Archive pour le Tag 'économique'

Près de 10 milliards de dette : le bilan économique d’Anne Hidalgo

Près de 10 milliards de dette : le bilan économique d’Anne Hidalgo 

 Anne Hidalgo – qui vient d’annoncer au Monde sa décision de ne pas briguer de troisième mandat - assure avoir «des comptes à l’équilibre». La preuve, selon elle, ils sont «certifiés par un commissaire aux comptes et validés par les agences de notation». Une semaine auparavant, son ancien premier adjoint et ancien adjoint aux finances de la capitale, Emmanuel Grégoire, s’était lui aussi présenté en fervent défenseur du bilan de l’équipe municipale et notamment de son volet financier. En assurant sans sourciller que la Ville, «très bien gérée», n’avait «aucun problème de soutenabilité».   dette de la ville a plus que doublé depuis l’arrivée d’Anne Hidalgo à sa tête en 2014, passant de 4 à 9 milliards.

 

France : baisse de l’attractivité économique

France : baisse de l’attractivité économique

La moitié des dirigeants d’entreprises à capitaux étrangers, interrogés par le dernier baromètre EY, estime que l’attractivité de la France s’est détériorée depuis six mois. À l’opposé, 49% jugent que l’image de l’Hexagone s’est améliorée.« L’incertitude provoque un attentisme sur les décisions d’investissements. Les nouvelles règles du jeu en matière de fiscalité, voici le premier sujet de préoccupation. Il est encore difficile de mesurer l’impact réel de cette incertitude sur l’investissement étranger en 2024 et 2025. Les entreprises affirment qu’il y aura un effet de la dissolution, mais on ne sait pas encore le mesurer et il peut encore être contenu », indique l’enquête.

49% des entreprises ont réduit la voilure sur leurs projets d’investissements en France après la dissolution de juin dernier. Aucun n’évoque d’annulation pure et simple. En revanche, 12% signalent une baisse significative et 37% une légère réduction. Aujourd’hui, « il est difficile de savoir si la France va conserver sa première place en matière d’attractivité en Europe », avertit l’enquête. 

S’agissant des catégories, les petites et moyennes entreprises (PME) sont les plus inquiètes en proportion (55%). Viennent juste derrière les dirigeants des grandes entreprises (50%). Enfin, les ETI semblent plus confiantes sur la capacité de l’Hexagone à attirer des investisseurs étrangers (42%). Par secteur, ce sont les industriels qui expriment le plus de craintes (53%).. Signe d’un malaise grandissant, les défaillances d’entreprise enregistrée par la Banque de France ont atteint un sommet en septembre dernier (64.000). Face à un possible mur des faillites, le gouvernement Barnier risque une nouvelle fois d’affronter une montée de la colère sociale.

 

Sécurité économique : La menace américaine sur l’Europe

Sécurité économique : La menace américaine sur l’Europe

 

L’Europe doit se préparer à ce que les Etats-Unis privilégient la coercition à son égard au détriment de la coopération dans la guerre économique qu’ils livrent face à la Chine, analysent les chercheurs Matt Ferchen et Frans-Paul van der Putten, dans une tribune au « Monde ».

 

Jusqu’aux élections américaines, les pays qui représentaient les dangers les plus immédiats pour la sécurité économique européenne étaient la Russie et la Chine. Désormais, c’est le futur gouvernement américain qui fait peser la plus grande menace sur la nouvelle stratégie de l’Union européenne (UE) en la matière.

Dans leur combat contre le géant chinois, les Etats-Unis ont montré à l’Europe deux visages d’apparence opposée : l’un coercitif, l’autre coopératif. D’abord, sous la première administration Trump [2017-2021], alors que la guerre commerciale entre Washington et Pékin allait crescendo, les Etats-Unis ont contraint, non sans quelques manœuvres d’intimidation, les gouvernements et les entreprises d’Europe à prendre part à leur politique de découplage vis-à-vis de la Chine.

Ils ont notamment poussé les gouvernements européens à adopter des restrictions contre Huawei, le grand fournisseur chinois d’infrastructures 5G. Ensuite, sous l’administration Biden, les Etats-Unis ont tourné le dos à ces méthodes purement coercitives. Ils ont préféré la voie diplomatique, optant pour une coopération avec l’Europe, au nom d’une sécurité économique partagée et d’une atténuation des risques avec la Chine.

France : après la crise politique, la crise économique et la crise sociale

France : après la crise politique, la crise économique et la crise sociale

 

Il n’est pas nécessaire d’insister sur l’extrême fragilité de l’environnement politique en France avec un gouvernement qui ne dispose strictement d’aucune majorité et qui voit même ses supposés soutiens voter contre le pouvoir. En dépit de sa bonne volonté, Barnier le premier ministre est complètement isolé et paralysé. Il ne pourra sans doute pas dépassé le printemps 2025. S’ajoute désormais à cette difficulté un mouvement de repli de l’activité économique et des vagues de licenciements dans l’industrie et les services.

 

Jusque-là la France avait pu faire illusion avec une petite croissance de 1 % mais avec les perspectives de budget et le recul des investissements publics et privés, mécaniquement l’activité économique va se tasser au mieux demeurer à son niveau actuel. Le manque cruel de compétitivité dans un environnement mondial qui se tend caractérise le pays qui ne travaille pas assez mais veut quand même maintenir son modèle social financé aujourd’hui par la dette.

Dans un sondage près de 60 % des Français refusent de faire un effort pour sauver ce modèle social . Rien d’étonnant à cela la plupart des Français, citoyen de base ou responsables nationaux n’entendent rien à l’économie. Même l’ancien ministre des finances Bruno Lemaire ne sait même pas expliquer comment on a perdu 50 milliards de recettes fiscales sur un an ( un « problème d’élasticité des modèles » dit-il pour camoufler son incompétence).

En attendant les entreprises sont bien contraintes de s’adapter à la nouvelle donne de compétitivité mondiale   marquée par des replis protectionnistes, des ajustements des moyens de production et une guerre économique encore plus intense . Mécaniquement il faut s’attendre à 100 à 200 000 suppressions d’emplois qui risquent de faire sauter le couvercle de la marmite sociale. Et cela d’autant plus quand le gouvernement sans aucune légitimité et sans aucune cohérence économique et environnementale liquide la branche fret de la SNCF. Le risque évidemment est d’enflammer totalement l’environnement social voir sociétal.

D’une certaine manière ce nouveau gouvernement -comme les précédents de Macron- se caractérise par une grande incompétence, un manque de dynamisme et de volonté. Dernière preuve en date cette conférence commune du ministre de l’intérieur et du ministre de la justice dont les orientations sont complètement inadaptées à l’enjeu du narcotrafic .

Dans tous les domaines, politique bien sûr mais aussi économiques, sociaux et même sociétaux, le pouvoir fait un pas en avant et deux pas en arrière et en plus est torpillé par les forces qui devraient le soutenir. Quant aux forces d’opposition elles ne veulent surtout pas tremper dans cette soupe explosive et se tiennent à l’écart avec le seul objectif des élections présidentielles qui devront par ailleurs sans doute être avancées car le pays ne pourra tenir dans cet état de crise très longtemps.

France : après la crise politique et économique , l’explosion sociale ?

 

Il n’est pas nécessaire d’insister sur l’extrême fragilité de l’environnement politique en France avec un gouvernement qui ne dispose strictement d’aucune majorité et qui voit même ses supposés soutiens voter contre le pouvoir. En dépit de sa bonne volonté, Barnier le premier ministre est complètement isolé et paralysé. Il ne pourra sans doute pas dépassé le printemps 2025. S’ajoute désormais à cette difficulté un mouvement de repli de l’activité économique et des vagues de licenciements dans l’industrie et les services.

 

Jusque-là la France avait pu faire illusion avec une petite croissance de 1 % mais avec les perspectives de budget et le recul des investissements publics et privés, mécaniquement l’activité économique va se tasser au mieux demeurer à son niveau actuel. Le manque cruel de compétitivité dans un environnement mondial qui se tend caractérise le pays qui ne travaille pas assez mais veut quand même maintenir son modèle social financé aujourd’hui par la dette.

Dans un sondage près de 60 % des Français refusent de faire un effort pour sauver ce modèle social . Rien d’étonnant à cela la plupart des Français, citoyen de base ou responsables nationaux n’entendent rien à l’économie. Même l’ancien ministre des finances Bruno Lemaire ne sait même pas expliquer comment on a perdu 50 milliards de recettes fiscales sur un an ( un « problème d’élasticité des modèles » dit-il pour camoufler son incompétence).

En attendant les entreprises sont bien contraintes de s’adapter à la nouvelle donne de compétitivité mondiale   marquée par des replis protectionnistes, des ajustements des moyens de production et une guerre économique encore plus intense . Mécaniquement il faut s’attendre à 100 à 200 000 suppressions d’emplois qui risquent de faire sauter le couvercle de la marmite sociale. Et cela d’autant plus quand le gouvernement sans aucune légitimité et sans aucune cohérence économique et environnementale liquide la branche fret de la SNCF. Le risque évidemment est d’enflammer totalement l’environnement social voir sociétal.

D’une certaine manière ce nouveau gouvernement comme les précédents de Macron se caractérisent par une grande incompétence, un manque de dynamisme et de volonté. Dernière preuve en date cette conférence commune du ministre de l’intérieur et du ministre de la justice dont les orientations sont complètement inadaptées à l’enjeu du narcotrafic .

Dans tous les domaines, politique bien sûr mais aussi économiques, sociaux et même sociétaux, le pouvoir fait un pas en avant et deux pas en arrière et en plus est torpillé par les forces qui devraient le soutenir. Quant aux forces d’opposition elles ne veulent surtout pas tremper dans cette soupe explosive et se tiennent à l’écart avec le seul objectif des élections présidentielles qui devront par ailleurs sans doute être avancées car le pays ne pourra tenir dans cet état de crise très longtemps.

Défense économique et UE: Pour une taxe carbone aux frontières ?

Défense économique et UE: Pour une taxe carbone aux frontières ?

La directrice du département Innovation et concurrence de l’OFCE, Sarah Guillou, en détaille pour « La Tribune » les potentielles conséquences sur l’économie européenne et les moyens de défense du Vieux Continent.

LA TRIBUNE – Quelles sont les mesures économiques promises par Donald Trump qui auront le plus de conséquences sur l’économie européenne et française ?

SARAH GUILLOU – À court terme, les décisions protectionnistes de hausse de 10% ou 20% des droits de douane sur tous les produits importés aux États-Unis auront un impact immédiat. Cela va clairement perturber les exportateurs européens.

Ces derniers vont devoir soit répercuter les droits sur leurs prix de vente, soit rogner sur leurs marges. Ceux qui ont des marges vont pouvoir maintenir leurs prix constants, mais nombre d’entreprises ne le pourront pas. Cela devrait donc engendrer une hausse des prix des biens européens pour les consommateurs américains. Le risque est que ces derniers se détournent de ces produits quand ils sont substituables par des biens américains.

Les entreprises dont la compétitivité vient surtout du prix. Mais l’Europe ne vend pas beaucoup de biens où seul le prix joue. Elle produit beaucoup de biens de haute qualité qui trouveront toujours des acheteurs, même avec une hausse de leur prix. C’est le cas du luxe, des avions, de la haute technologie ou encore des produits pharmaceutiques. Certains biens n’ont même pas de concurrents américains ! C’est le cas du cognac, par exemple et de certains équipements allemands. Pour ces produits, ce seront les consommateurs américains qui vont devoir payer plus cher dans un premier temps avant de trouver des substituts. Et ce n’est pas en quatre ans que les capacités de production américaines vont réussir à remplacer entièrement celles des autres pays.

Le 47ᵉ président pourra-t-il faire ce qu’il a promis sur les droits de douane ?

La question est de savoir s’il souhaite vraiment faire ce qu’il a dit ou si c’était juste pour plaire à ses électeurs. Mais s’il est déterminé, Donald Trump aura des pouvoirs plus étendus que lors de son premier mandat grâce à la victoire des républicains au Congrès et au Sénat. Dans le même temps, il sera entouré de moins de conseillers souhaitant le freiner qu’il y a quatre ans. Et sur la scène internationale, il n’est pas non plus ralenti par l’Organisation mondiale du commerce qui est très affaiblie.

Mais, s’ils sont très puissants, les États-Unis ne sont pas totalement indépendants du reste du monde. Nous pouvons donc nous demander si le futur président n’envisage pas de négocier rapidement avec ses partenaires commerciaux. Il a été très véhément contre la Chine, dans ses propos. Il va donc sûrement imposer les 60% de droits de douane promis dès son arrivée au pouvoir. Mais avec l’Europe, la Corée ou le Japon, il est plus difficile de savoir s’il va être aussi brutal. Il a justement besoin de ces partenaires pour sa stratégie contre la Chine.

Le prochain président a souhaité baisser les impôts des entreprises américaines et déréguler de nombreux secteurs. Cela pourrait-il amener les entreprises européennes à délocaliser leur production aux États-Unis ?

Pour que les baisses d’impôts soient très attractives, encore faut-il faire beaucoup de profit. Or ce n’est généralement pas le cas des entreprises qui s’installent dans un nouveau pays. Cela pourrait donc ne pas être si tentant que cela pour les sociétés françaises. En même temps, le marché américain est déjà attirant par sa taille et par les faibles prix de son énergie. Baisser les taxes sur les entreprises rajoutera alors un argument pour délocaliser son activité outre-Atlantique, mais cela ne sera pas si décisif.

Cela va être compliqué d’imposer des normes et des contraintes environnementales en Europe – et les coûts qu’elles représentent pour les industriels – si les États-Unis ne le font pas.

D’autant plus que produire aux États-Unis porte un risque lié au dollar que l’évolution de l’inflation et des taux d’intérêt risque de faire beaucoup bouger. Les mesures du futur président pourraient déprécier le billet vert, quand bien même Donald Trump prône l’inverse. Ce serait alors très mauvais pour les entreprises européennes qui généreraient des dollars aux États-Unis et devraient les rapatrier, en euros, dans leurs sièges en Europe. Le taux de change leur ferait, en effet, perdre une partie de leurs profits.

En revanche, je trouve plus problématique la promesse de dérégulation notamment en matière environnementale. Les normes et les contraintes environnementales en Europe, et donc le coût que cela représente pour les industriels vont encore creuser l’écart de compétitivité industrielle entre les deux continents si la bride est lâchée aux Etats-Unis.

En parlant d’écologie, Donald Trump va-t-il supprimer l’Inflation Reduction Act? Quelles en seraient, alors, les conséquences pour les Européens ?

Il a promis d’éliminer les subventions et les crédits d’impôts pour les producteurs d’énergie renouvelable. Il va donc concrètement stopper le financement de l’IRA. Or ce plan inquiète beaucoup les Européens en raison de l’incitation à délocaliser aux Etats-Unis. C’est donc, sur le papier, une bonne nouvelle pour nous.

Mais, même si l’intérêt fiscal de produire outre-Atlantique disparaît, cela reste toujours beaucoup plus compétitif de s’installer là-bas. Je ne pense pas que la fin de l’IRA changera grand-chose pour les Européens du point de vue des des flux d’investissements.

Existe-t-il des conséquences indirectes du programme de Donald Trump sur l’Europe?

Oui, il y aura tout d’abord un fort effet récessif au niveau mondial. Le Centre d’études prospectives et d’informations internationales (Cepii) anticipe une baisse de 2 point de pourcentage de PIB mondial entre aujourd’hui et 2029. Ce n’est pas énorme à première vue, mais il y a un fort risque d’effets en cascade dû aux réactions et aux contre-mesures des différents États face aux mesures de Trump. Et cela pourrait amener à une importante récession. Sans compter qu’il y a aussi un risque de désordre financier si la dette américaine s’envole ou si le dollar chute.

À noter aussi : si la Chine est fortement entravée dans ses échanges avec les États-Unis, elle va chercher d’autres clients pour écouler sa production. Or, l’Europe est son principal client. Donc les sociétés chinoises pourraient décider de baisser leurs prix, à court terme, pour séduire de nouveaux clients. Il y a quelques industries particulièrement menacées comme les constructeurs de voitures, de batteries, d’éoliennes. Mais de manière générale, c’est un vrai problème, car les industriels chinois sont montés en gamme et concurrencent de plus en plus nos propres industries, notamment dans la haute technologie.

Comment l’Europe va pouvoir se défendre face aux États-Unis et à la Chine ?

L’Europe a intérêt à anticiper et à s’unir. La politique commerciale se joue au niveau européen, et l’UE est une puissance commerciale donc nous avons les moyens de présenter une réponse à la hauteur.

Cela pourrait commencer par imposer des droits de douane équivalents à ceux imposés par les Américains à nos produits, ce qui nuirait aux entreprises exportatrices américaines. Cependant, si les Européens décident de mettre en place ce type de représailles, cela risque d’augmenter les coûts de production de nos biens fabriqués avec des pièces ou des matériaux américains.

Nous pourrions utiliser la guerre commerciale contre la Chine pour faire reculer Trump.

Concernant la dérégulation et l’arrêt des normes environnementales promises par Trump, l’Europe pourrait brandir la taxe carbone aux frontières. Le Mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF) vise à soumettre les produits importés dans le territoire douanier de l’Union européenne à une tarification du carbone équivalente à celle appliquée aux industriels européens fabriquant ces produits. Ce serait donc un bon moyen de protéger les entreprises européennes et d’entrer en négociations commerciales avec les États-Unis.

D’ailleurs, l’un des plus importants leviers de l’Europe est celui de la négociation. Et pour cause, les États-Unis veulent emmener les Européens dans leur guerre commerciale contre la Chine. Donc, nous pourrions utiliser ce conflit pour faire reculer Trump sur certaines mesures. Le marché européen est un grand marché qui peut peser dans le monde.

Quels sont les freins qui pourraient empêcher l’Europe de se défendre ?

Le talon d’Achille du Vieux Continent, c’est le consensus européen. S’il y a des négociations entre les États-membres au sujet d’une réponse coordonnée aux États-Unis, les différents pays pourraient rencontrer des difficultés à s’entendre. Les États-membres ayant des industries de moins haute technologie, avec une compétitivité surtout en prix, ou dépendant des intrants américains, pourraient refuser d’empirer la situation en imposant des droits de douane. Mais l’amplitude et l’intensité de l’isolationnisme de Donald Trump pourraient cette fois-ci fédérer les Vingt-Sept.

Le deuxième problème de l’UE, c’est sa lenteur dans les prises de décision. L’Europe va probablement appliquer des mesures de rétorsion. Mais elles risqueraient d’arriver en retard, car les Vingt-Sept ne décident de droits de douane qu’après avoir mené des enquêtes et instruit des dossiers. Il faut que l’UE anticipe les actions des États-Unis et de la Chine et qu’elle soit très réactive et très active dans ses partenariats et ses négociations avec les autres pays.

Fret SNCF : une liquidation anti économique et anti environnementale

Fret SNCF : une liquidation anti économique et anti environnementale

Bruxelles aura obtenu la peau de fret SNCF en raison du fallacieux motif de subvention à l’activité marchandise de l’entreprise. En réalité, il s’agit d’un règlement de compte notamment des pays du Nord qui n’apprécie pas spécialement le dynamisme de l’économie ferroviaire en France.

 

La vérité, c’est que la quasi-totalité des réseaux ferroviaires sont très largement subventionnés par leurs Etats. À commencer par la société allemande l’ancienne DB dont la totalité de la dette a été reprise par les pouvoirs allemands mais qui continue cependant à additionner les déficits. La SNCF de son côté n’a bénéficié que de la reprise partielle de sa dette. Elle traîne encore environ e 25 milliards qui hypothèquent ses résultats et surtout l’équilibre de « SNCF réseau » en charge de la gestion des infrastructures. Le problème général du ferroviaire provient du fait qu’on a confiée aux mêmes sociétés la gestion des équipements lourds comme les infrastructures et la gestion de l’exploitation.

Or dans aucun autre mode de transport les infrastructures ne sont gérées par les sociétés exploitation. Ainsi bien entendu le transport routier ne gère pas les routes et les autoroutes, les compagnies aériennes ne gèrent pas les aéroports, les compagnies maritimes ne gèrent pas les ports etc. Ces sociétés ne versent qu’une contribution et le reste est pris en charge par la collectivité. Structurellement le ferroviaire ne peut supporter les charges financières de la gestion des infrastructures. Une charge qui plombe sa compétitivité actuelle et son avenir.

En Allemagne par exemple en dépit de la reprise de la totalité de la dette, le réseau est dans un état lamentable, les retards chroniques et globalement la qualité très mauvaise sans parler encore une fois des nouveaux  mauvais résultats financiers.

Le transfert de l’activité fret SNCF pour les trains complets au privé est un non-sens économique et environnemental. C’est un effet sur ce créneau que la SNCF était la plus performante. On ne lui laisse que des miettes. Une situation à comparer à celle de la messagerie progressivement mise à part, ensuite privatisée puis liquidée.

Certes dans ce manque de compétitivité la direction de la SNCF et les syndicats de cheminots eux-mêmes ont leur responsabilité du fait de leur immobilisme et du corporatisme. Pour autant, ils ont raison de défendre l’intégrité de SNCF fret car c’est l’avenir du transport par rail qui est posé à un moment où précisément l’enjeu environnemental imposerait au contraire un recours accru du transport de marchandises par chemin de fer.( Or en Europe c’est tout le fret ferroviaire qui recule).  S’ajoute à cette question économique évidemment l’avenir des conditions sociales des intéressés … simplement oubliés !

États-Unis : une politique économique au service de la croissance interne

États-Unis : une politique économique au service de la croissance interne

 

Après des décennies de fortes relations commerciales à l’international, notamment avec la Chine, l’ouverture du marché américain a diminué. Cela aurait dû s’accompagner d’un ralentissement de son économie, mais au contraire, son marché intérieur a boosté la croissance aux États-Unis. Au début des années 2000, l’historien britannique Niall Ferguson célèbre l’émergence de la « Chinamérique », une nouvelle entité économique cohérente issue de la relation économique symbiotique entre les États-Unis et la Chine. Chacune des parties trouve son compte dans cette fusion caractérisée par une interdépendance économique profonde : la Chine exporte des produits manufacturés à bas prix vers les États-Unis, tandis que les États-Unis importent ces produits et financent leur consommation intérieure et leurs dépenses publiques en empruntant à l’étranger – et notamment en Chine. Cette relation constitue peut-être la meilleure illustration de l’un des enseignements de la théorie classique du commerce international. Les échanges extérieurs sont bénéfiques pour la croissance en permettant aux acteurs économiques de tirer profit des avantages comparatifs de toutes les régions du monde. Dans le cadre de la Chinamérique, Pékin profite effectivement de son avantage en main-d’œuvre bon marché et en coûts de production compétitifs pour devenir « l’usine du monde », exportant des produits manufacturés à grande échelle, tout particulièrement aux États-Unis.

 

par 

Professor of Economics and International Affairs, HEC Paris Business School dans « The conversation « 

La relation symbiotique entre les États-Unis et la Chine a néanmoins mis en évidence les limites et les risques d’une interdépendance profonde et le risque de fragmentation de l’économie internationale. Hier, mondialisation rimait avec interdépendance et intégration des marchés, alors qu’aujourd’hui, la logique qui s’impose est celle d’autonomie et de souveraineté. À cet égard, la dépendance des États-Unis à l’égard des importations chinoises et la dépendance de la Chine à l’égard du marché américain ont nourri les tensions économiques et géopolitiques actuelles.

La Chinamérique n’est donc plus. L’a remplacée une nouvelle forme de rivalité institutionnalisée tant à Pékin qu’à Washington. D’ailleurs, en l’espace d’une décennie, le taux d’ouverture de l’économie américaine, qui mesure la part des échanges internationaux (exportations et importations) par rapport au PIB, a baissé de six points de pourcentage.

On aurait pu s’attendre alors à ce que cette baisse du taux d’ouverture de l’économie américaine s’accompagne d’un ralentissement économique, conformément aux attentes de la théorie classique du commerce international. Le fait est que l’économie américaine n’a non seulement pas connu de ralentissement, mais s’est également bien mieux portée, notamment, que l’économie européenne. Le paradoxe est entier compte tenu de la forte dépendance d’hier de l’économie américaine au reste du monde et à la Chine.

Mais ce paradoxe n’est en réalité qu’apparent. Il faut d’abord noter que la vigueur de la consommation interne aux États-Unis a joué un rôle considérable dans la croissance américaine sur la période dans un contexte de taux d’intérêt accommodant et d’un taux d’épargne très faible (à l’exception de la période de la pandémie). Le taux d’épargne américain se situe en dessous de la barre des 5 %, soit trois fois moins que la moyenne européenne. De même, la résilience de la croissance américaine s’explique pour partie par le fait que les dépenses des ménages restent significatives depuis plus d’une décennie.

La politique budgétaire expansionniste américaine, marquée notamment par le désormais fameux Inflation Reduction Act (IRA) et les plans d’investissement dans les infrastructures et les semi-conducteurs, a également contribué à stimuler la croissance économique. L’IRA prévoit des investissements publics massifs d’un montant de 891 milliards de dollars, dont 783 milliards de dollars pour l’énergie et le changement climatique.

Le CHIPS Act (Creating Helpful Incentives to Produce Semiconductors and Science), loi fédérale américaine de 2022, vise quant à lui à renforcer la position des États-Unis dans la recherche, le développement et la fabrication de semi-conducteurs. Elle prévoit notamment de nouveaux financements à hauteur de 280 milliards de dollars pour appuyer la recherche et la fabrication de semi-conducteurs aux États-Unis, dont 52,7 milliards de dollars sont spécifiquement alloués pour leur fabrication.

Il s’agit non seulement de soutenir l’économie américaine à court terme, mais également de la soutenir dans sa transformation structurelle et sa réduction de la dépendance vis-à-vis du reste du monde. À cela s’ajoute le fait que les entreprises peuvent s’appuyer sur une électricité deux fois moins coûteuse en juin 2023 que celle en Allemagne – permettant ainsi à l’économie américaine de contester à l’industrie allemande le titre de puissance manufacturière.

De plus, la réduction du taux d’ouverture s’est accompagnée d’une diversification du commerce américain, alors que le Mexique est devenu le premier partenaire commercial et que le Vietnam a connu le plus grand bon de sa part de marché aux États-Unis, au détriment de la Chine et de l’Allemagne. Ce mouvement est aussi le résultat d’entreprises qui essayent de contourner les sanctions américaines qui ciblent la Chine et, dans le cas du Mexique, de se rapprocher du marché américain. Mais il témoigne de manière plus profonde d’une carte du commerce international américain dont les frontières ont profondément évolué.

On a donc assisté à une transformation structurelle de l’économie américaine. Ce changement très important permet au gouvernement, qu’il soit républicain ou démocrate, de redéfinir le récit que le pays a de lui-même – et a ainsi permis une transformation politique structurelle.

En effet, depuis 2006 et les deux dernières années du mandat de George W. Bush, les politiques étrangères américaines semblent partager un fil conducteur commun : ce qui est bon pour le reste du monde n’est plus forcément bon pour l’Amérique. Le pays a tiré tous les dividendes qu’il pouvait de la mondialisation qu’il a contribué à construire depuis 1945. La mondialisation est désormais devenue un jeu à somme nulle dans lequel ce que les États-Unis gagnent, le reste du monde le perd et vice-versa – rendant ainsi tout compromis difficile. Aussi différents que George W. Bush, Barack Obama, Donald Trump et Joe Biden puissent être, tous ont exprimé ce même scepticisme vis-à-vis d’une mondialisation qui ne servirait plus les intérêts américains.

Si le repli du commerce international américain s’était accompagné d’un ralentissement économique, une telle vision du monde aurait eu du mal à s’imposer à Washington. Au lieu de cela, Joe Biden a été en mesure de faire une synthèse de ce consensus en proposant une politique étrangère au service des classes moyennes que l’on tente d’immuniser contre les turbulences de la mondialisation et donc de la concurrence étrangère. Indépendamment de l’issue du scrutin du 5 novembre, il est fort à parier que cette synthèse, résultat d’une transformation économique et politique structurelle, sera durable.

Sondage situation économique du pays:86 % pessimistes

 Sondage situation économique du pays:86 % pessimistes

Selon le  baromètre mensuel réalisé par l’institut Ipsos, 86% se montrent ainsi pessimistes sur la situation économique du pays, 81% sur la situation économique mondiale, et 70% sur leur propre situation économique. Tous ces scores sont en hausse.
Au final, 71% des Français s’attendent à voir leur pouvoir d’achat se détériorer dans les mois qui viennent. Et 57% estiment que le front de l’emploi est désormais également menacé. Décidément, l’hiver s’annonce rugueux. si le pouvoir d’achat reste la principale préoccupation des Français (cité à 50%), deux autres facteurs grimpent en flèche lors de cette rentrée : l’avenir du système social, qui progresse de 3 points en un mois (à 44%), et le niveau de la dette et des déficits, qui gagne 4 points à 29%. Pour cette dernière préoccupation, désormais largement au cœur de l’actualité, la progression en l’espace de dix mois est vertigineuse. En janvier dernier, le niveau de la dette et des déficits ne recueillait qu’un score de 12% dans le classement des préoccupations. Un véritable dérapage.

Sur le front de la maîtrise de la dette justement, le gouvernement Barnier part avec un niveau de confiance très faible. Au total, 68% des Français indiquent avoir « plutôt pas confiance » ou « pas du tout confiance » sur la capacité du nouveau gouvernement à maîtriser le niveau des déficits. Dans la même veine, ils sont 76% à avoir « plutôt pas confiance » ou « pas du tout confiance » concernant cette fois l’amélioration du pouvoir d’achat. Le message est clair : sur le front économique, la période de grâce politique n’existe plus.

Activité économique : vers la stagnation au quatrième trimestre

Activité économique : vers la stagnation au quatrième trimestre

 

Après l’euphorie de JO, événements sportifs mais aussi sociétaux réussis on comptait  sur la dynamique pour accélérer la croissance en France. En réalité le bilan économique de ces jeux est loin d’être aussi satisfaisant qu’on le pensait sauf pour Paris et encore. Le problème économique pour la France, c’est la mollesse et même la réduction de la consommation qui porte l’essentiel de la croissance en France. Toutes les enquêtes et les indicateurs patronaux marquent la stagnation voir la régression de l’activité plombé en outre par le climat politique délétère .

 

Dans sa note de conjoncture dévoilée ce jeudi, l’Insee a maintenu sa prévision de croissance pour 2024 à 1,1%, soit un niveau équivalent à la prévision du gouvernement figurant dans le budget 2025, présentée ce jour.

Les Jeux olympiques ont permis de soutenir l’activité durant le troisième trimestre (+0,4). Mais cet épisode s’est limité dans le temps et la durée. L’institut public table désormais sur une stagnation de la croissance du produit intérieur brut (PIB) au dernier trimestre.

Du côté de la consommation, les clignotants sont au rouge. L’inflation a certes ralenti (1,5% en septembre pour l’IPCH), mais les Français restent plongés dans l’incertitude depuis la dissolution de l’Assemblée nationale. Les conjoncturistes parlent même d’un « choc d’incertitudes ». Le pouvoir d’achat progresserait d’environ 1,8% en 2024 mais la consommation a flanché au premier semestre.

Le  niveau d’épargne devrait rester à un niveau élevé en 2024 (17,9%), à un niveau bien supérieur à 2022 et 2023 (16,9%). Les coupes budgétaires à venir et les hausses d’impôts pourraient à nouveau faire grimper l’épargne des Français particulièrement attentistes dans cette période de flou.
Toujours côté demande, l’investissement des entreprises continue de flancher. Depuis deux trimestres, les investissements sont en repli, plombés par une demande en berne, un durcissement des conditions de financement et l’incertitude politique.

Budget-Quelle politique économique ?

Budget-Quelle politique économique de l’offre ?

OPINION. Les Français ont voté le 7 juillet 2024 pour élire leurs députés. Aucun parti ne répond plus clairement à leurs préoccupations en termes de politique économique. Cette tribune met en avant des idées pour réduire les dépenses sans réformes structurelles et pour amplifier les investissements productifs sans augmenter la dette publique.
Par Gabriel Gaspard, Chef d’entreprise à la retraite, spécialiste en économie financière dans la Tribune

D’inspiration libérale, les adeptes de la politique de l’offre considèrent que pour obtenir une forte croissance à moyen ou long terme il faut aider les entreprises à améliorer leur offre de biens et de services pour conquérir de nouveaux marchés. Pour augmenter les profits, ils préconisent de supprimer le maximum de freins fiscaux (impôts, taxes et charges sociales) qui entravent leurs développements dans une économie mondialisé.

L’ancien chancelier allemand, Helmut Schmidt résumait cette politique : « les profits d’aujourd’hui sont les investissements de demain et les emplois d’après-demain ».

Avec l’ancien Président français Valéry Giscard d’Estaing il a appuyé la mise en place de l’Europe politique et du Système monétaire européen. Mais les entreprises ont-elles réellement investi pour développer la productivité ?

  • C’est quoi une politique économique pro-européenne ?
C’est « la mise en place d’un environnement réglementaire et institutionnel sain et une économie qui fonctionne bien sont essentiels pour réaliser des gains de compétitivité, encourager les investissements, favoriser la création d’emplois, améliorer le niveau de vie et produire une croissance durable dans l’ensemble des États membres de l’Union.

De nombreuses économies de l’Union ont été et sont encore soumises à des processus d’ajustement visant à corriger les déséquilibres macroéconomiques accumulés dans le passé, beaucoup devant également composer avec un faible potentiel de croissance. Cette situation est souvent le résultat de retards ou d’insuffisances dans la mise en œuvre de réformes structurelles dans ces économies.

L’Union a fait de la mise en œuvre des réformes structurelles une de ses priorités d’action, afin de donner un caractère durable à la reprise, de libérer le potentiel de croissance nécessaire pour renforcer la capacité d’ajustement, et de soutenir le processus de convergence », Commission européenne.

Il existe de nombreuses manières de réaliser des réformes structurelles : des réglementations allant dans le sens d’une plus grande flexibilité des marchés du travail, une libération du marché des biens et services, une simplification des régimes fiscaux, une réduction globale du poids des dépenses publique en particulier sociale, etc.

Ces réformes structurelles, de tendance libérale, sont souvent critiquées dans plusieurs pays européens quant à leur efficacité. Les critiques portent surtout sur les efforts d’extrême rigueurs demandées à certaines populations et de leurs conséquences dramatiques sur le plan social. La mise en œuvre de telles politiques d’austérité, de manière simultanée, dans tous les pays européens, est-elle considérée comme une erreur de politique économique ?

Le traité de Lisbonne encadre actuellement le fonctionnement de l’Union européenne. Après le rejet, par la France et les Pays-Bas (référendums de 2005), du traité établissant une Constitution pour l’Europe rédigé par la convention sur l’avenir de l’Europe, le traité a été signé lors du Conseil européen de Lisbonne du 13 décembre 2007 et a été ratifié par tous les États membres.

La France et les Pays-Bas ont rejeté, par référendums en 2005, ce traité établissant une Constitution pour l’Europe rédigée par la convention sur l’avenir de l’Europe. Il a alors été signé lors du Conseil européen de Lisbonne du 13 décembre 2007 puis ratifié par tous les États membres.

Il y a donc 16 ans, après la signature de ce traité, la production de richesse européenne était de 10,36% supérieure à celle des États-Unis alors qu’en 2023 elle était de 48,77% inférieure. Le PIB de l’Union européenne a augmenté de 2008 à 2023 de 12,58% (mesuré en dollars courant), pour la France c’est 3,41% soit 0,213% par an, contre 84,83 % pour les États-Unis et 287,58% pour la Chine (source Banque mondiale).

  • C’est quoi une politique économique pro-business ?

Avec 82,52 milliards d’euros en 2008 et 156,88 milliards d’euros versés en 2019, les subventions aux entreprises sont devenues le premier poste de dépenses de l’État français. Les aides publiques aux entreprises sont en principe interdites (sauf cas particuliers) par le droit européen car elles « faussent ou menacent de fausser la concurrence en favorisant certaines entreprises ou certaines productions » (article 107 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne). Avec le déploiement massif des aides en réponse à la pandémie, cette aide s’est élevée à près de 175 milliards d’euros en 2022. En 15 ans elle a augmenté de 112,07%.

En comparant l’évolution de cette aide annuelle moyenne de 7,47% à la croissance annuelle moyenne de 0,213%, l’aide publique n’a pas réellement profité aux investissements et à la croissance. Déjà en 2021, un rapport de l’observatoire des multinationales révélait que les « entreprises se sont servies des aides publiques versées par l’État pour faire face à la crise sanitaire pour rémunérer les actionnaires, tout en supprimant des emplois ».

À titre indicatif, le CAC40 a progressé de 16,95% de 2008 à 2023. Le taux d’évolution de la distribution de dividendes entre 2008 (43 milliards d’euros) et 2023 (67,8 milliards d’euros) est de 57,67%. La moyenne des dividendes versés par les sociétés françaises du CAC40 selon la capitalisation boursière de 2008 est de 3,6% (source Banque de France).

Les Premiers ministres de gauche ou de droite sont tous pro-business.

Manuel Valls : « my government is pro-business »Elisabeth Borne : « oui, nous menons une politique pro-business » et le nouveau premier ministre Michel Barnier, l’ancien commissaire européen, souhaite appliquer une politique économique de l’offre, pro-business et pro-européenne.

Quelle politique économique est la plus adaptée pour la France ?

Pour les défenseurs de la politique économique libérale de l’offre, l’État est la cause de tous les problèmes et la solution doit être de réduire son influence sur l’économie. En France le budget mis en place est en contradiction avec cette thèse et les aides aux entreprises deviennent irraisonnables au regard du droit européen.

Mais lorsque la machine économique est en panne, il faut la relancer soit par la politique économique de l’offre, soit par la politique monétaire, soit par l’économie de la demande.

En Europe, la politique monétaire est de la responsabilité de la Banque centrale européenne BCE. La France n’a pas la main sur la stabilité de l’euro, ni sur la création de liquidités, ni sur les taux directeurs et ni sur les taux d’intérêt du marché monétaire, etc. La première mission de la BCE est de maintenir la stabilité des prix. Du fait des crises financières, avec les politiques monétaires non conventionnelles, la stabilité financière a supplanté celle des prix. Cette politique est au détriment de la croissance, des revenus des ménages, de la crise immobilière, etc.

Concernant la politique de la demande pour créer de la croissance, en augmentant par exemple le SMIC ou le salaire des fonctionnaires, etc., le gouvernement agirait sur la demande pour relancer l’emploi et la production. Ces augmentations induiraient une hausse des dépenses ou une baisse des recettes. Ce mécanisme peut mener à une récession ou à des déficits financés par l’emprunt. Pour combler ce déficit, le gouverneur de la Banque de France recommande une combinaison de réductions des dépenses publiques et de hausses d’impôts ciblées.

Pour la Chine le modèle économique de croissance est en adéquation avec la théorie de l’offre de Schumpeter. Elle est basée sur une création de crédit extrêmement élevé par les Banques, avec une prise en main des entreprises chinoises, publiques comme privées, par les organes du Parti communiste. Ceci n’a pas évité la crise immobilière actuelle, le chômage des jeunes, etc.

Pour les États-Unis, les banques américaines ont accordé massivement des prêts immobiliers aux particuliers à faibles revenus. Ces prêts, à taux variables sont soutenus par les pouvoirs publics. Ils voient dans la construction immobilière un moyen pour dynamiser l’économie à court terme. Et c’est la crise des subprimes 2007-2008. En 10 ans, cette crise financière a coûté approximativement 1 541 Md€ à la France en termes de produit intérieur brut (PIB) selon les calculs d’Eric Dor, directeur des études économiques à IESEG School of Management.

Quant à la France et à l’Europe, malgré toutes les aides, la productivité s’effondre. Entre l’année 2000 et 2022 la croissance du PIB par heure travaillée en Europe a été uniquement de 1,2%. De 1990 à 2022, la France a gagné en 33 ans en moyenne 0,85% par an.

Forcée de rester dans l’Europe et dans la zone euro, la France ne peut plus rétablir sa compétitivité et sa croissance, sauf si elle adapte fortement sa politique de l’offre, pro-européenne et pro-business. La leçon apprise des grandes crises passées est de ne pas réduire brutalement les déficits publics, les dettes publiques, les aides aux entreprises, les droits sociaux, etc.

Quelques propositions :

  • Attribuer au mieux les aides aux entreprises.
    À garder dans les aides publiques aux entreprises les subventions pour la recherche et le développent, pour l’investissement immatériel en capital (c’est-à-dire la propriété intellectuelle, la R&D, les logiciels, la technologie, le capital humain…), pour un budget total dépassant les 3% du PIB et allant jusqu’à 4,5% à 5%. Les subventions doivent être en proportion du chiffre d’affaires réalisé en France, par des sociétés ayant leurs sièges sociaux en France.
    Toutes les sociétés qui ont recours aux aides publiques doivent obligatoirement respecter la « règle des trois tiers » après acquittement des impôts : un tiers pour les actionnaires, un tiers pour le réinvestissement et un tiers en prime pour les salariés ou dans un cadre d’un plan d’épargne salariale.
  • Financer les fonds propres des entreprises par la Bourse.
    La Bourse ne finance que les riches. Pourtant elle peut jouer un rôle primordial pour trouver les capitaux nécessaires à l’expansion surtout des entreprises de tailles intermédiaires ETI. Malgré l’effort d’Euronext, une majorité de ces entreprises n’y a pas encore accès en raison de coûts administratifs et financiers trop élevés. Longue, ardue, plutôt coûteuse et très encadrée, la procédure a pourtant un intérêt vital : permettre aux dirigeants d’obtenir un financement en fonds propres. Certaines entreprises pourraient faire faillite après l’arrêt des aides de l’État.
  • Créer 3.5 millions de petites et moyennes entreprises PME en 5 ans.
    Aux États-Unis, la candidate démocrate à la présidentielle américaine a promis, en cas de victoire, la création de 25 millions de nouvelles petites entreprises en quatre ans. En France il faudrait créer 700 000 entreprises innovantes et régionales par an.

La France doit comme l’Allemagne compter plusieurs caisses de crédit publiques en plus des banques commerciales privées et des banques coopératives pour financer des prêts participatifs.

La principale force de l’économie allemande est ce que l’on appelle le «Mittelstand» soit 3,5 millions d’entreprises familiales innovantes. Par contre la France a choisi de développer des champions nationaux côtés en Bourse (uniquement 25% de l’activité des entreprises cotées au CAC40 est réalisé en France). Les PME du Mittelstand se financent en majorité via 500 caisses d’épargnes publiques (2.492,8 milliards d’euros).

Les Caisses de crédit publiques ainsi créées pourront emprunter directement à la Banque centrale européenne BCE. Du point de vue des Traités européens, « il n’existe aucune barrière juridique à un prêt de la BCE à un établissement public de crédit  ». C’est l’article 123-2 traité de Lisbonne.

  • Financer les investissements productifs par l’épargne. Cette idée, qui ne plait pas beaucoup aux banques commerciales, vise à stimuler la croissance de l’industrie française et à éviter que les capitaux se tournent vers des pays économiquement plus attractifs. Une grande partie de l’épargne française dort ou est placée dans des projets climaticides, etc.

Selon l’INSEE, en 2023, le taux d’épargne des ménages est égal à 16,9%. Il a atteint 20,4% en 2020 (pandémie). En revanche le taux d’investissement des ménages est de nouveau en forte baisse (-8,5%)

Avec une épargne financière estimée à 4 427,7 milliards d’euros en 2023 et 935,5 milliards d’euros déposés sur les produits d’épargne réglementée ; un encours des dépôts à vue des particuliers au mois de juillet 2024 de 478 milliards d’euros ; une partie de cette manne peut être utilisée pour créer un nouveau livret d’épargne réglementé. Ce fonds servira à des investissements productifs dans la transition écologique, etc., au lieu d’exporter cette épargne, via les banques commerciales, pour acheter des titres de dettes étrangers. Avec des plafonds de versement, le nouveau produit d’épargne serait garanti et rémunéré. Le nouveau contrat devrait présenter plusieurs atouts pour les consommateurs : flexibilité, frais de gestion nuls, pas de frais de transfert, avantages fiscaux, etc.

Dans un budget, il faut tout simplement arrêter de gaspiller les ressources :
« Ne dépensez jamais votre argent avant de l’avoir » Thomas Jefferson.

Transport routier : des faillites en hausse qui traduisent le tassement économique général

Transport routier : des faillites en hausse qui traduisent le tassement économique général

Traditionnellement le transport routier constitue une sorte d’indicateur avancé de la conjoncture. Or l’activité logistique se tasse déjà depuis des mois. C’est le révélateur d’une croissance indigente ( le PIB a progressé finalement de seulement 0,2 % pour le deuxième trimestre et on attendra difficilement maintenant 1 % en 2024). Par ailleurs comme d’autres secteurs l’activité de transport enregistre aussi des hausses de coûts difficiles à répercuter.  Selon l’Union des entreprises de transport et de logistique de France (Union TLF), les entreprises du secteur affronte une vague inédite de faillites d’entreprises, liée au ralentissement de l’économie. Ce vendredi, l’Union « tire la sonnette d’alarme » car « les trésoreries des transporteurs se sont tendues et les défaillances du secteur sont désormais historiquement élevées ».

 

Au total, 603 entreprises de transports de marchandises ont fait l’objet d’une procédure collective au 2e trimestre 2024, soit une hausse de 45% sur un an et de 73% sur deux ans, selon la société Ellisphere et le magazine L’Officiel des Transporteurs. Cette vague « excède largement le rattrapage post-Covid », analyse l’Union TLF.

Faute de demande, le climat des affaires du segment se situe sous sa moyenne de longue période, depuis 21 mois consécutifs, ajoute l’organisation. Parallèlement, les coûts de production des transporteurs restent en forte progression: +5,4% sur un an en juillet 2024 hors gazole, selon le Comité National Routier. « A cela s’ajoutent des crises régulières qui frappent durement le secteur: mouvements des retraites, crise des agriculteurs, intempéries, blocages des ports », soulignent les patrons.

 

Le tassement économique chinois pèse toute l’économie mondiale

Le tassement économique chinois  pèse toute l’économie mondiale

 

En dépit ou peut-être à cause des mesures protectionnistes de nombreux États vis-à-vis des importations notamment chinoises mais pas seulement, la croissance mondiale se trouve affectée par le net tassement de la croissance en Chine. Même les États-Unis sont concernés et l’Europe  bien entendu notamment l’Allemagne. À cela s’ajoute évidemment les risques géopolitiques avec les conflits en Ukraine et au Proche-Orient. 

La  Chine est en proie à une crise inédite de son vaste secteur immobilier, une confiance morose des ménages et des entreprises, ce qui pénalise la consommation, tandis que les tensions géopolitiques avec Washington et l’Union européenne menacent son commerce extérieur.

La croissance du géant asiatique a été plus faible que prévu au cours du trimestre terminé en juin (+4,7% sur un an). Et les dernières données vont aussi dans le sens d’un ralentissement au troisième trimestre.

La production industrielle s’est tassée en juillet (+5,1% sur un an), selon des chiffres publiés par le Bureau national des statistiques (BNS), soit son rythme le plus faible depuis mars. Elle avait progressé de +5,3% en juin et les analystes interrogés par Bloomberg s’attendaient en juillet à un ralentissement plus modéré (+5,2%).

Le taux de chômage a lui aussi augmenté (5,2%) par rapport à juin (5%). Ce chiffre dresse toutefois un tableau incomplet de la conjoncture, car il n’est calculé que pour les villes. Le taux de chômage chez les 16-24 ans était en juin de 13,2%, en se basant sur un nouveau critère qui exclut désormais les étudiants.

 

La croissance mondiale devrait se maintenir à 2,6 % en 2024 avant de remonter légèrement à 2,7 % en moyenne en 2025-2026, prévoyait e rapport de la Banque mondiale. Soit un niveau bien en deçà de la moyenne de 3,1 % enregistrée au cours de la décennie précédant la pandémie de COVID-19. D’après ces prévisions, dans 60 % des économies, qui représentent ensemble plus de 80 % de la population mondiale et du PIB mondial, la croissance sur la période 2024-2026 sera plus lente qu’au cours de la décennie pré-COVID.

Dans l’ensemble des économies en développement, la croissance devrait légèrement fléchir par rapport à 2023, pour s’établir en moyenne à 4 % en 2024-2025. Elle devrait s’accélérer dans les pays à faible revenu, pour atteindre 5 % en 2024, contre 3,8 % en 2023. Dans 75 % d’entre eux, toutefois, les perspectives de croissance pour 2024 ont été revues à la baisse par rapport aux prévisions établies en janvier. Dans les économies avancées, la croissance devrait rester stable à 1,5 % en 2024 .Ces prévisions devraient cependant être revues en baisse d’ici la fin de l’année

Croissance: Le tassement économique chinois pèse toute l’économie mondiale

Croissance: Le tassement économique chinois  pèse toute l’économie mondiale

 

En dépit ou peut-être à cause des mesures protectionnistes de nombreux États vis-à-vis des importations notamment chinoises mais pas seulement, la croissance mondiale se trouve affectée par le net tassement de la croissance en Chine. Même les États-Unis sont concernés et l’Europe  bien entendu notamment l’Allemagne. À cela s’ajoute évidemment les risques géopolitiques avec les conflits en Ukraine et au Proche-Orient. 

La  Chine est en proie à une crise inédite de son vaste secteur immobilier, une confiance morose des ménages et des entreprises, ce qui pénalise la consommation, tandis que les tensions géopolitiques avec Washington et l’Union européenne menacent son commerce extérieur.

La croissance du géant asiatique a été plus faible que prévu au cours du trimestre terminé en juin (+4,7% sur un an). Et les dernières données vont aussi dans le sens d’un ralentissement au troisième trimestre.

La production industrielle s’est tassée en juillet (+5,1% sur un an), selon des chiffres publiés par le Bureau national des statistiques (BNS), soit son rythme le plus faible depuis mars. Elle avait progressé de +5,3% en juin et les analystes interrogés par Bloomberg s’attendaient en juillet à un ralentissement plus modéré (+5,2%).

Le taux de chômage a lui aussi augmenté (5,2%) par rapport à juin (5%). Ce chiffre dresse toutefois un tableau incomplet de la conjoncture, car il n’est calculé que pour les villes. Le taux de chômage chez les 16-24 ans était en juin de 13,2%, en se basant sur un nouveau critère qui exclut désormais les étudiants.

 

La croissance mondiale devrait se maintenir à 2,6 % en 2024 avant de remonter légèrement à 2,7 % en moyenne en 2025-2026, prévoyait e rapport de la Banque mondiale. Soit un niveau bien en deçà de la moyenne de 3,1 % enregistrée au cours de la décennie précédant la pandémie de COVID-19. D’après ces prévisions, dans 60 % des économies, qui représentent ensemble plus de 80 % de la population mondiale et du PIB mondial, la croissance sur la période 2024-2026 sera plus lente qu’au cours de la décennie pré-COVID.

Dans l’ensemble des économies en développement, la croissance devrait légèrement fléchir par rapport à 2023, pour s’établir en moyenne à 4 % en 2024-2025. Elle devrait s’accélérer dans les pays à faible revenu, pour atteindre 5 % en 2024, contre 3,8 % en 2023. Dans 75 % d’entre eux, toutefois, les perspectives de croissance pour 2024 ont été revues à la baisse par rapport aux prévisions établies en janvier. Dans les économies avancées, la croissance devrait rester stable à 1,5 % en 2024 .Ces prévisions devraient cependant être revues en baisse d’ici la fin de l’année

Le tassement économique de la Chine pèse toute l’économie mondiale

Le tassement économique de la Chine pèse toute l’économie mondiale

 

En dépit ou peut-être à cause des mesures protectionnistes de nombreux États vis-à-vis des importations notamment chinoises mais pas seulement, la croissance mondiale se trouve affectée par le net tassement de la croissance en Chine. Même les États-Unis sont concernés et l’Europe  bien entendu notamment l’Allemagne. À cela s’ajoute évidemment les risques géopolitiques avec le conflit en Ukraine et au Proche-Orient. 

La  Chine est en proie à une crise inédite de son vaste secteur immobilier, une confiance morose des ménages et des entreprises, ce qui pénalise la consommation, tandis que les tensions géopolitiques avec Washington et l’Union européenne menacent son commerce extérieur.

La croissance du géant asiatique a été plus faible que prévu au cours du trimestre terminé en juin (+4,7% sur un an). Et les dernières données vont aussi dans le sens d’un ralentissement au troisième trimestre.

La production industrielle s’est tassée en juillet (+5,1% sur un an), selon des chiffres publiés par le Bureau national des statistiques (BNS), soit son rythme le plus faible depuis mars. Elle avait progressé de +5,3% en juin et les analystes interrogés par Bloomberg s’attendaient en juillet à un ralentissement plus modéré (+5,2%).

Le taux de chômage a lui aussi augmenté (5,2%) par rapport à juin (5%). Ce chiffre dresse toutefois un tableau incomplet de la conjoncture, car il n’est calculé que pour les villes. Le taux de chômage chez les 16-24 ans était en juin de 13,2%, en se basant sur un nouveau critère qui exclut désormais les étudiants.

 

La croissance mondiale devrait se maintenir à 2,6 % en 2024 avant de remonter légèrement à 2,7 % en moyenne en 2025-2026, prévoyait e rapport de la Banque mondiale. Soit un niveau bien en deçà de la moyenne de 3,1 % enregistrée au cours de la décennie précédant la pandémie de COVID-19. D’après ces prévisions, dans 60 % des économies, qui représentent ensemble plus de 80 % de la population mondiale et du PIB mondial, la croissance sur la période 2024-2026 sera plus lente qu’au cours de la décennie pré-COVID.

Dans l’ensemble des économies en développement, la croissance devrait légèrement fléchir par rapport à 2023, pour s’établir en moyenne à 4 % en 2024-2025. Elle devrait s’accélérer dans les pays à faible revenu, pour atteindre 5 % en 2024, contre 3,8 % en 2023. Dans 75 % d’entre eux, toutefois, les perspectives de croissance pour 2024 ont été revues à la baisse par rapport aux prévisions établies en janvier. Dans les économies avancées, la croissance devrait rester stable à 1,5 % en 2024 .Ces prévisions devraient cependant être revues en baisse d’ici la fin de l’année

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