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Archive mensuelle de décembre 2024

Economie, politique, société: les plus lus 31 décembre 2024

2024: année électorale pour presque la moitié du monde

2024: année électorale pour presque la moitié du monde

 

En 2024, des élections ont été tenues dans une soixantaine de pays : il s’agit d’un fait historique inédit. Ces scrutins présidentiels et législatifs qui se sont déroulés au sein des espaces politiques nationaux ont produit des effets sur l’espace mondial, au premier rang desquels une contestation montante de l’ordre international libéral par les urnes. 2024 a été marquée par des scrutins majeurs dans plusieurs des pays les plus peuplés de la planète : aux États-Unis bien sûr, mais aussi en Inde, en Indonésie, au Pakistan, au Bangladesh, au Mexique ou encore en Russie. Ce sont au total une soixantaine d’États, aux régimes démocratiques comme aux régimes autoritaires, qui ont tenu cette année des élections législatives, présidentielles et des référendums. Hormis les cas précédemment cités, le fait électoral s’est aussi présenté en Azerbaïdjan, en Autriche, au Portugal, au Royaume-Uni, au Sénégal, à Taïwan, au Tchad ou encore en Tunisie, liste non exhaustive.Ainsi, près de 45 % de la population mondiale a été appelée aux urnes en 2024. Jamais dans l’histoire de l’humanité autant d’élections nationales n’avaient été tenues lors de la même année. Ces élections nationales ont fait élire ou réélire des parlementaires, des chefs d’État et de gouvernement, de Keir Starmer à Donald Trump en passant par Narendra Modi. Tous ces faits politiques ne sont pas restés confinés à l’échelle nationale ; ils ont également produit des effets politiques internationaux.

par 

Maître de conférences en science politique, Sciences Po Saint-Germain-en-Laye (Cergy Paris Université), CY Cergy Paris Université dans The Conversation 

Le 6 novembre 2024, une majorité de citoyens des États-Unis a décidé de la réélection de Donald J. Trump. Par ce choix, les citoyens étatsuniens ne se sont pas seulement prononcés sur l’orientation politique à donner pour réformer leur pays lors des quatre prochaines années en matière d’éducation, de santé publique, de sécurité intérieure, ou encore de pouvoir d’achat. Ce résultat électoral va aussi avoir des répercussions politiques sur l’espace mondial.

Alors que l’administration Biden a soutenu les forces armées ukrainiennes depuis le début de la guerre qui oppose l’Ukraine à la Russie, Donald Trump a annoncé lors de sa campagne électorale qu’une fois élu il mettrait fin à la livraison d’armes à Kiev, préférant « négocier la paix » directement avec le président russe, Vladimir Poutine. S’il ne s’agit pas de prendre pour argent comptant des déclarations de campagne, on remarquera que Trump continue de défendre cette position depuis sa victoire.

Le résultat de l’élection américaine pourrait également avoir des effets politiques majeurs au Proche-Orient. Donald Trump n’a eu de cesse de soutenir le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, y compris dans le contexte de la guerre à Gaza. Il a d’ailleurs nommé ambassadeur des États-Unis en Israël Mike Huckabee, connu pour être favorable à la colonisation. Lors de son premier mandat, Trump avait déjà pris plusieurs décisions allant dans le sens du premier ministre israélien.

D’autres victoires électorales, ailleurs dans le monde, auront évidemment elles aussi des effets régionaux ou mondiaux notables, qu’il s’agisse de triomphes annoncés car produits dans des pays non démocratiques (la réélection de Vladimir Poutine en Russie ou celle de Nicolas Maduro au Venezuela) ou de résultats obtenus après une compétition politique à la loyale (Claudia Sheinbaum élue au Mexique ou Maia Sandu en Moldavie, entre autres exemples).

Lors de l’année 2024, ont également eu lieu les élections européennes : le 9 juin, près de 180 millions de citoyens de l’Union européenne (UE) se sont déplacés aux urnes pour élire les 720 députés appelés à siéger au Parlement européen. Le taux de participation, 51 %, a été à son plus haut niveau depuis deux décennies. La coalition sortante formée par les conservateurs (PPE, 176 sièges), les sociaux-démocrates (S&D, 139 sièges) et les libéraux (Renew, 102 sièges) s’est maintenue, ce qui a permis à Ursula von der Leyen d’obtenir un second mandat à la tête de la Commission européenne.

Ces élections qui se sont soldées par une relative stabilité du rapport de forces politiques à l’échelle de l’UE ont, pourtant, produit des effets majeurs sur la vie politique nationale de certains États membres. En France, le score historique du Rassemblement national (RN) emmené par Jordan Bardella, qui a obtenu 31,37 % des suffrages exprimés (soit 30 sièges sur les 81 attribués à la France au Parlement européen) a décidé le président Emmanuel Macron à dissoudre l’Assemblée nationale. Pourtant, celui-ci affirmait encore quelques semaines avant cette échéance électorale que les élections européennes ne représentaient pas un enjeu de politique nationale.

À la suite du second tour des élections législatives anticipées qui s’ensuivirent, l’Assemblée est apparue, le 7 juillet, sans majorité. Il aura fallu plus de deux mois – un record sous la Ve République – afin que l’exécutif constitue un gouvernement dirigé par Michel Barnier. Après seulement trois mois d’exercice, le gouvernement de Michel Barnier est tombé le 5 décembre 2024 après une motion de censure adoptée par l’Assemblée nationale, pour la première fois depuis 1962. François Bayrou, qui a été nommé premier ministre le 13 décembre, vient de former un gouvernement dont l’espérance de vie suscite déjà quelques doutes chez les observateurs.

Au-delà de ce « jeu d’échelles » aboutissant à ce que des élections nationales produisent des effets politiques sur l’espace mondial et que, concomitamment, des élections internationales façonnent la vie politique nationale, les élections qui se sont déroulées en 2024 dans les régimes démocratiques ont aussi été une ressource politique mobilisée par certains acteurs pour contester l’État de droit et l’ordre international libéral dans son ensemble.

Les élections qui se sont tenues dans des régimes autoritaires ou dans des États « faillis » – caractérisés par la faiblesse de leurs institutions – n’ont pas abouti à des alternances du fait de l’absence de compétition politique. En mars dernier, Vladimir Poutine a été réélu président de la Russie avec plus de 87 % des suffrages exprimés ; en mai, Mahamat Idriss Déby a été réélu chef de l’État tchadien en obtenant 61 % des voix dès le premier tour&nbsp ; en juin, le président mauritanien, Mohamed Ould Ghazouani, a lui aussi été réélu dès le premier tour, avec 56,1 % des voix – exemples parmi d’autres, là encore.

Au contraire, un clivage politique a été observé lors des élections tenues dans des régimes démocratiques entre des candidats « libéraux », d’un côté, et « populistes », de l’autre. Les premiers se sont présentés comme les « gardiens » de l’État de droit et de l’ordre international libéral, tandis que les seconds se sont approprié des pratiques et des idées politiques « illibérales » importées, pour partie, des régimes autoritaires. Ainsi, l’année 2024 a confirmé que l’espace mondial ne se réduisait pas à une rivalité entre des États « libéraux » d’un côté, et des États « autoritaires » de l’autre. Au sein même des États « libéraux » disposant d’un régime démocratique, la compétition politique s’est renforcée entre un « camp libéral » et un « camp illibéral », comme lors des élections qui se sont déroulées en Moldavie et en Géorgie, en octobre dernier.

En Moldavie, la présidente sortante, pro-européenne et de centre-droit, Maia Sandu, a été réélue contre Alexandr Stoianoglo qui défendait une ligne populiste, eurosceptique et pro-Kremlin. Lors d’un référendum organisé en parallèle de l’élection présidentielle, les Moldaves se sont prononcés sur l’inscription dans leur Constitution de l’adhésion de leur pays à l’UE. Le « oui » l’a emporté d’une courte tête, avec 50,35 % des suffrages – tandis que des accusations d’ingérence et d’achats de vote par la Russie ont été soulignées par les autorités de Chisinau.

En Géorgie, le parti pro-russe « Rêve géorgien », dont est issu Irakli Kobakhidzé, premier ministre depuis février 2024, a été proclamé vainqueur, contre la coalition d’opposition libérale et pro-européenne soutenue par la présidente, Salomé Zourabichvili. Le Conseil de l’Europe, l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), ainsi que des ONG telles que Transparency International ont révélé des violations du secret du vote, des manipulations des listes électorales et des votes multiples qui auraient été organisées par les autorités russes. Depuis l’annonce des résultats fin octobre, l’opposition refuse de les reconnaître et de siéger au Parlement.

Montée de l’extrême droite, remise en question de l’État de droit, partis politiques favorables au Kremlin, ingérences avérées de la Russie dans une élection nationale : ces phénomènes politiques ont aussi été observés, au cœur de l’UE, lors de l’élection présidentielle qui s’est déroulée en Roumanie en novembre.

TNT: rejet de C8 et NRJ12 Confirmé

 TNT:  rejet  de C8 et NRJ12 Confirmé

 Le Conseil d’État a rejeté lundi les recours intentés en référé par les chaînes C8 et NRJ12, qui contestent le non-renouvellement de leur fréquence TNT (télévision numérique terrestre) par l’Arcom, le régulateur de l’audiovisuel, selon des décisions consultées par l’AFP.

Propriété du groupe Canal+, dans le giron du milliardaire conservateur Vincent Bolloré, C8 a cumulé 7,6 millions d’euros d’amende en raison des dérapages de son animateur vedette Cyril Hanouna.  La direction de Canal+ a déjà annoncé quelque 250 suppressions de postes, dont 150 en lien avec la fin de C8, selon l’intersyndicale du groupe. Début décembre, le groupe avait par ailleurs annoncé le retrait à partir de juin 2025 de ses quatre chaînes payantes sur la TNT (Canal+, Canal+ Cinéma, Canal+ Sport, Planète), invoquant le non-renouvellement de C8 et «un environnement fiscal et réglementaire de plus en plus contraignant». Cette décision du conseil d’État tombe  mal pour Bolloré avec la chute de Canal+ en Bourse.

Le titre Vivendi, coté à la Bourse de Paris, a été scindé en quatre, permettant la création de quatre nouvelles actions : Canal+, Havas, Louis Hachette Group et Vivendi SE.

Pour sa part, NRJ12 (groupe NRJ), qui programme essentiellement des rediffusions, fait travailler une centaine de personnes.

Crash d’un avion en Corée :13 vols en deux jours

Crash d’un avion en Corée :13 vols en deux jours

 

Le Boeing 737-800 de Jeju Air  qui s’est écrasé dimanche à l’aéroport international de Muan  avait effectué 13 vols au total au cours des 48 heures avant l’accident, rapporte l’agence sud-coréenne Yonhap ..
La question de la régularité de l’entretien pourraient être posée dans cette entreprise low cost locale très compétitive. Rapporté par mois, le taux d’exploitation de Jeju Air surpasse de loin ses concurrents de la péninsule coréenne. La moyenne du taux mensuel d’opération par appareil de Jeju Air était de 418 heures lors du troisième trimestre, tandis que Jin Air et T’Way affichent respectivement une moyenne de 371 heures et de 386 heures. Chez les compagnies plus huppées, Korean Air affichait une moyenne de 355 heures, alors qu’Asiana Airlines affichait 335 heures pour ses appareils.

 

Mayotte : reconstruction deux ans, la promesse de coiffeur de Bayrou

Mayotte : reconstruction deux ans, la promesse de coiffeur de Bayrou

 

La promesse Bayrou de reconstruire Mayotte en deux ans est bien entendus complètement illusoires. C’est l’annonce d’un responsable politique sans doute en survie et qui tracent des objectifs qu’il ne pourra lui-même mettre en œuvre. Ainsi pourra toujours reporter la responsabilité sur ces oppositions qui sont nombreuses.

La première observation c’est ne pourra pas reconstruire un territoire qui ne l’a jamais été vraiment puisque que composé d’urbanisme classique mais aussi et surtout de plus d’un tiers de bidonvilles qui ne cessent de se développer.
De la même manière envisager l’interdiction des bidonvilles relève de la démagogie. Aujourd’hui plus d’un tiers des habitants de Mayotte résident dans ces bidonvilles certes avec une majorité d’étrangers mais aussi avec des Mahorais trop pauvres pour accéder à des logements en dur.

Le problème est en effet social, sociétal et financier. 75 à 80 % de la population ( chiffre approximatif puisqu’on n’a pas les moyens de recenser de façon précise) vivent sous le seuil de pauvreté soit moins de 1100 € par mois. Mayotte est le département le plus pauvre de France mais le pouvoir d’achat est encore supérieur de sept à 10 fois celui des Comores indépendantes voisines ou encore des pays africains proches. D’où cette attirance pour le niveau de vie du département français des Comores , pour ses équipements et la couverture sociale.

L’attirance est telle que plus de la moitié de la population est étrangère et se renforce chaque jour pas seulement des immigrés des Comores indépendantes mais aussi de l’Afrique, par exemple du Congo, du Burundi, Rwanda, de différents pays des Grands Lacs.

Le bidonville est dans nombre de ces pays africains la banlieue qui cerne les grandes agglomérations. On voit mal comment on pourrait interdire l’immigration sauvage à Mayotte quand on est même pas capable de contrôler une frontière interne en Europe terrestre ou maritime où les moyens sont pourtant autrement importants.

Au mieux, le fameux plan de reconstruction de Bayrou pourrait se limiter à l’installation de 10 à 15 000 logements provisoires, ce qui sera un progrès mais pas vraiment la réponse globale nécessaire. Il faudrait aussi intégrer le développement économique autonome. C’est à peine si 30 % de la population disposent d’un emploi et l’ensemble de l’île dépend près de 80 % des finances publiques de la France.

Enfin la France ne dispose pas aujourd’hui de la solidité et de la stabilité politique nécessaire pour engager des travaux et des transformations pour laquelle d’ailleurs elle n’a pas le premier sou.

En tournant les talons face à un enseignant critique, Élisabeth Barnes les autres ministres ont bien montré leur perplexité face à un problème complexe qui les dépasse.

 

Ukraine: La Russie contre une force de paix

Ukraine: La Russie contre une force de paix

 

En réponse aux hypothèses de paix en Ukraine par avance la Russie déclare qu’elle s’opposera à la mise en place d’une force intermédiaire tampon composée des forces britanniques et européennes. Autant dire que la Russie se réserve le droit de continuer de grignoter régulièrement une partie du territoire ukrainien.

On sait par ailleurs que la Russie se pose avec encore davantage de force à l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN même dans une perspective très lointaine d’une vingtaine d’années. En clair pour la Russie l’Ukraine doit continuer à être une zone d’influence et même d’invasion.

Ceci étend il faut peut-être quand même relativiser le discours des autorités russes qui ont souvent la particularité de dire le contraire de ce qu’elles envisagent de faire. Certes la Russie grignote petit à petit mais à quel prix un peu du territoire ukrainien. Reste que la Russie restera très affaiblie économiquement et même politiquement par ce conflit coûteux à tous points de vue surtout pour les Russes. On ne dira jamais assez que la Russie fort en gueule sur le plan militaire est loin d’être une très grande puissance économique. L’essentiel de son économie repose en effet sur ses exportations de pétrole et de gaz est actuellement sur son industrie d’armement.

L’évolution de la situation pour échanger avec la prise de pouvoir de trame aux États-Unis. Reste que sa perspective de plan de paix en 24 heures paraît assez illusoire. D’ailleurs il propose surtout un cessez-le-feu qui n’est pas traité de paix mais qui pourrait laisser en l’état le conflit mais sans affrontement militaire.

 

 

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Mayotte et les bidonvilles: pourquoi ?

 Mayotte et les bidonvilles: pourquoi ?

Analysant le démantèlement récent des bidonvilles à Mayotte, la politiste Laurie Servières met en lumière l’incapacité de l’État français à gérer la question de l’habitat informel autrement que par la violence dans le site « Metropolitics ».

101e département français depuis l’année 2011, Mayotte est incontestablement aussi le plus pauvre. En 2020, l’INSEE estimait que 77 % de ses habitants vivaient sous le seuil de pauvreté. De la déscolarisation au mal-logement, en passant par l’insécurité alimentaire ou l’accès insuffisant à l’eau, l’île affiche des résultats alarmants, en matière de développement et de protection sociale. Pourtant, c’est au prisme d’une approche essentiellement sécuritaire et militaire que le ministère de l’Intérieur, sollicité de longue date par certains élus mahorais, a décidé d’intervenir en avril 2023. Avec l’envoi de plus de 500 représentants des forces de l’ordre et une opération « Wuambushu » aux connotations guerrières non dissimulées (en mahorais, ce terme signifie « reprise »), il s’est lancé dans un âpre combat contre trois ennemis identifiés : la délinquance organisée, l’habitat informel et l’immigration incontrôlée. C’est sur le deuxième enjeu que porte cet article, car il fait de l’opération Wuambushu l’exemple le plus récent (mais aussi le plus massif et médiatisé) de réponse publique à une problématique complexe et qui déborde largement du cas mahorais : la question des bidonvilles. L’analyse de la composante d’éradication de l’habitat précaire de cette intervention sert ainsi de porte d’entrée à une réflexion plus large sur le traitement de cette question épineuse par les acteurs gouvernementaux français.

 

À Mayotte, une grande partie de la population réside dans des bidonvilles, que l’on appelle, sur place, des « bangas ». En 2017, 38 % des logements de l’île étaient construits en tôles et 37 % de l’habitat en dur ne bénéficiait pas du confort sanitaire de base. Loin de constituer une spécificité mahoraise, la production d’habitat informel apparaît dans de nombreux pays comme une des principales modalités de logement pour des populations à faibles revenus. Si elle s’accompagne souvent de risques (sanitaires, géologiques, climatiques, sociaux, etc.) et de conditions précaires d’existence (accès aux services urbains déficient, constructions hors normes, surpeuplement), elle offre une solution alternative à des millions de familles, dans un contexte de pénurie généralisée de logement abordable.

Historiquement, pourtant, la production informelle d’habitat s’est heurtée à l’hostilité des riverains et des gouvernements, qui n’ont cessé de stigmatiser les bidonvilles et leurs habitants. Tout au long du XXe siècle, la réponse des autorités à la formation et à l’expansion de ces quartiers a oscillé entre deux types de comportements : le laissez-faire, caractérisée par une tolérance tacite, ponctuelle et relative (car de fréquentes « descentes » policières pouvaient tout de même être menées) ; « l’éradication » ou délogement, consistant à expulser les habitants au prétexte de leur statut foncier irrégulier, souvent en détruisant derrière eux les habitations pour empêcher leur retour. Les travaux des historiens (de Almeida Abreu et Le Clerre 1994 ; Gonçalves Soares 2010 ; Vorms 2012) ont documenté la brutalité des opérations de démolition au bulldozer lancées dans certaines villes au début du siècle dernier, dont on semble aujourd’hui retrouver de tardives et très problématiques répliques dans les « décasages » à Mayotte.

Le recours à de telles pratiques a pourtant beaucoup reculé, depuis le milieu du XXe siècle, résultat des avancées normatives obtenues sur la scène multilatérale et de la diffusion progressive de nouveaux modèles d’intervention, fondés sur la reconnaissance et l’amélioration des quartiers autoproduits. À partir des années 1970, l’émergence d’un débat international sur ce qu’on a appelé au départ « les établissements humains » a permis d’enclencher un mouvement de remise en question des modalités violentes d’intervention dans les bidonvilles. Condamnées pour les graves violations des droits humains qu’elles pouvaient générer, les politiques d’éradication ont aussi été pointées du doigt pour leur inefficacité, au regard de leur tendance à « disperser » l’habitat informel. De plus en plus impopulaires, elles ont même fait l’objet d’une mise au ban par certaines organisations internationales, soit par la création de normes spécifiques, soit par l’introduction de clauses de « non-éviction » dans les accords de coopération financière. L’avancée de la recherche a permis la reconnaissance progressive des causes profondes de la production d’habitat informel, réhabilitant celle-ci, sinon comme solution, du moins comme réponse à une demande de logements abordables insatisfaite par les marchés et gouvernements (Deboulet 2016). Des rencontres et discussions multilatérales ont enfin permis d’ancrer dans le droit international des principes fondamentaux de « non-éviction » et de droit au sol et au logement.

À partir des années 1990, forte de son expérience sur ces questions et de celle de ses experts, mondialement reconnus, la France s’est positionnée à l’avant-garde de ces débats. Très proactive lors des rencontres onusiennes Habitat II, en 1996, et Habitat III, en 2016, elle s’est prononcée en faveur de l’inscription dans le Nouvel Agenda Urbain du droit à la ville, un concept forgé par le philosophe français Henri Lefebvre. Moins de dix ans après, les images des démolitions massives de bidonvilles à Mayotte semblent pourtant questionner sa propre compréhension et mise en application d’un urbanisme vertueux et inclusif.

Contradictions françaises et exception mahoraise

À en croire Estelle Youssouffa, députée de la première circonscription mahoraise, la loi française défendrait un principe d’application différenciée du droit à la ville, à l’aune du statut des personnes. Et quand, au micro de France Inter, on l’interroge sur la possibilité ou non de reloger tous les habitants de bidonvilles de l’île, la députée rétorque :

Non. Non non, parce qu’en fait, là, dans votre question, ça sous-entend que, parce qu’on occupe illégalement un terrain et qu’on est dans un bidonville, on a droit au relogement. Non, si vous êtes en situation régulière et que vous êtes français, vous avez droit à un relogement temporaire, c’est la loi. [Ce n’]est pas un relogement permanent, c’est un relogement temporaire. Et pour les personnes qui sont en situation régulière ou français[es]. Donc une grande partie des habitants dans les bidonvilles à Mayotte sont des étrangers en situation irrégulière : ils ont vocation à être expulsés et c’est l’application du droit.

Deux distinctions font jour dans cette citation. La première, entre les propriétaires et les squatteurs, aboutit à faire de l’accès à la ville un droit payant, conditionné à des facteurs socio-économiques. Un urbanisme d’élite, en somme, que dénoncent plusieurs acteurs associatifs et militants à Mayotte. « Le souci de l’État est de chasser les pauvres de Mayotte. C’est indigne de la France, les maisons en tôle », dénonce Daniel Gros, le référent local de la Ligue des droits de l’Homme.

La seconde distinction, centrée sur le critère de nationalité, implique de n’accorder qu’aux « vrais français » (et résidents réguliers) la possibilité de bénéficier d’un relogement. Un filtrage assez surprenant, au regard de la reconnaissance désormais très large du droit au relogement sur la scène internationale, mais qui a fait la triste renommée de la France au cours des dernières années. Des expulsions répétées de migrants à Calais à celles, plus récentes, du quartier de La Chapelle à Paris, le non-relogement des étrangers semble désormais correspondre à la norme, au pays des droits de l’homme.

Dans ce contexte français déjà particulier, il faut savoir qu’à Mayotte un régime juridique encore plus particulier s’applique en matière de régulation de l’habitat informel. Depuis la loi ELAN de 2018, ce département « bénéficie », avec la Guyane, d’un statut exceptionnel qui permet au préfet de décider de la destruction des bidonvilles qui menaceraient « la salubrité, la sécurité ou la tranquillité publique ».

En métropole et sur le reste du territoire français, une enquête préalable doit être menée pour justifier l’adoption de mesures d’expulsion : le droit qui s’applique à Mayotte s’inscrit donc dans un régime juridique ad hoc, qui n’est pas sans rappeler « l’état d’exception » du philosophe Agamben (2003). C’est d’ailleurs cette « exception » mahoraise qui a finalement permis à l’opération Wuambushu d’avoir lieu, alors qu’une décision de justice avait, en première instance, déclaré son interdiction.

Un des motifs de cet arrêt judiciaire portait encore une fois sur la question du relogement : centrale dans le débat sur le traitement de bidonvilles, mais visiblement très secondaire dans la planification des « décasages » en chaîne qui ont eu lieu à Mayotte depuis le mois d’avril. Plusieurs associations françaises dénoncent à cet égard de graves manquements au respect des droits humains ; elles sont relayées par des médias internationaux scandalisés qui s’interrogent sur le sort des habitants des plus de 500 logements détruits depuis la fin avril 2023. Aux yeux du gouvernement, l’argument de la non-nationalité semble primer sur toute autre considération sociale et sur l’application du droit au relogement, pourtant mentionné dans la loi ELAN.

L’ensemble de ces éléments ne laisse d’interroger quant au bien-fondé de l’approche assumée par les autorités françaises à Mayotte. Pour autant, l’opération Wuambushu est-elle une réaction « exceptionnelle » de la part d’un État au pied du mur ou exprime-t-elle un trait plus fondamental de la politique française en matière de traitement de l’habitat informel ?

Penser le cas mahorais dans l’histoire longue du traitement des bidonvilles en France

Dans l’hexagone et depuis la parution de la circulaire du 25 janvier 2018 sur « la résorption des campements illicites et des bidonvilles », le traitement des questions d’habitat informel est l’affaire de la délégation interministérielle à l’hébergement et à l’accès au logement, DIHAL. Rattachée aux services du Premier ministre, celle-ci a pour mission d’accompagner les autorités locales et régionales dans la mise en œuvre de politiques préventives, vis-à-vis de ces espaces. Or la circulaire ne s’applique pas aux Outre-mer, administrés directement par la Direction générale aux Outre-mer, DGOM. Un véritable paradoxe institutionnel, quand la population d’un seul bidonville mahorais parvient déjà à dépasser celle de l’ensemble des bidonvilles de l’hexagone. Ce découpage administratif explique également le fait que les habitants des bidonvilles ultramarins ne soient pas répertoriés dans les recensements nationaux de l’habitat informel.

Si on le replace dans la trajectoire longue du traitement de l’habitat informel en France, le recours quasi systématique à l’expulsion à Mayotte depuis l’entrée en vigueur de la loi ELAN s’apparente à une « règle » plutôt qu’à une exception. À une poignée d’expérimentations près (généralement portées par des organisations de la société civile), le délogement a été un levier d’action privilégié face au développement ou à la persistance de l’habitat informel, dans l’hexagone comme en Outre-mer. En 2016, le Collectif national droits de l’Homme Romeurope faisait « le triste constat de la continuité d’une politique d’expulsions répétées des habitants des bidonvilles et des squats. »

À cet égard, la circulaire de 2018 a certes représenté une avancée en termes d’institutionnalisation de la réflexion sur la question des bidonvilles, mais elle n’a pas fondamentalement changé la donne sur le terrain des politiques publiques. Sous ses allures relativement compréhensives, la « mission bidonvilles » de la DIHAL continue d’ailleurs d’inscrire son action dans une perspective de « résorption », un terme où transparaît encore l’objectif d’éradication, à rebours de la vision d’amélioration ou d’intégration qui est désormais privilégiée dans le débat international.

Une autre constante du traitement de la question des bidonvilles en France, que l’on retrouve dans le cas de l’opération Wuambushu, a été son ethnicisation (Aguilera et Vitale 2015). À partir de la seconde moitié du XXe siècle, en effet, la thématique du mal-logement n’a cessé d’être abordée au prisme d’approches sécuritaires, souvent teintées de xénophobie. De l’importation du terme bidonville en métropole, après l’indépendance des colonies, à la culpabilisation à Mayotte d’un « envahisseur » comorien, en passant par trente années de « question rom » à Paris et dans tout l’hexagone (Aguilera 2020) : l’habitat informel a systématiquement été associé à des enjeux migratoires et des discours sur la délinquance présumée d’une population « externe », d’un ennemi non français. Les spécialistes s’accordent ainsi pour affirmer que la question des bidonvilles, en France, n’a jamais été pensée pour elle-même. Pour le politiste Thomas Aguilera (2020), cet impensé découle aussi de décisions et d’actions délibérées de la part des élites gouvernantes : « le ministère de l’Intérieur et les préfectures sont restés propriétaires de l’enjeu, empêchant explicitement les ministères du Logement ou des Affaires sociales de s’en saisir ». La violence de l’opération Wuambushu et des décisions assumées au cours des derniers mois par le binôme Gérald Darmanin (ministre de l’Intérieur) – Thierry Suquet (préfet de Mayotte) révèle aujourd’hui les implications de cette capture et de la faiblesse du dispositif français en matière de traitement des enjeux d’habitat informel et précaire.

Bibliographie

  • Agamben, G. 2003. État d’exception, Homo sacer II, Paris : Éditions du Seuil.
  • Aguilera, T. 2020. « Chapitre 9. À l’ombre du Grand Paris : l’impossible gouvernance métropolitaine des bidonvilles franciliens », in P. Le Galès (dir.), Gouverner la métropole parisienne. État, conflits, institutions, réseaux, Paris : Presses de Sciences Po, p. 249-278.
  • Aguilera, T. et Vitale, T. 2015. « Bidonvilles en Europe, la politique de l’absurde », Revue Projet, n° 348, p. 68-75.
  • de Almeida Abreu, M. et Le Clerre, G. 1994. « Reconstruire une histoire oubliée. Origine et expansion initiale des favelas de Rio de Janeiro », Genèses, n° 16, p. 45-68.
  • Deboulet, A. (dir.). 2016. Repenser les quartiers précaires, Paris, Études de l’AFD.
  • Gonçalves Soares, R. 2010. Les Favelas de Rio de Janeiro. Histoire et droit, XIXe et XXe siècles, Paris : L’Harmattan.
  • Vorms, C. 2012. Bâtisseurs de banlieue à Madrid. Le quartier de la Prosperidad (1860-1936), Paris : Créaphis Éditions.

Faite

Economie, politique, société: les plus lus 30 décembre 2024

Mayotte : des promesses toujours non tenues

Mayotte : des promesses toujours non tenues

 

 

Mayotte, petite île de l’océan Indien, symbolise à elle seule la collision brutale entre histoire coloniale, fractures sociales et désastres environnementaux. Département français depuis 2011, elle est un territoire en crise, où la misère humaine et les catastrophes naturelles s’entrelacent dans une spirale infernale. Les événements récents – séismes, tornades, montée des eaux – ne sont que la face visible d’un effondrement plus global. Ils révèlent une vulnérabilité accumulée sur des décennies, amplifiée par des promesses non tenues, des inégalités criantes et une gestion déconnectée des réalités locales.

 

par Bernard Kalaora
Professeur honoraire, Université de Picardie Jules Verne (UPJV)  dans The Conversation 

En 1974, Mayotte se sépare des Comores à l’issue d’un référendum où les Mahorais choisissent de rester français. Ce choix, né du désir d’échapper à l’instabilité politique des Comores indépendantes, place l’île dans une situation paradoxale : elle devient un territoire français entouré de voisins économiquement fragiles. Cette appartenance à la République française, vue comme une chance à l’époque, isole Mayotte de son propre environnement géographique et culturel. Rapidement, cette singularité engendre des tensions avec les autres îles de l’archipel, notamment l’île comorienne d’Anjouan, d’où proviennent chaque année des milliers de migrants.

L’intégration comme département, survenue en 2011, devait marquer une nouvelle ère pour Mayotte. Les Mahorais espéraient voir leur île se développer et accéder à des droits égaux à ceux des métropolitains c’est-à-dire que s’y applique pleinement les lois françaises et européennes, à la différence d’une collectivité territoriale. Mais cette départementalisation s’est révélée un leurre. La croissance fulgurante de la population, (76 000 habitants en 1991, 300 000 habitants en 2023), dépasse largement la capacité des infrastructures et des services publics à répondre aux exigences, tout en exacerbant l’obsolescence des équipements, faute d’entretien.
L’éducation, en particulier, est le symbole de cet échec. Avec des classes surchargées, des enseignants en sous-effectifs et des écoles délabrées, le système scolaire est incapable de répondre aux besoins d’une jeunesse nombreuse et en quête d’avenir. Cet effondrement du système éducatif alimente un sentiment d’abandon et de mépris parmi les Mahorais. Ils constatent chaque jour que la promesse d’égalité républicaine reste une illusion.
Les infrastructures sanitaires et sociales sont tout aussi défaillantes. Les femmes comoriennes qui bravent les flots pour accoucher à Mayotte afin que leurs enfants acquièrent la nationalité française, contribuent à une pression démographique croissante. Mais ces enfants, bien que nés sur le sol français, grandissent souvent dans des conditions indignes. Ils alimentent les bidonvilles, des espaces d’exclusion où se forment des bandes de jeunes livrés à eux-mêmes, vecteurs de violences et d’émeutes récurrentes. À leur majorité, en vertu du droit du sol, ces enfants peuvent acquérir la nationalité française.

La colère gronde dans une population qui se sent méprisée, prise en étau entre un État central distant et des besoins locaux criants. Mais ce mépris ne se limite pas aux politiques sociales : il se manifeste aussi dans la gestion de l’environnement. Mayotte est une île en pleine dégradation écologique, où les bidonvilles, sans réseaux d’assainissement, rejettent leurs déchets dans une mer polluée, comme j’ai pu l’étudier dans le cadre d’une mission pour l’association Littocean. La destruction des mangroves (due à un développement urbain incontrôlé et au changement climatique) et en conséquence des récifs coralliens, essentiels pour limiter l’érosion et les submersions marines, témoigne de l’incapacité à relier environnement et développement.

À cela s’ajoute un paradoxe criant : tandis que les populations locales luttent pour survivre, des moyens considérables sont mobilisés pour protéger l’écosystème marin par le biais du parc naturel de Mayotte. Ce parc, destiné à préserver la biodiversité exceptionnelle des récifs coralliens, devient un symbole d’une gestion technocratique déconnectée des réalités humaines. Les Mahorais, exclus de ce projet, perçoivent cette conservation comme une nouvelle forme de colonialisme : une « colonisation bleue » où la priorité est donnée à la nature, administrée par l’État français, au détriment des habitants. Ce fossé entre la préservation de l’environnement et les besoins des communautés accentue le sentiment d’abandon et l’idée que Mayotte n’est qu’un territoire périphérique, instrumentalisé pour des objectifs extérieurs et géopolitiques, traité comme une colonie et non comme un territoire français à part entière.

Dans ce contexte, le changement climatique agit comme un catalyseur. Il intensifie les phénomènes naturels extrêmes, tels que les cyclones ou les sécheresses, et exacerbe les inégalités. L’élévation du niveau de la mer menace directement les habitations précaires situées sur les littoraux, tandis que les ressources en eau, déjà insuffisantes, s’amenuisent. Les catastrophes naturelles se multiplient, mais elles ne sont pas de simples fatalités : elles frappent un territoire déjà fragilisé, où chaque événement climatique devient un désastre humain par manque de préparation.

Face à cette accumulation de crises, c’est le rapport au temps qui interroge. À Mayotte, l’idée même d’un avenir semble inatteignable. Les Mahorais vivent dans un présent sans repères, où les mêmes drames – émeutes, violences, destructions – se répètent sans fin. François Hartog, dans sa réflexion sur le présentisme, décrit cet état où le passé perd sa valeur, où le futur est inconcevable, et où seul le présent s’impose, figé dans l’urgence et l’incapacité d’anticiper.

Mayotte incarne cette temporalité brisée. L’île n’a pas de nostalgie d’un âge d’or, car son histoire est marquée par des fractures successives : colonisation, séparation des Comores, départementalisation ratée. Elle n’a pas non plus de projet d’avenir, car les conditions de vie, les inégalités et les crises structurelles la maintiennent dans un état d’urgence permanent. Ce présentisme exacerbé renforce le sentiment d’impuissance, rendant impossible toute perspective de reconstruction ou de progrès.

La situation actuelle de Mayotte peut être qualifiée d’hypercriticité : un état où les tensions sociales, politiques et environnementales atteignent un point de rupture, où chaque élément, même mineur, peut précipiter un effondrement global.

Ce terme désigne non seulement l’accumulation des vulnérabilités, mais aussi l’incapacité à s’en extraire. L’hypercriticité, c’est l’impossibilité de penser au-delà de l’urgence, l’incapacité de construire des ponts entre les crises pour trouver des solutions globales. À Mayotte, cet état est visible dans chaque aspect de la vie : dans l’école qui échoue à offrir un avenir, dans les bidonvilles qui s’étendent, dans la mer qui rejette les déchets de l’île et engloutit peu à peu ses côtes, dans l’accès à l’eau et à un environnement sain, dans la pression démographique et ses conséquences écologiques.

Cette crise révèle une conjonction inédite entre deux histoires : celle, humaine, de la globalisation, avec ses migrations, ses inégalités et ses fractures coloniales ; et celle, planétaire, d’une Terre abîmée par la dégradation accélérée des écosystèmes. Comme l’explique Dipesh Chakrabarty dans _Une planète, plusieurs mondes_, ce croisement marque une rupture : à Mayotte, cette rencontre s’incarne dans une « planète des pauvres », où les damnés de la Terre subissent de plein fouet l’amplification de ces dynamiques destructrices. Ici, les vulnérabilités humaines et écologiques se confondent dans un cycle sans précédent, soulignant la nouveauté tragique de cette crise.

Toutefois, l’hypercriticité peut aussi être un point de départ. Elle force à regarder en face l’ampleur des problèmes et à repenser radicalement les relations entre les hommes, leur territoire et leur futur. Si Mayotte continue sur cette voie, elle risque de devenir un archétype de l’effondrement insulaire, un avertissement pour d’autres territoires. Mais si elle parvient à dépasser ce présentisme, à prendre en compte l’histoire passée, à s’attaquer aux urgences présentes tout en imaginant un avenir collectif mettant en avant la double identité mahoraise française et comorienne pour en faire un exemple d’hybridité culturelle réussie, elle pourrait, paradoxalement, transformer sa fragilité en force, en inventant un modèle résilient face aux défis du XXIe siècle. Le temps, à Mayotte, n’a pas encore retrouvé son cours, mais il n’est pas trop tard pour le remettre en mouvement.

Interdiction des bidonvilles à Mayotte !!

Interdiction des bidonvilles à Mayotte !!

 

On reproche à juste titre aux élus nationaux de la métropole d’être en décalage avec les réalités. Surtout quand il s’agit de territoires d’outre-mer et en particulier de Mayotte, département le plus pauvre du pays où environ 30 à 50 % de la population vit dans des conditions de pauvreté lamentable incluant des logements précaires ( en clair souvent des baraques en tôle).

Comme en métropole, le maire de la ville lance des idées complètement surréalistes comme celle consistant à interdire les bidonvilles à Mayotte. Autant dire à expulser au moins 30 % de la population pour les forcer à s’installer ailleurs. Notons que la plupart de cette population pauvre ne votent pas. Ceci expliquant cela.

L’élu à la tête de la plus grande ville de Mayotte (92.000 habitants), membre des Républicains, Ambdilwahedou Soumaila, exige dans un entretien au Figaro que l’interdiction des bidonvilles soit inscrite en tête de la loi d’urgence, avant d’aborder la question de la reconstruction. Comme si on pouvait dans une loi interdire la pauvreté alors que la question est structurelle, complexe et probablement durable.

Syrie : des élections peut-être dans quatre ans

Syrie : des élections peut-être dans quatre ans

 

Après la chute du régime de Bachar al-Assad le 8 décembre, le nouveau dirigeant de la Syrie Ahmad al-Chareh estime désormais que l’organisation de nouvelles élections dans le pays pourrait prendre quatre ans. Il a ajouté qu’il serait nécessaire de « réécrire la Constitution », une tâche qui pourrait prendre « deux ou trois ans », dans cet entretien avec une chaîne saoudienne.
« Les sanctions ont été imposées à la Syrie en raison des crimes commis par le régime » de Bachar al-Assad, a-t-il indiqué, ajoutant que vu que les auteurs des exactions ne sont plus au pouvoir, « les sanctions doivent donc être levées automatiquement ».

Le conflit a été marqué par l’implication de plusieurs puissances internationales occidentales comme les Etats-Unis ou la France, mais aussi la Russie et l’Iran ou encore de groupes armés comme le Hezbollah libanais.

Dans son interview, Ahmad al-Chareh s’est notamment adressé aux deux alliés de Bachar al-Assad, l’Iran voisin et la Russie.De son coté,Assaad Hassan al-Chibani, Chef de la diplomatie, a affirmé sur X que les autorités soutenaient « pleinement » les droits des femmes. « Nous croyons au rôle actif de la femme au sein de la société, et nous avons confiance en ses capacités et ses compétences », a-t-il précisé.

Politique: La France vers le chaos

Politique: La France  vers le chaos

Grâce à l’incongrue dissolution de l’Assemblée nationale qui a bouleversé tout le calendrier politique et à l’irresponsabilité totale de la plupart des partis politiques, la France se dirige tranquillement vers le chaos politique mais surtout aussi économique, financier et social. Le tout pouvant aller vers une crise de régime où tous les pouvoirs pourraient devenir obsolètes : celui du gouvernement, celui du Parlement celui aussi du président de la république.

 

Manquerait plus qu’une éclosion sociale ou sociétale pour plonger durablement le pays dans un marasme ingérable. Précisément  une hypothèse  choisie par  Mélenchon le révolutionnaire de papier qui rêve de transformer la France en pays sous-développé mais communiste avec évidemment une dictature du prolétariat assuré par des oligarques pour la plupart anciens fonctionnaire (ou dépendant de crédits publics) . L’extrême droite a l’air de se résoudre aussi à accélérer la décomposition du régime en poussant Macron  dehors alors que visiblement si le RN  croit indiscutablement dans l’opinion par contre ce parti est loin d’être cohérent sur les orientations économiques, sociales et financières.

Dans les autres partis la confusion est encore plus grande au parti socialiste évidemment toujours écartelé entre les néo marxistes et sociaux démocrates, chez les écolos partagés entre la sensibilité environnementale et leurs agitations gauchistes irresponsables. Chez les républicains et les anciens macronistes,  c’est la lutte des leaders qui étouffent les priorités du moment.

Politique: La haine devient insupportable chez des élus

Politique: La haine  devient insupportable chez des élus

Nombre d’élus qui visiblement ont du mal à incarner l’intérêt général s’adonnent au sport favori qui consiste à faire exploser leur haine de leur adversaire sur les réseaux sociaux. Bien entendu dans une démocratie on peut comprendre que les avis divergent et parfois s’opposent  assez fortement; par contre, utiliser l’invective et l’injure constitue un acte de faiblesse démocratique et même psychologique. Ce qui peut parfois comprendre–sinon s’admettre– chez le citoyen ordinaire devient intolérable chez  des élus de la nation

Les maîtres en la matière chez les « insoumis » mais aussi chez les écolos et maintenant dans beaucoup de familles politiques y compris au parti socialiste qui pourtant n’a pas besoin d’exposer au grand jour des contradictions idéologiques historiques.

En réalité, faute d’analyses pertinentes et de vision claire, certains élus nationaux s’attaquent aux personnes elles-mêmes. Bref dans une crise politique déjà grave, on atteint les bas-fonds qui révèlent la la bassesse et le manque d’envergure de nombre d’élus notamment parlementaire. De ce point de vue la crise politique finira le moment venu par une crise de régime mais pourrait prendre encore davantage un aspect de crise sociétale avec des élus devenus fous, inconsistants et haineux.

 

Un accord salarial chez EDF

Un accord salarial chez EDF

 

2,7 % d’augmentation pour les salariés d’EDF. La direction d’EDF et l’ensemble des organisations syndicales représentatives (CFE-CGC, CGT, CFDT et FO) ont signé un accord salarial pour 2025 prévoyant 1,9% d’augmentations individuelles, a-t-on appris vendredi de sources concordantes, qui s’ajoutent à une augmentation de 0,8% au niveau de la branche. Dans l’ensemble des entreprises des industries électriques et gazières, les négociations annuelles ont débouché sur des propositions comprises «entre 1,8 et 1,9% en mesures individuelles», selon Laurent Koessler, de la CFE-Énergies, ce qui donne dans ce dernier cas 2,7% d’augmentation, en tenant compte de l’augmentation de 0,8% du salaire national de base, obtenue au niveau de la branche. À noter qu’on compte sur une inflation d’environ 2 % en 2025. Une perspective assez probable eu égard au tassement de la demande et de la croissance.

 

 

Élections Croatie : Milanovic seulement au second tour

Élections Croatie :  Milanovic seulement au second tour

Alors qu’on attendait une victoire nette dès le premier tour le président sortant Milanovic  devra se soumettre au second tour pour être élu même si son avance est   très confortable. 

Le président croate sortant, Zoran Milanovic, a manqué de peu avec 49,20 % des voix  de remporter dimanche l’élection présidentielle dès le premier tour et devra affronter, dans deux semaines, le candidat des conservateurs au pouvoir, Dragan Primorac ( 19,43 % des voix), a annoncé dimanche la Commission électorale.

 

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