Archive pour le Tag 'fin'

Fin de vie: qu’est-ce qui est digne ?

Fin de vie: qu’est-ce qui est digne ?

 

Les implications de la loi sur la fin de vie vont bien au-delà du soulagement des malades en grande souffrance, alerte l’avocate et militante Elisa Rojas pour les droits des personnes handicapées Elisa Rojas, dans une tribune au « Monde ».

 

La courte trêve est terminée. L’examen du projet de loi sur la fin de vie, suspendu en juin 2024, sera bientôt repris. Son objectif ? Légaliser en France l’« aide active à mourir ». Une tournure pudique pour désigner le fait de provoquer, par une procédure médicalisée, la mort d’une personne malade qui le demande, par suicide assisté, en lui donnant les moyens nécessaires pour qu’elle puisse mettre fin à sa vie elle-même, ou par euthanasie, en faisant intervenir un tiers qui administrera le produit létal.

Si le projet se présente comme un moyen de soulager les souffrances insupportables des malades dits « en fin de vie », dont la mort est imminente, ses implications vont en réalité bien au-delà. En effet, dans les pays où de telles pratiques ont été légalisées, les critères d’éligibilité se sont rapidement étendus aux malades et aux personnes handicapées dont le pronostic vital n’était pas engagé.

En France, le cadre légal existant, issu des lois Claeys-Leonetti (2005 et 2016), offre déjà une réponse raisonnable aux besoins des malades en fin de vie : refus de l’acharnement thérapeutique, sédation profonde jusqu’au décès, directives anticipées. Pourquoi vouloir aller plus loin alors que les véritables problèmes concernent l’accès insuffisant aux soins palliatifs et une méconnaissance des dispositifs existants ? C’est ce qu’a d’ailleurs rappelé une mission parlementaire de 2023, qui a également confirmé que les lois actuelles répondaient à la majorité des cas…..

Vers la fin de la Cour pénale internationale

Vers la fin de la Cour pénale internationale

 

Objet de critiques et de menaces, la Cour pénale internationale doit pouvoir répondre aux attentes des milliers de victimes civiles recensées depuis trois ans et veiller à l’application des conventions de Genève, estime Bruno Cotte, ancien président de chambre à la CPI, dans une tribune au « Monde ».

 

Robert Badinter (1928-2024) nous a quittés il y a un an. Pour lui, la justice pénale internationale, à l’essor de laquelle il a consacré toute son énergie, était une exigence. Selon ses propres termes, « la longue marche du droit international contre l’impunité des grands criminels tend vers un ordre juridique mondial de nature à satisfaire l’universalité des droits de l’homme ». Comment pourrait-on interrompre cette marche ? Que dirait-il s’il était encore présent à nos côtés alors que le droit international humanitaire est piétiné ? Ce n’est pas travestir sa pensée que d’oser dire qu’il serait désespéré, mais aussi déterminé car il ne baissait jamais les bras. Et le sillon qu’il a tracé doit être poursuivi.

Rappelons-nous : à Rome, le 17 juillet 1998, est signé dans l’enthousiasme le traité créant la Cour pénale internationale (CPI). Cinquante ans après le procès de Nuremberg, tribunal souvent critiqué pour être le fait d’une « justice de vainqueurs », six ans après la création des tribunaux pénaux internationaux pour l’ex-Yougoslavie et le Rwanda, compétents pour traiter des crimes commis dans un contexte géopolitique bien précis, une cour, cette fois universelle et permanente, voyait enfin le jour. On en parlait depuis longtemps mais la guerre froide avait ruiné toute tentative en ce sens.

Sa création fut contestée et on ne peut que déplorer que les Etats-Unis, la Russie, la Chine, l’Inde, Israël aient refusé de ratifier le traité de Rome. Cent vingt-cinq Etats en sont toutefois aujourd’hui parties et croient en la CPI : ce n’est pas insignifiant !

Ses débuts ont été difficiles et les critiques, souvent justifiées, ne l’ont pas ménagée. Cela lui a permis de se remettre souvent en cause et de gagner en célérité et en efficacité. Critiquée pour ne s’attaquer qu’à de « seconds couteaux », elle a, depuis l’agression de l’Ukraine par la Russie et le conflit qui embrase le Proche-Orient, visé plus haut. Et des mandats d’arrêt ont été délivrés contre des dirigeants haut placés. ….

Fin du service civique

Fin du service civique

 

Aucun nouveau contrat de Service civique ne pourra être signé jusqu’à l’adoption d’un budget 2025. Le service national universel qui n’a jamais connu de succès pourrait lui aussi disparaître pour les mêmes raisons d’autant que son objectif est complètement flou.

 

Qui peut effectuer un Service Civique et un Service National Universel ?
Le Service Civique et le SNU n’interviennent pas au même stade de la vie :

 

Le SNU s’adresse à l’ensemble des jeunes âgés de 15 à 17 ans.
Le Service Civique intervient à un autre âge : entre 16 et 25 ans (et jusqu’à 30 ans pour les jeunes en situation de handicap), sur une durée de 6 à 12 mois. Il apporte une expérience et des compétences et peut déboucher sur une orientation.
Comment se passent le Service Civique et le Service National Universel?
Le SNU s’organise principalement autour de 2 étapes obligatoires : un séjour de cohésion de 15 jours dans un centre SNU hors de son département où l’on fait l’expérience de la vie en collectivité avec un programme d’activités variées qui visent à développer un esprit de cohésion et d’entraide. Et une mission d’intérêt général de 12 jours (ou 84h dans l’année). Une étape optionnelle supplémentaire permet de vivre une expérience d’engagement partout en France (notamment à travers le Service Civique).
Le Service Civique propose de se mobiliser pour une cause qui vous tient à cœur dans l’un des 10 domaines d’engagement (environnement, solidarité, éducation, etc.). Ces missions sont indemnisées à hauteur de 620 euros par mois, au sein d’un organisme d’accueil (associations, collectivités, acteurs de l’économie sociale et solidaire, etc.) permettent aux jeunes de mener des projets en contact direct avec des publics bénéficiaires pendant 6 à 12 mois.

Quelque 5.000 volontaires du Service civique bientôt renvoyés chez eux ? À la suite d’une note publiée mercredi par le ministère chargé des comptes publics, l’Agence du Service civique a annoncé vendredi suspendre toute nouvelle mission à compter du 1er février et jusqu’à l’adoption d’un nouveau budget. Il ne sera donc plus possible de signer un contrat de Service civique à partir de samedi. Créé en 2010, ce programme permet à des jeunes de 16 à 25 ans de réaliser une mission d’intérêt général de 6 à 12 mois, dans des secteurs aussi variés que l’éducation, la culture, le sport ou la sauvegarde de l’environnement. Le Service civique, qui a encore attiré 150.000 jeunes en 2023, avait fêté en décembre son 800.000ème volontaire.

Mais alors, comment expliquer cette suspension en dépit du succès ? «Du fait de la censure et de l’absence de budget 2025, nous sommes dans un régime dit de services votés, très contraignant pour l’engagement de nouvelles dépenses et la signature de nouveaux contrats», explique Adèle Nangéroni, porte-parole de l’Agence du Service civique. Le principe de «services votés» permet en effet au gouvernement de continuer à fonctionner faute de budget, en autorisant des dépenses fondées sur les crédits déjà votés dans le budget de l’année précédente. Seul problème : avec ce dispositif, les nouvelles dépenses prévues par les administrations ne sont pas automatiquement financées. D’où l’incapacité de l’Agence de Service civique à signer de nouveaux contrats. D’autant que le coût du programme n’est pas négligeable : sur les 620 euros de compensation que touche chaque mois un volontaire, 496 euros sont pris en charge par l’État (80%) et 124 euros par l’organisme d’accueil (20%).

 

Rungis: la fin du transport Ferroviaire ?

Rungis: la fin du transport Ferroviaire ?

Le 27 juin dernier, le « train des primeurs », service partie prenante des 23 flux, devait faire son dernier voyage de la saison. Départ 16 heures de Perpignan, ville périphérique du territoire français, proche de l’Espagne. Arrivée à 3 heures du matin en gare du marché d’intérêt national (MIN) de Rungis. Comme un symbole des difficultés du transport de marchandises par train, celui-ci n’est pas parti en ce jour d’été. Les marchandises voyagèrent non par les rails, mais par la route. Ce train des primeurs est l’emblème d’un secteur en mal de compétitivité. Bien qu’il soit une alternative aux émissions de gaz à effet de serre, il fait les frais de son principal concurrent, le transport routier.

par , Maître de conférences en Géographie, Université de Perpignan Via Domitia

et , Enseignant-chercheur en logistique, CY Cergy Paris Université dabs The Conversation 

Créé en 1986, ce service ferroviaire trouve son origine dans le besoin de relier de marchés de première importance en France et en Europe. Le point de départ : la plate-forme Saint-Charles International de négoce de fruits et légumes située à Perpignan. Y transitent des productions agricoles ayant pour origine majeure le Maroc et l’Espagne. Ces produits sont notamment transportés par le train dit « des primeurs » en direction du MIN de Rungis. Dans le passé, et jusqu’au mois de juin 2024, une partie de la consommation de produits frais agricoles consommés par les Parisiens traversait la France par trainPourtant, au fil des années, la fréquence de circulation du train a diminué. À son apogée, on comptait 4 allers-retours par jour. Au printemps 2024, seul un train faisait le trajet avec 4 ou 5 wagons remplis sur la douzaine au total. Il a même été interrompu entre 2019 et 2021, faute de clients et donc de marchandises pour le remplir. Conscient de cette impasse, le premier ministre Jean Castex avait fait de la relance du train des primeurs un emblème : « il faut que tu répares cette insulte au bon sens et à l’avenir ». La réouverture de la ligne est actée le 22 octobre 2021.

L’expression « les mêmes causes, dans les mêmes circonstances, produisent les mêmes effets » s’applique parfaitement à ce cas spécifique. Son arrêt en juin 2024, sa reprise en novembre de la même année, tient à un faisceau d’explications. Du point de vue du marché, la seule entreprise, Primever, n’a pas souhaité utiliser à nouveau cette solution de transport. S’y ajoute la décision de transformation de l’établissement Fret SNCF et le transfert des 23 flux à la concurrence.

 

Si la plupart des flux ont été repris par des entreprises ferroviaires concurrentes, le train des primeurs n’a pas trouvé de repreneur. La concurrence du transport routier explique aussi (et surtout) le faible attrait pour le train des primeurs, et pour l’ensemble du secteur ferroviaire. Ainsi, la part modale stagne depuis quelques années aux alentours de 10 %. Jean Castex rappelait en octobre 2022 un fait : « Il y a une distorsion entre le rail et la route, à laquelle s’ajoutent les désinvestissements majeurs de la nation pendant des décennies ».

Verra-t-on à nouveau des marchandises transportées par le train des primeurs sur les étals des commerces des Franciliens ? À l’arrêt complet, le train des primeurs pourrait ne pas repartir. Alors même qu’acteurs publics, dont la région Occitanie très présente sur le sujet, et privés appellent de leurs vœux le déploiement de solutions de transport décarbonées. En effet, le train peut remplacer jusqu’à 20 000 camions sur les routes chaque année.

En 2021, la convergence vers des investissements dans le secteur ferroviaire semblait actée. Le train des primeurs pouvait miser sur sa survie grâce à des avantages de poids : une période de circulation la nuit, des subsides publics et des trains adaptés aux réseaux anciens. Le modèle économique était rendu compliqué quand le train faisait le trajet retour avec des wagons vides. Dans ce sens, le transport combiné pourrait sortir le train des primeurs de l’impasse. Elle consiste à transporter des conteneurs, semi-remorques sur train. L’utilisation du transport routier est nécessaire seulement aux extrémités de la ligne. Le MIN de Rungis, représenté par la SEMMARIS envisage cette solution et des travaux à l’intérieur du marché.

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Union européenne: appel contre la fin des voitures thermiques en 2035

Union européenne: appel contre la fin des voitures thermiques en 2035

Pour « sauver l’automobile »;  Dans un projet de document consulté par La Tribune, qui doit faire l’objet d’une communication officielle ce jeudi, le PPE appelle à « annuler » une mesure phare, à savoir « l’interdiction des moteurs à combustion interne prévue pour 2035 ».

. D’après le PPE, l’interdiction des voitures thermiques en 2035 bafoue « le principe de neutralité technologique », en privilégiant les seules voitures électriques pour décarboner l’automobile.

Le  PPE plaide pour « un mélange de technologies ». Parmi elles, il y a « les carburants alternatifs » comme les e-carburants et les biocarburants. Ceux-ci auraient notamment l’avantage, expliquent les députés, de permettre aux véhicules thermiques actuels de rouler sans polluer. Les parlementaires citent aussi les véhicules hybrides rechargeables, équipés d’un moteur thermique et d’une batterie. Lorsqu’ils sont rechargés régulièrement – ce qui est encore loin d’être toujours le cas -, ceux-ci permettent effectivement de réduire les émissions de CO2.

Le PPE a également repris à son compte la demande de l’ACEA, le lobby des constructeurs automobiles européens.

Fin des poursuites contre Trump pour ingérence électorale

Fin des poursuites contre  Trump pour ingérence électorale

La justice bananière continue de se mettre en marche pour passer l’éponge sur les différentes poursuites concernant Trump. Jack Smith, le procureur spécial, a recommandé lundi l’annulation des deux procédures au pénal qu’il instruisait contre lui. La demande concernant les accusations pour ingérences électorales a été validée dans la soirée par la juge Tanya Chutkan, mettant ainsi fin aux poursuites. C’est une grande victoire judiciaire pour le futur président. Ce dernier était accusé d’avoir cherché à inverser le résultat de l’élection de 2020 dans le but de se maintenir au pouvoir. Dans le second dossier, Donald Trump était inculpé pour avoir refusé de rendre pendant des mois des documents classifiés qu’il avait emportés illégalement dans sa résidence de Floride. Malgré les preuves accablantes, la juge Aileen Cannon, nommée à ce poste par l’administration Trump, a fait trainer tant et plus cette seconde affaire avant de la classer en juillet. 

Électricité : fin ou poursuite des tarifs réglementés ?

Électricité : fin ou poursuite des tarifs réglementés ?

 

Deux positions s’affrontent celle très libérale de l’autorité de la concurrence qui veut faire jouer un rôle plus important au marché et celle de la commission de régulation de l’énergie favorable maintient des tarifs réglementés.

 

L’Autorité de la concurrence reproche aux TRV, outre leur manque de lisibilité, d’être un «obstacle au libre jeu de la concurrence et aux bénéfices potentiels de cette dernière – en termes de prix, d’innovation ou encore d’investissement».À l’inverse, la commission de régulation de l’énergie milite pour le maintien des tarifs réglementés. Les consommateurs, particuliers et petites entreprises, les ont en effet plébiscités quand en 2022, en pleine crise énergétique, les prix de l’électricité sur les marchés de gros ont flambé, entraînant avec eux la tarification des abonnements «au prix de marché». Échaudés par des factures qui se sont envolées, plus d’un million de consommateurs ont alors troqué leurs contrats pour des abonnements au TRV.

Social : florilège d’annonces de grève d’ici la fin de l’année

Social : florilège d’annonces de grève d’ici la fin de l’année

 

Il est probable que sur le plan socioéconomique, la conjoncture sera marquée d’une part par l’annonce de vague de licenciements nouveaux dans plusieurs secteurs en prise notamment avec le tassement de la croissance, des investissements et des carnets de commandes. Parallèlement différentes catégories de personnel devraient annoncer via leurs syndicats leur intention d’appeler à la mobilisation d’ici la fin de l’année. Une mobilisation qui touchera bien entendu certains secteurs publics mais également des secteurs privés fragilisés.

 

Les syndicats de plusieurs secteurs ont lancé des appels à la grève et à la mobilisation pour les prochaines semaines pour protester contre des plans sociaux et contre les conséquences d’un projet de budget – encore en discussion au Parlement – qui prévoit 60 milliards d’euros d’effort budgétaire pour redresser des comptes publics dans le rouge.

Le syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) appelle à une grève et à un rassemblement jeudi en fin de matinée devant l’Assemblée nationale après le vote par les députés d’un alourdissement de la fiscalité sur le transport aérien, a-t-il indiqué dimanche. « Contre la volonté du gouvernement de prélever un milliard supplémentaire par an sur le secteur aérien, nous appelons les pilotes mais aussi tous les salariés du secteur aérien à se mobiliser le 14 novembre », a déclaré un porte-parole du syndicat ultra-majoritaire chez les pilotes.

Dans un communiqué commun envoyé dimanche en fin de journée, plusieurs autres syndicats du secteur – l’UNSA transport, l’UNSA PNC, la CFE-CGC FNEMA, l’UNAC, le SNPNC-FO et FEETS-FO – ont annoncé qu’ils appelaient « tous les salariés du secteur aérien à venir manifester leur désaccord avec cette taxation mortifère pour les emplois devant l’Assemblée nationale le 14 novembre ».
Du côté des agriculteurs, la colère gronde à nouveau, moins d’un an après un mouvement qui avait en partie paralysé les grands axes routiers en France. Les actions symboliques ont repris ces dernières semaines et devraient s’amplifier après la mi-novembre, notamment à l’appel des syndicats majoritaires FNSEA et Jeunes Agriculteurs (JA).

Les agriculteurs, durement frappés cette année par de mauvaises récoltes de blé et un regain de crise sanitaire dans les élevages, réclament de pouvoir vivre de leur métier : ils attendent de la clarté sur les prêts garantis par l’Etat. Et ils refusent catégoriquement la signature d’un accord de libre-échange négocié entre l’UE et les pays latino-américains, le Mercosur.

Tous les syndicats de la SNCF ont appelé mardi dernier à une grève jeudi 21 novembre, à l’issue d’une rencontre avec la direction du groupe ferroviaire pour évoquer le démantèlement de Fret SNCF et l’ouverture à la concurrence : celle-ci s’étendra du mercredi 20 novembre 19 heures au vendredi 22 novembre à 8 heures. Dans un communiqué intitulé « l’heure est au conflit à la SNCF », la CGT-Cheminots, l’Unsa-Ferroviaire, Sud-Rail et la CFDT-Cheminots ont prévenu que cette journée de grève est « un ultimatum » avant « un mouvement de grève plus long et plus fort en décembre » si le gouvernement et la SNCF ne répondent pas à leurs revendications.

Samedi, tous les syndicats de la SNCF ont ainsi appelé à une grève illimitée à partir du mercredi 11 décembre pour réclamer un moratoire contre le démantèlement annoncé de Fret SNCF et protester contre les modalités de l’ouverture à la concurrence des lignes régionales. Dans un communiqué commun, la CGT-Cheminots, l’Unsa-Ferroviaire, Sud-Rail et la CFDT-Cheminots expliquent que face au manque « d’inflexion » de la direction du groupe, la grève sera illimitée et reconductible par période de 24 heures à compter du mercredi 11 décembre à 19 heures.

 

Mettre fin au cirque de l’Assemblée nationale !

Mettre fin au cirque de l’Assemblée nationale !

Sur le fond comme sur la forme, l’Assemblée nationale ne cesse de se discréditer auprès de l’opinion. En cause sur la forme: une absence totale de retenue et même de tenue. Sur le fond ,un véritable cirque ou foire à l’impôt qui traduit d’une part une incompétence économique mais aussi une responsabilité et une démagogie lamentable.

Finalement le gouvernement n’est soutenu par personne et les députés, par ailleurs le plus souvent absents ( exemple François Hollande qui n’a voté qu’une fois quand d’autres ont voté une centaine de fois) s’en donnent à cœur joie pour mettre le bordel avec des amendements contradictoires, fantaisistes et contre-productifs tant sur le plan économique que social.

Les députés voudraient casser la croissance qu’il ne s’y prendrait pas autrement. Ainsi en créant des charges fiscales supplémentaires d’un montant de l’ordre de 40 milliards, ils sont à peu près assuré de tuer la croissance en 2025. Ce qui mécaniquement va générer une augmentation des dépenses sociales, des déficits et une réduction des ressources fiscales.

Bref le contraire de l’objectif recherché. Il serait temps de mettre fin à ce cirque qui nous discrédite aussi au plan international et qui se traduira inévitablement par une hausse des taux d’intérêt et de l’inflation dont  la facture sera payée par les ménages. La plupart de ses 577 députés ne servent à rien, beaucoup ne sont là que pour servir le chaos avec l’espoir fou d’une révolution. Des révolutionnaires de papier, payés par le contribuables,  qui en fait se nourrissent de la politique et n’entretiennent avec l’intérêt général que des relations très anecdotiques quand ils ne soutiennent pas des régimes comme celui de Poutine , du Hamas ou encore du Hezbollah. Ne parlons pas du honteux soutien des « écolos » et des » insoumis » au député drogué.

Il est urgent de mettre fin au cirque de l’Assemblée nationale

Il est urgent de mettre fin au cirque de l’Assemblée nationale

Sur le fond comme sur la forme, l’Assemblée nationale ne cesse de se discréditer auprès de l’opinion. En cause sur la forme: une absence totale de retenue et même de tenue. Sur le fond ,un véritable cirque ou foire à l’impôt qui traduit d’une part une incompétence économique mais aussi une responsabilité et une démagogie lamentable.

Finalement le gouvernement n’est soutenu par personne et les députés, par ailleurs le plus souvent absents ( exemple François Hollande qui n’a voté qu’une fois quand d’autres ont voté une centaine de fois) s’en donnent à cœur joie pour mettre le bordel avec des amendements contradictoires, fantaisistes et contre-productifs tant sur le plan économique que social.

Les députés voudraient casser la croissance qu’il ne s’y prendrait pas autrement. Ainsi en créant des charges fiscales supplémentaires d’un montant de l’ordre de 40 milliards, ils sont à peu près assuré de tuer la croissance en 2025. Ce qui mécaniquement va générer une augmentation des dépenses sociales, des déficits et une réduction des ressources fiscales.

Bref le contraire de l’objectif recherché. Il serait temps de mettre fin à ce cirque qui nous discrédite aussi au plan international et qui se traduira inévitablement par une hausse des taux d’intérêt et de l’inflation dont  la facture sera payée par les ménages. La plupart de ses 577 députés ne servent à rien, beaucoup ne sont là que pour servir le chaos avec l’espoir fou d’une révolution. Des révolutionnaires de papier, payés par le contribuables,  qui en faie se nourrissent de la politique et n’entretiennent avec l’intérêt général que des relations très anecdotiques quand ils ne soutiennent pas des régimes comme celui de Poutine , du Hamas ou encore du Hezbollah. Ne parlons pas du honteux soutien des « écolos » et des » insoumis » au député drogué.

La fin des enclos de chasse

La fin des enclos de chasse

La suppression des enclos de chasse est validée, les propriétaires ont deux ans pour se mettre en conformité

La loi n°2023-54 du 2 février 2023 a modifié les modalités d’engrillagement des espaces naturels. Elle oblige les propriétaires dont les clôtures ont été installées après février 1993 à les remplacer, après déclaration préalable, par un modèle spécifique posé à 30 cm au-dessus du sol et d’une hauteur maximale de 1,20 mètre. Ils ont jusqu’au 1er janvier 2027 pour cela. Objectif : permettre à la faune de circuler librement en supprimant les enclos de chasse, aussi appelés enclos cynégétiques, très répandus notamment en Sologne.

 

Mettre fin au gaspillage des dépenses publiques

Mettre fin au gaspillage des dépenses publiques

 

Si le budget 2025 est assez habile pour éviter les écueils, il repousse à l’année suivante les choix qu’il faudra faire, observe l’économiste Jean Pisani-Ferry dans sa chronique.

 

par Jean Pisani-Ferry

Professeur d’économie à Sciences Po (Paris), à l’Institut Bruegel (Bruxelles) et au Peterson Institute for International Economics (Washington) dans Le Monde

Le projet de budget pour 2025, présenté officiellement le 10 octobre, ne définit que de manière approximative de nombreuses recettes et dépenses, les nouveaux ministres des finances et du budget, Antoine Armand et Laurent Saint-Martin, n’ayant eu que peu de temps pour élaborer leurs propositions. Des modifications seront sans doute apportées lors de l’examen du projet de loi de finances (PLF) par le Parlement. Mais les grands défis auxquels la gestion des finances publiques doit se confronter sont clairs.Face à une situation budgétaire qui s’est nettement détériorée depuis le début de l’année, avec un déficit qui devrait atteindre 6,1 % du produit intérieur brut (PIB) en 2024 au lieu de 4,4 % prévus par la loi de finances, le gouvernement de Michel Barnier a dû s’attacher à concilier trois objectifs partiellement antinomiques. Il devait éviter de perdre totalement la confiance du marché obligataire, sur lequel l’écart entre taux français et taux allemand se creusait dangereusement. Il devait se garder de précipiter une récession économique en évitant de mener une politique budgétaire par trop restrictive. Et il devait, enfin, préserver autant que possible la politique de l’offre d’Emmanuel Macron, qui, sans atteindre de résultats à la hauteur des espoirs placés en elle, a néanmoins amélioré l’attractivité de la France et le niveau d’emploi.

A l’aune de ces critères, le projet de budget ne manque pas d’habileté. Selon le gouvernement, le déficit devrait s’établir à 5 % du PIB en 2025, une prévision jugée fragile, mais pas totalement hors de portée, par le Haut Conseil des finances publiques. La prévision de l’Observatoire français des conjonctures économiques, publiée le 16 octobre, n’est d’ailleurs que marginalement plus pessimiste : malgré un ajustement budgétaire substantiel (1,3 % du PIB), la croissance devrait fléchir en 2025, mais rester nettement positive (0,8 %), et le déficit public atteindrait 5,3 % du PIB.

Cet impact macroéconomique finalement limité s’explique principalement par deux facteurs : un assouplissement monétaire marqué, rendu possible par le retour de l’inflation sous les 2 % ; et le recours, pour réduire le déficit, à des hausses de prélèvements dont l’incidence sur la demande sera très faible et les effets sur l’offre seront atténués par leur caractère explicitement temporaire.

La fin du travail avec l’intelligence artificielle ?

La fin du travail avec l’intelligence artificielle ?

 

 

La montée en puissance de l’intelligence artificielle entraîne des révolutions technologiques qui donnent le tournis en Californie, à ses meilleurs élèves : les salariés de la tech, constate Corine Lesnes, dans sa chronique au « Monde » 

Au tournant des années 2010, l’avènement de la voiture sans chauffeur faisait les gros titres. Le phénomène était imminent. « Une réalité », annonçait le New York Times en mai 2012. Les sociologues prédisaient la « fin du travail » tel que la civilisation occidentale le concevait depuis la révolution industrielle, à la suite de l’économiste Jeremy Rifkin dont le livre de 1995, La Fin du travail (La Découverte, 1997), explorait les conséquences de l’automatisation sur le marché de l’emploi.

Rien d’aussi spectaculaire n’a immédiatement suivi. Pendant deux décennies, la voiture sans chauffeur est restée au stade d’expérimentation, pour ne pas dire de mirage. Le taux de chômage n’a pas explosé, au contraire. Nous nous sommes habitués aux effets de manche des ploutocrates de la tech : coloniser Mars, occuper le métavers… Au risque de se retrouver blasés, et de négliger de prendre acte des révolutions, bien réelles, qui sont désormais parmi nous.

Aujourd’hui, les taxis autonomes circulent dans cinq villes américaines, sans anicroche ni accident (mais pas encore par tous les temps). A San Francisco, les Waymo (voiture sans conducteur) de Google sont devenues une attraction touristique au même titre que les cable cars de la fin du XIXe siècle. Et chaque trajet urbain conduit par un chauffeur fantôme suscite le même ébahissement : « wow », comme disent les Américains.

Quant à la « fin du travail » traditionnel, celle-ci n’est plus une vue de l’esprit, mais un phénomène en voie de banalisation du fait de la fulgurante accélération de l’intelligence artificielle (IA). Faut-il s’en plaindre ? Les « techies » sont en première ligne, cette fois, de la « disruption » causée par leurs propres inventions. Depuis trois ans, les charrettes se succèdent dans le secteur des technologies : 165 000 licenciements en 2022 ; 264 000 en 2023, un record ; 141 000 encore cette année, entre janvier et le 11 octobre, émanant de 468 entreprises.

Charges des entreprises : mettre fin aux exonérations ( CFDT)

Charges des entreprises : mettre fin aux exonérations ( CFDT)

 

 La leader de la CFDT, premier syndicat français, plaide une nouvelle fois pour une augmentation du smic et refuse de participer à la manifestation de la CGT.(Entretien dans « la Tribune »)

Comment abordez-vous cette rentrée ?

MARYLISE LÉON - Le contexte est inédit. Je suis inquiète et j’alerte les politiques : depuis l’annonce de la dissolution, les défis auxquels nous sommes confrontés, notamment climatiques et sociaux, passent à l’as… Tout le monde est focalisé sur la nomination d’un Premier ministre.

La France est à l’arrêt ?

On est en suspens alors que les besoins des travailleurs n’ont pas disparu cet été. Les responsables politiques semblent oublier que les citoyens, par leur vote, ont construit un front républicain. Il est urgent qu’ils fassent preuve d’autant de responsabilité. La seule nomination d’un Premier ministre ne règle pas tout. La responsabilité est aussi du côté du Parlement.

Le Nouveau Front populaire propose la candidature de Lucie Castets. La CGT également… Et vous ?

Je ne milite pour personne. Ce n’est pas le rôle d’un syndicat d’intervenir dans le casting et de faire pression sur le président pour qu’il nomme tel ou tel Premier ministre… Nous ne nous associons pas à la mobilisation du 7 septembre, c’est une initiative politique. Mais la nomination est trop longue. C’est aussi un enjeu de respect vis-à-vis des citoyens.

Quels doivent être les urgences du Premier ministre ?

Justement, plus de considération pour la société civile. L’exercice du pouvoir, ce n’est pas de travailler seul, c’est accepter de laisser une part de responsabilité à d’autres. Il faut un ou une responsable politique qui change de méthode, et respecte ses interlocuteurs. Par exemple, rien ne sert de faire des conventions citoyennes ou des conférences sociales qui ne sont pas suivies d’effets…

Il faut un ou une responsable politique qui change de méthode et respecte ses interlocuteurs

Vous pensez à la conférence sociale de 2023…

Oui. Nous avions obtenu, à cette occasion, la reconnaissance des travailleurs pauvres. Mais cette avancée n’a débouché sur rien de concret, alors que des engagements avaient été pris. Pourtant, la question du pouvoir d’achat et des salaires reste le sujet numéro un des travailleurs.

Alors même que l’inflation baisse : ce vendredi elle est tombée sous les 2 % sur un an…

L’inflation baisse, mais les augmentations salariales n’ont pas été à la hauteur dans de nombreux secteurs. Il y a urgence à travailler la reconnaissance des compétences, la progression des carrières. Il y a un an, Matignon nous avait promis de se pencher sur les bas salaires, le patronat s’était engagé à renégocier les classifications dans les branches. Résultat : zéro ! Idem pour l’égalité de rémunération entre les femmes et les hommes. La refonte promise de l’index égalité pro est tombée aux oubliettes, la directive européenne sur la transparence des salaires n’est toujours pas transposée.

Le NFP demande un smic à 1 600 euros nets. C’est la solution ?

Il faut une augmentation du smic, car les travailleurs au smic n’arrivent pas à vivre dignement… La vie est trop chère et le logement pèse. C’est d’ailleurs une question que nous devons traiter et ce peut être un sujet de négociation sociale avec les partenaires sociaux. Mais, pour la CFDT, l’enjeu est aussi de faire en sorte qu’un travailleur ne passe pas sa vie au smic. Le smic doit être un salaire d’entrée dans la vie active dans lequel on ne doit pas être enfermé.

Les employeurs se plaignent pour 100 euros d’augmentation, il leur faut débourser 400 euros…

C’était un sujet de la conférence sociale d’octobre dernier. Le gouvernement avait lancé la mission des économistes Antoine Bozio et Étienne Wasmer. Mais c’est au point mort, alors que nos propositions sont simples : arrêt des exonérations de cotisations pour les employeurs qui laissent plus de deux ans un salarié au smic. J’entends des patrons reconnaître que les salaires sont insuffisants… Je leur dis : « Allez-y ! Augmentez vos équipes sans attendre des aides de l’État ! » Car avec tous les éléments sociaux payés par l’État, on se demande qui paie réellement le travail… Qui finance la prime d’activité, les primes défiscalisées et désocialisées ? Il faut en finir avec ces politiques low cost, avec des employeurs biberonnés aux exonérations de cotisations et qui, du coup, n’ont aucun intérêt à augmenter les salaires…

Pourquoi ne pas défiler avec la CGT le 1er octobre pour défendre les salaires ?

Parce que la CFDT n’a jamais été adepte du rituel de la mobilisation de rentrée. Déjà, cela supposerait que notre action s’est arrêtée cet été, alors que nos militants étaient aux côtés des salariés de Duralex, du gaz et de l’énergie, des saisonniers, des personnels de sécurité mobilisés pour leurs salaires, de ceux de l’hospitalisation privée, des agents de la protection judiciaire de la jeunesse… Tout l’été, la CFDT était sur le terrain.

Au-delà de l’école, nous devons réfléchir collectivement à la façon d’aider nos jeunes à s’insérer

François Bayrou estime que la réforme des retraites pourrait être améliorée. Il a raison ?

Cette réforme est injuste, elle creuse les écarts entre les hommes et les femmes, elle a été mal posée. Nous avons fait de nombreuses manifestations pour nous y opposer. La CFDT milite toujours pour revenir à un départ à 62 ans. Je rappelle que nous n’étions pas contre une réforme des retraites, mais pas celle-ci. La CFDT est toujours favorable à la construction d’un régime universel plus juste.

Sans faire table rase, quels sont les points à améliorer ?

La reconnaissance de la pénibilité est incontournable. Cela fait vingt ans que la CDFT milite pour et que l’on nous répond que c’est trop compliqué… Sophie Binet de la CGT plaide pour un référendum sur la réforme des retraites…
Je n’ai pas besoin de référendum pour dire « non » aux 64 ans ! Les Français ont déjà suffisamment exprimé leur désaccord.

Les enseignants appellent à une grève le 10 septembre prochain. Vous les soutenez ?

La CFDT n’est pas dans le mouvement car le mot d’ordre concerne le boycott des nouvelles modalités d’évaluation… Or le ministre de l’Éducation est démissionnaire, et personne ne sait si le prochain les mettra en œuvre. Notre enjeu est de faciliter au maximum le travail de la communauté éducative dans un climat d’incertitudes… Au-delà de l’école, nous devons réfléchir collectivement à la façon d’aider nos jeunes à s’insérer. Je n’aime pas le discours ambiant qui consiste à dire que les jeunes se détachent du travail, sont individualistes… C’est injuste et délétère.

Le Medef propose de rouvrir la négociation sur les seniors. Que lui répondez-vous ?

Oui, mais à condition que le patronat ait de vrais engagements concernant le maintien des seniors dans les entreprises. La précédente négociation a échoué car les employeurs s’en tenaient à une seule vision du coût du travail. La solution magique n’est pas la création d’un seul CDI senior, surtout quand par ailleurs les employeurs se plaignent d’un Code du travail déjà trop complexe.

Selon le patronat, le niveau de conflictualité n’a jamais été aussi bas dans les entreprises. C’est aussi votre constat ?

J’observe surtout que le premier sujet de grève reste les salaires et qu’il y a encore beaucoup à faire pour améliorer la qualité du dialogue social. Un autre sujet nous préoccupe, c’est la lutte contre le racisme et l’antisémitisme sur les lieux de travail. Nous sommes convenus avec les autres syndicats de nous voir bientôt sur ce sujet, car nous constatons que la parole raciste s’est libérée pendant les élections législatives sur les lieux de travail. On a assisté à des scènes terribles, violentes. L’entreprise ne peut pas être en dehors de la société sur ces sujets.

Démocratie- La fin de la monarchie républicaine ?

Démocratie- La fin de  la monarchie républicaine ?

Les élections législatives du 7 juillet semblent avoir éloigné le « risque de guerre civile » que le président Emmanuel Macron avait associé aux « programmes des deux extrêmes » dans un podcast enregistré entre les deux tours de scrutin. Toutefois, leurs résultats ont (re)conduit au partage des sièges au sein de la nouvelle Assemblée Nationale en trois blocs politiquesCette « tripartition » de la vie politique depuis 2017 interroge le fonctionnement de la Ve République, qualifié de régime semi-présidentiel. L’existence d’une majorité absolue à l’Assemblée nationale – de la même couleur politique que celle du président ou opposée – était la condition pour établir un gouvernement représentatif. L’inexistence d’une telle majorité, et le blocage politique dans la formation d’un gouvernement, montre les limites de cette pratique institutionnelle et risque, au-delà des péripéties de la vie politique, d’entraîner une crise sans précédent du présidentialisme à la française.

 

par , Directeur de recherche CNRS au CEE, Sciences Po et  Maître de conférences, Université de Montpellier
Cette « tripartition » de la vie politique a vu le jour en 2017 au moment de la première élection à la Présidence de la République d’Emmanuel Macron. Elle s’est traduite par l’affaiblissement des partis dits « de gouvernement » – le Parti socialiste et les Républicains – et la montée en puissance des élites anti-élites à la tête du Rassemblement national (Marine Le Pen) et de La France insoumise (Jean-Luc Mélenchon).

Lors de ce premier quinquennat, le présidentialisme à la française avait fonctionné « normalement » donnant 308 sièges de députés au parti du président lors des élections législatives du 18 juin 2017.

Bien qu’annoncé en fin de vie par certains spécialistes de droit constitutionnel, le « fait majoritaire » avait permis la formation d’un gouvernement favorable au président. Toutefois, lors de ce premier mandat présidentiel, le mouvement des « gilets jaunes » et la pandémie de Covid-19 ont conduit à un renforcement de la tripartition politique.

Réélu en 2022, Emmanuel Macron a dû composer avec une Assemblé nationale conforme à cette réalité. Le gouvernement d’Elisabeth Borne ne disposant que d’une majorité relative de 250 députés Ensemble a connu quatre ajustements et deux remaniements en moins de deux ans d’existence, et a fait usage à 23 reprises de l’article 49.3 de la Constitution autorisant le contournement de la procédure d’adoption majoritaire des lois via l’engagement de la responsabilité du gouvernement devant l’Assemblée nationale.

Les résultats des dernières élections législatives du 7 juillet ont transformé la tripartition politique en pierre d’achoppement pour la formation d’un gouvernement. Cette situation fait courir un risque de dysfonctionnement à la démocratie pluraliste définie par le politologue états-unien Robert Dahl. Pour comprendre ce risque, il est important de comprendre les critiques du présidentialisme.

Dans les années 1990, le sociologue hispano-américain Juan Linz mettait en garde contre deux périls du présidentialisme. Tout d’abord, celui de la double légitimité démocratique : celle du président et celle du parlement pouvant entrer en concurrence. Ensuite, celui de la « fixité » de la durée du mandat du président en dépit l’évolution de la majorité politique au Parlement.

Nous y sommes : un président auquel il reste trois ans de mandat se retrouvant face à une assemblée qui ne lui est pas favorable. Une telle situation a pu être surmontée par des périodes de cohabitation sous les présidences de François Mitterrand (1986-1988, 1993-1995) et de Jacques Chirac (1997-2002) car une majorité absolue opposée au président à l’Assemblée nationale a pu désigner un Premier ministre à même de gouverner. Dans la situation actuelle, l’inexistence d’une majorité absolue rend complexe la formation d’un gouvernement.

Cette crise institutionnelle est d’autant plus sérieuse qu’elle s’inscrit dans celle plus globale de la démocratie pluraliste. Selon le politiste américain John Higley, les régimes démocratiques étaient basés, depuis la fin de la Deuxième guerre mondiale, sur un socle commun de valeurs libérales et égalitaires partagées très majoritairement par les élites politiques.

Ce consensus était soutenu par la confiance des citoyens dans les règles constitutionnelles et légales. Or, depuis une vingtaine d’années, les idéologies radicales portées par des leaders (ou élites) populistes et potentialisées par un environnement médiatico-numérique, ont favorisé un affaiblissement de cette culture politique. Dans le contexte français actuel, le présidentialisme est susceptible d’altérer le fonctionnement de la démocratie pluraliste.

Dès 2017, le choix du candidat puis du président Emmanuel Macron a été de sanctuariser la culture du consensus autour du leitmotiv « en même temps ».

Il s’agissait de faire de la personne du président et de son mouvement l’incarnation du consensus politique. Cette stratégie passait par l’affaiblissement des partis de gouvernement au risque de flatter les extrémismes. Elle a échoué en 2022 avec la perte de la majorité absolue du parti présidentiel à l’Assemblée nationale. La culture du consensus est alors devenue incantatoire face à la pratique quasi-banalisée de la procédure de l’article 49.3.

Ainsi, les oppositions, visiblement soutenues par l’opinion publique, ont pu dénoncer un « passage en force ».

Dans ce contexte, il apparaît que le présidentialisme est non seulement devenu un « machin » – pour paraphraser le propos du général de Gaulle sur l’ONU – obsolète au regard de l’évolution du paysage politique français, mais aussi un danger potentiel pour la démocratie pluraliste.

Que faire ? Aller dans la direction d’un présidentialisme à l’américaine semble peu opportune surtout quand on voit la bipolarisation exacerbée qui s’y est installée depuis le milieu des années 1990 et la manière dont en a joué et joue Donald Trump depuis le 06 janvier 2021 et l’Assaut du Capitole par ses partisans.

Il semble plus logique d’emprunter la voie du parlementarisme des autres pays européens. Non pas que ce soit la panacée mais, pour l’heure, elle serait plus en adéquation avec le pluralisme politique exprimé dans les urnes, et pourrait aussi éviter de fournir les armes du présidentialisme à des leaders populistes.

En s’appuyant sur une opinion publique favorable, (63 % des Français le sont), l’occasion est donc donnée au président de la République d’initier avec le président du Sénat et celui de l’Assemblée nationale une dynamique de réforme constitutionnelle mettant en adéquation notre démocratie avec la tripartition politique actuelle tout en préservant son pluralisme.

Une telle révision permettrait de tenir les périls du présidentialisme en laissant la place à une Assemblée nationale élue au scrutin majoritaire agrémenté d’une « dose de proportionnelle ». En outre, cette voie éviterait de fournir les armes institutionnelles à des leaders populistes pouvant détourner le présidentialisme à des fins autoritaires.

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