Archive pour le Tag 'banques'

Impôt sur les banques en Italie : la taxe qui fait peur

Impôt sur les banques en Italie : la taxe qui fait peur

Finalement l’Italie a osé en taxant des superprofits. Des superprofits qui s’étalent partout en Europe mais qui n’ont pas fait l’objet de prélèvements supplémentaires alors que le pouvoir d’achat des ménages est amputé par l’inflation. Une sorte de redistribution à l’envers. Dans les milieux économiques italiens mais aussi européens s’inquiètent évidemment de la contagion de cette mesure italienne.

Le secteur bancaire italien se réveille avec une gueule de bois ce mardi en voyant l’ensemble des actions bancaires subir une lourde baisse. A la Bourse de Milan, l’ensemble des actions bancaires ont chuté. Intesa Sanpaolo et Unicredit perdaient respectivement 8,6% et 5,9% à la clôture. Monte dei Paschi di Siena a dévissé de 10,8%, Bper Banca de 10,9% et Banco Bpm de 9%.

Et pour cause, après une période de résultats du premier semestre à la fête, où l’Italien Unicredit a affirmé qu’elle avait connu « le meilleur premier semestre de tous les temps » quand sa concurrente Intesa Sanpaolo a fièrement affiché des revenus en hausse de 15,6% (produit net bancaire) et un bénéfice net en hausse de 80% sur un an.

En France le gouvernement a parlé de taxer les superprofits mais en est resté aux déclarations verbales.

Banques : des risques aussi pour l’Europe (FMI)

Banques : des risques aussi pour l’Europe (FMI)

«L’Europe est vulnérable parce que l’union bancaire n’est pas terminée», a estimé Pierre-Olivier Gourinchas à Paris lors d’une rencontre organisée par l’Association des journalistes économiques et financiers (Ajef).

«On n’a pas encore d’union des dépôts: ça veut dire que la France est responsable de ses propres banques, l’Allemagne est responsable de ses propres banques s’il y a un choc en termes de garantie des dépôts», a expliqué Pierre-Olivier Gourinchas. Or, «on est en droit de se poser des questions sur la capacité des pays européens à prendre en charge leurs propres banques si jamais il y avait un choc bancaire important», comme les autorités américaines l’ont fait après les faillites de la Silicon Valley Bank, de Signature Bank ou de First Republic.

Les marges financières des États européens pour voler au secours des banques qui feraient défaut sont limitées, après les importantes dépenses publiques consenties depuis la pandémie de Covid-19.

Toutefois, les perturbations que connait le secteur bancaire américain à la suite de la faillite de Silicon Valley Bank (SVB) devraient avoir un impact limité sur les établissements européens, organisés différemment, ont estimé les agences américaines de notation Moody’s et S&P Global. «La structure du bilan des banques européennes limite la contagion», explique Moody’s, qui a par ailleurs abaissé la perspective du secteur bancaire américain de stable à négative. Pour justifier sa position, l’agence cite une proportion plus importante de dépôts auprès de la banque centrale de la part des banques européennes.

Le FMI «est quand même un peu inquiet de cette instabilité bancaire, parce qu’une fois que les investisseurs deviennent nerveux par rapport aux institutions financières, il y a toujours la possibilité de mouvements de marché qui s’amplifient et ne soient pas très bien contrôlés», a fait valoir Pierre-Olivier Gourinchas. Cependant, les banques européennes disposent de «coussins de capitaux plus importants» que leurs homologues américaines et elles se sont soumises aux tests de résistance (stress tests) de manière «plus rigoureuse» qu’aux États-Unis, a-t-il tenu à rassurer. «Dans la zone euro, on n’a pas eu de grandes banques qui ont été mises en difficulté», à l’exception de Credit Suisse, «une banque qui allait mal depuis déjà longtemps», a-t-il encore fait valoir. L’Europe «a des banques plus solides, mais moins d’outils (que les États-Unis) pour répondre» à leurs éventuelles difficultés, a résumé Pierre-Olivier Gourinchas.

Fraudes aux dividendes :Enquête juridique dans les grandes banques françaises

Fraudes aux dividendes : Enquête juridique dans les grandes banques françaises


Le procédé consiste à transférer la propriété des titres à une banque tricolore au moment où le coupon est détaché, pour les récupérer ultérieurement, avec le dividende. Les banques, étant domiciliées en France, ne payent pas d’impôts sur le dividende perçu. Le gain fiscal peut ensuite être partagé entre la banque et l’investisseur.

La majorité des banques incriminées a toujours contesté toute irrégularité dans l’affaire, rappelant régulièrement leur contribution à l’impôt en France. En 2021, devant le sénat, la Fédération bancaire française (FBF) avait insisté sur le fait que les montages financiers mis en cause servent à des opérations de couvertures de risque et d’apports de liquidités aux marchés. Lors de cette audition, un représentant du gendarme boursier avait lui aussi rappelé que « les prêts de titres sont utiles au bon fonctionnement du marché ».

Seul un établissement a reconnu les faits et accepté un redressement fiscal, a indiqué l’un des directeurs de l’administration devant les sénateurs. Une transaction au titre d’un « règlement d’ensemble » pourrait avoir été conclue. Son montant n’est pas connu, pas plus que l’identité de la banque qui peut, en outre, toujours être poursuivie au pénal.

Fraudes des banques aux dividendes

Fraudes des banques aux dividendes


Une enquête est en cours suite à la découverte des fraudes des banques aux dividendes Le procédé consiste à transférer la propriété des titres à une banque tricolore au moment où le coupon est détaché, pour les récupérer ultérieurement, avec le dividende. Les banques, étant domiciliées en France, ne payent pas d’impôts sur le dividende perçu. Le gain fiscal peut ensuite être partagé entre la banque et l’investisseur.

La majorité des banques incriminées a toujours contesté toute irrégularité dans l’affaire, rappelant régulièrement leur contribution à l’impôt en France. En 2021, devant le sénat, la Fédération bancaire française (FBF) avait insisté sur le fait que les montages financiers mis en cause servent à des opérations de couvertures de risque et d’apports de liquidités aux marchés. Lors de cette audition, un représentant du gendarme boursier avait lui aussi rappelé que « les prêts de titres sont utiles au bon fonctionnement du marché ».

Seul un établissement a reconnu les faits et accepté un redressement fiscal, a indiqué l’un des directeurs de l’administration devant les sénateurs. Une transaction au titre d’un « règlement d’ensemble » pourrait avoir été conclue. Son montant n’est pas connu, pas plus que l’identité de la banque qui peut, en outre, toujours être poursuivie au pénal.

Outre-Rhin, le parquet est également à la manoeuvre sur des montages similaires appelés « Cum ex ». Un vaste scandale de fraude fiscale, qui aurait coûté 35 milliards d’euros en manque à gagner pour le fisc allemand. Dans le cadre de cette affaire, des perquisitions ont également été menées dans les locaux de BNP Paribas à Francfort.

Fraude aux dividendes :Enquête juridique dans les grandes banques françaises

Fraude aux dividendes :Enquête juridique dans les grandes banques françaises

Un collectif de contribuables emmené par le député socialiste Boris Vallaud avait porté plainte contre X fin 2018 pour blanchiment de fraude fiscale et escroquerie aggravée. Leur avocate avait espoir d’arriver à identifier les bénéficiaires effectifs des opérations et de les faire condamner.

Le procédé consiste à transférer la propriété des titres à une banque tricolore au moment où le coupon est détaché, pour les récupérer ultérieurement, avec le dividende. Les banques, étant domiciliées en France, ne payent pas d’impôts sur le dividende perçu. Le gain fiscal peut ensuite être partagé entre la banque et l’investisseur.

La majorité des banques incriminées a toujours contesté toute irrégularité dans l’affaire, rappelant régulièrement leur contribution à l’impôt en France. En 2021, devant le sénat, la Fédération bancaire française (FBF) avait insisté sur le fait que les montages financiers mis en cause servent à des opérations de couvertures de risque et d’apports de liquidités aux marchés. Lors de cette audition, un représentant du gendarme boursier avait lui aussi rappelé que « les prêts de titres sont utiles au bon fonctionnement du marché ».

Seul un établissement a reconnu les faits et accepté un redressement fiscal, a indiqué l’un des directeurs de l’administration devant les sénateurs. Une transaction au titre d’un « règlement d’ensemble » pourrait avoir été conclue. Son montant n’est pas connu, pas plus que l’identité de la banque qui peut, en outre, toujours être poursuivie au pénal.

Outre-Rhin, le parquet est également à la manoeuvre sur des montages similaires appelés « Cum ex ». Un vaste scandale de fraude fiscale, qui aurait coûté 35 milliards d’euros en manque à gagner pour le fisc allemand. Dans le cadre de cette affaire, des perquisitions ont également été menées dans les locaux de BNP Paribas à Francfort.

 » Ne pas se précipiter sur le marché ou sur les banques « 

 » Ne pas se précipiter sur le marché ou sur les banques « 


Denis Lantoine, rédacteur en chef d’Investir.fr répond à l’inquiétude des investisseurs:
( extrait des Echos)

-vous avez raison de vous interroger sur ce qu’il faut faire aujourd’hui. je ne serai pas foncièrement pessimiste, mais quand même inquiet à court terme, surtout pour les marchés européens, qui ont encore une grosse avance cette année par rapport à Wall Street, de l’ordre de 10 points par exemple entre le Cac 40 et le Dow Jones. Je ne suis pas sûr qu’elle soit méritée dans le contexte actuel, même si les résultats d’entreprises ont été très solides dans le cadre des annuels et que l’Europe est plus à-même de profiter de la réouverture de la Chine, notamment en France via ses valeurs du luxe.

La chute de SVB, Silicon Valley Bank, n’est peut-être pas systémique, mais les autorités américaines sont quand même intervenues très très rapidement pour mettre en place des mesures anti-contagion et panique outre-Atlantique. La crise de 2008 est encore, bien évidemment, dans tous les esprits.

Quand on voit aussi la Bundesbank convoquer une réunion de crise pour évaluer l’impact de SVB…

Au bout de deux séances seulement, il me paraît beaucoup trop tôt pour pouvoir évaluer véritablement s’il y aura des conséquences de la faillite de cette banque américaine, même minimes, sur l’écosystème bancaire, surtout quand on apprend que c’est à cause de la remontée des taux d’intérêt, dont le mouvement va se poursuivre, aux Etats-Unis comme en Europe. J’attends des déclarations de la part des banques européennes, pour le moment je n’ai vu aucun commentaire de leur part.

Et j’ai aussi l’intime conviction, depuis de nombreuses années, que les marchés mondiaux ne sont jamais complètement décorrélés. En phase de hausses, l’Europe peut, certes, faire mieux que Wall Street, mais elle n’a jamais résisté à une baisse ou à des incertitudes en provenance des Etats-Unis.

Aucune raison de se précipiter, donc, sur le marché, qui est en train de résister pour ne pas tomber sous les 7.000 points à Paris, et sur les banques, tant qu’elles n’auront pas communiqué.

Cela rejoint d’ailleurs la vision que nous partagions avec Rémi depuis plusieurs semaines pour considérer qu’il y avait plus de risques que d’opportunités sur le marché sur les niveaux qui prévalaient lors de nos précédents chats.

C’est pour cette raison, par exemple, que nous avions récemment recommandé l’achat de turbo puts sur le Cac 40, maintenant gagnants de plus de 50%, après des put warrants, trop tôt pour ces derniers, je l’avoue, ils sont encore perdants de l’ordre de 30. Mais avec l’effet de levier, tout peut aller très vite et il n’est jamais inutile de mettre en place des stratégies de couverture quand les marchés reviennent sur des plus hauts historiques.

Bonjour, pensez-vous que les déboires des banques régionales US suffisent pour que la Fed mette fin plus tôt que prévu à ses hausses de taux ? Merci pour votre réponse.

Question complémentaire, et qui est en plein dans l’actualité puisque c’est demain que l’on prendra connaissance des chiffres de l’inflation aux Etats-Unis pour le mois de février, dernier grand indicateur économique pour la Fed avant qu’elle ne prenne sa décision de politique monétaire le 22 mars. Attention, petit point pratique, ce sera à 19 heures mercredi prochain et pas à 20 heures en raison du passage à l’heure d’été de l’Amérique du Nord ce dernier week-end.

Je ne pense pas que SVB ait un trop fort impact, dans l’état actuel des choses, sur la volonté de la Fed de poursuivre ses hausses de taux. En revanche, cela pourrait la faire hésiter si elle avait quelques intentions de relever ses taux de 50 points de base et non plus de 25, comme les marchés commençaient à l’anticiper sur la base des indications des contrats futures sur Fed funds. Le scénario de 25 points de base a repris l’avantage. Un statu quo (évalué à 7% actuellement de probabilité implicite) renverrait un message d’alerte au marché. Ce ne serait pas bien perçu du tout. Mais il faut quand même attendre les chiffres de l’inflation de ce mardi.

Vie chère : de plus en plus de français dans les banques alimentaires

Vie chère : de plus en plus de français dans les banques alimentaires

Du fait de l’inflation, Véronique Devise, présidente du Secours catholique, explique que son association est également marquée par la hausse du nombre de bénéficiaires.( dans le JDD)

Une nouvelle étude des Banques alimentaires a récemment révélé que le nombre de personnes bénéficiant de l’aide alimentaire a triplé en dix ans, avec une hausse de 10 % en 2022. De son côté, le président des Restos du cœur a expliqué n’avoir jamais observé « une aggravation aussi rapide de la précarité ». Véronique Devise, à la tête du Secours catholique, fait un constat similaire : « Entre le premier semestre 2021 et le premier semestre 2022, nous avons noté une augmentation de 6,7 % des demandes pour payer des factures d’énergie ou pour aider à se nourrir ».

Il y a une multiplication par trois des personnes qui bénéficient de l’aide alimentaire en 10 ans, selon une étude des Banques alimentaires. Constatez-vous une augmentation semblable ?
Nous n’avons pas de chiffres sur dix ans. Mais entre le premier semestre 2021 et le premier semestre 2022, nous avons noté une augmentation de 6,7 % des demandes pour payer des factures d’énergie ou pour aider à se nourrir. En France, il n’y a pas d’extension de la pauvreté : 14 % des personnes vivent sous le seuil de pauvreté. Mais les plus pauvres se sont appauvris. Certes, le RSA a été augmenté de 4 % pendant l’été 2022, mais cela ne couvre absolument pas l’inflation qui touche les produits essentiels.

Quelles en sont les conséquences ?
Nous savons que toucher les minima sociaux, c’est aussi voir sa santé être impactée : on se nourrit mal et de façon moins diversifiée. Les maladies chroniques sont donc plus nombreuses. Et tout cela a un coût pour la société : selon une étude de l’association Famille rurale, chaque année, 20 milliards d’euros sont dépensés pour traiter les pathologies liées à une mauvaise alimentation. Donc faut-il rester uniquement dans le curatif ? Nous prônons une politique préventive, en augmentant le RSA notamment.

Une fois payées les dépenses pré-engagées comme le loyer et les factures énergétiques, nos bénéficiaires n’ont plus que 5 euros par personne pour vivre


Quels sont les changements que vous avez observés chez les personnes que vous aidez ?

En 2022, le revenu moyen de nos bénéficiaires était de 548 euros par mois. Et dans notre dernier rapport, basé sur l’accompagnement de 50 000 familles, nous alertons : l’alimentation est la variable d’ajustement du budget des familles, et encore, c’était avant la guerre en Ukraine et l’inflation. Une fois payées les dépenses pré-engagées comme le loyer et les factures énergétiques, nos bénéficiaires n’ont plus que 5 euros par personne pour vivre. Cela comprend se nourrir, se déplacer, se soigner et s’habiller. Or des études ont montré que pour se nourrir correctement, il faut 7 euros par jour et par personne…

Comment fonctionne l’aide alimentaire du Secours catholique ?

Nous ne faisons quasiment plus de distributions alimentaires depuis une petite dizaine d’années. Nous ouvrons des épiceries sociales et solidaires ouvertes à tous, avec des tarifs dégressifs en fonction des revenus. Certains peuvent n’avoir qu’à payer 20 % du prix normal. Nous distribuons aussi des chèques-services utilisables dans les supermarchés. C’est une autre façon d’aider les familles sans les stigmatiser. Nous pensons que, pour leur dignité, il est préférable qu’elles puissent faire le choix de ce qu’elles souhaitent manger.

Les associations qui font des distributions alimentaires (Restos du cœur, Secours populaire, par exemple) fonctionnent avec des dons de la grande distribution, issus notamment de la lutte contre le gaspillage. D’où viennent vos produits dans les épiceries ?
Nous achetons nos produits en essayant au maximum de rapprocher les familles et les producteurs locaux, en favorisant les petits paysans. C’est un budget conséquent. Même si je ne peux certifier que, localement, nos équipes ne prendront pas des pâtes ou de riz si on leur offre.

Vous êtes donc touché aussi par l’inflation des prix de l’alimentation…
Oui, mais je ne peux pas vous donner ce que cela représente. Nous achetons en gros et nous pouvons avoir des prix préférentiels. Nous sommes touchés de la même manière que nos bénéficiaires : avec un chèque-service de dix ou vingt euros, ils peuvent acheter moins de choses qu’il y a un an.

Que pensez-vous de l’idée d’une Sécurité sociale de l’alimentation, qui permettrait aux Français de se faire rembourser l’achat de nourriture, sur le principe de ce qui se fait pour les médicaments ?
Nous pensons que cela va dans le bon sens, notamment pour ceux qui subissent la pauvreté et qui ont besoin d’être aidés. Ces dépenses doivent être prises comme un investissement : la mise en place d’une Sécurité sociale de l’alimentation pourrait diminuer les problèmes de santé et permettre des économies sur le long terme.

Les personnes qui militent pour cette idée ont un discours assez critique de l’aide alimentaire. Pour elles, le fait que de plus en plus de personnes aient recours à l’aide alimentaire est la preuve que le système alimentaire fonctionne mal. Qu’en pensez-vous ?

Aujourd’hui, certains ont besoin de ces distributions alimentaires pour se nourrir, c’est une nécessité et donc un moindre mal. Mais, dans l’absolu, il n’est effectivement pas digne que les pauvres n’aient accès qu’à un rebut, à ce que les autres ne veulent pas.

Taux d’intérêt: Poursuite de la hausse par les Banques centrales

Taux d’intérêt: Poursuite de la hausse par les Banques centrales


La Banque centrale européenne continuera à relever ses taux d’intérêt pour freiner la dynamique sous-jacente des prix, qui reste trop élevée, a déclaré mercredi sa présidente Christine Lagarde. ; Même son de cloche du côté de la Banque fédérale américaine qui considère d’ailleurs que l’optimisme des marchés financiers est excessif en raison de la persistance de l’inflation.

Lors de sa prochaine réunion programmée en mars, la BCE a « l’intention de relever les taux d’intérêt de 0,50 point de pourcentage supplémentaire », a précisé sa présidente.

Maintenir les taux « à des niveaux restrictifs réduira à terme l’inflation en freinant la demande et protégera également contre le risque d’une hausse persistante des anticipations d’inflation » recueillies au sein des ménages et des entreprises, a poursuivi la présidente de la BCE.

Théoriquement certains experts affirment que le pic d’inflation sera atteint au milieu de l’année. Reste que cette inflation de 2023 va se cumuler avec celle de 2022. Soit une inflation réelle autour de 15 % sur deux ans qui ne va pas refluer d’autant de sitôt. Il y a en effet une part d’inflation structurelle qui va demeurer et qui existe notamment depuis que les banques centrales ont déversé des masses monétaires qui se réajustent aujourd’hui vis-à-vis de la richesse réelle produite via l’inflation. Du coup, l’arme monétaire risque d’être bien insuffisante pour contrôler une telle envolée de l’inflation.

Selon une première estimation publiée le 1er février par Eurostat, l’inflation dans la zone euro a décéléré au mois de janvier pour un troisième mois consécutif. Elle a été de 8,5 % sur un an le mois dernier, après 9,2 % en décembre et un pic à 10,6 % en octobre dernier.

En tout cas, une hausse qui veut sans doute ignorer le resserrement monétaire qui va continuer et qui veut peut-être d’ailleurs l’influencer. Pas sûr que cet optimisme des marchés financiers influence réellement les Banques centrales .

Dans un entretien accordé à La Tribune, Pierre-Olivier Gourinchas, économiste en chef du Fonds monétaire international (FMI) prévient que « la bataille contre l’inflation n’est pas encore gagnée. Il y a de bonnes nouvelles, mais les taux sont quand même à 5 % hors énergie et alimentation. On est très loin de la cible des 2 %. Certains pays, notamment les Etats-Unis, sont sur la voie de la désinflation, mais en Europe, ce n’est pas le cas ». Même aux Etats-Unis, quelques indicateurs ont (un peu) battu froid, comme une inflation supérieure aux prévisions en janvier et un marché de l’emploi toujours aussi solide. Bref, le message est clair : les marchés sont trop optimistes !

Livret A: 3.3% c’est trop pour les banques !

Livret A: 3.3% c’est trop pour les banques !

 

On sait que l’inflation aura tourné officiellement autour de 6%; Du coup, le relèvement des taux du livret A s’impose.

Mais les banques crient au loup alors qu’elles spéculent du fait du différentiel entre les 6% d’inflation et le faible taux actuel de 2% du livret A . 

Selon les calculs de BPCE, sur la base des chiffres de décembre, le taux du Livret A pourrait ainsi être porté à 3,3 %, contre 2% actuellement en ces temps de forte inflation (plus de 6% sur les six derniers mois). Mais augmenter, d’un coup d’un seul, le taux du livret A de 130 points de base ne serait pas sans conséquences pour le financement du logement social (qui est le principal emploi des ressources collectées par le Livret A). La facture s’annonce également salée pour les banques, qui centralisent 40 % de la collecte des livrets réglementés.

Selon une estimation de l’agence de notation Fitch de l’été dernier, une augmentation de 100 points de base du taux du Livret A coûte aux banques près de 2 milliards d’euros. mais on ne dit pas combien rapporte aujourd’hui l’augmentation des taux de prêts; témoin le très net tassement dans l’immobilier. Il existe toujours un décalage, notamment à cause du taux d’usure mais aussi de la concurrence, entre l’évolution du coût de la ressource (livrets…) et celui des emplois (crédits). Enfin, une remontée brusque du taux des livrets aurait également des conséquences sur la structure même de l’épargne des Français.

 

« Nos modèles montrent que les impacts sur la structure de l’épargne liés à une hausse importante du taux du Livret A sont considérables », avance Alain Tourdjman, directeur des études et prospective de BPCE. Selon les modèles économétriques de la banque, l’impact d’une hausse de 30 points de base du taux du livret A peut générer un surplus de collecte sur les livrets de 11,2 milliards d’euros et une décollecte de 3,8 milliards sur les dépôts à vue et de 6,5 milliards sur l’assurance-vie (dont 60% sur les fonds en euros). Ces arbitrages se font d’ailleurs à somme nulle, une augmentation du taux du livret A ne provoquant pas en soi une hausse du niveau global de l’épargne.

Une erreur de diagnostic car en période crise, l’inquiétude des ménages a tendance à favoriser l’épargne de précaution pour ceux qui le peuvent.

« Il ne serait plus raisonnable d’avoir une augmentation plus progressive et raisonnée du taux du Livret A que de le précipiter dans un univers qui pourrait bousculer très violemment les arbitrages habituels des ménages », estime Alain Tourdjman, qui précise bien « que la décision revient au politique ». De sources bancaires, on avance ainsi un taux plus raisonnable de 2,5%, voire 3% maximum.

 

Taux américains: : une hausse qui va secouer toutes les banques centrales

Taux américains: : une hausse qui va secouer toutes les banques centrales

La banque centrale américaine a une fois de plus bousculé le monde monétaire en décidant d’un nouveau relèvement des taux d’intérêt. L’objectif est bien sûr de lutter contre une inflation qui selon les indicateurs se situe entre 6 et 8 %. Quant aux taux d’intérêt, ils se situent maintenant près de 4 %. Il y a donc encore de la marge même si la Fed laisse entendre qu’elle va maintenant ralentir le processus d’augmentation des taux.La première conséquence à attendre sera un bouleversement des taux de change dont l’euro sera l’une des victimes.

L’enjeu est en effet de lutter contre l’inflation mais sans trop menacer la croissance. La croissance est encore satisfaisante en 2022, autour de 2,5 % mais elle devrait se tasser en 2023.Les prévisions n’accordent qu’une progression de l’activité de 1 % l’année prochaine. À noter que dans le même temps l’union européenne pourrait tutoyer la récession.

La plupart des banques centrales sont donc à la remorque des États-Unis, les plus forts taux d’intérêt américain attirent en effet les capitaux ce qui a pour effet de renforcer encore le dollar est inversement d’affaiblir les autres monnaies.

Inévitablement, les autres banques centrales devront aussi procéder à de nouveaux réajustements à la hausse des taux d’intérêt sinon le risque est grand de provoquer de nouvelles dévalorisations des monnaies par rapport au dollar.

La Banque centrale européenne (BCE) a décidé Récemment hausse de ses taux d’intérêt de 75 points de base. Il s’agit de l’augmentation la plus importante appliquée depuis 1999.

« Le taux d’intérêt des opérations principales de refinancement et les taux d’intérêt de la facilité de prêt marginal et de la facilité de dépôt seront respectivement portés à 1,25 %, 1,50 % et 0,75 %, avec effet au 14 septembre 2022″, a précisé l’institution de Francfort. Mais la différence entre les taux européens et américains sont encore énormes.

La banque centrale américaine (Fed) a donc relevé mercredi ses taux à leur plus haut niveau depuis près de 15 ans, et pense continuer à les augmenter, cherchant à tout prix à juguler la forte inflation, une tâche compliquée cependant par la menace d’une récession.

Lors de sa conférence de presse, le président de la réserve fédérale, Jerome Powell, a prévenu qu’il faudrait « du temps » avant que les hausses de taux d’intérêt ne ralentissent l’inflation et que cela passerait sans doute par un ralentissement de l’économie.

Taux d’intérêt : un nouveau relèvement des taux américains qui va secouer toutes les banques centrales

Taux d’intérês : un nouveau relèvement des taux américains qui va secouer toutes les banques centrales

La banque centrale américaine a une fois de plus bousculé le monde monétaire en décidant d’un nouveau relèvement des taux d’intérêt. L’objectif est bien sûr de lutter contre une inflation qui selon les indicateurs se situe entre 6 et 8 %. Quant aux taux d’intérêt, ils se situnte maintenant près de 4 %. Il y a donc encore de la marge même si la Fed laisse entendre qu’elle va maintenant ralentir le processus d’augmentation des taux.

L’enjeu est en effet de lutter contre l’inflation mais sans trop menacer la croissance. La croissance est encore satisfaisante en 2022, autour de 2,5 % mais elle devrait se tasser en 2023.Les prévisions n’accordent qu’une progression de l’activité de 1 % l’année prochaine. À noter que dans le même temps l’union européenne pourrait tutoyer la récession.

La plupart des banques centrales sont donc à la remorque des États-Unis, les plus forts taux d’intérêt américain attirent en effet les capitaux ce qui a pour effet de renforcer encore le dollar est inversement d’affaiblir les autres monnaies.

Inévitablement, les autres banques centrales devront aussi procéder à de nouveaux réajustements à la hausse des taux d’intérêt sinon le risque est grand de provoquer de nouvelles dévalorisations des monnaies par rapport au dollar.

La Banque centrale européenne (BCE) a décidé Récemment hausse de ses taux d’intérêt de 75 points de base. Il s’agit de l’augmentation la plus importante appliquée depuis 1999.

« Le taux d’intérêt des opérations principales de refinancement et les taux d’intérêt de la facilité de prêt marginal et de la facilité de dépôt seront respectivement portés à 1,25 %, 1,50 % et 0,75 %, avec effet au 14 septembre 2022″, a précisé l’institution de Francfort. Mais la différence entre les taux européens et américains sont encore énormes.

La banque centrale américaine (Fed) a donc relevé mercredi ses taux à leur plus haut niveau depuis près de 15 ans, et pense continuer à les augmenter, cherchant à tout prix à juguler la forte inflation, une tâche compliquée cependant par la menace d’une récession.

Lors de sa conférence de presse, le président de la réserve fédérale, Jerome Powell, a prévenu qu’il faudrait « du temps » avant que les hausses de taux d’intérêt ne ralentissent l’inflation et que cela passerait sans doute par un ralentissement de l’économie.

Politique monétaire : un nouveau relèvement des taux américains qui va secouer toutes les banques centrales

Politique monétaire : un nouveau relèvement des taux américains qui va secouer toutes les banques centrales

La banque centrale américaine a une fois de plus bousculé le monde monétaire en décidant d’un nouveau relèvement des taux d’intérêt. L’objectif est bien sûr de lutter contre une inflation qui selon les indicateurs se situe entre 6 et 8 %. Quant aux taux d’intérêt, ils se situnte maintenant près de 4 %. Il y a donc encore de la marge même si la Fed laisse entendre qu’elle va maintenant ralentir le processus d’augmentation des taux.

L’enjeu est en effet de lutter contre l’inflation mais sans trop menacer la croissance. La croissance est encore satisfaisante en 2022, autour de 2,5 % mais elle devrait se tasser en 2023.Les prévisions n’accordent qu’une progression de l’activité de 1 % l’année prochaine. À noter que dans le même temps l’union européenne pourrait tutoyer la récession.

La plupart des banques centrales sont donc à la remorque des États-Unis, les plus forts taux d’intérêt américain attirent en effet les capitaux ce qui a pour effet de renforcer encore le dollar est inversement d’affaiblir les autres monnaies.

Inévitablement, les autres banques centrales devront aussi procéder à de nouveaux réajustements à la hausse des taux d’intérêt sinon le risque est grand de provoquer de nouvelles dévalorisations des monnaies par rapport au dollar.

La Banque centrale européenne (BCE) a décidé Récemment hausse de ses taux d’intérêt de 75 points de base. Il s’agit de l’augmentation la plus importante appliquée depuis 1999.

« Le taux d’intérêt des opérations principales de refinancement et les taux d’intérêt de la facilité de prêt marginal et de la facilité de dépôt seront respectivement portés à 1,25 %, 1,50 % et 0,75 %, avec effet au 14 septembre 2022″, a précisé l’institution de Francfort. Mais la différence entre les taux européens et américains sont encore énormes

La banque centrale américaine (Fed) a donc relevé mercredi ses taux à leur plus haut niveau depuis près de 15 ans, et pense continuer à les augmenter, cherchant à tout prix à juguler la forte inflation, une tâche compliquée cependant par la menace d’une récession.

Lors de sa conférence de presse, le président de la réserve fédérale, Jerome Powell, a prévenu qu’il faudrait « du temps » avant que les hausses de taux d’intérêt ne ralentissent l’inflation et que cela passerait sans doute par un ralentissement de l’économie.

Taux d’intérêt : un nouveau relèvement américain qui va secouer toutes les banques centrales

Taux d’intérêt : un nouveau relèvement américain qui va secouer toutes les banques centrales

La banque centrale américaine a une fois de plus bousculé le monde monétaire en décidant d’un nouveau relèvement des taux d’intérêt. L’objectif est bien sûr de lutter contre une inflation qui selon les indicateurs se situe entre 6 et 8 %. Quant aux taux d’intérêt, ils se situnte maintenant près de 4 %. Il y a donc encore de la marge même si la Fed laisse entendre qu’elle va maintenant ralentir le processus d’augmentation des taux.

L’enjeu est en effet de lutter contre l’inflation mais sans trop menacer la croissance. La croissance est encore satisfaisante en 2022, autour de 2,5 % mais elle devrait se tasser en 2023.Les prévisions n’accordent qu’une progression de l’activité de 1 % l’année prochaine. À noter que dans le même temps l’union européenne pourrait tutoyer la récession.

La plupart des banques centrales sont donc à la remorque des États-Unis, les plus forts taux d’intérêt américain attirent en effet les capitaux ce qui a pour effet de renforcer encore le dollar est inversement d’affaiblir les autres monnaies.

Inévitablement, les autres banques centrales devront aussi procéder à de nouveaux réajustements à la hausse des taux d’intérêt sinon le risque est grand de provoquer de nouvelles dévalorisations des monnaies par rapport au dollar.

La Banque centrale européenne (BCE) a décidé Récemment hausse de ses taux d’intérêt de 75 points de base. Il s’agit de l’augmentation la plus importante appliquée depuis 1999.

« Le taux d’intérêt des opérations principales de refinancement et les taux d’intérêt de la facilité de prêt marginal et de la facilité de dépôt seront respectivement portés à 1,25 %, 1,50 % et 0,75 %, avec effet au 14 septembre 2022″, a précisé l’institution de Francfort. Mais la différence entre les taux européens et américains sont encore énormes

La banque centrale américaine (Fed) a donc relevé mercredi ses taux à leur plus haut niveau depuis près de 15 ans, et pense continuer à les augmenter, cherchant à tout prix à juguler la forte inflation, une tâche compliquée cependant par la menace d’une récession.

Lors de sa conférence de presse, le président de la réserve fédérale, Jerome Powell, a prévenu qu’il faudrait « du temps » avant que les hausses de taux d’intérêt ne ralentissent l’inflation et que cela passerait sans doute par un ralentissement de l’économie.

Quelle confidentialité concernant les monnaies numériques des banques centrales ?

Quelle confidentialité concernant les monnaies numériques des banques centrales ?

 

Les chercheurs Andrea Baronchelli, Hanna Halaburda et Alexander Teytelboym mettent en garde, dans une tribune au « Monde », contre les usages que les Etats qui développent des monnaies numériques de banque centrale pourraient faire des données de transaction.

 

Les monnaies numériques des banques centrales (central bank digital currency - CBDC) sont un phénomène récent, qui a fait son apparition dans des pays des Caraïbes. Les Bahamas ont, en octobre 2020, lancé la première CBDC au monde, le Sand Dollar. Depuis lors, sept pays des Caraïbes orientales et le Nigeria ont créé leur propre CBDC, 14 pays pilotent actuellement de tels projets et plus de 50 pays en sont au stade de la recherche développement.

Cette vague d’intérêt pour les CBDC s’explique tout d’abord par le fait qu’elles sont présentées comme un outil d’inclusion financière, permettant à un plus grand nombre de personnes d’accéder aux services bancaires, alors qu’elles en seraient autrement exclues. Deuxièmement, elles promettent de réduire les coûts de transaction et de diminuer les frais et frictions liés aux paiements numériques.

Troisièmement, à la suite de l’échec du lancement de la monnaie de Facebook, le Libra/Diem, les banques centrales se sont inquiétées de voir des acteurs privés émettre une monnaie mondiale sans contrôle politique (Andrea Baronchlli, Hanna Halaburda et Alexander Teytelboym, « Central bank digital currencies risk becoming a digital Leviathan », Nature Human Behaviour, n°6, 2022).

Cependant, l’adoption généralisée des CBDC comme substitut de l’argent liquide pourrait entraîner une explosion gigantesque du volume de données générées par les transactions quotidiennes. Et cela pose des risques fondamentaux pour les libertés civiles et la vie privée des individus. Étant donné la facilité avec laquelle un individu peut ouvrir un compte de paiement numérique et réduire les frais de transaction, il est concevable que 1,7 milliard de personnes opérant en dehors du système bancaire normal puissent être amenées à ce nouveau régime monétaire.

L’e-Naira nigérian propose un compte de niveau zéro pour les clients qui ne disposent pas d’un numéro d’assurance nationale vérifiable. Cependant, lorsque nous avons tenté d’ouvrir un compte e-Naira en février 2022, nous avons dû fournir des informations sur notre compte bancaire et nos données biométriques, au-delà de ce qui est exigé, et manifestement de façon moins sécurisée, pour un compte bancaire standard.

Ceux qui opèrent déjà dans le système bancaire seront séduits par les CBDC en raison des frais de transaction réduits. L’adoption pourrait être généralisée dans certains pays si une masse critique est atteinte. Les banques centrales amasseraient alors plus de données qu’elles n’en ont jamais recueillies. Cela créerait un processus sans friction permettant à l’État de surveiller systématiquement toutes les transactions, et d’accroître considérablement ses pouvoirs de surveillance.

Croissance ou inflation : le choix cornélien des banques centrales

Croissance ou inflation : le choix cornélien des banques centrales

 

 La Réserve fédérale américaine (Fed) avait déjà révisé trois fois ses taux à la hausse depuis janvier, passant de 0,25 à 1,75%, alors que la Bank of England (BoE) ou la Bank of Canada  enchaînent cinq hausses depuis mi-décembre dernier. Pour la BCE, une seconde hausse des taux décisive le 8 septembre… Pourquoi ce décalage apparent de l’Europe ? Par Amaury Goguel, professeur de finance en charge du master Financial Markets & Investments chez SKEMA Business School. (la Tribune)

 

La BCE apparaissait alors isolée, avec une très forte latence dans sa réponse. En effet, la BCE reconnait l’inflation en février et attend le 21 juillet pour la première hausse de taux (de 50 points de base) ! Ce qui s’est joué, c’est donc la première hausse des taux de la BCE depuis 11 ans et la fin des taux négatifs en Europe (même les taux de facilité de dépôts auprès de la BCE cessent d’être négatifs).

Ce qui devenait crucial pour la BCE, c’est sa crédibilité et sa capacité à agir vite. Le franchissement historique de la parité Euro Dollar dès le 11 juillet laissait aussi à penser que les marchés considéraient la BCE en retard sur le cycle économique. Rappelons également que l’Euro était passé début juillet sous la parité avec le franc suisse (une première depuis 2015).

L’affaiblissement de l’euro faisait porter un risque de carry trade sur la zone Euro (l’Euro devient monnaie d’emprunt, précipitant sa baisse de façon auto-entretenue car la monnaie devient de moins en moins chère à rembourser et les taux d’intérêts sont inférieurs à ceux des autres pays en avance de phase dans le cycle de hausse des taux).

A la décharge de la BCE, l’inflation en Europe était d’une nature tout autre de celle des Etats-Unis. Les économistes estiment que sur les 8% d’inflation européenne, la moitié au moins (autour de 4,6%) est une inflation énergétique et alimentaire dont la cause est un choc d’offre (donc hors de contrôle d’une banque centrale et de sa politique de taux).

Par différence avec les Etats-Unis, aucune surchauffe de l’économie n’est visible en Europe, ni au niveau de la demande ni au niveau de l’emploi… Aux Etats-Unis, la situation contrastait avec un déficit généralisé de travailleurs sur le marché du travail. Pour la première fois depuis 1950 aux Etats-Unis, le mois de juillet a vu 3% d’offres d’emploi supérieur comparé à la main d’œuvre disponible.

En réponse, le Congrès américain adopte l’inflation reduction Act le 7 aout, abattant toute une série de mesures pour réduire l’inflation en réduisant le déficit budgétaire, en abaissant les prix des médicaments sur ordonnance et en investissant dans la production d’énergie nationale tout en favorisant les solutions d’énergie propre.

De son côté, la BCE finie après un temps jugé très long (dénotant à nouveau de la lourdeur de sa gouvernance) d’un mécanisme de protection de la transmission monétaire (toujours au 21 juillet bien annoncé dès le mois de mai). Bien que ce nouveau mécanisme « anti-fragmentation » ait été adopté à l’unanimité des gouverneurs et soit complémentaire aux OMT (Opérations Monétaires sur Titres ) mis en place par Mario Draghi en 2012 (sans unanimité à l’époque !), les marchés restent dubitatifs trouvant ce mécanisme trop opaque. Le conseil des gouverneurs choisira les pays éligibles selon des critères assez stricts sur la gestion budgétaire notamment. Mais qu’est-ce qu’une faiblesse structurelle ? L’Italie pour des raisons d’instabilités politiques qui sont récurrentes… ? Rappelons que sur les 130 dernières années, il y a eu 160 gouvernements différents en Italie, le mandat de Mario Draghi faisant donc exception de par sa longévité…

Est-ce que cela justifie d’activer le mécanisme anti fragmentation…. ? Le spread italien était en juillet sur un plus haut depuis avril 2020 (2 ans), à 202 points de base… Hélas, ce spread continue toujours à augmenter, marquant un questionnement toujours vivace sur ce nouvel outil de la BCE.  La reconnaissance officielle par la BCE qu’une divergence excessive des spreads souverains est un facteur entravant la transmission efficiente de la politique monétaire demeure une avancée remarquable de cet été 2022.

Le discours très offensif de J. Powell fin Aout lors du meeting annuel des banquiers centraux à Jackson Hole rappelait que l’inflation ne s’est presque jamais tarie suite à des hausses ponctuelles des taux mais plutôt suite à un plateau durable de taux réhaussés. Ce message pourrait s’avérer plus politique qu’effectif.

De nombreux signaux suggèrent que le pic d’inflation est passé aux Etats-Unis (baisse significative des coûts logistiques, du Fret, etc.). Par ailleurs, les canaux de transmission de la politique monétaire conventionnelle mettent  traditionnellement entre 6 à 9 mois à se transmettre dans l’économie, ce qui permet en ce mois de septembre d’entrevoir les effets des hausses du printemps dernier aux Etats-Unis / Canada / Grande-Bretagne, etc.

Les chiffres d’Aout de l’emploi aux Etats-Unis (NFP) apparaissent désormais en demi -teinte. La récession ristque donc de se généraliser avec une consommation qui marque le pas, là où elle s’était avérée étonnamment solide pendant l’été américain. La contrainte budgétaire posée par l’inflation devient mordante. L’excès de demande étant la principale cause inflationniste aux Etats-Unis, l’inflation pourrait donc baisser plus vite que prévue et surtout plus vite qu’en Europe pour qui la pression tarifaire énergétique et alimentaire risque d’être durable en l’absence apaisement avec la Russie. En terme réel, la divergence inflationniste cette fois ci au détriment de l’Europe accentuera encore le différentiel de taux d’intérêt et la pression baissière sur l’euro-dollar, au détriment des importations européennes (et de la facture énergétique). Pour stabiliser le taux de change, il est clairement apparu que la politique monétaire traditionnelle ne suffit pas : la livre sterling reste plus faible que l’Euro en dépit d’une réaction plus forte et plus rapide de la Banque d’Angleterre ! La hausse des taux de la BCE sur la fin d’année 2022 sera donc une condition nécessaire mais hélas pas suffisante. La seconde hausse de la BCE en ce jeudi 8 septembre est donc décisive et incontournable.

 

La BCE a effectivement augmenter ses taux de trois quarts de point ce jeudi 8 septembre et d’autres pourraient suivre NDLR

 

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