Archive pour le Tag 'répression'

Après l’attentat, le risque d’une répression accentuée en Russie

L’attentat meurtrier qui s’est déroulé en plein cœur de Moscou à l’initiative de l’État islamique constitue un terrible échec pour Poutine et plus généralement pour le système. Du coup, on va faire payer la facture à tout ce qui apparaît comme de près ou de loin comme des formes d’opposition voire des adversaires intérieurs ou extérieurs et l’Ukraine en particulier. 

L’échec est double pour Poutine. Alors qu’il voulait se parer de la gloire de son résultat à 87 % lors de l’élection présidentielle, le président russe est évidemment discrédité sur son propre terrain de la sécurité. En outre à l’extérieur, il apparaît comme la cible privilégiée des islamistes et des pays bienveillants à leur égard.

 Poutine essaye de s’en sortir encore avec un énorme mensonge en affirmant« Les quatre auteurs directs de l’attaque terroriste, tous ceux qui ont tiré et tué des personnes, ont été retrouvés et arrêtés. »

En réalité les quatre auteurs n’ont nullement été identifié et encore moins arrêtés.

Moins d’une semaine après la réélection en grande pompe du président et ses démonstrations de puissance, l’Ukraine, contre laquelle la Russie est en guerre depuis deux ans, est en fait le parfait bouc émissaire pour l’ancien chef du FSB. Les terroristes « ont tenté de se cacher et se sont dirigés vers l’Ukraine, où, selon des données préliminaires, une fenêtre leur était ouverte du côté ukrainien pour franchir la frontière de l’État », a affirmé Vladimir Poutine devant la caméra hier. Rien d’étonnant pour le politologue français Nicolas Tenzer : « Les ennemis déclarés de Poutine sont les « nazis » en Ukraine, et les autorités russes ont toujours été démunies devant ce genre de phénomène qui montre une très grande déficience et des failles des services de sécurité. » « Tout comme les nazis ont commis autrefois des massacres dans les territoires occupés, a ajouté le chef du Kremlin, ils ont planifié une exécution spectaculaire, un acte d’intimidation sanglant. »

L’Ukraine a démenti à plusieurs reprises toute implication dans l’attaque, dénonçant une manipulation du Kremlin. « On s’attendait à ce que la version des responsables russes soit la « piste ukrainienne », a déclaré sur X le conseiller de la présidence ukrainienne Mykhaïlo Podoliak. Les déclarations des services spéciaux russes concernant l’Ukraine sont absolument intenables et absurdes. L’Ukraine n’a pas le moindre lien avec l’incident. »

Selon Meduza, site d’informations russophone basé à Riga, en Lettonie, « les médias russes fidèles à l’État et au gouvernement ont reçu l’instruction de l’administration présidentielle russe de souligner la possible « trace ukrainienne » dans leurs publications sur l’attaque terroriste ».

L’opposition russe a dénoncé les manquements des services de sécurité, dans l’incapacité de protéger la société des menaces réelles. « L’attaque terroriste avait été annoncée mais le FSB était trop occupé à combattre les politiciens, les activistes et les journalistes ; ils n’ont pas eu le temps de s’occuper des terroristes », a martelé sur X vendredi soir Maria Pevchikh, proche collaboratrice de l’ancien opposant Alexeï Navalny, mort en prison le 16 février.

Le film  » la syndicaliste » : Témoignage de la répression dans certaines entreprises

Le film  » la syndicaliste » : Témoignage de la répression dans certaines entreprises

Le film « La syndicaliste » remet en lumière l’affaire Maureen Kearney et illustre les pressions et la répression que peuvent subir parfois les syndicalistes quand ils dénoncent les manœuvres douteuses des directions d’entreprise. La répression est parfois moins spectaculaire mais tout aussi pernicieuse avec la mise à l’écart voire le licenciement des intéressés. (un papier dans la tribune)

Il est rare que le cinéma français s’empare d’une histoire vraie dans le milieu du pouvoir dont la plupart des protagonistes sont encore vivants. C’est le défi qu’a relevé le cinéaste Jean-Paul Salomé qui sort cette semaine en salles « La Syndicaliste », un film sur l’histoire de Maureen Kearney, une syndicaliste de la CFDT qui défendait les salariés d’Areva et qui a lancé l’alerte sur un accord entre la Chine, EDF et Areva pour construire des centrales nucléaires à bas coût (contre de nombreux transferts de technologie vers l’Empire du milieu).

Les faits datent d’il y a une dizaine d’années. Après plusieurs mois de combat syndical et d’alertes multiples auprès des responsables politiques de l’époque (notamment Arnaud Montebourg et Bernard Cazeneuve), Maureen Kearney est agressée en décembre 2012 dans sa maison et retrouvée ligotée sur une chaise, le manche d’un couteau enfoncé dans le vagin. Sur son ventre, un « A » a été gravé avec une lame. Face à cette agression sauvage, les gendarmes chargés de l’affaire vont pourtant conclure que la victime a tout inventé. Condamnée par le tribunal de première instance pour mensonge, Maureen Kearney réussit après de longues années à prouver son innocence. Elle est relaxée en appel en 2018. Un an après, exténuée par cette double épreuve, broyée par la machine judiciaire, Maureen Kearney décide finalement de retirer sa plainte pour viol pour tenter de retrouver la tranquillité. Aucune enquête n’a donc été lancée pour comprendre quels responsables se cachent derrière cette agression servant clairement à intimider.

C’est dire si ce film est pour cette « lanceuse d’alerte » un début de réparation. Sur un plan cinématographique, Salomé s’en sort pas trop mal, réussissant à rendre accessible une histoire en apparence complexe. Et le fait que Maureen Kearney est interprétée dans le film par Isabelle Huppert pourrait également permettre à un plus large public de découvrir ce scandale. À l’avant-première organisée au cinéma des Halles à Paris, Isabelle Huppert, Marina Foïs (qui interprète Anne Lauvergeon) et Jean-Paul Salomé se plaisent à rappeler que le cinéma français, qui traverse une crise sans précédent depuis l’épidémie de covid-19, peut encore avoir une utilité sociale. Adapté d’un livre-enquête de la journaliste de L’Obs Caroline Michel-Aguirre (publié en 2019 chez Stock), le film est pourtant loin de s’apparenter aux thrillers politiques américains qui assument pleinement un rôle de contre pouvoir vis-à-vis des institutions. Ici, l’histoire est d’abord humaine et se concentre sur Maureen Kearney. Et si une bonne partie des noms sont cités, si les connivences, les réseaux et l’entre soi sont montrés, si les barbouzeries en tout genre sont évoquées, les jeux de pouvoir ne sont qu’esquissés, comme les soupçons de corruption. L’un des personnages se demande ainsi si on pourrait se retrouver « comme lors de l’affaire des frégates de Taïwan ».

Dans l’équipe du film, c’est d’ailleurs le producteur, Bertrand Faivre, producteur et ami des journalistes Denis Robert et David Dufresne, qui assume le plus une posture politique et citoyenne. Le soir de l’avant-première parisienne, le producteur s’étonne d’un pays dans lequel la « raison d’État » s’impose souvent sur nombreux dossiers amenant les journalistes et lanceurs d’alerte à naviguer d’une manière bien solitaire : « C’est étrange de constater que dans notre démocratie, pour faire vivre les contre pouvoirs, comme les syndicats, la presse, la notion de « courage » doit intervenir ».

Il est également très révélateur qu’en France, un film provoque plus de réactions sur une affaire d’État à plusieurs milliards d’euros que des articles de presse ou des livres de journalistes. C’est que cette histoire de transferts de technologie de l’industrie nucléaire française vers la Chine avait été révélée dès 2011 par l’enquêteur écrivain Pierre Péan dans La République des mallettes (Fayard).

Vers une commission d’enquête ?

À l’époque, face aux révélations de Péan, le dédain et l’indifférence avaient prévalu dans les mondes politique et journalistique. La peur également. Sur ces dossiers « complexes », à plusieurs milliards, où les soupçons de corruption sont multiples, les responsables politiques sont souvent aux abonnés absents, et la justice comme la presse apparaissent trop souvent comme muselées. Les révélations sur ces scandales sont finalement réservées aux initiés ou aux citoyens qui font l’effort de lire, de dépenser du temps et de l’argent pour s’informer. Manifestement, le bon peuple n’a pas à savoir. Les journaux télévisés sont là pour sauver les apparences.

En 2023, on est encore bien loin en France de l’esprit des démocraties américaines et britanniques. Pas question pour les chaînes d’info d’interrompre leur antenne pour des Breaking news sur les bas fonds de la République française, elles préfèrent les faits divers. Ce n’est pourtant qu’en s’emparant à temps de ces dossiers aux multiples conséquences que les responsables politiques pourraient tenter de conserver la confiance des Français (une confiance en chute libre depuis des années…). Étrange paradoxe : il aura fallu plus de dix ans et un film pour qu’un plus grand nombre de Français apprennent les liaisons dangereuses entre la France et la Chine dans le domaine nucléaire qui a notamment amené EDF dans l’impasse sur le projet Hinkley Point au Royaume-Uni.

Etrange aussi que la sortie de ce film percute la commission d’enquête à l’Assemblée Nationale « visant à établir les raisons de la perte de souveraineté et d’indépendance énergétique de la France ». Car lors de l’ensemble des auditions effectuées, bien peu de grands témoins évoquent cette histoire. Elle explique pourtant en grande partie les errances de la filière nucléaire de ces dernières années, bien plus que les postures morales et anti-nucléaires de quelques écologistes.

La sortie du film amène déjà quelques députés à se réveiller. Ceux du groupe de la France Insoumise réclament désormais qu’une commission d’enquête spécifiquement sur l’histoire de Maureen Kearney voie le jour. Une demande qui risque de rester lettre morte tant elle devra être soutenue par une majorité de députés à l’Assemblée. « C’est l’histoire d’un scandale d’État potentiel », a estimé mardi la députée Clémentine Autain. « Progressivement, gendarmerie et justice transforment la victime en coupable », a-t-elle dit, s’interrogeant sur d’éventuelles « pressions ». Et ajoutant sur twitter : « Souveraineté nucléaire, défaillances judiciaires, silences ou pressions de hauts responsables… tant de questions restent en suspens. Nous demandons une commission d’enquête ». Pour Maureen Kearney et les Français, ce serait la moindre des choses.

Chine Covid : À défaut de vaccination la répression !

Chine Covid : À défaut de vaccination la répression !

La pandémie donne une nouvelle occasion de révéler la dictature sanguinaire du système communiste en Chine. Ainsi le pouvoir et le parti communiste chinois par opposition idéologique vis-à-vis de l’occident ont décidé d’une politique sanitaire suicidaire. Il sont préféré l’isolement de la population à la vaccination générale.Du coup, les Chinois ne supportent plus cette incohérence qui limite encore davantage leurs libertés individuelles et collectives et qui accessoirement est aussi en train de tuer la croissance.

On a constaté dans de nombreuses villes chinoises de très forts mouvements de protestation non seulement contre la politique sanitaire mais aussi à l’égard présidents chinois. Comme c’était à prévoir à défaut de vaccination, le pouvoir répond par la répression. En attendant le virus continue de se développer dans la population. En cause, le très faible taux de vaccination

Le taux de vaccination en Chine, particulièrement chez les plus âgés, est l’un des arguments régulièrement mis en avant par le gouvernement pour justifier sa stricte politique sanitaire « zéro Covid », avec confinements à répétition, quarantaines à l’arrivée de l’étranger et tests quasi-quotidien pour la population. Seuls 65,8% des habitants de plus de 80 ans sont pleinement vaccinés, ont indiqué des responsables de la NHC lors d’une conférence de presse mardi, alors que la Chine n’a toujours pas approuvé les vaccins à ARN, réputés plus efficaces.

La Chine a enregistré 38.421 nouveaux cas locaux mardi, proche du record depuis le début de la pandémie, atteint ce week-end. Mais l’immense majorité des cas sont asymptomatiques et leur nombre reste infime par rapport à la population chinoise (1,4 milliard d’habitants). A titre de comparaison, la France enregistre actuellement quelque 50.000 cas positifs par jour.
A Urumqi, les habitants peuvent à nouveau se déplacer en Chine.

Les autorités chinoises, bousculées comme rarement elles l’ont été par des manifestations, semblent vouloir donner quelques gages de confiance. A Urumqi, dès ce mardi, les habitants peuvent à nouveau se déplacer en bus pour faire leurs courses, après des semaines de confinement dans cette ville de quatre millions d’habitants.

A Pékin, les autorités se sont excusées pour les retards dans les livraisons, alors que la demande pour les courses en ligne a explosé avec la multiplication des confinements, selon les médias d’Etat. Shangaï a interdit « la pratique consistant à bloquer les portes des bâtiments dans les complexes résidentiels fermés », un procédé qui a alimenté la colère populaire. Un commentateur influent d’un média d’Etat a lui laissé entendre que les contrôles pourraient être bientôt allégés suite aux manifestations.

Covid : À défaut de vaccination la répression !

Chine Covid : À défaut de vaccination la répression !

La pandémie donne une nouvelle occasion de révéler la dictature sanguinaire du système communiste en Chine. Ainsi le pouvoir et le parti communiste chinois par opposition idéologique vis-à-vis de l’accident ont décidé d’une politique sanitaire suicidaire. Il sont préféré l’isolement de la population à la vaccination générale..Du coup, les Chinois ne supportent plus cette incohérence qui limite encore davantage leurs libertés individuelles et collectives et qui accessoirement est aussi en train de tuer la croissance.

On a constaté dans de nombreuses villes chinoises de très forts mouvements de protestation non seulement contre la politique sanitaire mais aussi à l’égard présidents chinois. Comme c’était à prévoir à défaut de vaccination, le pouvoir répond par la répression. En attendant le virus continue de se développer dans la population. En cause le très faible taux de vaccination

Le taux de vaccination en Chine, particulièrement chez les plus âgés, est l’un des arguments régulièrement mis en avant par le gouvernement pour justifier sa stricte politique sanitaire « zéro Covid », avec confinements à répétition, quarantaines à l’arrivée de l’étranger et tests quasi-quotidien pour la population. Seuls 65,8% des habitants de plus de 80 ans sont pleinement vaccinés, ont indiqué des responsables de la NHC lors d’une conférence de presse mardi, alors que la Chine n’a toujours pas approuvé les vaccins à ARN, réputés plus efficaces.

La Chine a enregistré 38.421 nouveaux cas locaux mardi, proche du record depuis le début de la pandémie, atteint ce week-end. Mais l’immense majorité des cas sont asymptomatiques et leur nombre reste infime par rapport à la population chinoise (1,4 milliard d’habitants). A titre de comparaison, la France enregistre actuellement quelque 50.000 cas positifs par jour.
A Urumqi, les habitants peuvent à nouveau se déplacer en Chine.

Les autorités chinoises, bousculées comme rarement elles l’ont été par des manifestations, semblent vouloir donner quelques gages de confiance. A Urumqi, dès ce mardi, les habitants peuvent à nouveau se déplacer en bus pour faire leurs courses, après des semaines de confinement dans cette ville de quatre millions d’habitants.

A Pékin, les autorités se sont excusées pour les retards dans les livraisons, alors que la demande pour les courses en ligne a explosé avec la multiplication des confinements, selon les médias d’Etat. Shangaï a interdit « la pratique consistant à bloquer les portes des bâtiments dans les complexes résidentiels fermés », un procédé qui a alimenté la colère populaire. Un commentateur influent d’un média d’Etat a lui laissé entendre que les contrôles pourraient être bientôt allégés suite aux manifestations.
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IRAN: Prochaines sanctions de l’Union économique contre la répression sanglante

IRAN: Prochaines sanctions de l’Union économique contre la répression sanglante


Le gouvernement des mollahs est pleine dérive et n’hésite pas à tuer les femmes qui manifestent pour la liberté. Ainsi les autorités iraniennes ont tué plusieurs centaines de personnes lors des rassemblements organisés depuis plusieurs semaines en hommage à Masha Amini.

L’Union européenne va tenter d’adopter la semaine prochaine de nouvelles sanctions contre l’Iran en réponse à la répression de la contestation engendrée par la mort en détention de Mahsa Amini, a indiqué mercredi la ministre allemande des Affaires étrangères.

Les ministres européens des Affaires étrangères doivent se réunir lundi à Bruxelles. L’UE avait déjà imposé des sanctions mi-octobre contre la « police des moeurs » iranienne et 11 hauts fonctionnaires, dont le ministre des Télécommunications.

L’Iran est secoué par des manifestations depuis la mort de Mahsa Amini, une Iranienne de 22 ans d’origine kurde décédée après son arrestation à Téhéran parce qu’elle enfreignait le très strict code vestimentaire s’appliquant aux femmes.

La répression des autorités iraniennes contre les rassemblements qui se sont multipliés à travers le pays depuis son décès a fait au moins 304 morts, dont 41 enfants et 24 femmes, selon Iran Human Rights (IHR), une ONG basée à Oslo.
A.G avec AFP

Répression Iran : Déjà au moins 35 morts

Répression Iran : Déjà au moins 35 morts

D’après un papier des Échos, la répression des manifestations en Iran aurait déjà fait au moins 35 morts. A moins 35 personnes ont été tuées dans des manifestations déclenchées par la mort d’une jeune femme kurde arrêtée par la police des moeurs pour avoir porté le voile de manière « inappropriée ». Ce bilan a été annoncé ce samedi par Borna News, l’agence de presse liée au ministère iranien des Sports. La veille, la même source faisait état de 17 morts, les autorités démentant toute implication dans ces violences.

Le bilan réel risque d’être bien plus lourd. L’ONG d’opposition Iran Human Rights (IHR), installée à Oslo, a fait état vendredi d’au moins 50 morts provoqués par la répression menée par les forces de sécurité. Samedi, les autorités ont par ailleurs annoncé l’arrestation de 739 personnes accusées d’avoir participé à des manifestations, dont 60 femmes, dans la province de Guilan, dans le nord du pays.

Mahsa Amini, âgée 22 ans, a été arrêtée le 13 septembre à Téhéran pour « port de vêtements inappropriés » par la police chargée de faire respecter le strict code vestimentaire de la République islamique. La jeune femme est décédée trois jours plus tard à l’hôpital, et sa mort a déclenché des manifestations nocturnes dans les principales villes d’Iran, notamment la capitale Téhéran. En Iran, les femmes doivent se couvrir les cheveux et n’ont pas le droit de porter des manteaux courts ou serrés ou des jeans troués.

Les manifestations nocturnes ont donné lieu à des affrontements avec les forces de l’ordre, les protestataires incendiant des véhicules de police et scandé des slogans hostiles au pouvoir, selon des médias et des militants. Dans la nuit de vendredi, des vidéos en ligne ont montré des scènes de violence à Téhéran et dans d’autres grandes villes parmi lesquelles Tabriz.

Certaines images montrent les forces de sécurité en train de tirer sur des manifestants non armés à Piranshahr, Mahabad et Urmia. Une de ces vidéos, partagée par IHR sur les réseaux sociaux, montre notamment un homme en uniforme militaire en train de tirer avec un fusil d’assaut AK-47 en direction de manifestants sur le boulevard Ferdowsi à Téhéran.

Amnesty International, qui a appelé vendredi soir à « une action mondiale urgente pour mettre fin à la répression », a indiqué avoir réuni des preuves dans 20 villes à travers l’Iran mettant en évidence « un schéma… des forces de sécurité iraniennes tirant délibérément et illégalement à balles réelles sur des manifestants ». L’ONG a mis en garde contre « le risque de nouvelles effusions de sang dans le cadre d’une panne d’Internet délibérément imposée ».

 

Ouïghours » : 70 ans de répression

 Ouïghours » : 70 ans  de répression 

La journaliste de « Libération » Laurence Defranoux retrace les relations entre le peuple turcophone du Xinjiang et les autorités de Pékin qui n’ont cessé, notamment depuis l’arrivée du Parti communiste au pouvoir, de mener des politiques agressives à son encontre.

 

Livre. Jusqu’à ces dernières années, le sort des Ouïgours [orthographié ainsi par Le Monde] n’intéressait pas grand monde. Même Bernard Kouchner, alors ministre des affaires étrangères, a été pris en flagrant délit d’ignorance en 2009, évoquant les « Yoghourts » sur les ondes d’une radio nationale. Et le député européen Raphaël Glucksmann reconnaît sans fard n’être acquis à leur cause que depuis septembre 2019. Pourtant la tragédie des Ouïgours ne date pas d’hier. L’un des – nombreux – mérites du livre de Laurence Defranoux est de nous le rappeler.

Depuis que le Turkestan oriental (aujourd’hui région autonome du Xinjiang) est gouverné par un empereur de Chine, au milieu du XVIIIsiècle, les relations entre l’empire du Milieu et cette région sont empreintes d’ignorance, de méfiance et de violences. Non seulement cette région est loin, très loin – la ville de Kachgar est plus éloignée de Pékin que de la frontière turque –, mais elle est essentiellement peuplée depuis le XIVsiècle de musulmans considérés comme des barbares par les Chinois malgré le raffinement de leur civilisation. Problème : malgré sa position périphérique dans l’empire, elle est depuis deux mille ans au cœur des relations commerciales – les fameuses « routes de la soie » – entre la Chine et l’Europe.

 

 

La victoire des communistes à Pékin en 1949 aggrave les choses. Bien sûr, Mao Zedong oublie dès son arrivée au pouvoir les promesses d’autodétermination que le Parti communiste chinois (PCC) avait renouvelées aux Ouïgours, aux Mongols et aux Tibétains durant le quart de siècle précédent. Dès 1949, il envoie au Xinjiang le général Wang Zheng, un proche qui, dit-on, lui conseille d’« éliminer définitivement » les Ouïgours. A l’époque, les citoyens ne faisant pas partie de l’ethnie des Hans représentent moins de 6 % de la population, mais habitent dans des territoires qui, ensemble, recouvrent 64 % de la superficie du pays. L’autodétermination des différents peuples vivant sur le sol chinois n’est donc plus à l’ordre du jour. Hormis durant la parenthèse entre 1976 (mort de Mao) et 1989 (reprise en mains généralisée après le mouvement de Tiananmen), le colon chinois n’aura de cesse de réprimer le peuple ouïgour, de l’empêcher de parler sa langue et de pratiquer sa religion.

Répression de Poutine contre les artistes russes

Répression de Poutine contre les artistes russes

 

  • par Vera Ageeva, professeur associée de la Haute école des études économiques (Russie) et Sciences Po, 

Après le début de l’attaque contre l’Ukraine, Moscou a mis en place une censure quasi militaire qui rappelle à bien des égards la pratique soviétique. Il s’agit d’un nouveau tour de vis dans la guerre culturelle qui se déroule en Russie depuis une bonne décennie : elle met aux prises, d’un côté, de nombreux artistes russes qui réclament la liberté d’opinion et d’expression, et de l’autre côté, les fonctionnaires du monde de la culture et les idéologues du Kremlin déterminés à sanctionner durement la moindre manifestation d’opposition à la ligne du pouvoir.

Avant le début de la guerre, seule une minorité du monde artistique et culturel russe osait faire part publiquement de son désaccord avec le régime de Vladimir Poutine, devenu de plus en plus autoritaire au cours des années. La majorité avait opté pour une posture – très commode pour le pouvoir – consistant à se placer « hors de la politique », à « rester neutre » et à « se concentrer sur son art ».

Les rares artistes à critiquer ouvertement Poutine et son système se voyaient largement empêchés de travailler normalement et de rencontrer leur public. Par exemple, en 2012, Iouri Chevtchouk, l’une des plus grandes stars russes du rock depuis les années 1980, leader du groupe culte DDT, s’est vu interdire de partir comme prévu en tournée à travers le pays après participé à des manifestations à Moscou contre les fraudes survenues pendant l’élection présidentielle organisée en mai de cette année-là, qui s’est soldée par le retour au Kremlin de Vladimir Poutine après l’interlude Medvedev. C’est surtout à partir de ce moment-là que le pouvoir s’est mis à s’en prendre systématiquement aux personnalités du monde de la culture qui se permettaient de prendre publiquement position contre lui.

L’annexion de la Crimée en 2014 a tracé une nouvelle ligne de séparation entre le gouvernement russe et les artistes, spécialement les plus jeunes d’entre eux. Des rappeurs populaires comme Oxxxymiron, Noize MC, Husky, ou encore Face ont participé à des manifestations politiques, s’en sont pris en paroles au régime et ont donc eu, eux aussi, des difficultés à poursuivre leur activité professionnelle en Russie, certains ayant même connu des démêlés avec la justice du fait de leurs prises de position.

Au pays de Vladimir Poutine, la justice est en effet régulièrement mise à contribution pour ramener à la raison les personnalités de la société civile jugées suspectes. En 2017, une procédure pénale, officiellement pour motifs économiques, est lancée contre l’éminent réalisateur et metteur en scène Kirill Serebrennikov, fondateur du théâtre « Gogol Center » à Moscou, devenu l’un des lieux culturels centraux de la Russie contemporaine. En 2018, son film Leto (L’Été) a reçu plusieurs prix internationaux y compris au Festival de Cannes. En 2019, il a été fait par la France commandeur des Arts et des Lettres.

Serebrennikov était connu pour sa position critique envers le régime de Poutine. Pour la majorité de l’intelligentsia russe, les poursuites déclenchées à son encontre par le Kremlin n’ont rien à voir avec le motif officiellement invoqué et relèvent d’une nouvelle manifestation de la persécution de toute dissidence. Le metteur en scène a été placé en résidence surveillée pour presque deux ans. Lors de son procès, finalement tenu en 2020, il a été jugé coupable et condamné à une peine de prison avec sursis. Il a quitté le pays peu après l’invasion de l’Ukraine.

Le point de non-retour entre le régime de Poutine et la culture russe

Après le déclenchement de l’invasion de l’Ukraine le 24 février 2022, les autorités russes ont nettement accru leur contrôle sur l’espace public. L’objectif, désormais, n’est plus simplement de taper sur les doigts des contestataires, mais de purger le pays de tous les éléments insuffisamment « patriotes » : dans son fameux discours du 16 mars, Vladimir Poutine n’a-t-il pas appelé à une « purification naturelle » de la société contre « les racailles et les traîtres » ?

Depuis l’adoption d’une loi ad hoc, la moindre expression d’une opinion indépendante sur la guerre en cours est susceptible d’être qualifiée de « tentative de jeter le discrédit sur l’armée russe » et de « diffusion de fausses nouvelles » – des infractions passibles d’une peine de prison ferme pouvant aller jusqu’à 15 ans. Cette législation, similaire à celle de la loi martiale, a permis aux siloviki (les responsables des structures de sécurité et de justice de l’État) de placer sous une pression maximale ceux des artistes russes qui ont pris la décision de ne pas garder le silence. Et pourtant, certains, y compris une proportion non négligeable des représentants de la culture dite populaire, qui étaient jusqu’ici considérés comme plutôt loyaux envers le régime, n’ont pas craint de défier le pouvoir.

Les artistes de la culture pop étaient restés largement apolitiques pendant les 22 ans du régime de Poutine. Mais la guerre déclenchée par le Kremlin a révélé qu’une partie d’entre eux, y compris parmi les plus célèbres, étaient aptes à défendre une position éthique dans des circonstances périlleuses. Des idoles de la variété et de la pop, dont les Russes connaissaient les chansons par cœur (parfois depuis l’enfance) – tels que la superstar Alla Pougatcheva, mais aussi Valéry Meladze, Sergueï Lazarev, Ivan Ourgant, etc – ont osé de déclarer au grand public leur désaccord avec les bombardements du pays voisin.

Même si d’autres artistes – comme le « rappeur de cour » et businessman Timati, en passe de reprendre les cafés abandonnés par la chaîne Starbucks, ou l’acteur Vladimir Machkov – ont accepté de diffuser la propagande officielle, l’effet qu’a sur la société le courage des artistes anti-guerre (qui, en dénonçant la guerre ou en quittant la Russie, ont mis leur carrière professionnelle, voire leur liberté, en péril) ne doit pas être sous-estimé.

Les représentants des générations les plus jeunes, comme les rappeurs évoqués plus haut, n’ont pas été en reste, à commencer par le plus célèbre, Oxxxymiron, qui est parti pour l’étranger et y a organisé de nombreux concerts réunissant ses compatriotes sous le slogan sans équivoque « Russians against war », et dont les recettes sont reversées à des organisations d’aide aux réfugiés ukrainiens.

Une position partagée par les emblématiques punkettes de Pussy Riot – l’une d’entre elles, menacée de prison, a d’ailleurs fui la Russie dans circonstances particulièrement rocambolesques – et par les membres de l’un des rares groupes russes connus à l’international, Little Big, qui se sont exilés et ont publié un clip  établissant implicitement un lien entre la destruction de l’Ukraine et la « cancellation » de la culture en Russie.

Enfin, la majeure partie de l’intelligentsia culturelle russe est également hostile à la guerre. Si, là encore, certains – par conviction (comme l’écrivain Zakhar Prilépine) et le cinéaste Nikita Mikhalkov, ou par calcul – chantent les louanges du régime et saluent son « opération spéciale », une large majorité des écrivains, poètes, réalisateurs et musiciens connus internationalement se sont opposés à l’invasion du pays voisin. Quelques-uns sont même passés des paroles aux l’action et ont fondé une association baptisée « La vraie Russie » .

Parmi les plus actifs, citons les célèbres écrivains Lioudmila Oulitskaïa, Boris Akounine et Dmitri Gloukhovski ; le metteur en scène Kirill Serebriannikov, déjà cité ; le réalisateur Andreï Zviaguintsev ; la chanteuse lyrique Anna Netrebko ; la poétesse Vera Polozkova ; les vétérans du rock Boris Grebenchtchikov, Iouri Chevtchouk et Andreï Makarevitch ; les acteurs Lia Akhedkajova, l’acteur Artur Smolyaninov… liste non exhaustive).

Certains d’entre eux ont déjà été désignés par le gouvernement russe comme « agents de l’étranger » et ont dû quitter le pays. Ajoutons que plusieurs responsables d’institutions culturelles de premier plan ont démissionné pour protester contre la guerre en Ukraine.

Persécuter l’intelligentsia artistique contemporaine sera une tâche plus facile pour le Kremlin que démanteler les fondements éthiques de la culture russe classique, qui s’est toujours opposée aux horreurs de la guerre, mettant au centre de la réflexion l’individu (le problème du « petit homme » chez Pouchkine, Gogol, Tchekhov) et considérait l’âme russe comme ouverte, paisible et tournée vers le monde (l’idée de « vsemirnaïa doucha » de Fedor Dostoïevski).

Les auteurs classiques sont encore étudiés à l’école en Russie… pour le moment. Mais au rythme où vont les choses, il est permis de se demander si le plus célèbre roman de la littérature russe, Guerre et Paix, ne sera pas jugé contraire à l’esprit de l’époque, puisque le mot « guerre » lui-même a disparu de l’espace public, si bien qu’un meme populaire présente la couverture de l’ouvrage portant ironiquement pour titre « L’opération militaire spéciale et la paix »

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.

Retour des talibans : une répression encore plus forte (ambassadeur d’Afghanistan)

Retour des talibans : une répression encore plus forte (ambassadeur d’Afghanistan)

Mohammad Homayoon Azizi, ambassadeur critique la France qui n’a pas joué son rôle au conseil de sécurité de l’ONU

 

Interview sur France Info (extrait)

 

Après la victoire des talibans en Afghanistan et la chute de Kaboul dimanche, êtes-vous, techniquement, toujours ambassadeur ?

Mohammad Homayoon Azizi : La légitimité de tout gouvernement découle d’élections démocratiques. C’est comme ça que les choses fonctionnent dans un système démocratique. Et si le pouvoir est pris par la force, alors les nouvelles autorités ne peuvent être considérées comme étant légitimes. Donc, en vertu de ça, je suis toujours le représentant à Paris de la République islamique d’Afghanistan. Je vais vous donner un exemple. C’est comme si on vous volait votre maison, mais que le titre de propriété restait à votre nom. C’est exactement la même situation en Afghanistan aujourd’hui. Et nous, nous sommes les représentants d’un gouvernement élu. Par conséquent, nous jouissons de cette légitimité-là. Et moi, tant qu’il n’y a pas un gouvernement légitimement élu, je continuerai mon travail d’ambassadeur à Paris, je continuerai de représenter la République islamique d’Afghanistan. Et dans le contexte actuel, sous l’administration des talibans, moi, je ne retournerai pas en Afghanistan.

 

Le président afghan Ashraf Ghani est parti dimanche vers l’étranger. Comprenez-vous cette décision ?

Oui, absolument. La manière dont les États-Unis ont traité les talibans ces dernières années, avec ces pourparlers qui finalement n’avaient de pourparlers que le nom, qui se sont déroulés à Doha, et un processus de paix qui avait énormément de failles, tout cela a permis aux talibans de revenir, et de le faire avec une grande brutalité. À cause de cela, nous n’avons pas été en mesure de sauver notre pays, l’Afghanistan. Nous avons commencé par perdre les villes, puis des provinces. Et plus récemment, les talibans ont encerclé Kaboul et c’est là que le président a été mis sous une énorme pression et qu’il a été contraint de quitter ses fonctions. Ces pressions, elles viennent de tous bords et s’expliquent notamment par le fait que certains veulent donner une légitimité aux talibans. L’idée, c’est de vendre cette propagande, de dire qu’il y a une solution politique pour le pays. Mais en réalité, ce n’est pas possible parce qu’on l’a bien observé, en pratique, il y a eu des violences. Les droits de l’Homme n’ont pas été respectés. Il y a des actes de guerre qui ont été commis et chaque disposition de la Convention de Genève a été violée. Et ceux qui soutiennent les talibans espèrent qu’ils seront perçus comme étant légitimes. C’est à cause de tout cela que le président a dû partir parce qu’il n’acceptait pas cet état de fait. Et par conséquent, il a dû quitter ses fonctions ainsi que quitter le pays.

Craignez-vous que le régime des talibans soit encore plus dur que celui qu’ils ont imposé entre 1996 et 2001 ?

Ce que l’on a pu observer ces dernières semaines, c’est plus de violence, plus de répression qu’en 2001. Et puis, n’oublions pas la relation historique des talibans avec les groupes terroristes. Et les relations plus récentes, ces vingt dernières années, nouées avec les groupes terroristes. Ajoutez à cela toute la souffrance qui a été endurée par les populations dans les provinces, surtout du sud. Tout cela est très inquiétant. Il y a beaucoup de personnes qui ont subi des exactions, devant leurs familles, devant leurs femmes, leurs enfants. Donc moi, je suis certain que la nature d’un groupe fondamentaliste islamiste ne peut pas changer. En tout cas, elle ne peut pas changer de manière positive. Je crains même l’inverse, que la répression soit encore plus dure qu’entre 1996 et 2001.

« On en attendait beaucoup plus de la France ».

 

Emmanuel Macron appelle à protéger les Afghans qui ont aidé la France, mais alerte également contre de possibles flux migratoires irréguliers venus d’Afghanistan. Comment le prenez-vous ?

Je pense que le message porté par le gouvernement français est un message qui arrive un peu tard. Par le passé, nous avons à de nombreuses reprises expliqué et décrit la menace que représentaient les talibans, on a expliqué plusieurs fois que ce qui se passait en Afghanistan était extrêmement inquiétant. J’en ai parlé avec mes collègues et pour être franc, on en attendait beaucoup plus de la France, notamment parce que la France est un Etat membre du Conseil de sécurité des Nations unies. Et les pays membres du Conseil de sécurité ont pour rôle de protéger les pays qui, précisément, sont confrontés au genre de menaces qui pèsent sur l’Afghanistan. Maintenant, pour ce qui est des flux migratoires irréguliers, depuis l’Afghanistan vers l’Europe, évidemment, je comprends que cela soit perçu comme un problème par les Européens. Mais moi, ce que j’espère, c’est que la France ne va pas se contenter de prononcer quelques paroles et va réellement agir, c’est-à-dire faire pression sur les autres pays du Conseil de sécurité des Nations unies pour qu’il puisse y avoir un échange te pour que des solutions puissent émerger et être proposées.

La répression idiote contre les républicains catalans

La répression idiote contre les républicains catalans

 41 responsables politiques et fonctionnaires catalans seront dépossédés de leurs patrimoines, salaires, et retraites;  Une situation dénoncée par Daniel Camos dans l’Opinion 

 

 

Ce 29 juin, alors que le président espagnol Pedro Sanchez rencontrera le président catalan Pere Aragonès pour reprendre un dialogue autour du conflit territorial entre l’Espagne et la Catalogne, 41 responsables politiques et fonctionnaires catalans seront dépossédés de leurs patrimoines, salaires, et retraites, c’est-à-dire conduit à une ruine économique. Sur quelle base ? Présomption de culpabilité. Réconciliation nous disait-on ? Non, plus de répression.

Le Tribunal de Cuentas espagnol (Cour des comptes) leur demandera de payer entre 5 et 20 millions d’euros pour un présumé mauvais usage des fonds destinés à l’action extérieure du gouvernement catalan entre 2011 et 2017. On accuse ces 41 citoyens d’avoir contribué à expliquer à l’étranger la nécessité d’un choix par les urnes sur le modèle territorial, ce que le cadre légal espagnol n’interdit pas. Concrètement, ce sont toutes les dépenses associées à des déplacements à l’étranger qui sont mises en cause. Par exemple, un voyage de coopération économique du président Artur Mas aux Etats-Unis en 2015. On lui demande de rembourser la totalité du coût de ce voyage car il a répondu à un journaliste qui s’intéressait à la situation politique en Espagne. Sont aussi mises en cause les dépenses associées à des conférences comme celle de Raül Romeva (ancien ministre de l’action extérieure) à Sciences Po Paris, le 25 septembre 2017. A ma connaissance, le représentant de l’ambassade espagnole qui avait expliqué la position de son gouvernement le même jour à Sciences Po n’a pas encore été saisi par le tribunal. C’est une remise en cause de la liberté d’expression envers les républicains catalans, rien de nouveau au sud des Pyrénées.

Procédure perverse. Ces 41 accusés incluent le célèbre économiste Andreu Mas-Colell (ancien ministre de l’Economie), qui a reçu la semaine dernière un message public de solidarité de 33 prix Nobel de l’économie, dont les français Esther Duflo et Jean Tirole. Le fait qu’il ait quitté le gouvernement catalan en 2015, deux ans avant le référendum d’octobre 2017, n’intéresse pas ou peu ce tribunal. Deux des accusés sont mes prédécesseurs au poste de délégué du gouvernement de Catalogne en France. Pire encore, l’une de ces personnes est décédée en 2017 et c’est sa fille que l’on poursuit. Finalement, cette liste inclut une quinzaine de délégués d’autres pays, certains graciés par Sanchez comme Oriol Junqueras ou Raül Romeva, ou encore des exilés comme Carles Puigdemont.

Au-delà de la nature des accusations, la procédure est perverse : le tribunal communique aux accusés le montant dû et leur donne deux semaines pour déposer ce montant. S’ils ne sont pas capables de le faire, il les dessaisit de tous leurs biens, y compris domicile, comptes bancaires, salaire ou retraite au besoin. Ce n’est qu’après qu’ils pourront se défendre devant ce tribunal et qu’ils pourront faire appel. Mais, durant les années à venir et jusqu’à la fin du procès, ils sont ruinés.

« Le Tribunal de Cuentas est une administration non judiciaire totalement politisée et régulièrement accusée de népotisme »

Le Tribunal de Cuentas est une administration non judiciaire totalement politisée et régulièrement accusée de népotisme. Les douze conseillers sont nommés par le pouvoir législatif. Aujourd’hui, sept d’entre eux sont proches de la droite nationaliste espagnole, comme par exemple Margarita Mariscal de Gante, ancienne ministre du président José Maria Aznar, ou encore le frère de celui-ci. Selon le journal El Pais100 des 700 fonctionnaires travaillant dans cette administration entretiennent des liens de parenté, et la Cour suprême espagnole signale que cette administration a plus de fonctionnaires nommés par les partis politiques que de fonctionnaires « de carrière ».

Chant de sirènes. Le gouvernement Sanchez contribue à la ruine économique de ces 41 fonctionnaires catalans, en maintenant les accusations à travers le ministère public, alors qu’il parlait de réconciliation la semaine passée en ouvrant les portes des prisons. Sanchez ne semble pas avoir pris acte des demandes que le Conseil de l’Europe a adressées à l’Espagne le 21 juin à Strasbourg, et qui demandent d’aller bien plus loin qu’une grâce des responsables politiques emprisonnés. Les recommandations du Conseil de l’Europe demandent : 1) de réformer les délits de rébellion et sédition ; 2) de retirer les mandats d’arrêt envers ceux qui sont à l’étranger ; 3) de s’abstenir d’exiger des responsables politiques catalans qu’ils renient leurs opinions politiques ; 4) d’abandonner toute poursuite contre les fonctionnaires de rang inférieur.

Ces recommandations émanent d’un rapport de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe qui s’attache aux poursuites à l’encontre des responsables politiques du fait des déclarations faites dans l’exercice de leurs mandats. Les deux pays concernés sont la Turquie et l’Espagne. Ce rapport, approuvé par les deux tiers des membres de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (y compris tous les députés socialistes, sauf les Espagnols) a reçu l’appui majoritaire de toutes les délégations sauf celles de l’Azerbaïdjan, de la Turquie, et de l’Espagne.

Il faut se féliciter du fait que le président Sanchez ait engagé, à travers la grâce des prisonniers politiques, une des mesures exigées par le Conseil de l’Europe. Mais il est nécessaire de rester vigilant pour qu’il mette en œuvre dans les plus brefs délais les autres recommandations, y compris l’abandon des poursuites contre les fonctionnaires à travers le Tribunal de Cuentas. Sans cela, l’appel à la réconciliation du président Sanchez ne s’apparentera qu’à un chant de sirènes et ne nous rapprochera pas de la solution démocratique dont la Catalogne, l’Espagne, et l’Europe ont besoin.

Daniel Camos est le délégué du gouvernement de Catalogne en France.

Birmanie : toujours des manifestants malgré la répression sanglante

Birmanie : toujours des manifestants malgré la répression sanglante

les manifestations continuent en Birmanie malgré les arrestations et la répression sanglante. La situation de dictature condamnée par les pays ex occidentaux commence sérieusement à être critiquée par les pays asiatiques proches de la Birmanie. Une dictature militaire complètement folle et hors du temps qui s’inspire évidemment des méthodes chinoises. La Chine d’ailleurs soutient les militaires.

Les médias ont rapporté des manifestations à l’aube dans au moins deux parties du centre commercial de Yangon lundi après que des centaines de personnes à Mandalay, y compris de nombreux membres du personnel médical en blouse blanche, aient défilé dimanche avant le lever du soleil.

Au moins 250 personnes ont été tuées depuis le coup d’État, selon les chiffres du groupe militant de l’Association d’assistance aux prisonniers politiques.

La violence a contraint de nombreux citoyens à imaginer de nouvelles façons d’exprimer leur rejet d’un retour au régime de l’armée.

Pour marquer le premier mois du lancement de l’une des plus grandes manifestations depuis le coup d’État et une grève nationale, des militants dans des publications sur les réseaux sociaux ont exhorté lundi les gens à se joindre à une manifestation de convoi de voitures.

Des manifestants à travers le pays ont organisé des manifestations nocturnes aux chandelles au cours du week-end.

Les manifestants dans certains endroits ont été rejoints par des moines bouddhistes tenant des bougies le week-end et d’autres sont sortis plus tard dimanche, notamment à Monywa, où la police a ouvert le feu.

Répression Birmanie : encore 18 morts

Répression Birmanie : encore 18 morts

 

La dictature birmane des militaires est hors  contrôle démocratique et s’assoit sur toutes les valeurs. Dans la rue, la protestation continue mais la répression ne cesse aussi d’augmenter. Ainsi dimanche après de nouvelles protestations dans la rue on a compté au moins une quinzaine de morts .

 

« Je peux confirmer que 15 sont morts », a déclaré une femme médecin à l’AFP, ajoutant qu’elle avait traité une cinquantaine de personnes blessées et qu’elle s’attendait à ce que le nombre de morts augmente. Selon le groupe de surveillance de l’Association d’assistance aux prisonniers politiques, qui vérifie les arrestations et les décès depuis le coup d’État, le bilan serait plus élevé.

 

La junte au pouvoir a imposé la loi martiale dimanche soir dans deux communes de l’agglomération de Rangoun, a annoncé la télévision d’Etat. La junte donne «le pouvoir administratif et judiciaire de la loi martiale au commandant régional de Rangoun afin qu’il l’exerce (dans la commune de Hlaing Tharyar, où des affrontements ont fait au moins 15 morts dimanche, et celle de Shwepyitha) (…) afin d’assurer la sécurité, de maintenir l’Etat de droit et la tranquillité plus efficacement», a déclaré un présentateur du journal télévisé.

 

On attend évidemment des réactions autrement plus musclées de la communauté internationale face à ces dictateurs sanguinaires complètement hors du temps et des principes fondamentaux qui font société.

Birmanie : mobilisation et répression s’amplifient

Birmanie : mobilisation et répression s’amplifient

La répression devient de plus en plus sanglante en Birmanie, en même temps elle alimente une plus grande mobilisation. Les manifestants sont en effet retournés dans les rues après que les Nations Unies ont déclaré que 38 personnes avaient été tuées mercredi lors de la journée de manifestations la plus sanglante à ce jour.

La chef des droits de l’homme de l’ONU, Michelle Bachelet, a demandé aux forces de sécurité de mettre un terme à ce qu’elle a appelé leur «répression brutale des manifestants pacifiques». Bachelet a déclaré que plus de 1700 personnes avaient été arrêtées, dont 29 journalistes.

L’enquêteur des droits de l’homme de l’ONU sur le Myanmar, Thomas Andrews, a exhorté le Conseil de sécurité – qui se réunit vendredi pour discuter de la situation – à imposer un embargo mondial sur les armes et des sanctions économiques ciblées à la junte. , désormais contrôlée par l’armée et sa principale source de revenus, a-t-il déclaré dans un rapport.

Les militants birmans ont continué d’appeler à la libération de Suu Kyi, 75 ans, détenue le matin du coup d’État, et à la reconnaissance de sa victoire électorale le 8 novembre. Ils rejettent également la promesse de la junte de tenir de nouvelles élections à une date non précisée.

Répression Birmanie : 38 morts mercredi

Répression Birmanie : 38 morts  mercredi

Journée la plus sanglante ce mercredi avec 38 morts  et des blessés par la junte militaire qui réprime les manifestations d’opposition au coup d’État. Une répression y compris avec des tirs à balles réelles L’émissaire onusienne pour la Birmanie a appelé les membres de l’ONU à prendre des sanctions « fortes ». « J’ai eu une discussion avec l’armée et l’ai avertie que les États membres et le Conseil de sécurité pourraient prendre des mesures importantes, fortes », a déclaré la Suissesse Christine Schraner Burgener lors d’une visioconférence de presse.

Birmanie: répression sanglante

Birmanie:  répression sanglante

 

Avec le soutien scandaleux de la Chine et de la Russie, la junte militaire a réprimé dans le sang les énormes manifestations de protestation contre la dictature. Des manifestations qui ont réuni des centaines de milliers de participants mais qui ont été réprimées par la violence y compris des tirs à balles réelles qui ont fait des blessés et 18 morts. Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a condamné ce qu’il a qualifié de «violence abominable» des forces de sécurité. Le ministre des Affaires étrangères du Canada, Marc Garneau, a qualifié «d’épouvantable» l’utilisation de la force meurtrière par l’armée contre son propre peuple.

Le Myanmar est dans le chaos depuis que l’armée a pris le pouvoir et arrêté la dirigeante élue du gouvernement Suu Kyi et une grande partie de la direction de son parti le 1er février, alléguant une fraude lors des élections de novembre que son parti a remportées lors d’un glissement de terrain.Suu Kyi fait face à des accusations d’importation illégale de six radios talkie-walkie et de violation d’une loi sur les catastrophes naturelles en violant les protocoles relatifs aux coronavirus. Sa dernière audience au tribunal est prévue pour lundi.

Le coup d’État, qui a mis un terme aux étapes provisoires vers la démocratie après près de 50 ans de régime militaire, a attiré des centaines de milliers de manifestants dans les rues et a condamné les pays occidentaux.

Tom Andrews, le rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits de l’homme au Myanmar a déclaré qu’il était clair que l’assaut de la junte se poursuivrait et que la

L’Association d’assistance aux prisonniers politiques a déclaré qu’au moins 270 personnes avaient été arrêtées dimanche, sur un total de 1 132 qui, selon elle, avaient été arrêtées, inculpées ou condamnées depuis le coup d’État.

Des militants à travers l’Asie ont organisé des manifestations de soutien, avec le cri de ralliement «Milk Tea Alliance» qui a réuni pour la première fois des militants pro-démocratie en Thaïlande et à Hong Kong.Alors que certains pays occidentaux ont imposé des sanctions limitées, les généraux ont traditionnellement ignoré les pressions diplomatiques. Ils ont promis de tenir une nouvelle élection mais n’ont pas fixé de date.

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