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Crise logement: La conséquence d’une urbanisation folle

Crise logement: La conséquence d’une urbanisation folle


Comme souvent, il y a bien sûrs plusieurs facteurs explicatifs pour tenter de comprendre la grave crise du logement qui se prépare et pourrait déboucher sur l’éclatement d’une bulle. En clair sur un effondrement de la production en même temps que des prix. Parmi les facteurs explicatifs, il faut surtout prendre en compte le coût du foncier qui en moyenne équivaut à peu près à la moitié du prix du logement. Des prix qui se sont envolés car la demande est surtout concentrée dans les métropoles et autres grandes villes où on a aussi concentré l’emploi. Du coup même à 10 ou 20 km du centre, le foncier a enregistré des augmentations qui d’une certaine manière tuent l’activité du logement. Des augmentations du foncier économiquement non fondées et qui sont le résultat de la pure spéculation.

Pour résoudre ce problème il faudrait évidemment remettre en cause la philosophie de la métropolisation qui a pour objet de concentrer la population dans 10 à 15  villes de plus d’un million d’habitants. Le reste du territoire étend abandonné aux moins favorisés contraints de faire des déplacements domicile travail de 40,60, voire 100 kms par jour. Ce qui est en cause c’est évidemment le concept d’aménagement du territoire.

Les mesures cosmétiques du gouvernement ne sont évidemment pas à la hauteur de l’enjeu. Les mesures cosmétiques du gouvernement ne sont évidemment pas à la hauteur de l’enjeu. La situation est problématique tant dans le neuf que sur le marché de la location. . Sur les trois premiers mois, les ventes de logements collectifs se sont effondrées de 34 % par rapport à la même période de l’année précédente. Et la chute atteint 46 % par rapport au premier trimestre 2019. Les acheteurs-habitants sont en très fort recul (- 31 %), mais c’est encore pire du côté des investisseurs (- 52 %). Cette dégringolade du marché du neuf a forcément ses conséquences sur l’activité des professionnels de la construction. La Fédération française du bâtiment (FFB) estime à 100.000 le nombre d’emplois menacés à un horizon de 18 à 24 mois.

Prix pétrole : nouvelle réduction de la production

Prix pétrole : nouvelle réduction de la production


Sous l’impulsion de l’Arabie Saoudite qui veut encore réduire la consommation les cours pourraient bien encore remonter. Même si le consommateur ne s’en rend pas complètement compte , les cours du pétrole sont orientés nettement à la baisse. Du coup, l’Arabie Saoudite a décidé dimanche de procéder à une nouvelle coupe de production dans l’espoir de faire remonter des cours du pétrole en berne. Cette réduction volontaire de l’ordre d’un million de barils par jour s’applique à compter de juillet et «pourra être étendue», a déclaré le prince saoudien Abdelaziz ben Salmane lors d’une conférence de presse, à l’issue d’une réunion à Vienne des treize membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et de leurs dix alliés conduits par la Russie.

Par ailleurs, les baisses instaurées depuis début mai par neuf pays, dont Ryad et Moscou, pour un total de 1,6 million de barils quotidiens, «sont étendues jusqu’à fin 2024», a précisé le vice-premier ministre russe Alexander Novak aux journalistes présents à la sortie.

Les négociations ont duré plusieurs heures, des médias faisant état de divergences entre les 23 participants, qui représentent 60% de la production mondiale d’or noir. À l’issue des discussions, les Émirats arabes unis, désireux de pomper davantage, ont obtenu un relèvement de la base de calcul de leur quota de production de brut, selon le nouveau tableau publié par l’Opep.

Les cours actuels autour de 70 $Sont loin des sommets enregistrés en mars 2022 au début du conflit en Ukraine (près de 140 dollars).

Travail« Du mépris à la colère » : Laurent Berger (CFDT)

Travail« Du mépris à la colère » : Laurent Berger (CFDT)

Dans un essai percutant, le secrétaire général de la CFDT – qui quittera ses fonctions le 21 juin – explique que le travail constitue un « impensé politique » pour les partis. Comme l’a illustré la mobilisation contre la réforme des retraites. (d’après un papier du Monde)

Avant de quitter le poste de secrétaire général de sa confédération, le 21 juin, Laurent Berger a préféré parler de ce qui est au fondement de son engagement : le travail. Il s’agit d’un sujet « extraordinairement maltraité », alors qu’il occupe une « place centrale » dans la vie de millions de femmes et d’hommes, écrit le responsable cédétiste dans son essai percutant, Du mépris à la colère, parsemé d’annotations personnelles sur ses expériences de militant et son milieu familial, qui lui a légué la « fierté ouvrière ».

Il estime que le long conflit déclenché par la réforme des retraites est une illustration éclatante de son propos. Si des centaines de milliers de personnes – parfois plus d’un million – ont manifesté contre le recul de l’âge légal de départ de 62 ans à 64 ans, c’est parce qu’elles se sont senties « humiliées ».

Beaucoup de salariés demandaient de la « reconnaissance », pas seulement sur leur fiche de paie, après l’épidémie de Covid-19, durant laquelle ils avaient porté l’économie à bout de bras, soigné les malades ou permis à la population de se nourrir. Mais leur « espoir s’est éteint » : pour eux, « rien n’a changé ou si peu », selon Laurent Berger. Pire même, le pouvoir en place leur a dit, « comme en guise de remerciement », qu’il faudrait rester en activité deux années de plus.

Sortir de cette situation de déni
Cette mesure ne pouvait que provoquer de « la colère », car elle frappe « très exactement la catégorie des travailleurs de première et deuxième lignes, qui se sent déjà invisibilisée et méprisée ». Laurent Berger dénonce Emmanuel Macron, dont « la logique libérale (…) s’est durcie », et « l’action » du gouvernement, qui « s’est droitisée ». Mais ce qui se révèle tout aussi grave à ses yeux, c’est l’impact électoral de l’obstination affichée par l’exécutif : en s’arc-boutant sur une loi impopulaire, « bricolée » et « confuse », celui-ci alimente « une défiance dangereuse vis-à-vis de notre système démocratique », avec le risque d’ouvrir à Marine Le Pen un boulevard vers l’Elysée en 2027.

Retraite : 14e journée d’action contre la réforme

Retraite : 14e journée d’action contre la réforme


Il est probable que la participation à cette 14e journée d’action contre la réforme des retraites connaisse une certaine baisse de participation. En effet juridiquement la réforme est maintenant adoptée et même la proposition de loi du groupe LIOT n’a aucune chance d’être voté à l’Assemblée nationale du fait du tripatouillage juridique du gouvernement. Il ne restera sûrement pas grand-chose du bilan de Macron mais on retiendra surtout qu’il a réalisé l’exploit de favoriser l’unité de tous les syndicats contre sa réforme et pendant des mois. Une réforme d’ailleurs bien vaine car il sera nécessaire de la reprendre d’ici quelques mois ou quelques années et en commençant par le bon bout à savoir la question globale du travail.

Cette loi aura peut-être permis à l’agence de notation Standard and Poor de ne pas punir davantage la France. Un répit toutefois de courte durée car vers la fin de l’année une nouvelle évaluation pourrait conduire à une dégradation de la note française compte tenu de l’envolée globale de la dette publique et de la dérive du déficit budgétaire.

Côté perturbations pour les usagers :

- La circulation sur le réseau SNCF sera « très légèrement perturbée », a annoncé la compagnie ferroviaire, anticipant neuf trains sur dix en circulation en moyenne au niveau national et « quelques adaptations possibles sur certaines lignes ».

- pour les transports franciliens, la SNCF prévoit trois trains sur quatre sur le RER C, deux trains sur trois sur le RER D et sur la ligne H. A la RATP, « le trafic sera normal » sur l’ensemble du réseau souterrain et de surface, a déclaré l’entreprise auprès de l’AFP.

- Des perturbations sont également attendues dans les transports aériens. Un tiers des vols sont supprimés au départ de Paris-Orly. . Le premier aéroport français, Roissy-Charles-de-Gaulle, n’est pas concerné.

- Des appels à la grève dans l’Education nationale et dans le secteur de l’énergie
Les syndicats d’enseignants, dont le Snes-FSU, SUD Education ou CGT-Educ’action, ont appelé à la grève dans l’Education nationale. Du côté des hôpitaux, la CGT santé action sociale a également relayé un appel à la grève. Dans le secteur de l’énergie, la FNME-CGT (Mines-Energie) invite les électriciens, les gaziers, les salariés du nucléaire et des mines à se mobiliser.

Quelque 250 actions sont prévues en France et devraient réunir 400 000 à 600 000 personnes, selon les autorités. Une prévision loin du record du 7 mars, qui avait rassemblé 1,28 million de participants, selon le ministère de l’Intérieur, mais encore élevée, après un 1er-Mai mobilisateur.

Crise logement: La conséquence d’une urbanisation folle

Crise logement: La conséquence d’une urbanisation folle


Comme souvent, il y a bien sûrs plusieurs facteurs explicatifs pour tenter de comprendre la grave crise du logement qui se prépare et pourrait déboucher sur l’éclatement d’une bulle. En clair sur un effondrement de la production en même temps que des prix. Parmi les facteurs explicatifs, il faut surtout prendre en compte le coût du foncier qui en moyenne équivaut à peu près à la moitié du prix du logement. Des prix qui se sont envolés car la demande est surtout concentrée dans les métropoles et autres grandes villes où on a aussi concentré l’emploi. Du coup même à 10 ou 20 km du centre, le foncier a enregistré des augmentations qui d’une certaine manière tuent l’activité du logement. Des augmentations du foncier économiquement non fondées et qui sont le résultat de la pure spéculation.

Pour résoudre ce problème il faudrait évidemment remettre en cause la philosophie de la métropolisation qui a pour objet de concentrer la population dans 10 à 15  villes de plus d’un million d’habitants. Le reste du territoire étend abandonné aux moins favorisés contraints de faire des déplacements domicile travail de 40,60, voire 100 kms par jour. Ce qui est en cause c’est évidemment le concept d’aménagement du territoire.

Les mesures cosmétiques du gouvernement ne sont évidemment pas à la hauteur de l’enjeu. Les mesures cosmétiques du gouvernement ne sont évidemment pas à la hauteur de l’enjeu. La situation est problématique tant dans le neuf que sur le marché de la location. . Sur les trois premiers mois, les ventes de logements collectifs se sont effondrées de 34 % par rapport à la même période de l’année précédente. Et la chute atteint 46 % par rapport au premier trimestre 2019. Les acheteurs-habitants sont en très fort recul (- 31 %), mais c’est encore pire du côté des investisseurs (- 52 %). Cette dégringolade du marché du neuf a forcément ses conséquences sur l’activité des professionnels de la construction. La Fédération française du bâtiment (FFB) estime à 100.000 le nombre d’emplois menacés à un horizon de 18 à 24 mois.

Pétrole : nouvelle réduction de la production

Pétrole : nouvelle réduction de la production


Même si le consommateur ne s’en rend pas complètement compte tp, les cours du pétrole sont orientés nettement à la baisse. Du coup, l’Arabie Saoudite
L’Arabie saoudite, poids lourd de l’Opep, a décidé dimanche de procéder à une nouvelle coupe de production dans l’espoir de faire remonter des cours du pétrole en berne. Cette réduction volontaire de l’ordre d’un million de barils par jour s’applique à compter de juillet et «pourra être étendue», a déclaré le prince saoudien Abdelaziz ben Salmane lors d’une conférence de presse, à l’issue d’une réunion à Vienne des treize membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et de leurs dix alliés conduits par la Russie.

Par ailleurs, les baisses instaurées depuis début mai par neuf pays, dont Ryad et Moscou, pour un total de 1,6 million de barils quotidiens, «sont étendues jusqu’à fin 2024», a précisé le vice-premier ministre russe Alexander Novak aux journalistes présents à la sortie.

Les négociations ont duré plusieurs heures, des médias faisant état de divergences entre les 23 participants, qui représentent 60% de la production mondiale d’or noir. À l’issue des discussions, les Émirats arabes unis, désireux de pomper davantage, ont obtenu un relèvement de la base de calcul de leur quota de production de brut, selon le nouveau tableau publié par l’Opep.

Les cours actuels autour de 70 $Sont loin des sommets enregistrés en mars 2022 au début du conflit en Ukraine (près de 140 dollars).

Fin de la Nupes aux Européennes ?

Fin de la Nupes aux Européennes ?


Mélenchon a déclaré que ce pourrait être la fin de l’ONU paisse si chaque famille la constituant présenter des listes séparées aux élections européennes.

Pourtant le leader de la Nupes sait bien qu’il y a une grande différence entre des européennes à un tour et des présidentielles à deux tours.
Les opposants à une liste unique ne manquent pas de souligner que les mêmes sondages prédisent que quatre listes de gauche séparées enverraient au final plus d’eurodéputés qu’une liste unique, même si aucune ne pourrait briguer la pôle position. «Je suis d’accord pour une candidature commune en 2027», a toutefois répété Marine Tondelier cette semaine.

Quant à savoir s’il excluait «totalement» de se présenter à la prochaine présidentielle, Jean-Luc Mélenchon, trois fois candidat et qui a fini troisième en 2022, a répondu «personne ne peut dire ça. En toutes circonstances, je jouerai un rôle». Une manière de ne pas vraiment répondre car l’environnement politique pourrait changer d’ici là avec notamment un candidat crédible à gauche n’appartement pas à la NUPES .

Pour la fin des plastiques d’origine pétrolière

Pour la fin des plastiques d’origine pétrolière

Par Frédéric Van Gansberghe, CEO de Futerro
dans la Tribune

En tant que pionnier et expert en matière de PLA (acide polyactique), nous sommes particulièrement préoccupés par l’inaction de l’Union Européenne et de la France en matière de promotion des plastiques biosourcés. Alors que les États-Unis ont récemment annoncé leur intention de sortir des pétro-plastiques dans les vingt prochaines années pour se diriger vers des solutions d’origines organiques, l’Europe reste à la traîne. Il est de notoriété commune que les plastiques biosourcés pourraient offrir une alternative durable aux plastiques d’origine fossile, contribuant ainsi à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à lutter contre le changement climatique. Cette option, en effet d’origine biosourcée est dans la majorité des cas recyclable par voie mécanique et chimique et dans certains compostables (industriellement). Cependant, malgré ces avantages, l’Union Européenne ne prend pas suffisamment de mesures pour promouvoir l’utilisation de plastiques biosourcés en Europe. Malgré les ambitions du « Green Deal » qui prévoit la neutralité carbone d’ici à 2050 et du « Circular Economy Action Plan » qui souhaite supporter le développement de la bio-industrie, les actions concrètes manquent, au même titre que des engagements forts.

Les plastiques biosourcés absents des prises en compte dans l’emballage
Après avoir fermé le développement des bioplastiques dans le secteur des plastiques à usage unique (SUPD), l’Europe prévoit d’interdire le développement de ce nouveau secteur dans le packaging qui représente plus de la moitié du marché des bioplastiques. Via le PPWR (Règlement européen sur les emballages et déchets d’emballages) actuellement en négociation, l’idée est de promouvoir l’utilisation du recyclage, qui est une solution louable, mais ne prévoit aucun cadre pour les plastiques biosourcés même.

Ce texte ne considère pas, avec le même intérêt, l’incorporation dans les emballages, du contenu biosourcé avec celui du contenu recyclé. Or les plastiques biosourcés peuvent parfaitement être recyclés dans les systèmes de recyclage existants. De plus, ils offrent une alternative durable et sûre pour les applications d’emballage où la réutilisation n’est pas une option, en particulier lorsque des exigences strictes en matière de sécurité alimentaire et de santé des consommateurs doivent être respectées.

Aucune différence n’est faite quant à la nature du plastique dans son réemploi
Dans la même dynamique, la loi AGEC en France et le décret n°2021-516 fixent comme objectif d’atteindre la fin de la mise sur le marché d’emballages en plastique à usage unique d’ici 2040. Pour y parvenir, la loi précise une méthode de sortie définie via des décrets quinquennaux prévoyant des objectifs dits « 3R », de réduction, de réemploi et de recyclage des emballages en plastique. Le premier décret 3R pour la période 2021-2025 a été publié en avril 2021.

Or, cette loi et le décret s’y rapportant ne prévoient aucune différence quant à la nature du plastique et traitent de la même manière les plastiques biosourcés alors qu’ils sont reconnus pour participer à l’économie circulaire. Pire, certains articles restrictifs limitent considérablement le développement de matériaux innovants biosourcés.

L’Europe doit incarner la neutralité carbone face à la Chine et aux USA
Il est d’autant plus triste de voir que de nombreux investissements ont été faits par l’UE et la France afin de développer une filière forte autour des biomatériaux et de la bioéconomie en supportant massivement divers projets de R&D, mais qui finalement, se voient bloquer l’accès au marché par des règlementations dissonantes et schizophréniques par rapport aux ambitions de neutralité carbone.

J’appelle les décideurs européens à prendre des mesures concrètes pour promouvoir l’utilisation de bioplastiques. Il leur faut continuer à encourager la recherche et le développement, mais aussi et surtout soutenir l’implantation de projet industriel Européen, permettant d’assurer, à plus long terme, une indépendance économique face à des forces émergentes telles que la Chine et les Etats-Unis.

Nous sommes convaincus que les bioplastiques peuvent et vont contribuer de manière significative à la création d’une économie circulaire plus durable et plus résiliente en Europe, la seule question est de savoir s’il ne sera pas trop tard lorsque les décideurs politiques auront pris conscience de l’impact de leurs décisions ces dernières années.

Il est temps pour l’UE de prendre des mesures ambitieuses pour encourager leur adoption. Nous sommes prêts à travailler avec les décideurs européens pour concrétiser cette vision et faire de l’Europe un leader mondial de la transition vers les plastiques bio renouvelables

Crise environnementale : comment en est-on arrivé là ?

Crise environnementale : comment en est-on arrivé là ?

La Terre à l’époque de l’Anthropocène : comment en est-on arrivé là ? Peut-on en limiter les dégâts ?

Par
Victor Court
Économiste, chercheur associé au Laboratoire interdisciplinaire des énergies de demain, Université Paris Cité dans The Conversation

En 2000, deux scientifiques proposèrent pour la première fois l’hypothèse que l’époque de l’Holocène, amorcée il y a 11 700 ans, était révolue.

L’emprise de l’humanité sur le système terrestre serait devenue si profonde qu’elle rivaliserait avec certaines des grandes forces de la nature, au point d’avoir fait bifurquer la trajectoire géologique et écologique de la Terre.

Il faudrait désormais utiliser le terme d’« Anthropocène » pour désigner avec plus de justesse l’époque géologique actuelle. Cette annonce a ouvert des débats considérables.

Parmi les nombreuses polémiques soulevées par ce nouveau concept, la plus évidente porte encore aujourd’hui sur la date du début de l’Anthropocène.

La proposition initiale portait symboliquement sur 1784, l’année du dépôt du brevet de James Watt pour sa machine à vapeur, véritable emblème de l’amorce de la révolution industrielle. Ce choix coïncide en effet avec l’augmentation significative des concentrations atmosphériques de plusieurs gaz à effet de serre, comme en témoignent les données extraites des carottes de glace.

Des chercheurs d’autres disciplines, archéologie et archéobiologie en l’occurrence, avancèrent ensuite l’idée que l’Anthropocène et l’Holocène devraient être considérés comme une même époque géologique.

Dans la perspective de ces disciplines, c’est la fin de la dernière période glaciaire, il y a plus de 10 000 ans, qui aurait favorisé une augmentation sans précédent de la population humaine (grâce à l’apparition progressive de l’agriculture) et, donc, l’émergence de son rôle de force géoécologique.

Une autre approche défend une idée assez similaire, mais en ajoutant quelques milliers d’années à la date du début de l’Anthropocène. Il aurait fallu attendre que la domestication des plantes et des animaux soit suffisamment développée pour que les répercussions environnementales des sociétés agraires – en particulier les rejets de dioxyde de carbone (CO2) dus à la déforestation – soient assez importantes pour faire sortir la Terre de l’Holocène.

À l’opposé, certains membres de la communauté scientifique penchent pour une date plus récente que celle initialement avancée.

La course de l’humanité semble en effet suivre dans sa partie la plus contemporaine une trajectoire particulière qu’on a qualifiée de « Grande Accélération ». C’est autour de 1950 que les principaux indicateurs du système socioéconomique mondial et du système Terre se sont mis à avoir une tendance réellement exponentielle.

L’empreinte écologique de l’humanité prend des formes diverses et interconnectées qui ne cessent de s’aggraver depuis cette date : une modification du climat sans précédent, par sa vitesse et son intensité ; une dégradation généralisée du tissu de la vie, par l’artificialisation des écosystèmes et les rejets de substances entièrement nouvelles (comme les produits de la chimie de synthèse, les plastiques, les pesticides, les perturbateurs endocriniens, les radionucléides et les gaz fluorés) ; un effondrement de la biodiversité d’une ampleur et d’une rapidité inédites (signe pour certains d’une sixième grande extinction, la cinquième étant celle qui vit disparaître les dinosaures, il y a 66 millions d’années) ; et de multiples perturbations des cycles biogéochimiques (notamment ceux de l’eau, de l’azote et du phosphore).

En parallèle avec cette question sur la date du début de l’Anthropocène, d’autres débats ont émergé autour de ce concept. Le plus important a été porté par Andreas Malm et Alf Hornborg, tous deux membres du département de géographie humaine de l’Université de Lund (Suède).

Ces deux chercheurs ont remarqué que le concept d’Anthropocène suggère que toute l’espèce humaine serait responsable des bouleversements planétaires. C’est pour cette raison que de nombreux auteurs ont tendance, même lorsqu’ils font remonter l’Anthropocène au moment du décollage industriel de quelques nations, à affirmer que la cause ultime de l’émergence de sociétés reposant sur les énergies fossiles correspondrait à un processus évolutif long, donc naturel, qui aurait commencé avec la maîtrise du feu par nos ancêtres (il y a au moins 400 000 ans).

Malm et Hornborg affirment que parler de l’Anthropocène en utilisant des catégories généralisantes, comme « l’espèce humaine », « les humains » ou « l’humanité », revient à naturaliser ce phénomène, c’est-à-dire à supposer qu’il était inéluctable, car découlant d’une propension naturelle de notre espèce à exploiter un maximum de ressources dès qu’elle en a l’occasion.

Pour les deux chercheurs, cette naturalisation occulte la dimension sociale du régime fossile des 200 dernières années.

L’adoption de la machine à vapeur alimentée par le charbon, puis des technologies reposant sur le pétrole et le gaz, n’a pas été réalisée à la suite d’une décision unanime de tous les membres de l’humanité, et ce ne sont pas non plus quelques représentants de cette dernière – qui auraient été élus sur la base de caractéristiques naturelles – qui ont décidé de la trajectoire empruntée par notre espèce.

L’exploitation des énergies fossiles émet du CO₂, première cause du réchauffement climatique. Zbynek Burival/Unsplash
Pour Malm et Hornborg, ce sont au contraire des conditions sociales et politiques particulières qui ont, chaque fois, créé la possibilité d’un investissement lucratif pour quelques détenteurs de capitaux, quasi systématiquement des hommes blancs, bourgeois ou aristocrates.

Par exemple, la possibilité d’exploiter les travailleurs britanniques dans les mines de charbon a été déterminante dans le cas de la machine à vapeur aux XVIIIe et XIXe siècles ; tout comme le soutien de plusieurs gouvernements occidentaux l’a été en ce qui concerne la mise en place des infrastructures nécessaires à l’exploitation du pétrole depuis le milieu du XIXe siècle.

L’Anthropocène perçu à l’échelle de la totalité de l’humanité occulte un autre fait majeur : l’inégalité intraespèce dans la responsabilité des bouleversements climatiques et écologiques.

À l’heure actuelle, parmi tous les habitants du monde, les 10 % qui émettent le plus de gaz à effet de serre (GES) sont responsables de 48 % du total des émissions mondiales, alors que les 50 % qui en émettent le moins sont responsables d’à peine 12 % des émissions globales. Parmi les plus gros émetteurs individuels de la planète, les estimations mettent en avant le 1 % le plus riche (composé majoritairement d’Américains, de Luxembourgeois, de Singapouriens, de Saoudiens, etc.), avec des émissions par personne supérieures à 200 tonnes d’équivalent CO2 par année.

À l’autre extrémité du spectre des émetteurs, on trouve les individus les plus pauvres du Honduras, du Mozambique, du Rwanda et du Malawi, avec des émissions 2000 fois plus faibles, proches de 0,1 tonne d’équivalent CO2 par personne et par an.

Ce lien étroit entre richesse et empreinte carbone implique une responsabilité commune, mais différenciée, qui sied mal à la catégorisation englobante de l’Anthropocène.

Par ailleurs, cette critique prend encore plus de sens dans une perspective historique puisque le dérèglement climatique dépend du cumul des émissions de GES. À titre d’exemple, on peut se dire que le Royaume-Uni n’a pas à être à l’avant-garde de la lutte contre le changement climatique, car il ne représente actuellement qu’environ 1 % des émissions mondiales de carbone… C’est oublier un peu vite que ce pays a contribué à 4,5 % des émissions globales depuis 1850, ce qui le place au huitième rang des plus gros pollueurs de l’histoire.

Les nations du monde, et les individus au sein de chacune d’entre elles, n’ont pas contribué de façon équivalente à la trajectoire exponentielle du système Terre depuis 200 ans. L’Europe et l’Amérique du Nord sont historiquement les régions les plus polluantes de l’histoire. Le Royaume-Uni et les États-Unis, chefs d’orchestre respectifs du développement économique mondialisé du XIXe et du XXe siècle, ont une dette écologique particulièrement colossale envers les autres nations. Le charbon a été le carburant du projet de domination impériale britannique, alors que c’est le pétrole qui a joué ce rôle pour les États-Unis.

Pour garder les idées claires sur ce sujet épineux de la contribution historique de chaque nation à la dérive climatique, il peut être avisé de toujours garder en tête que les émissions de GES, et plus généralement l’empreinte environnementale d’un pays ou d’une personne donnée, sont déterminées au premier ordre par leur niveau de consommation de biens et de services.

Habiter dans un pays riche et penser être « écolo » n’a généralement aucun rapport avec la réalité. De plus, toutes les données quantitatives en notre possession ne disent rien de la nécessité vitale – ou, au contraire, de la futilité la plus extrême – à l’origine de l’émission d’un même kilogramme de dioxyde de carbone !

Pour certains, émettre un peu plus de gaz à effet de serre est une question de survie : cela peut représenter une ration de riz ou l’installation d’une toiture. Pour d’autres, il ne s’agit que d’acheter un gadget de plus pour se divertir quelques heures. À ceux qui avancent qu’il faudrait réduire la taille de la population mondiale pour lutter efficacement contre le dérèglement climatique (et toutes les autres perturbations environnementales), on répondra qu’il suffirait plutôt d’empêcher les plus riches de continuer de mener leur train de vie indécent et climaticide.

Parce qu’il fabrique une humanité abstraite qui est uniformément concernée, le discours dominant sur l’Anthropocène suggère une responsabilité tout aussi uniformisée. Les Yanomami et les Achuar d’Amazonie, qui vivent sans recourir à un gramme d’énergie fossile et se contentent de ce qu’ils retirent de la chasse, de la pêche, de la cueillette et d’une agriculture vivrière, devraient-ils donc se sentir aussi responsables du changement climatique et de l’effondrement de la biodiversité que les plus riches industriels, banquiers et autres avocats d’affaires ?

Si la Terre est vraiment entrée dans une nouvelle époque géologique, les responsabilités de chaque nation et de chaque individu sont trop différentes dans l’espace et dans le temps pour qu’on puisse considérer que « l’espèce humaine » est une abstraction satisfaisante pour endosser le fardeau de la culpabilité.

Au-delà de ces nombreux débats et controverses, le dérèglement climatique et l’érosion de la biodiversité réclament des actions massives, concrètes, sans délai. Les efforts et les initiatives, dont certaines conduites à un niveau global, ne semblent pas manquer… Mais lesquelles fonctionnent véritablement ?

Quelle efficacité réelle pour l’Accord de Paris ?

Prenons par exemple la 21e Conférence des parties (COP21) à la Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique, qui s’est tenue à Paris en 2015.

Celle-ci a débouché sur un accord qualifié d’historique puisque, pour la première fois, 196 pays se sont engagés à décarboner l’économie mondiale. En pratique, cet accord laisse à chaque État le soin de définir sa stratégie nationale de transition énergétique. Chaque pays membre doit ensuite présenter aux autres signataires sa « contribution déterminée au niveau national » (CDN). L’addition des CDN forme la trajectoire attendue des émissions mondiales de gaz à effet de serre.

Le problème d’une telle stratégie (si tant est qu’elle soit effectivement appliquée), c’est que le compte n’y est pas : même si toutes les promesses annoncées étaient réalisées, les émissions de GES d’origine humaine nous conduiraient à un réchauffement climatique d’environ 2,7 °C d’ici la fin du siècle.

En 2030, il y aura déjà un écart de 12 milliards de tonnes d’équivalent CO₂ par an (Gtéq-CO₂/an) par rapport au plafond requis pour limiter la hausse des températures à 2 °C. Cet écart grimpe à 20 Gtéq-CO2/an si on considère un réchauffement maximal de 1,5 °C.

Dans le cadre de l’Accord de Paris de 2015, les États peuvent théoriquement amender leurs engagements tous les cinq ans pour renforcer leurs ambitions. Dans les faits, rappelons que les émissions continuent d’augmenter pour quasiment tous les pays signataires (lorsqu’elles sont comptabilisées selon la consommation et non selon la production).

Laurent Fabius acte l’adoption de l’accord de Paris, lors de la COP21 de 2015. Cop Paris/Flickr
Comment pourrait-il en être autrement puisque l’Accord de Paris n’incorpore aucun mécanisme de sanction pour les États qui ne respectent pas leurs engagements ? Seule la pression internationale et populaire est censée les contraindre. Mais quel intérêt peut avoir une stratégie de dénonciation si tous les acteurs sont en faute ?

Bien que l’Accord de Paris ait été présenté comme un succès diplomatique, il faut bien admettre qu’il constitue une coquille vide de plus dans la grande liste des engagements inefficaces pour lutter contre le dérèglement climatique. On aurait d’ailleurs pu s’en douter dès la ratification de ce texte puisque les mots « énergie fossile » n’y apparaissent pas une seule fois… Tout a donc été fait pour ne froisser aucun acteur (public ou privé) et pour qu’ainsi un maximum d’États en viennent à signer un accord qui n’apportera aucune solution au problème le plus urgent de l’humanité.

Arriver à se féliciter du contenu de l’Accord de Paris comme l’ont fait de nombreux représentants politiques montre à quel point ces derniers – et les médias relayant complaisamment leurs idées – n’ont pas du tout saisi l’ampleur du problème.

Au moment de la signature de l’accord en 2015, le volume cumulé de CO2 que l’humanité pouvait se permettre d’émettre pour conserver une chance raisonnable de limiter le réchauffement climatique à 2 °C n’était plus que de 1000 Gt. Compte tenu des émissions des cinq dernières années, ce budget carbone n’est déjà plus que de 800 Gt. Cela correspond donc au tiers des 2420 Gt de CO2 émises jusqu’à présent, de 1850 à 2020, dont 1680 Gt par la combustion des énergies fossiles (et la production de ciment) et 740 Gt par l’usage des sols (principalement la déforestation).

Et à raison d’environ 40 Gt d’émissions annuelles, ce budget carbone se réduit comme peau de chagrin : il sera épuisé d’ici 20 ans si rien ne change.

La solution par un traité de non-prolifération des énergies fossiles ?
Pour atteindre ces objectifs de réduction, les humains, et en particulier les plus riches d’entre eux, doivent consentir à ne plus utiliser ce qui a historiquement représenté la source de leur opulence matérielle.

Les réserves de combustibles fossiles correspondent en effet à des émissions potentielles colossales : au niveau mondial, un tiers des réserves de pétrole, la moitié des réserves de gaz et plus de 80 % des réserves de charbon doivent rester inutilisés. Dans ce cadre, l’augmentation de la production d’hydrocarbures, que ce soit au travers de mines de charbon ou de gisements de pétroles et de gaz déjà connus, ou par l’exploitation de nouvelles ressources fossiles (par exemple en Arctique), vont à contresens des efforts nécessaires pour limiter le dérèglement du climat.

Par ailleurs, plus nous retardons le moment où nous amorcerons réellement la décarbonation de l’économie mondiale, plus les efforts nécessaires deviendront draconiens. Si la réduction des émissions mondiales de CO2 avait été engagée en 2018, l’humanité aurait pu se contenter d’une baisse annuelle de 5 % jusqu’en 2100 pour limiter le réchauffement à 2 °C. Amorcer ce travail colossal en 2020 aurait demandé une réduction annuelle de 6 %. Patienter jusqu’en 2025, c’est s’obliger à une réduction de 10 % par an.

Face à l’urgence, certains en appellent depuis quelques années à un traité de non-prolifération des combustibles fossiles.

Il « suffirait », en somme, que tout le monde s’engage à ne plus utiliser ce qui active l’économie mondiale depuis 150 ans !

À ce jour, seuls les pays insulaires les plus vulnérables (comme le Vanuatu, les Fidji ou encore les îles Salomon) ont signé ce traité, pas les pays producteurs d’hydrocarbures ni les grands pays importateurs. Il est facile de comprendre pourquoi : cette initiative ne comporte aucun mécanisme financier pour compenser les gouvernements détenteurs de ressources d’hydrocarbures qui accepteraient de laisser sous leurs pieds ce PIB potentiel.

Or, pour que les réserves de combustibles fossiles ne soient pas exploitées, c’est bien une compensation de ce type qu’il faudrait mettre en place pour qu’un accord international puisse aboutir à des résultats significatifs.

La finance, cet acteur clé
Alors, tout est foutu ? Pas forcément !

Une étude a récemment apporté une lueur d’espoir. Deux chercheurs de la Harvard Business School ont montré que le choix de certaines banques de ne plus investir dans le secteur du charbon semble porter leurs fruits.

Les données étudiées (de 2009 à 2021), montrent que les entreprises charbonnières confrontées à de fortes politiques de désinvestissement de la part de leurs bailleurs de fonds réduisent leurs emprunts d’un quart par rapport à leurs homologues non affectés. Ce rationnement du capital semble bien entraîner une réduction des émissions de CO2, car les entreprises « désinvesties » sont plus susceptibles de fermer certaines de leurs installations.

Pourrait-on envisager la même approche avec le secteur du pétrole et du gaz ? En théorie, oui, mais cela serait plus difficile à mettre en œuvre.

Les acteurs du charbon disposent d’un nombre limité d’options pour obtenir un financement alternatif de leur dette si une source existante disparaît. En effet, le nombre de banques qui facilitent les transactions liées au charbon est si faible – et les relations si profondément ancrées – que, par défaut, les banquiers exercent une grande influence sur ce qui est financé dans ce secteur. Ce n’est pas le cas dans le secteur du pétrole et du gaz, où les possibilités de financement sont plus diversifiées. Néanmoins, tout cela montre que le secteur de la finance a bel et bien un rôle à jouer dans la transition bas carbone.

Mais croire que le secteur financier va rediriger l’économie mondiale vers une voie plus écologique, comme par enchantement, serait un leurre.

Le capitalisme impose un impératif de croissance qui n’a tout simplement aucun sens dans un monde aux ressources finies. Ne plus dépasser les limites écologiques du système Terre demande de redéfinir entièrement ce à quoi nous tenons et ce à quoi nous sommes prêts à renoncer.

Assemblée nationale : tripatouillages juridiques pour empêcher le vote contre la loi des retraites

Assemblée nationale : tripatouillages juridiques pour empêcher le vote contre la loi des retraites


Défendue par le groupe Liot qui compte d’anciens macronistes, des centristes et des ex-socialistes, ce texte qui vise à rétablir la retraite à 62 ans a, sur le papier, toutes les chances d’être adoptée par l’Assemblée nationale. Mais le pouvoir va user de tous les moyens y compris le magouillage juridique en se fondant notamment sur l’article 40 de la constitution pour empêcher un vote à l’assemblée
!

La proposition de loi a pourtant été jugée suffisamment solide pour que le bureau de l’Assemblée nationale, présidé par Yaël Braun-Pivet, la patronne du Palais-Bourbon, juge la proposition de loi recevable le 25 avril dernier.

« Il y a eu une prise de conscience tardive », reconnaît le député Jean-René Cazeneuve. Le ton au perchoir a d’ailleurs changé du tout au tout ces derniers jours.
« De toute évidence, le texte de loi constitue une charge pour nos finances publiques et donc contrevient à cet article », estime désormais la présidente de l’Assemblée, comme elle l’a expliqué sur Sud Radio le 25 mai, renvoyant la balle à Éric Coquerel.

Problème pour la macronie: il est très peu probable que le président de la commission des Finances déclare cette proposition de loi irrecevable. « J’observe déjà qu’il y a un gage (un financement, NDLR). J’observe qu’il y a une conférence de financement du régime de retraites qui est prévue dans cette loi », a expliqué Éric Coquerel mi-mai.

L’insoumis n’a d’ailleurs pas manqué de manier l’ironie. « Il faudra quand même m’expliquer cette logique qui veut que le bureau de l’Assemblée présidé par Yaël Braun-Pivet valide cette proposition de loi, y compris au titre de l’article 40, mais ensuite estime de façon aussi certaine qu’il me reviendrait de l’invalider », a ainsi répondu dans la foulée le président de la commission des Finances sur son compte Twitter.

« On ne peut pas jouer le principe du jour sans fin en permanence. On nous dit qu’on veut tourner la page. Oui, je confirme qu’on veut légiférer sur d’autres choses à un moment », tance de son côté la porte-parole des députés Renaissance Prisca Thévenot.

Economie- Agriculture : la France importe de plus en plus

Economie- Agriculture : la France importe de plus en plus

« les chiffres de l’importation depuis cinq ans nous alarment : nous importons une part de plus en plus importante de notre alimentation : 40% de nos légumes, 60% de nos fruits, 50% de nos poulets, 25% de nos viandes bovines, 50% de nos viandes ovines », a ainsi interpellé Arnaud Rousseau.. Au-delà de « la capacité qu’a la France à pouvoir assurer, demain, la fourniture d’une alimentation de qualité et en quantité pour l’ensemble de ses compatriotes, [la souveraineté] c’est aussi la place que la France occupe en Europe et dans son environnement immédiat », a rappelé celui qui a été élu mi-avril à la tête de l’organisation, succédant à Christiane Lambert.

Malgré ses atouts indéniables, la France fait état d’une « balance commerciale des produits agricoles en chute libre », a regretté Arnaud Rousseau. « Il nous reste encore un peu les vins et les spiritueux, les produits laitiers et un peu les céréales, mais nous avons largement perdu des parts de marché », a-t-il signalé, regrettant que « depuis une vingtaine d’année sur bien des plans, nous sommes en recul : sur celui de la production, de la création de valeur ajoutée, des échanges ».

Or, la souveraineté alimentaire mondiale a été largement fragilisée à la suite de l’éclatement du conflit en Ukraine qui a provoqué une flambée des prix de certaines matières premières. Et ce, particulièrement sur le continent africain où « une bataille s’opère pour l’approvisionnement en céréales », explique Arnaud Rousseau. Mais si « seuls une dizaine de pays [dont la France, ndlr] sont capables de fournir durablement des produits laitiers, des céréales, des viandes, des huiles », « on voit bien que les grands blocs mondiaux, notamment les Etats-Unis et la Chine, regardent la question alimentaire comme une arme de soft power ».

« Il faut recréer un dialogue avec l’ensemble de la société », a en outre affirmé Arnaud Rousseau. Et d’expliquer qu’« il y a encore 10 ou 20 ans, la plupart de nos compatriotes avaient un lien avec l’agriculture plus ou moins direct, un cousin, un oncle, un grand-père. Aujourd’hui, un certain nombre de Français ne savent plus rien sur l’agriculture. Il faut réexpliquer l’intérêt de préserver une agriculture de production ».

Lors de son audition, le président de la FNSEA a également abordé la concurrence avec l’Europe quant à l’utilisation de produits phytosanitaires, évoquant la décision de la France « de retirer certaines molécules qui ne le sont pas ailleurs, ce qui nous questionne en matière de compétitivité ». Et d’estimer que « nos concurrents les plus féroces sont nos voisins immédiats, à l’intérieur de l’Europe ».

Le 21 avril, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a, en effet annoncé, l’interdiction des principaux usages du S-métolachlore, un puissant herbicide polluant les eaux souterraines en France. Une décision à laquelle s’est opposée la FNSEA, mais aussi le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau. Ce dernier avait demandé fin mars à l’Anses « une réévaluation de sa décision » qui priverait les agriculteurs français de ce désherbant avant que l’interdiction ne soit généralisée dans l’ensemble de l’Union européenne.

« Je ne serai pas le ministre qui abandonnera des décisions stratégiques pour notre souveraineté alimentaire à la seule appréciation d’une agence », avait-il assuré devant les agriculteurs et représentants de la FNSEA réunis en congrès.

Le syndicat a également obtenu le soutien du Sénat qui a adopté le 23 mai dernier en première lecture une proposition de loi sur la compétitivité de l’agriculture, dont la mesure la plus controversée vise à autoriser le ministre à suspendre des décisions de l’Anses sur les pesticides, après évaluation du risque économique pour l’agriculture française. Une mesure qui revient sur l’indépendance même de l’agence pourtant consacrée par une loi datant de 2014. Et si le texte a peu de chances de prospérer en l’état, Marc Fesneau a néanmoins estimé qu’il constituait une « bonne initiative », dans le sens où il permet de replacer la notion de compétitivité agricole au coeur du débat.

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Chiappa et Fonds Marianne : La république des copains ?

«C’est un peu la République des copains», juge le sénateur Daniel Breuiller, dans le cadre de la commission d’enquête du Sénat à la sortie de l’audition de l’Union fédérative des Sociétés d’éducation physique et de préparation militaire (USEPPM). C’était la première à se retrouver sous le feu des projecteurs dans cette affaire : mise en cause par les enquêtes de Marianne et de France Télévisions, elle s’est vue accorder la part du lion (une promesse de 355.000 euros de subvention) du fonds destiné à la lutte contre la radicalisation en ligne, alors qu’elle n’était pas spécialiste de ces sujets. Elle a en outre dépensé plus de la moitié en salaires, alors que ses statuts le lui interdisent. Mercredi, son ancien président, Cyril Karunagaran, a été auditionné par le Sénat, et a confirmé les garanties accordées en avance par le cabinet Schiappa.

La commission d’enquête du Sénat sur le fonds Marianne animé par la minsitre Chiappa a reçu Cyril Karunagaran, responsable de l’utilisation des subventions dans l’association la mieux dotée. Novice en gestion de fonds public, à la tête d’une structure vidée de ses effectifs, il a laissé les sénateurs perplexes.

Son acolyte, Mohammed Sifaoui, journaliste controversé engagé contre l’islam radical, a brillé par son absence, invoquant un motif de santé. Sa défense était pourtant particulièrement attendue !

France: Ne pas devenir le leader européen de la dette

France: Ne pas devenir le leader européen de la dette

INTERVIEW – Le président de la Cour des comptes Pierre Moscovici (Futur patron de la Cour des Comptes) espère que la France ne va pas devenir le leader européen de la dette dans une interview au JDD:

Comment y parvenir ?

Cela passe par une revue en profondeur de la dépense en y associant toutes les parties prenantes : la Cour des comptes y prendra toute sa part à travers une dizaine de notes thématiques que je rendrai publiques début juillet. Enfin, il est indispensable de voter cet été une loi de programmation des finances publiques assise sur une trajectoire assortie d’hypothèses réalistes. C’est politiquement indispensable.

Comment réagissez-vous au maintien de la note de la France ?</strong
Les agences de notation ne sont pas des oracles. Prenons cette bonne nouvelle comme un signe de confiance attentive, pas comme un blanc-seing ou une incitation au relâchement. S&P a reconnu la solidité de la France. Notre économie est solide, résiliente et dynamique, avec des rentrées fiscales assurées. Nous sommes un pilier de la zone euro et notre relation avec l’Allemagne est forte. L’agence prend acte d’engagements pour consolider nos finances publiques. Il faut maintenant les concrétiser.

Ne nous retrouvons-nous pas dans un corner ?</strong
Ne soyons pas obnubilés par ces notes. Agissons pour nous-mêmes, pour faire face aux défis d’un monde changeant et dangereux pour les générations futures. C’est un signal positif, comme le dit Bruno Le Maire. Mais nos problèmes sous-jacents demeurent. Nos finances publiques restent dégradées. Elles ne sont pas à la hauteur de notre position. La dette de la France s’élève à plus de 110 % de sa richesse nationale et son déficit public est proche de 5 %. Si nous n’accélérons pas notre désendettement, nous serons le dernier pays membre de la zone euro à passer sous la barre des 3 % : ce n’est pas satisfaisant. Surtout, le durcissement du crédit fait que le service de la dette de la France aura triplé entre 2021 et 2027, pour atteindre plus de 70 milliards d’euros. Il sera alors le deuxième, voire le premier budget de l’État. C’est une dépense improductive et même contre-productive, et autant d’argent en moins pour financer des investissements d’avenir indispensables, dans l’écologie, l’éducation, la santé ou la défense, et libérer l’action publique. Retrouvons des marges de manœuvre !


La réforme des retraites a-t-elle été une bonne décision ?

Ce n’est pas mon rôle de me prononcer sur ce point. La France a besoin de réformes pour réduire ses déficits. Elle doit mener une politique ambitieuse et continue et sortir à court terme du « quoi qu’il en coûte » et de la politique du chéquier. La réponse aux crises ne doit pas peser sur les seules dépenses publiques.

Faire descendre la dette à 108 % du PIB et passer sous les 3 % de déficit public d’ici à 2027 sont-ils des objectifs atteignables et suffisants ?

Ils sont évidemment atteignables compte tenu de l’inflation et peuvent même être dépassés. Mais ne nous contentons pas d’afficher des chiffres comme des totems. Soyons ambitieux. La France ne doit pas être un leader européen de la dette.

Quelle est la bonne trajectoire de redressement ?
Nous devons d’abord muscler la croissance. Cela passe au premier chef par l’emploi et davantage d’investissements. Nous devons aussi consolider nos recettes, en renforçant la lutte contre la fraude sociale et fiscale et en faisant un examen attentif des dépenses sociales et fiscales. Nous ne sommes pas, par ailleurs, en situation de faire des baisses d’impôts sèches : toute baisse doit être financée par une autre recette ou une diminution de dépenses. Surtout, il faut agir sur l’angle mort de notre politique économique en déployant une maîtrise intelligente de la dépense. Sans austérité ni coups de rabot, mais en soulevant le capot des politiques publiques pour voir ce qui marche et ce qui ne marche pas. Ce n’est pas notre culture : changeons-en !

La réponse aux crises ne doit pas peser sur les seules dépenses publiques


L’exécutif va demander à chaque ministère une coupe budgétaire de 5 %, est-ce la bonne approche ?

La Cour des comptes n’est pas Matignon ou le ministère des Comptes publics, mais une institution indépendante ! Notre rôle est d’analyser la qualité et l’efficacité de la dépense et de soumettre nos propositions aux Français. Nos concitoyens veulent bien payer des impôts s’ils en ont pour leur argent. C’est à cette attente qualitative qu’il faut répondre pour les réconcilier avec leur dépense publique. Inscrivons-nous dans une trajectoire de finances publiques à la hauteur de nos engagements européens.

Les écolos et le maire de de Grenoble veulent la suppression des jours fériés religieux

Les écolos et le maire de de Grenoble veulent la suppression des jours fériés religieux

Les écolos qui ont réussi à se faire élire maire dans les grandes villes se caractérisent par des prises de position de plus en plus anachroniques et fantaisistes. Ainsi le maire de Grenoble propose-t-il de supprimer les jours fériés religieux. (Une majorité des sympathisants des écolos y seraient aussi favorables d’après sondage); Il propose à la place des fêtes de nature plus civile comme par exemple extension du mariage aux personnes homosexuelles. Si les écolos s’écroulent aux prochaines élections, on saura pourquoi ! Le maire de Grenoble serait sans doute mieux de se préoccuper de la sécurité de sa ville qui est une des moins sûres de France.En outre et surtout le maire de Grenoble fait une grande confusion entre la dimension cultuelle et culturelle des jours fériés. Un amalgame qui conduit à une grande confusion sociétale et idéologique.

Sur le réseau social Twitter, l’édile grenoblois a d’abord proposé de supprimer les jours fériés religieux afin de «rendre le calendrier plus pluraliste». Invité par la suite sur BFMTV ce lundi, l’élu EELV a détaillé sa proposition, en plaidant pour la possibilité de choisir ses jours fériés «en fonction des convictions spirituelles».

Éric Piolle s’est prononcé sur ce sujet épineux à la suite des nombreuses absences scolaires constatées le jour de l’Aïd, fête musulmane qui marque la rupture du jeûne du mois de ramadan. «Je rappelle que les élèves et les agents ont le droit d’être absents pour des fêtes religieuses», a notamment tenu à commenter le maire grenoblois.

L’élu écologiste a aussi proposé d’établir de nouveaux jours fériés qui soient «des signes attachés à notre Histoire», évoquant la Commune de Paris, des fêtes liées aux droits de la femme ou des personnes LGBT comme le jour de l’extension du mariage aux personnes homosexuelles, ou encore l’abolition de l’esclavage qui est actuellement férié uniquement dans les départements outre-mer.

Aujourd’hui, les jours fériés sont au nombre de 11 en France, à l’exception de l’Alsace, de la Moselle et des DOM-TOM, en raison de particularismes locaux. Six sont de nature religieuse, les cinq autres commémorent des grandes dates de l’histoire.

Évasion fiscale : avec la complicité du politique

Évasion fiscale : avec la complicité du politique


Si les coûts économiques, politiques et démocratiques de la fraude fiscale sont aujourd’hui connus, la volonté politique pour lutter efficacement contre ce phénomène d’ampleur manque encore, rappelle un collectif de personnalités et d’organisations dans une tribune au « Monde ».

Le gouvernement vient d’annoncer un plan antifraude fiscale. Il affiche de belles ambitions mais, hélas, dépourvues de moyens à la hauteur. Or l’enjeu est de taille, car à l’heure où il entend, pour des raisons comptables, repousser l’âge de départ à la retraite de deux années, il faut, plus que jamais, dénoncer l’ampleur de « la (très) grande évasion » fiscale.

Entre 80 et 100 milliards d’euros échappent tous les ans au budget de l’Etat et des collectivités locales du fait de l’évasion et de la fraude fiscales. Si l’on ajoute le montant de la fraude aux cotisations sociales, le manque à gagner global dépasse de loin les 100 milliards d’euros.

C’est très loin devant la fraude aux prestations sociales – de 1 à 3 milliards d’euros – si souvent dénoncée par les pourfendeurs de notre modèle social, toujours prompts à culpabiliser chômeurs et bénéficiaires des minima sociaux et du même coup relativiser l’ampleur de l’évasion fiscale [ces chiffres sont issus du rapport de Solidaires finances publiques, intitulé « La fraude fiscale nuit gravement », publié en novembre 2019].

L’évitement de l’impôt est colossal et il augmente chaque année. Depuis plus de quinze ans, de nombreuses affaires médiatisées ont révélé le caractère non pas marginal et négligeable, mais systémique et considérable de l’évitement de l’impôt en France et à l’international. Ces « affaires » ont mis en lumière l’existence de toute une industrie de l’évasion fiscale qui vit et prospère pour le plus grand profit des multinationales comme de nos concitoyens les plus fortunés. Cette industrie – constituée de grands cabinets d’audit, d’avocats fiscalistes, de banques, de gestionnaires de fortune – se développe grâce au laisser-faire politique, voire avec sa complicité.

A l’heure ou l’ensemble des services publics connaît une crise sans précédent, il est nécessaire de signaler les dégâts de l’évasion fiscale ; dénoncer ses coûts économiques, politiques et démocratiques désastreux pour nos sociétés.

Son coût économique d’abord : les masses considérables d’argent délocalisé dans les paradis fiscaux faussent jusqu’à la pertinence des indicateurs économiques. L’optimisation fiscale, qui, pour l’essentiel, n’est qu’une évasion fiscale légalisée, altère le jeu économique et offre un avantage concurrentiel considérable aux

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