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Archive mensuelle de février 2021

Economie, social, société : les plus lus

Climat : un accord de Paris très théorique d’après l’ONU

Climat : un accord de Paris très théorique d’après l’ONU

 

Ce n’est sans doute pas par hasard si l’accord sur le climat de Paris a recueilli une telle adhésion de nombre de pays( sans parler des écolos bobos). En effet ,cet accord est très virtuel, il n’impose strictement rien tout en retenant une perspective très théorique d’une maîtrise des températures.

 

En France par exemple toute la classe politique a applaudi ce merveilleux accord de Paris qui évidemment déjà fort modeste dans ses ambitions n’est même pas respecté y compris par la France condamnée de ce point de vue par les autorités européennes.

 

Un accord salué en France par des bavards comme Fabius, Ségolène Royal ou encore Macron. Rappelons la philosophie de cet accord : chaque pays fixe ses objectifs et informes éventuellement de ses résultats. Bref une promesse de coiffeur !

 

Les derniers engagements climatiques déposés par les Etats signataires de l’Accord de Paris sont « très loin » des objectifs, a donc dénoncé vendredi l’ONU, appelant les gros pays émetteurs à passer de la parole aux actes.

« En 2021, ça passe ou ça casse pour l’urgence climatique mondiale. La science est claire, pour limiter la hausse des températures à 1,5°C, nous devons réduire les émissions de 45% d’ici à 2030 par rapport à 2010″,  déclare dans un communiqué le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.

Mais le rapport intérimaire sur les engagements climatiques effectivement déposés dans le cadre de l’Accord de Paris « est une alerte rouge pour notre planète », insiste-t-il.

 

Santé- La multiplication des variants favorisée par la lenteur de la vaccination

Santé- La multiplication des variants favorisée par la lenteur de la vaccination

 

 

 

Paradoxalement,  la campagne de vaccination très étalée pourrait favoriser la venue de nouveaux variants et même les multiplier. En effet, le virus s’ adapte et développe de nouvelles contagiosité et sa résistance aux anticorps. En se modifiant, les variants peuvent ainsi contourner les défenses immunitaires. D’une certaine façon, la lenteur de la campagne de vaccination mondiale va constituer un accélérateur de multiplication des variants. On a trouvé le variants britanniques, puis le variant sud-africain, le variants brésilien et même maintenant le variants américain.

 

Ainsi, l’immunité croissante permise soit par les vaccins, soit par les anticorps des asymptomatiques incite le virus à muter et va toucher des cibles en contournant les défenses immunitaires.

 

 

Plus la campagne sera étalée dans le temps et plus les variants vont se multiplier. Or en l’état des vaccins disponibles et des campagnes de vaccination, il paraît exclu que l’ensemble de la population mondiale puisse être vaccinée au cours de l’année 2021. Dans les pays développés comme l’Europe par exemple on propose simplement déjà un objectif de vaccination de 70 % pour l’été. Il s’agit bien entendu d’un objectif politique que la réalité sanitaire contredit. Ainsi en France pour tenir l’objectif il faudrait 5 millions de vaccinations par mois alors qu’on a vacciné en moyenne mensuellement un peu plus d’un million de personnes depuis le début de l’année.

 

Par ailleurs, la pandémie mondiale ne peut être combattue que par une politique sanitaire mondiale. Or dans ce domaine en dépit des promesses des états de l’organisation mondiale de la santé,  nombre de pays pour devront attendre pour recevoir un nombre significatif de vaccins sachant qu’ils n’ont pas les moyens de les payer eux-mêmes.

 

En attendant l’auto immunité mondiale que permettrait un plan de vaccination à la hauteur de l’enjeu, les chercheurs sont lancés dans une suite pour repérer le plus tôt possible la nature des variants notamment par le séquençage afin d’adapter rapidement en conséquence les vaccins notamment ceux à ARN messager.

Économie–Moral des patrons : baisse

Économie–Moral des patrons : baisse

L’indicateur synthétique qui reflète le climat des affaires a perdu un point par rapport au moins de janvier et s’établit à 90 points, soit très en dessous de sa moyenne de longue période qui est de 100, précise l’Institut national des statistiques. (Notons qu’une enquête de conjoncture effectuée pour le compte des chambre de commerce indique le contraire ou quand le volontarisme s’immisce dans les études statistiques !)  Le chiffre de janvier a par ailleurs été révisé à 91 points, contre 92 points précédemment, illustrant une stagnation du climat des affaires le mois dernier par rapport à décembre.

Après deux mois de progression dans les services, l’indicateur s’est fortement contracté en février, tandis qu’il enregistre son troisième mois de baisse dans le commerce de détail, pénalisé par le couvre-feu instauré à 18h00.

A l’inverse, la situation continue de s’améliorer dans l’industrie depuis le confinement de novembre. En parallèle, le climat de l’emploi est reparti à la baisse (-3 points) après deux mois de légère amélioration, constate l’Insee. « Cette dégradation est principalement due à la baisse des soldes d’opinion sur l’évolution (passée comme prévue) des effectifs dans le commerce de détail », souligne l’Institut.

Environnement–Loi climat : très insuffisant pour le Haut conseil du climat

Environnement–Loi climat : très insuffisant pour le Haut conseil du climat

Une nouvelle instance qui considère que la loi climat et finalement assez anecdotique. Pas vraiment une condamnation totale mais ça y ressemble. En fait on reproche à cette loi de n’avoir pas intégré beaucoup de propositions notamment de la Convention citoyenne et d’en avoir affaibli le contenu en en limitant la portée et les conditions d’application.

 

La critique est faite en termes diplomatiques mais la condamnation est évidente. Si les articles «vont dans le bon sens», le projet de loi «n’offre pas suffisamment de portée stratégique», a estimé la climatologue qui préside cette instance consultative créée en 2018 par le chef de l’État.

 

«Une proportion élevée (des mesures du projet de loi) voit sa portée réduite par un périmètre d’application limité, voire ponctuel, des délais de mise en œuvre allongés ou encore de nombreuses conditions associées à leur application», rappelle le Haut Conseil pour le climat.

Société–Écriture inclusive : une loi contre le péril mortel de la langue

Société–Écriture inclusive : une loi contre  le péril mortel de la langue

 

 

 

Un projet de loi a été déposé mardi par une soixantaine de députés à l’Assemblée nationale. Un projet de loi qui vise à interdire l’écriture inclusive dans tous les documents administratifs Après la féminisation forcenée et souvent ridicule des substantifs concernant  des professions et fonctions, c’est cette fois l’écriture inclusive qui est mise en cause par des représentants de l’assemblée après l’académie française. Cette graphie consiste à inclure le féminin, entrecoupé de points, dans les noms, comme dans «mes ami·e·s», pour le rendre «visible». Le «point milieu», ce signe situé à mi-hauteur des lettres, peut être utilisé alternativement en composant un mot comme «lycéen·ne» comme suit: racine du mot + suffixe masculin + le point milieu + suffixe féminin. Prenant acte de la diffusion de cette «écriture inclusive» qui «prétend s’imposer comme norme», l’Académie française élève à l’unanimité une solennelle mise en garde: «La démultiplication des marques orthographiques et syntaxiques qu’elle induit aboutit à une langue désunie, disparate dans son expression, créant une confusion qui confine à l’illisibilité.

L’Académie française considère que devant cette aberration “inclusive”, la langue française se trouve désormais en péril mortel, ce dont notre nation est dès aujourd’hui comptable devant les générations futures. Il est déjà difficile d’acquérir une langue, qu’en sera-t-il si l’usage y ajoute des formes secondes et altérées? Comment les générations à venir pourront-elles grandir en intimité avec notre patrimoine écrit? Quant aux promesses de la francophonie, elles seront anéanties si la langue française s’empêche elle-même par ce redoublement de complexité, au bénéfice d’autres langues qui en tireront profit pour prévaloir sur la planète.». Membre de l’Académie française, Michael Edwards, poète, philosophe et traducteur franco-britannique, avait confié début octobre au Figaro à quel point l’écriture inclusive abîmait, selon lui, la langue française. «C’est la chair même du français qui est ainsi rongée, et son esprit qui se trouve frappé d’une sorte de bégaiement cérébral», indiquait-il.

On pourrait ajouter un autre argument, fondamental celui-là, à savoir les difficultés croissantes des élèves pour s’approprier déjà la langue officielle et la baisse générale des connaissances du primaire à l’enseignement supérieur. À tel point que certaines universités au même rétabli des épreuves de dictée !

Santé–Une stratégie de vaccination illisible

 

Santé–Une stratégie de vaccination illisible

 

Généraliste à Ifs (Calvados), le docteur Jacques Battistoni, président du syndicat MG France, détaille les enjeux de l’ouverture de la vaccination aux médecins de ville.( Interview dans l’Opinion)

Cette semaine, près de 30 000 généralistes volontaires vont pouvoir vacciner dans leur cabinet médical avec le produit d’AstraZeneca. Comment cela va se passer ?

Les patients vont pouvoir se faire vacciner par leur médecin jeudi et plus probablement vendredi. Nous devions participer à la campagne vaccinale quelques jours plus tôt mais la distribution en lots des vaccins aux 11 000 pharmacies qui vont fournir les médecins de ville est complexe. Les flacons de 10 doses sont conditionnés en paquet de dix et chaque médecin a le droit, pour cette semaine, à un flacon. Or, un pharmacien va alimenter en doses trois ou quatre médecins, pas davantage. Il faut donc séparer les paquets pour éviter de perdre des vaccins en route. Tout cela prend du temps.

Le patient doit-il aller chercher son vaccin chez le pharmacien ?

C’est plutôt le médecin qui se rend chez le pharmacien auprès de qui il s’est fait connaître comme vaccinateur volontaire pour récupérer les doses. Il les ramène ensuite à son cabinet en les transportant bien droit dans un sachet ou une boîte isotherme. La plupart des confrères vont consacrer une demi-journée de travail jeudi ou vendredi à vacciner les patients qu’ils auront sélectionnés.

«Les médecins ont besoin d’un document à opposer à leurs patients, leur expliquant pourquoi une personne diabétique de 65 à 74 ans n’a droit à rien, mais pourquoi la même entre 50 et 64 ans peut être vaccinée avec l’AstraZeneca»

Un peu plus d’un médecin généraliste sur deux s’est engagé dans la démarche vaccinale. Pourquoi si peu ?

Je dirai au contraire qu’il s’agit là d’un beau succès au regard des handicaps qui sont les nôtres. Le premier est circonstanciel : ce sont les vacances et certains médecins sont en congés. Ils ont aussi des enfants. Tous ne sont pas disponibles.

Ensuite, le vaccin d’AstraZeneca a souffert d’une mauvaise réputation auprès des médecins avant que la science ne démontre une efficacité de 80 %, soit bien plus que le vaccin contre la grippe. Cette petite musique a pu avoir un effet dissuasif.

Autre souci : les effets indésirables. On sait maintenant que ce type de syndromes grippaux, pas dramatiques mais inconfortables, sont plus fréquents chez les personnes les plus jeunes. Les médecins vont pouvoir informer leurs patients sur ce point.

La vaccination est conditionnée à un dispositif de priorisation des patients avec sept profils et 16 sous-profils. Est-ce que les Français s’y retrouvent ?

En l’état, la stratégie de vaccination est illisible pour les patients. Il ne se passe pas une réunion au ministère de la Santé sans que je réclame une clarification. Les médecins ont besoin d’un document à opposer à leurs patients, leur expliquant pourquoi une personne diabétique de 65 à 74 ans n’a droit à rien mais pourquoi la même entre 50 et 65 ans peut être vaccinée avec l’AstraZeneca. Cette création d’exceptions entre différentes tranches d’âge crée des tensions dans les centres de santé et des conflits entre médecins et patients. Certains font des pieds et des mains pour se faire vacciner et ont recours au système D bien français pour arriver à leurs fins.

 

Le professeur Alain Fischer a laissé entendre que le prochain vaccin du laboratoire Janssen pourrait convenir aux 65-74 ans. Est-ce une bonne idée ?

Je n’ai pas assez d’informations pour répondre par oui ou par non. Une chose est sûre : c’est plus facile pour un médecin généraliste de s’organiser avec un vaccin monodose que multidose, de le conserver dans son frigo et de vacciner au fil de l’eau. Nous voyons 100 patients par semaine, on peut sans problème en piquer la moitié. Sans contrainte, notre puissance de vaccination peut monter à plus de deux millions de Français piqués par semaine. Aujourd’hui, notre cible vaccinale est très étroite et les doses arrivent au compte-gouttes (10 doses cette semaine par médecin volontaire, puis 20 à 30 hebdomadaires ensuite, selon la demande, N.D.L.R.). Sur trois ou quatre semaines, chaque généraliste est en mesure de vacciner entre 40 et 80 personnes. Ça ne va pas assez vite.

2,4 millions de personnes de plus de 75 ans vivent seules, certaines sont très isolées. Comment amener la vaccination à elles ?

Certains de ces patients ne peuvent pas prendre rendez-vous sur Internet. Moi, ce qui me semble le plus simple, ce serait de réserver dans chaque centre de vaccination un quota de doses que les médecins passeraient prendre avant chaque tournée à domicile. Au centre, le généraliste les inscrirait sur un registre puis une fois sur place, entrerait dans le système de traçabilité l’identité du patient et son accord, la réalisation de la consultation, de l’acte vaccinal et le numéro du lot.

« Vacciner ne réclame pas uniquement un médecin pour superviser et une infirmière pour piquer. Il faut gérer les rendez-vous, l’approvisionnement, le retour d’informations aux ARS »

En Meurthe-et-Moselle, des médecins et infirmiers libéraux ont avancé 8 000 euros de leurs poches pour faire tourner leur centre de vaccination. Est-ce un cas isolé ? Les soignants de ville sont-ils suffisamment accompagnés par les agences régionales de santé (ARS) ​?

Je connais des cas similaires et c’est aussi ma situation. Je travaille dans une maison de santé et nous ouvrons un centre la semaine prochaine. Nous n’avons pas les fonds nécessaires. Vacciner ne réclame pas uniquement un médecin pour superviser et une infirmière pour piquer. Il faut gérer les rendez-vous, les agendas, l’approvisionnement, le retour d’informations aux ARS, etc. C’est du temps de travail salarié. Et sincèrement, nous n’avons pas, sur le terrain, les moyens de travailler correctement. Les médecins retraités sont rémunérés sous forme de vacation, je ne vois pas pourquoi les gestionnaires de centre ne seraient pas eux aussi payés pour leur contribution à l’effort vaccinal.

Les pharmaciens pourront prendre part à la stratégie vaccinale en mars, a annoncé le ministre de la Santé Olivier Véran. Cette idée ne plaît pas à tous les médecins, loin de là. Qu’en pense MG France ?

Tant que les vaccins ne sont pas en nombre suffisant, tant qu’il reste des patients vulnérables à repérer et à vacciner en priorité, c’est logique de ne pas multiplier le nombre de vaccinateurs. Cela n’apporte rien et entraîne de la confusion.

Je ne suis pas sûr que les pharmaciens aient le temps, l’espace et la logistique nécessaires. Quand la vaccination sera accessible à l’ensemble de la population de plus de 18 ans et que les doses suivront, nous en reparlerons. Quand le moment sera venu, MG France ne s’opposera pas à la vaccination en pharmacie. Mais nous n’en sommes pas là.

Diplomatie -Pour des sanctions significatives et ciblées contre la Russie

Diplomatie- Pour des sanctions significatives et ciblées contre la Russie

 

Dans une tribune au « Monde », Mikhaïl Khodorkovski

,l’ancien prisonnier politique et homme d’affaires, fondateur du mouvement Russie ouverte, appelle les Européens et, en premier lieu, la France, à frapper directement les responsables russes qui pillent le pays et violent les droits humains.

 

Dans un tweet en russe, Emmanuel Macron a dénoncé l’arrestation et la condamnation d’Alexeï Navalny. Par la voix du secrétaire d’Etat aux affaires européennes, les autorités françaises se sont en outre publiquement prononcées contre la mise en service du gazoduc Nord Stream 2, projet voulu par le Kremlin, comme un outil supplémentaire de pression économique sur l’Ukraine. C’est un signal clair au chef du régime criminel qui s’est emparé de la Russie.

La position de l’Elysée n’a pas toujours été aussi limpide. Nous nous souvenons de nombreuses tentatives de Paris pour mener un dialogue avec le régime de Poutine, comme s’il s’agissait du gouvernement démocratique d’un Etat de droit. Or, la Russie n’est plus un Etat de droit. Si certains avaient encore quelques doutes sur le sujet, les derniers événements autour d’Alexeï Navalny les ont, je l’espère, enfin dissipés.

Il n’est pas acceptable, que le dirigeant d’un Etat qui se prétend de droit permette à ses fonctionnaires d’empoisonner puis d’envoyer en prison un opposant politique pour le simple fait de rentrer dans son pays, comme ce fut le cas avec Alexeï Navalny. Il n’est pas acceptable d’abandonner l’enquête sur le meurtre d’un opposant comme Boris Nemtsov. Il n’est pas non plus acceptable qu’il puisse ordonner d’utiliser des armes chimiques redoutablement létales contre des opposants réfugiés au Royaume-Uni comme Alexandre Litvinenko ou Sergueï Skripal, quand bien même il les considérerait comme des « traîtres ».

 

Il y a certes la nécessité de négocier avec le Kremlin car il dispose toujours d’un important arsenal nucléaire. Cela ne doit pas nous aveugler sur la situation réelle en Russie dont les dirigeants pillent les caisses, investissant en Occident l’argent ainsi volé au peuple russe. Les divers mécanismes européens de lutte contre la corruption et le blanchiment d’argent par le crime organisé ne sont pas efficaces dans une situation où le pays de provenance des fonds est lui-même contrôlé par le crime organisé.

L’histoire montre que la Russie fait partie de la civilisation européenne et de ce que nous appelons aujourd’hui le monde euro-atlantique. Ce qui se passait en Europe de l’Ouest a inévitablement eu des répercussions en Russie et réciproquement. L’interpénétration des mondes russe et occidental est totale, et ce depuis bien longtemps.

Soit on respecte la morale, soit non. Il est certes possible de rester les bras croisés. Il pourrait même être tentant de profiter de la corruption régnant au Kremlin. Nous pouvons déjà voir des hommes ou des femmes politiques français qui poursuivent l’objectif de s’installer un jour à l’Elysée tendre la main pour quémander les deniers de Moscou. Mais cela ne restera pas en vase clos. Si une maison est infestée de rats, sans aucun doute, celle du voisin le sera aussi.

Politique- Un vote anticipé à l’américaine, pour quoi faire ?

Politique -Un vote anticipé à l’américaine, pour quoi faire ?

 

 

Il est clair que la proposition soudaine du gouvernement d’envisager le vote anticipé pose de nombreuses questions quant à ses objectifs et ses conséquences. En fait,  il s’agirait d’une copie du modèle américain qui ne constitue pas en soi le modèle démocratique idéal si l’on tient compte des milliards qui sont nécessaires aux futurs candidats américains pour exister politiquement (1,3 milliards pour Trump et autant pour Biden à comparer aux 15 millions « officiels » pour la campagne de Macron. ).

 

Cette proposition subite du gouvernement témoigne d’une certaine fébrilité d’ autant que les élections départementales et régionales devraient confirmer la débâcle de la république en marche. Sur le plan politique , on voit mal en quoi un vote anticipé serait de nature à redynamiser la démocratie. La proposition est d’autant plus curieuse qu’on se refuse pour l’instant au vote électronique qui simplifierait la tâche de tout le monde, surtout de nombre d’abstentionnistes.

 

Le problème du vote anticipé pose la question calendaire. À partir de combien de jours avant le scrutin officiel : 15 jours, un mois, deux mois. En outre, pourraient parallèlement se développer des sondages plus ou moins officiels rendant compte des résultats de ces votes anticipés qui fausseraient alors l’environnement électoral. Par ailleurs, des événements majeurs peuvent se produire entre la date du vote par anticipation et la date officielle. Une situation qui pourrait alors changer la donne quand on sait que les élections peuvent se jouer à quelques pour cent.

 

De toute manière sur le plan du droit cette proposition serait considérée comme certainement anticonstitutionnelle.

 

Jean-Philippe Derosier, interrogé par Franceinfo, « il y a clairement une rupture d’égalité des électeurs face au scrutin » qui en viendrait à déclarer l’insincérité du scrutin.

Le système électoral aux Etats-Unis permet d’illustrer ce risque de rupture d’égalité. Le spécialiste américain de l’éthique politique Dennis F. Thompson a analysé le problème à travers deux articles parus en 2004 et 2008. Selon lui, le simple fait que des électeurs votent avant le jour J, en personne ou par correspondance, diminue la valeur démocratique de l’élection.

Selon Jean-Philippe Derosier, le vote par anticipation « est diffus dans le temps », les électeurs ne sont donc pas « confrontés au même instant électoral, au même instant politique et ne votent pas avec les mêmes éléments d’information ». « Si une partie des Français vote huit jours avant, vous imaginez les fuites sur le sens du vote de nature à porter atteinte à la sincérité du scrutin? C’est lunaire surréaliste et pas souhaitable », résumait mardi Sébastien Jumel.

 

Crise du Sport-La « pandémie » de l’argent dans le football

Crise du Sport-La « pandémie » de l’argent dans le football

Les deux économistes Jérémie Bastien et Jean-François Brocard et le politiste Jean-Michel De Waele se prononcent, dans une tribune au « Monde », pour une régulation du capital dans le football professionnel européen.

Tribune.

 

La conjoncture actuelle marquée par la crise pandémique du Covid-19 révèle au grand jour les limites structurelles du modèle économique du football professionnel européen. Pourtant, nombreux sont ceux qui alertent depuis plusieurs années sur les conditions de durabilité de ce modèle, de plus en plus financiarisé.

En mars 2020, dans certains championnats, en plein cœur de la crise, des baisses de salaire ont été négociées, appliquées, parfois abandonnées, dans le but de contrer les effets de la crise sanitaire. L’équilibre budgétaire des clubs en Europe, déjà hautement instable, a en effet été mis à l’épreuve d’une contraction de leurs revenus sous l’effet des mesures de restrictions instaurées par les autorités publiques nationales afin de gérer la diffusion de l’épidémie.

Les clubs consacrant plus de 60 % de leurs revenus à la masse salariale, activer le levier salarial semblait une évidence pour les dirigeants, cette solution étant discutée à nouveau en France compte tenu des conséquences liées au désengagement de Mediapro. Parmi l’éventail des dispositifs de régulation pouvant être mobilisés, diminuer les salaires des joueurs est la mesure la plus souvent évoquée pour purger le football professionnel de ses maux et le sauver d’une faillite annoncée depuis plusieurs années.

Inscrire le football dans un modèle plus vertueux

Pour légitimer l’adoption d’une telle disposition, ses tenants s’appuient généralement sur l’efficacité supposée du plafonnement de la masse salariale individuelle des clubs, mis en place depuis plusieurs décennies dans certaines ligues majeures nord-américaines. Si la transposition de cet instrument dans le football européen pose des questions d’opérabilité (harmonisation à l’échelle continentale ou encore contrôle des stratégies de contournement), elle soulève également une interrogation quant au partage de la valeur ajoutée dans une industrie de main-d’œuvre dans laquelle le travail représente l’essentiel des facteurs de production.

Par ailleurs, dans les ligues nord-américaines, le plafond salarial n’est qu’un pan d’une régulation plus large extrêmement contraignante visant essentiellement à équilibrer l’allocation du talent entre les clubs. Enfin, toute volonté se donnant pour objectif d’inscrire le football dans un modèle plus vertueux par le biais d’une baisse des salaires se heurte à un obstacle de taille : le pouvoir de marché des grands clubs, lesquels ne sont pas prêts à accepter un plafond qui les contraindrait fortement.

Menus des cantines : la politique dans les assiettes des enfants

Menus  des cantines : la politique dans les assiettes des enfants

 

Officiellement, la décision des élus municipaux de Lyon d’imposer un menu unique sans viande dans les cantines des élèves correspondraient à des impératifs sanitaires. En réalité sans doute, c’est aussi l’occasion pour les écolos de plier devant des exigences religieuses et de satisfaire en même temps des objectifs écologiques

 

 

Julien Bayou, premier secrétaire d’Europe Écologie – Les Verts (EELV), expliquait encore en janvier, au sujet des régionales, que ce fameux échelon local pouvait «être le fer de lance de la transformation écologique» grâce entre autres à «l’alimentation dans les cantines scolaires». Le parti juge en outre que «l’urgence climatique et environnementale impose la nécessité d’engager la France et l’Europe dans la transition alimentaire vers une consommation plus végétale…». Une explication loin des contraintes sanitaires !

 

PAS SÛR CEPENDANT QUE LA MESURE SOIT TRÈS SOCIALE DANS LA MESURE OÙ POUR NOMBRE D’ENFANTS DE MILIEUX MODESTES LE REPAS DE MIDI EST LE PLUS RICHE ET LE PLUS CONSISTANT DE LA JOURNÉE.

 

 MAIS C’EST AUSSI L’OCCASION DE FAIRE PARLER DU MAIRE ÉCOLOGISTE DE LYON QUI VEUT JOUER UN RÔLE DANS LA CAMPAGNE ÉLECTORALE PRESIDENTIELLE.

 

Derrière les objectifs techniques se dissimulent des idéologies. Grégory Doucet -affirme que fluidifier le service sur fond d’épidémie de Covid-19, avec un menu qui « correspond au goût du plus grand nombre » -, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a dénoncé, lui  « politique moraliste et élitiste » qui « exclut les classes populaires ». « Arrêtons de mettre de l’idéologie dans l’assiette de nos enfants ! », a renchéri dimanche le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, Julien Denormandie, qui a saisi le préfet du Rhône à ce sujet. Une façon de jouer l’opposition entre une écologie «pragmatique », que défendraient les macronistes, et une écologie «dogmatique », qui serait portée par les Verts. Les écologistes de Lyon se défendre en considérant que l’ancien maire Gérard Collomb avait pris une mesure identique au moment de la première vague du virus. Peut-être pas une référence politique de grande valeur pour quelqu’un qui sait surtout manifester par un grand immobilisme face aux enjeux politiques et sociétaux à Lyon comme lorsqu’il était ministre de l’intérieur.

L’épargne bientôt taxée ?

L’épargne bientôt taxée ?

 

L’épargne fait de nombreux envieux. Un surplus d’épargne de l’ordre  de 200 milliards qui serait lié à la crise sanitaire mais peut-être autant à des motifs structurels antérieurs au Coronavirus. Il y a d’abord les financiers qui considèrent que cette épargne est encore bien trop rémunérée alors que le rendement est déjà insignifiant si on prend en compte l’inflation réelle l’inflation est  actuellement sur un rythme annuel de 0,6 %.)

 

Les banques en particulier considèrent que cette épargne coûte cher à gérer et demande avec la Banque de France une réduction du taux de rémunération.

 

Le monde économique et  certain de ces lobbys militent  pour que cette épargne jugée et stérile soit orientée vers des investissements productifs avec des mesures d’incitation plus ou moins punitives

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 Et comme d’habitude il y a les fiscalistes, notamment à gauche n’est pas seulement , qui proposent tout simplement de taxer non seulement l’épargne qui figure sur les comptes spécifiques mais aussi les comptes courants. Notons évidemment que la quasi-totalité des sommes qui figurent sur les comptes d’épargne n’appartient pas aux milliardaires mais aux couches moyennes  et que cette épargne a déjà fait l’objet d’un prélèvement fiscal.

 

Cette proposition vise sans doute à conforter encore la première place mondiale de la France en matière de prélèvements obligatoires .

 

Société–La dérive gauchiste de l’enseignement et de la recherche

Société–La dérive gauchiste de l’enseignement et de la recherche

L’enquête sur l’« islamo-gauchisme » à l’université doit être confiée à une instance indépendante du ministère, estime dans le Monde un collectif de 130 universitaires.

Tribune.

 

Le 16 février, la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, Frédérique Vidal, a créé l’événement en alertant sur la présence de l’« islamo-gauchisme » à l’université et en demandant qu’une mission d’évaluation de ce risque soit confiée au CNRS.

Nous nous réjouissons de constater que, certes avec un certain retard, notre ministre ait enfin compris l’existence d’un problème, contrairement à la Conférence des présidents d’université, qui a répondu à cette annonce par un communiqué consternant de corporatisme et de déni du réel – communiqué qui devrait lui ôter le droit de prétendre représenter la « communauté universitaire ». Cependant, nous ne pouvons appuyer la proposition telle qu’elle est présentée par la ministre, et ce pour deux raisons.

La première raison tient au périmètre du problème à régler : en octobre 2020, après le refus de plusieurs organisations et syndicats de qualifier l’assassin de Samuel Paty d’« islamiste », l’actualité pointait clairement l’« islamo-gauchisme » comme l’objet immédiat d’une inquiétude légitime.

Et ceux qui, aujourd’hui, prétendent que ce terme a été créé par la droite ou l’extrême droite et que ce concept ne renvoie à « aucune réalité scientifique » font simplement preuve d’inculture ou de mauvaise foi, puisqu’ils ignorent ou prétendent ignorer qu’il a été forgé, il y a vingt ans déjà, par le politiste et historien des idées Pierre-André Taguieff, directeur de recherche au CNRS, sur la base d’analyses historiques précisément documentées, dont témoigne notamment son livre La Nouvelle Judéophobie (Mille et une nuits, 2002).

Mais aujourd’hui, se focaliser sur ce terme constitue une erreur d’analyse : il y a bel et bien un problème dans l’enceinte universitaire, mais ce n’est pas tant celui de l’« islamo-gauchisme » que celui, plus généralement, du dévoiement militant de l’enseignement et de la recherche. Car se développent de façon inquiétante pléthore de cours, articles, séminaires, colloques qui ne sont que du militantisme déguisé en pseudo-science à coups de théories fumeuses (« racisme d’Etat »), de néologismes tape-à-l’œil (« blanchité ») et de grandes opérations de découverte de la Lune, présentant par exemple comme de lumineuses avancées scientifiques l’idée que nos catégories mentales seraient « socialement construites » (mais qu’est-ce qui ne l’est pas dans l’expérience humaine ?) ou que, « intersectionnalité » oblige, être une femme de couleur expose à être moins avantagée socialement qu’être un homme blanc… Quelle que soit la légitimité des causes politiques ainsi défendues, l’indignation ne peut tenir lieu de pensée, ni le slogan d’argumentation raisonnée.

Politique : le vaccin, nouvelle arme diplomatique de la Chine

Politique : le vaccin,  nouvelle arme diplomatique de la Chine 

Un article du Wall Street Journal évoque la nouvelle arme diplomatique de la Chine avec sa diffusion massive de vaccins notamment dans les pays pauvres.

Un vaste terminal de fret récemment ouvert à l’aéroport d’Addis-Abeba (Ethiopie) est au cœur du réseau d’approvisionnement tentaculaire mis en place par la Chine pour accélérer la livraison de ses vaccins contre le coronavirus – et accroître dans le même temps son influence dans les pays en développement.

A l’une des extrémités du terminal se trouve une chambre froide de la taille d’un terrain de football destinée à accueillir les flacons de vaccins fabriqués par les laboratoires pharmaceutiques publics chinois. A l’autre extrémité, une salle de contrôle remplie d’écrans d’ordinateurs héberge des techniciens chinois et éthiopiens qui ont pour mission de surveiller la température de chaque lot de vaccins.

Cette semaine, plus d’un million de doses de nouveaux vaccins chinois contre la Covid-19 passeront par le terminal, ont expliqué des responsables d’Ethiopian Airlines. Des milliers de doses y ont déjà transité, ont précisé ces sources ainsi que des responsables du gouvernement. D’autres cargaisons de vaccins sont attendues dans le cadre d’un partenariat entre le géant chinois des technologies, Alibaba Group Holding, et la compagnie aérienne éthiopienne publique, ont affirmé des responsables de celle-ci.

Le ministère chinois des Affaires étrangères a indiqué dans un communiqué que la Chine s’employait à fournir des vaccins à plus de 60 pays, et que 20 d’entre eux les utilisaient déjà. Il a précisé qu’en Afrique, la Chine avait envoyé des doses en Guinée équatoriale, au Zimbabwe et en Sierra Leone, et que seize autres pays devraient suivre

L’enjeu pour la Chine relève du « soft power » : il s’agit de s’assurer les bonnes grâces des responsables politiques des pays en développement qui ont besoin de vaccins à bas coût, et de jouir du prestige d’avoir été le pays capable de s’ériger en gardien de la santé publique mondiale.

Depuis des mois, le gouvernement chinois ainsi que les entreprises publiques et privées jettent les bases d’une offensive vaccinale allant de l’Afrique au Moyen-Orient, en passant par l’Amérique latine. Tous ces acteurs ont mis en place une chaîne d’approvisionnement permettant le contrôle de la température des vaccins depuis les sites de fabrication jusqu’à leur distribution – et de prolonger par la même occasion la « route de la soie sanitaire », selon l’appellation utilisée par Pékin.

« La Chine a là une réelle opportunité gagnant-gagnant si elle s’y prend bien », estime Ray Yip, expert en santé publique et ancien directeur de l’antenne chinoise de la fondation de Bill et Melinda Gates. A l’heure où les Etats-Unis et l’Europe se concentrent sur leurs propres populations, la Chine peut se présenter comme un « chevalier blanc », observe-t-il.

L’administration Trump avait accordé la priorité à la constitution de stocks de vaccins pour un usage national, refusant de participer à l’initiative multilatérale Covax, soutenue par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), et visant à fournir suffisamment de doses pour vacciner 20 % de la population des pays en développement d’ici à la fin 2021. L’équipe Biden a annoncé une contribution de 4 milliards de dollars en faveur de Covax, la moitié de la somme devant être déboursée immédiatement.

Dès le mois de juin, le président Xi Jinping avait affirmé que l’Afrique bénéficierait des vaccins chinois. Son ministre des Affaires étrangères, Wang Yi, qui s’est rendu dans cinq pays africains en janvier, avait déclaré à l’occasion du Nouvel An que la distribution de vaccins en Afrique constituait une priorité pour Pékin cette année.

Le ministère chinois des Affaires étrangères a indiqué dans un communiqué que la Chine s’employait à fournir des vaccins à plus de 60 pays, et que 20 d’entre eux les utilisaient déjà. Il a précisé qu’en Afrique, la Chine avait envoyé des doses en Guinée équatoriale, au Zimbabwe et en Sierra Leone, et que seize autres pays devraient suivre.

L’Afrique compte certains des endroits du monde les plus difficiles à desservir, nombre de pays ne disposant pas des infrastructures adéquates pour prendre livraison des vaccins et les transporter. Les deux vaccins à ARN messager développés par des entreprises occidentales et en cours d’utilisation, dont des études ont montré qu’ils étaient efficaces à plus de 90 %, nécessitent d’être stockés à des températures extrêmement basses. Selon de nouvelles recherches publiées ce mois-ci, l’un des deux, commercialisé par Pfizer et BioNTech, pourrait être conservé dans des congélateurs ordinaires plutôt que dans des « super-congélateurs ».

Trois vaccins mis au point en Chine, respectivement par Sinopharm, Sinovac Biotech et CanSino Biologics, et fondé sur des méthodes de fabrication plus classiques, peuvent être stockés dans des systèmes de réfrigération conventionnels et sont donc plus faciles à acheminer dans les pays en développement.

D’après les essais cliniques, l’efficacité des vaccins chinois est comprise entre 50,4 % et 86 % – 50 % environ au-dessus du seuil jugé nécessaire par l’OMS pour assurer une protection de la population. Néanmoins, les fabricants chinois ont communiqué peu de données quant à la manière dont leurs chercheurs ont évalué l’efficacité des vaccins. De nombreux experts en santé publique s’interrogent sur les données chinoises et ont lancé des mises en garde contre une utilisation trop précoce, notamment chez les populations âgées.

L’an dernier, les essais de Sinovac au Brésil ont été suspendus, avant d’être repris, après l’annonce selon laquelle un participant s’était suicidé. Depuis lors, aucun cas grave d’effet secondaire du vaccin n’a été rapporté.

Une porte-parole de CanSino n’a pas souhaité apporter de commentaire. Sinovac et Sinopharm n’ont pas répondu à une demande de commentaire. Le président de Sinopharm a affirmé dans un entretien à un journal du Parti communiste chinois qu’aucun effet secondaire grave n’avait été observé chez les patients vaccinés.

Diplomatie vaccinale

Selon certains analystes politiques, la Chine pourrait avoir fait des promesses difficiles à tenir dans un domaine où elle manque d’expérience. La survenue d’un problème sur un vaccin pourrait avoir un impact démesuré sur sa réputation. De son côté, Pékin n’a pour l’instant vacciné que 3 % des 1,4 milliard d’habitants que compte le pays, et les analystes affirment que les fabricants chinois atteignent leurs limites en termes de production.

En outre, la diplomatie vaccinale n’est pas une garantie de succès pour Pékin qui, en matière d’affaires étrangères, recourt aujourd’hui à des « loups combattants », des diplomates qui s’expriment sur les réseaux sociaux en attaquant leurs adversaires, petits et grands. Pour bien des capitales, Pékin gâche ainsi les résultats des initiatives lancées au début de la pandémie, lorsqu’elle cherchait à redorer son blason en distribuant des masques et d’autres équipements de protection personnelle.

Les premières livraisons de vaccins et les engagements pris par la Chine témoignent des relations que Pékin a nouées à travers le monde, notamment dans les pays concernés par sa nouvelle Route de la soie, un projet d’infrastructures qui se chiffre en milliers de milliards de dollars, et d’autres investissements allant de centrales hydrauliques à l’extraction minière

Mais « ceux qui bénéficient du vaccin chinois auront une autre image de la Chine », affirme Peng Nian, chercheur au National Institute for South China Sea Studies, un think tank chinois soutenu par l’Etat. « Ce type d’objectif est difficile à atteindre au travers de grands projets de construction, ou d’accords bilatéraux », souligne le chercheur.

Les premières livraisons de vaccins et les engagements pris par la Chine témoignent des relations que Pékin a nouées à travers le monde, notamment dans les pays concernés par sa nouvelle Route de la soie, un projet d’infrastructures qui se chiffre en milliers de milliards de dollars, et d’autres investissements allant de centrales hydrauliques à l’extraction minière. Les pays bénéficiant des vaccins chinois ont exprimé leur soutien aux intérêts de la Chine dans le monde.

Plus d’une douzaine de pays ont approuvé l’utilisation de ces vaccins et certains responsables européens ont indiqué qu’ils étaient prêts à l’envisager. Des doses ont notamment été livrées au Maroc, en Turquie et en Egypte. Parmi les chefs d’Etat ou de gouvernement s’étant fait injecter en public l’un des vaccins chinois figurent l’émir de Dubaï, Mohammed bin Rashid al Maktoum, le président indonésien, Joko Widodo, ou encore le président turc, Recep Tayyip Erdogan.

Les fabricants de vaccins chinois ont signé des contrats prévoyant la fourniture de plus de 500 millions de doses à l’étranger, selon la société de recherche Gavekal Dragonomics. L’Indonésie arrive en première place, avec 125 millions de doses du vaccin Sinovac, selon Gavekal Dragonomics.

Les Etats-Unis de leur côté ont commandé 600 millions de doses des vaccins Pfizer et Moderna, et ont signé des contrats avec d’autres laboratoires dont les vaccins doivent encore être autorisés.

Le 7 janvier, les Seychelles ont commencé à vacciner leurs résidents à l’aide de 50 000 doses du laboratoire Sinopharm données par les Emirats arabes unis, a indiqué le ministère de la Santé – une quantité suffisante pour vacciner la moitié de la population de cette nation de l’Océan indien stratégiquement positionnée, où Pékin cherche depuis des années à déjouer les efforts de l’Inde pour y établir une base militaire. Le 15 février, le Zimbabwe a reçu un don de 200 000 doses du vaccin Sinopharm de la part de la Chine, selon un tweet publié par le ministère de la santé. Le Sénégal avait lui aussi reçu 200 000 doses début février, selon un communiqué en ligne du ministère sénégalais de la Santé.

Chaîne du froid

Les premiers vaccins chinois transitant par le terminal de fret à Addis-Abeba étaient notamment adressés à l’Ouganda, ont indiqué des responsables éthiopiens et ougandais. Quelque 70 tonnes de vaccins Sinovac et Sinopharm sont arrivées à l’aéroport d’Entebbe la dernière semaine de décembre et étaient destinées aux travailleurs d’une zone industrielle du nord de Kampala, ainsi qu’à certains hauts responsables ougandais, selon des sources gouvernementales, des médecins et une note interne au ministère ougandais de la Santé que le Wall Street Journal a pu consulter.

A Kampala, sur le site de SinoAfrica Medicines & Health, filiale du conglomérat public chinois Northern International Group, des gardes de sécurité privés munis de scanner pour contrôler la température surveillent un entrepôt récemment reconverti, en compagnie d’agents de police armés.

Derrière une clôture de 3 mètres de haut, SinoAfrica stocke les vaccins chinois dans des bâtiments maintenus à la température requise avant leur distribution en Ouganda et à travers l’Afrique orientale. Des camions de livraison frigorifiques attendent d’être chargés. Dans les prochains jours, ils commenceront à distribuer les vaccins à l’intérieur et en dehors de la capitale.

L’Ethiopie est un pilier de la chaîne du froid chinoise en Afrique. En décembre, des responsables chinois et éthiopiens ont lancé les travaux de construction du siège des centres africains de contrôle et de prévention des maladies à Addis-Abeba, un bâtiment de 90 000 mètres carrés largement financé par la Chine et construit par des entreprises chinoises.

La Chine avait pu tester sa chaîne du froid en Éthiopie au début de la pandémie. Dans le cadre d’un accord conclu l’année dernière entre le premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, et le fondateur d’Alibaba, Jack Ma, Ethiopian Airlines avait distribué plus de 14 millions de masques chirurgicaux, gants et autres articles de protection personnelle fabriqués en Chine et donnés aux pays africains par les fondations de Jack Ma et d’Alibaba.

Ethiopian Airlines avait travaillé avec la division logistique d’Alibaba pour livrer à l’aide de ses avions un premier lot de matériels chinois à 52 des 54 pays d’Afrique en sept jours seulement, selon la compagnie.

Dans des pays à court d’argent comme le Zimbabwe, le Nigeria et le Soudan, où le personnel médical en première ligne travaille souvent pendant des mois sans être payé, les dons de M. Ma ont été accueillis avec reconnaissance. Des ministres de divers gouvernements africains étaient présents sur le tarmac pour assister au déchargement des équipements de protection. La télévision chinoise d’Etat avait diffusé une vidéo montrant le premier avion d’Ethiopian Airlines décollant de l’aéroport de Canton et communiquant avec le personnel de la tour de contrôle. « Merci à la Chine », déclarait le pilote. Et le contrôleur aérien répondait : « Longue vie à l’amitié sino-africaine ! »

La presse internationale avait salué l’initiative de M. Ma et de Pékin – alors que la Chine s’était vu reprocher pendant des semaines d’être à l’origine de la pandémie. Le partenariat s’étant révélé un succès, M. Ahmed a ensuite encouragé Ethiopian Airlines à approfondir ses relations avec les entreprises chinoises. La compagnie aérienne a ainsi réorienté son activité de transport de passagers, en perte de vitesse, en faveur du fret et de la logistique.

Début décembre, elle s’est associée avec Alibaba dans le transport de vaccins en vue d’effectuer des livraisons bihebdomadaires dans les pays d’Afrique et d’autres régions du monde. Une porte-parole d’Alibaba a précisé que l’entreprise avait procédé à un vol d’essai et était en pourparlers avec des « acteurs clés » pour assurer le bon déroulement des vols.

« Le vaccin est désormais la priorité de notre entreprise, a déclaré Fitsum Abady, responsable de la logistique chez Ethiopian Airlines. C’est la mission d’une vie. »

Selon des spécialistes de la logistique et des analystes, les deux entreprises feront probablement face à des difficultés auxquelles leur expérience passée ne les a pas préparées. Les conditions de transport de vaccins dépassent la chaîne du froid habituelle, soulignent-ils. En outre, la division logistique d’Alibaba sert d’intermédiaire entre les clients et les fournisseurs de service tiers, ce qui l’expose à des risques si elle peine à suivre l’intégralité du processus de livraison, ajoutent-ils.

Parallèlement, l’empire de M. Ma fait l’objet de pressions de la part des autorités chinoises depuis que l’homme d’affaires a prononcé un discours dans lequel il critiquait les autorités réglementaires chinoises, ce qui a conduit Xi Jinping à annuler l’introduction en Bourse de l’entreprise de technologie financière de M. Ma, Ant Group. Celle-ci a indiqué qu’elle respectait les exigences officielles et qu’elle était en train de passer en revue ses activités.

Le projet de distribution de vaccins suit cependant son cours. Les lots seront vérifiés dans le nouveau centre de suivi du terminal aéroportuaire, les boîtes de vaccins intégrant des capteurs de fabrication chinoise qui envoient en continu des informations concernant leur température. Le responsable de la logistique, Yibeltal Mariyam, indique que de nouvelles commandes arrivent en provenance de pays comme le Kenya et l’Afrique du Sud.

« Le déploiement des vaccins à travers l’Afrique ne prendra pas six mois mais plusieurs années – et peut-être même plus », estime Bisrat Mariyam, qui dirige l’équipe d’Ethiopian Airlines responsable des produits pharmaceutiques.

Nicholas Bariyo à Kampala et Raffaele Huang à Pékin ont contribué à cet article

(Traduit à partir de la version originale en anglais par Anne Montanaro)

 

Finances –Tendance à la hausse des taux obligataires

Finances –Tendance à la hausse des taux obligataires

 

Inévitablement certaines hausses à la production mais aussi à la consommation contaminent la sphère financière notamment aux États-Unis. Ainsi certains taux obligataires ont atteint presque 1,40 % outre-Atlantique. À cela s’ajoute la peur de voir la reprise économique s’emballer un peu vite. D’où des anticipations d’inflation qui se répercutent sur les taux obligataires américains et qui forcément vont toucher aussi d’autres zones. Jusque-là nombres d’experts ont évacué d’un revers de main les perspectives d’une reprise de forte inflation considérant que les banques centrales continueraient d’inonder le marché de liquidités. Le problème est cependant que l’inflation repose aussi sur l’évolution des coûts et des prix de l’économie réelle et sur la confiance dans le système monétaire.

 

En nette progression depuis plus d’une semaine, le taux américain à dix ans, référence sur le marché, est monté lundi jusqu’à 1,39%, son plus haut depuis un an, entraînant dans son sillage le taux allemand jusqu’à -0,28%, un niveau inédit depuis juin dernier, et rapprochant le taux français de la barre symbolique de 0%, avant que la situation ne s’apaise un peu mardi.

 Plus que la progression des rendements obligataires elle-même, conséquence des réajustements qu’opère le marché dans ses anticipations d’inflation, c’est sa rapidité qui inquiète.

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