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Retour du service militaire: Des Français favorables

Retour du service militaire: Des Français favorables


Une majorité de Français (86 %) se dit ainsi globalement favorable au rétablissement du service militaire, d’après un sondage Ipsos-CESI École d’ingénieurs paru mi-mars. Et même 53 % au service obligatoire.

Ainsi, à la question « êtes-vous favorable ou non au retour du service militaire en France ? », 32 % ont répondu « oui » à un service obligatoire pour les femmes et les hommes, 21 % à un service obligatoire uniquement pour les hommes et 33 % sur la base du volontariat. Ces résultats varient, sans surprise, selon la tranche d’âge. Le service obligatoire recueille l’adhésion de 63 % chez les 60 ans et plus, contre 41 % des moins de 35 ans.

Cette hypothèse a été analysée et chiffrée par le Haut-Commissariat au Plan et France Stratégie, dans le cadre de la refonte du service national universel (SNU) souhaitée par Emmanuel Macron, dans une note publiée ce lundi et consultée par Franceinfo.

Il en ressort que la facture serait de 14,5 milliards d’euros chaque année s’il est mixte, c’est-à-dire s’il concernait 600 000 jeunes hommes et femmes. S’il n’est obligatoire que pour les hommes, soit 300 000 personnes, son coût total tomberait à 7,2 milliards d’euros par an.

Une option que le chef de l’État ne trouvait en tout cas pas « réaliste » à la mi-mars, dans une interview à plusieurs journaux régionaux. Selon lui, la France « n’a plus la base, plus la logistique » pour remettre en place une conscription. « À partir du moment où on est allé vers la professionnalisation de nos armées, focalisées sur l’opérationnel, les réemployer pour encadrer 800 000 jeunes (…) n’est absolument pas un schéma opérant », avait-il justifié.Notons que Macron a évité de faire son service militaire !

Le Haut-Commissariat au Plan et France Stratégie se sont penchés sur d’autres scénarios que le retour du service militaire obligatoire. Et tous se révèlent moins onéreux.

Face au risque de guerre: le retour du service militaire

Face au risque de guerre: le retour du service militaire

Experts militaires et politiques se sont finalement entendus pour supprimer le service militaire. La principale raison avancée étant la sophistication des équipements de l’armée et des technologies remplaçant les hommes. Le problème , c’est que dans des conflits récents on s’aperçoit que la place des hommes est essentielle à côté des armes plus sophistiquées. C’est évidemment le cas en Ukraine où la question des forces humaines est fondamentale. C’est encore le cas en Israël. C’était encore le cas en Afrique où nous sommes partis surtout par suite de manques d’effectifs pour laisser la place aux amis dictateurs de Poutine.

En dernier ressort après utilisation des nouveaux équipements, l’infanterie termine le plus souvent le travail. En France, on a même supprimé le service militaire qui par ailleurs était un outil facilitant l’appropriation des valeurs républicaines et de la discipline. La France dispose d’une armée très complète dans tous les domaines mais c’est une miniature d’armée. Elle dispose seulement 160 000 hommes. En une semaine, elle serait balayée par les forces extérieures russes ou autres. Il faudrait disposer de 5à 10 fois plus de soldats disponibles et formés.

Le pays est confronté à deux types de risques. Le risque extérieur avec les menaces réitérées notamment de la Russie qui envahit pays par pays aux portes de l’union européenne. Aussi un risque intérieur avec le développement du terrorisme islamique.

Un service de l’ordre de six mois minimum est indispensable pour former des soldats. Pour assurer la sécurité intérieure mais y compris pour intervenir sur le théâtre des opérations extérieures si nécessaire. On mesure bien en effet toutes les limites de la guerre dite technologique. La principale menace aujourd’hui, c’est le terrorisme qui sévit dans le monde entier ; de ce point de vue les armes sophistiquées notamment aériennes sont insuffisantes pour lutter avec efficacité contre ce périple.

Au plan intérieur, ces armes sophistiquées sont à peu près inopérante et la stratégie doit reposer sur la présence physique de forces de surveillance et de protection.

La problématique n’est pas seulement sécuritaire elle est aussi sociétale pour permettre le brassage des populations et une meilleure appropriation des valeurs citoyennes.

Face à l’explosion de la menace terroriste en 2015, l’idée de rétablir un service militaire ou un dispositif similaire était revenue dans l’actualité . Certains réclamaient un service obligatoire de 6 mois.

Coût des catastrophes climatiques jusqu’à 5% du PIB en 5 ans

Coût des catastrophes climatiques jusqu’à 5% du PIB en 5 ans

Les catastrophes climatiques pourraient coûter jusqu’à 5% du PIB de la zone euro d’ici 2030, alerte la BCE dans une note de blog publiée mardi 8 juillet.

Un tel choc viendrait rogner les prévisions de croissance du Fonds monétaire international (FMI) pour la région économique, qui servent aujourd’hui de scénario de référence, précise l’institution de Francfort. Pour parvenir à cette estimation, la BCE s’est appuyée sur plusieurs scénarios, du pire au plus favorable, émis par le réseau NGFS – une coalition de plus de 140 banques centrales et autres régulateurs qui travaillent à verdir la finance.

Coupe du monde des clubs : le PSG écrase le Real Madrid 4 à 0

Foot- Coupe du monde des clubs : le PSG écrase le Real Madrid 4 à 0

Les champions d’Europe parisiens viennent d’écraser le Real de Madrid lors de la Coupe du monde des clubs. Les joueurs de Luis Enrique ont étouffé immédiatement Kylian Mbappé et ses coéquipiers, en inscrivant deux buts coup sur coup dans les 10 premières minutes de la partie.

Fabian Ruiz (6e) d’abord, puis Ousmane Dembélé (9e), ensuite ont profité des errements de la défense centrale madrilène.

Iran: Du commerce surtout avec la Chine

Iran: Du commerce surtout avec la Chine

Les sanctions américaines et européennes ont détourné l’Iran des pays occidentaux, notamment de la France, devenue un partenaire économique de second plan.

C’est pourquoi l’Iran est aujourd’hui tournée vers d’autres partenaires. Ses principaux fournisseurs sont ainsi la Chine, les Émirats arabes unis, la Turquie et la Russie. Ses importations sont dominées par les produits manufacturés (smartphones, automobiles, médicaments…). Ensuite viennent les produits agricoles et agroalimentaires, principalement des céréales comme du blé.

Dans ce contexte, la France, autrefois partenaire économique de premier plan de Téhéran, a vu ses relations commerciales avec l’Iran s’effondrer depuis vingt ans. Paris n’achète quasiment plus de pétrole à Téhéran (47 millions d’euros), faisant de l’Iran notre 124e fournisseur, selon le Trésor.

Foot–Coupe du monde des clubs : Los Angeles battu par Chelsea

Foot–Coupe du monde des clubs : Los Angeles battu par Chelsea

Chelsea a battu le Los Angeles FC des Français Hugo Lloris et Olivier Giroud (2-0) pour leur entrée en lice dans le Mondial des clubs lundi à Atlanta (Géorgie, États-Unis).

Assemblée nationale : interdiction du mariage avec un étranger en situation irrégulière

Assemblée nationale : interdiction du mariage avec un étranger en situation irrégulière

La nouvelle loi adopté en commission de l’Assemblée nationale interdit le mariage pour «une personne séjournant de manière irrégulière sur le territoire national». Le président de la République Emmanuel Macron avait lui-même appelé à ce que soit débattue rapidement au Parlement une telle loi évoquant un «débat de bon sens», et le texte a aussi reçu le soutien des ministres de la Justice, Gérald Darmanin, et de l’Intérieur, Bruno Retailleau.

Groenland : Macron pour le partage du gâteau en Europe

Groenland : Macron pour le partage du gâteau en Europe

Le territoire danois autonome n’est pas «à vendre ou à prendre», a déclaré le président de la République, en référence aux déclarations du président américain, qui ambitionne de mettre la main sur cette île, la plus grande du monde.

Macron pour le partage des ressources en minéraux du Groenland en Europe. Le président français s’oppose donc aux velléités de mainmise du président américain sur le Groenland. le président français a affirmé que les Européens voulaient «accélérer la mise en œuvre» du partenariat avec le Groenland sur les métaux stratégiques. Vingt-cinq minéraux considérés par l’Union européenne comme des matières premières critiques, notamment les terres rares et le graphite, se trouvent au Groenland.

Iran: Les chefs du renseignement éliminés

Iran: Les chefs du renseignement éliminés

L’Iran annonce la mort du chef des chefs du renseignement des Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de la République islamique d’Iran, Mohammad Kazemi, a été tué dimanche avec deux autres officiers par une frappe israélienne, selon l’agence de presse officielle Irna.

Foot–Coupe du monde des clubs -PSG:4 -Atlético Madrid : 0

Foot–Coupe du monde des clubs -PSG:4 -Atlético Madrid : 0

À l’occasion de la coupe du monde des clubs le PSG a écrasé l’Atlético de Madrid 4-0.

Violences en France : La conséquence aussi de la désintégration et du déclassement

Violences en France : La conséquence aussi de la désintégration et du déclassement

Les experts sont nombreux à tenter d’expliquer les raisons de la montée de la violence dans le pays en particulier chez les jeunes. Le sujet n’est pas simple car les facteurs explicatifs sont nombreux : sociétaux, sociaux, économiques, financiers, technologiques etc.

La crise est systémique et ses manifestations s’accélèrent. Bref pour parler très simplement: les sociétés ne sont plus sous contrôle dépassées par des évolutions qui progressent trop vite. Évidemment les techniques de communication constituent un excellent exemple; elles bouleversent les rapports sociaux, les rapports commerciaux ( plus largement l’économie) , l’information, la politique et plus globalement la démocratie. Dernier exemple en date les manipulations de la Russie vis-à-vis des élections en Roumanie.

Bien d’autres évolutions sont en cours comme l’intelligence artificielle dont les conséquences pourraient encore dépasser les transformations déjà opérées. La France se caractérise par un retard dans beaucoup de domaines notamment par un déclassement économique mais aussi sociétal. Le baromètre de la violence chez les jeunes par exemple coïncide avec le baromètre des connaissances. La France est dernière dans les classements internationaux de pays comparables. 30 % des élèves ne maîtrisent pas les fondamentaux à la fin du primaire. Sur le plan culturel, le déclassement est également patent. Voir à cet égard l’indigence du star-system en vogue notamment sur des réseaux sociaux. On touche parfois même la vulgarité.

Cette espèce de sous-culture gagne une grande partie de la société surtout chez les jeunes. Elle est en particulier le fruit d’un échec grave d’intégration des moins favorisés. Lesquels pour faire société se contentent d’une sous-culture (voir à cet égard les paroles de certains chanteurs de rap ! ) . Ce manque d’intégration fait prospérer des repères sociétaux étrangers à des pays évolués et démocratiques comme la France ( bien entendu les phénomènes décrits ne concernent pas seulement la seule France).

Ceux qui ont en charge l’intérêt général sont dépassés par les événements et ont perdu le pilotage de la société. Déconnectés, la plupart se contentent de communication pour masquer le vide politique. Cela d’autant plus que les évolutions structurelles exigent de s’inscrire dans le temps et sont donc incompatibles avec le calendrier politique.

L’exemple plus caricatural est sans doute celui du président de la république complètement hors sol qui en fait ne dispose plus d’aucun soutien, ni dans un parti, ni au gouvernement, ni à l’Assemblée nationale encore moins dans l’opinion. Alors, il parle, il parle. Comme les autres où la plupart d’entre eux .

Les plus pertinents les plus courageux ne sont pas les plus populaires en France ; ce serait plutôt le contraire ce qui est également cohérent avec le déclassement du pays.

Un déclassement dont la responsabilité incombe aussi aux citoyens, au délabrement de la culture sociétale. Comment éduquer les enfants dans certains milieux quand les parents eux-mêmes abandonnent des principes de base et valeurs de la société et tout simplement les usages du bien vivre ensemble. Un seul exemple combien disent encore bonjour ou merci dans des environnements qui les justifient.

On parle de la santé mentale d’une partie de la jeunesse mais il faudrait sans doute au temps s’inquiéter de la santé mentale de certains adultes qui se comportent eux-mêmes comme des enfants mal élevés.

On objectera cependant que dans plusieurs domaines notamment culturels ou techniques par exemple la France peut revendiquer un niveau d’excellence mais l’écart ne cesse de grandir entre ses champs d’élitisme qui rétrécissent et les champs d’exclusion où violence et ignorance dominent.

Patrimoine du gouvernement : une moyenne de 2 620 000 €

Patrimoine du gouvernement : une moyenne de 2 620 000 €

Éric Lombard figure en tête les plus gros patrimoines du gouvernement avec près de 21.000.000 d’euros nets. La moyenne du patrimoine net de l’ensemble des membres du gouvernement s’élève à environ 2.620.000 euros. Manuel Valls, ministre d’État des Outre-mer, a déclaré l’actif le plus faible : environ 130.000 euros. Mais, après déduction du passif, c’est le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, qui présente le plus petit patrimoine net (77.821 euros), derrière Charlotte Parmentier-Lecoq, ministre déléguée chargée des Personnes handicapées (113.477 euros).

Violences: La conséquence aussi de la désintégration et du déclassement français

Violences: La conséquence aussi de la désintégration et du déclassement français

Les experts sont nombreux à tenter d’expliquer les raisons de la montée de la violence dans le pays en particulier chez les jeunes. Le sujet n’est pas simple car les facteurs explicatifs sont nombreux : sociétaux, sociaux, économiques, financiers, technologiques etc.

La crise est systémique et ses manifestations s’accélèrent. Bref pour parler très simplement: les sociétés ne sont plus sous contrôle dépassées par des évolutions qui progressent trop vite. Évidemment les techniques de communication constituent un excellent exemple; elles bouleversent les rapports sociaux, les rapports commerciaux ( plus largement l’économie) , l’information, la politique est plus globalement la démocratie. Dernier exemple en date les manipulations de la Russie vis-à-vis des élections en Roumanie.

Bien d’autres évolutions sont en cours comme l’intelligence artificielle dont les conséquences pourraient encore dépasser les transformations déjà opérées. La France se caractérise par un retard dans beaucoup de domaines notamment par un déclassement économique mais aussi sociétal. Le baromètre de la violence chez les jeunes par exemple coïncide avec le baromètre des connaissances. La France est dernière dans les classements internationaux de pays comparables. 30 % des élèves ne maîtrisent pas les fondamentaux à la fin du primaire. Sur le plan culturel, le déclassement est également patent. Voir à cet égard l’indigence du star-system en vogue notamment sur des réseaux sociaux. On touche parfois même la vulgarité.

Cette espèce de sous-culture gagne une grande partie de la société surtout chez les jeunes. Elle est en particulier le fruit d’un échec grave d’intégration des moins favorisés. Lesquels pour faire société se contentent d’une sous-culture (voir à cet égard les paroles de certains chanteurs de rap ! ) . Ce manque d’intégration fait prospérer des repères sociétaux étrangers à des pays évolués et démocratiques comme la France ( bien entendu les phénomènes décrits ne concernent pas seulement la seule France).

Ceux qui ont en charge l’intérêt général sont dépassés par les événements et ont perdu le pilotage de la société. Déconnectés, la plupart se contentent de communication pour masquer le vide politique. Cela d’autant plus que les évolutions structurelles exigent de s’inscrire dans le temps et sont donc incompatibles avec le calendrier politique.

L’exemple plus caricatural est sans doute celui du président de la république complètement hors sol qui en fait ne dispose plus d’aucun soutien, ni dans un parti, ni au gouvernement, ni à l’Assemblée nationale encore moins dans l’opinion. Alors, il parle, il parle. Comme les autres où la plupart d’entre eux .

Les plus pertinents les plus courageux ne sont pas les plus populaires en France ; ce serait plutôt le contraire ce qui est également cohérent avec le déclassement du pays. On objectera cependant que dans plusieurs domaines notamment culturels ou techniques par exemple la France peut revendiquer un niveau d’excellence mais l’écart ne cesse de grandir entre ses champs d’élitisme qui rétrécissent et les champs d’exclusion où violence et ignorance dominent.

Italie : échec du référendum d’initiative populaire

Italie : échec du référendum d’initiative populaire


En Italie un triple échec pour le référendum d’initiative populaire. Un échec puisque seulement 30 % se sont rendus dans les urnes alors qu’il fallait une majorité de votants. Un échec aussi pour les organisations de gauche à l’initiative de cette consultation qui visait à réduire le temps nécessaire à un immigré pour devenir italien. Échec aussi sur l’annulation des lois de libéralisation du travail.

Cette consultation était voulue par la principale confédération syndicale, la CGIL (gauche), qui avait collecté les 500 000 signatures nécessaires à l’organisation du scrutin.

De nombreux membres du gouvernement avaient appelé leurs partisans à s’abstenir de voter afin que le seuil nécessaire de votants ne soit pas atteint. « Les oppositions ont voulu transformer ce référendum en un référendum sur le gouvernement Meloni. La réponse semble très claire : le gouvernement en sort encore plus fort et la gauche encore plus faible », a déclaré Giovanbattista Fazzolari, le bras droit de la présidente du Conseil.

Politique-Les maladies du parti socialiste

Politique-Les maladies du parti socialiste

Le 5 juin, les militants du Parti socialiste désigneront leur premier secrétaire – les finalistes étant Olivier Faure et Nicolas Mayer-Rossignol. Longtemps hégémonique à gauche, parti de gouvernement, le PS s’est effondré en 2017 puis a connu sa plus lourde défaite électorale avec la candidature d’Anne Hidalgo (1,7 % des voix) lors de la présidentielle de 2022. Quelles sont les causes structurelles de ce lent déclin ? Le PS peut-il se remettre en ordre de bataille pour les municipales de 2026 et la présidentielle de 2027 ?

par Pierre-Nicolas Baudot
Docteur en science politique, Université Paris-Panthéon-Assas dans The Conversation

À l’occasion de son 81e congrès à Nancy, le Parti socialiste (PS) s’est mis en ordre de bataille pour désigner sa direction et arrêter ses principales orientations. À un an d’un scrutin municipal qui lui est traditionnellement favorable et à deux ans d’une élection présidentielle encore illisible, cet exercice expose au grand jour les maux profonds du parti. Il donne à voir le tableau paradoxal d’une organisation marginalisée électoralement sur la scène nationale, mais engluée dans des logiques anciennes de professionnalisation et de présidentialisation.

La lecture des trois textes d’orientation du congrès de Nancy dessine quelques lignes idéologiques communes : la défense du rôle de la puissance publique dans la gestion de l’économie, une meilleure répartition des richesses, la nécessité de la transition écologique ou encore la confiance au projet européen. Cependant, au-delà de ces emblèmes, la réflexion apparaît particulièrement peu poussée sur plusieurs enjeux cardinaux, comme le rapport au capitalisme et à la mondialisation, la stratégie géopolitique ou, plus largement encore, la singularité d’un projet socialiste dans le monde actuel. Pour autant, tous les textes en appellent à la reprise d’un travail sur les idées et au rétablissement des liens avec la société civile.

Des éléments qui reviennent comme des airs populaires à chaque congrès du parti, depuis maintenant plusieurs décennies. Et de fait, le congrès de Nancy peine à paraître pour autre chose qu’un combat de personnes. Même l’alliance avec La France insoumise (LFI) n’est plus véritablement en jeu, puisque les différents textes proposent une alliance de la gauche non insoumise. Ce rapport du PS à la production d’idées permet de dépasser l’immédiate actualité du congrès pour saisir quelques tendances de plus long terme éclairant l’état actuel du parti.

L’érosion du travail collectif

Évoquant leur identité intellectuelle, les socialistes brandissent volontiers la référence à la social-démocratie, pour se démarquer tant du macronisme que d’une gauche de rupture renvoyée à son irresponsabilité et à sa naïveté. Cependant, la conversion du PS en parti de gouvernement a largement conduit – à l’instar des partis sociaux-démocrates étrangers – à faire de cette référence le signifiant d’une pratique du pouvoir plutôt que d’un contenu idéologique précis. Cela traduit, plus largement, l’érosion continue des capacités du parti à produire des idées et à justifier intellectuellement sa propre existence. Ce que Rafaël Cos a diagnostiqué comme un « évidement idéologique du Parti socialiste » s’exprime, par exemple, dans la faible portée idéologique de la formation des militants, la distance avec les intellectuels, la disparition des revues de courants ou le faible intérêt pour la production programmatique.

Plus encore, c’est la capacité du parti à travailler collectivement qui est en question. Les secrétariats nationaux, qui constituent les lieux ordinaires de l’expertise partisane, sont la plupart du temps très peu investis. S’ils se sont formellement multipliés au fil des années, c’est surtout pour accroître le nombre de places à la direction du parti. De même, si diverses conventions thématiques ont régulièrement été organisées, leurs conclusions sont traditionnellement vite laissées de côté. À l’inverse, les conflits sont légion et ont pris, à l’occasion des alliances avec LFI, des tours particulièrement violents. Et cela, alors même que l’éloignement idéologique entre courants est sans commune mesure avec ce que le parti a pu connaître par le passé.

Un entre-soi de professionnels
Ce constat tient d’abord à des logiques sociales. À mesure qu’il s’est converti en un parti de gouvernement à partir des années 1980 et qu’il a accumulé des positions électorales, le parti s’est considérablement professionnalisé. Non seulement la part des élus dans ses instances de direction s’est accrue, mais de plus le travail quotidien du parti a de plus en plus été pris en charge par des collaborateurs d’élus, formés au métier politique.

Dans le même temps, la part des militants extérieurs à cet univers s’est réduite. En particulier, les militants simultanément engagés dans les secteurs associatifs ou syndicaux se sont considérablement raréfiés. Les relations avec ces espaces s’en sont mécaniquement trouvées modifiées : outre qu’elles se sont distendues, elles se sont professionnalisées dès lors que les relations avec le parti transitent essentiellement par les élus.

Cette dynamique s’articule bien sûr à l’évolution idéologique du parti, et notamment aux conséquences de sa mue sociale-libérale sur son image auprès des profils les plus populaires, mais également auprès des fonctionnaires (notamment des enseignants) pourtant historiquement proches du PS.

Cette professionnalisation a aussi eu pour conséquence, comme l’écrivent Rémi Lefebvre et Frédéric Sawicki, de « bouleverser l’économie interne et morale » du parti, au point que « les intérêts électoraux sont devenus prépondérants à tous les niveaux ». Cela s’est accompagné d’une place croissante laissée aux mesures professionnalisées de l’opinion, que constituent les médias et les sondages.

La neutralisation du débat collectif

La professionnalisation du parti s’est également répliquée sur le fonctionnement collectif du parti. D’abord, ses succès électoraux depuis les années 1970 et jusqu’en 2017 ont permis au PS de constituer ce qui s’est apparenté à une véritable rente électorale. L’enjeu pour les principaux courants devenait alors de se maintenir à la direction du parti, pour participer à la gestion des ressources électorales et à la distribution des investitures.

S’est alors progressivement instauré ce que le politiste Thierry Barboni a qualifié de « configuration partisane multipolaire ». Cette expression décrit la présence, au sein de la majorité du parti, de plusieurs sous-courants s’entendant pour gérer le parti. Les désaccords idéologiques se trouvent alors minorés, derrière des jeux d’allégeance peu lisibles et un important flou stratégique considéré comme une condition de l’unité politique. Surtout, ces désaccords sont dissociés des enjeux de désignation de la direction. C’est ce dont témoigne le congrès du Mans, en 2005, qui aboutit à une synthèse générale entre des courants qui s’étaient pourtant fortement affrontés peu avant au sujet du Traité constitutionnel européen.

La défaite du PS en 2017 puis, surtout, les alliances à gauche de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) et du Nouveau Front populaire (NFP) ont de nouveau mis face à face plusieurs camps distincts. Les espaces de la délibération collective du parti ne s’en sont pas, non plus, trouvés revigorés pour autant. La compétition pour la direction encourage une forme de maximisation des différences, quand bien même les divers textes d’orientation convergent vers de nombreux points, mais les débats collectifs demeurent peu nombreux. Surtout, ils ont peu à voir avec la définition d’un contenu idéologique.

C’est ce dont témoigne encore la candidature de Boris Vallaud, ancien soutien d’Olivier Faure, à la direction du parti. Si le dépôt d’une motion par le président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale contre le premier secrétaire est un événement, il répond en réalité davantage aux enjeux d’incarnation qu’à une alternative politique profonde.

Ainsi le parti doit-il gérer l’expression interne du pluralisme et s’évertuer à contenir les divisions que laisse paraître la démocratie partisane, sans pour autant en tirer de réels bénéfices collectifs.

Le règne des écuries

Enfin, le parti a connu une forte présidentialisation, c’est-à-dire que son organisation s’est largement faite autour des logiques imposées par l’élection présidentielle. Dès les lendemains de la seconde élection de François Mitterrand, en 1988, les différentes écuries présidentielles se sont développées autour des principaux « présidentiables du parti ». Cette logique a été maximisée dans les années 2000, puis institutionnalisée avec l’adoption des primaires. Chaque écurie est alors incitée à constituer ses propres ressources expertes, sans les mettre à la disposition de l’ensemble du parti au risque d’en voir les bénéfices appropriés par d’autres. L’accumulation d’expertise au fil du temps et la stabilisation d’une ligne commune dépendent donc largement de l’état des rapports de force.

Ainsi, si d’une part la « configuration partisane multipolaire » tend à suspendre le débat collectif, les différentes écuries entretiennent leurs propres espaces de travail hors du parti. Aujourd’hui encore, c’est moins l’accès des socialistes à diverses expertises qui est en jeu que la capacité du parti à travailler collectivement. Cela vaut d’autant plus que les faibles perspectives électorales du parti sur le plan national renforcent les divisions avec l’échelon local. En effet, nombre d’élus n’entendent pas renier les stratégies adoptées localement, au nom d’une stratégie nationale dont les retombées électorales paraissent faibles.

Ces évolutions ont accompagné la domination du PS sur l’ensemble de la gauche plusieurs décennies durant. Si elles ont un temps préservé la machine électorale des divisions, elles ont également conduit à dévitaliser fortement le parti. Ses capacités de médiation entre l’opinion publique et les espaces de pouvoir se sont largement affaiblies. À mesure que s’érodaient ses réseaux dans la société, ses facultés à tirer profit de l’activité du mouvement social s’amenuisaient, de même que ses possibilités de voir ses propositions et ses mots d’ordre infuser dans divers espaces sociaux. C’est également la place des militants qui a été modifiée, en raison de leur faible implication dans l’élaboration programmatique et dans la gestion de la vie du parti. Il en résulte que, non seulement ceux-ci sont aujourd’hui très peu nombreux (41 000 au congrès de Marseille en 2023), mais que de plus ils ont une faible emprise sur les destinées du parti.

En définitive, le PS paraît difficilement pouvoir faire l’impasse d’une refonte organisationnelle profonde. Il s’est construit au fil des décennies autour d’importantes ressources électorales et d’un statut de parti de gouvernement. Son effondrement national a cependant révélé un modèle adapté à la gestion de positions de pouvoir, plutôt qu’à la conquête électorale. Il en résulte le constat paradoxal d’une organisation aux perspectives de victoire présidentielle faible, mais encore paralysée des effets de la professionnalisation et de la présidentialisation.

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