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Foot–ligue des champions : le PSG de justesse face à Aston Villa

Foot–ligue des champions : le PSG de justesse face à Aston Villa


Le Paris Saint-Germain a bien failli être victime du syndrome habituel de favori typiquement français mais s’est qualifié de justesse mardi pour les demi-finales de la Ligue des champions malgré sa défaite à Birmingham face à Aston Villa (2-3) en quart de finale retour, six jours après son succès à domicile lors du match aller face à l’équipe anglaise (3-1).

En demi-finales, le club parisien affrontera Arsenal ou le Real Madrid, opposés mercredi en Espagne. Les Gunners d’Arsenal se sont imposés 3-0 au match aller à Londres.

Les Parisiens pensaient mardi avoir éteint le suspense et les espoirs anglais en menant 2-0 après 27 minutes. Achraf Hakimi a ouvert la marque en sanctionnant une erreur du gardien adverse Emiliano Martinez (11e) puis Nuno Mendes a conclu, avec l’aide du poteau, une belle contre-attaque (27e).

Mais Aston Villa, animé par de meilleures intentions qu’à l’aller (16 tirs contre 14 pour Paris) et poussé par un Villa Park survolté, a renversé le cours de la rencontre.

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(Rédigé par Vincent Daheron, édité par Jean Terzian)

« Face à Trump ? Agir plutôt que subir ! « 

« Face à Trump ? Agir plutôt que subir !  »

Un séisme économique mondial a secoué l’ordre établi lorsque Donald Trump a annoncé l’instauration de droits de douane généralisés sur les produits étrangers, y compris européens. Cette décision a déclenché une série de réactions au sein de l’Union européenne. Les stratégies de la Commission européenne semblent hésitantes face à la fermeté de Trump. Par Jean-Marc Germain, député européen dans La Tribune (*).

Mercredi dernier, dans un véritable séisme pour l’ordre économique planétaire, Donald Trump a déclaré imposer des droits de douane généralisés, de 20 % sur tous les produits européens, 34 % sur les produits chinois, 24 % sur les Japonais, 26 % sur les Indiens, et plus généralement 10 % sur tous les pays du monde.

Il a justifié son action en affirmant que les droits imposés à l’Amérique seraient injustement élevés et nettement supérieurs à ceux pratiqués par les Américains eux-mêmes, en se fondant sur des calculs au mieux fumeux, au pire très inquiétants.

Pour l’Europe, il considère comme une sorte de barrière douanière le fait même de demander que les produits respectent des normes sanitaires, comme par exemple, que le chlore ne soit pas utilisé pour nettoyer des poulets. Il pousse le bouchon jusqu’à considérer que les lois européennes qui protègent les citoyens des abus des géants du numérique américain sont, elles aussi, des taxes imposées à l’Amérique. Et, dans un argument qui outrepasse toutes les normes de la mauvaise foi, il explique que la TVA serait une taxe à l’importation, alors même qu’elle s’applique à tous les produits, européens comme américains, et qu’elle ne désavantage en rien ces derniers.

Face aux premières mesures sur l’acier et l’aluminium annoncées par Trump, la Commission européenne avait prévu une réponse à ces 26 milliards de taxes en deux temps, avec un premier paquet de 8 milliards de dollars sur quelques produits symboliques, comme les Harley-Davidson, suivi d’une deuxième vague prévue le 13 avril, une fois les États membres consultés sur les produits concernés.

À la suite des nouvelles annonces faites par Trump le mercredi 2 avril, la Commission a décidé de temporiser en repoussant au 13 mai ses contre-mesures. Mais dans une soudaine tentative un peu pathétique de stopper la surenchère, celle-ci a finalement proposé aux Américains la suppression totale des droits de douane sur les produits industriels. Cette proposition a été immédiatement et sèchement refusée. Un camouflet.

Pourquoi cette approche timide, hésitante ? Parce que l’espoir derrière les portes à Bruxelles et à Strasbourg est que Trump « revienne à la raison », et au plus vite. Ceci relève d’une faute d’analyse, selon laquelle Trump serait prêt à abandonner son projet, et souhaiterait avant tout négocier.

La première obsession de Trump est le déficit commercial en biens, et ce depuis les premières publicités politiques qu’il a publiées dans les journaux américains pendant les années 80. Il est persuadé que ce déficit affaiblit la position hégémonique des États-Unis. Après avoir prévenu les Américains qu’il faudrait se préparer à « de la douleur », il a annoncé qu’il ne reviendrait sur les droits de douane qu’une fois le déficit commercial américain entièrement neutralisé – c’est-à-dire jamais.

Ainsi la Commission se trompe : quelques concessions accordées au président américain dans un geste de bonne volonté ne le feront aucunement changer d’avis. Comment imaginer qu’il s’agit ici d’une démarche de négociation, alors que Trump, fan autoproclamé des barrières tarifaires, adulateur de celui qu’il appelle le « Tariff King » William McKinley, a frappé de 10 % même les pays qui présentaient un déficit commercial avec les États-Unis ?

Le seul revirement possible viendrait d’une hypothétique déroute du parti républicain aux élections de mi-mandat de fin 2026. Ou d’une reprise en main du Congrès par l’aile modérée du parti républicain. Aucun de ces scénarios n’est probable, tant le courant « MAGA » de Trump domine dans ce parti, et tant les tarifs ne sont plus un tabou chez la classe politique américaine.

Surtout, si les tentatives de négociation de la Commission sont vaines, c’est que le projet de Trump est beaucoup plus qu’une simple volonté de rééquilibrer le commerce international. C’est un projet de reconquête économique et industrielle – un projet de grand rapatriement de la production de tous les biens consommés sur le sol américain.

Ce nouveau projet, révélé mercredi dernier pour la première fois sous la formule de « Economic Independence Day », est une ambition pour l’Amérique qui, après avoir profité abondamment de la mondialisation, se replierait désormais sur elle-même tout en conservant son ascendance hégémonique sur le monde.

Il suffit, pour s’en convaincre, d’écouter son discours prononcé à Davos quelques jours après son investiture :

« Mon message à toutes les entreprises du monde est simple : venez fabriquer votre produit en Amérique. (…) Mais si vous ne fabriquez pas votre produit en Amérique, ce qui est votre droit, alors, très simplement, vous devrez payer des droits de douane – de différents montants, mais des droits de douane – qui feront affluer des centaines de milliards de dollars et même des milliers de milliards de dollars de recettes. »
Derrière ce grand rapatriement, se cache aussi un grand remplacement – celui de l’impôt sur le revenu par les droits de douane. Trump a pour ambition de faire payer l’État fédéral américain non pas par les Américains eux-mêmes, mais par ceux qui voudraient commercer avec les États-Unis. Cela lui permettrait entre-temps de rompre avec les fondements mêmes de l’État-providence, où chacun contribue en fonction de ses moyens, pour instaurer un prélèvement qui pèserait au contraire bien plus sur les plus modestes que sur les plus riches.

Trump veut faire advenir aux États-Unis le monde rêvé des milliardaires, pour que ces derniers puissent s’approprier sans limite les ressources du monde, exploiter sans fin le fruit des efforts des travailleurs, et s’accaparer le pouvoir politique, avec 13 ministres de l’administration ayant un patrimoine dépassant le milliard de dollars. L’histoire retiendra sans doute ce 2 avril 2025 comme le début d’une ère nouvelle, celle d’une démondialisation imposée par le président américain.

Dans ce contexte, quelle doit donc être la réaction de l’UE ?
D’abord, ajuster nos droits de douane à 20 % le plus tôt possible sur tous les produits américains – ni plus, ni moins, ni faiblesse, ni surenchère. Rien ne sert de tenter de faire revenir Trump sur sa décision : elle est irrévocable. Rechercher un compromis serait aussi inefficace qu’inacceptable. Refusons de chercher des compensations pour rééquilibrer un déficit commercial qui, en réalité, n’est pas déséquilibré – car les États-Unis sont immensément excédentaires en matière de services. Refusons de réviser à la baisse nos réglementations : ce serait nous plier à Trump et à ses stratèges, héritiers de la funeste école de Chicago, qui essayent de forcer l’Europe à renoncer à son modèle social pour opter pour un libéralisme débridé : un marché sans règles, et des revenus sans contribution aucune au bien commun national.

Ensuite, nous devons prendre acte que le doux commerce n’existe pas. Cette théorie, avancée par Montesquieu et ensuite développée par les économistes libéraux tels que Bentham et Smith, affirme que les échanges commerciaux entre pays, en créant des liens d’interdépendance, favoriseraient les bonnes relations et empêcheraient les guerres. Cette promesse est illusoire. Au début, chacun y gagne, mais s’il advient qu’à l’initiative d’un des partenaires commerciaux, les règles qui régissent le commerce international sont bafouées, alors vient la fragilité.

Les économies sont devenues tellement imbriquées que l’un des partenaires peut faire beaucoup de mal aux autres. Dans une situation de rivalité géostratégique, une telle dépendance peut même se révéler fatale, si elle mène à une incapacité de produire des biens essentiels, comme les médicaments, de maîtriser les technologies fondamentales, ou d’assurer l’autonomie de sa défense.

Plutôt que de subir cette situation, organisons notre riposte. Ne persistons pas dans une fuite en avant en essayant de signer des accords tous azimuts avec d’autres pays et ensembles commerciaux, comme on l’entend actuellement dans les couloirs de la Commission et du Parlement. Au contraire, bâtissons la souveraineté industrielle européenne en adoptant sans délai un puissant Buy European Act, permettant à tous les acheteurs publics, mairies, collectivités, régions, États et entreprises, d’imposer comme critère d’achat la fabrication à 100 % sur le sol européen, tenant compte de la chaîne de valeur dans sa totalité. Permettons les subventions publiques puissantes à nos entreprises stratégiques, dans l’esprit, mais en beaucoup plus large, du texte que prépare actuellement la vice-présidente de la Commission européenne Teresa Ribera avec son projet de Clean Industrial Act dédié à la transition bas carbone et au développement des énergies propres et renouvelables.

Il faudra aussi se doter de moyens financiers à la hauteur, par un changement d’échelle du budget européen appuyé sur de nouvelles ressources propres : taxe sur les transactions financières, récupération des ressources fiscales évaporées dans les paradis fiscaux, impôt sur la fortune des milliardaires, et pénalités imposées sans faiblir aux oligarques du numérique qui bafouent les règles de liberté et d’indépendance des médias, en infraction avec le Digital Services Act.

Face à la démondialisation imposée par Trump, il faut agir, plutôt que de subir. Comme nous l’avons proposé avec Raphaël Glucksmann lors des élections européennes, saisissons ce moment pour faire de l’Europe autant un grand continent de producteurs qu’un grand continent de consommateurs, avec pour moyens la construction de notre souveraineté industrielle européenne et de notre indépendance énergétique, et pour objectif la défense de notre modèle social, notre ambition écologique, et notre prospérité européenne.

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(*) Jean-Marc Germain est député européen, membre de la commission du Commerce international et chef de file des députés du groupe S&D pour les questions budgétaires. Il est rapporteur permanent sur les aides à l’Ukraine, sur les budgets pour le fonds de soutien aux industries européennes de défense et sur les sanctions financières liées au non-respect de l’État de droit. Il est aussi membre de la commission des transports.

Économiste, membre du bureau national du PS, vice-président du groupe socialiste au conseil régional d’Île-de-France, il fut directeur adjoint du cabinet de Martine Aubry, alors ministre de l’Emploi et de la Solidarité, et, entre 2001 et 2002, conseiller du Premier ministre, Lionel Jospin.

Foot–coupe de France: Reims face au PSG en finale

Foot–coupe de France: Reims face au PSG en finale

Gagnant contre Cannes, Reims file en finale de la Coupe de France.

Fin du rêve pour l’AS Cannes, club de quatrième division. Après un match plein de courage, les Cannois ont cédé face à une timide équipe rémoise, 2 buts à 1. Un match d’une grande intensité dans lequel l’équipe de 4ème division aura fait douter la formation pensionnaire de Ligue 1, sans parvenir à conclure ses occasions. Reims se qualifie pour la finale de la Coupe de France pour la première fois depuis 1977, et y affrontera le Paris Saint-Germain.

Foot–Coupe de France : le PSG gagne péniblement face à Dunkerque

Foot–Coupe de France : le PSG gagne péniblement face à Dunkerque

Le PSG à gagner assez péniblement et se retrouve en finale de la Coupe de France après sa victoire (4-2) face à Dunkerque qui aura tout de même mené 2-0. Grâce notamment à un doublé de Dembele, Paris peut toujours espérer le triplé championnat-Coupe-Ligue des champions !

Face aux folies de Trump, la Fed maintient ses taux

Face aux folies de Trump, la Fed maintient ses taux

En tenant compte des graves inquiétudes de la politique économique de Trump, la Réserve fédérale (Fed) américaine a laissé ses taux inchangés mercredi.

«L’incertitude autour des perspectives économiques s’est accrue», selon le communiqué de la banque centrale, qui s’attend toujours à baisser ses taux directeurs deux fois cette année. Les marchés s’attendaient massivement à un maintien des taux à leur niveau actuel (dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50% depuis décembre).

.la FED s’attend désormais à une croissance du produit intérieur brut (PIB) à 1,7% % à la fin de l’année (contre 2,1% prévus auparavant) et l’inflation en accélération à 2,7% (contre 2,5% précédemment), selon la première actualisation de leurs prévisions depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche. Ils ont aussi légèrement relevé le taux de chômage attendu, à 4,4% (contre 4,3% précédemment).

Lutter contre l’inflation
Dans ce contexte, les déclarations du président de l’institution, Jerome Powell, en conférence de presse à partir de 19h30, sont très attendues. Seul invariant dans les prévisions : les responsables s’attendent toujours globalement à ce que l’institution monétaire décide deux baisses de taux (d’un quart de point chacune) cette année. Depuis la précédente réunion de la Fed fin janvier, qui s’était aussi traduite par un statu quo sur les taux, le panorama a singulièrement évolué. Les entreprises ont commencé à subir de nouvelles taxes sur les importations, les consommateurs à surveiller de près leur porte-monnaie, et les investisseurs à sérieusement douter que les États-Unis puissent sortir sans dommages de l’essoreuse enclenchée par le président Donald Trump.

Outre son escalade, ponctuée de revirements, sur les droits de douane, le chef de l’État investi le 20 janvier a lancé le milliardaire Elon Musk à l’assaut de l’État fédéral pour tailler dans les dépenses et faire fondre le nombre de fonctionnaires. Jusque-là, face à une économie florissante et un taux de chômage faible, la Fed s’était surtout focalisée sur la lutte contre l’inflation, encore au-dessus de sa cible de 2% (à +2,5% sur un an en janvier, par rapport au pic de 7,2% en juin 2022, selon l’indice PCE privilégié par la banque centrale).

Les initiatives du président ont désorienté jusqu’à l’économiste Michael Strain, du centre de réflexion conservateur American Enterprise Institute. Favorable à plusieurs pans de son programme (baisses d’impôts, dérégulation, réduction du poids de l’État fédéral…), il vient de qualifier de «catastrophe» sa gestion de la politique économique. «Il était auparavant inconcevable qu’un président – y compris Trump pendant son premier mandat – fasse délibérément autant de mal à l’économie», a-t-il écrit sur son blog.

Les Européens face à Trump : quels moyens d’action

Les Européens face à Trump : quels moyens d’action

Chacun s’accorde à dire que le contexte actuel contraint les Européens à se mobiliser face à ce qui s’apparente à la fin de l’alliance transatlantique. Mais concrètement, quelles mesures devraient être prises, et par qui exactement ? Est-il possible d’agir conjointement dans le cadre d’une UE à 27 dont les dirigeants ne sont pas nécessairement d’accord sur tout ?

Guillaume Duval
Enseignant de sciences politiques à Sciences Po Saint-Germain en Laye, Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ) – Université Paris-Saclay dans The Conversation

Chacun s’attendait à un Donald Trump plus dur lors de son second mandat que lors du premier, mais personne n’avait anticipé un tel alignement sur Vladimir Poutine. Le président des États-Unis a en effet cédé à son homologue russe l’essentiel de ce que celui-ci pouvait espérer – la conservation des territoires conquis par la Russie et l’assurance de la non-entrée de l’Ukraine dans l’OTAN – avant même l’ouverture de négociations, tout en humiliant publiquement Volodymyr Zelensky et en suspendant l’aide militaire à Kiev (avant de la rétablir quand l’Ukraine a donné son assentiment à la proposition de trêve avancée par Washington à Djeddah le 11 mars dernier).

Dans un tel contexte, que peuvent faire Ukrainiens et Européens ? Dans l’immédiat, pas grand-chose. Ils sont en effet très dépendants des équipements militaires états-uniens, qu’il s’agisse des missiles sol-air Patriot ou des munitions pour la défense antiaérienne, des F16 ou encore du renseignement spatial.

C’est ce qui explique le profil bas maintenu à l’égard des États-Unis tant par Zelensky, malgré les humiliations qu’il a subies, que par les Européens qui cherchent à éviter de rompre avec le président américain. Chacun espère encore éviter la capitulation totale de l’Ukraine en infléchissant la position des États-Unis, ce qui semble s’être amorcé à Djeddah.

L’OTAN n’existe plus de facto

S’il reste difficile d’anticiper précisément l’évolution de la guerre en Ukraine, les leçons à tirer des débuts de la seconde présidence Trump sont, elles, d’ores et déjà très claires. La garantie de sécurité offerte à l’Europe par les États-Unis dans le cadre de l’OTAN n’existe plus de facto. Chacun sait désormais que l’achat de matériel militaire à ces derniers représente une menace potentielle pour la sécurité des pays qui y ont recours parce que les États-Unis continuent d’en contrôler l’emploi. Et tout le monde a compris que Donald Trump entend démanteler le multilatéralisme et le droit international bâti après la Seconde Guerre mondiale.

La plupart des responsables européens ont pris la mesure de ce changement d’ère. Y compris les plus fervents atlantistes comme la haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité Kaja Kallas, qui estimait le 28 février dernier qu’« il est devenu clair que le monde libre a besoin d’un nouveau leader », ou encore Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, toujours très attentive jusqu’ici à ne jamais fâcher Washington.

C’est le cas également du futur chancelier allemand Friedrich Merz qui a affirmé que sa « priorité absolue sera de renforcer l’Europe le plus rapidement possible pour obtenir peu à peu une véritable indépendance vis-à-vis des États-Unis ».

C’est le cas, enfin, de Donald Tusk, le premier ministre polonais, qui cherche désormais lui aussi une alternative au parapluie nucléaire américain disparu.

L’Union européenne peut-elle faire ce qu’il faut ? Il y a lieu d’en douter
Que doivent faire les Européens ? Reconstruire une industrie de défense qui permettrait aux armées européennes de se passer des équipements américains ; rebâtir une architecture de sécurité qui ne fasse plus appel aux États-Unis ; et, enfin, trouver de nouveaux alliés pour préserver le multilatéralisme et le droit international. Mais l’UE peut-elle mener à bien des chantiers aussi colossaux ? Il y a de nombreuses raisons d’en douter. Il faudra probablement en passer surtout par des formats ad hoc en dehors des institutions de l’Union.

A priori, la tâche n’a pourtant rien d’insurmontable. En 2023, le PIB de l’UE était huit fois plus important que celui de la Russie. Les dépenses militaires cumulées des pays de l’UE, 326 milliards d’euros en 2024, sont 2,5 fois supérieures aux dépenses militaires russes, malgré la mobilisation totale du pays pour la guerre contre l’Ukraine. Mais la règle de l’unanimité, toujours en place dans ce domaine, rend le cadre de l’Union largement inutilisable en matière de sécurité et de défense.

L’Union européenne vient certes d’adopter, le 6 mars dernier, le plan ReArm Europe, proposé par Ursula von der Leyen. Le montant global annoncé – 800 milliards d’euros – est impressionnant, supérieur aux 750 milliards d’euros mobilisés en 2020 avec Next Generation EU face à la pandémie de Covid-19.

Mais quand on y regarde de plus près, on se rend compte qu’aucun argent nouveau supplémentaire n’est en réalité mis sur la table à l’échelle de l’Union.

L’exclusion des dépenses militaires des règles du Pacte de stabilité marque bien sûr une évolution positive des politiques européennes. Mais la hausse des budgets militaires que cette réforme devrait faciliter restera gérée à un niveau purement national et continuera de peser sur les finances publiques des États.

Le changement des règles pour permettre à la Banque européenne d’investissement (BEI) de financer des projets de défense était certes attendu, mais il ne s’accompagne pas d’une augmentation du capital de la banque. Cet effort restera donc limité. La réorientation de 150 milliards d’euros de prêts prévus dans le cadre de Next Generation EU vers le financement de projets communs de défense se fera aux dépens des transitions énergétique et numérique. Quant à la réorientation des fonds de cohésion, elle se fera, elle, aux dépens de la lutte contre les inégalités territoriales.

Il manque une nouvelle dette commune et la saisie des avoirs russes
Il manque à ce plan deux volets qui auraient marqué un véritable sursaut européen : un nouvel endettement commun et la saisie des quelque 235 milliards d’euros d’avoirs russes gelés en Europe, et plus seulement des intérêts qu’ils dégagent.

Mais pour l’instant, les divisions ont empêché l’UE de s’engager dans cette voie. La Hongrie de Viktor Orban n’est cette fois pas la seule à s’opposer à une telle saisie ; c’est le cas également, pour l’instant, des gouvernements français et allemand, qui craignent que l’Europe y perde sa capacité à accueillir des capitaux étrangers. On verra si les choses bougent dans les prochains mois sur ce plan au fur et à mesure que les Européens prendront toute la mesure de la gravité de la situation.

Là où l’UE peut néanmoins déjà jouer un rôle, c’est en matière de renforcement de l’industrie de défense, domaine dans lequel elle dispose d’outils et de moyens significatifs. La tâche est énorme parce que cette industrie a été très affaiblie après la chute du mur de Berlin dans tous les domaines traditionnels. De plus, alors que les Européens avaient une position solide dans le spatial, ils ont perdu pied ces dernières années.

L’aviation militaire européenne reste extrêmement dépendante des États-Unis et si les ventes de Rafale ont augmenté ces dernières années, c’est surtout en dehors de l’Union. L’industrie des drones européenne reste balbutiante…

La tâche est aussi très délicate sur le plan politique. La plupart des projets européens d’équipements militaires, et notamment les projets franco-allemands, ont été des fiascos jusqu’ici, chacune des armées cherchant à préserver ses spécificités et à favoriser ses propres fournisseurs. Le projet de char du futur franco-allemand n’arrête pas de prendre du retard tandis que le développement de l’Airbus de transport militaire A400 M a été un véritable calvaire.

Le nouveau contexte géopolitique va-t-il permettre d’enfin surmonter ces blocages ? Pour que l’UE puisse inciter efficacement les industriels de l’armement à collaborer bien davantage voire à fusionner, il faudra qu’elle ait suffisamment d’argent à mettre sur la table, ce qui rejoint le point évoqué précédemment.

Par ailleurs, à court terme, l’industrie européenne de l’armement n’aura pas la capacité suffisante pour fournir aux armées du continent matériels et munitions au niveau qu’implique désormais la menace. Si l’on veut pouvoir se passer des équipements américains, il faudra acheter d’autres équipements non européens, turcs ou coréens notamment. Et accepter que des fonds européens puissent aider les États de l’Union à en acquérir.

Dans le domaine militaire au sens strict ainsi que dans celui du renseignement, il reste en revanche improbable qu’on parvienne à progresser significativement à 27. Il faudra compter avant tout sur des coalitions de pays volontaires hors du cadre formel de l’UE, d’autant qu’il faudra nécessairement y associer des pays non membres comme le Royaume-Uni, la Norvège, la Turquie voire le Canada ou l’Australie. C’est déjà le cas, par exemple, pour le projet consistant à assurer une protection aérienne à l’Ukraine, pour le déploiement d’une éventuelle force d’interposition en cas de cessez-le-feu ou encore pour construire un bouclier antimissile européen.

Au-delà, devrait se poser rapidement la question d’une alliance de sécurité pérenne capable de se substituer à une OTAN désormais dépassée. Ce sera nécessaire en particulier pour formaliser l’extension éventuelle de la protection nucléaire française et britannique à d’autres pays européens, comme le souhaitent la Pologne et l’Allemagne. Là aussi, cette nouvelle architecture collective de sécurité européenne, qui devra prendre le relais de l’OTAN en préservant son savoir-faire, devra probablement démarrer en dehors du cadre formel de l’UE.

Se rapprocher des autres alliés des États-Unis et se tourner vers le Sud global
Enfin, l’UE et les autres États européens doivent d’urgence agir pour protéger le multilatéralisme et le droit international face à Donald Trump. Pour cela, il leur faut d’abord resserrer leurs liens avec les pays du G6 (le G7 moins les États-Unis, à savoir le Japon et le Canada), mais aussi avec la Corée du Sud ou encore l’Australie – pour coordonner leurs réponses aux agressions du président des États-Unis.

Parallèlement, l’UE doit se tourner (enfin) bien davantage vers les pays du « Sud global » – l’Indonésie, l’Inde, le Brésil, l’Afrique du Sud… – pour moderniser avec eux le cadre multilatéral existant, en leur y donnant plus de place, ce qui contribuera à faire barrage à la volonté de Donald Trump de détruire le droit international. Il sera essentiel, en particulier, de sauver l’accord de Paris et la lutte contre le changement climatique, en coopérant étroitement sur ce dossier avec la Chine pour contrer les États-Unis.

Bref, les Européens ont a priori les moyens de contrer Donald Trump et Vladimir Poutine ; mais leur principale difficulté consiste à parvenir à mobiliser ces moyens efficacement. Il restera sans doute souvent difficile d’y parvenir dans le cadre de l’UE et il faudra probablement recourir, dans beaucoup de dossiers, à d’autres formats.

Politique -Face au risque de guerre: le retour du service militaire

Politique -Face au risque de guerre: le retour du service militaire


Experts militaires et politiques se sont finalement entendus pour supprimer le service militaire. La principale raison avancée étant la sophistication des équipements de l’armée et des technologies remplaçant les hommes. Le problème , c’est que dans des conflits récents on s’aperçoit que la place des hommes est essentielle à côté des armes plus sophistiquées. C’est évidemment le cas en Ukraine où la question des forces humaines est fondamentale. C’est encore le cas en Israël. C’était encore le cas en Afrique où nous sommes partis surtout par suite de manques d’effectifs pour laisser la place aux amis dictateurs de Poutine.

En dernier ressort après utilisation des nouveaux équipements, l’infanterie termine le plus souvent le travail. En France, on a même supprimé le service militaire qui par ailleurs était un outil facilitant l’appropriation des valeurs républicaines et de la discipline. La France dispose d’une armée très complète dans tous les domaines mais c’est une miniature d’armée. Elle dispose seulement 160 000 hommes. En une semaine, elle serait balayée par les forces extérieures russes ou autres. Il faudrait disposer d’au moins 600 000 de soldats disponibles et formés.

Le pays est confronté à deux types de risques. Le risque extérieur avec les menaces réitérées notamment de la Russie qui envahit pays par pays aux portes de l’union européenne. Aussi un risque intérieur avec le développement du terrorisme islamique.

Un service de l’ordre de six mois minimum est indispensable pour former des soldats. Pour assurer la sécurité intérieure mais y compris pour intervenir sur le théâtre des opérations extérieures si nécessaire. On mesure bien en effet toutes les limites de la guerre dite technologique. La principale menace aujourd’hui, c’est le terrorisme qui sévit dans le monde entier ; de ce point de vue les armes sophistiquées notamment aériennes sont insuffisantes pour lutter avec efficacité contre ce périple.

Au plan intérieur, ces armes sophistiquées sont à peu près inopérantes et la stratégie doit reposer sur la présence physique de forces de surveillance et de protection.

La problématique n’est pas seulement sécuritaire elle est aussi sociétale pour permettre le brassage des populations et une meilleure appropriation des valeurs citoyennes.

Face à l’explosion de la menace terroriste en 2015, l’idée de rétablir un service militaire ou un dispositif similaire était revenue dans l’actualité . Certains réclamaient un service obligatoire de 6 mois.

Droits de douane : Trump recule encore face au Canada

Droits de douane : Trump recule encore face au Canada

Sous la pression des acteurs économiques, Trump contraint de reculer sur les taxes douanières au Canada. Une nouvelle preuve que le président américain peut dire une chose et son contraire presque au même moment et dans la même phrase;Au Canada mais aussi aux États-Unis Beaucoup estiment que Trump mène l’économie vers la catastrophe en particulier avec sa perspective de folles augmentations des droits de douane.

Notamment du fait que dans les processus de production certaines marchandises avant d’être fini passe plusieurs fois la frontière et seront donc incapables d’être compétitive en raison du matraquage douanier. Trame avait annoncé des droits de douane de 25 % avant de déclarer qu’il allait les doubler à 50 %. Sans parler évidemment de son projet de faire du Canada un état rattaché aux États-Unis !

Cette stratégie de marchands de tapis désoriente complètement les acteurs économiques et bloque les perspectives de développement. Le résultat immédiat est le plongeon des bourses américaines. La conséquence suivante sera la détérioration de la croissance des États-Unis précédemment sur une tendance de hausse de 3 % et qui pourrait bien se retrouver avec une baisse de 3 % d’après des institutions américaines.

Alors qu’il avait annoncé son intention de doubler à 50% contre 25% auparavant les droits de douane sur l’acier et l’aluminium canadiens à compter de mercredi, Donald Trump est revenu sur sa décision mardi soir. Il a par ailleurs assuré que l’économie américaine n’entrera pas en récession cette année, alors que les marchés commencent à s’inquiéter de cette perspective, ajoutant qu’il n’était «pas inquiet» face à la chute des indices boursiers depuis un peu plus d’une semaine. Notons que le seul groupe d’Elon Musk a déjà perdu près de 100 milliards à la bourse.

Canada : un nouveau Premier ministre face aux Etats -Unis

 Canada : un nouveau  Premier ministre face aux Etats -Unis

 

Mark Carney, 59 ans largement favori du scrutin pour remplacer à la tête du parti libéral Justin Trudeau. Après près de 10 ans au pouvoir, ce dernier avait annoncé sa démission en janvier en plein chaos politique. Le nouveau Premier méritera surtout pour tâche de gérer la terrible bataille économique qui se déroule entre le Canada et les États-Unis depuis l’arrivée de Trump..

L’ancien directeur de la Banque du Canada et de la Banque d’Angleterre a largement devancé ses adversaires en termes de soutien.

Selon un sondage de l’institut Angus Reid publié mercredi, M. Carney est le choix préféré des Canadiens pour affronter M. Trump, avec 43% des personnes interrogées qui le plébiscitent contre 34% pour le chef de file des conservateurs, Pierre Poilievre.

Ce dernier, qui avait le vent en poupe ces derniers mois, semble perdre du terrain dans ce nouveau contexte politique. «Sa rhétorique populiste», qui rappelle celle de Donald Trump, dérange une partie des Canadiens, explique Daniel Béland, professeur de sciences politiques à l’Université McGill de Montréal.

À l’inverse, l’expérience internationale de M. Carney et son côté calme, «presque ennuyeux», sont rassurants pour de nombreux Canadiens.

La dissuasion nucléaire française face à la Russie

La dissuasion nucléaire française face à la Russie

 

L’arsenal nucléaire français (290 têtes déployées) est sous-dimensionné pour répondre à la menace russe (1 600 têtes déployées). À quelles conditions la France pourrait-elle assurer une dissuasion à l’échelle européenne, alors que la protection des États-Unis ne semble plus garantie ?

 

par Benoît Grémare
Chercheur associé à l’Institut d’Etudes de Stratégie et de Défense, Université Jean Moulin Lyon 3 dans The Conversation  

Dès 2020, Emmanuel Macron a proposé une réflexion sur la dimension européenne de la dissuasion nucléaire française. En ce sens, il a proposé un dialogue stratégique ainsi que des exercices nucléaires conjoints entre les partenaires européens. Cinq ans plus tard, en février 2025, Friedrich Merz, futur chancelier fédéral, a répondu à cet appel, préconisant une extension du parapluie nucléaire français à l’Allemagne alors que les États-Unis de Donald Trump n’apparaissent plus comme un partenaire fiable pour protéger l’Europe.

Mais la France a-t-elle les capacités de défendre l’Europe ? L’hypothétique déploiement du parapluie nucléaire français en Europe de l’Est permettrait-il de concrétiser l’autonomie stratégique de l’Europe, lui donnant les moyens de se défendre en toute indépendance ?

La dissuasion nucléaire française face à la menace russe
À l’origine, la France a développé son armement atomique pour répondre à la menace de l’invasion soviétique et pour éviter toute dépendance vis-à-vis des États-Unis. Selon une doctrine stable et régulièrement réaffirmée par le pouvoir politique, Paris utiliserait son arsenal stratégique par voie aérienne et sous-marine en cas d’attaque contre ses intérêts vitaux.

Reste que, sans le soutien états-unien, le rapport de force apparaît largement défavorable à la France, laquelle dispose de 290 têtes nucléaires contre 1 600 têtes déployées (4 380 têtes avec les stocks) côté russe.

Certes, la puissance explosive des ogives thermonucléaires, alliée à la portée balistique du missile mer-sol balistique stratégique français M51, permettrait de vitrifier les principales villes russes, dont Moscou.

Mais à l’inverse, il suffirait aux Russes de « 200 secondes pour atomiser Paris », selon une estimation donnée à la télévision russe au sujet des missiles thermonucléaires Satan.

Cette opération classique de communication renvoie à la perspective dite du « goutte à goutte » consistant à détruire les villes ennemies dans un échange atomique au coup par coup, dans lequel la Russie peut compter sur son immensité pour gagner à l’usure. C’est cette potentielle vitrification réciproque qu’il faut garder à l’esprit dans le pari mutuel de la dissuasion nucléaire.

Afin de doper l’impact de la dissuasion nucléaire français, un partenariat pourrait être envisagé avec le Royaume-Uni. Puissance nucléaire depuis 1952, Londres ne possède plus que des missiles balistiques lancés par sous-marin et a décidé, depuis le Brexit, de renforcer son arsenal à 260 têtes nucléaires. Mais, bien que partageant des intérêts communs, ces deux puissances nucléaires européennes ne sont pas équivalentes.

Contrairement au Royaume-Uni, qui est membre du groupe des plans nucléaires de l’Otan et dont les ogives sont conçues aux États-Unis, la France produit ses armes sur son propre territoire et n’est soumise à aucune obligation de l’Otan, ce qui donne à Paris une grande marge de manœuvre pour définir sa doctrine. Enfin, la France reste légitime pour parler au nom de l’Union européenne, dont elle fait politiquement partie depuis sa création.

La France est devenue officiellement une puissance atomique dès 1960 en s’appuyant sur ses propres ressources, le soutien extérieur des États-Unis oscillant au gré des événements. Car l’apparition d’une force stratégique française indépendante a longuement contrarié Washington qui a cherché à la restreindre par des traités internationaux – comme le traité de 1963 limitant les essais nucléaires atmosphériques ou encore le Traité de non-prolifération (TNP) en 1968. Depuis 1974, officiellement, la force nucléaire française a un rôle dissuasif propre au sein de l’Otan, contribuant à la sécurité globale de l’Alliance en compliquant les calculs des adversaires potentiels.

Il y a près de soixante ans, la mise en place de la riposte graduée par le président Lyndon Johnson avait renforcé les doutes sur la détermination de la Maison Blanche à s’engager pleinement dans la défense de l’Europe. Aujourd’hui, la volonté du président Trump de mettre fin au soutien de son pays à l’Ukraine confirme ces soupçons. Dès lors, des voix de plus en plus manifestes et insistantes plaident pour l’acceptation d’une force nucléaire française qui ne serait plus chimiquement pure, mais qui s’étendrait à l’échelle européenne.

Le pré-positionnement du parapluie nucléaire français en Europe de l’Est
La demande du futur chancelier allemand Friedrich Merz rejoint la proposition française d’établir un dialogue engageant les Européens dans une démarche commune. Comme l’a rappelé le ministre des armées, la définition précise de l’intérêt vital relève de la seule responsabilité du président de la République française en fonction des circonstances. Pour autant, l’emploi de l’arme nucléaire pour protéger l’Europe implique une discussion stratégique pour définir la puissance à acquérir, les intérêts à défendre et le mode de commandement du feu nucléaire.

Avancer vers le cadre d’une européanisation de la force nucléaire signifie augmenter les capacités de dissuasion et, donc, accroître l’arsenal français pour lui permettre de répondre aux menaces qui concernent l’ensemble des 27 États membres de l’Union européenne. Cela nécessite de constituer des stocks supplémentaires de matières fissiles et donc de réactiver les usines de production de Pierrelatte (Drôme) et Marcoule (Gard) démantelées en 1998, sacrifiées sur l’autel du désarmement unilatéral.

Le dogme de la stricte suffisance doit également être questionné. Si aujourd’hui, 290 têtes nucléaires représentent la valeur que la France accorde à la défendre de son existence, ce prix paraît négliger l’échelle du continent européen, et la logique le confirme : les puissances nucléaires de taille continentale telles que les États-Unis, la Russie et bientôt la Chine déploient un arsenal à hauteur d’un millier de têtes thermonucléaires.

La remontée en puissance prendra du temps et nécessitera un effort budgétaire pour son extension européenne au travers de l’augmentation du nombre de missiles et d’avions porteurs. Outre la construction de nouvelles infrastructures dans les pays européens partenaires, le coût pourrait dépasser 10 milliards d’euros annuels, sans compter les coûts indirects liés à la maintenance et à la logistique. Un temps long à prendre en compte d’autant que l’offre politique et stratégique d’une protection nucléaire élargie évolue au gré des circonstances.

Alors que Berlin préférait jusqu’à présent que la France assume un rôle simplement complémentaire à la dissuasion élargie des États-Unis, l’abandon de l’Ukraine par ces derniers donne une prime à l’agresseur russe. Comme l’indique Emmanuel Macron, la France pourrait en réaction proposer un prépositionnement de ses forces nucléaires dans les pays d’Europe de l’Est avec l’idée de se substituer à terme aux États-Unis.

Ce parapluie nucléaire français concrétiserait l’autonomie stratégique européenne à travers le déploiement d’avions de combat à capacité nucléaire, signe de la solidarité politique européenne et rendant plus difficiles les calculs de Moscou.

La présence visible de ces avions en Europe de l’Est pourrait empêcher la Russie d’attaquer les pays en question avec des moyens conventionnels, une telle attaque risquant de provoquer une riposte nucléaire française au nom de l’Europe.

Europe face aux russes: pour une coalition des Etats volontaires

Europe face aux russes: pour une  coalition des Etats volontaires 

 

L’Allemagne, la France, la Pologne et le Royaume-Uni doivent s’unir, mais aussi tous les Etats européens prêts à s’engager, comme l’Espagne, les Etats baltes, la Finlande, l’Italie ou la Suède, estiment, dans une tribune au « Monde », huit spécialistes de géopolitique et de défense.

Le président Donald Trump a annoncé des changements radicaux de la politique américaine vis-à-vis de l’Ukraine, et, au-delà, des relations des Etats-Unis avec l’Union européenne (UE) et la Russie. Ils imposent de remettre en question la stratégie française de défense. Les Etats-Unis se replient sur leurs seuls intérêts nationaux. La tendance est ancienne, mais son accélération est brutale. Il est illusoire de considérer qu’elle disparaîtra après la fin du mandat de Donald Trump.

Du sort de l’Ukraine, et de la façon dont les Etats européens s’y impliqueront, dépend l’avenir de notre sécurité et de celle de l’Europe, ainsi que l’ordre du monde. A supposer que la guerre en Ukraine s’arrête, la Russie, confortée par sa victoire, poursuivra sa confrontation avec l’UE.

Ni l’OTAN ni l’UE ne peuvent suffire à la tâche. L’OTAN parce qu’elle sera, aussi longtemps que durera la politique annoncée par le président américain, hors d’état d’agir pour l’Ukraine. En son état actuel, il est même loin d’être acquis qu’elle puisse accomplir efficacement sa mission de protection des alliés, notamment des pays les plus exposés à la menace russe. L’UE ne peut non plus suffire, même si elle a déjà conduit des missions militaires de gestion de crise et engagé des initiatives de soutien de l’effort de défense, et de renforcement de l’industrie de défense.

Une forme de répartition des rôles s’esquisse : l’UE peut dégager des moyens financiers et matériels pour aider les Ukrainiens, afin qu’ils abordent en meilleur position les négociations en vue d’un cessez-le-feu accompagné de garanties de sécurité ; l’OTAN doit agir pour se mettre en état d’accomplir efficacement sa mission de protection de ses membres.

Nous devons également nous engager dans la constitution d’une coalition des Etats volontaires – « a coalition of the willing », (« une coalition des bonnes volontés »), comme l’a dit le premier ministre britannique, Keir Starmer, à laquelle nous travaillions déjà de concert avec Londres – réunissant ceux des Etats européens les plus décidés à défendre leur souveraineté face à la menace russe.

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PSG- Foot–Ligue des champions–le PSG perd 1-0 face à Liverpool

Luis Enrique, croit toujours en la qualification du club parisien.

L’entraîneur parisien a salué la performance de ses joueurs qui n’ont rien à se reprocher face à Liverpool:

« Je pense qu’il n’y a pas beaucoup de difficulté à analyser ce match. On a été très supérieur à Liverpool. Dans le jeu, au nombre d’occasions créées, face à l’une des meilleures équipes d’Europe. On a clairement mérité un autre résultat. Le football est comme cela, il peut être injuste et il faut savoir l’accepter. »

« Sans aucun doute. On a seulement joué le premier match et on est une équipe qui n’a rien à perdre. Il y a aura une ambiance assez agressive dans leur stade (Anfield), mais on va aller jouer de la même manière qu’aujourd’hui. On a déjà réussi à retourner ce genre de situation dans le passé et on va essayer de le faire. Je ressens la fierté des supporters et je suis fier de mes joueurs. Aujourd’hui, le meilleur joueur adverse est leur gardien, il a été exceptionnel. C’est le football. »

« C’est potentiellement le meilleur match cette année et par rapport à l’an passé. On n’a pas eu de problème en défense, les joueurs ont été à la hauteur, ils ont beaucoup couru, on a joué avec le ballon. C’est un match complet, je viens de le dire à mes joueurs. Il faut rester positif car il reste un match la semaine prochaine. Je leur ai dit de lever la tête, qu’on a dominé la meilleure équipe d’Europe. On a été meilleur qu’eux. Tout le monde l’a vu. »

Après l’Ukraine, l’Europe face à Poutine

Après l’Ukraine, l’Europe face à Poutine

 

 

Si les États-Unis peuvent peut-être se permettre d’abandonner l’Ukraine à Vladimir Poutine, il n’en va pas de même pour l’Union européenne : ce n’est pas qu’une question de morale mais tout autant une question de survie face à un régime russe qui, non content d’envahir et de dévaster un pays voisin, multiplie les actions hostiles à l’égard des États de l’UE. L’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie est entrée dans sa quatrième année. Cette guerre est pour l’Union européenne une question très importante, pour une raison très simple : l’UE partage près de 2 300 km de frontières avec la Russie (par la Finlande, l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie et la Pologne, ces deux dernières étant frontalières uniquement de l’exclave russe de Kaliningrad) et près de 1 300 avec l’Ukraine (par la Pologne, la Slovaquie, la Hongrie et la Roumanie). Au moment où la nouvelle administration à Washington semble prête à faire des concessions colossales à Moscou pour obtenir au plus vite un cessez-le-feu, quitte à contraindre Kiev à renoncer à une partie considérable de son territoire et à infliger à Volodymyr Zelensky une agression verbale devant les caméras lors de sa récente visite à la Maison Blanche, l’UE se retrouve plus que jamais en première ligne face à l’agressivité du régime de Moscou dans son voisinage immédiat.

 

par Sylvain Kahn
Professeur agrégé d’histoire, docteur en géographie, européaniste au Centre d’histoire de Sciences Po, Sciences Po dans The Conversation 

 
L’argumentaire et les actions russes : le refus fondamental d’une Ukraine réellement indépendante
L’histoire et la géographie de l’État-nation d’Ukraine ne sont ni plus ni moins complexes que celles de la plupart des autres États de l’espace mondial. L’indépendance moderne de l’Ukraine a eu lieu en même temps que celle de la Russie et des anciennes Républiques socialistes soviétiques en 1991.

Lorsque la Russie a remis en cause les frontières orientales de l’Ukraine à partir de 2014, elle l’a fait par la force, avec les actions d’une guerre hybride dans le Donbass, et non par la diplomatie ou le droit international. Les régions d’Ukraine annexées par l’État russe (Crimée en 2014 ; Donetsk, Lougansk, Kherson, Zaporijiia en 2022) ne lui ont pas été rattachées suite à des processus d’autodétermination dans le cadre du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, les référendums organisés par Moscou dans chacune de ces régions – dont aucune à l’exception de la Crimée n’est entièrement occupée par la Russie – n’ayant été que des parodies de scrutins démocratiques, sans même parler du fait qu’ils ont été mis en œuvre en violation du droit international.

Si l’histoire et la géographie permettent de comprendre la complexité de la relation ukraino-russe, leur mobilisation comme facteur explicatif de l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe relève du discours et d’une représentation politiques et non d’une explication causale de sciences humaines et sociales.

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Des universitaires dont les recherches portent sur l’Ukraine ou sur la Russie cherchent à caractériser ce qui est à l’œuvre dans cette politique d’invasion de la première par la seconde. Anna Colin Lebedev tend à démontrer comment, dans les pays occidentaux, la manière commune de voir cette région du monde et cette frontière a été façonnée par le point de vue et le récit de la société russe. Il est celui d’un centre sur une de ses périphéries qui ne peut avoir d’existence que dans sa condition de périphérie dépendante, dominée ou assujettie.

Sergueï Medvedev et Marie Mendras ont récemment abouti dans leurs travaux respectifs à la conclusion que cette guerre d’invasion était une des facettes et une des politiques publiques constitutives du régime qui s’est progressivement construit en Russie depuis 25 années.

Une guerre qui reflète la nature du régime poutinien
Le régime poutinien gouverne la société par l’état de guerre permanent. La pratique du pouvoir et de l’administration y sont nourries par la culture du monde criminel et du monde carcéral. La violence comme mode de relation sociale et mode de relation entre l’État et ses administrés y est devenue la norme instituée, à l’image des sociétés criminelles et mafieuses. La guerre contre la société ukrainienne y est alors légitimée comme le moyen banal de résoudre les problèmes que poserait l’existence de l’Ukraine indépendante.

Les massacres arbitraires de civils – dont celui de Boutcha en mars 2022 est emblématique – et la destruction méthodique et constante des infrastructures critiques des villes ukrainiennes témoignent de cette banalisation de la violence au sein de l’appareil d’État et de l’armée russes.

L’enrôlement massif et contraint de Russes – dont de nombreux détenus des prisons dans lesquelles puise l’armée pour faire cette guerre – est acheté aux « soldats », aux nombreux estropiés et à leurs veuves et femmes par des sommes d’argent importantes.

L’agression de l’Ukraine apparaît donc comme le prolongement de cette culture de la violence hiérarchique et de la valorisation symbolique de la culture de la guerre patriotique qui caractérisent le régime politique russe mis en place par l’administration Poutine à travers ses politiques publiques, notamment scolaires, pénitentiaires, judiciaires, militaires et culturelles.

L’UE face à Poutine
De cette invasion à grande échelle dont le but proclamé est la disparition de l’État ukrainien en tant que tel, au motif que le peuple ukrainien serait une fiction et ses dirigeants des nazis, les Européens comprennent que l’État russe et l’UE frontaliers sont des régimes politiques antagonistes que tout sépare. La pratique du premier menace la stabilité voire l’existence du second.

De fait, la Russie mène depuis 2014 des actions de guerre hybride à l’encontre de l’UE : violation régulière de ses espaces aériens, maritimes et cyber, ingérences et manipulations digitales dans les campagnes électorales européennes, financement de partis politiques illibéraux et eurosceptiques… L’invasion de l’Ukraine par la Russie à la frontière de l’UE donne à ces actions répétées une autre signification : les politiques de l’État russe effraient les Européens tout autant qu’elles les choquent.

C’est pourquoi les Européens ont décidé très rapidement dès février 2022 de sanctionner la Russie pour se déprendre de cette interdépendance et assécher autant que possible le financement de son effort de guerre. Dans le même temps, ils ont décidé de soutenir l’effort de guerre de l’Ukraine envahie par des approvisionnements en armes, de lui fournir une aide budgétaire et civile d’ampleur, et d’accueillir jusqu’à 6 millions de réfugiés ukrainiens ayant fui les bombardements russes sur leurs villes. L’aide cumulée des Européens tous secteurs compris est aussi importante que celles fournie par les États-Unis sous l’administration Biden. L’UE – Conseil, Commission et Parlement – ont lancé le processus d’adhésion de l’Ukraine et de la Moldavie à l’UE.

Sur l’Ukraine, les Européens gardent leur cap : celui d’un accord de paix globale apportant une garantie de sécurité pour l’Ukraine et le retour à sa pleine souveraineté. Ils l’ont réaffirmé sans ambiguïté le 24 février 2025 sur place à Kiev et aussi à Washington lors de la visite tout sourire d’Emmanuel Macron à la Maison Blanche. Et ils l’ont dit à nouveau après la discussion houleuse entre Volodymyr Zelensky et Donald Trump (accompagné de J. D. Vance) du 28 février dans le Bureau ovale.

Au même moment, à New York, à l’ONU, on vient d’assister à la naissance d’un axe américano-russe dans le vote d’une résolution sur « la paix en Ukraine » qui ne mentionne ni l’agresseur ni les territoires conquis et occupés ; les pays européens ont refusé de la soutenir.

Le retour de Donald Trump au pouvoir aux États-Unis pose donc une question simple : les Européens sont-ils en capacité de poursuivre leurs buts politiques de soutien à l’Ukraine dès lors que les Américains cessent de soutenir l’Ukraine et adhèrent au narratif des Russes ?

Le sommet sur l’Ukraine de Londres, qui s’est tenu dimanche 2 février 2025, apporte de premiers éléments de réponse à cette importante question. Il a réuni une douzaine de pays européens y compris le président ukrainien ; mais aussi des dirigeants de la Turquie, de la Norvège et l’OTAN – et bien sûr le premier ministre britannique Keir Starmer, hôte de cette réunion.

On voit que les alliés de l’Ukraine réaffirment et maintiennent à nouveau leur ligne en dépit des pressions grandissantes de la nouvelle administration américaine. Ces dernières, peut-être à la grande surprise de Trump et de Vance, loin de fragiliser la cohésion et la détermination des Européens, semblent au contraire non seulement la renforcer mais rapprocher des pays qui s’étaient différenciés.

On voit aussi qu’en dépit du Brexit le Royaume-Uni s’est pleinement impliqué dans les discussions relatives à la sécurité du continent et a augmenté son aide bilatérale à l’Ukraine. Les dirigeants européens, par exemple allemands, polonais, danois, estoniens et de l’UE – Ursula van der Leyen et Kaja Kallas – reprennent à leur compte des propositions de financement d’une base industrielle et technologique de défense à l’échelle européenne et de dépenses publiques d’armements qui étaient jusqu’alors connues comme des postions françaises.

Si les Européens et leurs alliés sont encore loin d’avoir les réponses opérationnelles à la question « comment faire sans les Américains de Trump en train de construire un nouvel axe avec la Russie de Poutine ? », le sommet de Londres a montré qu’ils sont déterminés à les trouver et à poursuivre leur soutien à l’Ukraine en guerre contre son envahisseur.

Foot ligue 1: 4 à 1 pour le PSG face à Lille

Foot ligue 1: 4 à 1 pour le PSG face à Lille

 

Avant  les huitièmes de finale de la Ligue des champions la semaine prochaine, le Paris Saint-Germain a largement dominé Lille à l’occasion de la 24e journée de Ligue 1 (4-1). Au classement du Championnat, Paris s’envole et dispose désormais de 16 points d’avance sur le deuxième, l’OM.

Pour Poutine, « Trump a fait preuve de » retenue face à l’ordure Zelinsky !!!

Pour Poutine, « Trump a fait preuve de » retenue face à l’ordure Zelinsky !!!

 

En matière diplomatique concernant le conflit ukrainien on a peut-être encore pas tout à fait toucher le fond du caniveau mais c’est pas loin. Preuve le spectacle télévisé où Trump et Vance  se sont transformés en procureurs vis-à-vis de Zelinsky. Un piège sans doute très bien bien préparé surtout à destination de l’opinion américaine favorable à Trump. Évidemment Poutine pouvait boire du petit lait en constatant que Trump reprenait toutes les positions russes. Et pour bien faire comprendre à l’opinion internationale son sentiment Poutine en rajoute couche à sa manière de dictateur considérant que Trump a fait preuve de retenue face à Zelinsky. La nature des propos sont à l’image du personnage qui les prononce: honteux et sous la ceinture.

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