des entreprises, cette association apparait incomplète. En dépit des bonnes intentions affichés par nos gouvernants pour démocratiser l’actionnariat salarié (Ordonnance de 1986, Loi TEPA (2007), Loi Florange (2014), Loi PACTE (2019)), la pleine participation des salariés aux droits auxquels ils peuvent prétendre en tant détenteurs d’actions, reste toujours entravée par des règles qui limitent la portée des initiatives du législateur.

L’actionnariat salarié dispose d’un atout majeur par rapport aux autres modalités du partage de la valeur : là où la participation et l’intéressement récompensent la réalité d’aujourd’hui et sont ainsi adaptés à une société « constante » du travail accompli, l’actionnariat salarié récompense une espérance de gains, la dynamique et l’avenir. Il est donc en phase avec notre époque où les enjeux opérationnels ne cessent de de se modifier. La qualité d’actionnaire génère pour le salarié un engagement supplémentaire dans la compréhension des enjeux stratégiques (la constante augmentation de la participation aux élections liées à l’actionnariat salarié en est l’illustration) et l’acquisition d’une culture financière (pour appréhender les enjeux de la bonne marche de l’entreprise). Reste encore un effort à fournir pour obtenir le bénéfice d’un actionnariat salarié.

Lever les blocages qui nuisent aux droits des salariés actionnaires
Une grande Loi sur l’actionnariat salarié permettrait à celui-ci de jouer pleinement complètement son rôle dans l’entreprise. Quelques mesures simples à mettre en place pourraient y figurer :

Garantir la présence d’un nombre de représentants des personnels actionnaires au Conseil d’administration de l’entreprise à proportion du capital détenu (au lieu d’un seul au-dessus de 3%)

Donner la personnalité morale aux FCPE (comme pour les SICAVS) qui gèrent l’épargne salariale pour qu’ils puissent être représentés en tant que tel dans les conseils d’administration sans forcément avoir à passer par la nomination d’une personne physique et qu’ils puissent ester en justice pour faire valoir les droits des porteurs de parts qu’ils représentent sans passer par le gestionnaire du fonds.
Assurer l’autonomie des représentants du personnel actionnaire dans le choix du gestionnaire des actions détenues, et interdire la transmission du nombre d’actions détenu par chaque salarié à la Direction de l’entreprise, dans le FCPE. Ce qui éviterait l’ingérence trop fréquente des Directions.

L’actionnariat salarié peut être un puissant outil de démocratie et de gouvernance dans l’entreprise mais il doit aussi s’envisager comme outil de justice : en obligeant par exemple les entreprises à distribuer des actions gratuites aux salariés si elles en distribuent aux dirigeants ou en imposant que l’abondement doit être versé sans contribution des salariés. Les plus fragiles seraient ainsi automatiquement associés.

Alors que le travail ne paie plus assez, que le sens du travail se trouble, que le sentiment d’appartenance des salariés à leur entreprise se réduit, le développement et surtout l’amélioration de l’actionnariat salarié est une voie qui mérite d’être étudiée pour que chacun trouve dans son travail « sa place, sa part et sa dignité » (Charles de Gaulle).

_____

(*) Sébastien Crozier est administrateur d’Orange représentant les membres du personnel. Il est par ailleurs président de la CFE-CGC Orange. Au sein du groupe Orange, il est Senior vice-président en tant que Directeur du Mécénat Public. Il rejoint France Télécom Multimédia en 1994 afin de préparer le lancement des services en ligne et à ce titre il participe au lancement de Wanadoo.À partir de 1998, il fonde plusieurs start-ups dans le domaine de la publicité on-line et de la fourniture d’accès à Internet en tant qu’opérateur télécom avec plus de 1,3 million de clients sous les marques Fnac, M6 et Société Générale. À la suite de leur acquisition en 2001 par France Télécom (devenue Orange), il réintègre le Groupe et se voit confier la responsabilité de la direction de la stratégie et de l’innovation d’une partie de la branche entreprises en 2003. Il a dirigé pour le compte du groupe Orange, plusieurs filiales en France et à l’étranger, en Afrique et Amérique latine, en tant que Directeur du développement international.Il est également président d’honneur de l’ADEAS (Association pour la Défense de l’Épargne et de l’Actionnariat Salariés).Lors de la campagne présidentielle de 2001-2002, il est conseiller permanent logistique et nouvelles technologies de Jean-Pierre Chevènement. Il est vice-président de la Fondation Reconnue d’Utilité Publique Le Refuge.Sébastien Crozier a fait ses études d’ingénieur à l’École Supérieure d’Ingénieurs en Électrotechnique et Électronique (ESIEE) et au Karlsruher Institut für Technologie (KIT) dans le domaine de l’intelligence artificielle.

France : Une démocratie de contestataires ?

France : Une démocratie de contestataires ?

Les sujets avec lesquels des Français ne sont pas d’accord fleurissent à l’occasion de l’examen du budget . Pour simplifier, on constate des majorités contre mais très rarement des majorités constructives. Une addition de contradictions, d’opposants, de corporatistes et souvent de démagogues. Comma dans la pétition de la loi Duplomp.

Exactement à l’image de ce qu’est l’Assemblée nationale : sorte d’auberge espagnole où tous les avis mêmes les plus tordus peuvent s’exprimer. Dernier exemple en date la déclaration de l’exhibitionnisme Sandrine Rousseau qui déclare à propos de la compétitivité de l’agriculture : « je n’en ai rien à péter ». Une confusion sans doute entre le bistrot et le Parlement. Bref des propos qu’on peut admettre après cinq ou six tournées d’apéritifs mais pas de la part d’une députée censée représenter l’intérêt général. L’addition des oppositions à la loi Duplomb révèle la même coagulation de toutes les contradictions. Pour les pétitionnaires tout cas pour beaucoup, peu importe que toute l’Europe soit en faveur du rétablissement d’un pesticide destiné surtout aux betteraves!( néonicotinoïdes). Pour eux, c’est la France qui a raison contre les experts internationaux officiels et de s’appuyer sur l’avis de quelques chercheurs traditionnellement gauchistes du CNRS. Cela contre l’avis des organismes officiels français et internationaux.

Certes les pétitions comme les manifestations participent de la démocratie, elles peuvent être utiles voir nécessaires. Elles ne sauraient être cependant déterminantes car le plus souvent elles ne représentent que de 2 à 3 % du corps électoral. Et de toute manière, on ne gouverne pas un pays en fonction des humeurs protestataires des uns ou des autres. Il est assez pitoyable de voir des partis de gouvernement comme le parti socialiste tenter de survivre en suivant les protestations manipulées par l’extrême gauche. La question du pesticide destiné en particulier aux betteraves est complexe et nécessite une régulation à l’échelle internationale. Un traitement nationaliste ne fera qu’empirer la situation en France pour le consommateur.

Crise financière France : un pays ingérable

Crise financière: un pays ingérable

Face à la crise financière d’une France ingérable le pays se retrouvera un jour ou l’autre comme la Grèce en situation de faillite( on dit « défaut » pour ne pas affoler l’opinion). Quand les experts parlent d’un déficit égal à 6 % du PIB ou d’une dette cumulée de 114 % du PIB , soit 3300 milliards, les propos paraissent complètement abstraits à la plupart des Français. Des Français par ailleurs fâchés avec les chiffres en général et les connaissances économiques et financières d’autre part.

Ainsi une enquête d’Allianz avait démontré que sur 19 pays la France se situait au au dernier rang européen en matière de connaissances sur le terrain économique et financier. On peut régulièrement rappeler les 30 ou 40 chiffres qui caractérisent la dramatique situation du pays. De quoi noyer encore un peu plus la plupart des Français dans leur incurie. Pourtant la dette publique ramenée à l’échelle d’un ménage c’est de l’ordre de 100 000 € ! Pourtant le déficit annuel actuellement est autour de 150 milliards. Pourtant le plan d’économies de 40 milliards de Bayrou est rejeté par une très large majorité ( alors qu’il manque 150 milliards ). Pourtant le poids de la dette( charges financières) va passer de 50 à 100 milliards en quelques années et devenir le premier poste de dépenses.

Faute d’équilibre la France est condamnée à l’emprunt et à la dette perpétuelle. Jusqu’au jour où les prêteurs exigeront des taux d’emprunt usuriers qui détruiront tous les équilibres économiques à commencer par celui des entreprises. Cela se traduira aussi par une envolée de l’inflation qui est une manière plus discrète de réajuster les ressources fiscales à la richesse réelle du pays. Une richesse qui correspond surtout à la valeur de la production et au travail qui la rend possible.

Or les salariés à temps complet en France travaillent 1673h par an soit beaucoup moins que la plupart des autres pays européens. La France produit 15 % de moins de richesses que ses voisins faute de croissance, faute de travail.

Pour résumer trop peu de travail pour trop peu de populations et donc trop peu de richesses mais des déficits abyssaux comte tenu des dépenses publiques complètement incontrôlées.

Les responsabilités sont évidemment complexes et multiples. En premier on pense évidemment à la classe politique sorte de club de professionnels qui ont transformé la fonction électorale en job très rémunérateur eu égard à leur production réelle. Et de s’appuyer pour cela sur des analyses et des projets politiques complètement démagogiques et surréalistes à gauche comme à droite.

Les Français ont tellement peu de mémoire qu’ils ne se rappellent même pas que le parti socialiste a dû faire trois dévaluations après les dérives financières de Mitterrand. De la même manière, la France a perdu en compétitivité avec les 35 heures d’Aubry. À gauche, c’est l’idéologie marxiste qui domine les analyses ( PC bien sûr mais aussi chez les écolos, les Insoumis clownesques, une grande partie du PS et des syndicats comme Sud ou la CGT). À droite on patauge entre libéralisme et étatisme.( Cela vaut aussi pour le Rassemblement National). Globalement la classe politique est hors sol et a surtout pour but de se reproduire de manière lucrative.

L’autre handicap majeur du pays, c’est le poids des fonctionnaires et de l’intervention omnipotente de l’État y compris sur des sujets qui n’ont rien de régalien. Au bas mot il y a au moins 1 million de fonctionnaires en trop qui non seulement plombent les comptes avec leur masse salariale mais qui en plus et surtout provoquent des surcoûts bureaucratiques que doivent avaler les entreprises.

La fonction publique est-elle aussi devenue incontrôlable, elle se reproduit toute seule et sans contrôle politique et démocratique. C’est vrai au plan national mais c’est peut-être encore pire au plan local avec ses hordes de fonctionnaires qui progressent partout. Une situation qu’on masque en attirant l’attention sur quelques situations effectivement critiques pour légitimer les sureffectifs inutiles dans la plupart des activités.

La troisième responsabilité incombe directement aux Français vraiment fâchés avec toute rationalité économique et qui à 80 % refusent de supprimer par exemple deux jours de fête par année alors que le pays est celui qui travaille le moins en Europe quand on intègre tous les paramètres. Le résultat aussi de la dégradation de la valeur travail, de l’individualisme et de la baisse générale du niveau de formation en moyenne.

En attendant la France tente de se rassurer mais en réalité vit sur le dos de pays plus vertueux comme l’Allemagne qui grâce à sa compétitivité et à sa production assure la solidité de l’Euro. Sans l’euro une éventuelle monnaie nationale serait sans doute dévaluée de 15 à 20 %.

Faute de prise de conscience sur l’ampleur de la crise, de démagogie et d’incompétence d’ici quelques années la France remettra son sort dans les mains du FMI et des investisseurs prêteurs.

En attendant le pays se focalise autour de la question de la suppression du lundi de Pentecôte !

Dette publique: pourquoi ?

Dette publique: pourquoi ?

La France se débat face à une dette publique de plus en plus ingérable. Si d’autres pays comme l’Italie ou l’Espagne trouvent des solutions, pourquoi la France semble-t-elle paralysée ? Analyse des leviers possibles et des défis économiques à surmonter. Par Nicolas-Jean Brehon, Conseiller honoraire au Sénat, ancien membre de la commission des infractions fiscales.(dans la Tribune)

La France ne semble pas capable de réduire sa dette. Elle y est pourtant parvenue jadis. D’autres — le Portugal, l’Italie, la Grèce, l’Espagne —, y parviennent aujourd’hui. Mais la France est comme tétanisée, réduite aux appels à l’effort. Les engagements de trajectoires de redressement des finances publiques sont déclamés dans l’indifférence. Toutes les projections se sont révélées caduques sitôt publiées. La Cour des comptes a eu des phrases définitives dans son examen de la situation début 2025. « La dérive inédite des finances publiques s’est accentuée ». Pourquoi tant de difficultés ?

L’histoire économique enseigne qu’il y a plusieurs leviers pour faire baisser la dette. Agir sur le stock, sur le contexte, sur le flux. Tous ont été utilisés, mais très peu sont pertinents aujourd’hui.

Le levier le plus direct consiste à agir sur le stock, c’est-à-dire sur le montant.

Un levier lui-même divisé en trois moyens.

Rembourser la dette en vendant ses actifs. Vendre les biens du clergé et des émigrés pendant la Révolution, privatiser les grandes entreprises nationales ou les infrastructures aujourd’hui. C’est la solution qui vient spontanément à l’esprit et qui est venue aux experts du FMI, de la Banque centrale européenne (BCE) et de l’Union européenne imposant les privatisations à la Grèce en 2008. Pour un résultat plus que décevant. Privatiser un port ou un aéroport, passe encore, privatiser la distribution d’eau au profit d’un groupe étranger ne fait que provoquer des manifestations. Et puis, les privatisations rapportent très peu. On ne vend jamais bien lorsqu’on est obligé de vendre. En outre, la France a privatisé des dizaines de sociétés depuis 1986. Elle n’a presque plus rien à vendre.

Annuler la dette. La banqueroute fut jadis l’acte d’autorité du souverain qui ne s’en privait pas (une dizaine de banqueroutes sous la monarchie). La faillite des États existe toujours en Amérique latine. Mais elle n’est plus décidée arbitrairement et doit être négociée. Avec nos partenaires européens ? Sûrement ! Et puis la BCE a dit qu’elle cessait les rachats de dette.

Restructurer la dette. C’est la solution grecque de 2008 : les créanciers abandonnent une partie de leurs créances soit en effaçant la dette soit en allongeant sa durée ou en diminuant les taux. Une solution qu’il ne faut pas sous-estimer sous la forme d’un emprunt forcé qui permettrait de substituer des citoyens français aux prêteurs internationaux s’ils venaient à manquer. L’emprunt obligatoire a été utilisé en 1983 et concernait alors les contribuables qui payaient plus de 5000 francs d’impôt sur le revenu. Les Français ont un quasi-record d’épargne (avec un encours d’assurance vie de 2000 milliards d’euros) et beaucoup occupent même des appartements trop grands pour eux… Une curieuse étude de l’INSEE qui n’augure rien de bon (Un quart des ménages vivent dans un logement en sous-occupation très accentuée, Insee première 2064, 8 juillet 2025). Une clientèle toute trouvée pour un emprunt forcé ? De là à atteindre 3300 milliards…

Le levier le plus indirect est d’agir sur l’environnement économique.

Renouer avec la croissance. C’est évidemment le levier vertueux. Croissance signifie plus de rentrées fiscales et l’arrêt des emprunts. Une perspective illusoire en France comme dans la plupart des pays de l’UE tant la croissance est y atone depuis longtemps. Voilà vingt ans que les discours évoquent le retour de la croissance. Qui croira encore à ce genre de sornettes ? Les prévisions de croissance en France, revues à la baisse, sont parmi les plus mauvaises de l’UE (0,6 % annoncé en 2025)…

Accepter l’inflation. C’est le moyen le plus discret de faire baisser la dette. L’inflation ou l’euthanasie des rentiers disait Keynes. Une méthode insidieuse, mais très pratiquée après les guerres. Que pèsent les coupons et les remboursements lorsque les prix ont été multipliés par 10, 20, 50 ? 10, 20, 50 fois moins. En France, le retour de l’inflation est peu probable moins du fait du contrôle de la BCE qui a pour mission de maintenir la stabilité des prix, que sous l’effet de la concurrence internationale qui pèse sur les prix. Et puis c’est l’un des rares motifs de satisfaction avec une inflation globalement moins élevée en France qu’en Europe, un petit avantage par rapport aux concurrents dont les prix augmentent. Alors, l’inflation pour réduire la dette ? Oublions.

Reste le levier intermédiaire : agir sur le flux qui entretient la dette, c’est-à-dire sur le déficit annuel.

Réduire le déficit public, premier carburant de la dette, et plus précisément le déficit primaire, c’est-à-dire hors charge des intérêts (largement imposée par les marchés et accessoirement par les agences de notations). Un levier lui-même divisé en deux moyens.

Améliorer les recettes publiques. En France, pas question d’instituer de nouvel impôt. La hausse des taux de TVA (le choix de l’Espagne et du Portugal) qui offre un bon rendement budgétaire (relever le taux normal de 20 à 21 % représenterait 6,5 milliards d’euros) est trop conflictuelle. En revanche, il existe des pistes pour améliorer les rentrées fiscales sans bouleverser la législation : réduire les niches fiscales (les 474 dispositifs coûtent 85 milliards d’euros), supprimer l’abattement de 10 % des retraites les plus élevées, élargir l’assiette de l’impôt sur la fortune, supprimer un jour férié, mieux lutter contre la fraude fiscale, qui touche toutes les catégories sociales et professionnelles… La panoplie est large. Mais la réforme ne peut réussir que si chaque catégorie a l’impression que les autres payent aussi. La fiscalité est étroitement corrélée avec la justice et l’égalité, deux totems français.

Réduire la dépense. Cette fois, on arrive à l’os. Pas de réduction de dette sans coupes franches. Quelques exemples : gel (Espagne) voire réduction (Portugal, Irlande) des traitements des fonctionnaires, réduction des pensions (Grèce), réduction du nombre d’agents publics (Portugal), augmentation du temps de travail (Irlande), suppression des 13e mois (Portugal), durcissement des conditions des départs anticipés (Italie)… Quand certains y vont à la tronçonneuse, la France décide du rabot ou de la lime à ongles. Les centaines d’idées qui circulent dans tous les cafés de France sont sans rapport avec l’enjeu financier (les agences, les voitures et les gardes du corps des ministres, etc.). Les vraies pistes, les réformes « structurelles », exigent une force au sens propre comme au sens figuré qu’en France, aucun gouvernement ne pourra employer sans risque. La réforme de l’État s’est arrêtée à la suppression de l’ENA ! Une fanfaronnade démagogue (l’Ena supprimée comme une tête au bout d’une pique, Slate 2 mai 2019). Il faudrait oser réformer le statut de la fonction publique pour une partie des agents de l’État. Un statut qui engage les finances de l’État pour 60 ans (activité et pensions) est devenu absurde dans un grand nombre de cas. Recruter un agent public dont le traitement va augmenter automatiquement à l’ancienneté tous les deux ans (par le changement d’indice) et presque automatiquement tous les cinq ou sept ans (par le changement de grade) pour finir en apothéose avec des fonctionnaires anciens qui sont mieux payés sous prétexte qu’ils sont vieux et que cela va compter pour leur retraite ? Sans compter que le rendement baisse sérieusement dans les dernières années. L’armée a trouvé la solution des carrières courtes. Mais toucher au statut, c’est évidemment mettre des millions d’agents publics dans la rue. Qui osera affronter la rue ?

Le Premier ministre pyrénéen se voit attaquer l’Himalaya. Mais il risque de s’arrêter au premier camp de base du débat budgétaire. Face à la curée qui s’annonce, le président de la République quitterait ses fonctions avant le terme de son mandat. Le suivant, qu’il s’agisse de celui chargé de l’intérim ou du nouvel élu, ne peut être qu’un président de sacrifice. En politique, c’est plutôt rare. Mais la patrie serait reconnaissante.

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