Archive pour le Tag 'Immigration'

Sondage Immigration :72 % des Français mécontents

Sondage
Immigration :72 % des Français mécontents


D’après un sondage Odoxa Backbone consulting, réalisé pour Le Figaro, 72% des citoyens s ont mécontents de la gestion de la question de l’immigration, soit neuf points de plus qu’en 2018.

Dans le contexte actuel, la politique migratoire d’Emmanuel Macron est observée avec sévérité mais pas forcément pour les mêmes raisons. Sept Français sur dix ont ainsi une mauvaise opinion de l’action menée, et chacun y va de sa critique. Pour la gauche, c’est un manque de générosité. Pour la droite, c’est un laxisme démesuré.

Dans le contexte de l’affaire du navire Ocean Viking, les mesures du projet de loi immigration sont particulièrement attendues. Certaines d’entre elles, comme le durcissement des mesures d’expulsion des étrangers en situation irrégulière, sont même largement approuvées (85%). C’est aussi le cas de l’amélioration de l’insertion professionnelle des travailleurs étrangers, qui convainc 66% des sondés. Enfin pour huit Français sur dix, il convient d’inscrire les étrangers menacés d’expulsion au fichier des personnes recherchées, pour rendre les obligations de quitter le territoire français (OQTF) plus efficaces. Un débat tragiquement relancé au mois d’octobre, après le meurtre de la petite Lola par une étrangère en situation irrégulière.

Immigration et OCEAN VIKING: Une hypocrisie générale

Immigration et OCEAN VIKING: Une hypocrisie générale

La polémique engagée notamment entre la France et l’Italie concernant l’accueil des immigrés du bateau Ocean viking révèle une hypocrisie générale.

D’abord l’hypocrisie de l’Italie qui refuse d’appliquer la doctrine européenne et l’accueil d’un bateau pourtant de dans ses eaux territoriales. Pour autant, on comprend que l’Italie se fatigue d’être le principal réceptacle d’une immigration européenne. Et de ce point de vue, l’aide de l’Union européenne n’a pas été à la hauteur vis-à-vis de l’Italie. Mais le gouvernement d’extrême droite récemment au pouvoir a saisi l’occasion pour prouver une illusoire fermeté (La coalition de Georgia Meloni comprend notamment la Ligue de Matteo Salvini, parti principalement construit sur une rhétorique anti-migrants)

Pour des motifs politiques, la France a hésité plusieurs jours à accueillir ce bateau et fait semblant d’afficher une fermeté vis-à-vis de sa politique migratoire. Finalement pour des questions humanitaires compréhensibles le bateau a forcément du être accueilli dans un port français.

Pour réguler l’immigration sauvage il faudrait évidemment une collaboration avec les pays d’origine des immigrés. Mais ces pays refusent de gérer cette question y compris en s’opposant par exemple aux immigrés objets d’obligations de retour (OQTF). L’Europe comme la France ne veulent pas exercer de trop fortes pressions sur ces pays pour ne pas détériorer leurs relations diplomatiques et leurs intérêts économiques dans ces pays.

Plus fondamentalement, la question de l’immigration pose aussi le problème des conséquences des anciennes colonisations, des conflits dans certains pays et des déficits démographiques en Europe.

D’une manière ou d’une autre l’immigration va continuer y compris de manière illégale surtout pour des motifs démographiques aussi parce que nombre d’Européens et en France en particulier refusent d’effectuer certaines tâches ingrates que seules des personnes d’origine étrangère acceptent d’effectuer.

mmigration-Accueil de l’OCEAN VIKING:Une hypocrisie générale

Immigration-Accueil de l’OCEAN VIKING:Une hypocrisie générale

La polémique engagée notamment entre la France et l’Italie concernant l’accueil des immigrés du bateau Ocean viking révèle une hypocrisie générale. D’abord l’hypocrisie de l’Italie qui refuse d’appliquer la doctrine européenne et l’accueil d’un bateau pourtant de dans ses eaux territoriales. Pour autant, on comprend que l’Italie se fatigue d’être le principal réceptacle d’une immigration européenne. Et de ce point de vue l’aide de l’union européenne n’a pas été à la hauteur vis-à-vis de l’Italie. Mais le gouvernement d’extrême droite récemment au pouvoir a saisi l’occasion pour prouver une illusoire fermeté (La coalition de Georgia Meloni comprend notamment la Ligue de Matteo Salvini, parti principalement construit sur une rhétorique anti-migrants)

Pour des motifs politiques, la France a hésité plusieurs jours à accueillir ce bateau et fait semblant d’afficher une fermeté vis-à-vis de sa politique migratoire. Finalement pour des questions humanitaires compréhensibles le bateau a forcément du être accueilli dans un port français.

Pour réguler l’immigration sauvage il faudrait évidemment une collaboration avec les pays d’origine des immigrés. Mais ces pays refusent de gérer cette question y compris en s’opposant par exemple aux immigrés objets d’obligations de retour (OQTF). L’Europe comme la France ne veulent pas exercer de trop fortes pressions sur ces pays pour ne pas détériorer leurs relations diplomatiques et leurs intérêts économiques dans ces pays.

Plus fondamentalement, la question de l’immigration pose aussi le problème des conséquences des anciennes colonisations, des conflits dans certains pays et des déficits démographiques en Europe.

D’une manière ou d’une autre l’immigration va continuer y compris de manière illégale surtout pour des motifs démographiques aussi parce que nombre d’Européens et en France en particulier refusent d’effectuer certaines tâches ingrates que seules des personnes d’origine étrangère acceptent d’effectuer.

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Immigration : régularisation dans les métiers métiers qui connaissent une crise de manœuvre

Immigration : régularisation dans les métiers métiers qui connaissent une crise de manœuvre


Le ministre de l’intérieur souhaite opérer une régularisation administrative pour les immigrés en situation irrégulière qui travaillent dans les métiers qui connaissent actuellement une crise de recrutement.

Une proposition qui évidemment fait réagir la droite et l’extrême droite. En réalité une proposition qui vise aussi à rééquilibrer le durcissement des conditions d’immigration.

Le problème, c’est que dans la réalité dans de nombreux métiers, les tâches sont de plus en plus effectuée par des immigrés y compris en situation irrégulière. C’est le cas notamment dans la restauration, dans la manutention, dans le nettoyage et pour les récoltes agricoles. Mais l’immigration montre aussi en gamme dans d’autres métiers.Exemple à l’hôpital où une majorité de médecins sont d’origine étrangère.

Le phénomène est irréversible compte tenu de l’évolution de la démographie aussi peut-être et surtout de nombre de Français refusant d’assurer les tâches les plus ingrates; par exemple encore le travail d’assistante de vie dans les établissements spécialisés ou à domicile.

La question qui se pose est de savoir si cela ne va pas aussi drainer des populations moins intégrées qui n’assimilent pas ou refusent d’assimiler les valeurs républicaines et les lois.

Le ministre de l’Intérieur a expliqué sur BFMTV vouloir « mettre fin à une hypocrisie » en accordant des titres de séjours à des travailleurs irréguliers se trouvant dans des secteurs qui peinent à recruter.

Gérald Darmanin, qui plaide pour « une immigration plus qualitative », assure que « ce n’est pas du tout une régularisation massive ». »Si le métier n’est plus en tension, la personne devra partir », a encore ajouté Gérald Darmanin sur BFMTV.

Le ministre de l’Intérieur et son collègue au Travail Olivier Dussopt ont fait part, dans un entretien accordé au Monde, de leur souhait de créer ce titre de séjour spécifique pour les travailleurs irréguliers dans un secteur en manque de main-d’œuvre.

Immigration: Origines politiques et criminelles (Premier ministre du Kurdistan irakien)

Immigration: Origines politiques et criminelles (Premier ministre du Kurdistan irakien)

 

Premier ministre du Kurdistan irakien, Masrour Barzani attribue, dans une tribune au « Monde », la responsabilité de la tragédie des 27 personnes noyées dans la Manche à la complicité de dirigeants politiques avec des réseaux de trafiquants et incrimine « des groupes comme le PKK ».

 

Tribune.

 

 A travers les âges, les Kurdes ont été un peuple de migrants. De chaque point de nos terres, nos filles et nos fils ont fui la guerre et la persécution, la peste – et même le génocide. Les Kurdes n’ont jamais été hésitants ni aveugles devant les épreuves.

Au cours du mois dernier, la fuite de migrants kurdes vers l’Europe et les situations désespérées auxquelles ils ont été confrontés dans les forêts gelées de Biélorussie et sur les rives de la Manche ont été horribles. Ces derniers jours, la tragédie de la Manche nous a bouleversés. La mort de 27 personnes – en majorité originaires de la région du Kurdistan d’Irak – noyées dans des eaux glaciales n’aurait jamais dû se produire.

Nous avons beaucoup d’informations sur le parcours de nombreuses victimes, et nous sommes en train d’en apprendre davantage. Mais ce que je peux dire à ce stade, c’est que ceux qui sont morts ont été trompés et trahis. Ils ont été des pions dans un jeu de pouvoir politique, dont les architectes ne prêtent aucune attention à leurs souffrances et aucune valeur à leur vie.

Nous attendons des réponses de nos amis Britanniques pour savoir si le navire qui a coulé se trouvait dans leurs eaux territoriales lorsque les premiers appels de détresse ont été lancés. Nous espérons également une coopération complète de nos partenaires en France. Cela ne doit plus jamais se reproduire.

Les réseaux de passeurs à l’origine de cette atrocité visent à inonder la zone euro de migrants afin de faire pression sur les dirigeants politiques dans un conflit entre la Biélorussie et Bruxelles. Ils ont saisi l’occasion d’utiliser notre peuple et de prendre certains de ses membres en otages, dans une pantomime cynique à peine déguisée, restant indifférents à l’humanité de ceux qu’ils ont induits en erreur.

Les origines de cette crise sont politiques et criminelles

Nous avons pris des mesures fermes pour empêcher les nôtres de s’embarquer dans des voyages facilités par des dirigeants politiques en complicité avec des trafiquants d’êtres humains et des gangs criminels. Les agents de voyages qui ont aidé à la migration ont été arrêtés et seront poursuivis. L’octroi automatique des visas a été stoppé, et nous aiderons tous ceux qui voudront retourner au Kurdistan irakien. Jusqu’à présent, près de 2 000 de nos citoyens sont revenus, beaucoup parmi eux portant le message que ce qui leur avait été vendu comme une promesse de vie meilleure était plutôt un piège mortel – et que personne ne devrait essayer de les suivre.

Immigration : sortir du piège Biélorusse

Immigration : sortir du piège Biélorusse

L’ex-directeur de l’ l’Office français de protection des réfugiés et apatrides, Pascal Brice,l’ancien député européen Daniel Cohn-Bendit et le réalisateur Romain Goupil prônent la fermeté à l’égard du régime biélorusse et exigent un accueil digne et maîtrisé des réfugiés, pour des raisons humanitaires et économiques.

 

Tribune.

Quelques milliers d’hommes, de femmes et d’enfants sont pris au piège du froid et de la faim à la frontière entre la Biélorussie et la Pologne. Cette situation résulte du cynisme sans limite du régime biélorusse, qui organise l’arrivée de ces migrants aux frontières orientales de l’Union européenne (UE) pour les jeter dans une impasse mortelle accentuée par l’intransigeance inhumaine du gouvernement polonais. Quant à la Russie, elle est soit complice directe de cette manœuvre, soit trop heureuse de tenter de se présenter en honnête courtier, alors que la dictature biélorusse lui doit tout pour sa survie et que la déstabilisation de l’Europe reste son objectif.

Nous devons venir, sans hésitation et immédiatement, en aide aux personnes qui peuvent mourir de froid à tout moment à la frontière de l’Europe, à notre frontière, s’ajoutant à une liste déjà longue de victimes. Il n’est pas envisageable que l’Union européenne se transforme en financeur de barbelés et de patrouilles pour repousser des êtres humains en danger de mort à ses confins. L’Union européenne et ses Etats membres doivent mettre à la disposition de la Pologne tout le soutien financier et opérationnel nécessaire à la mise en place d’un traitement humanitaire des migrants et à l’examen de leur situation avant leur accueil en Europe conformément au droit européen. C’est à la France et à l’Allemagne d’organiser une coalition des Etats prêts à être à la hauteur des droits fondamentaux de l’UE.

En même temps, les Européens doivent poursuivre le déploiement de l’ensemble des sanctions, renforcées pour instaurer un blocus contre le régime biélorusse dont le chantage n’a que trop duré : isolement financier, interdiction de survol de l’espace européen à toutes les compagnies qui participent à ce chantage, etc.

Politique d’intégration active

Il est plus que temps que l’Europe cesse de prêter le flanc à la moindre tentative de déstabilisation migratoire. L’Union est-elle si fragile qu’elle tremble lorsqu’un dictateur utilise quelques milliers de personnes pour faire pression sur elle ? Faut-il que nous nous mettions sans cesse à la merci de la Biélorussie, de la Turquie, de la Russie, du Maroc, du régime algérien ou des milices libyennes ? Rien ne semble avoir été appris des arrivées nombreuses de 2015-2016 ou des pérégrinations imposées à l’Aquarius et à d’autres bateaux humanitaires en Méditerranée depuis lors.


L’Europe et ses Etats membres ne peuvent être sans cesse les otages de pressions extérieures dont les relais intéressés en son sein ne manquent pas, de Victor Orban à l’extrême droite française ou italienne. Tous ont pour ennemie la démocratie européenne. Il est temps que l’Union et ses Etats membres se dotent d’une politique migratoire et d’asile conforme aux valeurs et aux nécessités de l’accueil et qui nous mette à l’abri des chantages.

Immigration et Biélorussie : « L’Europe menacée » (Josep Borrell)

Immigration et  Biélorussie : « L’Europe menacée » (Josep Borrell)

 

Josep Borrell, le haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité considére que l’Europe est menacée par la Biélorussie et que des sanctions doivent être prises à partir de lundi (JDD

Que va décider le Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’UE lundi?
Nous allons donner le feu vert à un élargissement du cadre juridique de nos sanctions contre la ­Biélorussie pour qu’on puisse l’appliquer à tous ceux qui participent au trafic de migrants vers ce pays, par exemple les compagnies aériennes ou les agences de voyages impliquées, en interdisant leurs dirigeants de voyager et en gelant leurs actifs en Europe. Mais cela ne nous empêchera pas de sanctionner dès lundi, dans le cadre déjà en vigueur et pour la cinquième fois, une trentaine de responsables de l’administration de Loukachenko qui sont impliqués dans cette crise.

Mais apparemment les précédentes sanctions n’ont pas été suffisamment dissuasives vu qu’Alexandre Loukachenko s’engage dans ce bras de fer…

C’est exact, mais Loukachenko s’est trompé. Il croyait qu’en ripostant de cette façon il allait nous tordre le bras et faire annuler les sanctions. C’est tout le contraire qui se produit. Nous les renforçons en visant précisément ceux qui coopèrent avec lui. Nous sanctionnons des individus mais aussi des entreprises très présentes à l’export. On n’a pas épuisé notre capacité de sanctions vis‑à-vis des entreprises, mais nous ne voulons pas que cela affecte les conditions de vie de la population. Ce qui a été en revanche dissuasif, c’est que la simple menace de sanctions a déclenché dans les pays de départ, comme l’Irak ou la Turquie, des interdictions de voyager vers Minsk pour des citoyens syriens, irakiens ou yéménites.

La Commission européenne a obtenu d’autres résultats à Dubai et à Beyrouth, mais quels leviers utiliser sur la Syrie?
Moi-même, à Paris, vendredi, j’ai été approché par le représentant de la Jordanie, qui m’a promis d’interdire tout vol entre Amman et Minsk – un trajet qui n’existait pas il y a encore quelques semaines. Pour la Syrie de Bachar El-­Assad, on a sanctionné tout ce qui était sanctionnable. Mais le plus important est de faire pression sur ses alliés, et notamment la Russie. Car pour l’instant la Russie se lave les mains de cette histoire comme si elle n’avait aucune influence sur Loukachenko. Elle suggère même à l’UE de faire avec la Biélorussie comme avec la Turquie, c’est‑à-dire payer pour que les migrants restent sur son sol. C’est le comble du cynisme.

La Russie invite même l’UE à négocier avec Loukachenko ; ne serait-ce pas lui accorder alors la légitimité qui lui est déniée?
Discuter n’est jamais nuisible. Nous avons d’ailleurs toujours un chargé d’affaires à Minsk. Mais nous continuons de refuser toute légitimité à ce régime puisque nous ne reconnaissons pas le président Loukachenko comme légitimement élu. La non-reconnaissance de cette légitimité ne doit pas nous empêcher de se parler en fonction de nos seuls intérêts.

Parallèlement, la Russie mène des exercices militaires avec la Biélorussie près de la frontière polonaise et masse des troupes près de la frontière ukrainienne. Êtes-vous inquiets d’un possible dérapage militaire de la crise en cours?
Je suis conscient de tous les risques. Il y a des mouvements importants de troupes russes qui reviennent se positionner près des stocks logistiques qu’ils avaient laissés sur place après leurs grandes manœuvres d’il y a quelques mois. Pour l’instant, la situation est calme ; nous sommes en contact avec notre partenaire ukrainien, et j’en appelle à la responsabilité de toutes parts pour ne pas jeter de l’huile sur le feu.

Nous sommes restés dans des conflits de puissance entre carnivores où les herbivores ont peu de chances de survivre

Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, en visite à Kiev, a mis en garde la Russie de ne pas répéter le scénario qui a conduit à l’annexion de la Crimée en 2014…
Si Antony Blinken le dit, c’est qu’il doit avoir de bonnes raisons.

 

Malgré tout, pourquoi persistez à vouloir maintenir un dialogue avec la Russie?
La Russie ne va pas déménager, elle reste notre grand voisin, un partenaire global sur le changement climatique, sur l’Iran ou l’avenir de l’Arctique. Donc, je souhaite continuer à parler avec les dirigeants russes. J’ai revu le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, en septembre à New York et je le reverrai peut-être dans quelques jours lors du sommet de l’OSCE à Stockholm. La diplomatie consiste à dialoguer même avec ceux avec qui vous avez des divergences très fortes, on paie les diplomates pour qu’ils gardent des canaux de communication ouverts. Même dans les pires circonstances. Je me souviens très bien de ma visite en février à Moscou, le jour où ils ont jugé Navalny. C’était le bon moment et le bon endroit pour dire ce que l’Europe en pensait.

Dans votre projet de « boussole stratégique » que vous venez d’adresser aux Vingt-Sept, vous évoquez cette menace hybride qui consiste à instrumentaliser les flux migratoires. Comment l’UE peut-elle lutter contre ces nouvelles menaces?

Arrêtons d’être hypocrites. Évidemment qu’il y a une menace russe, sinon on n’aurait pas de troupes déployées dans les pays Baltes. Cette « boussole stratégique », je veux qu’elle soit un catalyseur d’actions pour protéger l’Europe de toutes les ­menaces. L’Europe est en danger et les ­Européens ne s’en rendent pas compte. Il faut donc prendre conscience de ce que nous sommes dans le monde tel qu’il est. Nous avons été vaccinés contre la guerre après nos malheureuses expériences du siècle dernier mais le monde d’aujourd’hui, lubrifié par la logique du commerce, n’est plus régi par le désir de paix et la bienveillance. Nous sommes restés dans des conflits de puissance entre carnivores où les herbivores ont peu de chances de survivre. Le retrait d’Afghanistan a été un signal d’alarme, l’affaire Aukus avec ­l’Australie aussi. L’UE doit donc être une institution qui nous protège.

Mais comment, avec quels moyens?

Les Français aiment bien parler d’armée européenne, mais ce n’est pas ce qui sera créé. En revanche, il faut que nos armées nationales soient mieux coordonnées. Si on additionne les capacités de tous les pays européens, cela représente quatre fois la puissance militaire de la Russie et l’équivalent de celle la Chine en termes budgétaires. Le problème, c’est que nous dépensons ces budgets de défense de façon beaucoup trop fragmentée, avec trop de duplications.

Pour revenir à l’instrumentalisation de la migration, pourquoi l’UE ne finance-t‑elle pas un mur à la frontière polonaise orientale, qui est celle de l’Union?
Les menaces hybrides se moquent des murs, aussi hauts soient-ils. Bien sûr qu’il faut défendre nos frontières, c’est la première obligation des États, mais il faut aller à la racine du problème de la migration plutôt que de bâtir une Europe forteresse. Pour y arriver, il faut se projeter en tant que puissance. En 2050, il y aura 1 milliard d’Africains en plus sur le continent au sud du nôtre. Les Européens doivent donc impérativement investir bien davantage dans cet environnement. Pas uniquement avec du soft power comme si on était une grande Suisse attractive, mais avec des outils de puissance et en prenant nos responsabilités. Ça revient à être autonomes dans notre stratégie vis‑à-vis du reste du monde. On ne réglera pas nos problèmes avec le monde extérieur en érigeant une immense muraille de Chine autour de l’Europe.

Immigration et Biélorussie : « L’Europe menacée » (Josep Borrell)

 

Immigration Biélorussie : « L’Europe menacée » (Josep Borrell)

 

Josep Borrell, le haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité considére que l’Europe est menacée par la Biélorussie et que des sanctions doivent être prises à partir de lundi (JDD

Que va décider le Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’UE lundi?
Nous allons donner le feu vert à un élargissement du cadre juridique de nos sanctions contre la ­Biélorussie pour qu’on puisse l’appliquer à tous ceux qui participent au trafic de migrants vers ce pays, par exemple les compagnies aériennes ou les agences de voyages impliquées, en interdisant leurs dirigeants de voyager et en gelant leurs actifs en Europe. Mais cela ne nous empêchera pas de sanctionner dès lundi, dans le cadre déjà en vigueur et pour la cinquième fois, une trentaine de responsables de l’administration de Loukachenko qui sont impliqués dans cette crise.

Mais apparemment les précédentes sanctions n’ont pas été suffisamment dissuasives vu qu’Alexandre Loukachenko s’engage dans ce bras de fer…

C’est exact, mais Loukachenko s’est trompé. Il croyait qu’en ripostant de cette façon il allait nous tordre le bras et faire annuler les sanctions. C’est tout le contraire qui se produit. Nous les renforçons en visant précisément ceux qui coopèrent avec lui. Nous sanctionnons des individus mais aussi des entreprises très présentes à l’export. On n’a pas épuisé notre capacité de sanctions vis‑à-vis des entreprises, mais nous ne voulons pas que cela affecte les conditions de vie de la population. Ce qui a été en revanche dissuasif, c’est que la simple menace de sanctions a déclenché dans les pays de départ, comme l’Irak ou la Turquie, des interdictions de voyager vers Minsk pour des citoyens syriens, irakiens ou yéménites.

La Commission européenne a obtenu d’autres résultats à Dubai et à Beyrouth, mais quels leviers utiliser sur la Syrie?
Moi-même, à Paris, vendredi, j’ai été approché par le représentant de la Jordanie, qui m’a promis d’interdire tout vol entre Amman et Minsk – un trajet qui n’existait pas il y a encore quelques semaines. Pour la Syrie de Bachar El-­Assad, on a sanctionné tout ce qui était sanctionnable. Mais le plus important est de faire pression sur ses alliés, et notamment la Russie. Car pour l’instant la Russie se lave les mains de cette histoire comme si elle n’avait aucune influence sur Loukachenko. Elle suggère même à l’UE de faire avec la Biélorussie comme avec la Turquie, c’est‑à-dire payer pour que les migrants restent sur son sol. C’est le comble du cynisme.

La Russie invite même l’UE à négocier avec Loukachenko ; ne serait-ce pas lui accorder alors la légitimité qui lui est déniée?
Discuter n’est jamais nuisible. Nous avons d’ailleurs toujours un chargé d’affaires à Minsk. Mais nous continuons de refuser toute légitimité à ce régime puisque nous ne reconnaissons pas le président Loukachenko comme légitimement élu. La non-reconnaissance de cette légitimité ne doit pas nous empêcher de se parler en fonction de nos seuls intérêts.

Parallèlement, la Russie mène des exercices militaires avec la Biélorussie près de la frontière polonaise et masse des troupes près de la frontière ukrainienne. Êtes-vous inquiets d’un possible dérapage militaire de la crise en cours?
Je suis conscient de tous les risques. Il y a des mouvements importants de troupes russes qui reviennent se positionner près des stocks logistiques qu’ils avaient laissés sur place après leurs grandes manœuvres d’il y a quelques mois. Pour l’instant, la situation est calme ; nous sommes en contact avec notre partenaire ukrainien, et j’en appelle à la responsabilité de toutes parts pour ne pas jeter de l’huile sur le feu.

Nous sommes restés dans des conflits de puissance entre carnivores où les herbivores ont peu de chances de survivre

Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, en visite à Kiev, a mis en garde la Russie de ne pas répéter le scénario qui a conduit à l’annexion de la Crimée en 2014…
Si Antony Blinken le dit, c’est qu’il doit avoir de bonnes raisons.

 

Malgré tout, pourquoi persistez à vouloir maintenir un dialogue avec la Russie?
La Russie ne va pas déménager, elle reste notre grand voisin, un partenaire global sur le changement climatique, sur l’Iran ou l’avenir de l’Arctique. Donc, je souhaite continuer à parler avec les dirigeants russes. J’ai revu le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, en septembre à New York et je le reverrai peut-être dans quelques jours lors du sommet de l’OSCE à Stockholm. La diplomatie consiste à dialoguer même avec ceux avec qui vous avez des divergences très fortes, on paie les diplomates pour qu’ils gardent des canaux de communication ouverts. Même dans les pires circonstances. Je me souviens très bien de ma visite en février à Moscou, le jour où ils ont jugé Navalny. C’était le bon moment et le bon endroit pour dire ce que l’Europe en pensait.

Dans votre projet de « boussole stratégique » que vous venez d’adresser aux Vingt-Sept, vous évoquez cette menace hybride qui consiste à instrumentaliser les flux migratoires. Comment l’UE peut-elle lutter contre ces nouvelles menaces?

Arrêtons d’être hypocrites. Évidemment qu’il y a une menace russe, sinon on n’aurait pas de troupes déployées dans les pays Baltes. Cette « boussole stratégique », je veux qu’elle soit un catalyseur d’actions pour protéger l’Europe de toutes les ­menaces. L’Europe est en danger et les ­Européens ne s’en rendent pas compte. Il faut donc prendre conscience de ce que nous sommes dans le monde tel qu’il est. Nous avons été vaccinés contre la guerre après nos malheureuses expériences du siècle dernier mais le monde d’aujourd’hui, lubrifié par la logique du commerce, n’est plus régi par le désir de paix et la bienveillance. Nous sommes restés dans des conflits de puissance entre carnivores où les herbivores ont peu de chances de survivre. Le retrait d’Afghanistan a été un signal d’alarme, l’affaire Aukus avec ­l’Australie aussi. L’UE doit donc être une institution qui nous protège.

Mais comment, avec quels moyens?

Les Français aiment bien parler d’armée européenne, mais ce n’est pas ce qui sera créé. En revanche, il faut que nos armées nationales soient mieux coordonnées. Si on additionne les capacités de tous les pays européens, cela représente quatre fois la puissance militaire de la Russie et l’équivalent de celle la Chine en termes budgétaires. Le problème, c’est que nous dépensons ces budgets de défense de façon beaucoup trop fragmentée, avec trop de duplications.

Pour revenir à l’instrumentalisation de la migration, pourquoi l’UE ne finance-t‑elle pas un mur à la frontière polonaise orientale, qui est celle de l’Union?
Les menaces hybrides se moquent des murs, aussi hauts soient-ils. Bien sûr qu’il faut défendre nos frontières, c’est la première obligation des États, mais il faut aller à la racine du problème de la migration plutôt que de bâtir une Europe forteresse. Pour y arriver, il faut se projeter en tant que puissance. En 2050, il y aura 1 milliard d’Africains en plus sur le continent au sud du nôtre. Les Européens doivent donc impérativement investir bien davantage dans cet environnement. Pas uniquement avec du soft power comme si on était une grande Suisse attractive, mais avec des outils de puissance et en prenant nos responsabilités. Ça revient à être autonomes dans notre stratégie vis‑à-vis du reste du monde. On ne réglera pas nos problèmes avec le monde extérieur en érigeant une immense muraille de Chine autour de l’Europe.

Immigration : résister à l’odieux chantage de Loukachenko

Immigration : résister à l’odieux chantage  de Loukachenko

 

 

Un papier du Monde dénonce l’odieux chantage de la Biélorussie qui attire les immigrés à la frontière de l’Europe pour déstabiliser l’Union Européenne

 

Le  dirigeant biélorusse Alexandre Loukachenko a organisé depuis l’été des filières aériennes pour attirer les migrants et demandeurs d’asile du Moyen-Orient vers son pays en leur faisant miroiter un passage vers l’Union européenne (UE).

Une fois en Biélorussie, ils sont activement poussés à franchir illégalement la frontière avec la Lituanie et la Pologne. Beaucoup sont alors repoussés et quelque 2 000 d’entre eux sont actuellement bloqués dans la forêt glaciale entre les deux frontières. Sur le terrain, la situation humanitaire est dramatique ; au moins huit personnes sont déjà mortes.

 

Il s’agit, clairement, d’une agression contre les pays frontaliers qui abritent l’opposition biélorusse en exil et, au-delà, contre l’UE. Les dirigeants européens ont finalement pris la mesure de cette opération qu’ils qualifient à présent d’« attaque hybride », une expression utilisée par les Baltes depuis le début mais que Bruxelles jugeait excessive.

En visite à Washington, la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, s’en est entretenue avec le président Joe Biden. « Il ne s’agit pas d’une crise migratoire, a-t-elle dit. Il s’agit d’une tentative de déstabilisation menée par un régime autoritaire contre ses voisins démocratiques. C’est l’ensemble de l’UE qui est défiée. »


Que peut faire l’UE ? Prendre une nouvelle série de sanctions contre Minsk, avec toutes leurs imperfections. Soulever la question à l’ONU, comme l’ont fait la France, l’Irlande et l’Estonie, jeudi 11 novembre, en convoquant une réunion d’urgence du Conseil de sécurité, qui s’est soldée par une déclaration conjointe des Occidentaux demandant à la Biélorussie de cesser. Agir auprès des compagnies aériennes impliquées. Aller voir les dirigeants des pays de départ, quand c’est possible, pour obtenir qu’ils ne se rendent pas complices de ce trafic humain : c’est ce qu’a entrepris le commissaire européen Margaritis Schinas.

Le vrai levier, cependant, se trouve à Moscou. La chancelière Angela Merkel a appelé deux fois en deux jours le président Vladimir Poutine, qui a commencé par lui répondre de s’adresser directement à Loukachenko – dont l’UE ne reconnaît pas la légitimité. Les propos publics du chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, illustrent le parfait cynisme de Moscou dans l’affaire : il est clair que l’embarras dans lequel cette crise plonge l’UE fait le jeu du Kremlin.

L’Europe ne doit pas céder à l’intimidation ni aux menaces de Loukachenko de couper la fourniture de gaz russe qui transite par son pays. Une attitude de fermeté, y compris sur la protection des frontières de l’UE, est la seule possible. Dans l’immédiat, un impératif s’impose d’urgence : résoudre la désastreuse situation humanitaire à la frontière polonaise, avec l’aide du Haut-Commissariat aux réfugiés, pour éviter un drame de plus grande ampleur. Cela implique que Varsovie accepte de coopérer avec les structures européennes, malgré ses différends avec Bruxelles. La Pologne ne peut surmonter cette crise qu’avec l’UE. Car si la souveraineté de l’Europe est menacée, la sienne ne vaudra plus grand-chose.

Immigration : face au machiavélisme de la Biélorussie l’Allemagne demande des sanctions

Immigration : face au machiavélisme de la Biélorussie l’Allemagne demande des sanctions

De façon délibérée la Biélorussie a attiré des immigrés chez elle en leur promettant qu’il pourrait facilement atteindre l’union européenne et notamment l’Allemagne. En fait aujourd’hui des milliers d’immigrés se trouve coincé à la frontière biélorusse. Le piège tendu par la Biélorussie est diabolique. Il s’agit en fait de se servir des immigrés pour créer des tensions suite aux sanctions déjà prises à son encontre par l’Union européenne.

le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas, accuse le président Alexandre Loukachenko d’exploiter «sans scrupule» les migrants en les envoyant à la frontière avec la Pologne. «Nous sanctionnerons tous ceux qui participent au trafic ciblé de migrants», a déclaré Heiko Maas dans un communiqué, ajoutant que l’UE s’emploiera à «étendre et renforcer (…) les sanctions contre le régime de Loukachenko». «Loukachenko doit se rendre compte que ses calculs ne fonctionnent pas», a-t-il affirmé.

Il a également assuré que l’UE est préparée à agir contre d’autres pays et compagnies aériennes impliqués dans l’acheminement des migrants. «Personne ne devrait être autorisé à participer impunément aux activités inhumaines de Loukachenko», a-t-il déclaré, prévenant que «nous sommes préparés, en tant qu’UE, à en tirer également les conséquences». Depuis l’été dernier, la Lituanie, la Pologne et la Lettonie voient ainsi monter la pression. Les migrants seraient acheminés par avion jusqu’à Minsk depuis les pays d’origine puis escortés jusqu’aux portes de l’UE. Selon la Commission, près de 8000 personnes auraient d’ores et déjà franchi les frontières biélorusses pour rejoindre la Lituanie (4 200), la Pologne (3 300) et la Lettonie

Immigration : Montebourg dérape

Immigration : Montebourg dérape

Autant on peut adhérer à certaines analyses de Montebourg sur la maîtrise de l’immigration autant sa proposition de bloquer les transferts financiers vers les pays d’origine des immigrés paraît totalement iconoclaste. D’abord juridiquement évidemment , c’est impossible au regard des réglementations internationales et européennes. Politiquement, c’est également une erreur qui met dans chaque des immigrés coupables d’infraction en France et ceux qui travaillent et respectent les lois républicaines françaises. ( On imagine qu’elle serait les rétorsions politiques et financières vis-à-vis de la France). Comme d’habitude Montebourg fait souvent des analyses qu’on peut partager mais les solutions qu’il propose sente l’amateurisme technique et l’aventurisme politique

.Montebourg a largement raison de dénoncer le phénomène de désindustrialisation en France est de se prononcer pour des relocalisations. Par contre, Montebourg démontre une nouvelle fois son incompétence politique et technique.

 

« Immigration » : il faut tout revoir d’après Manuel Valls

  »Immigration » : il faut tout revoir d’après Manuel Valls

 

 

À son tour Manuel Valls met les pieds dans le plat de la problématique migratoire. Il est clair que désormais Zemmour  notamment a installé le thème dans la campagne électorale de 2022. «Les républicains des deux rives» doivent proposer une réforme drastique de l’immigration, notamment la suspension du regroupement familial et du droit à l’admission sur le territoire pour les conjoints étrangers, s’ils ne veulent pas que les Français se détournent d’eux à l’élection présidentielle de 2022, argumente l’ancien premier ministre.

L’ennui c’est que cette question est largement instrumentalisée par notamment les extrêmes. À gauche on fait valoir les droits de l’homme et les principes de liberté quand au contraire à l’extrême droite on multiplie à l’excès les conséquences néfastes d’une immigration non contrôlée.

Du coup la question prend surtout une dimension idéologique et s’éloigne des vraies réalités que connaissent nombre de Français. On notera quand même que sur cette question Macron lui-même a opéré un virage avec une réduction assez sensible du nombre de visas accordés pour le Maghreb. Entre l(hystérisation   du phénomène et son ignorance il y a sans doute un chemin que les partis politiques devront emprunter pour ne pas se discréditer.

Immigration : une crise d’intégration récurrente

Immigration : une crise d’intégration récurrente

 

La vision républicaine française fondée sur l’universalisme et associant une large ouverture à la diversité avec une forte exigence d’intégration citoyenne est aujourd’hui en crise, analyse le sociologue Philippe d’Iribarne, dans une tribune au « Monde ».

 

 

Tribune. 
L’immigration s’installe au cœur des fractures qui marquent la société française. Ceux qui s’opposent à son sujet semblent n’avoir même plus de terrain commun qui leur permettrait de se parler. Pourquoi cette radicalisation alors que l’immigration est fort ancienne ? C’est que l’évolution de la société a remis en cause le compromis tacite qui a longtemps régi la rencontre entre une vision politique de la nation et la vie du corps social. 

La France est marquée par une vision politique qui associe une large ouverture à la diversité, avec une forte exigence d’intégration citoyenne. Le droit du sol y unit ceux qui peuplent un même territoire au-delà de leurs origines. Simultanément, une conception très exigeante de l’unité nationale, accompagnée d’un vif attachement à la laïcité, fait concevoir la société comme formée de citoyens indiscernables. Au cours du XIXe siècle et au début du XXe, cette vision politique universaliste a fait bon ménage avec un grand attachement de la masse du corps social à un héritage particulariste spécifiquement français.

 

« Nos ancêtres les Gaulois » ont été supposés devenir les ancêtres symboliques de toutes les populations issues de l’immigration. Le raccord entre universalisme politique et particularisme social s’est fait d’autant mieux que, de fait, ces populations se sont largement assimilées, devenant indiscernables pas seulement aux yeux de la loi mais aussi dans leur manière de vivre. La pression sociale en faveur d’une telle assimilation s’exerçait sans entraves. Il n’existait guère de contre-pressions exercées par des fractions de la société affirmant leur différence. La France étant déclarée patrie de l’universel, ce qui était spécifiquement français était facilement perçu comme de portée universelle. Mais cette situation n’est plus.

 D’un côté, la résistance à l’assimilation est devenue très forte au sein de populations qui se vivent en bonne part comme des diasporas restées intimement liées à leurs pays d’origine, branchées sur leurs télévisions, y cherchant des conjoints pour leurs enfants, attachées à des pratiques qui marquent une forte distance symbolique par rapport à la société d’accueil. Nombre de leurs membres refusent de se déclarer français.

De plus, la pression assimilatrice assurée au quotidien par le corps social est combattue au nom du refus des discriminations et il n’est plus question d’apprendre aux jeunes générations une histoire empreinte de fierté nationale. De ce fait, selon les termes du président de la République [Emmanuel Macron, alors candidat en campagne en février 2017]« il n’y a pas de culture française ».

Immigration : un coup à droite pour Macron

Immigration : un coup à droite pour Macron

Pour favoriser sa réélection, le président de la république semble prêt à sacrifier la plupart de ses convictions. Jusque-là les convictions de Macron laissaient une large place à une gestion très laxiste de l’immigration. Une sorte de vision internationaliste de la mobilité des individus. Or le président de la république vient de réunir une sorte de conseil restreint avec Jean Castex, Jean-Yves Le Drian, Gérald Darmanin et la directrice de cabinet d’Eric Dupont Moretti. Matignon, les Affaires étrangères, l’Intérieur et la Justice pour se pencher sur la question sensible de l’immigration. Une réponse directe évidemment à la principale concurrente de Macron aux élections présidentielles de 2022.

«Pendant la crise sanitaire, les flux migratoires se sont considérablement réduits, observe-t-on à l’Élysée. Mais à la sortie, nous nous attendons à une reprise de la pression migratoire pour l’ensemble des pays européens». Dont la France donc, alors que le pays entre dans une année présidentielle. Or «le taux d’acceptabilité de l’immigration dans notre pays, et dans les autres pays européens, est de plus en plus bas», souligne-t-on à l’Élysée.

Deux mesures sont envisagées mais assez symboliques par rapport à la problématique globale de l’immigration. On envisage l’éloignement des étrangers en situation irrégulière fichés pour terrorisme ou radicalisation. Sur les 1115 noms du fichier, 514 sont encore présents sur le territoire (dont «une bonne partie sont incarcérés») et 601 ont déjà été expulsés. Deuxième levier : l’expulsion des étrangers ayant commis des crimes ou des délits. Des procédures d’expulsion seront engagées, même pour ceux qui purgent une peine de prison.

Au bout du compte, il s’agit bien d’accélérer sur les obligations de reconduite à la frontière des étrangers en situation irrégulière et condamnés. «

En clair on va sans doute expulser quelques dizaines de délinquants étrangers . Or 900 000 étrangers seraient présents illégalement sur le territoire national, avec une tendance observable à l’accroissement de leur nombre

par définition ce phénomène se soustrait aux régulations législatives et réglementaires comme aux recensements officiels.

En se fondant sur diverses sources (notamment administratives), l’ancien secrétaire général du Ministère de l’Immigration Patrick Stefanini estime néanmoins qu’environ 900 000 étrangers seraient présents illégalement

Par ailleurs, un indicateur efficace permet de déterminer la dynamique nettement haussière dans laquelle ces chiffres s’inscrivent : le nombre des bénéficiaires de l’aide médicale d’État (AME), dispositif assurant aux étrangers en situation irrégulière un accès gratuit aux soins. Depuis la création de l’AME en 2001, le volume de ses bénéficiaires a augmenté à un rythme de 6% par an en moyenne : ils étaient 139 000 durant sa première année d’existence, contre 311 000 en 2018[6] - soit une hausse de 128%. Cet instrument de mesure tend néanmoins à sous-estimer fortement le nombre de clandestins présents sur le territoire, dans la mesure où tous n’utilisent pas ce droit qui leur est ouvert. Pour rappel, la loi de finances 2020 prévoit d’affecter 934,4 millions d’euros de crédits à l’AME.

Du coup les mesures envisagées par le président de la république paraissent anecdotiques.

Immigration : éviter les amalgames

Immigration : éviter les amalgames

Un collectif d’associations engagées dans l’éducation aux migrations et de chercheurs spécialisés dans l’étude des phénomènes migratoires dénonce, dans une tribune au « Monde », les amalgames entre immigration, migrants, communautarisme, islam et terrorisme. ( Une distinction nécessaire mais que ne dispense pas d’une réflexion sur la régulation migratoire NDLR)

 

Tribune.

 

Suite aux chocs successifs des attaques terroristes, la France subit un traumatisme émotionnel et doute de son modèle d’intégration. Inquiets de la diffusion, dans les discours politiques et médiatiques, des amalgames visant les migrants, considérés comme suspects par nature, nous, acteurs engagés dans l’éducation aux migrations, portons une autre approche, basée sur le discernement et la rencontre des populations. Nous ne sommes pas naïfs : l’usage de la terreur à des fins idéologiques, politiques ou religieuses ne cessera pas dans l’immédiat. Mais, pour que notre société puisse traverser ces épreuves douloureuses, elle doit gagner en empathie et permettre l’inclusion de tous.

Bien qu’elle ne soit pas la cible principale des terroristes, la France paie un lourd tribut. Six ans après les attentats de 2015, elle est toujours frappée par des fanatiques se revendiquant de l’islam. Différentes tragédies, une même justification : punir un pays où la liberté d’expression et la laïcité sont le socle républicain. Cette violence vise à nous terroriser, à nous diviser, nous ne la minimisons pas. Comme toutes les formes d’intégrisme, l’islamisme cherche à anéantir notre capacité à faire société et pousse nos dirigeants vers des politiques perçues comme discriminantes, qui alimentent les extrémismes de tous bords.

 

La mécanique de certains discours politiques et médiatiques établit un lien systémique entre islam, islamisme, immigration, insécurité et terrorisme, qui s’ancre dans nos représentations. Pourtant, aucune causalité entre ces notions ne peut être démontrée. Les phénomènes de terrorisme sont présentés comme massifs, or ces individus dangereux ne sont que des dizaines au regard des 14 millions de Français d’origine immigrée, des 5 millions de musulmans sur le territoire, des milliers de demandeurs ou de bénéficiaires de l’asile. Rappelons que les trois quarts des auteurs d’actes terroristes sont français.

Sous l’effet du traumatisme collectif, ces raccourcis renforcent la stigmatisation des migrants, des réfugiés, de ceux perçus comme « l’autre ». Parce que les auteurs des crimes sont étrangers ou descendants d’immigrés et disent agir « au nom de l’Islam », tous les immigrés, tous les supposés musulmans deviendraient suspects ? Succomber à ces peurs, c’est infliger une punition collective. L’appel au djihad, en libre-service sur les réseaux sociaux, se joue des frontières et la seule surveillance du Web ne saurait stopper sa diffusion. Enfin, la rhétorique de l’ennemi intérieur peut conduire à suspecter toute personne appartenant à une minorité

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