Archive pour le Tag 'positive'

Agences de notation Fitch :BBB confirmé pour l’Italie, avec perspective positive

Agences de notation Fitch :BBB confirmé pour  l’Italie, avec perspective positive

Alors que la France s’attend un déficit de 6%  pour l’année en cours, l’Italie ancien mauvais élève de l’Europe ramène son déficit public à 3,7 %. Conséquence :L’agence de notation Fitch a annoncé vendredi maintenir la notation de la dette publique italienne à l’échelon «BBB» mais faire passer sa perspective de «stable» à «positive» du fait de bonnes performances budgétaires et respect des engagements européens.

 

Une analyse renforcée par «des signes de croissance potentielle plus élevée et un contexte politique plus stable». Fitch anticipe notamment un déficit public de 3,7% pour l’année en cours, contre 4,7% anticipé en avril dernier et s’attend à voir l’Italie réaliser un excédent budgétaire primaire, c’est-à-dire avant le paiement du service de la dette.

IA générative : positive pour la croissance ?

IA générative :  positive  pour la croissance ?

Une annonce tout à fait hypothétique : la quantification de l’effet positif de l’intelligence artificielle sur l’économie. D’après un rapport officiel diffusé par l’Elysée, l’intelligence artificielle pourrait générer des gains de croissance de 10 à 15 % d’ici une vingtaine d’années. Des chiffres très discutables. La première raison, c’est qu’on mélange l’intelligence artificielle générative des autres formes d’intelligence artificielle qui déjà automatise les processus de production et de distribution. D’une certaine manière, l’intelligence artificielle est mise à toutes les sauces sans doute par effet de mode. Ce qui est sûr, c’est que l’intelligence artificielle tout court va continuer de se développer et est déjà largement à l’œuvre. Il faudra toutefois faire le moment venu un bilan pertinent des pertes et des créations d’emplois notamment dans les services qui seront largement affectés.
Essayer de quantifier les effets de l’intelligence artificielle sur la croissance relève de la recherche dans le marc de café. On pourrait tout aussi bien annoncer que l’intelligence artificielle va détruire 100 milliards  ou au contraire augmenter de à 600 milliards le PIB.Ce qu’on peut dire avec une certaine certitude c’est que l’intelligence artificielle va continuer de pénétrer l’économie et qu’il faut continuer de s’y préparer avec la formation et les investissements. Tout le reste relève de la spéculation

D’après l’Élysée, le rapport du comité interministériel sur l’intelligence artificielle générative prévoit un effet positif de l’IA sur l’économie française dès 2030, avec une hausse de PIB entre 250 milliards d’euros et 400 milliards. Ce texte sera rendu public demain, à la suite d’une remise officielle au président Emmanuel Macron.

Co-directeur du comité avec la chercheuse Anne Bouverot, l’économiste Philippe Aghion va présenter dans le rapport des « chiffres inédits sur le potentiel de création de valeur de l’IA », dixit l’Elysée. Le constat y serait au beau fixe : les effets positifs de l’IA générative sur l’emploi devraient largement dépasser les effets négatifs. Tout un chapitre est d’ailleurs dédié à la thématique « IA créatrice ou destructrice d’emploi ». « Le rapport évoque une hausse du PIB potentielle de 250 à 400 milliards d’euros grâce à l’IA à l’horizon 2030 », chiffre la présidence. Pour rappel, le PIB se situait à 2.640 milliards d’euros en 2022.

 

 

 

Société–Education positive: les dangers

Société–Education positive: les dangers

Par Eirick Prairat, Professeur de Philosophie de l’éducation, membre de l’Institut universitaire de France (IUF), Université de Lorraine dans the Conversation

Comment réagir face aux caprices et aux actes de désobéissance d’un jeune enfant ? L’envoyer dans sa chambre pour le punir, est-ce être trop strict ou cela revient-il à lui fixer des limites nécessaires ? En ce printemps 2023, psychologues et familles se divisent de nouveau sur ces questions, ravivant le débat autour d’une éducation sans contrainte et sans sanction, ou « positive » – un idéal qui pourrait recouvrir de douces et dangereuses illusions.

Nul ne contestera qu’il fallait débarrasser le processus éducatif de toute violence physique et psychologique. La brutalité éducative des siècles passés fait froid dans le dos. De la férule au bonnet d’âne, du pensum au cachot, la liste des pratiques punitives déployées est terrible et presque infinie, comme l’a montré le Dictionnaire du fouet et de la fessée récemment publié aux Presses universitaires de France. Le monde de la littérature n’a pas manqué de se faire l’écho de ces dérives. Pensons à Balzac dans Louis Lambert, à Jules Vallès dans L’Enfant ou encore à Paul Verlaine dans Mes prisons.

Cependant, bannir toute forme de violence ne revient pas à condamner l’autorité. La contrainte a ses vertus, la sanction aussi. Il est étonnant dans ce débat de voir comment l’histoire éducative est souvent falsifiée, voire tout simplement oubliée.

Rappelons qu’une école sans contrainte et sans sanction a déjà existé, à travers l’expérience des maîtres-camarades de Hambourg, dans les années 1920. « Dès les premiers jours, les maîtres annoncèrent à leurs élèves qu’il n’existait plus de punition ni de sanction, qu’il ne serait plus question d’interdiction ou d’un règlement quelconque qui pourrait les gêner dans leur usage de leur pleine liberté », écrit Jakob Robert Schmid qui rapporte cette étonnante expérience dans Le maître-camarade et la pédagogie libertaire.

Les maîtres de Hambourg pensaient que seule la liberté, entendue comme absence de contrainte, pouvait faire émerger les trésors de l’enfance. Les maîtres ne voulaient plus être des maîtres : « Nous voulons enfin commencer à vivre fraternellement avec les enfants de l’école : nous voulons vivre avec eux en vrais camarades. »

« Attends… j’te vas en donner… du maitre d’école », Honoré Daumier, lithographie, 1846. National Gallery of Art, CC0, via Wikimedia
Cette expérience a incarné dans sa forme la plus radicale l’utopie d’un espace éducatif expurgé de toute forme de contrainte. Celle-ci s’est terminée par un retentissant échec, d’autant plus amer que, pendant plus de dix ans, ces maîtres novateurs ont fait preuve d’un enthousiasme peu commun. Zeidler, un des inspirateurs, dut reconnaître non sans tristesse que

« partout où l’on se laissa guider par une confiance sans bornes dans le tact des enfants, dans leur force de volonté, dans leur persévérance, dans la sûreté de leur instinct et dans la tolérance des individus à former une communauté […], on vit se former des bandes d’indisciplinés ».

Ne nous trompons pas, l’enfant a besoin d’être guidé et parfois contraint. Freud le dit, on ne peut plus clairement, dans ses Nouvelles conférences : « Lui donner la liberté de suivre toutes ses impulsions est impossible. Ce serait une expérience très instructive pour les psychologues, mais les parents n’y pourraient pas tenir et les enfants eux-mêmes subiraient de graves dommages ». Le travail éducatif appelle surtout à encourager, soutenir, valoriser, mais il ne peut se passer d’interdiction.

Les adeptes de l’idéologie du ni-ni (ni contrainte ni sanction) se réfèrent souvent pour étayer leur thèse à des expériences éducatives qui, contrairement à ce qu’ils peuvent dire, n’ont jamais banni la sanction. L’école de Iasnaïa Poliana, ouverte par Tolstoï en 1859 pour quelques petites années, et qui est souvent citée comme modèle avait en fait recours à l’exclusion et à la privation.

Maria Montessori est également convoquée. Or la Casa dei Bambini, qui rassemblait de très jeunes enfants, mentionne dans son règlement intérieur de 1913, que seront expulsés de l’école les « indisciplinés » et les enfants « négligés et sales ». Il y avait aussi des sanctions à Summerhill, l’école fondée en 1921 par le pédagogue écossais Alexander Neill, et qui se voulait un lieu libre. Or, qu’y découvre-t-on ?Des sanctions comme l’amende, l’avertissement, la corvée y étaient distribuées… par d’autres enfants érigés en tribunal. Le progressisme n’est pas toujours là où on le pense.

D’une manière générale, les écoles qui ont prétendu faire l’économie de toute sanction sont souvent des écoles qui ont accueilli des effectifs restreints, voire choisis, contrevenant ainsi au principe d’hospitalité. Ce sont aussi des écoles qui ont caché leurs pratiques punitives sous de prétendues sanctions « naturelles ». Ce sont enfin – chose qui n’est guère admissible – des écoles où les adultes se sont débarrassés du droit de punir pour le léguer aux enfants, comme ce fut le cas dans la célèbre école de Summerhill.

Les perspectives les plus novatrices ne sont pas celles qui ont tenté d’évincer la réalité de la sanction mais celles qui se sont attachées à lui donner une portée éducative. Elles ont notamment montré qu’une sanction éducative poursuit toujours une triple fin : réaffirmer une règle partagée, responsabiliser un jeune en train de grandir et lui signifier une limite. Elles ont également montré qu’une sanction éducative pouvait prendre une forme privative.

La sanction éducative est suspensive, elle suspend momentanément un droit, un pouvoir. Elle rétrécit, un instant, le champ des possibles et des opportunités. D’une phrase, elle réduit momentanément la puissance du sujet. « Je ne t’adresserai plus la parole car tu n’as pas arrêté cet après-midi de dire des choses désagréables ». « J’arrête de t’aider car, de ton côté, tu ne fais pas ce que tu dois faire, tu ne respectes pas le contrat ». « Retourne à ta place, tu pourras nous rejoindre quand tu auras vraiment envie de travailler et de t’impliquer ».

Arrêtons de penser la sanction comme une peine, ce n’est plus à l’ordre du jour, la page est tournée. La sanction n’est pas là pour faire mal mais pour faire sens. Elle peut aussi, dans certaines circonstances, prendre une forme restaurative. « Tu as sali ce mur, tu vas maintenant le laver » ; « Tu n’arrêtes pas d’embêter le petit Paul, tu vas lui montrer ce que c’est que d’être grand, et tu vas l’aider à faire ses devoirs jusqu’à la fin de la semaine ». Réparer, c’est certes réparer quelque chose, c’est aussi et surtout réparer à quelqu’un.

L’idéologie du ni-ni revient aujourd’hui au galop avec l’éducation positive. Comme l’a bien vu Denis Jeffrey, professeur en sciences de l’éducation à l’Université de Laval, on commence par taire et par renommer. On joue sur les mots à défaut de faire œuvre de pensée : « L’enseignant devient un accompagnateur ou un facilitateur, la règle une attente, la punition une conséquence ».

Assumons les mots : un enseignant enseigne, une règle est une règle. Peut-être est-il bon de rappeler qu’il y a trois lignes de sens dans l’idée de règle :

Qui dit règle dit régularité. Une règle est ce qui revient de manière régulière, en ce sens elle est prévisible ;

Issue du latin « regere » (diriger), la règle contraint ;

Enfin, ne l’oublions pas, elle garantit des droits. Éduquer n’est pas imaginer des stratagèmes pour dissimuler les règles sociales sous de prétendues contraintes naturelles, comme le suggère Rousseau dans l’Émile ; éduquer consiste à faire passer l’enfant d’une conception religieuse de la règle à une conception juridique, de Thémis à Nomos.

Car la conception première est toujours religieuse. La règle est inévitablement appréhendée par l’enfant comme une instance transcendante (extérieure) et immuable. Elle est vécue comme une limite à ses projets, à ses désirs et à ses envies. Impressionnante et intimidante, elle incite, aussi paradoxale que cela puisse paraître, au jeu et à la transgression.

En grandissant, les enfants doivent passer d’une conception religieuse de la règle à une conception juridique.

Grandir, c’est s’ouvrir à une conception juridique qui enferme trois caractéristiques sensiblement différentes. L’enfant comprend qu’on peut participer à la construction de la règle. Certes, une fois élaborée, elle accède à une forme de transcendance, mais cette transcendance est seconde. Elle est aussi modifiable : on peut la changer, l’améliorer, l’adapter. La règle est alors vécue moins comme une limite que comme un lien. Elle nous relie en exigeant les mêmes devoirs et en garantissant les mêmes droits. Le cœur du travail éducatif est précisément de faire entrer chaque enfant dans ce rapport apaisé et intelligent à la règle.

Plus fondamentalement, comment ne pas voir que, dans le procès éducatif, la contrainte a toute sa place. Disons-le déjà, elle n’est pas la violence. Elle apparaît de manière immédiate comme négative, mais elle enferme une positivité car elle est invitation à devenir autre. Quand elle est devenue autocontrainte, elle est conservée tout en étant dépassée car la capacité à s’autocontraindre offre la capacité à se rendre disponible. La contrainte ne me contraint plus, elle me libère car « la vraie liberté, comme le disait Montaigne, c’est de pouvoir toute chose sur soi ».

Education positive: les dangers

Education positive: les dangers

Par Eirick Prairat, Professeur de Philosophie de l’éducation, membre de l’Institut universitaire de France (IUF), Université de Lorraine dans the Conversation

Comment réagir face aux caprices et aux actes de désobéissance d’un jeune enfant ? L’envoyer dans sa chambre pour le punir, est-ce être trop strict ou cela revient-il à lui fixer des limites nécessaires ? En ce printemps 2023, psychologues et familles se divisent de nouveau sur ces questions, ravivant le débat autour d’une éducation sans contrainte et sans sanction, ou « positive » – un idéal qui pourrait recouvrir de douces et dangereuses illusions.

Nul ne contestera qu’il fallait débarrasser le processus éducatif de toute violence physique et psychologique. La brutalité éducative des siècles passés fait froid dans le dos. De la férule au bonnet d’âne, du pensum au cachot, la liste des pratiques punitives déployées est terrible et presque infinie, comme l’a montré le Dictionnaire du fouet et de la fessée récemment publié aux Presses universitaires de France. Le monde de la littérature n’a pas manqué de se faire l’écho de ces dérives. Pensons à Balzac dans Louis Lambert, à Jules Vallès dans L’Enfant ou encore à Paul Verlaine dans Mes prisons.

Cependant, bannir toute forme de violence ne revient pas à condamner l’autorité. La contrainte a ses vertus, la sanction aussi. Il est étonnant dans ce débat de voir comment l’histoire éducative est souvent falsifiée, voire tout simplement oubliée.

Rappelons qu’une école sans contrainte et sans sanction a déjà existé, à travers l’expérience des maîtres-camarades de Hambourg, dans les années 1920. « Dès les premiers jours, les maîtres annoncèrent à leurs élèves qu’il n’existait plus de punition ni de sanction, qu’il ne serait plus question d’interdiction ou d’un règlement quelconque qui pourrait les gêner dans leur usage de leur pleine liberté », écrit Jakob Robert Schmid qui rapporte cette étonnante expérience dans Le maître-camarade et la pédagogie libertaire.

Les maîtres de Hambourg pensaient que seule la liberté, entendue comme absence de contrainte, pouvait faire émerger les trésors de l’enfance. Les maîtres ne voulaient plus être des maîtres : « Nous voulons enfin commencer à vivre fraternellement avec les enfants de l’école : nous voulons vivre avec eux en vrais camarades. »

« Attends… j’te vas en donner… du maitre d’école », Honoré Daumier, lithographie, 1846. National Gallery of Art, CC0, via Wikimedia
Cette expérience a incarné dans sa forme la plus radicale l’utopie d’un espace éducatif expurgé de toute forme de contrainte. Celle-ci s’est terminée par un retentissant échec, d’autant plus amer que, pendant plus de dix ans, ces maîtres novateurs ont fait preuve d’un enthousiasme peu commun. Zeidler, un des inspirateurs, dut reconnaître non sans tristesse que

« partout où l’on se laissa guider par une confiance sans bornes dans le tact des enfants, dans leur force de volonté, dans leur persévérance, dans la sûreté de leur instinct et dans la tolérance des individus à former une communauté […], on vit se former des bandes d’indisciplinés ».

Ne nous trompons pas, l’enfant a besoin d’être guidé et parfois contraint. Freud le dit, on ne peut plus clairement, dans ses Nouvelles conférences : « Lui donner la liberté de suivre toutes ses impulsions est impossible. Ce serait une expérience très instructive pour les psychologues, mais les parents n’y pourraient pas tenir et les enfants eux-mêmes subiraient de graves dommages ». Le travail éducatif appelle surtout à encourager, soutenir, valoriser, mais il ne peut se passer d’interdiction.

Les adeptes de l’idéologie du ni-ni (ni contrainte ni sanction) se réfèrent souvent pour étayer leur thèse à des expériences éducatives qui, contrairement à ce qu’ils peuvent dire, n’ont jamais banni la sanction. L’école de Iasnaïa Poliana, ouverte par Tolstoï en 1859 pour quelques petites années, et qui est souvent citée comme modèle avait en fait recours à l’exclusion et à la privation.

Maria Montessori est également convoquée. Or la Casa dei Bambini, qui rassemblait de très jeunes enfants, mentionne dans son règlement intérieur de 1913, que seront expulsés de l’école les « indisciplinés » et les enfants « négligés et sales ». Il y avait aussi des sanctions à Summerhill, l’école fondée en 1921 par le pédagogue écossais Alexander Neill, et qui se voulait un lieu libre. Or, qu’y découvre-t-on ?Des sanctions comme l’amende, l’avertissement, la corvée y étaient distribuées… par d’autres enfants érigés en tribunal. Le progressisme n’est pas toujours là où on le pense.

D’une manière générale, les écoles qui ont prétendu faire l’économie de toute sanction sont souvent des écoles qui ont accueilli des effectifs restreints, voire choisis, contrevenant ainsi au principe d’hospitalité. Ce sont aussi des écoles qui ont caché leurs pratiques punitives sous de prétendues sanctions « naturelles ». Ce sont enfin – chose qui n’est guère admissible – des écoles où les adultes se sont débarrassés du droit de punir pour le léguer aux enfants, comme ce fut le cas dans la célèbre école de Summerhill.

Les perspectives les plus novatrices ne sont pas celles qui ont tenté d’évincer la réalité de la sanction mais celles qui se sont attachées à lui donner une portée éducative. Elles ont notamment montré qu’une sanction éducative poursuit toujours une triple fin : réaffirmer une règle partagée, responsabiliser un jeune en train de grandir et lui signifier une limite. Elles ont également montré qu’une sanction éducative pouvait prendre une forme privative.

La sanction éducative est suspensive, elle suspend momentanément un droit, un pouvoir. Elle rétrécit, un instant, le champ des possibles et des opportunités. D’une phrase, elle réduit momentanément la puissance du sujet. « Je ne t’adresserai plus la parole car tu n’as pas arrêté cet après-midi de dire des choses désagréables ». « J’arrête de t’aider car, de ton côté, tu ne fais pas ce que tu dois faire, tu ne respectes pas le contrat ». « Retourne à ta place, tu pourras nous rejoindre quand tu auras vraiment envie de travailler et de t’impliquer ».

Arrêtons de penser la sanction comme une peine, ce n’est plus à l’ordre du jour, la page est tournée. La sanction n’est pas là pour faire mal mais pour faire sens. Elle peut aussi, dans certaines circonstances, prendre une forme restaurative. « Tu as sali ce mur, tu vas maintenant le laver » ; « Tu n’arrêtes pas d’embêter le petit Paul, tu vas lui montrer ce que c’est que d’être grand, et tu vas l’aider à faire ses devoirs jusqu’à la fin de la semaine ». Réparer, c’est certes réparer quelque chose, c’est aussi et surtout réparer à quelqu’un.

L’idéologie du ni-ni revient aujourd’hui au galop avec l’éducation positive. Comme l’a bien vu Denis Jeffrey, professeur en sciences de l’éducation à l’Université de Laval, on commence par taire et par renommer. On joue sur les mots à défaut de faire œuvre de pensée : « L’enseignant devient un accompagnateur ou un facilitateur, la règle une attente, la punition une conséquence ».

Assumons les mots : un enseignant enseigne, une règle est une règle. Peut-être est-il bon de rappeler qu’il y a trois lignes de sens dans l’idée de règle :

Qui dit règle dit régularité. Une règle est ce qui revient de manière régulière, en ce sens elle est prévisible ;

Issue du latin « regere » (diriger), la règle contraint ;

Enfin, ne l’oublions pas, elle garantit des droits. Éduquer n’est pas imaginer des stratagèmes pour dissimuler les règles sociales sous de prétendues contraintes naturelles, comme le suggère Rousseau dans l’Émile ; éduquer consiste à faire passer l’enfant d’une conception religieuse de la règle à une conception juridique, de Thémis à Nomos.

Car la conception première est toujours religieuse. La règle est inévitablement appréhendée par l’enfant comme une instance transcendante (extérieure) et immuable. Elle est vécue comme une limite à ses projets, à ses désirs et à ses envies. Impressionnante et intimidante, elle incite, aussi paradoxale que cela puisse paraître, au jeu et à la transgression.

En grandissant, les enfants doivent passer d’une conception religieuse de la règle à une conception juridique.

Grandir, c’est s’ouvrir à une conception juridique qui enferme trois caractéristiques sensiblement différentes. L’enfant comprend qu’on peut participer à la construction de la règle. Certes, une fois élaborée, elle accède à une forme de transcendance, mais cette transcendance est seconde. Elle est aussi modifiable : on peut la changer, l’améliorer, l’adapter. La règle est alors vécue moins comme une limite que comme un lien. Elle nous relie en exigeant les mêmes devoirs et en garantissant les mêmes droits. Le cœur du travail éducatif est précisément de faire entrer chaque enfant dans ce rapport apaisé et intelligent à la règle.

Plus fondamentalement, comment ne pas voir que, dans le procès éducatif, la contrainte a toute sa place. Disons-le déjà, elle n’est pas la violence. Elle apparaît de manière immédiate comme négative, mais elle enferme une positivité car elle est invitation à devenir autre. Quand elle est devenue autocontrainte, elle est conservée tout en étant dépassée car la capacité à s’autocontraindre offre la capacité à se rendre disponible. La contrainte ne me contraint plus, elle me libère car « la vraie liberté, comme le disait Montaigne, c’est de pouvoir toute chose sur soi ».

Image des Syndicats : toujours positive auprès des salariés malgré le déclin

Image des Syndicats : toujours positive auprès des salariés malgré le déclin

Par Tristan Haute, Maître de conférences, Université de Lille dans the conversation


Le mouvement social contre la réforme des retraites a suscité un certain étonnement quant à la place qu’y occupent les organisations syndicales. Celles-ci sont parvenues à s’unir dans la durée et à mobiliser plusieurs millions de personnes dans les rues depuis le 19 janvier 2023. Non seulement le mouvement social qu’elles portent s’avère particulièrement populaire, mais c’est aussi le cas des modes d’action privilégiés et en particulier de l’appel à « bloquer le pays » du 7 mars 2023. En outre, selon plusieurs enquêtes d’opinion, les organisations syndicales sont celles qui incarnent le mieux l’opposition au gouvernement et au Président de la République. Enfin, la centralité des syndicats et de leurs « directions » ne semble pas, pour l’heure, être remise en cause que ce soit par d’autres organisations, notamment politiques, ou par des bases parfois mythifiées comme plus combatives.

Ces éléments n’ont toutefois rien de surprenant. En effet, un examen minutieux du rapport des salariés aux syndicats ces dernières années révèle que, si les salariés sont peu syndiqués, ils ont toutefois une bonne image des syndicats.

Nombreux seraient, depuis déjà plusieurs décennies, les indices d’un déclin du fait syndical en France. La syndicalisation, déjà très faible depuis plusieurs décennies, a enregistré un léger recul ces dernières années. En 2019, 10,3 % des salariés étaient syndiqués contre 11,2 % en 2013. Il en est de même de la participation des salariés aux grèves et aux élections professionnelles qui déclinent depuis le milieu des années 2000. Enfin, la « confiance » des salariés dans les syndicats est minoritaire (45,1 % dans l’édition 2022 du baromètre de la confiance politique du CEVIPOF).

Plusieurs événements ont d’ailleurs pu récemment illustrer ce déclin syndical, comme le mouvement des « gilets jaunes » qui s’est construit à l’hiver 2018-2019 en dehors des organisations syndicales ou encore la crise sanitaire qui, avec le recours massif à un télétravail quasi permanent, a pu éloigner les salariés des syndicats.

Cependant, un examen plus attentif des rapports des salariés aux organisations syndicales vient nuancer un tel discours décliniste. Ainsi, les exemples de mobilisations impulsées par les organisations syndicales ayant connu un certain succès en termes de participation des salariés et de popularité ne manquent pas ces dernières années, à commencer par le mouvement contre le projet de réforme des retraites de l’hiver 2019-2020.

Surtout, le rapport des salariés aux syndicats, s’il s’est distendu, n’est pas rompu. Ainsi si, en 2016, seuls 11 % des salariés étaient syndiqués et si seuls 6,9 % avaient fait grève cette même année (alors qu’avait eu lieu un mouvement social interprofessionnel contre la Loi Travail), 43 % avaient voté aux dernières élections professionnelles selon l’enquête SRCV, un chiffre qui n’est pas négligeable d’autant plus que nombre de salariés ne peuvent voter à ces élections faute de scrutin sur leur lieu de travail.

De plus, la « confiance » des salariés dans les syndicats n’a que très peu évolué depuis la fin des années 1970 : en 1978, 50,1 % des salariés faisaient confiance aux syndicats selon l’enquête post-électorale du CEVIPOF contre 45,1 % en 2022 alors même que, sur la même période, le taux de syndicalisation en France a fortement décliné. Ce paradoxe se retrouve à l’échelle européenne. Enfin, dépasser cette notion de « confiance » permet de faire état d’une image plus positive des syndicats.

L’indicateur retenu pour apprécier l’image qu’ont les salariés des syndicats est souvent la confiance qu’ils placent en eux. Or, cette notion de confiance apparaît problématique. En effet, le degré de confiance peut s’exprimer de manière générale (sentiment de confiance) ou pour un objectif particulier (défendre l’emploi, les salaires, les conditions de travail… au niveau local, au niveau sectoriel ou au niveau national) et, dans ce dernier cas, la capacité d’action des syndicats ne dépend pas uniquement d’eux-mêmes, mais aussi du contexte politique, économique et social.

Plusieurs analyses mettent d’ailleurs au jour les attitudes ambivalentes des salariés vis-à-vis des syndicats. Ainsi, en Belgique, où plus de la moitié des salariés sont syndiqués (57,2 %), la faible « confiance » dans les syndicats (23,8 %) s’articule avec une large approbation de leur nécessité pour protéger les droits sociaux et avec un sentiment majoritaire que les syndicats défendent les intérêts des salariés et des chômeurs.

59,1 % des salariés estiment que « les travailleurs ont besoin de syndicats forts pour protéger leurs intérêts ». Shutterstock
En France, diversifier les indicateurs mesurant l’image qu’ont les salariés des syndicats fait apparaître une forte demande de syndicats, à l’image de ce qui est observé au niveau européen, et une certaine appréciation de leurs actions.

Dans une enquête ISSP parue en 2015, 59,1 % des salariés répondants estiment que « les travailleurs ont besoin de syndicats forts pour protéger leurs intérêts » et seuls 23,4 % estiment que « des syndicats forts sont mauvais pour l’économie de la France ». De même, dans l’enquête post-électorale People2022 que nous avons réalisée à l’issue du second tour de l’élection présidentielle de 2022, 64,5 % des salariés répondants sont d’accord avec le fait que les syndicats rendent des services aux salariés et seuls 23,9 % sont en désaccord avec cette affirmation.

Les attitudes des salariés à l’égard des syndicats varient toutefois fortement selon leurs caractéristiques sociales et selon leur positionnement politique. Les jeunes n’ont ainsi, contrairement à une idée reçue, pas une plus mauvaise perception des syndicats que leurs aînés alors que les femmes salariées ont le plus souvent une perception positive des syndicats. De même, le fait de côtoyer l’action syndicale est fortement corrélé à l’expression d’opinions très positives à l’égard des syndicats.

Sur le plan socioprofessionnel, la perception des syndicats est moins positive dans les petits établissements et surtout dans les couches supérieures du salariat du secteur privé, et en particulier des cadres et professions intermédiaires administratives et commerciales, des salariés les plus autonomes et des salariés travaillant au forfait (trois groupes qui se recoupent fortement).

À l’opposé, les salariés du public, qu’ils soient cadres ou, dans une moindre mesure, employés, ainsi que certaines fractions des couches inférieures du salariat du secteur privé ont une perception bien plus positive des syndicats, y compris les salariés en contrat précaire ou qui craignent perdre leur emploi. Les syndicats, s’ils ne parviennent pas à faire adhérer une partie significative des classes populaires salariées, notamment dans les fractions les plus précarisées, bénéficient donc encore, parmi ces salariés, d’une image quasiment aussi positive que dans le secteur public et bien plus positive que parmi les fractions supérieures et stabilisées du salariat du secteur privé.

Au-delà des caractéristiques socioprofessionnelles, on constate également que les attitudes des salariés à l’égard des syndicats varient fortement selon leur positionnement politique sur un axe gauche-droite. Plus les salariés se situent à gauche, plus ils ont une perception positive des syndicats (voir tableau), à l’image de ce qui a déjà été observé au niveau européen. À l’inverse, les salariés se positionnant très à droite, s’ils peuvent manifester une certaine défiance à l’égard du gouvernement, se montrent significativement plus hostiles aux syndicats. Ce résultat révèle ainsi que si, lors du mouvement social actuel, l’opposition au gouvernement peut être aussi intense à l’extrême droite qu’à gauche, le fait d’approuver l’action des syndicats et, plus encore, de participer à la mobilisation reste bien plus répandu parmi les salariés qui se positionnent à gauche.

À ce titre, rappelons que les syndiqués non seulement votent davantage pour la gauche, mais qu’ils ont également des attitudes davantage pro-environnementales, favorables aux droits des immigrés ou encore favorables aux droits des personnes LGBTQI+.

Pour terminer, l’analyse que nous avons mené des enquêtes REPONSE (Relations professionnelles et négociations d’entreprise) réalisées en 2011 et en 2017 par le Ministère du travail montre un tassement des attitudes favorables aux syndicats des salariés du secteur privé, non pas au profit d’attitudes défavorables (elles aussi en recul), mais d’attitudes indifférentes.

Les attitudes indifférentes sont plus répandues parmi les femmes salariées, parmi les salariés les moins diplômés, parmi les salariés les plus jeunes ainsi que parmi les salariés précaires et, plus généralement, parmi les salariés qui ne sont pas confrontés, sur leur lieu de travail, à l’action syndicale. Cette indifférence qui progresse représente un second défi pour les organisations syndicales qui doivent sans cesse repenser leurs modalités de contact avec les salariés dans un contexte de déstabilisation des collectifs de travail (recours accru à la sous-traitance, aux contrats précaires ou encore au télétravail).

Le premier défi des organisations syndicales, a fortiori dans le cadre du mouvement social actuel, est dès lors de transformer cette perception plutôt positive des syndicats en participation effective à la mobilisation, ce qui n’a rien d’évident tant la

Syndicats : image toujours positive auprès des salariés malgré le déclin

Syndicats : image toujours positive auprès des salariés malgré le déclin

Par Tristan Haute, Maître de conférences, Université de Lille dans the conversation


Le mouvement social contre la réforme des retraites a suscité un certain étonnement quant à la place qu’y occupent les organisations syndicales. Celles-ci sont parvenues à s’unir dans la durée et à mobiliser plusieurs millions de personnes dans les rues depuis le 19 janvier 2023. Non seulement le mouvement social qu’elles portent s’avère particulièrement populaire, mais c’est aussi le cas des modes d’action privilégiés et en particulier de l’appel à « bloquer le pays » du 7 mars 2023. En outre, selon plusieurs enquêtes d’opinion, les organisations syndicales sont celles qui incarnent le mieux l’opposition au gouvernement et au Président de la République. Enfin, la centralité des syndicats et de leurs « directions » ne semble pas, pour l’heure, être remise en cause que ce soit par d’autres organisations, notamment politiques, ou par des bases parfois mythifiées comme plus combatives.

Ces éléments n’ont toutefois rien de surprenant. En effet, un examen minutieux du rapport des salariés aux syndicats ces dernières années révèle que, si les salariés sont peu syndiqués, ils ont toutefois une bonne image des syndicats.

Nombreux seraient, depuis déjà plusieurs décennies, les indices d’un déclin du fait syndical en France. La syndicalisation, déjà très faible depuis plusieurs décennies, a enregistré un léger recul ces dernières années. En 2019, 10,3 % des salariés étaient syndiqués contre 11,2 % en 2013. Il en est de même de la participation des salariés aux grèves et aux élections professionnelles qui déclinent depuis le milieu des années 2000. Enfin, la « confiance » des salariés dans les syndicats est minoritaire (45,1 % dans l’édition 2022 du baromètre de la confiance politique du CEVIPOF).

Plusieurs événements ont d’ailleurs pu récemment illustrer ce déclin syndical, comme le mouvement des « gilets jaunes » qui s’est construit à l’hiver 2018-2019 en dehors des organisations syndicales ou encore la crise sanitaire qui, avec le recours massif à un télétravail quasi permanent, a pu éloigner les salariés des syndicats.

Cependant, un examen plus attentif des rapports des salariés aux organisations syndicales vient nuancer un tel discours décliniste. Ainsi, les exemples de mobilisations impulsées par les organisations syndicales ayant connu un certain succès en termes de participation des salariés et de popularité ne manquent pas ces dernières années, à commencer par le mouvement contre le projet de réforme des retraites de l’hiver 2019-2020.

Surtout, le rapport des salariés aux syndicats, s’il s’est distendu, n’est pas rompu. Ainsi si, en 2016, seuls 11 % des salariés étaient syndiqués et si seuls 6,9 % avaient fait grève cette même année (alors qu’avait eu lieu un mouvement social interprofessionnel contre la Loi Travail), 43 % avaient voté aux dernières élections professionnelles selon l’enquête SRCV, un chiffre qui n’est pas négligeable d’autant plus que nombre de salariés ne peuvent voter à ces élections faute de scrutin sur leur lieu de travail.

De plus, la « confiance » des salariés dans les syndicats n’a que très peu évolué depuis la fin des années 1970 : en 1978, 50,1 % des salariés faisaient confiance aux syndicats selon l’enquête post-électorale du CEVIPOF contre 45,1 % en 2022 alors même que, sur la même période, le taux de syndicalisation en France a fortement décliné. Ce paradoxe se retrouve à l’échelle européenne. Enfin, dépasser cette notion de « confiance » permet de faire état d’une image plus positive des syndicats.

L’indicateur retenu pour apprécier l’image qu’ont les salariés des syndicats est souvent la confiance qu’ils placent en eux. Or, cette notion de confiance apparaît problématique. En effet, le degré de confiance peut s’exprimer de manière générale (sentiment de confiance) ou pour un objectif particulier (défendre l’emploi, les salaires, les conditions de travail… au niveau local, au niveau sectoriel ou au niveau national) et, dans ce dernier cas, la capacité d’action des syndicats ne dépend pas uniquement d’eux-mêmes, mais aussi du contexte politique, économique et social.

Plusieurs analyses mettent d’ailleurs au jour les attitudes ambivalentes des salariés vis-à-vis des syndicats. Ainsi, en Belgique, où plus de la moitié des salariés sont syndiqués (57,2 %), la faible « confiance » dans les syndicats (23,8 %) s’articule avec une large approbation de leur nécessité pour protéger les droits sociaux et avec un sentiment majoritaire que les syndicats défendent les intérêts des salariés et des chômeurs.

59,1 % des salariés estiment que « les travailleurs ont besoin de syndicats forts pour protéger leurs intérêts ». Shutterstock
En France, diversifier les indicateurs mesurant l’image qu’ont les salariés des syndicats fait apparaître une forte demande de syndicats, à l’image de ce qui est observé au niveau européen, et une certaine appréciation de leurs actions.

Dans une enquête ISSP parue en 2015, 59,1 % des salariés répondants estiment que « les travailleurs ont besoin de syndicats forts pour protéger leurs intérêts » et seuls 23,4 % estiment que « des syndicats forts sont mauvais pour l’économie de la France ». De même, dans l’enquête post-électorale People2022 que nous avons réalisée à l’issue du second tour de l’élection présidentielle de 2022, 64,5 % des salariés répondants sont d’accord avec le fait que les syndicats rendent des services aux salariés et seuls 23,9 % sont en désaccord avec cette affirmation.

Les attitudes des salariés à l’égard des syndicats varient toutefois fortement selon leurs caractéristiques sociales et selon leur positionnement politique. Les jeunes n’ont ainsi, contrairement à une idée reçue, pas une plus mauvaise perception des syndicats que leurs aînés alors que les femmes salariées ont le plus souvent une perception positive des syndicats. De même, le fait de côtoyer l’action syndicale est fortement corrélé à l’expression d’opinions très positives à l’égard des syndicats.

Sur le plan socioprofessionnel, la perception des syndicats est moins positive dans les petits établissements et surtout dans les couches supérieures du salariat du secteur privé, et en particulier des cadres et professions intermédiaires administratives et commerciales, des salariés les plus autonomes et des salariés travaillant au forfait (trois groupes qui se recoupent fortement).

À l’opposé, les salariés du public, qu’ils soient cadres ou, dans une moindre mesure, employés, ainsi que certaines fractions des couches inférieures du salariat du secteur privé ont une perception bien plus positive des syndicats, y compris les salariés en contrat précaire ou qui craignent perdre leur emploi. Les syndicats, s’ils ne parviennent pas à faire adhérer une partie significative des classes populaires salariées, notamment dans les fractions les plus précarisées, bénéficient donc encore, parmi ces salariés, d’une image quasiment aussi positive que dans le secteur public et bien plus positive que parmi les fractions supérieures et stabilisées du salariat du secteur privé.

Au-delà des caractéristiques socioprofessionnelles, on constate également que les attitudes des salariés à l’égard des syndicats varient fortement selon leur positionnement politique sur un axe gauche-droite. Plus les salariés se situent à gauche, plus ils ont une perception positive des syndicats (voir tableau), à l’image de ce qui a déjà été observé au niveau européen. À l’inverse, les salariés se positionnant très à droite, s’ils peuvent manifester une certaine défiance à l’égard du gouvernement, se montrent significativement plus hostiles aux syndicats. Ce résultat révèle ainsi que si, lors du mouvement social actuel, l’opposition au gouvernement peut être aussi intense à l’extrême droite qu’à gauche, le fait d’approuver l’action des syndicats et, plus encore, de participer à la mobilisation reste bien plus répandu parmi les salariés qui se positionnent à gauche.

À ce titre, rappelons que les syndiqués non seulement votent davantage pour la gauche, mais qu’ils ont également des attitudes davantage pro-environnementales, favorables aux droits des immigrés ou encore favorables aux droits des personnes LGBTQI+.

Pour terminer, l’analyse que nous avons mené des enquêtes REPONSE (Relations professionnelles et négociations d’entreprise) réalisées en 2011 et en 2017 par le Ministère du travail montre un tassement des attitudes favorables aux syndicats des salariés du secteur privé, non pas au profit d’attitudes défavorables (elles aussi en recul), mais d’attitudes indifférentes.

Les attitudes indifférentes sont plus répandues parmi les femmes salariées, parmi les salariés les moins diplômés, parmi les salariés les plus jeunes ainsi que parmi les salariés précaires et, plus généralement, parmi les salariés qui ne sont pas confrontés, sur leur lieu de travail, à l’action syndicale. Cette indifférence qui progresse représente un second défi pour les organisations syndicales qui doivent sans cesse repenser leurs modalités de contact avec les salariés dans un contexte de déstabilisation des collectifs de travail (recours accru à la sous-traitance, aux contrats précaires ou encore au télétravail).

Le premier défi des organisations syndicales, a fortiori dans le cadre du mouvement social actuel, est dès lors de transformer cette perception plutôt positive des syndicats en participation effective à la mobilisation, ce qui n’a rien d’évident tant la participation gréviste et manifestante de salariés confrontés à la précarité ou à une faible rémunération apparaît difficile.

Discrimination positive à l’ENS: mesure contre-productive

Discrimination positive à l’ENS: mesure contre-productive

Cette mesure, en plus de remettre en cause l’égalité intellectuelle entre les candidats, délégitime les boursiers en cas de réussite, estime le spécialiste de philosophie politique Maroun Eddé (dans le Figaro)

L’enfer, dit-on, est pavé de bonnes intentions. Notre époque a le don d’incarner davantage ce proverbe chaque jour. Dernière mesure en date: la décision de la prestigieuse École Normale Supérieure de Paris d’octroyer des points supplémentaires au concours d’entrée pour les boursiers, voire d’augmenter les résultats de ceux dont les parents ont un moins bon niveau d’études. Véritable cadeau empoisonné, cette décision risque de rompre l’égalité morale avec les autres élèves et de défavoriser ceux qu’elle prétend aider.

Le concours, institution d’excellence au cœur de la méritocratie

Les concours ont été créés au cours du XIXe siècle dans l’objectif de remplacer les passe-droits et le népotisme à l’entrée des grandes écoles et de la haute fonction publique. Le concours, c’est la fin des faveurs: tous les candidats, quel que soit leur nom, leur sexe ou leur milieu d’origine, sont soumis à la même impartialité. Récompensant par-dessus tout le travail et l’effort et constituant le dernier bastion d’excellence dans un système nivelé par l’égalitarisme, le système des concours constitue encore aujourd’hui une véritable opportunité d’ascension sociale pour les plus méritants: on compte près de 30% de boursiers en classes préparatoires et 20% parmi les admis à l’ENS chaque année. Même ceux qui ne sont pas admis finissent par intégrer d’autres formations d’excellence. C’est tout à l’honneur de la France que d’offrir gratuitement une éducation d’un tel niveau et de permettre à plus de 20 000 étudiants issus de milieux défavorisés d’intégrer chaque année les grandes écoles les plus prestigieuses du pays et d’y avoir la même reconnaissance que leurs pairs.

Car en plus d’attaquer leur dignité en remettant en cause leur égalité intellectuelle avec les autres candidats, on les rend moins légitimes en cas de réussite.

 

Une délégitimation des boursiers

Mais ce n’est plus assez pour notre époque. Au lieu de se féliciter des succès permis par ce système, on le critique, on l’accuse, on le condamne et on prétend le changer pour le rendre enfin plus juste. Mais le mieux est l’ennemi du bien. Car loin de rendre service aux boursiers, leur octroyer des points d’avance risque de les délégitimer. Le boursier, comme tout élève de classes préparatoires, veut réussir par son travail et ses propres efforts. Il veut mériter ce qu’il obtient. Lui donner des points supplémentaires, c’est sous-entendre qu’il ne serait pas assez bon pour réussir seul. C’est insinuer avec condescendance que lui, contrairement aux élèves privilégiés, a besoin d’aide pour avoir le concours. Que ses parents étant moins éduqués, il est nécessairement moins brillant. Cette charité déplacée est d’ailleurs rejetée par les boursiers eux-mêmes, quand on se donne la peine de leur demander leur avis: un sondage mené en juin par le Bureau national des étudiants en école de management montre que 70% des boursiers interrogés sont contre l’idée.

Pause

Car en plus d’attaquer leur dignité en remettant en cause leur égalité intellectuelle avec les autres candidats, on les rend moins légitimes en cas de réussite. Un boursier admis ne saura jamais s’il a réussi par lui-même ou parce que le concours aura été truqué en sa faveur. Le doute subsistera, créant au sein de l’école une scission entre ceux qui ont eu le concours par leurs propres efforts et ceux qui l’ont eu en se faisant aider. Le fameux syndrome de l’imposteur, déjà présent chez les étudiants en ascension sociale, n’en sortira que renforcé.

Se focaliser sur les boursiers de classes préparatoires, qui ne représentent que 3% des boursiers du supérieur, c’est vouloir aider les rares rescapés d’un système dont l’essentiel des inégalités se joue ailleurs.

Aider ceux qui n’en ont plus besoin

En plus des effets pervers d’une telle mesure, on se trompe de cible. Ce n’est pas en classe préparatoire que l’ascenseur social est en panne, mais à l’université, qui concentre un demi-million de boursiers dans quelques licences non-sélectives aux taux d’échecs très élevés, parfois de l’ordre de 60%. Ce n’est pas non plus en classe préparatoire que se creusent les écarts de niveau mais bien en amont, dès la petite enfance, au moment d’apprendre à parler, lire et écrire, puis au primaire, au collège et au lycée. Se focaliser sur les boursiers de classes préparatoires, qui ne représentent que 3% des boursiers du supérieur, c’est vouloir aider les rares rescapés d’un système dont l’essentiel des inégalités se joue ailleurs. Arriver jusqu’en classe préparatoire, c’est avoir déjà réussi à surmonter toutes ces épreuves, c’est avoir déjà eu un parcours exceptionnel et on peut faire l’honneur à celui qui est parvenu jusque-là de considérer qu’il a les capacités de s’en sortir seul pour la suite. Plutôt que de se focaliser sur ceux qui n’ont plus besoin d’aide, une véritable politique de justice sociale s’attacherait à ceux que l’on perd successivement tout au long de notre système éducatif. La mixité réelle ne se décrète pas en aval, elle se construit en amont et sur le temps long. Les grandes écoles dont l’ENS ont longtemps œuvré dans ce sens avec des programmes de formation et d’orientation dans les collèges et lycées. Mais elles semblent avoir fini par abandonner et fait le choix de la facilité: truquer superficiellement les concours d’entrée pour maquiller des statistiques qui auraient mis des années d’effort pour être réellement atteintes.

Et c’est là que le bât blesse: loin d’une mesure de justice sociale, il s’agit surtout d’une mesure de communication pour améliorer l’image de l’école à une époque où la vertu est affaire de marketing

Se donner bonne conscience à moindres frais

Derrière une telle mesure se joue une compétition accrue entre grandes écoles pour savoir laquelle pourra afficher le plus de mixité. L’enjeu pour l’ENS, c’est d’améliorer ses statistiques officielles de diversité sociale pour faire face aux universités anglo-saxonnes et aux écoles de commerce, chacune faisant de la surenchère en politiques de discrimination positive pour se donner une bonne image à moindre frais. Et c’est là que le bât blesse: loin d’une mesure de justice sociale, il s’agit surtout d’une mesure de communication pour améliorer l’image de l’école à une époque où la vertu est affaire de marketing. Une époque imprégnée d’un égalitarisme mal compris, où des élites bien-pensantes se font la compétition à coup de mesures délétères pour se donner bonne conscience sans se soucier davantage de qui en fera les frais. En l’occurrence, le principal bénéficiaire de cette mesure sera l’ENS et son image médiatique. Et les principaux perdants seront les boursiers, ceux-là même que l’on prétend aider.

La discrimination positive est illégale

La discrimination positive est illégale

Jean-Eric Schoettl, ancien secrétaire général du Conseil constitutionnel*estime que la discrimination positive est juridiquement condamnable d’après la constitution et devrait être interdite.

 

 

«C’est avant la sélection des candidats aux emplois publics qu’il faut combattre l’inégalité des chances, notamment par des dispositifs comme les bourses et les classes préparatoires et, bien sûr, par une vigoureuse réforme de l’enseignement initial», explique Jean-Eric Schoettl. Illustration Fabien Clairefond

C’est au mois de mai prochain que le Conseil d’État devra se prononcer, à titre consultatif, sur un projet d’ordonnance prise en application de la loi de «transformation de la fonction publique» d’août 2019. À s’en tenir aux propos présidentiels du 8 avril, ce texte actera (au moins indirectement) la suppression de l’ENA, ainsi que d’autres aspects de la réforme du recrutement et de la formation des hauts fonctionnaires (tronc commun entre une douzaine d’écoles, accès différé aux grands corps…). À n’en pas douter, cette ordonnance sera contestée juridiquement autant que politiquement.

Discrimination positive dans les grandes écoles : une grave rupture d’égalité

 

Le sociologue Jean Viard, revient sur France Info sur les mesures annoncées par Emmanuel Macron, jeudi 11 février à Nantes, pour démocratiser l’accès à la haute administration et aux écoles qui y préparent, des classes prépas dédiées, et quelques places réservées aussi dans cinq grandes écoles, dont l’ENA, à des jeunes d’origine modeste ou des quartiers défavorisés.

 

Est-ce que c’est de nature à améliorer les choses, Jean Viard ?

 

Jean Viard : C’était la politique qu’on a menée à Sciences Po. Disons, c’était un métissage homéopathique. Donc, on ne va pas dire que ça soit négatif, mais ça ne va pas au fond du sujet. J’avais longuement discuté avec le président de la République, en avril 2019, deux jours avant l’annonce de la suppression de l’ENA, il m’avait consulté sur cette question et j’avais poussé en lui disant : Il vaut mieux supprimer l’ENA que couper la tête du roi. Le roi, en l’occurrence, c’était lui. Évidemment, c’était un argument de poids.

Je connais ça depuis longtemps. Mon père était prof de khâgne en 1949 à Marseille. À l’époque, les élites parisiennes ne prenaient pas la khâgne de Marseille. C’était considéré comme un poste pourri. Il faut se rappeler que les premiers Marseillais qui sont rentrés dans les grandes écoles, c’est à la fin des années 50. Le premier provençal, c’est Philippe Séguin, à la fin des années 60. Il y a un progrès, il ne faut pas se cacher ce progrès géographique. Mais on est face à une rupture d’égalité qui est manifeste. Il faut dire les choses simplement. Un étudiant normal, ça coûte entre 8 000 et 10 000 euros à l’Etat. Un étudiant en grande école, il a 21 000 euros de budget. C’est la première chose. Deuxièmement, l’ENA, il y a un enfant d’ouvrier, c’est à peu près 20 à 25% de la population française.

En 2011, la moitié des enfants recrutés à Polytechnique ne venaient que de deux lycées, Louis le Grand et le grand lycée de Versailles. On est là face à des déséquilibres absolument inimaginables. Alors je crois qu’il faut parler de rupture d’égalité en termes de budget de l’Etat, en termes d’origine sociale et religieuse. Je pense que la gestion géographique est la plus facile à faire. En gros, il faut dire qu’il y a tant de places dans telle grande école, chaque région ou chaque département à droit à tant de places. Le meilleur élève du Vaucluse, il sera toujours assez bon pour faire l’ENA aussi. Il sera peut être un peu moins bon que celui d’Henri IV mais après tout, c’est quoi l’égalité ? Et deuxième chose, je pense qu’il y a un budget par étudiant, mettons 11 000 euros. Le reste après tout, peut être très bien remboursé par l’étudiant durant sa carrière, puisqu’on sait qu’il va faire une carrière prestigieuse.

C’est ce qu’on voit d’ailleurs aux États-Unis, en Angleterre aussi. Sur ces deux approches là, d’ailleurs, dans les annonces, on peut préciser qu’il y a une approche géographique des classes prépas, au moins deux dans chaque région, et puis 4 000 euros d’aide pour certains étudiants quand ils vont rentrer dans ces écoles.

Jean Viard, je voudrais vous faire revenir sur une déclaration d’Emmanuel Macron à des lycéens à Nantes, justement. Lors de cette visite, le président de la République qui affirme que l’ascenseur social français fonctionne moins bien qu’il y a 50 ans. Est-ce que cela vous semble justifié ? 

C’est compliqué. Si vous prenez le bac, il y a 50 ans, il y avait 20% des jeunes qui allaient au bac. Aujourd’hui, on a entre 75 et 77%. Donc, on va dire que le lycée s’est profondément démocratisé. C’est devenu un grand lieu de mélange social. C’est aussi d’ailleurs devenu un grand lieu de construction des couples. Donc ça, ça a profondément changé. Après, ce qui se passe après le bac, il y a ce que je viens de vous dire, qui est évidemment une inégalité flagrante. Je vous rappelle que cette année, les élèves de prépas sont en classe, et les étudiants sont chez eux, parce qu’on n’a pas fermé les prépas. Donc là aussi, la concurrence va s’accélérer entre l’université et les prépas.

Et la deuxième chose, c’est que le marché du travail est difficilement ouvert. On va dire les choses très simplement, aux jeunes d’origine étrangère de manière visible, aux garçons surtout. Donc là, on a un refus de la société. Et on a effectivement le coût des études. Mais après? C’est vrai que l’ascenseur social, attention, il existe toujours. Regardez tous les médecins qu’on a vus sur les plateaux télé depuis un an. On voit bien qu’ils ne sont pas tous bretons.

Il ne faut pas non plus dire que rien ne marche parce que sinon, ça casse le moral de ceux qui rament, des profs, des élus locaux et des jeunes, parce qu’une bonne partie des jeunes arrivent à se diffuser dans la société. La pression, c’est l’autre partie qui n’y arrive pas, soit parce qu’ils sont mal encadrés, soit parce qu’ils sont dans un endroit pourri, soit parce qu’ils n’ont pas envie. Donc le modèle n’est pas satisfaisant puisque tout le monde n’en profite pas. Mais ne faisons pas non plus comme si rien ne marchait.

Les dangers d’une discrimination positive

Les dangers d’une discrimination positive

La proposition de la ministre Elisabeth Moreno revient à persuader certains jeunes que le pays les rejette au lieu d’assurer les conditions d’une égalité des chances, estime, dans une tribune au « Monde », le sociologue Tarik Yildiz. L’universalisme français constitue une réponse puissante aux phénomènes qui fracturent notre société

Tribune. Le 26 janvier, Elisabeth Moreno, ministre déléguée chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l’égalité des chances, a annoncé la création d’un index de la diversité. Si les détails ne sont pas encore exposés, il s’agit de proposer aux entreprises volontaires de mesurer la place qu’elles accordent aux « minorités » dans leur recrutement et leur gestion des ressources humaines, ce qui permettrait la mise en place d’« actions correctrices ».

Erigée en valeur, la « diversité » est évoquée non seulement par certains membres de l’exécutif, mais aussi par une grande partie du monde privé. Un contraste fort existe cependant entre l’emploi fréquent du mot et l’absence de définition partagée : s’agit-il de diversité des profils et des parcours ? Evoque-t-on la diversité sociale ?

En réalité, dans l’esprit de beaucoup de ceux qui brandissent cette notion comme étendard, il s’agit d’une définition qui repose aussi (surtout ?) sur des critères ethniques, comme le révèle la célèbre phrase de Delphine Ernotte prononcée en septembre 2015 : « On a une télévision d’hommes blancs de plus de 50 ans, et ça, il va falloir que ça change. »


La pudeur française à évoquer les questions ethniques s’effrite ainsi peu à peu : la généralisation de l’utilisation de termes faisant référence au « sang » et à la couleur des individus est relativement récente. Si l’intention est louable – permettre à chacun d’accéder à certains postes de manière à être représentatif de la société –, l’instauration d’une discrimination positive qui ne dit pas son nom comporte de nombreux dangers.

Racialisation du débat public

Tout d’abord, adopter la même grille de lecture que des individus racistes condamne à racialiser le débat public. Quelles que soient les conditions socio-économiques, certaines minorités seraient des victimes perpétuelles qu’il faudrait protéger, discriminer, soutenir…

Les discriminations, qu’elles soient positives ou négatives, assignent des individus dans des rôles prédéterminés qui les empêchent d’évoluer

Quelle est l’utilité de rabâcher à des jeunes qu’ils sont victimes de discriminations et qu’il faut donc trouver des voies d’accès au rabais pour accéder à certains postes ? Ces derniers intègrent ce discours et se persuadent que le pays les rejette, qu’ils n’ont aucune chance en passant par des voies classiques. De fait, l’autocensure et la haine sont favorisées.

Mai 68 : image positive pour 70% de Français

Mai 68 : image positive pour  70% de Français

Selon un sondage Viavoice pour Libération, 70% des personnes interrogées jugent positivement l’impact sur la société du mouvement social, selon un sondage Viavoice pour Libération. 70% des Français estiment que Mai 68 a eu un impact plutôt positif sur la société française, 15 % des sondés le jugent négatif et 15% n’ont pas d’opinion. »Parmi les sept Français sur dix jugeant que Mai 68 a eu un impact positif sur la société française, le clivage partisan n’est pas spectaculaire : 88% de soutien à gauche, mais aussi 77% au centre et même 59% à droite ou 68% au FN », précise le quotidien. Pour 61% des Français, Mai 68, c’est d’abord la convergence de la mobilisation entre des étudiants et des travailleurs, avant une mobilisation étudiante (19%) ou celle des travailleurs (14%). Pour 43% des sondés, Mai 68 représente d’abord des avancées sociales, politiques ou pour la société. « 51% des Français jugent que les événements de Mai et leurs revendications d’émancipation collective, plus qu’un souvenir, sont toujours d’actualité. Mais si 43% des sondés pensent que de tels événements pourraient se reproduire dans les années à venir en France, 46% n’y croient pas », souligne Libération.

Sondage réalisé en ligne les 16 et 17 avril 2018 auprès d’un échantillon de 1.000 personnes représentatif (méthode des quotas).

France: perspective positive (Moody’s)

France: perspective  positive (Moody’s)

A la différence d’autres agences de notation, Moody’s change son appréciation qualitative et  relève sa perspective de stable à positive, évoquant pour justifier sa décision le programme réformiste ambitieux et à grande échelle du gouvernement. Cependant la note « Aa2″ est reconduite. Un relèvement de la note n’est pas envisagé avant 2019 ou 2020. Ce programme de la France vise à améliorer la compétitivité de l’économie française ainsi que ses perspectives de croissance à moyen terme, explique l’agence de notation. Moody’s évoque aussi l’engagement du gouvernement envers la consolidation budgétaire, avec pour but de réduire les dépenses sur une base structurelle et d’engager une réduction progressive du ratio de la dette publique. “La confirmation de la note Aa2 recoupe les nombreux points forts en termes de qualité de la signature du pays souverain, en particulier sa base économique importante et saine et ses solides institutions, mais aussi les défis posés à cette signature que le programme réformiste du gouvernement entend relever, en particulier le lourd endettement de l’Etat”, explique l’agence de notation. “Même si le programme réformiste vient à l’appui d’un changement de la perspective sur le champ, Moody’s observe qu’il ne sera pas totalement mis en œuvre jusqu’à la fin de l’année prochaine et que les répercussions de ces réformes sur la croissance et sur les finances publiques ne seront pas sensibles pendant quelques temps”. Moody’s ajoute que la note serait vraisemblablement relevée si les réformes étaient totalement engagées ou presque totalement engagées dans le courant de 2018 et de 2019 et si elle jugeait que ces réformes sont de fait susceptibles de générer de vrais avantages en renforçant le potentiel de croissance et en retournant de façon durable la trajectoire de la dette.

 

Sondage image entreprise : positive pour 90% des français

Sondage image entreprise : positive pour 90% des français

 

 

Il n’ya sans doute encore que les caciques du PS qui n’ont pas encore compris le rôle de l’entreprise ( normal la plupart n’’y ont jamais mis les pieds) puisque même les lecteurs socialistes soutiennent ces entreprises pour sortir de la crise.   Les Français aiment les entreprises. Ils sont en tout cas près de 90 % à en avoir une opinion positive, selon une enquête réalisée par Ipsos Steria pour le compte du « Monde » et de Lire la Société, à l’occasion de la 16e journée du livre d’économie, mercredi 26 novembre. Il y a dix ans, un peu plus de la moitié des Français seulement pensait la même chose, selon un sondage également mené par Ipsos, pour le compte de la CGPME. L’enquête a été réalisée, par Internet du 7 au 12 novembre, auprès de 1 003 personnes, constituant un échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. Cette évolution du sentiment « pro-entreprise », et son ampleur tiennent à un basculement d’une partie de l’opinion : celui des sympathisants socialistes. Si les électeurs de droite sont plus traditionnellement enclins à trouver de la vertu aux entreprises, les supporters du premier parti de gauche sont dorénavant 93 % à en avoir une vision positive.  Les proches du PS sont aussi 74 % à considérer que, pour faire face à la crise, l’Etat doit faire confiance aux entreprises et leur donner plus de liberté. Sur ce point, ils sont en phase avec l’ensemble des Français, où la proportion est de 80 %. Les sympathisants socialistes sont en revanche un peu moins enclins que l’ensemble des Français à déclarer que les pouvoirs publics n’aident pas suffisamment les entreprises : ils sont 55 % à émettre un tel jugement, contre 71 % pour l’ensemble des Français. Aujourd’hui, la plus forte proportion (25 %) de vision négative du monde entrepreneurial se retrouve chez les proches du Front de gauche et du PCF et, dans une moindre mesure, chez ceux du Front national (13 %), selon l’enquête.

 

 

Assurance-vie : nouvelle collecte positive

Assurance-vie : nouvelle collecte positive  

Selon un sondage IFOP diffusé dimanche, un Français sur deux déclare que la baisse du taux du Livret A l’incitera à épargner sur un autre type de produit.  Du coup il se pourrait que l’assurance vie profite de cette situation.  En effet L’assurance-vie a enregistré une collecte nette de 1,2 milliard d’euros en juin, un sixième mois consécutif de collecte positive qui porte celle-ci à 10,3 milliards d’euros pour le premier semestre, selon les chiffres publiés lundi par la Fédération française des sociétés d’assurance. La collecte nette des six premiers mois de 2014 est ainsi comparable à celle de l’ensemble de l’année 2013, qui a été de 10,7 milliards d’euros. A fin juin, l’encours des contrats d’assurance-vie s’élève à 1.490,2 milliards d’euros. Le montant des cotisations collectées par les sociétés d’assurance pour les six premiers mois de l’année est de 63,8 milliards d’euros, contre 61,9 milliards lors de la période correspondante de 2013, selon les chiffres de la FFSA et du Gema (Groupement des entreprises mutuelles d’assurance).

 

Dictée à l’école : « une évaluation positive » pour améliorer les notes…. On rêve !

Dictée à l’école : « une évaluation positive » pour améliorer les notes…. On rêve !

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Il fallait y penser. Pour améliorer les notes en orthographe on va changer le barème : « l’évaluation positive » ; Encore une idée « pédagogique » géniale pour masquer la situation catastrophique dans le domaine de l’écriture. En bref, on change le thermomètre. À peine installé, le nouveau ministre de l’Education nationale Benoît Hamon devra s’attaquer à un chantier de taille : l’orthographe. François Hollande en a fait une priorité pour l’Ecole, inscrite dans la loi pour sa refondation : faire évoluer les évaluations.  Pour ce faire, le gouvernement souhaite bouleverser la méthode éducative. « Privilégier une évaluation positive, simple et lisible, valorisant les progrès, encourageant les initiatives et compréhensible par les familles », dit l’article de la loi du 8 juillet 2013. Selon nos informations, un pas vient d’être fait en ce sens pour un exercice emblématique : la dictée. L’Education vient de mettre à disposition des professeurs un outil pour revoir la notation de cet exercice si cher à Bernard Pivot. Il s’agit d’un barème, pour une « évaluation positive ». Le ministère écrit que « la dictée fait le plus souvent l’objet d’une évaluation descendante : par rapport au texte source, l’enseignant décompte, en négatif, les erreurs commises. Cette pratique, décourageante pour l’élève, ne permet pas pour autant de bien cerner quelles sont ses difficultés orthographiques et quels remèdes y apporter. » Ce barème graduel a déjà été expérimenté sur 1.500 copies du dernier brevet des collèges, dans les académies de Poitiers et Créteil. Trois groupes d’erreurs ont été constitués : accord groupe nominal, accord groupe verbal, et orthographe lexicale.  En corrigeant, le professeur repère les réussites comme les erreurs, et peut ainsi mieux cibler les difficultés de l’élève. Les enfants pourront ainsi être encouragés sur certains points positifs de leur copie.  L’expérimentation n’a pas – pour l’instant – vocation à être généralisée et imposée mais les professeurs du primaire et du collège sont incités à utiliser ce barème. Les premiers résultats ont par ailleurs montré que l’augmentation des notes était toute relative.

 

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