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Climat-France: Des températures jusqu’à 50° dans l’avenir

Climat-France: Des températures jusqu’à 50° dans l’avenir

Pour le futur, Météo-France prévoit que des températures supérieures à 40 °C pourront se produire tous les ans, et des pics inédits de chaleur pourraient atteindre jusqu’à 50 °C.

Avec une température moyenne de +2 degrés en 2030, +2,7 degrés en 2050 et +4 degrés en 2100, l’institut prévoit que des températures supérieures à 40 °C pourront se produire tous les ans, et des pics inédits de chaleur pourraient atteindre jusqu’à 50 °C localement dans le futur. « Aujourd’hui, ce seuil n’a jamais été atteint en Europe », rappelle Jean-Michel Soubeyroux, directeur adjoint scientifique de la direction de la Climatologie chez Météo-France.

Plus précisément l’institut s’attend à cinq fois plus de jours de vague de chaleur à l’horizon 2050 et dix fois plus en 2100. Or, « les chaleurs extrêmes ont des impacts importants sur la santé humaine », rappelle ainsi Jean-Michel Soubeyroux, expliquant que certaines régions seront plus touchées que d’autres.
Mais le dérèglement climatique ne frappera pas la France qu’en été. Le reste de l’année, les pluies intenses se renforceront, avec une hausse de 10 % en 2050 sur tout le territoire et pour 2100 une hausse de 15 % en moyenne, et jusqu’à + 20 % sur la moitié nord du pays. « Cela aggravera le risque d’inondation, notamment dans les secteurs fortement imperméabilisés comme les villes », met en garde Jean-Michel Soubeyroux.

Enfin, durant l’hiver, la montagne sera elle aussi victime d’une température plus élevée. En moyenne montagne, l’enneigement deviendra inférieur à deux mois en 2100. Or l’enneigement est important pour le tourisme, mais aussi et surtout pour l’arrivée de l’eau dans les vallées et la production d’électricité hydraulique.

Climat-France: Des températures jusqu’à 50° dans l’avenir

Climat-France: Des températures jusqu’à 50° dans l’avenir

Pour le futur, Météo-France prévoit que des températures supérieures à 40 °C pourront se produire tous les ans, et des pics inédits de chaleur pourraient atteindre jusqu’à 50 °C.

Avec une température moyenne de +2 degrés en 2030, +2,7 degrés en 2050 et +4 degrés en 2100, l’institut prévoit que des températures supérieures à 40 °C pourront se produire tous les ans, et des pics inédits de chaleur pourraient atteindre jusqu’à 50 °C localement dans le futur. « Aujourd’hui, ce seuil n’a jamais été atteint en Europe », rappelle Jean-Michel Soubeyroux, directeur adjoint scientifique de la direction de la Climatologie chez Météo-France.

Plus précisément l’institut s’attend à cinq fois plus de jours de vague de chaleur à l’horizon 2050 et dix fois plus en 2100. Or, « les chaleurs extrêmes ont des impacts importants sur la santé humaine », rappelle ainsi Jean-Michel Soubeyroux, expliquant que certaines régions seront plus touchées que d’autres.
Mais le dérèglement climatique ne frappera pas la France qu’en été. Le reste de l’année, les pluies intenses se renforceront, avec une hausse de 10 % en 2050 sur tout le territoire et pour 2100 une hausse de 15 % en moyenne, et jusqu’à + 20 % sur la moitié nord du pays. « Cela aggravera le risque d’inondation, notamment dans les secteurs fortement imperméabilisés comme les villes », met en garde Jean-Michel Soubeyroux.

Enfin, durant l’hiver, la montagne sera elle aussi victime d’une température plus élevée. En moyenne montagne, l’enneigement deviendra inférieur à deux mois en 2100. Or l’enneigement est important pour le tourisme, mais aussi et surtout pour l’arrivée de l’eau dans les vallées et la production d’électricité hydraulique.

France: Climat–Des températures jusqu’à 50° dans l’avenir

France: Climat–Des températures jusqu’à 50° dans l’avenir

Pour le futur, Météo-France prévoit que des températures supérieures à 40 °C pourront se produire tous les ans, et des pics inédits de chaleur pourraient atteindre jusqu’à 50 °C.

Avec une température moyenne de +2 degrés en 2030, +2,7 degrés en 2050 et +4 degrés en 2100, l’institut prévoit que des températures supérieures à 40 °C pourront se produire tous les ans, et des pics inédits de chaleur pourraient atteindre jusqu’à 50 °C localement dans le futur. « Aujourd’hui, ce seuil n’a jamais été atteint en Europe », rappelle Jean-Michel Soubeyroux, directeur adjoint scientifique de la direction de la Climatologie chez Météo-France.

Plus précisément l’institut s’attend à cinq fois plus de jours de vague de chaleur à l’horizon 2050 et dix fois plus en 2100. Or, « les chaleurs extrêmes ont des impacts importants sur la santé humaine », rappelle ainsi Jean-Michel Soubeyroux, expliquant que certaines régions seront plus touchées que d’autres.
Mais le dérèglement climatique ne frappera pas la France qu’en été. Le reste de l’année, les pluies intenses se renforceront, avec une hausse de 10 % en 2050 sur tout le territoire et pour 2100 une hausse de 15 % en moyenne, et jusqu’à + 20 % sur la moitié nord du pays. « Cela aggravera le risque d’inondation, notamment dans les secteurs fortement imperméabilisés comme les villes », met en garde Jean-Michel Soubeyroux.

Enfin, durant l’hiver, la montagne sera elle aussi victime d’une température plus élevée. En moyenne montagne, l’enneigement deviendra inférieur à deux mois en 2100. Or l’enneigement est important pour le tourisme, mais aussi et surtout pour l’arrivée de l’eau dans les vallées et la production d’électricité hydraulique.

Environnement : les banques américaines quittent l’alliance mondiale pour le climat

Environnement : les banques américaines quittent l’alliance mondiale pour le climat

 

 
Pratiquement tous les géants de Wall Street viennent de quitter l’alliance bancaire mondiale pour le climat créée en 2021.

La finance verte n’a pas bonne presse aux États-Unis. À quelques jours du retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, la majorité des grandes banques américaines viennent de quitter l’alliance bancaire mondiale pour le climat, la Net-Zero Banking Alliance (NZBA). Morgan Stanley est la dernière en date à avoir annoncé jeudi 2 janvier son départ de la coalition coordonnant les politiques mises en place pour lutter contre le réchauffement climatique. Elle a emboîté le pas à Citigroup, Bank of America, Goldman Sachs et Wells Fargo, qui ont quitté la NZBA ces dernières semaines.

Pour l’heure, seule JPMorgan, la plus grande banque des États-Unis, continue-Sans doute provisoirement– de faire partie de l’alliance.

Climat et enjeux technologiques

Climat et  enjeux technologiques

À l’heure où les effets du changement climatique se font déjà sentir, l’adaptation technologique s’impose comme une priorité incontournable. Par Clarisse Angelier, DG ANRT, Olivier Appert, Denis Randet, Richard Lavergne, Présidents GT Transition Énergétique et Antoine Belleguie, Coordinateur GT Transition énergétique ( dans la Tribune)

 

Les travaux du Groupe de Travail (GT) Transition énergétique de l’Association nationale de la Recherche et de la Technologie (ANRT) en 2024 ont exploré cette question complexe, en identifiant les technologies clés pour renforcer la résilience de notre économie et de nos infrastructures. L’adaptation ne consiste pas seulement à répondre aux crises actuelles, mais à préparer les systèmes humains et naturels à un monde où les vagues de chaleur, les sécheresses et les inondations seront plus intenses et fréquentes. Les secteurs de l’eau, de l’énergie et de l’agriculture figurent en première ligne, tant pour leur vulnérabilité que pour leur rôle stratégique dans la résilience globale.

Le rapport du GT Transition énergétique met en lumière la nécessité d’une approche systémique : les solutions technologiques doivent intégrer les interconnexions entre secteurs. Ainsi, optimiser la gestion de l’eau, par exemple via des systèmes d’irrigation intelligente ou la réutilisation des eaux usées, ne peut se concevoir sans une coordination accrue entre agriculture, urbanisme et énergie.

Cette synergie est essentielle à plus d’un titre, ne serait-ce que pour l’optimisation des investissements qui permet de produire des solutions clés pour plusieurs secteurs simultanément. L’approche systémique est également utile pour réduire les coûts et éviter les effets de rebond ou les impacts négatifs non intentionnels. Enfin, appuyons-nous sur les interactions entre différents secteurs pour déployer une gestion intégrée des risques climatiques et ainsi mieux garantir la résilience des infrastructures critiques.

Certaines technologies sont déjà disponibles, mais nécessitent une montée en puissance rapide. C’est le cas des « smart grids », qui rendent les réseaux électriques plus résilients face aux aléas climatiques, ou encore des stations de transfert d’énergie par pompage (STEP), essentielles pour équilibrer les fluctuations des énergies renouvelables.

D’autres innovations, comme les systèmes de refroidissement à air pour les centrales thermiques, qui permettent de réduire la dépendance à l’eau dans les processus de refroidissement, sont particulièrement adaptées dans un contexte de stress hydrique croissant. Toutefois, leur mise en œuvre à grande échelle reste confrontée à des défis économiques et techniques, notamment en termes de coûts d’installation et d’efficacité énergétique par rapport aux systèmes traditionnels. Dans l’agriculture des technologies éprouvées telles que la sélection variétale pour des cultures résistantes à la sécheresse et l’adoption de pratiques agroécologiques sont déjà disponibles et doivent être déployées à grande échelle.

Ces approches constituent des priorités stratégiques pour garantir la sécurité alimentaire face à des régimes climatiques de plus en plus instables. Dans le secteur énergétique, les stations de transfert d’énergie par pompage (STEP) jouent un rôle clé en stockant l’énergie excédentaire produite par des sources renouvelables pour la restituer en période de forte demande, renforçant ainsi la résilience des réseaux. Dans l’industrie, la réutilisation des eaux usées pour les processus industriels réduit la pression sur les ressources en eau douce, tandis que la modernisation des chaînes de production grâce à la numérisation et à l’intégration de capteurs intelligents optimise la gestion des ressources et renforce la résilience face aux aléas climatiques.

Le rapport souligne l’urgence de moderniser les infrastructures critiques. En matière énergétique, l’enfouissement des lignes électriques et le renforcement des digues autour des centrales nucléaires sont des exemples d’adaptations nécessaires pour prévenir des interruptions catastrophiques de service.

Dans les villes, les îlots de chaleur urbains, aggravés par la densité des constructions et le manque de végétation, appellent à repenser l’urbanisme : ingénierie systémique des bâtiments, visant à garantir leur habitabilité en cas de chaleurs ou de pluies extrêmes, n’est plus une option, mais une nécessité.

Les technologies spatiales apportent un appui essentiel dans la planification et l’adaptation des infrastructures. Les satellites fournissent des données en temps réel sur les phénomènes climatiques majeurs, comme la montée des eaux, les zones inondables ou les évolutions de la biodiversité, permettant ainsi d’anticiper les vulnérabilités des infrastructures critiques et d’orienter les priorités d’adaptation.

Ces transformations exigent une gouvernance cohérente et une mobilisation massive des financements publics et privés. Le Plan national d’Adaptation au Changement climatique (PNACC) identifie des investissements prioritaires, mais le défi est immense. Chaque euro investi aujourd’hui en adaptation permettra d’économiser des sommes bien plus conséquentes demain, en évitant les coûts liés aux catastrophes climatiques.

Cependant, le financement seul ne suffit pas. Il est crucial de privilégier la recherche d’une cohérence systémique entre les stratégies, plans, règles et normes. Cette cohérence doit être fondée sur des bases argumentées et des objectifs clairement définis, afin de garantir une mise en œuvre efficace et alignée des solutions. Le rapport souligne également l’importance de la transversalité comme levier central, car aucune technologie ne peut réussir isolément.

Face à l’accélération du changement climatique, il est impératif d’agir dès maintenant pour adapter nos systèmes technologiques et organisationnels. L’innovation ne doit pas être perçue comme un luxe, mais comme un outil incontournable pour adapter nos économies.

Par Clarisse Angelier, Olivier Appert, Denis Randet, Richard Lavergne et Antoine Belleguie

Climat: Les enjeux technologiques

Climat: Les enjeux technologiques

À l’heure où les effets du changement climatique se font déjà sentir, l’adaptation technologique s’impose comme une priorité incontournable. Par Clarisse Angelier, DG ANRT, Olivier Appert, Denis Randet, Richard Lavergne, Présidents GT Transition Énergétique et Antoine Belleguie, Coordinateur GT Transition énergétique ( dans la Tribune)

 

Les travaux du Groupe de Travail (GT) Transition énergétique de l’Association nationale de la Recherche et de la Technologie (ANRT) en 2024 ont exploré cette question complexe, en identifiant les technologies clés pour renforcer la résilience de notre économie et de nos infrastructures. L’adaptation ne consiste pas seulement à répondre aux crises actuelles, mais à préparer les systèmes humains et naturels à un monde où les vagues de chaleur, les sécheresses et les inondations seront plus intenses et fréquentes. Les secteurs de l’eau, de l’énergie et de l’agriculture figurent en première ligne, tant pour leur vulnérabilité que pour leur rôle stratégique dans la résilience globale.

Le rapport du GT Transition énergétique met en lumière la nécessité d’une approche systémique : les solutions technologiques doivent intégrer les interconnexions entre secteurs. Ainsi, optimiser la gestion de l’eau, par exemple via des systèmes d’irrigation intelligente ou la réutilisation des eaux usées, ne peut se concevoir sans une coordination accrue entre agriculture, urbanisme et énergie.

Cette synergie est essentielle à plus d’un titre, ne serait-ce que pour l’optimisation des investissements qui permet de produire des solutions clés pour plusieurs secteurs simultanément. L’approche systémique est également utile pour réduire les coûts et éviter les effets de rebond ou les impacts négatifs non intentionnels. Enfin, appuyons-nous sur les interactions entre différents secteurs pour déployer une gestion intégrée des risques climatiques et ainsi mieux garantir la résilience des infrastructures critiques.

Certaines technologies sont déjà disponibles, mais nécessitent une montée en puissance rapide. C’est le cas des « smart grids », qui rendent les réseaux électriques plus résilients face aux aléas climatiques, ou encore des stations de transfert d’énergie par pompage (STEP), essentielles pour équilibrer les fluctuations des énergies renouvelables.

D’autres innovations, comme les systèmes de refroidissement à air pour les centrales thermiques, qui permettent de réduire la dépendance à l’eau dans les processus de refroidissement, sont particulièrement adaptées dans un contexte de stress hydrique croissant. Toutefois, leur mise en œuvre à grande échelle reste confrontée à des défis économiques et techniques, notamment en termes de coûts d’installation et d’efficacité énergétique par rapport aux systèmes traditionnels. Dans l’agriculture des technologies éprouvées telles que la sélection variétale pour des cultures résistantes à la sécheresse et l’adoption de pratiques agroécologiques sont déjà disponibles et doivent être déployées à grande échelle.

Ces approches constituent des priorités stratégiques pour garantir la sécurité alimentaire face à des régimes climatiques de plus en plus instables. Dans le secteur énergétique, les stations de transfert d’énergie par pompage (STEP) jouent un rôle clé en stockant l’énergie excédentaire produite par des sources renouvelables pour la restituer en période de forte demande, renforçant ainsi la résilience des réseaux. Dans l’industrie, la réutilisation des eaux usées pour les processus industriels réduit la pression sur les ressources en eau douce, tandis que la modernisation des chaînes de production grâce à la numérisation et à l’intégration de capteurs intelligents optimise la gestion des ressources et renforce la résilience face aux aléas climatiques.

Le rapport souligne l’urgence de moderniser les infrastructures critiques. En matière énergétique, l’enfouissement des lignes électriques et le renforcement des digues autour des centrales nucléaires sont des exemples d’adaptations nécessaires pour prévenir des interruptions catastrophiques de service.

Dans les villes, les îlots de chaleur urbains, aggravés par la densité des constructions et le manque de végétation, appellent à repenser l’urbanisme : ingénierie systémique des bâtiments, visant à garantir leur habitabilité en cas de chaleurs ou de pluies extrêmes, n’est plus une option, mais une nécessité.

Les technologies spatiales apportent un appui essentiel dans la planification et l’adaptation des infrastructures. Les satellites fournissent des données en temps réel sur les phénomènes climatiques majeurs, comme la montée des eaux, les zones inondables ou les évolutions de la biodiversité, permettant ainsi d’anticiper les vulnérabilités des infrastructures critiques et d’orienter les priorités d’adaptation.

Ces transformations exigent une gouvernance cohérente et une mobilisation massive des financements publics et privés. Le Plan national d’Adaptation au Changement climatique (PNACC) identifie des investissements prioritaires, mais le défi est immense. Chaque euro investi aujourd’hui en adaptation permettra d’économiser des sommes bien plus conséquentes demain, en évitant les coûts liés aux catastrophes climatiques.

Cependant, le financement seul ne suffit pas. Il est crucial de privilégier la recherche d’une cohérence systémique entre les stratégies, plans, règles et normes. Cette cohérence doit être fondée sur des bases argumentées et des objectifs clairement définis, afin de garantir une mise en œuvre efficace et alignée des solutions. Le rapport souligne également l’importance de la transversalité comme levier central, car aucune technologie ne peut réussir isolément.

Face à l’accélération du changement climatique, il est impératif d’agir dès maintenant pour adapter nos systèmes technologiques et organisationnels. L’innovation ne doit pas être perçue comme un luxe, mais comme un outil incontournable pour adapter nos économies.

Par Clarisse Angelier, Olivier Appert, Denis Randet, Richard Lavergne et Antoine Belleguie

Climat France : Les conséquences d’une hausse de 4° de la température

Climat France : Les conséquences d’une hausse de 4° de la température

La France avec quatre degrés de plus? Météo-France s’est posé la question dans un rapport publié ce mardi 10 décembre, avec des données aux horizons 2030, 2050 et 2100.

Pour illustrer leurs résultats, les scientifiques ont estimé que « dans une France à +4°C, la température moyenne annuelle sur la France pourrait atteindre 14,2°C, contre 10,9°C, avec des pointes à 15°C sur l’agglomération parisienne », c’est-à-dire le climat actuel de la région de Montpellier. Les journées de très fortes températures, c’est-à-dire au-dessus de 35°C, devraient se multiplier.

Concernant les précipitations, Météo-France se montre bien plus prudent, jugeant que son évolution « présente des incertitudes importantes. »

« À l’échelle de la France, le cumul de précipitations est stable mais les précipitations utiles (différence entre précipitation et évaporation) vont diminuer sous l’effet de la hausse des températures »‘, s’avancent les prévisionnistes.

Mais ces derniers estiment tout de même que les pluies seront plus importantes en hiver, de l’ordre de +15 % en (…) France. »

Ces enseignements sont la déclinaison de simulations basées sur la « Trajectoire de réchauffement de référence pour l’adaptation au changement climatique » (TRACC), un scénario retenu par le gouvernement qui doit s’imposer à toutes les politiques publiques. Cette TRACC impose à la France de se préparer, quels que soient ses efforts de réduction de gaz à effet de serre, à ce que le climat en métropole se réchauffe de +2°C en 2030, +2,7°C en 2050 et +4°C en 2100 par rapport à l’époque préindustrielle.

 

 

Climat et Cop29 : la question récurrente du financement

Climat et Cop29 : la question récurrente du financement

Les tensions géopolitiques ne doivent pas faire perdre de vue les réformes financières mondiales nécessaires à la lutte contre le réchauffement, plaident cinq experts et acteurs internationaux de la négociation climatique dans une tribune au « Monde ».

On oublie souvent que la Convention climat, en 1992, fut une initiative du G7 où les pays en voie de développement furent invités. A l’agenda du Nord, celui du climat et de la sécurité énergétique, le Sud répondit en imposant de lier climat et développement soutenable et de faire de la lutte contre la pauvreté une « priorité absolue ».

Cela ouvrit des décennies de malentendus, dont les questions de financement sont le symbole. A Kyoto (1997), on concéda au Sud un « mécanisme de développement propre », par lequel il pourrait tirer d’investissement du Nord faits au Sud des crédits d’émission échangeables sur des marchés carbone. La COP15, à Copenhague (2009), se centra sur l’objectif des 2 °C, sans préciser les modalités d’un transfert Nord-Sud annoncé de 100 milliards de dollars (92 milliards d’euros) par an. Il fallut attendre un quart de siècle pour qu’on en parlât sérieusement dans l’accord de Paris (COP21, 2015). Après la COP21, on proclama des objectifs globaux de plus en plus ambitieux mais sans progrès équivalent sur les moyens de les tenir : c’est le constat qui a été fait à la COP28, c’est le sujet majeur qui sera abordé à la COP29 de Bakou, du 11 au 22 novembre.

La COP28 a entériné la nécessité de changer de problématique d’ensemble pour être à la hauteur des enjeux, avec, comme priorité une « évolution des mécanismes fondamentaux de l’économie mondiale » de façon « non conflictuelle et non punitive ».

Dénouer le nœud gordien
Les discours centrés sur le seul affichage d’objectifs climatiques sous-estiment la nature paradoxale de l’urgence climat. Les dommages d’ici à 2100 dépendent en effet plus du stock existant de gaz à effet de serre que de la température atteinte. L’objectif à + 1,5 °C implique une neutralité carbone en 2050 peu tenable pour fournir de l’énergie non carbonée à des prix abordables aux 3,8 milliards d’êtres humains vivant avec moins de 6,85 dollars par jour. L’urgence est plutôt de lever les obstacles au développement si on veut les embarquer dans une lutte commune. De même, c’est aux causes structurelles du besoin de migrer qu’on doit s’attaquer pour réduire le nombre de réfugiés climatiques.

Climat : Septembre le plus pluvieux depuis 25 ans

Climat : Septembre le plus pluvieux depuis 25 ans

 

Avec un cumul de pluie calculé à 119 mm en moyenne sur le territoire, soit « près de 60% » au-dessus des normales, septembre 2024 a été le mois de septembre « le plus arrosé depuis 25 ans » en France ( d’après Franceinfo)

Pour une grande partie du territoire, cet excès de pluie est une constante depuis le début de l’année. Dans plusieurs villes, telles que Nice (Alpes-Maritimes), Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), Strasbourg (Bas-Rhin), Le Mans (Sarthe) ou encore Paris, le cumul de pluie enregistré en neuf mois dépasse déjà les cumuls moyens annuels.

Côté températures, la moyenne nationale en septembre a été « proche de la normale » de saison, inférieure de 0,4°C à la moyenne de la période 1991-2020. Si Météo-France évoque « une sensation de fraîcheur », cette dernière pourrait résulter d’un impressionnant contraste avec septembre 2023, le plus chaud jamais mesuré dans le pays (+3,6°C au-dessus de la normale), rappelle l’organisme dans son bilan mensuel.

« Avec une anomalie de 1°C en dessous des valeurs de saison, les températures maximales laissent une sensation très fraîche », explique-t-il, d’autant que le pays a connu « deux épisodes de fraîcheur, en milieu et en toute fin de mois ».

 

Depuis le XIXe siècle, la température moyenne de la Terre s’est réchauffée de 1,1°C . Les scientifiques ont établi avec certitude que cette hausse est due aux activités humaines, consommatrices d’énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz). Ce réchauffement, inédit par sa rapidité, menace l’avenir de nos sociétés et la biodiversité. Mais des solutions – énergies renouvelables, sobriété, diminution de la consommation de viande – existent. Découvrez nos réponses à vos questions sur la crise climatique.

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L’évolution structurelle du climat en France

L’évolution structurelle du climat en France

Laurent Strohmenger
Hydrologue, Leibniz Institute of Freshwater Ecology and Inland Fisheries

Corre Lola
Climatologue, Météo France

Fabienne Rousset
Ingénieure en hydro-climatologie, Météo France

Guillaume Thirel
Chercheur en hydrologie, Inrae

Lila Collet
Ingénieur chercheur chez EDF

Vazken Andréassian
Hydrologue, directeur de l’unité de recherche HYCAR, ingénieur général des ponts, eaux & forêts, Inrae

 

Vagues de chaleur, sécheresses ou au contraire inondations et tensions sur l’eau, mise en difficulté de la biodiversité, voire propagation de maladies… Nombreux sont les impacts attendus du changement climatiques.

Ces impacts se manifestent non seulement par une augmentation de la fréquence et de l’ampleur des événements extrêmes, mais aussi par un déplacement progressif des valeurs moyennes des variables climatiques. La répartition des types de climat en France métropolitaine (montagnard sur les reliefs, méditerranéen sur le Sud-Est et tempéré sur le reste du territoire) pourrait être profondément modifiée.

C’est ce que nous avons montré dans une étude récente, où nous avons illustré l’évolution des types de climats régionaux du pays en fonction des trajectoires climatiques – autrement dit, selon l’ampleur de nos efforts pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre (GES). Dans un scénario sans réduction de celles-ci, une grande partie du territoire pourrait passer sous un climat de type méditerranéen. Un changement rapide qui interroge les capacités des écosystèmes à s’y adapter.

 

par Laurent Strohmenger
Hydrologue, Leibniz Institute of Freshwater Ecology and Inland Fisheries

Corre Lola
Climatologue, Météo France

Fabienne Rousset
Ingénieure en hydro-climatologie, Météo France

Guillaume Thirel
Chercheur en hydrologie, Inrae

Lila Collet
Ingénieur chercheur chez EDF

Vazken Andréassian
Hydrologue, directeur de l’unité de recherche HYCAR, ingénieur général des ponts, eaux & forêts, Inrae

dans The Conversation 

 
Pour rendre ces changements plus faciles à appréhender, nous les avons représentés sous forme de cartes. Pour cela, nous avons utilisé la classification de Köppen-Geiger, système de classification climatique très largement utilisé dans le monde, qui reflète les valeurs saisonnières moyennes de pluie et de température des différentes zones géographiques sur une période de 30 ans.

Dans le système de Köppen-Geiger, un type de climat est décrit par trois niveaux d’information :

d’abord la principale caractéristique du climat, notée sous forme d’une lettre majuscule (A pour tropical, B pour aride, C pour tempéré, D pour continental et enfin E pour polaire)

le régime de pluie (été ou hiver sec, ou pas de saison sèche), noté sous forme d’une deuxième lettre,

et enfin le régime de température (été froid, doux, ou chaud), noté sous forme d’une troisième lettre.

Ainsi, si vous habitez en Bretagne, le type de climat dont vous êtes familier sera noté Cfb pour Tempéré (C), sans saison sèche (f), avec des étés doux (b). Appliquée aux données historiques (entre 1976 et 2005) du pays, cette classification permet d’identifier plusieurs types de climats en France.
Répartition des types de climat en France sur la période 1976-2005. L. Strohmenger et al, Fourni par l’auteur
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Le climat de la majeure partie du territoire (93 %), selon ces données historiques, est de type tempéré (premier niveau C), avec plusieurs subdivisions possibles, notamment :

tempéré sans saison sèche et été doux (Cfb) pour 85 % du territoire,

tempéré avec été sec et chaud (Csa) localisé sur le pourtour méditerranéen,

tempéré sans saison sèche et été chaud (Csb) observé dans une partie des Alpes du Sud et en Corse.

La zone froide (D), qui se répartit en deux sous-catégories, couvre 6 % du territoire en moyenne montagne. Enfin, la zone polaire (notée ET et qui représente moins d’1 % de la superficie du territoire) couvre la haute montagne.

Cette classification peut également s’appliquer aux projections décrivant le climat futur. Ces données, produites en cohérence avec les préconisations du GIEC grâce à un large ensemble de modèles climatiques, ont été mises à jour récemment dans le cadre du projet Explore2. Elles sont par ailleurs librement et gratuitement disponibles sur le portail DRIAS-les futurs du climat.

Sans baisse des émissions, une recomposition du climat d’ici 2100
Les types de climat que l’on rencontrera en France à la fin du siècle varient nettement en fonction de la trajectoire climatique. Dans le scénario où l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre se poursuit au rythme actuel (RCP 8.5), c’est une recomposition majeure des types de climat en France qui est à attendre d’ici la fin du siècle, affectant 86 % de la surface du territoire.
Types de climat en France selon les différentes périodes et les différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre (RCP). Le type de climat affiché est celui le plus fréquemment calculé par les différents modèles utilisés pour les projections. L. Strohmenger et al, Fourni par l’auteur
Parmi les principaux changements attendus, selon ce scénario :

Sur la façade ouest du pays, on observera une expansion massive du climat de type méditerranéen, caractérisé par des étés plus secs et plus chauds.

Le grand quart nord-est du pays évoluera vers des étés plus chauds, sans modification majeure du régime de pluie en été.

Enfin, dans les régions de moyenne et haute montagne les climats froids vont évoluer vers des climats tempérés, et les types de climat polaires vers des climats froids à haute altitude.

Il reste possible d’empêcher cette évolution. Dans un scénario ambitieux de réduction des émissions de gaz à effet de serre (RCP 2.6), les changements sont plus limités. Ils ne concerneront alors plus qu’environ 20 % du territoire, principalement les zones montagneuses, avec une élévation de l’altitude où l’on rencontre les types de climat froid et polaire. Dans ce scénario, le Sud-Ouest et la vallée du Rhône verront aussi leur climat évoluer vers des étés plus chauds.

Si l’on s’intéresse à la vitesse de ces changements, on constate que la part du territoire que représente chaque type de climat suit une trajectoire assez similaire jusqu’en 2035 dans tous les scénarios. En revanche, les trajectoires divergent très nettement à partir de 2035 jusqu’à la fin du siècle.
Il est important de souligner que ces résultats sont estimés à partir d’un ensemble de projections basées sur plusieurs modèles de climat par scénario d’émission en GES. Ici, nous avons retenu le type de climat qui apparaissait le plus souvent parmi ces ensembles de projections, même si les futures évolutions de précipitation et de température peuvent varier d’une projection à l’autre. Cela illustre bien l’incertitude associée à la simulation du climat.

Par ailleurs, il est important de préciser que la classification de Köppen-Geiger se base uniquement sur les données de température et de précipitation, ignorant d’autres paramètres comme la vitesse et la direction du vent, le rayonnement, l’humidité de l’air… De quoi rendre délicates les comparaisons directes, pour un même type de climat, pour des périodes et des lieux différents. Autrement dit, un type de climat Csa (été sec et chaud) à Marseille en 1980 ne sera pas en tout point identique au même type de climat à Nantes en 2080.

Une dernière précision importante : cette étude s’intéresse au climat, qui reflète un état moyen sur une longue période. Les types de climat présentés ont ainsi été calculés sur des périodes de 30 ans. Ces projections ne prennent donc pas en compte l’évolution future des événements météorologiques extrêmes, ponctuels et localisés.
La rapidité de ces changements, en l’espace d’un siècle, pose de nombreuses questions sur les capacités de nos sociétés et des écosystèmes à s’adapter à ces nouvelles conditions climatiques. En effet, nous avons estimé la vitesse d’expansion du climat sec et chaud du sud vers le nord à 7 km/an. Pour ce qui est de la vitesse d’expansion en altitude, nous l’avons évaluée à 5 m/an. On peut dès lors s’attendre à des répercussions directes sur la santé des forêts et de la végétation naturelle, en raison de rythmes d’adaptation et de migration et des espèces plus longs.

L’évolution du couvert végétal, couplée au changement de régime de température et de précipitations, altérera très certainement le cycle de l’eau, favorisant par exemple des événements de crue et de sécheresses plus intenses, avec des conséquences sur tous les secteurs socio-économiques qui dépendent des ressources en eau.

Seule une réduction significative de nos émissions de GES (scénario RCP 2.6) permettrait de limiter ces impacts et de ralentir les dynamiques du changement climatique à des vitesses plus compatibles avec les capacités d’adaptation des écosystèmes et de nos sociétés.

Zone Euro: La reprise économique en zone euro menacée par le climat politique

Zone Euro: La  reprise économique en zone euro menacée par le climat politique 

D’une certaine manière la zone euro est victime du ralentissement économique en France suite à la décision de dissoudre l’Assemblée nationale. L’indice PMI publié ce vendredi par S&P Global, calculé sur la base de sondages d’entreprises, a glissé en juin à 50,8, son plus faible niveau depuis trois mois, contre 52,2 en mai dans la zone euro.
Le recul en France de l’activité privée, en partie lié aux élections européennes et à la dissolution de l’Assemblée nationale, a fortement contribué à ce ralentissement, selon les analystes.

 Pour rappel, un chiffre supérieur à 50 signale une croissance de l’activité, tandis qu’un chiffre en deçà reflète une contraction.

L’activité manufacturière enregistre son plus fort repli depuis six mois. L’indice mesurant la production manufacturière a brutalement reculé, à 46, contre 49,3 en mai, traduisant une aggravation soudaine du déclin de l’activité, sur fond de baisse accélérée des nouvelles commandes – qui augure d’une conjoncture morose prolongée.En juin, la croissance repose toujours sur le secteur des services, où l’activité reste robuste malgré un ralentissement (indice à 52,6, contre 53,2 en mai).

Signe d’une morosité persistante, la confiance des entreprises en zone euro a chuté à son plus faible niveau depuis février. La zone euro est sortie de la récession au premier trimestre, avec une progression de 0,3% en glissement trimestriel du PIB des 20 pays partageant la monnaie unique. Et ce, en dépit de performances très affaiblies en Allemagne et en France, et sur fond de demande mondiale terne. La croissance économique devrait rester modérée : la Commission européenne table sur une hausse du PIB de 0,8% sur l’ensemble de 2024 dans la zone euro, puis 1,4% l’an prochain.

 

Les résultats des élections européennes et la dissolution surprise de l’Assemblée nationale ont « très probablement suscité parmi les entreprises de fortes inquiétudes relatives aux politiques économiques du prochain gouvernement et poussé bon nombre d’entre elles à suspendre leurs commandes et investissements » en France, analyse-t-il.

L’activité du secteur privé en France s’est en effet inscrite en recul pour le deuxième mois consécutif, selon S&P Global et la Hamburg Commercial Bank (HCOB). L’indice PMI Flash s’est établi à 48,2 en juin, renforçant sa contraction après 48,9 (revu en baisse) en mai. Selon S&P et la HCOB, les nouvelles affaires ont enregistré une baisse, « le fort repli » de la demande ayant engendré « une accélération de la contraction de l’activité globale ».

Tant le secteur manufacturier (45,3 après 46,4 en mai) que les services (48,8 après 49,3) ont vu leur baisse s’accentuer. La confiance s’est aussi détériorée en juin, passant sous sa moyenne de long terme, signe selon S&P et la HCOB de l’incertitude liée à l’issue des législatives et du contexte politique international. Malgré cet environnement défavorable, l’emploi a continué à croître, mais uniquement dans les services.

 

Un «plan d’épargne avenir climat» dès le 1er juillet

Un «plan d’épargne avenir climat» dès  le 1er juillet

Dès le 1er juillet un plan d’épargne ouverte aux moins de 21 ans,  un «plan d’épargne avenir climat»;  un placement, issu de la loi industrie verte votée en 2023, financera des projets bas carbone : éolien, photovoltaïque, etc. Un décret est paru au Journal officiel dimanche pour en fixer les modalités. Dans le détail, ce placement a vocation à être plus rentable qu’un livret A (3 % net aujourd’hui) selon l’exécutif. Mais surtout, les rendements – non garantis – seront totalement nets d’impôts et sans frais de gestion.  Le plafond de versements sera identique à celui du livret A (22.950 euros maximum), aujourd’hui principal réceptacle de l’épargne des mineurs. En revanche, les sommes seront bloquées, sauf accident de la vie, jusqu’aux 18 ans de l’enfant.

Climat : une hausse sans précédent

 

Climat : une hausse sans précédent

L’objectif pour limiter à 1,5° la température paraît désormais fortement compromis d’après une soixantaine de chercheurs. 

Le réchauffement climatique causé par les activités humaines a atteint un «rythme sans précédent» et la fenêtre pour limiter à 1,5°C la hausse des températures est déjà presque fermée, mettent en garde des dizaines de chercheurs renommés dans une étude parue mercredi 5 juin. «Le réchauffement causé par l’Homme a augmenté à un rythme sans précédent dans les mesures instrumentales, atteignant 0,26°C en 2014-2023», indiquent ces scientifiques. Ce constat, publié dans la revue Earth System Science Data, est le fruit du travail de près d’une soixantaine de chercheurs de renom qui s’appuient sur les méthodes du Giec, les experts climat mandatés par l’ONU. L’intérêt de l’étude est de fournir des indicateurs actualisés à partir du rapport de ces derniers, sans attendre le prochain cycle dans plusieurs années.

Par rapport à l’ère préindustrielle, ce réchauffement d’origine humaine a atteint 1,19°C sur cette décennie, ce qui témoigne d’une nette augmentation par rapport aux chiffres du dernier rapport publié il y a un an (+1,14°C sur 2013-2022). Pour la seule année 2023, le réchauffement attribuable à l’activité humaine a atteint 1,31°C. Le réchauffement total observé a lui touché 1,43°C – car la variabilité naturelle du climat a également joué, à commencer par le phénomène El Niño. L

  Malgré les niveaux records atteints, le rythme d’augmentation des émissions de CO2 a en effet ralenti cette décennie comparé aux années 2000. Le rapport contient «un peu d’optimisme», juge ainsi Piers Forster, de l’université de Leeds, auteur principal de l’étude. «Les émissions de gaz à effet de serre augmentent moins vite qu’en 2000, mais elles augmentent toujours», donc leurs «concentrations continuent à augmenter et le réchauffement aussi», explique à l’AFP Pierre Friedlingstein, de l’université d’Exeter. «Il faut qu’elles descendent à zéro émission nette», a-t-il souligné.

 

Elections européennes 2024 : des enjeux pour le climat

Elections européennes 2024 : des enjeux pour le climat

 

Sur le montant de nos impôts, le calcul de nos retraites, l’organisation de notre système éducatif ou de santé, l’Europe n’est pas décisionnaire. En matière de climat, cependant, elle pèse lourd. Les objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre sont décidés à l’échelle de l’Union européenne (UE). Ainsi, c’est le Conseil des chefs d’État qui a adopté l’objectif de réduire de 55 % les émissions de gaz à effet de serre entre 1990 et 2030 pour viser la neutralité en 2050, décision ensuite traduite dans la loi par les députés sortants du Parlement européen. L’UE joue également un rôle crucial dans la mise en œuvre des politiques climatiques. Les normes réglementaires, comme celle abondamment discutée par les candidats sur l’interdiction des ventes de voitures neuves thermiques à partir de 2035, sont européennes. C’est enfin l’UE qui a la main sur le système d’échange des quotas de CO₂, grand absent des débats malgré son rôle dans les réductions d’émission. Pour mieux cerner les enjeux climatiques du scrutin, examinons où en est l’UE en matière de réduction d’émissions et les leviers dont elle dispose pour atteindre l’objectif de – 55 %.

 

par  , Professeur d’économie, fondateur de la chaire « Économie du climat », Université Paris Dauphine – PSL dans The Conversation.

En 2023, les émissions brutes de l’UE (mesurées hors séquestration du CO2 par les forêts) sont en recul d’un tiers par rapport à 1990. Contrairement à une idée reçue, cette baisse ne résulte pas de délocalisations d’émissions de CO2 que nous réimporterions via l’achat de produits émetteurs à des pays tiers. Depuis 2005, l’empreinte de consommation de l’UE, qui inclut ces émissions incorporées aux importations, diminue au même rythme que les émissions sur le territoire de l’UE.

S’il a fallu 33 ans pour réduire de 33 % les émissions, atteindre – 55 % sur les 7 ans qui restent d’ici 2030 est-il un objectif atteignable ? Il faut en réalité distinguer deux périodes :

  • Les émissions de l’UE ont stagné entre 1990 et 2005.
  • Depuis 2005, elles suivent une tendance baissière de 2 % par an, une fois gommées les fluctuations de court terme.
Évolution des émissions de gaz à effet de serre de l’UE. Agence Européenne de l’Environnement (estimation provisoire pour 2023), Fourni par l’auteur

La cause de cette rupture de tendance est clairement identifiable. 2005 marque le démarrage effectif des politiques climatiques européennes, avec l’entrée en vigueur du Protocole de Kyoto et celle du système d’échange de quotas de CO₂.

Pour atteindre l’objectif de – 55 %, il faudra doubler ce rythme de baisse tendanciel d’ici 2030. C’est l’objet de la panoplie des mesures du « Pacte vert » et de leurs déclinaisons sectorielles. Si on conteste ces mesures, ce qui est bien sûr le droit de chacun en démocratie, il faudra leur proposer des substituts ou renoncer à l’objectif de -55 %. C’est dans ces termes qu’il conviendrait d’organiser le débat public.

Deux secteurs, la production d’énergie (électricité, chaleur, raffinage du pétrole) et l’industrie ont réalisé 80 % des réductions d’émissions (voir tableau ci-dessous). Ce sont les secteurs couverts par le système d’échange des quotas dont la réforme est un maillon essentiel du Pacte vert.

Un prix élevé du quota de CO2 accélère l’arrêt des centrales électriques utilisant le charbon ou d’autres combustibles fossiles. La suppression des allocations gratuites de quotas encore accordées à l’industrie manufacturière, couplée à la taxe carbone à la frontière, devra faciliter la décarbonation des procédés industriels les plus émetteurs en protégeant les secteurs concernés (acier, ciment, engrais…) de la concurrence des pays tiers.

Or, les candidats plébiscitent la taxe à la frontière mais bottent en touche sur les autres volets de la réforme du marché des quotas de CO2.

Les émissions générées par le transport – un quart du total, un tiers si on inclut les transports internationaux – sont encore nettement au-dessus de leur niveau de 1990. C’est dans ce secteur qu’il faut impérativement trouver des réductions d’émission supplémentaires d’ici 2030 en s’attaquant aux transports routiers, principale source d’émissions de CO2 du secteur, mais aussi à l’aérien et au fret maritime.

L’électrification des véhicules, visée sur les nouveaux véhicules par les normes européennes, n’est que l’un des vecteurs de cette transformation. Il faudra aussi jouer sur le partage entre transports individuels et collectifs, la vitesse des déplacements, leur nombre, l’organisation de la logistique. L’inclusion des transports domestiques dans un second système de quotas de CO2, à partir de 2027, devra faciliter cette transition vers la mobilité bas carbone qui implique aussi de repenser l’organisation des mobilités à l’échelle des territoires.

On aurait aimé que les candidats se prononcent sur les conditions sociales et économiques permettant l’émergence de cette mobilité bas carbone qui va impacter nos modes de vie.

Pour viser l’objectif de – 55 %, il faudra également consolider les baisses d’émissions dans l’agriculture et les bâtiments. La période récente a vu une accélération des réductions d’émission liées à l’usage des bâtiments (résidentiels ou professionnels), avec le renchérissement des factures à la suite du conflit ukrainien, mais aussi grâce au déploiement des pompes à chaleurs dont les effets s’additionnent à ceux des rénovations thermiques des bâtiments.

Sur l’agriculture, l’évolution récente a plutôt pris l’allure d’un tête-à-queue. La baisse passée des émissions agricoles, notamment dans l’élevage bovin, a été le reflet des difficultés économiques des producteurs, bien plus que le résultat de politiques climatiques embryonnaires. La PAC, par laquelle transite la majorité des soutiens agricoles, n’a que marginalement intégré les enjeux climatiques via des écoconditionnalités. Sous la pression du mouvement des agriculteurs, l’Europe a reculé sur les volets agricoles du Pacte vert qui privilégiaient la norme sur les instruments d’accompagnement économiques ou financiers.

Au-delà de formules incantatoires sur la souveraineté alimentaire ou l’agroécologie, il y a urgence à reconstruire la PAC pour assurer la résilience de l’agriculture européenne face au dérèglement climatique et faire refluer ses émissions. C’est particulièrement le cas en France où l’agriculture compte pour 20 % des émissions nationales, contre 11 % dans l’ensemble de l’UE.

Sur les émissions brutes, l’UE est dans la bonne direction, avec un gros bémol pour l’agriculture, mais pas dans le bon tempo. On vient de le voir. Ce n’est pas le seul levier à mobiliser pour atteindre l’objectif de réduction de 55 %. Cela implique aussi de porter la séquestration du CO2 atmosphérique grâce aux forêts et aux autres puits de carbone à 310 millions de tonnes (Mt) de CO2 en 2030 (34 Mt pour la France). Or, en matière de séquestration du CO2, ce n’est pas le tempo qui est insuffisant, mais la direction suivie qui est mauvaise.

La capacité d’absorption des puits de carbone naturels de l’UE a perdu un peu plus de 100 Mt durant la dernière décennie et a été divisée par deux en France. La superficie des massifs forestiers continue de s’étendre, mais la croissance des arbres est affaiblie par les changements climatiques : sécheresses, tempêtes, incendies et surtout remontée des invasifs qui propagent de nouvelles maladies. Comme pour l’agriculture, il y a urgence à construire des politiques publiques qui protègent la capacité des puits de carbone forestiers face au durcissement des conditions climatiques.

Pour atteindre l’objectif européen de – 55 % en 2030, chaque pays contribue différemment suivant la structure de son économie et ses contraintes domestiques. Ainsi, la France vise un objectif de réduction de – 50 % par rapport à 1990 et l’Allemagne de – 67 %. Les deux pays suivent des stratégies différentes en matière énergétique pour atteindre ces objectifs. L’Allemagne a choisi de se retirer du nucléaire et d’investir massivement dans l’énergie renouvelable. Pour certains, cette stratégie est une impasse conduisant à une « relance du charbon ». Pour d’autres, c’est la preuve que le renouvelable est «  la solution ».

Examinons les faits. En 2023, l’Allemagne émet encore 8 tonnes équivalent CO2 par habitant, quand la France est descendue à 5,5 tonnes. L’écart provient principalement de la production d’électricité bien moins émettrice en France, où les trois-quarts du courant sont fournis par le parc nucléaire.

Mais l’Allemagne réduit nettement plus rapidement ses émissions qui sont, en 2023, en recul de 56 % sur le niveau de 1990, contre seulement – 30 % en France. L’écart résulte principalement de la forte baisse des émissions du secteur électrique allemand, où le charbon ne fournit plus que 26 % de l’électricité en 2023, contre près de 50 % 10 ans auparavant, grâce au développement accéléré des renouvelables. Il n’y a donc pas de relance du charbon en Allemagne, contrairement à une opinion répandue en France.

Pour autant, l’option de sortir en priorité du nucléaire a un coût élevé pour le climat, car elle ralentit le désinvestissement du charbon. L’arrêt de huit réacteurs à la suite de la catastrophe de Fukushima en 2011 a entraîné un recours accru aux centrales thermiques jusqu’en 2015. Sur la période récente, la fermeture des dernières centrales nucléaires (totale depuis avril 2023) a pesé sur l’offre d’électricité décarbonée en Allemagne et a contribué à la reprise temporaire des émissions du secteur électrique en 2021 et 2022.

Si l’Allemagne était sortie du nucléaire plus progressivement, les investissements massifs dans le renouvelable auraient permis un recul encore plus rapide des émissions de CO2.

L’exemple allemand nous montre combien il est important, dans le débat sur le nucléaire, de distinguer les choix concernant l’utilisation du parc existant de ceux concernant le nouveau nucléaire. Des éléments à verser au débat de ce côté du Rhin, si un jour les choix énergétiques y sont discutés au Parlement comme le prévoit explicitement la loi.

Climat : 100 milliards atteints pour les pays pauvres ?

Climat :  100 milliards atteints  pour les pays pauvres ?

 Ce mercredi, l’OCDE a en effet confirmé que les pays riches avaient atteint en 2022 leur objectif d’aide climatique annuelle de 100 milliards de dollars pour les pays plus pauvres. L’idée de cette contribution financière avait été émise en 2009.Cette aide au regard des besoins réels de près de 2500 milliards, ce montant peut paraître très insuffisant. Par ailleurs il serait surtout intéressant d’analyser de près la nature des recettes et des dépenses précises si l’on ne veut pas qu’une partie de cette somme finisse dans les sables de la corruption. Il en va sans doute de cette aide climatique comme de beaucoup d’autres. Il est difficile d’en suivre la trace précise d’autant que certaines sommes sont repeintes avec la couleur climatique sans réellement avoir de lien avec l’environnement.
« En 2022, les pays développés ont fourni et mobilisé un total de 115,9 milliards de dollars pour le financement de la lutte contre le changement climatique dans les pays en développement », selon le calcul de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), chargée de la compatibilité officielle de cette promesse. Celle-ci qui doit d’ailleurs être renégociée d’ici la COP29 en novembre à Bakou.

Dans le détail, l’aide climatique des pays riches, de 89,6 milliards de dollars en 2021, a donc augmenté de 30% en 2022, selon l’OCDE, qui salue « une augmentation très significative, la plus forte sur un an », dépassant ses projections. En novembre dernier, avant la COP28 de Dubaï, l’OCDE avait annoncé que l’objectif des 100 milliards avait « probablement été atteint » en 2022, mais sans disposer de bilan définitif.

Notons aussi« qu’ une grande partie des fonds sont des prêts (69%, selon l’OCDE, ndlr) plutôt que des subventions (28%) », critique le militant écologiste Harjeet Singh. Et d’ajouter que ces aides financières sont souvent combinées à des aides existantes, « ce qui brouille les limites de l’aide financière réelle ».

 

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