Barnier: Discours fleuve, soporifique…. mais sans épine
Dans le chahut provoqué par les » insoumis », Barnier, tel un maître d’école, a déroulé sa leçon de politique générale. Il a couvert à peu près tous les sujets mais de manière le plus souvent assez floue en prenant bien soin d’éviter les épines pouvant blesser tel ou tel courant. Un discours interminable, relativement soporifique dont l’objet était surtout de ne pas rajouter des opposant aux opposants . Le premier ministre a réaffirmé la nécessité d’une fiscalité pour les plus fortunés et les grandes entreprises. Il a promis une augmentation du SMIC de 2 %. Il a aussi assuré sans doute un peu rapidement du retour sous les 3 % du déficit budgétaire avant 2030 avec un tiers de fiscalité et deux tiers d’ économies. Il a aussi réaffirmé l’impérative nécessité de respecter l’État de droit et a suspendu le projet électoral de la Nouvelle-Calédonie. À noter sa volonté de relancer le logement avec un livret épargne dédié. Sur les retraites il se contentera de quelques aménagements.
Sur le plan financier Michel Barnier entend ramener le déficit à 5% en 2025 et atteindre l’objectif européen de 3% en 2029. Un changement de trajectoire, puisque le précédent gouvernement visait un retour sous les 3% d’ici à 2027. l’effort budgétaire proviendra « aux deux tiers » de la réduction des dépenses publiques. Sur le volet fiscal, le chef du gouvernement demande « une participation au redressement collectif aux grandes entreprises qui réalisent des profits importants ». Il entend également mettre en place « une contribution exceptionnelle » des « Français les plus fortunés ».
Sur les retraites , le Premier ministre a proposé aux partenaires sociaux de « réfléchir à des aménagements justes et raisonnables » de la réforme des retraites, notamment sur la « retraite progressive », « l’usure professionnelle », « l’égalité entre les femmes et les hommes face à la retraite ».
Il leur a aussi proposé de « négocier dès les prochaines semaines sur l’emploi des seniors, sur notre système d’indemnisation du chômage ».
Sur le scrutin proportionnel, Le premier ministre est ouvert à une réflexion et une action sans idéologie sur le scrutin proportionnel ». La proportionnelle est demandée par plusieurs formations politiques, notamment le Rassemblement national et le MoDem.
Pour la Nouvelle-Calédonie , le Premier ministre propose un report De la réforme électorale « jusque fin 2025″
Michel Barnier a donné des gages sur le volet sociétal.
Par ailleurs, « nous allons simplifier au maximum les normes qui pèsent sur la construction de logements neufs ou la réhabilitation des logements anciens », afin de rendre disponibles davantage de logements, a-t-il promis. L’accès à la propriété sera facilité par « l’extension du prêt à taux zéro sur tout le territoire ».
Le Premier ministre a promis des forces de l’ordre « encore plus visibles et présentes sur la voie publique », notamment via la réduction du temps consacré aux « procédures administratives » et la création de nouvelles brigades de gendarmerie ( . L’ancien gouvernement avait proposé la création de gendarmerie « ambulatoire »!!). Il a également souhaité la « réduction des délais de jugement, particulièrement pour les mineurs », souhaitant « la création d’une procédure de comparution immédiate pour les mineurs délinquants de plus de 16 ans » et une réflexion sur l’excuse de minorité.
Afin que les peines soient « réellement exécutées », le Premier ministre souhaite « réviser les conditions d’octroi du sursis et limiter les possibilités de réduction de peine », ainsi qu’un recours « plus important aux travaux d’intérêt général, aux amendes administratives et aux amendes forfaitaires délictuelles ». Enfin, Michel Barnier a annoncé la création de places de prison et s’est dit favorable à « la création d’établissements nouveaux pour les courtes peines », notamment pour les « mineurs délinquants ».
Concernant l’immigration, le Premier ministre envisage par ailleurs de conditionner davantage « l’octroi de visas à l’obtention de laissez-passer consulaires nécessaires aux reconduites à la frontière », en renégociant les accords avec les pays d’origine des migrants venant en France. Il souhaite enfin que la France puisse « rétablir des contrôles à ses propres frontières », dans le respect des règles européennes.