Sarkozy : j’arrête la politique. Oui, c’est une certitude
Dans un article de jeudi nous reprenions les propos de Sarkozy concernant son avenir. « En cas d’échec, j’arrête la politique. Oui, c’est une certitude, De toute façon, je suis au bout. ». D’une certaine façon ces propos témoignent d’une certaine lucidité sur sa situation. Sauf événement extraordinaire toujours possible lié en particulier à l’environnement géopolitique mondial, Sarkozy a peu de chances d’être élu. Il le sait « De toute façon, je suis au bout. Dans tous les cas, pour la première fois de ma vie, je suis confronté à la fin de ma carrière ». Sarkozy n’a guère de chances d’être réélu pire il risque d’être humilié par un électorat qui ne le supporte plus. Non seulement, il n’a aucune chance au second tour (actuellement les sondages donnent (60% à Hollande et 40% à Sarkozy) mais il pas même certain d’être au premier tour. 50% des français ne se sont pas encore déterminés, 3O% le feront dans les deniers jours. Cette indécision (pour les non initiés) ne remet pas en cause les sondages dont les échantillons tiennent compte de cette situation. Dans la majorité beaucoup considèrent déjà que la défaite est inévitable. Le Parisien rapporte mardi les propos inquiets d’un ministre : « On a quinze jours pour se refaire, sinon, c’est cuit! ». On le savait le pire ennemi de Sarkozy, ce n’est pas la gauche mais lui-même. Il s’est sabordé lui-même. La gauche aurait tort de croire qu’on va voter en sa faveur pour ses vertus. Le principal moteur en faveur de la gauche c’est le rejet de Sarkozy. 70% des français ne croient pas que cette campagne électorale apporte la moindre solution à la crise et à leur situation concrète. Ce sera un vote de dépit et non un vote adhésion. Un vote de dépit car beaucoup de français avaient précisément cru à la dynamique de renouveau de Sarkozy, à son courage, à sa volonté de réforme. Petit à petit Sarkozy a été victime d’abord de lui-même, de son exhibitionnisme scabreux, de ses contradictions et surtout, il est tombé, comme les autres, dans le piège de appareils étatiques et des corporatismes, comme Giscard, Mitterrand, Chirac ; Finalement, il a parlé, trop parlé mais peu agi, de manière désordonnée et il a été étouffé par la caste administrative et politique qui gouverne le pays ; et qui ne veut surtout pas réformes structurelles fondamentales qui leur feraient perdre leur raison de vivre et de se reproduire (Même Marine le PEN a été contrainte de prendre à ses cotés un énarque pour se crédibiliser !). Les français sont déçus de Sarkozy mais des déçus de la politique. Pourtant, Ils n’ont jamais été autant à suivre les débats politiques. Contradiction ? Non, déçus de la classe politique mais pas de la politique. Mais on ne croit plus aux bonimenteurs qui annoncent des lendemains qui chantent. Or tous les candidats annoncent le maintien des avantages acquis et pire des augmentations de salaires et de prestations. Alors qu’en fait, les français sont conscients que c’est utopique. Pour Sarkozy, les carottes sont cuites. Il risque même d’entre devancé par Marine Lepen. Une humiliation pour un ancien président qui voudrait bien laisser quelque chose dans histoire. Dans ce cas de figure possible, Hollande sera élu avec 80% des voix ; la moitié des électeurs de Marine veulent seulement manifester leur mécontentement à l’égard de la classe politique mais ne souhaitent pas son élection. Ce soir Sarkozy va faire semblant encore d’y croire, refaire le coup de la fausse lucidité (je vous l’avis bien dit), de la fausse sincérité (je vous ai toujours dit la vérité), du faux courage (ce ne sont pas les difficultés qui vont me faire reculer). Bref, un numéro usé. Mais qui ne devrait pas réjouir Hollande. Il faut se souvenir que Mitterrand n’a pas été élu sur son programme (celui de Chevènement enterré avant élection, les 110 propositions enterrées par la politique de rigueur) mais sur le rejet du brillant mais dillettant Giscard. Avec Hollande, l’état de grâce risque d’être très court. S’il ne s’engage pas dans les reformes structurelles qui sont pour l’instant ignorées dans son programme, il ne teindra pas les 5 ans. Aujourd’hui le cœur de la problématique est économique : dette, croissance, emploi.