Archive pour le Tag 'positive'

Image des Syndicats : toujours positive auprès des salariés malgré le déclin

Image des Syndicats : toujours positive auprès des salariés malgré le déclin

Par Tristan Haute, Maître de conférences, Université de Lille dans the conversation


Le mouvement social contre la réforme des retraites a suscité un certain étonnement quant à la place qu’y occupent les organisations syndicales. Celles-ci sont parvenues à s’unir dans la durée et à mobiliser plusieurs millions de personnes dans les rues depuis le 19 janvier 2023. Non seulement le mouvement social qu’elles portent s’avère particulièrement populaire, mais c’est aussi le cas des modes d’action privilégiés et en particulier de l’appel à « bloquer le pays » du 7 mars 2023. En outre, selon plusieurs enquêtes d’opinion, les organisations syndicales sont celles qui incarnent le mieux l’opposition au gouvernement et au Président de la République. Enfin, la centralité des syndicats et de leurs « directions » ne semble pas, pour l’heure, être remise en cause que ce soit par d’autres organisations, notamment politiques, ou par des bases parfois mythifiées comme plus combatives.

Ces éléments n’ont toutefois rien de surprenant. En effet, un examen minutieux du rapport des salariés aux syndicats ces dernières années révèle que, si les salariés sont peu syndiqués, ils ont toutefois une bonne image des syndicats.

Nombreux seraient, depuis déjà plusieurs décennies, les indices d’un déclin du fait syndical en France. La syndicalisation, déjà très faible depuis plusieurs décennies, a enregistré un léger recul ces dernières années. En 2019, 10,3 % des salariés étaient syndiqués contre 11,2 % en 2013. Il en est de même de la participation des salariés aux grèves et aux élections professionnelles qui déclinent depuis le milieu des années 2000. Enfin, la « confiance » des salariés dans les syndicats est minoritaire (45,1 % dans l’édition 2022 du baromètre de la confiance politique du CEVIPOF).

Plusieurs événements ont d’ailleurs pu récemment illustrer ce déclin syndical, comme le mouvement des « gilets jaunes » qui s’est construit à l’hiver 2018-2019 en dehors des organisations syndicales ou encore la crise sanitaire qui, avec le recours massif à un télétravail quasi permanent, a pu éloigner les salariés des syndicats.

Cependant, un examen plus attentif des rapports des salariés aux organisations syndicales vient nuancer un tel discours décliniste. Ainsi, les exemples de mobilisations impulsées par les organisations syndicales ayant connu un certain succès en termes de participation des salariés et de popularité ne manquent pas ces dernières années, à commencer par le mouvement contre le projet de réforme des retraites de l’hiver 2019-2020.

Surtout, le rapport des salariés aux syndicats, s’il s’est distendu, n’est pas rompu. Ainsi si, en 2016, seuls 11 % des salariés étaient syndiqués et si seuls 6,9 % avaient fait grève cette même année (alors qu’avait eu lieu un mouvement social interprofessionnel contre la Loi Travail), 43 % avaient voté aux dernières élections professionnelles selon l’enquête SRCV, un chiffre qui n’est pas négligeable d’autant plus que nombre de salariés ne peuvent voter à ces élections faute de scrutin sur leur lieu de travail.

De plus, la « confiance » des salariés dans les syndicats n’a que très peu évolué depuis la fin des années 1970 : en 1978, 50,1 % des salariés faisaient confiance aux syndicats selon l’enquête post-électorale du CEVIPOF contre 45,1 % en 2022 alors même que, sur la même période, le taux de syndicalisation en France a fortement décliné. Ce paradoxe se retrouve à l’échelle européenne. Enfin, dépasser cette notion de « confiance » permet de faire état d’une image plus positive des syndicats.

L’indicateur retenu pour apprécier l’image qu’ont les salariés des syndicats est souvent la confiance qu’ils placent en eux. Or, cette notion de confiance apparaît problématique. En effet, le degré de confiance peut s’exprimer de manière générale (sentiment de confiance) ou pour un objectif particulier (défendre l’emploi, les salaires, les conditions de travail… au niveau local, au niveau sectoriel ou au niveau national) et, dans ce dernier cas, la capacité d’action des syndicats ne dépend pas uniquement d’eux-mêmes, mais aussi du contexte politique, économique et social.

Plusieurs analyses mettent d’ailleurs au jour les attitudes ambivalentes des salariés vis-à-vis des syndicats. Ainsi, en Belgique, où plus de la moitié des salariés sont syndiqués (57,2 %), la faible « confiance » dans les syndicats (23,8 %) s’articule avec une large approbation de leur nécessité pour protéger les droits sociaux et avec un sentiment majoritaire que les syndicats défendent les intérêts des salariés et des chômeurs.

59,1 % des salariés estiment que « les travailleurs ont besoin de syndicats forts pour protéger leurs intérêts ». Shutterstock
En France, diversifier les indicateurs mesurant l’image qu’ont les salariés des syndicats fait apparaître une forte demande de syndicats, à l’image de ce qui est observé au niveau européen, et une certaine appréciation de leurs actions.

Dans une enquête ISSP parue en 2015, 59,1 % des salariés répondants estiment que « les travailleurs ont besoin de syndicats forts pour protéger leurs intérêts » et seuls 23,4 % estiment que « des syndicats forts sont mauvais pour l’économie de la France ». De même, dans l’enquête post-électorale People2022 que nous avons réalisée à l’issue du second tour de l’élection présidentielle de 2022, 64,5 % des salariés répondants sont d’accord avec le fait que les syndicats rendent des services aux salariés et seuls 23,9 % sont en désaccord avec cette affirmation.

Les attitudes des salariés à l’égard des syndicats varient toutefois fortement selon leurs caractéristiques sociales et selon leur positionnement politique. Les jeunes n’ont ainsi, contrairement à une idée reçue, pas une plus mauvaise perception des syndicats que leurs aînés alors que les femmes salariées ont le plus souvent une perception positive des syndicats. De même, le fait de côtoyer l’action syndicale est fortement corrélé à l’expression d’opinions très positives à l’égard des syndicats.

Sur le plan socioprofessionnel, la perception des syndicats est moins positive dans les petits établissements et surtout dans les couches supérieures du salariat du secteur privé, et en particulier des cadres et professions intermédiaires administratives et commerciales, des salariés les plus autonomes et des salariés travaillant au forfait (trois groupes qui se recoupent fortement).

À l’opposé, les salariés du public, qu’ils soient cadres ou, dans une moindre mesure, employés, ainsi que certaines fractions des couches inférieures du salariat du secteur privé ont une perception bien plus positive des syndicats, y compris les salariés en contrat précaire ou qui craignent perdre leur emploi. Les syndicats, s’ils ne parviennent pas à faire adhérer une partie significative des classes populaires salariées, notamment dans les fractions les plus précarisées, bénéficient donc encore, parmi ces salariés, d’une image quasiment aussi positive que dans le secteur public et bien plus positive que parmi les fractions supérieures et stabilisées du salariat du secteur privé.

Au-delà des caractéristiques socioprofessionnelles, on constate également que les attitudes des salariés à l’égard des syndicats varient fortement selon leur positionnement politique sur un axe gauche-droite. Plus les salariés se situent à gauche, plus ils ont une perception positive des syndicats (voir tableau), à l’image de ce qui a déjà été observé au niveau européen. À l’inverse, les salariés se positionnant très à droite, s’ils peuvent manifester une certaine défiance à l’égard du gouvernement, se montrent significativement plus hostiles aux syndicats. Ce résultat révèle ainsi que si, lors du mouvement social actuel, l’opposition au gouvernement peut être aussi intense à l’extrême droite qu’à gauche, le fait d’approuver l’action des syndicats et, plus encore, de participer à la mobilisation reste bien plus répandu parmi les salariés qui se positionnent à gauche.

À ce titre, rappelons que les syndiqués non seulement votent davantage pour la gauche, mais qu’ils ont également des attitudes davantage pro-environnementales, favorables aux droits des immigrés ou encore favorables aux droits des personnes LGBTQI+.

Pour terminer, l’analyse que nous avons mené des enquêtes REPONSE (Relations professionnelles et négociations d’entreprise) réalisées en 2011 et en 2017 par le Ministère du travail montre un tassement des attitudes favorables aux syndicats des salariés du secteur privé, non pas au profit d’attitudes défavorables (elles aussi en recul), mais d’attitudes indifférentes.

Les attitudes indifférentes sont plus répandues parmi les femmes salariées, parmi les salariés les moins diplômés, parmi les salariés les plus jeunes ainsi que parmi les salariés précaires et, plus généralement, parmi les salariés qui ne sont pas confrontés, sur leur lieu de travail, à l’action syndicale. Cette indifférence qui progresse représente un second défi pour les organisations syndicales qui doivent sans cesse repenser leurs modalités de contact avec les salariés dans un contexte de déstabilisation des collectifs de travail (recours accru à la sous-traitance, aux contrats précaires ou encore au télétravail).

Le premier défi des organisations syndicales, a fortiori dans le cadre du mouvement social actuel, est dès lors de transformer cette perception plutôt positive des syndicats en participation effective à la mobilisation, ce qui n’a rien d’évident tant la

Syndicats : image toujours positive auprès des salariés malgré le déclin

Syndicats : image toujours positive auprès des salariés malgré le déclin

Par Tristan Haute, Maître de conférences, Université de Lille dans the conversation


Le mouvement social contre la réforme des retraites a suscité un certain étonnement quant à la place qu’y occupent les organisations syndicales. Celles-ci sont parvenues à s’unir dans la durée et à mobiliser plusieurs millions de personnes dans les rues depuis le 19 janvier 2023. Non seulement le mouvement social qu’elles portent s’avère particulièrement populaire, mais c’est aussi le cas des modes d’action privilégiés et en particulier de l’appel à « bloquer le pays » du 7 mars 2023. En outre, selon plusieurs enquêtes d’opinion, les organisations syndicales sont celles qui incarnent le mieux l’opposition au gouvernement et au Président de la République. Enfin, la centralité des syndicats et de leurs « directions » ne semble pas, pour l’heure, être remise en cause que ce soit par d’autres organisations, notamment politiques, ou par des bases parfois mythifiées comme plus combatives.

Ces éléments n’ont toutefois rien de surprenant. En effet, un examen minutieux du rapport des salariés aux syndicats ces dernières années révèle que, si les salariés sont peu syndiqués, ils ont toutefois une bonne image des syndicats.

Nombreux seraient, depuis déjà plusieurs décennies, les indices d’un déclin du fait syndical en France. La syndicalisation, déjà très faible depuis plusieurs décennies, a enregistré un léger recul ces dernières années. En 2019, 10,3 % des salariés étaient syndiqués contre 11,2 % en 2013. Il en est de même de la participation des salariés aux grèves et aux élections professionnelles qui déclinent depuis le milieu des années 2000. Enfin, la « confiance » des salariés dans les syndicats est minoritaire (45,1 % dans l’édition 2022 du baromètre de la confiance politique du CEVIPOF).

Plusieurs événements ont d’ailleurs pu récemment illustrer ce déclin syndical, comme le mouvement des « gilets jaunes » qui s’est construit à l’hiver 2018-2019 en dehors des organisations syndicales ou encore la crise sanitaire qui, avec le recours massif à un télétravail quasi permanent, a pu éloigner les salariés des syndicats.

Cependant, un examen plus attentif des rapports des salariés aux organisations syndicales vient nuancer un tel discours décliniste. Ainsi, les exemples de mobilisations impulsées par les organisations syndicales ayant connu un certain succès en termes de participation des salariés et de popularité ne manquent pas ces dernières années, à commencer par le mouvement contre le projet de réforme des retraites de l’hiver 2019-2020.

Surtout, le rapport des salariés aux syndicats, s’il s’est distendu, n’est pas rompu. Ainsi si, en 2016, seuls 11 % des salariés étaient syndiqués et si seuls 6,9 % avaient fait grève cette même année (alors qu’avait eu lieu un mouvement social interprofessionnel contre la Loi Travail), 43 % avaient voté aux dernières élections professionnelles selon l’enquête SRCV, un chiffre qui n’est pas négligeable d’autant plus que nombre de salariés ne peuvent voter à ces élections faute de scrutin sur leur lieu de travail.

De plus, la « confiance » des salariés dans les syndicats n’a que très peu évolué depuis la fin des années 1970 : en 1978, 50,1 % des salariés faisaient confiance aux syndicats selon l’enquête post-électorale du CEVIPOF contre 45,1 % en 2022 alors même que, sur la même période, le taux de syndicalisation en France a fortement décliné. Ce paradoxe se retrouve à l’échelle européenne. Enfin, dépasser cette notion de « confiance » permet de faire état d’une image plus positive des syndicats.

L’indicateur retenu pour apprécier l’image qu’ont les salariés des syndicats est souvent la confiance qu’ils placent en eux. Or, cette notion de confiance apparaît problématique. En effet, le degré de confiance peut s’exprimer de manière générale (sentiment de confiance) ou pour un objectif particulier (défendre l’emploi, les salaires, les conditions de travail… au niveau local, au niveau sectoriel ou au niveau national) et, dans ce dernier cas, la capacité d’action des syndicats ne dépend pas uniquement d’eux-mêmes, mais aussi du contexte politique, économique et social.

Plusieurs analyses mettent d’ailleurs au jour les attitudes ambivalentes des salariés vis-à-vis des syndicats. Ainsi, en Belgique, où plus de la moitié des salariés sont syndiqués (57,2 %), la faible « confiance » dans les syndicats (23,8 %) s’articule avec une large approbation de leur nécessité pour protéger les droits sociaux et avec un sentiment majoritaire que les syndicats défendent les intérêts des salariés et des chômeurs.

59,1 % des salariés estiment que « les travailleurs ont besoin de syndicats forts pour protéger leurs intérêts ». Shutterstock
En France, diversifier les indicateurs mesurant l’image qu’ont les salariés des syndicats fait apparaître une forte demande de syndicats, à l’image de ce qui est observé au niveau européen, et une certaine appréciation de leurs actions.

Dans une enquête ISSP parue en 2015, 59,1 % des salariés répondants estiment que « les travailleurs ont besoin de syndicats forts pour protéger leurs intérêts » et seuls 23,4 % estiment que « des syndicats forts sont mauvais pour l’économie de la France ». De même, dans l’enquête post-électorale People2022 que nous avons réalisée à l’issue du second tour de l’élection présidentielle de 2022, 64,5 % des salariés répondants sont d’accord avec le fait que les syndicats rendent des services aux salariés et seuls 23,9 % sont en désaccord avec cette affirmation.

Les attitudes des salariés à l’égard des syndicats varient toutefois fortement selon leurs caractéristiques sociales et selon leur positionnement politique. Les jeunes n’ont ainsi, contrairement à une idée reçue, pas une plus mauvaise perception des syndicats que leurs aînés alors que les femmes salariées ont le plus souvent une perception positive des syndicats. De même, le fait de côtoyer l’action syndicale est fortement corrélé à l’expression d’opinions très positives à l’égard des syndicats.

Sur le plan socioprofessionnel, la perception des syndicats est moins positive dans les petits établissements et surtout dans les couches supérieures du salariat du secteur privé, et en particulier des cadres et professions intermédiaires administratives et commerciales, des salariés les plus autonomes et des salariés travaillant au forfait (trois groupes qui se recoupent fortement).

À l’opposé, les salariés du public, qu’ils soient cadres ou, dans une moindre mesure, employés, ainsi que certaines fractions des couches inférieures du salariat du secteur privé ont une perception bien plus positive des syndicats, y compris les salariés en contrat précaire ou qui craignent perdre leur emploi. Les syndicats, s’ils ne parviennent pas à faire adhérer une partie significative des classes populaires salariées, notamment dans les fractions les plus précarisées, bénéficient donc encore, parmi ces salariés, d’une image quasiment aussi positive que dans le secteur public et bien plus positive que parmi les fractions supérieures et stabilisées du salariat du secteur privé.

Au-delà des caractéristiques socioprofessionnelles, on constate également que les attitudes des salariés à l’égard des syndicats varient fortement selon leur positionnement politique sur un axe gauche-droite. Plus les salariés se situent à gauche, plus ils ont une perception positive des syndicats (voir tableau), à l’image de ce qui a déjà été observé au niveau européen. À l’inverse, les salariés se positionnant très à droite, s’ils peuvent manifester une certaine défiance à l’égard du gouvernement, se montrent significativement plus hostiles aux syndicats. Ce résultat révèle ainsi que si, lors du mouvement social actuel, l’opposition au gouvernement peut être aussi intense à l’extrême droite qu’à gauche, le fait d’approuver l’action des syndicats et, plus encore, de participer à la mobilisation reste bien plus répandu parmi les salariés qui se positionnent à gauche.

À ce titre, rappelons que les syndiqués non seulement votent davantage pour la gauche, mais qu’ils ont également des attitudes davantage pro-environnementales, favorables aux droits des immigrés ou encore favorables aux droits des personnes LGBTQI+.

Pour terminer, l’analyse que nous avons mené des enquêtes REPONSE (Relations professionnelles et négociations d’entreprise) réalisées en 2011 et en 2017 par le Ministère du travail montre un tassement des attitudes favorables aux syndicats des salariés du secteur privé, non pas au profit d’attitudes défavorables (elles aussi en recul), mais d’attitudes indifférentes.

Les attitudes indifférentes sont plus répandues parmi les femmes salariées, parmi les salariés les moins diplômés, parmi les salariés les plus jeunes ainsi que parmi les salariés précaires et, plus généralement, parmi les salariés qui ne sont pas confrontés, sur leur lieu de travail, à l’action syndicale. Cette indifférence qui progresse représente un second défi pour les organisations syndicales qui doivent sans cesse repenser leurs modalités de contact avec les salariés dans un contexte de déstabilisation des collectifs de travail (recours accru à la sous-traitance, aux contrats précaires ou encore au télétravail).

Le premier défi des organisations syndicales, a fortiori dans le cadre du mouvement social actuel, est dès lors de transformer cette perception plutôt positive des syndicats en participation effective à la mobilisation, ce qui n’a rien d’évident tant la participation gréviste et manifestante de salariés confrontés à la précarité ou à une faible rémunération apparaît difficile.

Discrimination positive à l’ENS: mesure contre-productive

Discrimination positive à l’ENS: mesure contre-productive

Cette mesure, en plus de remettre en cause l’égalité intellectuelle entre les candidats, délégitime les boursiers en cas de réussite, estime le spécialiste de philosophie politique Maroun Eddé (dans le Figaro)

L’enfer, dit-on, est pavé de bonnes intentions. Notre époque a le don d’incarner davantage ce proverbe chaque jour. Dernière mesure en date: la décision de la prestigieuse École Normale Supérieure de Paris d’octroyer des points supplémentaires au concours d’entrée pour les boursiers, voire d’augmenter les résultats de ceux dont les parents ont un moins bon niveau d’études. Véritable cadeau empoisonné, cette décision risque de rompre l’égalité morale avec les autres élèves et de défavoriser ceux qu’elle prétend aider.

Le concours, institution d’excellence au cœur de la méritocratie

Les concours ont été créés au cours du XIXe siècle dans l’objectif de remplacer les passe-droits et le népotisme à l’entrée des grandes écoles et de la haute fonction publique. Le concours, c’est la fin des faveurs: tous les candidats, quel que soit leur nom, leur sexe ou leur milieu d’origine, sont soumis à la même impartialité. Récompensant par-dessus tout le travail et l’effort et constituant le dernier bastion d’excellence dans un système nivelé par l’égalitarisme, le système des concours constitue encore aujourd’hui une véritable opportunité d’ascension sociale pour les plus méritants: on compte près de 30% de boursiers en classes préparatoires et 20% parmi les admis à l’ENS chaque année. Même ceux qui ne sont pas admis finissent par intégrer d’autres formations d’excellence. C’est tout à l’honneur de la France que d’offrir gratuitement une éducation d’un tel niveau et de permettre à plus de 20 000 étudiants issus de milieux défavorisés d’intégrer chaque année les grandes écoles les plus prestigieuses du pays et d’y avoir la même reconnaissance que leurs pairs.

Car en plus d’attaquer leur dignité en remettant en cause leur égalité intellectuelle avec les autres candidats, on les rend moins légitimes en cas de réussite.

 

Une délégitimation des boursiers

Mais ce n’est plus assez pour notre époque. Au lieu de se féliciter des succès permis par ce système, on le critique, on l’accuse, on le condamne et on prétend le changer pour le rendre enfin plus juste. Mais le mieux est l’ennemi du bien. Car loin de rendre service aux boursiers, leur octroyer des points d’avance risque de les délégitimer. Le boursier, comme tout élève de classes préparatoires, veut réussir par son travail et ses propres efforts. Il veut mériter ce qu’il obtient. Lui donner des points supplémentaires, c’est sous-entendre qu’il ne serait pas assez bon pour réussir seul. C’est insinuer avec condescendance que lui, contrairement aux élèves privilégiés, a besoin d’aide pour avoir le concours. Que ses parents étant moins éduqués, il est nécessairement moins brillant. Cette charité déplacée est d’ailleurs rejetée par les boursiers eux-mêmes, quand on se donne la peine de leur demander leur avis: un sondage mené en juin par le Bureau national des étudiants en école de management montre que 70% des boursiers interrogés sont contre l’idée.

Pause

Car en plus d’attaquer leur dignité en remettant en cause leur égalité intellectuelle avec les autres candidats, on les rend moins légitimes en cas de réussite. Un boursier admis ne saura jamais s’il a réussi par lui-même ou parce que le concours aura été truqué en sa faveur. Le doute subsistera, créant au sein de l’école une scission entre ceux qui ont eu le concours par leurs propres efforts et ceux qui l’ont eu en se faisant aider. Le fameux syndrome de l’imposteur, déjà présent chez les étudiants en ascension sociale, n’en sortira que renforcé.

Se focaliser sur les boursiers de classes préparatoires, qui ne représentent que 3% des boursiers du supérieur, c’est vouloir aider les rares rescapés d’un système dont l’essentiel des inégalités se joue ailleurs.

Aider ceux qui n’en ont plus besoin

En plus des effets pervers d’une telle mesure, on se trompe de cible. Ce n’est pas en classe préparatoire que l’ascenseur social est en panne, mais à l’université, qui concentre un demi-million de boursiers dans quelques licences non-sélectives aux taux d’échecs très élevés, parfois de l’ordre de 60%. Ce n’est pas non plus en classe préparatoire que se creusent les écarts de niveau mais bien en amont, dès la petite enfance, au moment d’apprendre à parler, lire et écrire, puis au primaire, au collège et au lycée. Se focaliser sur les boursiers de classes préparatoires, qui ne représentent que 3% des boursiers du supérieur, c’est vouloir aider les rares rescapés d’un système dont l’essentiel des inégalités se joue ailleurs. Arriver jusqu’en classe préparatoire, c’est avoir déjà réussi à surmonter toutes ces épreuves, c’est avoir déjà eu un parcours exceptionnel et on peut faire l’honneur à celui qui est parvenu jusque-là de considérer qu’il a les capacités de s’en sortir seul pour la suite. Plutôt que de se focaliser sur ceux qui n’ont plus besoin d’aide, une véritable politique de justice sociale s’attacherait à ceux que l’on perd successivement tout au long de notre système éducatif. La mixité réelle ne se décrète pas en aval, elle se construit en amont et sur le temps long. Les grandes écoles dont l’ENS ont longtemps œuvré dans ce sens avec des programmes de formation et d’orientation dans les collèges et lycées. Mais elles semblent avoir fini par abandonner et fait le choix de la facilité: truquer superficiellement les concours d’entrée pour maquiller des statistiques qui auraient mis des années d’effort pour être réellement atteintes.

Et c’est là que le bât blesse: loin d’une mesure de justice sociale, il s’agit surtout d’une mesure de communication pour améliorer l’image de l’école à une époque où la vertu est affaire de marketing

Se donner bonne conscience à moindres frais

Derrière une telle mesure se joue une compétition accrue entre grandes écoles pour savoir laquelle pourra afficher le plus de mixité. L’enjeu pour l’ENS, c’est d’améliorer ses statistiques officielles de diversité sociale pour faire face aux universités anglo-saxonnes et aux écoles de commerce, chacune faisant de la surenchère en politiques de discrimination positive pour se donner une bonne image à moindre frais. Et c’est là que le bât blesse: loin d’une mesure de justice sociale, il s’agit surtout d’une mesure de communication pour améliorer l’image de l’école à une époque où la vertu est affaire de marketing. Une époque imprégnée d’un égalitarisme mal compris, où des élites bien-pensantes se font la compétition à coup de mesures délétères pour se donner bonne conscience sans se soucier davantage de qui en fera les frais. En l’occurrence, le principal bénéficiaire de cette mesure sera l’ENS et son image médiatique. Et les principaux perdants seront les boursiers, ceux-là même que l’on prétend aider.

La discrimination positive est illégale

La discrimination positive est illégale

Jean-Eric Schoettl, ancien secrétaire général du Conseil constitutionnel*estime que la discrimination positive est juridiquement condamnable d’après la constitution et devrait être interdite.

 

 

«C’est avant la sélection des candidats aux emplois publics qu’il faut combattre l’inégalité des chances, notamment par des dispositifs comme les bourses et les classes préparatoires et, bien sûr, par une vigoureuse réforme de l’enseignement initial», explique Jean-Eric Schoettl. Illustration Fabien Clairefond

C’est au mois de mai prochain que le Conseil d’État devra se prononcer, à titre consultatif, sur un projet d’ordonnance prise en application de la loi de «transformation de la fonction publique» d’août 2019. À s’en tenir aux propos présidentiels du 8 avril, ce texte actera (au moins indirectement) la suppression de l’ENA, ainsi que d’autres aspects de la réforme du recrutement et de la formation des hauts fonctionnaires (tronc commun entre une douzaine d’écoles, accès différé aux grands corps…). À n’en pas douter, cette ordonnance sera contestée juridiquement autant que politiquement.

Discrimination positive dans les grandes écoles : une grave rupture d’égalité

 

Le sociologue Jean Viard, revient sur France Info sur les mesures annoncées par Emmanuel Macron, jeudi 11 février à Nantes, pour démocratiser l’accès à la haute administration et aux écoles qui y préparent, des classes prépas dédiées, et quelques places réservées aussi dans cinq grandes écoles, dont l’ENA, à des jeunes d’origine modeste ou des quartiers défavorisés.

 

Est-ce que c’est de nature à améliorer les choses, Jean Viard ?

 

Jean Viard : C’était la politique qu’on a menée à Sciences Po. Disons, c’était un métissage homéopathique. Donc, on ne va pas dire que ça soit négatif, mais ça ne va pas au fond du sujet. J’avais longuement discuté avec le président de la République, en avril 2019, deux jours avant l’annonce de la suppression de l’ENA, il m’avait consulté sur cette question et j’avais poussé en lui disant : Il vaut mieux supprimer l’ENA que couper la tête du roi. Le roi, en l’occurrence, c’était lui. Évidemment, c’était un argument de poids.

Je connais ça depuis longtemps. Mon père était prof de khâgne en 1949 à Marseille. À l’époque, les élites parisiennes ne prenaient pas la khâgne de Marseille. C’était considéré comme un poste pourri. Il faut se rappeler que les premiers Marseillais qui sont rentrés dans les grandes écoles, c’est à la fin des années 50. Le premier provençal, c’est Philippe Séguin, à la fin des années 60. Il y a un progrès, il ne faut pas se cacher ce progrès géographique. Mais on est face à une rupture d’égalité qui est manifeste. Il faut dire les choses simplement. Un étudiant normal, ça coûte entre 8 000 et 10 000 euros à l’Etat. Un étudiant en grande école, il a 21 000 euros de budget. C’est la première chose. Deuxièmement, l’ENA, il y a un enfant d’ouvrier, c’est à peu près 20 à 25% de la population française.

En 2011, la moitié des enfants recrutés à Polytechnique ne venaient que de deux lycées, Louis le Grand et le grand lycée de Versailles. On est là face à des déséquilibres absolument inimaginables. Alors je crois qu’il faut parler de rupture d’égalité en termes de budget de l’Etat, en termes d’origine sociale et religieuse. Je pense que la gestion géographique est la plus facile à faire. En gros, il faut dire qu’il y a tant de places dans telle grande école, chaque région ou chaque département à droit à tant de places. Le meilleur élève du Vaucluse, il sera toujours assez bon pour faire l’ENA aussi. Il sera peut être un peu moins bon que celui d’Henri IV mais après tout, c’est quoi l’égalité ? Et deuxième chose, je pense qu’il y a un budget par étudiant, mettons 11 000 euros. Le reste après tout, peut être très bien remboursé par l’étudiant durant sa carrière, puisqu’on sait qu’il va faire une carrière prestigieuse.

C’est ce qu’on voit d’ailleurs aux États-Unis, en Angleterre aussi. Sur ces deux approches là, d’ailleurs, dans les annonces, on peut préciser qu’il y a une approche géographique des classes prépas, au moins deux dans chaque région, et puis 4 000 euros d’aide pour certains étudiants quand ils vont rentrer dans ces écoles.

Jean Viard, je voudrais vous faire revenir sur une déclaration d’Emmanuel Macron à des lycéens à Nantes, justement. Lors de cette visite, le président de la République qui affirme que l’ascenseur social français fonctionne moins bien qu’il y a 50 ans. Est-ce que cela vous semble justifié ? 

C’est compliqué. Si vous prenez le bac, il y a 50 ans, il y avait 20% des jeunes qui allaient au bac. Aujourd’hui, on a entre 75 et 77%. Donc, on va dire que le lycée s’est profondément démocratisé. C’est devenu un grand lieu de mélange social. C’est aussi d’ailleurs devenu un grand lieu de construction des couples. Donc ça, ça a profondément changé. Après, ce qui se passe après le bac, il y a ce que je viens de vous dire, qui est évidemment une inégalité flagrante. Je vous rappelle que cette année, les élèves de prépas sont en classe, et les étudiants sont chez eux, parce qu’on n’a pas fermé les prépas. Donc là aussi, la concurrence va s’accélérer entre l’université et les prépas.

Et la deuxième chose, c’est que le marché du travail est difficilement ouvert. On va dire les choses très simplement, aux jeunes d’origine étrangère de manière visible, aux garçons surtout. Donc là, on a un refus de la société. Et on a effectivement le coût des études. Mais après? C’est vrai que l’ascenseur social, attention, il existe toujours. Regardez tous les médecins qu’on a vus sur les plateaux télé depuis un an. On voit bien qu’ils ne sont pas tous bretons.

Il ne faut pas non plus dire que rien ne marche parce que sinon, ça casse le moral de ceux qui rament, des profs, des élus locaux et des jeunes, parce qu’une bonne partie des jeunes arrivent à se diffuser dans la société. La pression, c’est l’autre partie qui n’y arrive pas, soit parce qu’ils sont mal encadrés, soit parce qu’ils sont dans un endroit pourri, soit parce qu’ils n’ont pas envie. Donc le modèle n’est pas satisfaisant puisque tout le monde n’en profite pas. Mais ne faisons pas non plus comme si rien ne marchait.

Les dangers d’une discrimination positive

Les dangers d’une discrimination positive

La proposition de la ministre Elisabeth Moreno revient à persuader certains jeunes que le pays les rejette au lieu d’assurer les conditions d’une égalité des chances, estime, dans une tribune au « Monde », le sociologue Tarik Yildiz. L’universalisme français constitue une réponse puissante aux phénomènes qui fracturent notre société

Tribune. Le 26 janvier, Elisabeth Moreno, ministre déléguée chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l’égalité des chances, a annoncé la création d’un index de la diversité. Si les détails ne sont pas encore exposés, il s’agit de proposer aux entreprises volontaires de mesurer la place qu’elles accordent aux « minorités » dans leur recrutement et leur gestion des ressources humaines, ce qui permettrait la mise en place d’« actions correctrices ».

Erigée en valeur, la « diversité » est évoquée non seulement par certains membres de l’exécutif, mais aussi par une grande partie du monde privé. Un contraste fort existe cependant entre l’emploi fréquent du mot et l’absence de définition partagée : s’agit-il de diversité des profils et des parcours ? Evoque-t-on la diversité sociale ?

En réalité, dans l’esprit de beaucoup de ceux qui brandissent cette notion comme étendard, il s’agit d’une définition qui repose aussi (surtout ?) sur des critères ethniques, comme le révèle la célèbre phrase de Delphine Ernotte prononcée en septembre 2015 : « On a une télévision d’hommes blancs de plus de 50 ans, et ça, il va falloir que ça change. »


La pudeur française à évoquer les questions ethniques s’effrite ainsi peu à peu : la généralisation de l’utilisation de termes faisant référence au « sang » et à la couleur des individus est relativement récente. Si l’intention est louable – permettre à chacun d’accéder à certains postes de manière à être représentatif de la société –, l’instauration d’une discrimination positive qui ne dit pas son nom comporte de nombreux dangers.

Racialisation du débat public

Tout d’abord, adopter la même grille de lecture que des individus racistes condamne à racialiser le débat public. Quelles que soient les conditions socio-économiques, certaines minorités seraient des victimes perpétuelles qu’il faudrait protéger, discriminer, soutenir…

Les discriminations, qu’elles soient positives ou négatives, assignent des individus dans des rôles prédéterminés qui les empêchent d’évoluer

Quelle est l’utilité de rabâcher à des jeunes qu’ils sont victimes de discriminations et qu’il faut donc trouver des voies d’accès au rabais pour accéder à certains postes ? Ces derniers intègrent ce discours et se persuadent que le pays les rejette, qu’ils n’ont aucune chance en passant par des voies classiques. De fait, l’autocensure et la haine sont favorisées.

Mai 68 : image positive pour 70% de Français

Mai 68 : image positive pour  70% de Français

Selon un sondage Viavoice pour Libération, 70% des personnes interrogées jugent positivement l’impact sur la société du mouvement social, selon un sondage Viavoice pour Libération. 70% des Français estiment que Mai 68 a eu un impact plutôt positif sur la société française, 15 % des sondés le jugent négatif et 15% n’ont pas d’opinion. »Parmi les sept Français sur dix jugeant que Mai 68 a eu un impact positif sur la société française, le clivage partisan n’est pas spectaculaire : 88% de soutien à gauche, mais aussi 77% au centre et même 59% à droite ou 68% au FN », précise le quotidien. Pour 61% des Français, Mai 68, c’est d’abord la convergence de la mobilisation entre des étudiants et des travailleurs, avant une mobilisation étudiante (19%) ou celle des travailleurs (14%). Pour 43% des sondés, Mai 68 représente d’abord des avancées sociales, politiques ou pour la société. « 51% des Français jugent que les événements de Mai et leurs revendications d’émancipation collective, plus qu’un souvenir, sont toujours d’actualité. Mais si 43% des sondés pensent que de tels événements pourraient se reproduire dans les années à venir en France, 46% n’y croient pas », souligne Libération.

Sondage réalisé en ligne les 16 et 17 avril 2018 auprès d’un échantillon de 1.000 personnes représentatif (méthode des quotas).

France: perspective positive (Moody’s)

France: perspective  positive (Moody’s)

A la différence d’autres agences de notation, Moody’s change son appréciation qualitative et  relève sa perspective de stable à positive, évoquant pour justifier sa décision le programme réformiste ambitieux et à grande échelle du gouvernement. Cependant la note « Aa2″ est reconduite. Un relèvement de la note n’est pas envisagé avant 2019 ou 2020. Ce programme de la France vise à améliorer la compétitivité de l’économie française ainsi que ses perspectives de croissance à moyen terme, explique l’agence de notation. Moody’s évoque aussi l’engagement du gouvernement envers la consolidation budgétaire, avec pour but de réduire les dépenses sur une base structurelle et d’engager une réduction progressive du ratio de la dette publique. “La confirmation de la note Aa2 recoupe les nombreux points forts en termes de qualité de la signature du pays souverain, en particulier sa base économique importante et saine et ses solides institutions, mais aussi les défis posés à cette signature que le programme réformiste du gouvernement entend relever, en particulier le lourd endettement de l’Etat”, explique l’agence de notation. “Même si le programme réformiste vient à l’appui d’un changement de la perspective sur le champ, Moody’s observe qu’il ne sera pas totalement mis en œuvre jusqu’à la fin de l’année prochaine et que les répercussions de ces réformes sur la croissance et sur les finances publiques ne seront pas sensibles pendant quelques temps”. Moody’s ajoute que la note serait vraisemblablement relevée si les réformes étaient totalement engagées ou presque totalement engagées dans le courant de 2018 et de 2019 et si elle jugeait que ces réformes sont de fait susceptibles de générer de vrais avantages en renforçant le potentiel de croissance et en retournant de façon durable la trajectoire de la dette.

 

Sondage image entreprise : positive pour 90% des français

Sondage image entreprise : positive pour 90% des français

 

 

Il n’ya sans doute encore que les caciques du PS qui n’ont pas encore compris le rôle de l’entreprise ( normal la plupart n’’y ont jamais mis les pieds) puisque même les lecteurs socialistes soutiennent ces entreprises pour sortir de la crise.   Les Français aiment les entreprises. Ils sont en tout cas près de 90 % à en avoir une opinion positive, selon une enquête réalisée par Ipsos Steria pour le compte du « Monde » et de Lire la Société, à l’occasion de la 16e journée du livre d’économie, mercredi 26 novembre. Il y a dix ans, un peu plus de la moitié des Français seulement pensait la même chose, selon un sondage également mené par Ipsos, pour le compte de la CGPME. L’enquête a été réalisée, par Internet du 7 au 12 novembre, auprès de 1 003 personnes, constituant un échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. Cette évolution du sentiment « pro-entreprise », et son ampleur tiennent à un basculement d’une partie de l’opinion : celui des sympathisants socialistes. Si les électeurs de droite sont plus traditionnellement enclins à trouver de la vertu aux entreprises, les supporters du premier parti de gauche sont dorénavant 93 % à en avoir une vision positive.  Les proches du PS sont aussi 74 % à considérer que, pour faire face à la crise, l’Etat doit faire confiance aux entreprises et leur donner plus de liberté. Sur ce point, ils sont en phase avec l’ensemble des Français, où la proportion est de 80 %. Les sympathisants socialistes sont en revanche un peu moins enclins que l’ensemble des Français à déclarer que les pouvoirs publics n’aident pas suffisamment les entreprises : ils sont 55 % à émettre un tel jugement, contre 71 % pour l’ensemble des Français. Aujourd’hui, la plus forte proportion (25 %) de vision négative du monde entrepreneurial se retrouve chez les proches du Front de gauche et du PCF et, dans une moindre mesure, chez ceux du Front national (13 %), selon l’enquête.

 

 

Assurance-vie : nouvelle collecte positive

Assurance-vie : nouvelle collecte positive  

Selon un sondage IFOP diffusé dimanche, un Français sur deux déclare que la baisse du taux du Livret A l’incitera à épargner sur un autre type de produit.  Du coup il se pourrait que l’assurance vie profite de cette situation.  En effet L’assurance-vie a enregistré une collecte nette de 1,2 milliard d’euros en juin, un sixième mois consécutif de collecte positive qui porte celle-ci à 10,3 milliards d’euros pour le premier semestre, selon les chiffres publiés lundi par la Fédération française des sociétés d’assurance. La collecte nette des six premiers mois de 2014 est ainsi comparable à celle de l’ensemble de l’année 2013, qui a été de 10,7 milliards d’euros. A fin juin, l’encours des contrats d’assurance-vie s’élève à 1.490,2 milliards d’euros. Le montant des cotisations collectées par les sociétés d’assurance pour les six premiers mois de l’année est de 63,8 milliards d’euros, contre 61,9 milliards lors de la période correspondante de 2013, selon les chiffres de la FFSA et du Gema (Groupement des entreprises mutuelles d’assurance).

 

Dictée à l’école : « une évaluation positive » pour améliorer les notes…. On rêve !

Dictée à l’école : « une évaluation positive » pour améliorer les notes…. On rêve !

.

Il fallait y penser. Pour améliorer les notes en orthographe on va changer le barème : « l’évaluation positive » ; Encore une idée « pédagogique » géniale pour masquer la situation catastrophique dans le domaine de l’écriture. En bref, on change le thermomètre. À peine installé, le nouveau ministre de l’Education nationale Benoît Hamon devra s’attaquer à un chantier de taille : l’orthographe. François Hollande en a fait une priorité pour l’Ecole, inscrite dans la loi pour sa refondation : faire évoluer les évaluations.  Pour ce faire, le gouvernement souhaite bouleverser la méthode éducative. « Privilégier une évaluation positive, simple et lisible, valorisant les progrès, encourageant les initiatives et compréhensible par les familles », dit l’article de la loi du 8 juillet 2013. Selon nos informations, un pas vient d’être fait en ce sens pour un exercice emblématique : la dictée. L’Education vient de mettre à disposition des professeurs un outil pour revoir la notation de cet exercice si cher à Bernard Pivot. Il s’agit d’un barème, pour une « évaluation positive ». Le ministère écrit que « la dictée fait le plus souvent l’objet d’une évaluation descendante : par rapport au texte source, l’enseignant décompte, en négatif, les erreurs commises. Cette pratique, décourageante pour l’élève, ne permet pas pour autant de bien cerner quelles sont ses difficultés orthographiques et quels remèdes y apporter. » Ce barème graduel a déjà été expérimenté sur 1.500 copies du dernier brevet des collèges, dans les académies de Poitiers et Créteil. Trois groupes d’erreurs ont été constitués : accord groupe nominal, accord groupe verbal, et orthographe lexicale.  En corrigeant, le professeur repère les réussites comme les erreurs, et peut ainsi mieux cibler les difficultés de l’élève. Les enfants pourront ainsi être encouragés sur certains points positifs de leur copie.  L’expérimentation n’a pas – pour l’instant – vocation à être généralisée et imposée mais les professeurs du primaire et du collège sont incités à utiliser ce barème. Les premiers résultats ont par ailleurs montré que l’augmentation des notes était toute relative.

 

L’écologie doit être positive et non punitive (Ségolène Royal )

L’écologie doit être positive et non punitive (Ségolène Royal )

 

Ségolène Royal a sans doute marqué de nombreux points en redéfinissant le concept même de la politique écologique ; La ministre a déclaré dimanche que l’écologie devait être « une solution, pas une punition » et indiqué qu’elle ne souhaitait pas que la première décision du gouvernement de Manuel Valls soit un impôt nouveau. Invitée du Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro, elle n’a pas été toutefois jusqu’à enterrer l’écotaxe poids lourd, dont le précédent gouvernement de Jean-Marc Ayrault a suspendu l’entrée en vigueur face à la fronde des « bonnets rouges » en Bretagne. « L’écologie, la protection de l’environnement doit être quelque chose de positif, d’enthousiasmant. C’est une solution, pas une punition et je ne voudrais pas que la première décision du nouveau gouvernement soit un impôt nouveau », a-t-elle dit. Elle a ajouté que le gouvernement attendait, avant toute décision, le rapport de la mission d’information parlementaire sur l’écotaxe, dont le produit doit servir au financement d’infrastructures de transport. « Nous verrons, et je ne vais pas décider toute seule », a souligné l’ancienne présidente de la région Poitou-Charentes. Interrogée sur sa politique en matière d’énergie nucléaire, elle a confirmé la fermeture de la centrale alsacienne de Fessenheim avant la fin du quinquennat, comme s’y est engagé François Hollande. « Cette feuille de route est parfaitement claire, donc les choses seront faites comme cela a été dit », a-t-elle assuré. A la question de savoir si d’autres centrales devraient fermer pour atteindre l’objectif de ramener à 50% l’électricité d’origine nucléaire à l’horizon 2025 en France, Ségolène Royal a répondu : « On verra ce qu’il faudra faire. (Mais) l’urgence est qu’il faut d’abord monter en puissance sur les énergies renouvelables (…) je pense que la priorité est le développement des énergies durables ». Elle n’a pas voulu commenter une information selon laquelle Manuel Valls aurait promis à Europe Ecologie-Les Verts de ne pas construire de nouveau réacteur EPR après celui de Flamanville (Manche), déclarant : « C’est à lui de confirmer. Je n’ai pas d’avis sur le sujet. » Sur un autre sujet controversé, l’exploitation des gaz de schiste, elle a exclu de l’autoriser « dans l’état actuel des technologies (…) parce que ce sont des technologies dangereuses ». Mais elle a aussi estimé qu’il ne fallait « jamais fermer des perspectives de recherche » sur de nouvelles techniques. S’agissant du nouvel aéroport de Notre-Dame-des-Landes à Nantes, dont elle n’a jamais été un chaud partisan, la nouvelle ministre de l’Ecologie a réaffirmé qu’il fallait d’abord attendre le résultat des recours engagés avant de prendre une décision. « J’ai toujours pensé que le dialogue devait se renouer autour d’un projet qui a été élaboré avant même que le TGV Nantes-Paris existe et qu’il fallait peut-être mettre les choses à plat. »

 

Discrimination positive : les français contre

Discrimination positive : les français contre

 

 

L’enfer est souvent pavé de bonnes intentions mais aussi d’illusions. Pour faire « gauche » sur le plan sociétal, le gouvernement accumule les propositions. De quoi masquer son échec total  dans le domaine économique et social ; Il propose maintenant la discrimination positive pour permettre aux étrangers accéder à la fonction publique. Sil est nécessaire, indispensable même,  de favoriser l’intégration, one ne saurait en effet soutenir une telle proposition sans remettre en cause le principe même d’égalité (et du statut de la fonction publique).une fois de plus le gouvernement est à coté de ses baskets en voulant privilégier de reformes sociétales et en dédaignant les réformes économiques. Une vraie discrimination positive celle-là. !  Le sociétal avant économique pour faire avaler la pilule amère de l’échec de la gouvernance.  Cette  discrimination positive «ne serait pas une bonne chose» pour une grande majorité de Français. Trois jours avant une réunion interministérielle pour établir la feuille de route du gouvernement sur l’intégration des immigrés, le sondage BVA pour I>télé-CQFD-Le Parisien/Aujourd’hui en France de ce samedi risque de faire quelques vagues à la tête de l’Etat. Alors que Matignon «envisage de faciliter l’accès des immigrés à la fonction publique» selon le Parisien, 67% des personnes interrogées estiment que la discrimination positive ne serait pas une bonne chose contre 29% qui croient le contraire. Chez les sympathisants de gauche les avis sont partagés, 48% pour et 49% contre. A droite en revanche, la majorité est contre (83%), seuls 14% pensent que la discrimination positive est une bonne idée. D’autre part, 21% des sondés se sentent plus proches de l’idée que «c’est avant tout la société française qui doit donner les moyens aux personnes d’origine étrangère de s’intégrer». Ils sont 77% à penser plutôt que «ce sont avant tout les personnes étrangères qui doivent se donner les moyens de s’intégrer». Depuis la création du ministère de l’Identité nationale en 2007, puis sa fusion dans celui de l’Intérieur, une partie des politiques d’intégration ont été rattachées à la place Beauvau. La réunion interministérielle de mardi à Matignon devrait redistribuer les cartes. La politique d’intégration sera bâtie autour de deux piliers, «l’accueil des primo-arrivants» et la «lutte contre les discriminations» envers les étrangers et leurs enfants, selon Matignon. Outre la question de la gouvernance, la réunion de mardi devrait être l’occasion de présenter des propositions concrètes.

 




L'actu écologique |
bessay |
Mr. Sandro's Blog |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | astucesquotidiennes
| MIEUX-ETRE
| louis crusol