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De l’indépendance des banques centrales

De l’indépendance des banques centrales

C’est un sujet de débat récurrent de la théorie économique : alors que, pour certains, l’indépendance des banques centrales serait nuisible à la croissance. D’autres estiment, au contraire, que cette indépendance garantit contre le risque de politisation de la monnaie, dangereuse pour l’économie. Retour sur une histoire de plusieurs siècles d’une actualité brûlante, notamment au sein de l’Union européenne.

 

par 

Professeur et directeur du Mastère Spécialisé Patrimoine et Immobilier, Kedge Business School dans The Conversation

Alors que la BCE baisse très prudemment ses taux, de nombreuses voix exigent une reprise en main des banques centrales par les politiques.
Il est sans doute excessif d’affirmer, avec l’humoriste américain Will Rogers qu’il n’y a que trois grandes inventions depuis le commencement des âges : le feu, la roue et la banque centrale. Il n’empêche qu’elles jouent – aujourd’hui plus encore qu’à son époque – un rôle crucial dans les économies développées. Si la banque centrale de Suède apparue en 1668 revendique le titre de plus ancienne banque centrale au monde, car la première à émettre des billets, l’institution monétaire par excellence fut pendant longtemps la vieille dame de Threadneedle Street : The Bank of England fondée en 1694.

Disposant du privilège légal d’émission de la monnaie et jouant le rôle de banque des banques comme prêteur en dernier ressort en cas de crise financière, les banques centrales européennes ont parfaitement assuré leur mission cardinale tout au long du XIXe : la stabilité de la monnaie, puisque le mot inflation n’avait qu’une acception médicale jusqu’à la Grande Guerre, comme nous le rappelle le Littré.
À la même époque, les Américains vivaient depuis 1837 sans banque centrale, le président Andrew Jackson l’ayant supprimée au nom de la liberté d’entreprendre et d’une méfiance envers une institution centralisée. Les Américains vécurent donc au rythme des bank runs et des faillites bancaires aux États-Unis. Il fallut attendre la grave crise financière et bancaire de 1907 pour que le Congrès décide d’instituer la Federal Reserve en 1913.

Depuis, le Central Banking n’a cessé de gagner en indépendance et en puissance dans les pays développés sous la pression des citoyens soucieux de leur pouvoir d’achat et méfiants à l’égard d’une classe politique toujours prompte à sacrifier la stabilité de la monnaie à son calendrier électoral. Emblématique de cette tendance, la banque centrale allemande créée en 1948 pour conjurer le spectre de l’hyperinflation de 1923 et de la fin de la Seconde Guerre, fut la première à voir reconnaître légalement son indépendance en 1951. Elle fit du deustchmark le parangon de la monnaie forte jusqu’à son absorption par l’euro en 1999.

 

Ailleurs c’est davantage le souvenir de l’inflation des années 1970 qui a abouti à l’indépendance formelle de la banque de France en 1994 puis de la Bank of England en 1997. Dans les pays riches, la mission de la banque centrale s’est ainsi clairement fixée sur la stabilité des prix, l’objectif d’un taux d’inflation cible de 2 % s’imposant progressivement comme la norme à ne pas dépasser bien que le soutien à la croissance soit également explicitement mentionné. Progressivement s’est donc imposé un cadre théorique ordolibéral fondé sur la liberté d’entreprendre et la propriété privée, mais régulé par les institutions. La politique monétaire est alors devenue une technique sophistiquée qui n’est plus basée sur l’intuition d’un gouverneur tout puissant mais sur des règles comme celle de Taylor qui lie le taux d’intérêt à l’inflation anticipée et constatée et à l’écart de production. Récemment, ces règles strictes se sont transformées en principes plus souples.

Aujourd’hui, l’indépendance des banques centrales est à la fois légale, institutionnelle et instrumentale puisqu’elles définissent leur propre objectif et leur politique monétaire. Il existe aussi une dimension personnelle à cette indépendance de leurs dirigeants, nommés par les élus pour leur pragmatisme, leur expérience et leur compétence, disposant d’un long mandat irrévocable. Enfin, l’indépendance est budgétairement assurée : elles ne dépendent pas financièrement des États, mais au contraire leur versent régulièrement des dividendes.

Le pouvoir considérable qu’elles détiennent de par leur position au sommet de l’ordre monétaire de leur zone n’est toutefois pas sans contreparties exigeantes. Ainsi, elles ont l’obligation de rendre compte de leurs actions devant les représentants des nations dont elles gèrent la monnaie. C’est pourquoi leurs dirigeants sont régulièrement auditionnés devant les élus, le Congrès aux États-Unis ou le parlement européen mais toujours avec l’interdiction de recevoir ou solliciter une quelconque instruction des pouvoirs publics.
Si les banques centrales ont conquis leur indépendance et maîtrisé au fil du temps leur stratégie et leurs outils, elles sont encore critiquées pour la faible transparence de leur communication publique. L’ère du secret est certes révolue, mais la question de la divulgation des minutes de leur délibéré reste en suspens, la BCE pratiquant la parution d’un simple extrait de ses réunions 4 semaines plus tard, la Fed 3 semaines plus tard ce qui permet aux observateurs de comprendre l’évolution de leurs analyses en fonction de la conjoncture.

Face aux deux grandes crises systémiques du début du XXIe, celle des « subprimes » de 2008 et du Covid de 2020 les banques centrales ont dû réviser de fond en comble une doctrine multiséculaire après avoir abaissé de manière inédite leur taux directeur à zéro.
Pour éviter deux dépressions mondiales de haute intensité elles ont ainsi massivement émis de la monnaie et multiplié la taille de leur bilan. De plus, les législateurs conscients des risques de futures crises bancaires de grande ampleur leur ont confié la surveillance des grandes banques. C’est ainsi que les membres de l’UE ont accordé en 2014 à la BCE la supervision des 130 plus grandes banques européennes dites systémiques (qui risquaient d’ébranler la stabilité financière de la zone en cas de difficultés financières voire de faillites de celles-ci).

Si l’Europe a évité les faillites américaines comme celle de la Sillicon Valley Bank après un relâchement de leur régulation sous le mandat de Donald Trump ou chez nos voisins du Credit Suisse, ce mouvement de régulation n’est manifestement pas abouti. Les affaires Archegos et FTX nous ont rappelé que le « shadow banking », qui représente environ la moitié des actifs financiers mondiaux, soit 218 000 milliards de dollars (et dont la croissance est d’ailleurs une des conséquences du contrôle accru du système bancaire), reste un trou noir de la régulation.
D’ailleurs pour renforcer la stabilité du système financier, les banques notamment françaises plaident pro domo pour une meilleure rentabilité du secteur bancaire. Le développement des nouvelles technologies et de la blockchain a également amené les institutions monétaires à étudier la mise en œuvre d’une monnaie digitale, un euro numérique en Europe, qui constituerait un moyen de paiement gratuit, simple, universellement accepté et émis directement par une banque qui ne peut pas faire faillite.

Enfin, la rapidité du dérèglement climatique a conduit les banques centrales à intégrer dès 2020 la décarbonation dans leur politique monétaire. C’est ainsi que la BCE commence à distinguer les actifs verts et bruns dans les garanties exigées pour ses prêts aux banques. Elle cherche également à orienter les investissements vers ceux qui favorisent la transition énergétique.

Deux remises en cause toxiques
Les banques centrales ont toujours fait l’objet de critiques de la classe politique mais leurs accusations se sont exacerbées avec la reprise de l’inflation en 2020 et la brutale augmentation des taux d’intérêt partout dans le monde.

Aux États-Unis, le président de la Fed est vivement attaqué par Donald Trump qu’il avait pourtant nommé en 2017, car il favoriserait les démocrates. Au passage, il prétend que son succès dans les affaires est la preuve que son instinct est souvent meilleur que l’analyse du Board of governors…

En avril 2024, Emmanuel Macron estimait quant à lui que le mandat de la BCE centré sur l’inflation était désormais caduc et qu’il fallait y ajouter un objectif de croissance voire de décabornation qui pourtant existent déjà… Toutes ces polémiques ont amené la directrice du FMI à publier des études prouvant le bien-fondé des politiques monétaires menées au cours des dernières décennies.

Mais les attaques les plus dangereuses pour l’euro proviennent des partisans de l’annulation pure et simple des dettes publiques détenues par la BCE (en 2024 plus de 25 % de l’encours des obligations d’État des pays membres) au motif que l’Europe doit reprendre son destin en main. Le traité de l’Union interdit la monétisation de la dette publique et donc a fortiori leur annulation mais la BCE avait expliqué que les achats d’obligations d’État étaient exceptionnels au moment de la crise de 2020 et effectués non pas à l’émission mais sur le marché secondaire.
Si les leçons des épisodes d’hyperinflation de l’entre-deux guerres et de l’inflation des années soixante-dix s’estompent progressivement, la ruine plus récente des Libanais, la chute de pouvoir d’achat subie par les classes moyennes turques et en Europe, la flambée des prix hongrois qui frappe durement les plus pauvres, devraient faire réfléchir les hommes politiques les plus populistes. C’est pourquoi des banques centrales indépendantes et focalisées sur l’inflation sont aujourd’hui comme hier les conditions nécessaires bien que non suffisantes au maintien du niveau de vie des ménages.

Politique monétaire– L’orthodoxie financière des Banques centrales en cause

Politique monétaire– L’orthodoxie financière des Banques centrales en cause


Pour les partisans de l’orthodoxie financière, il n’y a pas de doute: seul le relèvement des taux d’intérêt peut contribuer à lutter contre l’inflation. C’est souvent la position de la Banque de France. Le problème est que la science économique est une science molle et approximative et que les lois d’hier sont souvent remises en question par la complexité des problématiques et leur évolution rapide.

Il faut dire que les différents responsables de la Banque de France sont souvent plus près des intérêts de l’Allemagne que de ceux de la France. Relever en effet à nouveau les taux d’intérêt, c’est prendre le risque de tuer définitivement la petite perspective très hypothétique de croissance notamment en 2024.

Pour l’instant, on prévoit en effet uniquement une augmentation de l’activité de l’ordre de 1 %. Un pronostic par ailleurs fragile avec l’évolution de la guerre en Ukraine et des événements au Proche-Orient. En outre et surtout, il se pourrait bien que l’outil magique des taux d’intérêt ne serve pas la lutte contre l’inflation mais au contraire l’alimente. Voire à cet égard toutes les perspectives d’augmentation des tarifs de produits et services en 2024. En effet par anticipation, nombre de produits et services voient leurs tarifs progresser dans la perspective du renchérissement du coût de l’argent.

En septembre, les gardiens de l’euro ont décidé à une « solide majorité » de relever les taux d’intérêt à 4,5%, son plus haut niveau depuis 1999.

« Une décision difficile » face à un contexte économique incertain. Telles sont les conditions dans lesquelles la Banque centrale européenne a décidé de relever son taux directeur le 14 septembre dernier. Des coulisses décrites dans un compte-rendu de réunion de la BCE publié ce jeudi, et consulté par l’AFP. D’après celui-ci, le choix d’augmenter les taux ou faire une pause était assujetti à « des considérations tactiques » aux impacts multiples.

Lors de cette réunion, les gardiens de l’euro ont décidé à une « solide majorité » de relever les taux d’intérêt à 4,5%, son plus haut niveau depuis 1999. Depuis juillet 2022, c’est la dixième fois d’affilée que l’institution de Francfort effectue ce geste. Ce, dans un contexte d’inflation en baisse en zone euro mais encore appelée à durer.

D’après le document, les partisans d’une pause ont, durant cette réunion, donné de la voix, arguant notamment qu’une nouvelle hausse des taux « risquait de répéter la situation qui s’était produite en 2011 », lorsque des hausses avaient dû être « rapidement inversées », au début de la crise de la dette souveraine.

Banques centrales: Des marges de manœuvre étroites et inquiétantes

Banques centrales: Des marges de manœuvre étroites et inquiétantes


Après plus d’un an de hausses, le relèvement des taux directeurs des banques centrales marque une pause. Fin octobre, la Réserve fédérale américaine (Fed) ainsi que la Banque centrale européenne (BCE) ont ainsi décidé de laisser leurs principaux taux à leur niveau de juillet, à savoir respectivement 5,5 % et 4,5 %. Le relèvement des taux entamé mi-2022 était motivé par la nécessité de contenir l’inflation qui a fait son grand retour après l’épidémie de Covid-19. En prêtant plus cher aux banques commerciales qui se financent auprès des banques centrales, le crédit devient plus cher pour les entreprises et les ménages, ce qui ralentit l’investissement et la consommation et rééquilibre l’offre et la demande pour peser sur le niveau des prix. Or, sur le front de l’inflation, on a constaté un ralentissement ces dernières semaines. Au mois d’octobre, les prix n’ont augmenté que de 2,9 % sur un an dans la zone euro contre 4,3 % en septembre. Aux États-Unis, l’inflation est restée stable à 3,7 % sur un an en septembre mais montre des signes de ralentissement.

par
Irina Zviadadze
Associate Professor of Finance, HEC Paris Business School dans The Conversation

Est-ce que cela signifie que les politiques monétaires sont en bonne voie pour atteindre leurs objectifs, à savoir un taux de 2 % des côtés de l’Atlantique ? La réponse est plus nuancée. En effet, les banques centrales ne considèrent pas encore que l’épisode de forte inflation est terminé. Le 1er novembre, le président de la Fed, Jerome Powell, a par exemple averti qu’une baisse durable « prendra du temps ». Depuis juillet dernier, la croissance américaine a ainsi accéléré tandis que l’inflation refluait, deux tendances que les grands argentiers ne pensaient pas observer simultanément.

Cette prudence peut notamment s’expliquer par la manière dont les banques centrales prennent leurs décisions. Les politiques monétaires se fondent sur des règles et des écarts par rapport à ces règles. La règle de Taylor, par exemple, suggère que le taux d’intérêt d’équilibre se situe 2 % au-dessus du taux annuel d’inflation, et que la banque centrale doit baisser ou relever ses taux d’intérêt en fonction de l’écart du taux d’inflation et du taux de croissance réel du PIB par rapport à leurs cibles.

Cependant, toutes les décisions des banques centrales ne sont pas guidées par des règles ; elles reposent également sur leur pouvoir discrétionnaire. Ces décisions hors règles peuvent refléter un conflit entre des pressions politiques à court terme et les objectifs économiques à long terme ou encore constituer une réponse exceptionnelle à une crise.

Naturellement, ce pouvoir discrétionnaire implique une nouvelle source d’incertitude et de risque pour l’économie, comme nous avons pu le constater dans nos récentes recherches. Par exemple, en ce qui concerne une obligation d’État à 10 ans, 20 % du montant de la prime de risque peut être attribué à la politique discrétionnaire. Or, plus les primes de risque sont élevées, plus le coût des emprunts l’est, avec un risque accru que les particuliers et les entreprises se soustraient au remboursement de leurs prêts.

Cette incertitude affecte donc les dépenses et les emprunts. Surtout que, comme le montrent nos travaux, les décisions qui s’appuient davantage sur le volet discrétionnaire que sur les règles présentent des effets plus favorables en termes de croissance.

Autrement dit, si la pause dans la hausse des taux observée ces dernières semaines est d’abord motivée par des éléments discrétionnaires, le rythme de croissance pourrait rester soutenu aux États-Unis dans les prochains mois – avec des conséquences encore incertaines sur le niveau de l’inflation. On comprend mieux dans ce contexte la prudence de la Fed.

Finances et Immobilier : des risques de baisse de prix pour les banques (BCE)

Finances et Immobilier : des risques de baisse de prix pour les banques (BCE)

Avec la baisse des prix qui sans doute ne fait que débuter, la Banque centrale européenne attire l’attention des établissements financiers pour surveiller l’impact sur d’éventuels actifs pourris. Les banques de la zone euro doivent donc tenir compte du risque d’une nouvelle baisse des prix de l’immobilier lorsqu’elles font des provisions et des plans concernant leur capital, a déclaré mardi le président du conseil de surveillance prudentielle de la Banque centrale européenne

Le président du conseil de surveillance prudentielle de la BCE a déclaré, mardi 7 novembre, aux banques de la zone euro qu’elles devaient s’attendre à d’éventuelles nouvelles difficultés alors que les prix de l’immobilier ont déjà chuté dans plusieurs pays, notamment en Allemagne.

Accentuation. « L’environnement actuel de taux d’intérêt élevés pourrait accentuer la pression à la baisse sur les prix des bureaux et des logements, ce qui rendrait plus difficile le service de la dette pour les propriétaires de biens commerciaux et les ménages », a résumé Andrea Enria au Parlement européen. « Les banques devraient tenir compte de ces risques dans leurs pratiques de provisionnement et de planification des capitaux », a-t-il demandé. La BCE, principal superviseur bancaire de la zone euro, fixe les exigences en matière de fonds propres pour les banques et s’oppose régulièrement à leurs projets de versement de dividendes ou de rachat d’actions.

Immobilier : des risques de baisse de prix pour les banques (BCE)

Immobilier : des risques de baisse de prix pour les banques (BCE)

Avec la baisse des prix qui sans doute ne fait que débuter, la Banque centrale européenne attire l’attention des établissements financiers pour surveiller l’impact sur d’éventuels actifs pourris. Les banques de la zone euro doivent donc tenir compte du risque d’une nouvelle baisse des prix de l’immobilier lorsqu’elles font des provisions et des plans concernant leur capital, a déclaré mardi le président du conseil de surveillance prudentielle de la Banque centrale européenne

Le président du conseil de surveillance prudentielle de la BCE a déclaré, mardi 7 novembre, aux banques de la zone euro qu’elles devaient s’attendre à d’éventuelles nouvelles difficultés alors que les prix de l’immobilier ont déjà chuté dans plusieurs pays, notamment en Allemagne.

Accentuation. « L’environnement actuel de taux d’intérêt élevés pourrait accentuer la pression à la baisse sur les prix des bureaux et des logements, ce qui rendrait plus difficile le service de la dette pour les propriétaires de biens commerciaux et les ménages », a résumé Andrea Enria au Parlement européen. « Les banques devraient tenir compte de ces risques dans leurs pratiques de provisionnement et de planification des capitaux », a-t-il demandé. La BCE, principal superviseur bancaire de la zone euro, fixe les exigences en matière de fonds propres pour les banques et s’oppose régulièrement à leurs projets de versement de dividendes ou de rachat d’actions.

Economie et finances: L’orthodoxie financière des banques centrales en cause

Economie et finances: L’orthodoxie financière des banques centrales en cause


Pour les partisans de l’orthodoxie financière, il n’y a pas de doute: seul le relèvement des taux d’intérêt peut contribuer à lutter contre l’inflation. C’est souvent la position de la Banque de France. Le problème est que la science économique est une science molle et approximative et que les lois d’hier sont souvent remises en question par la complexité des problématiques et leur évolution rapide.

Il faut dire que les différents responsables de la Banque de France sont souvent plus près des intérêts de l’Allemagne que de ceux de la France. Relever en effet à nouveau les taux d’intérêt, c’est prendre le risque de tuer définitivement la petite perspective très hypothétique de croissance notamment en 2024.

Et ce n’est sans doute pas par hasard si la banque centrale européenne et la banque centrale américaine vienne de décider du statu quo en matière de taux d’intérêt justement pour tenir compte du très net tassement de la croissance internationale qui se dirige tout droit vers la stagnation voire la régression.

Pour l’instant, on prévoit en effet uniquement une augmentation de l’activité de l’ordre de 1 %. Un pronostic par ailleurs fragile avec l’évolution de la guerre en Ukraine et des événements au Proche-Orient. En outre et surtout, il se pourrait bien que l’outil magique des taux d’intérêt ne serve pas la lutte contre l’inflation mais au contraire l’alimente. Voire à cet égard toutes les perspectives d’augmentation des tarifs de produits et services en 2024. En effet par anticipation, nombre de produits et services voient leurs tarifs progresser dans la perspective du renchérissement du coût de l’argent.

En septembre, les gardiens de l’euro ont décidé à une « solide majorité » de relever les taux d’intérêt à 4,5%, son plus haut niveau depuis 1999.

« Une décision difficile » face à un contexte économique incertain. Telles sont les conditions dans lesquelles la Banque centrale européenne a décidé de relever son taux directeur le 14 septembre dernier. Des coulisses décrites dans un compte-rendu de réunion de la BCE publié ce jeudi, et consulté par l’AFP. D’après celui-ci, le choix d’augmenter les taux ou faire une pause était assujetti à « des considérations tactiques » aux impacts multiples.

Lors de cette réunion, les gardiens de l’euro ont décidé à une « solide majorité » de relever les taux d’intérêt à 4,5%, son plus haut niveau depuis 1999. Depuis juillet 2022, c’est la dixième fois d’affilée que l’institution de Francfort effectue ce geste. Ce, dans un contexte d’inflation en baisse en zone euro mais encore appelée à durer.

D’après le document, les partisans d’une pause ont, durant cette réunion, donné de la voix, arguant notamment qu’une nouvelle hausse des taux « risquait de répéter la situation qui s’était produite en 2011 », lorsque des hausses avaient dû être « rapidement inversées », au début de la crise de la dette souveraine.

Economie: L’orthodoxie financière des banques centrales en cause

Economie: L’orthodoxie financière des banques centrales en cause


Pour les partisans de l’orthodoxie financière, il n’y a pas de doute: seul le relèvement des taux d’intérêt peut contribuer à lutter contre l’inflation. C’est souvent la position de la Banque de France. Le problème est que la science économique est une science molle et approximative et que les lois d’hier sont souvent remises en question par la complexité des problématiques et leur évolution rapide.

Il faut dire que les différents responsables de la Banque de France sont souvent plus près des intérêts de l’Allemagne que de ceux de la France. Relever en effet à nouveau les taux d’intérêt, c’est prendre le risque de tuer définitivement la petite perspective très hypothétique de croissance notamment en 2024.

Et ce n’est sans doute pas par hasard si la banque centrale européenne et la banque centrale américaine vienne de décider du statu quo en matière de taux d’intérêt justement pour tenir compte du très net tassement de la croissance internationale qui se dirige tout droit vers la stagnation voire la régression.

Pour l’instant, on prévoit en effet uniquement une augmentation de l’activité de l’ordre de 1 %. Un pronostic par ailleurs fragile avec l’évolution de la guerre en Ukraine et des événements au Proche-Orient. En outre et surtout, il se pourrait bien que l’outil magique des taux d’intérêt ne serve pas la lutte contre l’inflation mais au contraire l’alimente. Voire à cet égard toutes les perspectives d’augmentation des tarifs de produits et services en 2024. En effet par anticipation, nombre de produits et services voient leurs tarifs progresser dans la perspective du renchérissement du coût de l’argent.

En septembre, les gardiens de l’euro ont décidé à une « solide majorité » de relever les taux d’intérêt à 4,5%, son plus haut niveau depuis 1999.

« Une décision difficile » face à un contexte économique incertain. Telles sont les conditions dans lesquelles la Banque centrale européenne a décidé de relever son taux directeur le 14 septembre dernier. Des coulisses décrites dans un compte-rendu de réunion de la BCE publié ce jeudi, et consulté par l’AFP. D’après celui-ci, le choix d’augmenter les taux ou faire une pause était assujetti à « des considérations tactiques » aux impacts multiples.

Lors de cette réunion, les gardiens de l’euro ont décidé à une « solide majorité » de relever les taux d’intérêt à 4,5%, son plus haut niveau depuis 1999. Depuis juillet 2022, c’est la dixième fois d’affilée que l’institution de Francfort effectue ce geste. Ce, dans un contexte d’inflation en baisse en zone euro mais encore appelée à durer.

D’après le document, les partisans d’une pause ont, durant cette réunion, donné de la voix, arguant notamment qu’une nouvelle hausse des taux « risquait de répéter la situation qui s’était produite en 2011 », lorsque des hausses avaient dû être « rapidement inversées », au début de la crise de la dette souveraine.

Taux d’intérêt: L’orthodoxie financière des banques centrales en cause

Taux d’intérêt: L’orthodoxie financière des banques centrales en cause


Pour les partisans de l’orthodoxie financière, il n’y a pas de doute: seul le relèvement des taux d’intérêt peut contribuer à lutter contre l’inflation. C’est souvent la position de la Banque de France. Le problème est que la science économique est une science molle et approximative et que les lois d’hier sont souvent remises en question par la complexité des problématiques et leur évolution rapide.

Il faut dire que les différents responsables de la Banque de France sont souvent plus près des intérêts de l’Allemagne que de ceux de la France. Relever en effet à nouveau les taux d’intérêt, c’est prendre le risque de tuer définitivement la petite perspective très hypothétique de croissance notamment en 2024.

Et ce n’est sans doute pas par hasard si la banque centrale européenne et la banque centrale américaine vienne de décider du statu quo en matière de taux d’intérêt justement pour tenir compte du très net tassement de la croissance internationale qui se dirige tout droit vers la stagnation voire la régression.

Pour l’instant, on prévoit en effet uniquement une augmentation de l’activité de l’ordre de 1 %. Un pronostic par ailleurs fragile avec l’évolution de la guerre en Ukraine et des événements au Proche-Orient. En outre et surtout, il se pourrait bien que l’outil magique des taux d’intérêt ne serve pas la lutte contre l’inflation mais au contraire l’alimente. Voire à cet égard toutes les perspectives d’augmentation des tarifs de produits et services en 2024. En effet par anticipation, nombre de produits et services voient leurs tarifs progresser dans la perspective du renchérissement du coût de l’argent.

En septembre, les gardiens de l’euro ont décidé à une « solide majorité » de relever les taux d’intérêt à 4,5%, son plus haut niveau depuis 1999.

« Une décision difficile » face à un contexte économique incertain. Telles sont les conditions dans lesquelles la Banque centrale européenne a décidé de relever son taux directeur le 14 septembre dernier. Des coulisses décrites dans un compte-rendu de réunion de la BCE publié ce jeudi, et consulté par l’AFP. D’après celui-ci, le choix d’augmenter les taux ou faire une pause était assujetti à « des considérations tactiques » aux impacts multiples.

Lors de cette réunion, les gardiens de l’euro ont décidé à une « solide majorité » de relever les taux d’intérêt à 4,5%, son plus haut niveau depuis 1999. Depuis juillet 2022, c’est la dixième fois d’affilée que l’institution de Francfort effectue ce geste. Ce, dans un contexte d’inflation en baisse en zone euro mais encore appelée à durer.

D’après le document, les partisans d’une pause ont, durant cette réunion, donné de la voix, arguant notamment qu’une nouvelle hausse des taux « risquait de répéter la situation qui s’était produite en 2011 », lorsque des hausses avaient dû être « rapidement inversées », au début de la crise de la dette souveraine.

Inflation- L’orthodoxie financière des Banques centrales en cause

Inflation- L’orthodoxie financière des Banques centrales en cause


Pour les partisans de l’orthodoxie financière, il n’y a pas de doute: seul le relèvement des taux d’intérêt peut contribuer à lutter contre l’inflation. C’est souvent la position de la Banque de France. Le problème est que la science économique est une science molle et approximative et que les lois d’hier sont souvent remises en question par la complexité des problématiques et leur évolution rapide.

Il faut dire que les différents responsables de la Banque de France sont souvent plus près des intérêts de l’Allemagne que de ceux de la France. Relever en effet à nouveau les taux d’intérêt, c’est prendre le risque de tuer définitivement la petite perspective très hypothétique de croissance notamment en 2024.

Pour l’instant, on prévoit en effet uniquement une augmentation de l’activité de l’ordre de 1 %. Un pronostic par ailleurs fragile avec l’évolution de la guerre en Ukraine et des événements au Proche-Orient. En outre et surtout, il se pourrait bien que l’outil magique des taux d’intérêt ne serve pas la lutte contre l’inflation mais au contraire l’alimente. Voire à cet égard toutes les perspectives d’augmentation des tarifs de produits et services en 2024. En effet par anticipation, nombre de produits et services voient leurs tarifs progresser dans la perspective du renchérissement du coût de l’argent.

En septembre, les gardiens de l’euro ont décidé à une « solide majorité » de relever les taux d’intérêt à 4,5%, son plus haut niveau depuis 1999.

« Une décision difficile » face à un contexte économique incertain. Telles sont les conditions dans lesquelles la Banque centrale européenne a décidé de relever son taux directeur le 14 septembre dernier. Des coulisses décrites dans un compte-rendu de réunion de la BCE publié ce jeudi, et consulté par l’AFP. D’après celui-ci, le choix d’augmenter les taux ou faire une pause était assujetti à « des considérations tactiques » aux impacts multiples.

Lors de cette réunion, les gardiens de l’euro ont décidé à une « solide majorité » de relever les taux d’intérêt à 4,5%, son plus haut niveau depuis 1999. Depuis juillet 2022, c’est la dixième fois d’affilée que l’institution de Francfort effectue ce geste. Ce, dans un contexte d’inflation en baisse en zone euro mais encore appelée à durer.

D’après le document, les partisans d’une pause ont, durant cette réunion, donné de la voix, arguant notamment qu’une nouvelle hausse des taux « risquait de répéter la situation qui s’était produite en 2011 », lorsque des hausses avaient dû être « rapidement inversées », au début de la crise de la dette souveraine.

Spéculation-Les banques profitent aussi de l’inflation

Spéculation-Les banques profitent aussi de l’inflation

La profitabilité (ROE) moyenne est désormais proche de 11%, selon les chiffres de l’EBA (European Banking Authority), contre… 2,5% il y a trois ans ! Les banques ont en effet bénéficié à la fois d’une liquidité qui est restée très abondante et d’une remontée rapide des taux d’intérêt, ce qui a eu un effet, mécanique et quasi-instantané, sur les revenus. La marge nette d’intérêt, longtemps proche de zéro, voire négative, oscille désormais entre 1,2% et 2,6 %, soit 1,6 % en moyenne agrégée, selon l’EBA.

Ce qui fait la force du secteur bancaire européen est la grande stabilité de ses dépôts à vue. Le ratio prêt sur dépôt, un indicateur très suivi, est inférieur à 100%, compris entre 70 et 80%. Une exception cependant, les banques françaises qui affichent un ratio supérieur à 100%, en raison notamment de la centralisation d’une partie de l’épargne réglementée auprès de la Caisse des dépôts.

En clair, les banques peuvent prêter à taux variable sur une ressource, les dépôts, qui leur coûtent en moyenne que… 27 points de base, autant dire, rien.

Le ménage européen optimise peu son épargne, contrairement aux ménages américains. Moins de 10% des dépôts à vue ont été réalloués en un an par les ménages vers des produits d’épargne plus rémunérateurs, avance ainsi Allianz GI.

Concrètement cela repose évidemment la question de la rémunération des dépôts à vue qui aujourd’hui ne rapportent rien à l’épargnant tandis que évidemment les banques se servent de ces sommes immenses de manière presque gratuite. Du coup, les profits augmentent encore quand l’inflation progresse. Une inflation qui permet discrètement d’augmenter encore les taux d’intérêt

Les banques profitent aussi de l’inflation

Les banques profitent aussi de l’inflation

La profitabilité (ROE) moyenne est désormais proche de 11%, selon les chiffres de l’EBA (European Banking Authority), contre… 2,5% il y a trois ans ! Les banques ont en effet bénéficié à la fois d’une liquidité qui est restée très abondante et d’une remontée rapide des taux d’intérêt, ce qui a eu un effet, mécanique et quasi-instantané, sur les revenus. La marge nette d’intérêt, longtemps proche de zéro, voire négative, oscille désormais entre 1,2% et 2,6 %, soit 1,6 % en moyenne agrégée, selon l’EBA.

Ce qui fait la force du secteur bancaire européen est la grande stabilité de ses dépôts à vue. Le ratio prêt sur dépôt, un indicateur très suivi, est inférieur à 100%, compris entre 70 et 80%. Une exception cependant, les banques françaises qui affichent un ratio supérieur à 100%, en raison notamment de la centralisation d’une partie de l’épargne réglementée auprès de la Caisse des dépôts.

En clair, les banques peuvent prêter à taux variable sur une ressource, les dépôts, qui leur coûtent en moyenne que… 27 points de base, autant dire, rien.

Le ménage européen optimise peu son épargne, contrairement aux ménages américains. Moins de 10% des dépôts à vue ont été réalloués en un an par les ménages vers des produits d’épargne plus rémunérateurs, avance ainsi Allianz GI.

Concrètement cela repose évidemment la question de la rémunération des dépôts à vue qui aujourd’hui ne rapportent rien à l’épargnant tandis que évidemment les banques se servent de ces sommes immenses de manière presque gratuite. Du coup, les profits augmentent encore quand l’inflation progresse. Une inflation qui permet discrètement d’augmenter encore les taux d’intérêt

L’orthodoxie financière des banques centrales en cause

L’orthodoxie financière des banques centrales en cause


Pour les partisans de l’orthodoxie financière, il n’y a pas de doute: seul le relèvement des taux d’intérêt peut contribuer à lutter contre l’inflation. C’est souvent la position de la Banque de France. Le problème est que la science économique est une science molle et approximative et que les lois d’hier sont souvent remises en question par la complexité des problématiques et leur évolution rapide.

Il faut dire que les différents responsables de la Banque de France sont souvent plus près des intérêts de l’Allemagne que de ceux de la France. Relever en effet à nouveau les taux d’intérêt, c’est prendre le risque de tuer définitivement la petite perspective très hypothétique de croissance notamment en 2024.

Pour l’instant, on prévoit en effet uniquement une augmentation de l’activité de l’ordre de 1 %. Un pronostic par ailleurs fragile avec l’évolution de la guerre en Ukraine et des événements au Proche-Orient. En outre et surtout, il se pourrait bien que l’outil magique des taux d’intérêt ne serve pas la lutte contre l’inflation mais au contraire l’alimente. Voire à cet égard toutes les perspectives d’augmentation des tarifs de produits et services en 2024. En effet par anticipation, nombre de produits et services voient leurs tarifs progresser dans la perspective du renchérissement du coût de l’argent.

En septembre, les gardiens de l’euro ont décidé à une « solide majorité » de relever les taux d’intérêt à 4,5%, son plus haut niveau depuis 1999.

« Une décision difficile » face à un contexte économique incertain. Telles sont les conditions dans lesquelles la Banque centrale européenne a décidé de relever son taux directeur le 14 septembre dernier. Des coulisses décrites dans un compte-rendu de réunion de la BCE publié ce jeudi, et consulté par l’AFP. D’après celui-ci, le choix d’augmenter les taux ou faire une pause était assujetti à « des considérations tactiques » aux impacts multiples.

Lors de cette réunion, les gardiens de l’euro ont décidé à une « solide majorité » de relever les taux d’intérêt à 4,5%, son plus haut niveau depuis 1999. Depuis juillet 2022, c’est la dixième fois d’affilée que l’institution de Francfort effectue ce geste. Ce, dans un contexte d’inflation en baisse en zone euro mais encore appelée à durer.

D’après le document, les partisans d’une pause ont, durant cette réunion, donné de la voix, arguant notamment qu’une nouvelle hausse des taux « risquait de répéter la situation qui s’était produite en 2011 », lorsque des hausses avaient dû être « rapidement inversées », au début de la crise de la dette souveraine.

Impôt sur les banques en Italie : la taxe qui fait peur

Impôt sur les banques en Italie : la taxe qui fait peur

Finalement l’Italie a osé en taxant des superprofits. Des superprofits qui s’étalent partout en Europe mais qui n’ont pas fait l’objet de prélèvements supplémentaires alors que le pouvoir d’achat des ménages est amputé par l’inflation. Une sorte de redistribution à l’envers. Dans les milieux économiques italiens mais aussi européens s’inquiètent évidemment de la contagion de cette mesure italienne.

Le secteur bancaire italien se réveille avec une gueule de bois ce mardi en voyant l’ensemble des actions bancaires subir une lourde baisse. A la Bourse de Milan, l’ensemble des actions bancaires ont chuté. Intesa Sanpaolo et Unicredit perdaient respectivement 8,6% et 5,9% à la clôture. Monte dei Paschi di Siena a dévissé de 10,8%, Bper Banca de 10,9% et Banco Bpm de 9%.

Et pour cause, après une période de résultats du premier semestre à la fête, où l’Italien Unicredit a affirmé qu’elle avait connu « le meilleur premier semestre de tous les temps » quand sa concurrente Intesa Sanpaolo a fièrement affiché des revenus en hausse de 15,6% (produit net bancaire) et un bénéfice net en hausse de 80% sur un an.

En France le gouvernement a parlé de taxer les superprofits mais en est resté aux déclarations verbales.

Banques : des risques aussi pour l’Europe (FMI)

Banques : des risques aussi pour l’Europe (FMI)

«L’Europe est vulnérable parce que l’union bancaire n’est pas terminée», a estimé Pierre-Olivier Gourinchas à Paris lors d’une rencontre organisée par l’Association des journalistes économiques et financiers (Ajef).

«On n’a pas encore d’union des dépôts: ça veut dire que la France est responsable de ses propres banques, l’Allemagne est responsable de ses propres banques s’il y a un choc en termes de garantie des dépôts», a expliqué Pierre-Olivier Gourinchas. Or, «on est en droit de se poser des questions sur la capacité des pays européens à prendre en charge leurs propres banques si jamais il y avait un choc bancaire important», comme les autorités américaines l’ont fait après les faillites de la Silicon Valley Bank, de Signature Bank ou de First Republic.

Les marges financières des États européens pour voler au secours des banques qui feraient défaut sont limitées, après les importantes dépenses publiques consenties depuis la pandémie de Covid-19.

Toutefois, les perturbations que connait le secteur bancaire américain à la suite de la faillite de Silicon Valley Bank (SVB) devraient avoir un impact limité sur les établissements européens, organisés différemment, ont estimé les agences américaines de notation Moody’s et S&P Global. «La structure du bilan des banques européennes limite la contagion», explique Moody’s, qui a par ailleurs abaissé la perspective du secteur bancaire américain de stable à négative. Pour justifier sa position, l’agence cite une proportion plus importante de dépôts auprès de la banque centrale de la part des banques européennes.

Le FMI «est quand même un peu inquiet de cette instabilité bancaire, parce qu’une fois que les investisseurs deviennent nerveux par rapport aux institutions financières, il y a toujours la possibilité de mouvements de marché qui s’amplifient et ne soient pas très bien contrôlés», a fait valoir Pierre-Olivier Gourinchas. Cependant, les banques européennes disposent de «coussins de capitaux plus importants» que leurs homologues américaines et elles se sont soumises aux tests de résistance (stress tests) de manière «plus rigoureuse» qu’aux États-Unis, a-t-il tenu à rassurer. «Dans la zone euro, on n’a pas eu de grandes banques qui ont été mises en difficulté», à l’exception de Credit Suisse, «une banque qui allait mal depuis déjà longtemps», a-t-il encore fait valoir. L’Europe «a des banques plus solides, mais moins d’outils (que les États-Unis) pour répondre» à leurs éventuelles difficultés, a résumé Pierre-Olivier Gourinchas.

Fraudes aux dividendes :Enquête juridique dans les grandes banques françaises

Fraudes aux dividendes : Enquête juridique dans les grandes banques françaises


Le procédé consiste à transférer la propriété des titres à une banque tricolore au moment où le coupon est détaché, pour les récupérer ultérieurement, avec le dividende. Les banques, étant domiciliées en France, ne payent pas d’impôts sur le dividende perçu. Le gain fiscal peut ensuite être partagé entre la banque et l’investisseur.

La majorité des banques incriminées a toujours contesté toute irrégularité dans l’affaire, rappelant régulièrement leur contribution à l’impôt en France. En 2021, devant le sénat, la Fédération bancaire française (FBF) avait insisté sur le fait que les montages financiers mis en cause servent à des opérations de couvertures de risque et d’apports de liquidités aux marchés. Lors de cette audition, un représentant du gendarme boursier avait lui aussi rappelé que « les prêts de titres sont utiles au bon fonctionnement du marché ».

Seul un établissement a reconnu les faits et accepté un redressement fiscal, a indiqué l’un des directeurs de l’administration devant les sénateurs. Une transaction au titre d’un « règlement d’ensemble » pourrait avoir été conclue. Son montant n’est pas connu, pas plus que l’identité de la banque qui peut, en outre, toujours être poursuivie au pénal.

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