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Financement de la campagne de Macron : la moitié vient de » grands donateurs »

Financement de la campagne de Macron : la moitié vient de » grands donateurs » !

Grâce à des données obtenues auprès de la Commission des comptes de campagne, on a pu retracer en chiffres l’histoire du financement de la campagne du vainqueur de 2017.
Premier enseignement : le candidat a levé 15 994 076 euros entre la création d’En Marche en mars 2016 et décembre 2017 (certains ont encore donné après la campagne). Jamais un candidat n’avait rassemblé autant d’argent auprès des particuliers en partant de rien. ( D’après Radio France)

Le candidat n’aurait jamais pu financer sa campagne sans une infime fraction de donateurs fortunés. 48 % de ces 16 millions d’euros, ont été récoltés grâce à « seulement » 1 212 dons de 4 500 euros et plus. Ces gros chèques ont été d’autant plus essentiels qu’ils ont longtemps représenté l’essentiel des ressources dont disposait le candidat.
Deux ans après l’élection présidentielle, nous avons analysé des fichiers seulement disponibles depuis quelques semaines, obtenus auprès de la Commission des comptes de campagne (CNCCFP), et nous les avons croisés avec d’autres données.

Répartition par département des dons collectés par LREM et l’association de campagne d’Emmanuel Macron en 2016 et 2017

Quand il lance En marche, à Amiens, le 6 avril 2016, Emmanuel Macron a deux problèmes : son parti est jeune, donc il n’a pas accès au financement public dont bénéficient les autres candidats. Et il n’a pas d’actif immobilier qui pourrait servir de garantie pour un emprunt, donc les banques sont encore très réticentes à lui prêter de l’argent. Il n’a donc qu’une solution pour financer sa campagne : faire appel aux dons des particuliers. En Marche naît avec un petit pécule de 80 000 euros dans ses caisses. L’équipe de campagne en cours de formation a commencé, comme toujours en pareil cas, par solliciter des proches. Le premier donateur du mouvement est le père d’Emmanuel Miquel, le secrétaire de l’association de financement de la campagne, qui signe un chèque de 7 500 euros dès le 17 mars. Quelques amis banquiers sont également mis à contribution par Christian Dargnat, l’ancien patron de la branche gestion d’actifs de la BNP, qui va devenir dans les mois qui suivent le rabatteur en chef des (gros) donateurs du mouvement.
Une stratégie prioritairement orientée sur les grands donateurs
Dès le début de la campagne, la stratégie fundraising (levée de fonds) de l’équipe Macron est clairement orientée en direction des riches donateurs : ceux capables de faire un chèque de 7 500 euros, le maximum qu’un particulier a le droit de donner à un parti tous les ans. Christian Dargnat l’explique clairement dès le 10 septembre 2016, dans un mail issu des Macron Leaks : « Quand on sait que les dépenses de campagne présidentielle sont limitées à 22 millions d’euros et que nous pourrions contracter un prêt bancaire (à hauteur de 9 millions) remboursé si le candidat dépasse le seuil des 5% aux élections, il nous reste donc à ‘trouver’ 13 millions. Si l’on arrondit à 10 millions le budget à trouver, il faut donc obtenir des dons de 1 333 personnes à 7 500 euros chacune. »

Répartition en Ile-de-France des dons collectés par LREM et l’association de campagne d’Emmanuel Macron en 2016 et 2017
Environ 800 personnes ont financé la moitié de la campagne Macron
La réglementation autorise un particulier à donner 7 500 euros par an à un parti politique. Ce même particulier peut également donner jusqu’à 4 600 euros au candidat de son choix par élection. Grâce aux Macron Leaks et aux données obtenues auprès de la CNCCFP, nous avons pu retrouver des donateurs qui ont ainsi donné 7 500 euros à En Marche dès 2016, puis renouvelé leur don en 2017, et fait un troisième chèque de 4 600 euros (parfois arrondi à 4 500) à l’association de campagne du candidat. Certains ont également multiplié cette somme par deux au nom de leur conjoint(e), le chèque ou le virement partant du même compte commun.

L’immense majorité des dons (environ 15 millions d’euros) ont été collectés par En Marche. Seul un million d’euro a atterri directement sur le compte du candidat sous la forme de 251 dons, quasiment tous au plafond de 4 600 euros.
L’explication est simple : ceux qui ont donné à l’association de campagne étaient ceux qui avaient déjà donné le maximum au parti. Les fichiers de dons fournis par la Commission des comptes de campagne sont anonymisés mais suffisamment précis pour faire certains recoupements. On observe par exemple qu’un don de 4 600 euros arrive de Tirana, en Albanie, le 25 janvier 2017. Le même jour, un autre don de 7 500 euros atterrit sur le compte d’En Marche de… Tirana. Six jours plus tard, un couple de Zurich (Suisse) fait deux virements de 4 600 euros sur le compte de la campagne, au moment même où le parti reçoit un virement de 15 000 euros partis d’un compte commun de Zurich. Ce couple vient donc de donner 24 200 euros. Et il n’est pas le seul à l’avoir fait. Nous avons même retrouvé la trace d’un virement unique de 24 200 euros qu’En Marche a dû rembourser pour cause de dépassement du plafond. Quelques jours plus tard, son émetteur, habitant à Tahiti, faisait deux virements séparés au parti et à l’association de campagne pour le même total. Ces données sont par ailleurs confirmées par d’autres contenues dans les Macron Leaks. Ainsi, si le candidat Macron (ou son parti) a bien reçu 1 212 dons supérieurs à 4 500 euros, entre ceux qui ont donné plusieurs fois et ceux qui ont multiplié le plafond par deux en donnant également pour leur conjoint(e), on peut estimer à environ 800 le nombre réel de grands donateurs.

Emmanuel Macron en campagne aux Pennes-Mirabeau (Bouches-du-Rhône)Emmanuel Macron en campagne aux Pennes-Mirabeau (Bouches-du-Rhône) © AFP – ANNE-CHRISTINE POUJOULAT
L’équipe Macron a « optimisé » la réglementation électorale
Cette stratégie d’orientation des dons prioritairement vers le parti, puis vers l’association de campagne est d’ailleurs confirmée par un échange de mails entre deux membres de l’équipe Macron. Le 23 janvier 2017, Julien Denormandie écrit : « On en a déjà discuté avec CO [Cédric O, le trésorier] mais je voudrais double checker le fait que notre politique visant à solliciter les dons sans faire la distinction entre mouvement et campagne ne pose pas de problème. Je dis cela car l’esprit de la loi est bien de limiter le montant des contributions au titre de la campagne. » De fait, d’après nos informations, la stratégie d’En Marche a fait sourciller la Commission des comptes de campagne qui s’est opposée à ce que le parti règle directement la majorité des dépenses. L’équipe a réglé le problème en effectuant des virements vers l’association de campagne qui réglait alors les factures. Mais le fait d’orienter les dons vers En Marche présentait l’avantage de pouvoir recevoir des dons plus importants (plafond à 7 500 euros au lieu de 4 600 pour l’association de campagne), et pour certains de donner en 2016 puis en 2017, alors qu’on ne peut donner qu’une seule fois à un candidat. Une stratégie résumée dans la réponse d’Emmanuel Miquel, le trésorier de la campagne, à Julien Denormandie : « On cherche d’abord à saturer le don au mouvement (à 7 500 euros), avant d’ensuite saturer celle du candidat (à 4 600 euros). »

D’où viennent les gros dons ?
En analysant l’origine géographique des dons, la donnée la plus frappante est la surreprésentation de Paris dans le total : 6,3 millions d’euros ont été donnés au candidat par un peu plus de 15 000 habitants de la capitale. C’est quasiment la moitié des fonds collectés en France, alors que Paris intra-muros ne représente qu’un peu plus de 3 % de la population française. Cette proportion s’explique par la concentration de grands donateurs, installés dans les arrondissements huppés de l’ouest de la capitale, mais aussi par une mobilisation plus large des électeurs parisiens qui ont largement choisi Emmanuel Macron (35 % dès le premier tour, presque 90 % au deuxième).

Répartition par arrondissement des dons collectés à Paris par LREM et l’association de campagne d’Emmanuel Macron en 2016 et 2017
A titre de comparaison, le candidat a recueilli 240 000 euros de dons en provenance de Lyon, 35 000 à Bordeaux et 32 000 à Lille.
Les déplacements à l’étranger du candidat pour lever des fonds ont plusieurs fois suscité des polémiques pendant la campagne. Au total, Emmanuel Macron a reçu 2,4 millions d’euros de dons en provenance de l’étranger, soit 15 % de sa collecte totale ; 1,8 million émane de donateurs aisés (264 dons supérieurs à 4 000 euros).
Sans surprise, le Royaume-Uni arrive en tête des pays donateurs. Emmanuel Macron a effectué au moins quatre voyages à Londres pour y lever des fonds. Avec succès (le don moyen y est de 1 000 euros), mais le socle de grands donateurs du candidat est bien resté en France : à eux seuls, trois arrondissements parisiens (6e, 7e et 16e) ont donné plus que tous les donateurs installés à l’étranger.

Répartition par pays des dons collectés à l’étranger par LREM et l’association de campagne d’Emmanuel Macron en 2016 et 2017
Grands donateurs et petits mensonges…
Tout au long de la campagne, l’équipe d’Emmanuel Macron a noyé dans un brouillard de chiffres sa dépendance aux donateurs fortunés. Le 18 novembre 2016, le candidat affirme qu’ »il y a plus de 10 000 donateurs, une très grande majorité est constituée de petits dons autour de 40, 50 euros et il y a 5 % des dons qui dépassent 1 000 euros », installant l’idée d’une campagne financée par le grand public. Si ces chiffres sont globalement vrais, nous avons pu le vérifier, Emmanuel Macron en oublie un : à cette date, sur les 3,6 millions d’euros qu’il a levé, les deux tiers (2,2 millions) lui ont été donnés par 300 personnes. Dans les premiers mois de la campagne, le candidat est totalement dépendant des généreux contributeurs de sa campagne : banquiers d’affaires, gestionnaires de fonds, avocats, entrepreneurs du web… S’ils n’avaient pas sorti leur chéquier, jamais sa campagne n’aurait pu commencer. La mobilisation du grand public ne va devenir significative que vers le mois de février 2017.

Par la suite, l’équipe de campagne va quasi-systématiquement minorer les chiffres réels de la collecte. Dans cet article de février 2017, elle affirme par exemple avoir levé 5,1 millions d’euros et parle de 150 personnes ayant donné 7 500 euros. En recalculant les dons effectivement encaissés à cette date à partir des fichiers de la CNCCFP, on s’aperçoit qu’en réalité, la collecte totale était de 7,2 millions d’euros et que 362 personnes (plus du double admis par l’équipe de campagne) avaient fait des chèques de 7 500 euros.
Cette minimisation, sans doute guidée par des considérations politiques, avait aussi pour objectif d’essayer d’encourager les « petits » donateurs à se mobiliser plus largement. Dans un document interne d’En Marche de février 2017 issu des Macron Leaks, on peut lire : « La majorité des personnes n’ont pas confiance dans le financement et considèrent que seuls les ‘grands donateurs’ sont importants. […] Or, si chacun de nos adhérents donnaient 20 euros aujourd’hui, la campagne du premier tour serait entièrement financée. » Les auteurs de la note concluent qu’il faut « communiquer différemment sur la levée de fonds (casser l’image « CAC 40″) ».
.@EmmanuelMacron et @axellelemaire lancent le French Tech Hub Londonhttps://t.co/aPnkpICfvb#FrenchTech pic.twitter.com/8QM5dpIE1T

— JFK Bismuth ☮ (@jfkbismuth) April 15, 2016
Il y a un point en revanche sur lequel l’équipe de campagne n’a pas menti : la première tentative de levée de fonds à Londres le 14 avril 2016 a bien été un fiasco. Elle avait pourtant suscité une vive polémique. Emmanuel Macron, encore ministre de l’Économie avait rencontré, en marge d’un voyage officiel à deux reprises, de riches Français installés à la City pour solliciter des dons pour son tout jeune parti. Dans un entrefilet, le magazine Paris Match expliquait qu’il avait récolté plus de 12 millions d’euros lors de cette escapade. Interpellé à l’Assemblée nationale par le député LR Georges Fenech, Manuel Valls avait affirmé que son ministre n’avait pas profité de son voyage pour collecter des fonds. Finalement, quelques mois plus tard, Christian Dargnat avait admis dans le magazine Pièces à conviction sur France 3 (vers 19’15 ») que la réunion avait bien eu lieu, mais « nous avons levé zéro » affirmait-il, expliquant ce résultat par l’amateurisme de l’équipe à ce moment-là. Christian Dargnat disait vrai. Dans les deux mois qui ont suivi ce voyage, à peine une dizaine de dons supérieurs à 5 000 euros sont arrivés en provenance de Londres.
Et les autres candidats ?

Dans l’histoire des élections présidentielles, seul Nicolas Sarkozy avait réalisé une performance comparable à celle d’Emmanuel Macron en 2017. Le candidat UMP avait reçu 7 millions de dons via son association de campagne et son parti avait récolté 8,9 millions.
En 2017, le seul à avoir adopté une stratégie (un peu) comparable à celle d’Emmanuel Macron est Jean-Luc Mélenchon. Le candidat de la France insoumise ne pouvait pas s’appuyer sur un parti bénéficiant d’un fort financement public. Il a donc lui aussi sollicité les dons. Il a ainsi récolté 2,8 millions d’euros. Même en y ajoutant les dons perçus par le Parti de gauche en 2016 et 2017 et La France insoumise en 2017, pour tenter de trouver un périmètre comparable à Emmanuel Macron, son potentiel financier atteint 4,5 millions, soit quatre fois moins que le candidat d’En Marche. Les comptes détaillés du candidat Mélenchon ne sont pas encore disponibles, mais si on regarde le fichier des donateurs 2017 du Parti de Gauche, on y trouve… Un don de 7 020 euros et une petite cinquantaine de contributions supérieures à 1 000 euros. Sans surprise, le potentiel financier des donateurs ne semble pas être le même…

Montant et structure des dons de particuliers reçus par les principaux candidats à l’élection présidentielle de 2017
François Fillon n’avait lui, a priori, pas besoin de faire appel aux dons. Il pouvait notamment compter sur un magot de 10 millions d’euros provenant des bénéfices réalisés lors de la primaire de la droite et du centre. Les 9,6 millions d’électeurs qui s’étaient déplacés sur les deux tours avaient tous versé 2 euros de participation. Le candidat de la droite, qui pouvait aussi compter sur un prêt de l’UMP, n’était pas dans le besoin. Néanmoins, il a collecté des fonds via son parti Force Cépublicaine. Il a ainsi récupéré 1,4 millions d’euros en 2017 mais « seulement » 61 dons supérieurs à 4 500 euros. Très loin des 1 212 reçus par Emmanuel Macron.

Quant à Benoît Hamon et Marine Le Pen, ils n’ont quasiment pas sollicité les dons. Le premier pouvait compter sur la cagnotte du PS, qui bénéficiait encore à cette époque d’un important financement public. La seconde s’est financée grâce à un prêt accordé par Cotelec, le micro-parti de son père.
Beaucoup moins de grands donateurs en 2018 chez LREM et LR

L’élection présidentielle passée, la mobilisation des grands donateurs semble s’être évaporée. Les comptes 2018 des partis politiques ne sont toujours pas publics, mais chez LREM, on explique n’avoir reçu qu’un million d’euros au total, une somme très faible au regard de ce que pouvait espérer jusque-là un parti majoritaire à l’assemblée. A titre de comparaison, en 2013, année post-présidentielle, le parti communiste avait engrangé 5,5 millions d’euros de dons. Ceci dit, LREM n’a plus à craindre pour ses fins de mois vu que le mouvement, grâce à son score aux élections législatives, touche dorénavant 22 millions d’euros par an de financement public.
Chez Les Républicains, les grands contributeurs habituels se sont également volatilisés. D’après nos informations, LR n’aurait reçu qu’environ 2,5 millions d’euros de dons en 2018, alors qu’en moyenne, sur les cinq années précédentes, la collecte rapportait 9 millions par an. Un cadre du parti explique qu’il a vu « les têtes changer lors des rencontres qui sont organisées entre Laurent Wauquiez et les plus généreux contributeurs du mouvement ». D’après lui, « certains ont fait le constat qu’Emmanuel Macron faisait des réformes qui leur étaient favorables, comme la flat tax, et finalement, ils n’ont plus de raison de nous donner autant. »

Méthodologie :
Nous avons obtenu auprès de la Commission nationale des comptes de campagne les fichiers des donateurs de la campagne d’Emmanuel Macron ainsi que ceux de LREM pour les années 2016 et 2017. Les noms des donateurs n’y sont pas présents mais ils comportent certains éléments : le date du don, le pays et la ville de résidence du donateur, le montant du don, son type (virement ou chèque). Nous avons également croisé ces données avec celles contenues dans les Macron leaks. On y trouve de nombreux mails de donateurs et bulletins de dons ainsi que des fichiers de contributeurs (dont nous avons pu vérifier l’exactitude grâce aux fichiers « officiels » que nous avions par ailleurs).

Nous avons également obtenu de la CNCCFP des fichiers similaires pour d’autres candidats, mais tous ne sont pas encore disponibles (celui de Jean-Luc Mélenchon notamment). Dans ce cas nous avons dû travailler sur des données partielles figurant dans les comptes des partis ou des candidats.

En raison de son manque de moyens notamment, la CNCCFP, ne fournit toutes ces données que deux ans (voire plus) après l’élection présidentielle. Dans de nombreux pays (Etats-Unis, Royaume Uni, Allemagne…) les dons aux partis politiques sont publiés en ligne quasiment en temps réel et le nom des donateurs est rendu public. En France, malgré quelques tentatives à l’Assemblée nationale ces dernières années, les députés ont toujours refusé la transparence totale du financement politique.
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Enquête sur le financement de Partis politiques par de grandes firmes financières ou par des pays étrangers

Enquête sur le financement de Partis politiques par de grandes firmes financières ou par des pays étrangers

 

Des  députés de Renaissance veulent une enquête sur d’éventuels financements russes au sein de partis français. Parallèlement, le parti de Marine Lepen demande une enquête sur les liens entre les géants américains et le parti du pouvoir en France

Pour la majorité il s’agit de « savoir si des partis politiques avaient bénéficié de financements russes » et ils ont notamment pointé « des prises de position en faveur de la Russie de plusieurs dirigeants politiques français de premier plan ». D’après ces  députés, « la gravité des faits » impose une enquête. Une autre de leurs accusations porte sur « des prêts contractés pour financer des campagnes électorales et dont les sommes sont toujours dues bien des années plus tard ». Ils visent ici le Rassemblement national .

Le parti de Marine Le Pen avait de son côté annoncé ce vendredi qu’il allait bientôt déposer une résolution afin de créer une commission d’enquête à l’Assemblée qui aurait pour rôle d’éluder les rapports de la majorité avec différentes puissances étrangères. Ils espèrent que cette commission pourra « préciser la nature des liens entre certains élus de la majorité présidentielle et le Qatar » et « enquêter sur ce qui s’apparente à une véritable coproduction législative entre le parti présidentiel et les géants américains Amazon, Microsoft, Google ou encore Uber ». De possibles liens entre la Chine et la majorité sont aussi évoqués par le Rassemblement national.

Quel modèle de financement des études de l’enseignement supérieur

 

Quel modèle de financement des études de l’enseignement supérieur

 

 

La crise sanitaire que nous venons de traverser amène à nous interroger collectivement sur le modèle de financement des études. Les jeunes les plus précaires, notamment ceux qui doivent travailler en parallèle de leurs études pour les financer, sont ceux qui ont potentiellement été les plus touchés par la crise sanitaire.  Par Léonard Moulin, Institut National d’Études Démographiques (INED).

Cette situation concerne un nombre important d’étudiants, puisqu’en France 23 % des étudiants exercent une activité rémunérée pendant l’année universitaire sans aucun lien avec leurs études (calculs réalisés à partir de l’étude publiée par l’Observatoire de la vie étudiante en 2020).

À rebours du modèle français dans lequel les étudiants ne payent pas de frais d’inscription – mais ne sont pas non plus aidés financièrement à hauteur du coût de leurs études par l’État – existent deux autres modèles de financement des études. D’un côté, nous trouvons le modèle libéral, qui caractérise les pays anglo-saxons (États-Unis, Angleterre, Australie, etc.) dans lequel les étudiants doivent s’acquitter de frais d’inscription importants, où ils peuvent s’endetter pour financer leurs études et dans lequel il existe à la fois des bourses sur critères sociaux et académiques. De l’autre côté, nous trouvons le modèle social-démocrate dans lequel les étudiants ne payent pas de frais d’inscription et reçoivent des allocations pour financer leurs études.

Dans ces deux modèles de financement de l’enseignement supérieur, libéral et social-démocrate, les taux d’accès et de réussite dans le supérieur sont relativement plus élevés que dans les pays du modèle dit conservateur, caractérisant notamment la France. La part des dépenses consacrée à l’enseignement supérieur y est également plus importante (mesurée en pourcentage du PIB, dépenses publiques et privées confondues).

Se retrouvant pris entre deux modèles antagonistes, l’un reposant sur le financement collectif et la solidarité intergénérationnelle – via notamment l’impôt sur le revenu – et l’autre sur les contributions individuelles des étudiants – via notamment le recours au crédit – le modèle français ne parvient pas à garantir des chances d’accès et de réussite des étudiants similaires à ceux des pays du nord de l’Europe.

Si la France a récemment fait le choix d’instaurer des frais d’inscription dans plusieurs établissements et filières sélectives, ainsi que pour les étudiants extra-communautaires, il est possible de prendre exemple sur ce qui se fait dans les pays scandinaves pour mettre en place un modèle de financement de l’enseignement supérieur par répartition – par analogie avec le système des retraites et par opposition à un système par capitalisation.

Un tel choix de société a justement été fait il y a plusieurs décennies au Danemark. Jusqu’au début des années 1960, le financement des parcours de formation était réservé aux étudiants méritants et issus d’une catégorie sociale défavorisée, celui-ci étant alors composé de bourses et de prêts d’une somme modeste. Le système a connu un premier bouleversement en 1970 avec la création d’une agence nationale chargée des bourses et des prêts.

Dans les années 1980, à la suite de la suppression des prêts subventionnés en 1975 (qui furent par la suite réintroduits en 1982), les dettes des étudiants ainsi que la durée des études ont augmenté sensiblement. Pour réduire l’échec à l’université et l’ensemble des problèmes lié à l’augmentation de la dette, le gouvernement décide, en 1988, de mettre en place un système de bourses universelles. Celles-ci sont assorties de conditions de réussite.

À partir de 1993, le montant de l’allocation dépend des conditions de vie de l’étudiant mais est indépendant du revenu des parents. Ce système est combiné à des prêts subventionnés par l’État et à la suppression des prêts bancaires. Bien que ce système ait ensuite connu de nombreuses réformes, sa philosophie est restée inchangée.

Si le revenu des étudiants n’excède pas 1820 euros, ceux-ci perçoivent une bourse (versée durant 12 mois) d’un montant allant de 130 à 362 euros par mois s’ils vivent chez leurs parents et de 840 euros s’ils ne vivent plus chez leurs parents (les chiffres sont issus de Eurydice - 2021). Des compléments sont octroyés aux étudiants qui deviennent parents, à ceux qui sont parents célibataires ou à ceux qui sont en situation de handicap.

Historiquement, le calcul de l’allocation délivrée aux étudiants s’est fait sur la base du budget réel des étudiants en tenant compte des besoins des étudiants dans de nombreux domaines (logements, nourriture, vêtement, assurances, sport, téléphone, etc.).

Pour preuve, pendant la crise sanitaire, les étudiants ont eu le droit à un complément de bourse d’un montant de 130 euros versé en octobre 2020. De plus, les étudiants bénéficient de nombreuses réductions dans les transports publics, pour la culture, pour les dépenses de santé et d’assurance, de déductions d’impôts, de places en résidences universitaires, etc.

Un tel système permet alors aux étudiants de se consacrer pleinement à leurs études, sans avoir besoin de travailler à côté de leurs études pour les payer. Le financement de l’enseignement supérieur au Danemark permet aux étudiants de trouver leur voie en privilégiant l’autonomie et l’égalité des chances. Il permet aux jeunes de mieux se projeter dans leur avenir.

À l’opposé d’une logique en termes d’investissement individuel entraînant des retombées monétaires, l’éducation est vue dans ce pays comme un investissement qui bénéficie à la société dans son ensemble et dont les retombées sont non seulement individuelles, mais avant tout collectives. Les étudiants eux-mêmes participent à ce financement collectif dans la mesure où leurs bourses sont sujettes à imposition.

Un tel système est-il transposable en France ? Tout d’abord, il ne faut pas perdre de vue que les caractéristiques démographiques des deux pays ne sont pas les mêmes, le Danemark comptant moins de 310 000 étudiants en 2019, quand la France en comptait plus de 2 685 000. Nous avons étudié la faisabilité d’un tel modèle dans le cas français en termes financiers. Si le coût que cela représenterait pour les finances publiques est important (24 milliards d’euros par an), il relève avant tout d’un choix de société.

Néanmoins, il est important de garder en tête que les caractéristiques des systèmes d’enseignement supérieur des deux pays sont différentes. D’une part, il existe au Danemark une sélection à l’entrée à l’université. Et, d’autre part, la bourse est délivrée sous conditions de réussite. Ces deux garde-fous sont à ne pas omettre si l’on souhaite importer dans le débat public français l’idée d’une allocation d’études pour les étudiants.

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Par Léonard Moulin, Research fellow, Institut National d’Études Démographiques (INED)

La version originale de cet article a été publiée sur The Conversation.

Inquiétudes sur le financement de l’économie (AMF)

Inquiétudes sur le financement de l’économie (AMF)

La dégradation de la conjoncture économique, l’inflation et la fin des politiques accommodantes des Banques centrales sont susceptibles d’amplifier les risques financiers d’après l’autorité des marchés financiers (AMF).

En clair les entreprises pourraient éprouver des difficultés à trouver les financements nécessaires

L’AMF se déclare notamment inquiète sur la capacité des marchés à continuer de financer l’économie. Le compartiment high yield  ( Obligation à fort rendement mais à haut risque) est quasiment fermé depuis le début de l’année et les introductions en Bourse ont chuté de moitié en valeur (et de 40% en nombre). Et quant au capital-investissement, il est à craindre, selon l’AMF, que le marché se dégrade fortement en 2022. Le message de l’Autorité semble se répéter, année après année, sur « la difficulté d’orienter l’épargne vers des produits en capital ».

S’ajoute à cela le financement de la transition énergétique, dont les besoins à l’échelle mondial sont estimés par le GIEC à quelque 1.000 milliards de dollars par an. « La rentabilité des investissements verts va être plus difficile à atteindre dans un environnement inflationniste », prévient Benoît de Juvigny. D’autant qu’un vrai changement est à attendre avec la mise en place d’un nouveau standard européen d’ici un ou deux ans pour mieux encadrer les « obligations vertes ».

Financement public : un besoin d’au moins 50 milliards supplémentaires par an

Financement public : un besoin d’au moins 50 milliards supplémentaires par an 

 

L’économiste Jean Pisani-Ferry  estime, dans sa chronique, à environ 50 milliards d’euros par an les besoins supplémentaires de financement public pour les secteurs de l’éducation, de la santé, de la transition écologique, de la défense…( Le Monde)

 

C’est en vain qu’on chercherait les mots « dette » ou « déficit » dans le programme présidentiel d’Emmanuel Macron. Pendant la campagne, la question des finances publiques n’a pas été posée (sauf, avec le succès que l’on sait, par Valérie Pécresse). Il est temps d’y venir.

Le problème n’est pas l’imminence de la menace. Les récentes prévisions de la Commission européenne estiment une baisse de 5 points du ratio de dette entre 2020 et 2023. Et si les taux ont un peu remonté, ils restent très faibles en termes réels. On doit certes envisager la possibilité d’une vraie récession, et on peut imaginer un retour de l’inquiétude sur les marchés, par exemple en cas de tensions politiques en Italie. Mais, fondamentalement, ce n’est pas cela qui doit nous alarmer.

Le problème n’est pas non plus que le gouvernement mobilise les finances publiques dans la lutte contre l’inflation. Pour hétérodoxes qu’ils soient, tarifs régulés, baisses de TVA et subventions ciblées sont des réponses utiles qui permettent de préserver le pouvoir d’achat et de contenir la montée des anticipations d’inflation. La France a payé plus cher que cela pour restaurer sa compétitivité.

Le problème n’est pas, enfin, le pari sur le plein-emploi. Comme l’a écrit Patrick Artus dans ces colonnes, il est grand temps de cesser de prendre pour une fatalité ce qui, chez nombre de nos voisins, ne l’est plus depuis des lustres. Le sous-emploi de masse est une calamité économique et sociale à laquelle nous nous sommes trop longtemps résignés et dont les effets sont massifs. Imagine-t-on, par exemple, qu’en 2019 la dépense budgétaire pour l’emploi (indemnisation, formation, allégements, incitations) s’est élevée à 144 milliards contre 128 milliards pour l’éducation (de l’école primaire au doctorat) ? En mettant 20 milliards de plus sur l’éducation, de combien améliorerait-on, à terme, la performance sur l’emploi ?

La bonne stratégie budgétaire n’est ainsi pas de mettre la cape parce que le temps s’assombrit. Elle est d’investir à bon escient pour corriger nos travers et relever le niveau d’activité. Mais cela ne doit pas empêcher de compter. Et c’est là que le bât blesse.

Dans les vingt prochaines années, la France va devoir dépenser nettement plus pour l’éducation. Plus que les tests PISA, un peu abstraits, les reportages sur la difficulté à recruter des enseignants ou la surprise des enfants ukrainiens face au médiocre niveau mathématique de nos écoles ont souligné l’ampleur de notre retard. Quant à l’université et à la recherche publique, elles sont sinistrées. Combien faudra-t-il ? Certainement plus de 10 milliards par an.

Planification et financement

Planification et financement

Eric Monnet, directeur d’étude à l’EHESS et professeur à l’Ecole d’économie de Paris s’est penché sur le rôle des banques centrales dans la politique économique générale. Un thème d’actualité alors qu’il faut investir massivement dans la transition écologique.

 

Eric Monnet est le lauréat du Prix du meilleur jeune économiste 2022, remis par Le Monde et le Cercle des économistes. Il revient sur ce qui motive son goût pour la recherche économique et évoque ses thèmes de prédilection.

Vous avez étudié l’engagement de l’Etat dans les politiques de crédit et de financement de la reconstruction d’après-guerre, à la fin des années 1940 jusque dans les années 1970. Qu’en avez-vous tiré pour l’étude de l’économie actuelle ?

Cela m’a permis de montrer l’importance, à l’époque, de l’implication des banques centrales dans la politique économique générale, à la fois pour contrôler l’inflation et pour favoriser le crédit. Il était important de remettre en lumière ce rôle « oublié », dans les années 1980, dans la mesure où il réapparaît avec ce que l’on appelle, depuis dix ans, les « politiques non conventionnelles » des banques centrales, qui ont volé au secours du crédit des Etats, mais aussi des agents économiques, à coups de rachats massifs de titres et de prêts ciblés.

 

Les historiens et les économistes, lorsqu’ils étudient le rôle du Plan durant les « trente glorieuses » (1945-1975), insistent sur la planification industrielle et négligent le versant financier de cette planification. Car la reconstruction de la France n’a été financée ni par les banques privées (elles finançaient principalement le crédit commercial) ni par les budgets publics, mais surtout par de grandes institutions financières publiques – Caisse des dépôts, Crédit national, Crédit foncier –, dont les conseils d’administration rassemblaient des banquiers, des représentants des grandes entreprises et de l’Etat.

L’action de ces institutions, chapeautées par le Conseil national du crédit, où étaient aussi représentés les syndicats, était coordonnée par la Banque de France. Les dollars du plan Marshall furent ainsi distribués aux entreprises françaises par le Crédit national. Aujourd’hui, la planification écologique ne pourra se construire sans repenser les circuits publics de financement à long terme et leur contrôle démocratique.

Vous avez aussi étudié la crise bancaire en France pendant la Grande Dépression des années 1930, une histoire elle aussi oubliée…

Oui, le récit habituel est que si, en Allemagne ou aux Etats-Unis, la grande crise avait d’abord frappé les banques, elle avait épargné les banques françaises. C’est du moins ce qu’ont voulu faire croire les plus grandes d’entre elles, qui ont en effet survécu, pour vanter ce qui serait une « spécificité » du modèle financier français – un discours qu’elles ont également tenu lors du krach de 2008.

Présidentielle-Programme électoral Macron : la continuité sans le changement …et sans financement

Présidentielle-Programme électoral Macron :   la continuité sans le  changement …et sans financement 

 

 

Finie sans doute la disruption pour Macron qui revient aux bonnes vieilles recettes des élections passées avec un très long catalogue de mesures qui ressemblent un peu au catalogue de La Redoute. Certaines paraissent de bon sens, d’autres contradictoires, d’autres théoriques et elles ont toutes en commun de n’avoir pas le financement nécessaire.

 

Le programme de Macron c’est une sorte de synthèse des idées avancées,à gauche, à droite voire aux extrêmes qui additionne le tout et accommode l’ensemble à la sauce macronienne du « en même temps ».

D’une façon générale , il manque surtout un souffle et une vision d’avenir. Surtout en cette période de bouleversements de l’environnement géostratégique et d’éventuelles menaces d’une troisième guerre mondiale. Une perspective qui est ajoutée à celle des préoccupations environnementales devrait inciter à un vaste plan de relocalisation industrielle et agricole afin de réduire la dépendance française dont il faut rappeler le triste résultat de la balance commerciale.Une perspective qui devrait aussi remettre en débat le rôle et les moyens de l’armée (Macron prévoit simplement quelques réservistes plus en plus; face aux chars russes par exemple cela risque d’être un peu insuffisant !).

Notamment n’ont pas été abordées dans ce catalogue d’une part la question de la dette, d’autre part et la compétitivité économique.

En outre et surtout ce plan n’est pas financé. D’après des calculs de coin de table, il coûterait d’après le candidat de l’ordre de 50 milliards par an dont l’essentiel doit être financé par la croissance. Justement quelle croissance avec une si faible compétitivité ?

Le président candidat a pris la précaution de ne pas indiquer de scénario de croissance.

« Le président sortant veut financer ce programme grâce à la croissance, qui permettra selon lui de dégager 15 milliards d’euros par an, la réforme des retraites et la réforme de l’assurance-chômage, auxquelles Emmanuel Macron veut ajouter 15 milliards d’euros d’économies sur les coûts de fonctionnement des collectivités locales. »

Le problème c’est que la réforme des retraites ne permettra de réelles économies qu’à très long terme. A court et moyen terme ,il y aura  en effet des transferts de dépenses sociales d’une part sur la sécurité sociale, d’autre part sur le régime d’assurance chômage. Quant à la réduction des coûts de fonctionnement des collectivités locales, le président hypothèque des responsabilités qui ne sont pas les siennes. Notons que dans le même temps , Macron fait pratiquement l’impasse sur la réforme de l’État et ses dépenses.

Bref, un programme à la française qui arrose un peu tous les sujets mais sans réelles priorités adaptées aux enjeux stratégiques et surtout sans le financement.

Politique- Programme Macron: la continuité sans le changement …et sans financement

Politique- Programme Macron: la continuité sans le  changement …et sans financement 

 

 

Finie sans doute la disruption pour Macron qui revient aux bonnes vieilles recettes des élections passées avec un très long catalogue de mesures qui ressemblent un peu au catalogue de La Redoute. Certaines paraissent de bon sens, d’autres contradictoires, d’autres théoriques et elles ont toutes en commun de n’avoir pas le financement nécessaire.

 

Le programme de Macron c’est une sorte de synthèse des idées avancées,à gauche, à droite voire aux extrêmes qui additionne le tout et accommode l’ensemble à la sauce macronienne du « en même temps ».

D’une façon générale , il manque surtout un souffle et une vision d’avenir. Surtout en cette période de bouleversements de l’environnement géostratégique et d’éventuelles menaces d’une troisième guerre mondiale. Une perspective qui est ajoutée à celle des préoccupations environnementales devrait inciter à un vaste plan de relocalisation industrielle et agricole afin de réduire la dépendance française dont il faut rappeler le triste résultat de la balance commerciale.Une perspective qui devrait aussi remettre en débat le rôle et les moyens de l’armée (Macron prévoit simplement quelques réservistes plus en plus; face aux chars russes par exemple cela risque d’être un peu insuffisant !).

Notamment n’ont pas été abordées dans ce catalogue d’une part la question de la dette, d’autre part et la compétitivité économique.

En outre et surtout ce plan n’est pas financé. D’après des calculs de coin de table, il coûterait d’après le candidat de l’ordre de 50 milliards par an dont l’essentiel doit être financé par la croissance. Justement quelle croissance avec une si faible compétitivité ?

Le président candidat a pris la précaution de ne pas indiquer de scénario de croissance.

« Le président sortant veut financer ce programme grâce à la croissance, qui permettra selon lui de dégager 15 milliards d’euros par an, la réforme des retraites et la réforme de l’assurance-chômage, auxquelles Emmanuel Macron veut ajouter 15 milliards d’euros d’économies sur les coûts de fonctionnement des collectivités locales. »

Le problème c’est que la réforme des retraites ne permettra de réelles économies qu’à très long terme. A court et moyen terme ,il y aura  en effet des transferts de dépenses sociales d’une part sur la sécurité sociale, d’autre part sur le régime d’assurance chômage. Quant à la réduction des coûts de fonctionnement des collectivités locales, le président hypothèque des responsabilités qui ne sont pas les siennes. Notons que dans le même temps , Macron fait pratiquement l’impasse sur la réforme de l’État et ses dépenses.

Bref, un programme à la française qui arrose un peu tous les sujets mais sans réelles priorités adaptées aux enjeux stratégiques et surtout sans le financement.

Présidentielle Programme Macron: la continuité sans le changement …et sans financement

Présidentielle Programme Macron: la continuité sans le  changement …et sans financement 

 

 

Finie sans doute la disruption pour Macron qui revient aux bonnes vieilles recettes des élections passées avec un très long catalogue de mesures qui ressemblent un peu au catalogue de La Redoute. Certaines paraissent de bon sens, d’autres contradictoires, d’autres théoriques et elles ont toutes en commun de n’avoir pas le financement nécessaire.

 

Le programme de Macron c’est une sorte de synthèse des idées avancées,à gauche, à droite voire aux extrêmes qui additionne le tout et accommode l’ensemble à la sauce macronienne du « en même temps ».

D’une façon générale , il manque surtout un souffle et une vision d’avenir. Surtout en cette période de bouleversements de l’environnement géostratégique et d’éventuelles menaces d’une troisième guerre mondiale. Une perspective qui est ajoutée à celle des préoccupations environnementales devrait inciter à un vaste plan de relocalisation industrielle et agricole afin de réduire la dépendance française dont il faut rappeler le triste résultat de la balance commerciale.Une perspective qui devrait aussi remettre en débat le rôle et les moyens de l’armée (Macron prévoit simplement quelques réservistes plus en plus; face aux chars russes par exemple cela risque d’être un peu insuffisant !).

Notamment n’ont pas été abordées dans ce catalogue d’une part la question de la dette, d’autre part et la compétitivité économique.

En outre et surtout ce plan n’est pas financé. D’après des calculs de coin de table, il coûterait d’après le candidat de l’ordre de 50 milliards par an dont l’essentiel doit être financé par la croissance. Justement quelle croissance avec une si faible compétitivité ?

Le président candidat a pris la précaution de ne pas indiquer de scénario de croissance.

« Le président sortant veut financer ce programme grâce à la croissance, qui permettra selon lui de dégager 15 milliards d’euros par an, la réforme des retraites et la réforme de l’assurance-chômage, auxquelles Emmanuel Macron veut ajouter 15 milliards d’euros d’économies sur les coûts de fonctionnement des collectivités locales. »

Le problème c’est que la réforme des retraites ne permettra de réelles économies qu’à très long terme. A court et moyen terme ,il y aura  en effet des transferts de dépenses sociales d’une part sur la sécurité sociale, d’autre part sur le régime d’assurance chômage. Quant à la réduction des coûts de fonctionnement des collectivités locales, le président hypothèque des responsabilités qui ne sont pas les siennes. Notons que dans le même temps , Macron fait pratiquement l’impasse sur la réforme de l’État et ses dépenses.

Bref, un programme à la française qui arrose un peu tous les sujets mais sans réelles priorités adaptées aux enjeux stratégiques et surtout sans le financement.

Programme Macron: la continuité sans le changement …et sans financement

Programme Macron: la continuité sans le  changement …et sans financement 

 

 

Finie sans doute la disruption pour Macron qui revient aux bonnes vieilles recettes des élections passées avec un très long catalogue de mesures qui ressemblent un peu au catalogue de La Redoute. Certaines paraissent de bon sens, d’autres contradictoires, d’autres théoriques et elles ont toutes en commun de n’avoir pas le financement nécessaire.

 

Le programme de Macron c’est une sorte de synthèse des idées avancées,à gauche, à droite voire aux extrêmes qui additionne le tout et accommode l’ensemble à la sauce macronienne du « en même temps ».

D’une façon générale , il manque surtout un souffle et une vision d’avenir. Surtout en cette période de bouleversements de l’environnement géostratégique et d’éventuelles menaces d’une troisième guerre mondiale. Une perspective qui est ajoutée à celle des préoccupations environnementales devrait inciter à un vaste plan de relocalisation industrielle et agricole afin de réduire la dépendance française dont il faut rappeler le triste résultat de la balance commerciale.Une perspective qui devrait aussi remettre en débat le rôle et les moyens de l’armée (Macron prévoit simplement quelques réservistes plus en plus; face aux chars russes par exemple cela risque d’être un peu insuffisant !).

Notamment n’ont pas été abordées dans ce catalogue d’une part la question de la dette, d’autre part et la compétitivité économique.

En outre et surtout ce plan n’est pas financé. D’après des calculs de coin de table, il coûterait d’après le candidat de l’ordre de 50 milliards par an dont l’essentiel doit être financé par la croissance. Justement quelle croissance avec une si faible compétitivité ?

Le président candidat a pris la précaution de ne pas indiquer de scénario de croissance.

« Le président sortant veut financer ce programme grâce à la croissance, qui permettra selon lui de dégager 15 milliards d’euros par an, la réforme des retraites et la réforme de l’assurance-chômage, auxquelles Emmanuel Macron veut ajouter 15 milliards d’euros d’économies sur les coûts de fonctionnement des collectivités locales. »

Le problème c’est que la réforme des retraites ne permettra de réelles économies qu’à très long terme. A court et moyen terme ,il y aura  en effet des transferts de dépenses sociales d’une part sur la sécurité sociale, d’autre part sur le régime d’assurance chômage. Quant à la réduction des coûts de fonctionnement des collectivités locales, le président hypothèque des responsabilités qui ne sont pas les siennes. Notons que dans le même temps , Macron fait pratiquement l’impasse sur la réforme de l’État et ses dépenses.

Bref, un programme à la française qui arrose un peu tous les sujets mais sans réelles priorités adaptées aux enjeux stratégiques et surtout sans le financement.

Grand âge : l’insuffisance du financement

 

Grand âge : l’insuffisance du financement

 

 

Un papier de Frédéric Cherbonnier ,  (professeur à Sciences Po Toulouse et chercheur à Toulouse School of Economics) ,  souligne dans le journal les Échos le manque de ressources suffisantes pour le grand âge.

Le niveau de la dépense publique consacré au grand âge reste faible en France, comparativement aux pays d’Europe du Nord. Consacrer plus d’argent public à ce secteur doit être un choix collectif qui mérite d’être débattu au plus vite, estime Frédéric Cherbonnier.Au vu de l’affaire Orpéa, il est naturel de se demander si leur performance boursière ne reflète pas la capacité du groupe à transformer les personnes âgées en « vaches à lait ». (iStock)

Le scandale des Ephad privés affecte le leader du secteur en France, Korian , après avoir touché le numéro un mondial, Orpéa. Pour autant, financer une partie de la dépendance en faisant appel au privé, quitte à offrir un rendement de l’ordre 6 % aux actionnaires, n’est pas choquant. Cela correspond au niveau normal de rémunération d’une action pour en compenser le risque. Mais l’évolution en Bourse d’un groupe tel qu’Orpéa a dépassé nettement celle du marché. En ne comptant que les plus-values, son rendement annuel moyen a excédé 20 % les quinze années qui ont suivi son introduction en Bourse en 2002 .

Au vu de l’actualité, il est naturel de se demander si cette performance boursière ne reflète pas la capacité du groupe à transformer les personnes âgées en ‘vaches à lait’, en leur soutirant plus de 5.000 euros par mois, officiellement pour payer les seuls frais d’hôtellerie et de restauration, et en ne consacrant que quelques euros à l’ensemble des repas d’une journée !

Nucléaire : quelle transparence et quel financement

Nucléaire : quelle transparence et quel financement 

 

Alors qu’Emmanuel Macron souhaite relancer un ambitieux programme nucléaire civil, des questions, tels la faisabilité technique, la sécurité, les délais ou les coûts, appellent des réponses précises estime papier du Monde.

Après des atermoiements, voire des décisions contradictoires, Emmanuel Macron fixe un nouveau cap à la politique énergétique de la France. A deux mois du premier tour de l’élection présidentielle, alors qu’il n’est pas encore candidat à sa réélection, le chef de l’Etat a donné, jeudi 10 février, son canevas pour atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050, quitte à revenir sur certains objectifs définis dans le cadre de la dernière programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), décidée il y a moins de quatre ans.

Le président souhaite relancer un ambitieux programme nucléaire civil, qui comprend la construction de quatorze réacteurs de nouvelle génération et la prolongation de la durée de vie du parc existant au-delà de cinquante ans. Plus aucune fermeture n’est prévue, alors que douze étaient planifiées d’ici à 2035. Parallèlement, Emmanuel Macron dit viser une cinquantaine de parcs éoliens en mer et d’importants investissements dans le solaire.

A l’origine de cette volte-face, l’urgence climatique, qui divise l’opinion autant que les partis. La France doit sortir des énergies fossiles d’ici à trente ans, alors que celles-ci représentent aujourd’hui les deux tiers de notre consommation. Cette dépendance fragilise notre souveraineté, tout en faisant dépendre le pouvoir d’achat des Français des fluctuations des cours mondiaux des hydrocarbures. S’affranchir de cette situation implique de basculer vers une électrification massive des usages, qui doit elle-même entraîner une forte augmentation de la production d’électricité faiblement émettrice de CO2. La plupart des hypothèses publiées en octobre 2021 par RTE, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité, montrent que cette transition doit reposer sur la sobriété énergétique, les énergies renouvelables et le nucléaire. Le constat fait désormais l’objet d’un large consensus. Emmanuel Macron a choisi le scénario nucléaire le plus ambitieux, aux antipodes des choix défendus par le candidat écologiste, Yannick Jadot. C’est un pari risqué.

La relance du nucléaire est d’abord un défi industriel pour une filière laissée en jachère pendant trop d’années. Faute d’un flux régulier de constructions de nouvelles centrales, les compétences se sont perdues. Les retards et les surcoûts rencontrés pour l’EPR de Flamanville illustrent cette perte de savoir-faire. Le reconstituer demandera du temps, aussi bien pour EDF que pour l’écosystème des sous-traitants.

Ce plan est également un défi financier. Le coût des six premiers EPR est évalué à 52 milliards d’euros. Ce chiffre demande à être confirmé de façon transparente. Surtout, cet investissement ne pourra pas être entièrement assumé par EDF. Fragilisé par l’état du parc de réacteurs, une dette importante et les demandes erratiques de l’Etat actionnaire, le chef de file du secteur doit être épaulé. « L’Etat jouera son rôle », promet l’Elysée. Lequel ? Avec quels moyens ? Enfin, quelles sont les marges de manœuvre vis-à-vis de la Commission européenne ?Quant aux promesses dans les énergies renouvelables, elles paraissent très ambitieuses, alors que la France est, à ce jour, le seul pays de l’Union européenne qui n’a pas tenu ses objectifs.

Faisabilité technique, sécurité, délais, coûts, futur prix de l’énergie : toutes ces questions appellent des réponses précises. Le cadre des échanges est fixé : la campagne présidentielle d’abord, puis la Commission nationale du débat public et enfin le Parlement. Chacune de ces étapes sera nécessaire pour éclairer les enjeux et les conditions d’une décision qui engage l’avenir énergétique du pays jusqu’à la fin du siècle.

Environnement et financement: Des taux d’intérêt bas nécessaires pour la transition énergétique (Patrick Artus)

Environnement et financement: Des taux d’intérêt bas nécessaires pour la transition énergétique (Patrick Artus)

 

Le financement des investissements nécessaires à la transition énergétique, à faible rendement et de long terme, exige des banques centrales qu’elles persévèrent dans leur politique de taux bas, estime l’économiste,Patrick Artus  dans sa chronique au Monde .

 

Chronique. 

 

On connaît les problèmes sociaux que va faire apparaître la transition énergétique. Il est probable que les inégalités de revenu vont s’accroître avec la hausse des prix de l’énergie, car le poids de l’énergie dans la consommation est très élevé pour les ménages à faible revenu. De nombreux emplois vont être détruits dans les secteurs produisant ou utilisant les énergies fossiles – par exemple dans l’industrie automobile thermique ; des emplois vont certes être créés dans les énergies renouvelables, l’automobile électrique, la rénovation thermique des bâtiments. Mais ces emplois nouveaux nécessitent des qualifications différentes et se situent dans des localisations différentes que les emplois détruits : d’où un problème potentiel d’adaptation et de mobilité des compétences.

En revanche, on s’interroge assez peu sur les problèmes sociaux qui pourraient provenir du besoin massif d’investissement et de la politique monétaire que les banques centrales vont devoir mener face à ce besoin. La transition énergétique va en effet exiger un supplément d’investissements, que l’Agence internationale pour les énergies renouvelables estime à 4,2 % du PIB au niveau mondial pour les trente prochaines années (en France, 100 milliards d’euros par an pendant trente ans). Les activités concernées sont la production et le stockage d’énergies renouvelables, les réseaux électriques, la décarbonation des transports et de l’industrie, la capture du carbone, la rénovation thermique des bâtiments et logements.

Pour investir plus, il faut épargner plus, et puisque, au départ, cet investissement ne produit pas de revenu supplémentaire, il faut consommer moins. Or, faire baisser volontairement la consommation des ménages modestes est socialement inacceptable. De plus, les entreprises devront, pour investir davantage, accroître leurs marges bénéficiaires, et donc augmenter leurs prix, ce qui fera reculer le pouvoir d’achat. Et les Etats, pour investir eux aussi davantage, vont augmenter la pression fiscale, ce qui fera aussi reculer la consommation…

Transition ou inflation ?

L’action du troisième acteur de l’investissement que sont les banques centrales pose aussi des problèmes spécifiques. Les investissements nécessaires à la transition énergétique ont en effet deux caractéristiques : ils sont à horizon de très long terme et ils sont souvent peu rentables – c’est particulièrement le cas pour la rénovation thermique des logements. Pour qu’ils soient néanmoins réalisés, il faut que les taux d’intérêt à long terme restent faibles, sinon, leur coût de financement sera trop élevé par rapport à leur rentabilité. Si elles veulent favoriser la transition énergétique, les banques centrales doivent poursuivre leur politique de maintien de taux bas.

 

Société-EHPAD : un manque d’effectifs…et de financement

Société-EHPAD : un manque d’effectifs…et de financement

 

 

Les EHPAD souffrent de deux problèmes liés à savoir, un manque d’effectifs qui affecte parfois la qualité et un manque de financement qui se trouve à l’origine du problème.

Pour résumer à outrance, la Cour des Comptes a mis en évidence l’insuffisance des moyens mis en œuvre pour le maintien le plus longtemps possible à domicile. En effet d’après la Cour des Comptes, ce maintien coûterait moitié moins cher que dans les EHPAD. En gros le maintien à domicile génère globalement un cout mensuel  de 1000 € par mois (pour 2000 € en moyenne dans les EHPAD).

La conséquence des difficultés de financement conduisent à une entrée de plus en plus tardive en EHPAD, vers 85 ans au lieu de 75 ans il y a une vingtaine d’années. Du coup les résidents sont beaucoup plus dépendants et exigent  un accompagnement beaucoup plus conséquent donc aussi plus coûteux.

Le problème c’est que en dépit du vieillissement de la population le financement de la dépendance des personnes âgées n’a jamais encore été traité de manière approfondie. On devait en faire un thème majeur mais la question a été mis sous le tapis.

Il est clair que pour sortir du cercle vicieux, manque de moyens, insuffisance de qualité, ressources insuffisantes, il faudra trouver un financement pérenne engageant la solidarité nationale

Globalement en France il y a environ 600 000 personnes en EHPAD ce qui mobilise 400 000 salariés. En vérité un chiffre d’encadrements très insuffisants dans la plupart des cas car faut-il le rappeler la surveillance et les soins doivent être maintenus 24 heures sur 24 ,dimanches et jours fériés, vacances inclus.

Or pour tenir un poste il faut cinq à six salariés ( qui tourne en 3.8 ou équivalents). En moyenne, il faudrait donc un salarié pour un résident. Cela d’autant plus que la très grosse majorité des résidents souffrent de pathologies graves et rentrent de plus en plus tard en EHPAD, le plus souvent pour des raisons financières mais aussi pour des raisons personnelles.

Se pose la question de l’équilibre économique des ces établissements accueillant des personnes dépendantes. Un équilibre qui se fait via des prix déjà importants de pension puisque le prix médian est de leur de 2000 € par mois. La rentabilité passe parfois par une réduction du personnel. Pour preuve puisqu’il y a 600 000 résidents en EHPAD et qu’il faudrait 200 000 salariés supplémentaires.

Justement grâce à cette politique d’ajustement à l’extrême du personnel les s’investissements dans les maisons de retraite constituent souvent des placements juteux.

Du coup ,il ne faut pas s’étonner que de telles rentabilité puissent être parfois obtenues par une qualité d’encadrement et de soins déficiente.

EHPAD : un manque d’effectifs…et de financement

 EHPAD : un manque d’effectifs…et de financement

 

 

Les EHPAD souffrent de deux problèmes liés à savoir, un manque d’effectifs qui affecte parfois la qualité et un manque de financement qui se trouve à l’origine du problème.

Pour résumer à outrance, la Cour des Comptes a mis en évidence l’insuffisance des moyens mis en œuvre pour le maintien le plus longtemps possible à domicile. En effet d’après la Cour des Comptes, ce maintien coûterait moitié moins cher que dans les EHPAD. En gros le maintien à domicile génère globalement un cout mensuel  de 1000 € par mois (pour 2000 € en moyenne dans les EHPAD).

La conséquence des difficultés de financement conduisent à une entrée de plus en plus tardive en EHPAD, vers 85 ans au lieu de 75 ans il y a une vingtaine d’années. Du coup les résidents sont beaucoup plus dépendants et exigent  un accompagnement beaucoup plus conséquent donc aussi plus coûteux.

Le problème c’est que en dépit du vieillissement de la population le financement de la dépendance des personnes âgées n’a jamais encore été traité de manière approfondie. On devait en faire un thème majeur mais la question a été mis sous le tapis.

Il est clair que pour sortir du cercle vicieux, manque de moyens, insuffisance de qualité, ressources insuffisantes, il faudra trouver un financement pérenne engageant la solidarité nationale

Globalement en France il y a environ 600 000 personnes en EHPAD ce qui mobilise 400 000 salariés. En vérité un chiffre d’encadrements très insuffisants dans la plupart des cas car faut-il le rappeler la surveillance et les soins doivent être maintenus 24 heures sur 24 ,dimanches et jours fériés, vacances inclus.

Or pour tenir un poste il faut cinq à six salariés ( qui tourne en 3.8 ou équivalents). En moyenne, il faudrait donc un salarié pour un résident. Cela d’autant plus que la très grosse majorité des résidents souffrent de pathologies graves et rentrent de plus en plus tard en EHPAD, le plus souvent pour des raisons financières mais aussi pour des raisons personnelles.

Se pose la question de l’équilibre économique des ces établissements accueillant des personnes dépendantes. Un équilibre qui se fait via des prix déjà importants de pension puisque le prix médian est de leur de 2000 € par mois. La rentabilité passe parfois par une réduction du personnel. Pour preuve puisqu’il y a 600 000 résidents en EHPAD et qu’il faudrait 200 000 salariés supplémentaires.

Justement grâce à cette politique d’ajustement à l’extrême du personnel les s’investissements dans les maisons de retraite constituent souvent des placements juteux.

Du coup ,il ne faut pas s’étonner que de telles rentabilité puissent être parfois obtenues par une qualité d’encadrements et de soins déficientes.

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