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Cerveau: des nouveaux neurones se forment aussi dans un cerveau adulte

Cerveau: des nouveaux neurones se forment aussi dans un cerveau adulte

Pendant longtemps on a cru que le cerveau humain possédait un stock de neurones qui déclinait irrémédiablement après l’adolescence. En fait, la formation de nouveaux neurones est possible plus tard dans la vie, et des chercheurs viennent d’en faire la démonstration.( info Courrier international)

Jonas Frisén et ses collègues de l’institut Karolinska, en Suède, dont les travaux viennent de paraître dans Science, ont réussi à prouver la présence de cellules précurseuses des neurones dans un cerveau humain adulte. Ces cellules dites progénitrices étaient le maillon manquant pour prouver que la production de nouveaux neurones pouvait en effet se faire dans un cerveau adulte. Ceci suffira-t-il à clore la controverse ?

“Jusqu’à la fin du XXe siècle, l’opinion dominante en neurosciences était que, passé l’enfance, les humains s’arrêtaient de produire des neurones. Après l’adolescence, tout ce qu’il pouvait se passer était la perte de cellules, au mieux une réorganisation”, rappelle Popular Science. Mais depuis quelques années, des neurobiologistes avancent que la neurogenèse, c’est-à-dire la production de nouveaux neurones, peut se faire chez les adultes, comme pour les enfants ou les souris et les macaques adultes.

La neurogenèse “engage des cellules souches qui ne cessent de donner naissance à des cellules progénitrices, lesquelles prolifèrent pour former des neurones immatures qui deviendront complètement fonctionnels par la suite”.

Tabac : interdiction dans les lieux publics

Tabac : interdiction dans les lieux publics

À deux jours de la Journée mondiale sans tabac, prévue samedi 31 mai, la ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles Catherine Vautrin a annoncé l’interdiction du tabac dans tous ces lieux publics du territoire à partir du 1er juillet 2025. «Là où il y a des enfants, le tabac doit disparaître», a-t-elle plaidé.

Le non-respect de l’interdiction «pourra engendrer une contravention de 4e classe, soit 135 euros», précise Catherine Vautrin, qui estime que la liberté de fumer «s’arrête là où commence le droit des enfants à respirer un air pur».

Depuis le premier quinquennat d’Emmanuel Macron, les paquets de tabac ont fortement augmenté pour atteindre 12 euros en 2025, et devraient passer à 13 euros en 2026.

Panne d’électricité après sabotage dans les Alpes-Maritimes

Panne d’électricité après sabotage dans les Alpes-Maritimes

Le maire de cannes a confirmé les informations selon lesquelles le poste principal électrique du secteur de Saint-Cassien qui alimente l’extrême-est du Var et une grande partie de l’ouest des Alpes-Maritimes a été victime d’un incendie criminel. À ce sujet, une source proche du dossier a confié au Figaro que la clôture d’enceinte de la centrale avait été découpée. Une enquête a été ouverte.

David Lisnard a détaillé la manière dont son équipe a pris la situation en mains. «Nous avons activé des groupes électrogènes sur des équipements stratégiques (crématorium et autres sites de santé), contacté les personnes fragiles, répondu aux problèmes de personnes bloquées dans des ascenseurs (dont des enfants) ou des parkings, mobilisé des équipes municipales pour effectuer de larges tournées de terrain, dans tous les quartiers».

Pollution- « Les entreprises de capture du CO₂ dans l’air émettent plus de carbone qu’elles n’en éliminent !

Pollution- « Les entreprises de capture du CO₂ dans l’air émettent plus de carbone qu’elles n’en éliminent !


La start-up Climeworks se proposait de piéger le CO₂. Vite valorisée à 1 milliard de dollars, elle a été imitée par bien d’autres. Cette technologie n’a pas tenu ses promesses, et, aujourd’hui, beaucoup d’entreprises et de particuliers pourraient s’estimer floués, observe Jean-Baptiste Fressoz, Historien, chercheur au CNRS dans Le Monde .

En 2017, Zurich devint le lieu de rendez-vous de la jet-set climatique. Journalistes, activistes et investisseurs s’y pressèrent, non pour admirer les rives paisibles du lac ou les demeures cossues de la ville, mais pour contempler les énormes ventilateurs installés par la start-up Climeworks sur le toit d’un incinérateur à ordures. Même Greta Thunberg fit le déplacement. A l’époque, l’entreprise se présentait comme la vitrine technologique de la capture du carbone. Ses fondateurs, Christoph Gebald et Jan Wurzbacher, accueillaient les visiteurs, leur présentant un dispositif où de puissants ventilateurs aspiraient l’air ambiant pour le faire passer à travers une substance absorbante à la composition tenue secrète, chargée de piéger le CO₂.

Le gaz ainsi capturé était ensuite redirigé vers une serre où l’on cultivait des concombres. Les deux ingénieurs affirmaient pouvoir capter et stocker 1 % des émissions mondiales en 2025, soit environ 400 millions de tonnes de CO₂ par an. L’annonce fit sensation. Les articles fleurirent, les capitaux affluèrent. En 2021, Climeworks inaugura une installation de plus grande envergure en Islande, alimentée par la géothermie. Cette fois, le CO₂ n’était plus utilisé pour faire pousser des légumes, mais injecté dans le sous-sol pour y être minéralisé, générant ainsi des « émissions négatives ». En 2022, la start-up atteignait une valorisation supérieure à 1 milliard de dollars (environ 890 millions d’euros).

Un quart de l’énergie mondial
Le filon ouvert par Climeworks a été suivi par de nombreuses autres start-ups – Carbon Engineering, Global Thermostat, Rewind, Terraformation, Living Carbon, Charm Industrial, Brilliant Planet, Planetary Technologies, Infinitree… pour n’en citer que quelques-unes. Elles sont aujourd’hui plus de 150, affublées de noms bien grandiloquents pour des entreprises qui émettent plus de carbone qu’elles n’en éliminent.

Ukraine: Léon XIV s’investit dans le conflit ? (Michel Santi)

Ukraine: Léon XIV s’investit dans le conflit (Michel Santi)


L’Église et la politique s’affrontent, s’imitent ou s’ignorent : une joute théologique et économique où les alliances les plus improbables dessinent une géopolitique du marché en mutation. Par Michel Santi, économiste (*) dans
La Tribune

15 mai 1891, Léon XIII : l’Église catholique plonge dans la mêlée économique. Rerum novarum (« Des choses nouvelles ») est un uppercut théologique contre le socialisme, une réponse ardente au séisme de la Révolution industrielle. Ce pape y fracasse l’idée d’un collectivisme qui piétine la propriété privée, et décrète l’adhésion de l’Église à l’économie de marché.

La propriété privée ? Un droit sacré, fruit du labeur humain, que l’État doit protéger (par. 6). Le marché ? Une arène où l’initiative peut briller (par. 32).

Un siècle plus tard, ce texte reste la boussole de l’enseignement social catholique, véritable cri pour la liberté économique.

Changement d’époque, mais cohérence avec Jean-Paul II qui, en 1981, persiste et signe avec Laborem exercens (« Par le travail »). Il y célèbre le travail comme vocation divine : « Par le travail, l’Homme participe à l’œuvre de son Créateur », tonne-t-il (par. 1), liant l’effort humain au mandat biblique de « soumettre la terre » (Genèse 1:28, cité par. 4). Image de Dieu, l’Homme transforme le monde et se transcende lui-même, devenant « plus homme » à chaque sueur versée (par. 4).

Selon cette vision, le marché n’est pas une machine froide : c’est un espace où la créativité humaine peut et doit s’exprimer.

Centesimus annus (« La centième année », 1991) permet à Jean-Paul II de réaffirmer la doctrine énoncée un siècle plus tôt par son illustre prédécesseur Léon XIII, car il y glorifie la propriété privée, élevant le « savoir-faire, la technologie et les compétences » au rang de nouvelle richesse, plus cruciale que la terre elle-même (par. 32).

« L’initiative économique » ? Une flamme sacrée qui permet de « percevoir et satisfaire les besoins d’autrui » (par. 35).

Les profits ? Pas une idole, mais un signe que « les facteurs productifs ont été correctement utilisés et que les besoins humains ont été satisfaits » (par. 35).

Jean-Paul II ne mâche pas ses mots
Le marché libre est une expression de la liberté humaine, un écho de la créativité divine.

Était-il si éloigné de Milton Friedman, gourou du capitalisme débridé qui, dans Capitalism and Freedom proclamait :

« La liberté économique est une condition essentielle de la liberté politique. »
Pour Friedman, le marché libre est un moteur de progrès humain qui libère l’individu des chaînes de l’État.

Son Free to Choose (1980) résonne au diapason de celui de Jean-Paul II :

« Un marché libre permet à des millions de gens de coopérer pacifiquement, chacun poursuivant ses propres intérêts tout en contribuant au bien commun. »
Convergence des luttes avec Jean-Paul II ? Clin d’œil hérétique entre Vatican et Chicago qui partageaient alors une même haine contre le communisme ?

Pas si vite ! Car l’avènement du trublion jésuite sèmera le trouble et le vitriol.

Dans Evangelii gaudium (« La joie de l’Évangile », 2013), François se répand :

« Comment se fait-il que ce ne soit pas une nouvelle lorsqu’un vieillard sans-abri meurt de froid, mais que la baisse de deux points à la Bourse en soit une ? » (par. 54).
S’en prenant aux apôtres des « théories du ruissellement », naïfs persuadés que « la croissance économique, encouragée par un marché libre, produira inévitablement une plus grande justice » (par. 53), François met en garde contre une illusion de « confiance grossière et naïve » en un système qui engendre une « économie de l’exclusion » (par. 53).

Digne héritier d’Ignace de Loyola dont la spiritualité, forgée dans l’ascèse et par la mission, privilégie les marginaux, la sévère analyse du pape François porte la marque des jésuites.

Formé dans les bidonvilles argentins, il est aussi aux premières loges pour constater les ravages du capitalisme sauvage qui se déclinent en usines fermées, en familles brisées, en inégalités choquantes. Son analyse, couplée à la tradition jésuite du discernement critique, ne peut évidemment pas admettre cette promesse de liberté des marchés libres, piège qui enrichit les puissants et qui abandonne les faibles.

Quand Jean-Paul II évoquait la créativité du marché, François entend la détresse des exclus
De retour en 2025, les inconditionnels du marché misent désormais sur le pape Prevost. Son choix de s’appeler Léon XIV est en effet une affiliation et une revendication de l’héritage de 1891 qui ramène l’Église à la vision de Léon XIII et de Jean-Paul II dans leur défense du marché libre comme moteur de liberté.

Au même moment, un président américain semble décidé à dynamiter cet idéal, car Donald Trump méprise les marchés libres.

Tarifs douaniers massifs, décrets pour museler les prix des médicaments, rhétorique protectionniste, autant de signaux explicites attestant des doutes de Trump, décidément pas adepte de la main invisible. Sa croisade interventionniste n’est pas nouvelle, car Trump vilipende la mondialisation depuis 2018.

Autrement dit, brandissant l’héritage de Rerum novarum, Léon XIV l’américain serait-il sur le point d’entrer en opposition frontale avec le Président des États-Unis, lui rappelant que l’économie n’est pas un jeu à somme nulle, mais une « communauté de personnes » (par. 35, Centesimus annus), un projet humain où la liberté et la justice se donnent la main ?

L’Histoire nous réserverait-elle un quolibet savoureux, unissant dans un même combat un magnat capitaliste – Trump – et un pape des pauvres – François – qui ne s’aimaient certes pas, mais qui partagent objectivement un improbable point commun : une profonde défiance des marchés libres ?

Ce François – qui fustige une « économie qui tue » où la Bourse prime sur les sans-abris (par. 53, Evangelii gaudium) – aurait-il tout compte fait des points communs avec Trump, lequel considère le commerce mondial comme un complot contre les ouvriers américains ? François et Trump décèlent-ils un chaos à domestiquer, où Léon XIII, Jean-Paul II et aujourd’hui Léon XIV voient un outil de la dignité humaine ?

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(*) Michel Santi est macro-économiste, spécialiste des marchés financiers et des banques centrales, écrivain. Il publie aux Editions Favre « Une jeunesse levantine », Préface de Gilles Kepel. Son fil Twitter.

Macron : l’impuissance d’un président réfugié dans le verbe

Macron : l’impuissance d’un président réfugié dans le verbe

Mardi 13 mai, le président de la République Emmanuel Macron a répondu, pendant plus de trois heures sur TF1, aux interpellations de Français, de journalistes et de personnalités. Il a, pour l’essentiel, défendu son bilan sans faire de réelles propositions politiques, mais n’écarte pas une nouvelle candidature à la présidentielle de 2032. Quel sens donner à cette prestation ? Que dit-elle de l’état de nos institutions ? Entretien avec le juriste et politiste Benjamin Morel dans The Conversation .

Comment jugez vous la prestation télévisée d’Emmanuel Macron sur TF1 ?

Benjamin Morel : De façon assez surprenante, en trois heures, il n’a à peu près rien dit. Il n’a fait aucune annonce, aucun plan…

Qu’est-ce que cela dit de la situation politique française ? On parle beaucoup d’impuissance d’Emmanuel Macron, d’immobilisme de François Bayrou… Emmanuel Macron a encore deux ans de présidence et il a surtout défendu son bilan.

B. M. : D’un point de vue constitutionnel, le président a des marges de manœuvre très limitées. Hier, il a surtout défendu le bilan de son premier quinquennat. Ce bilan-là n’est pas lié à des pouvoirs inscrits dans la Constitution, il est lié au fait que le président disposait d’une majorité qui lui donnait un vrai pouvoir. Il n’a plus cette majorité ni ce pouvoir. Il est désormais impotent et incapable de se projeter vers l’avenir.

Dans l’esprit de ses interlocuteurs et de beaucoup de Français, et d’une certaine façon dans son esprit, il y a cette idée que le chef de l’État est tout-puissant. Mais cette idée n’est pas une réalité juridique. La puissance du président de la République ne vient que d’une chose, c’est qu’il détient une majorité à l’Assemblée nationale.

Que nous signalent les registres de discours employés par Emmanuel Macron hier soir ?

B. M. : Le premier registre était celui de l’impotence, avec des réponses sous forme de « Je peux pas » ou « C’est le domaine du gouvernement », « Ce n’est pas moi », « Vous me demandez de faire des choses… », etc.

Le second registre était celui de l’échappement vers une forme d’irréalité. Le président a validé des projets dont il sait très bien qu’ils sont impossibles à réaliser. Par exemple, il a accepté la proposition d’Agnès Verdier-Molinié consistant à supprimer le statut de la fonction publique hospitalière et territoriale sur le modèle des agents de la SNCF. Faire ça, c’est déclencher une révolution à la Chambre et bloquer le pays. C’est politiquement impossible. Son « Pourquoi pas ! », ne l’engage à rien. Autre réponse très improvisée à une proposition de Robert Ménard : l’envoi de prisonniers dans des prisons à l’étranger.

Ces questions lui ont été posées comme dans un talk-show et il répond sur le mode « Chiche ! ». Ces idées n’ont pas été étudiées, elles ne sont même pas sur la table du gouvernement. Ces réponses peu réfléchies visent à montrer une capacité d’action, mais elles révèlent surtout une impuissance, car la parole du président est sans conséquence.

Le président a suscité beaucoup d’attentes à propos d’un référendum et finalement ne s’est engagé à rien. Pourquoi une telle timidité ?

B. M. : Notons que le président a déjà fait ce type d’annonce de référendum de très nombreuses fois sans aller au bout. Nous verrons d’ici quelques mois ce qu’il décide. Mais on se demande pourquoi communiquer sur cette idée de référendum avant le débat et, finalement, ne rien dire. Cela laisse dubitatif.

Est-ce qu’Emmanuel Macron a finalement pensé qu’un questionnaire à choix multiples qui n’a de valeur consultative et qui coûte 200 millions d’euros à organiser pourrait apparaître comme un onéreux « gadget » ? A-t-il fait faire des études juridiques et financières par le ministère de l’intérieur pour savoir ce qui était vraiment possible sans loi avant de temporiser ?

Juridiquement, l’idée d’une consultation à choix multiples n’est pas impossible, mais elle est bancale. Il n’existe aucune disposition législative pour l’encadrer. Le président de la République peut annoncer « Je vais organiser une consultation », mais sans loi, les maires n’auront pas obligation de l’organiser. Est-ce que le scrutin pourrait se tenir dans de bonnes conditions ? La réponse est probablement non.

Concernant l’idée d’organiser un « vrai » référendum défini par l’article 11 de la Constitution, d’autres problèmes se posent. Le référendum est limité à la ratification de traités internationaux, à l’organisation des pouvoirs publics, à la politique économique et sociale de la nation et aux services publics. Tout ce qui relève du domaine pénal ou civil en est exclu et, par conséquent, de nombreuses questions.

La fin de vie, juridiquement, va impliquer de dépénaliser certains actes consistant à donner une substance létale – donc c’est aussi du pénal : cela ne peut entrer dans le cadre de l’article 11 que dans une vision très extensive.

L’immigration n’est pas un domaine du droit français, c’est simplement un « sujet ». L’aspect économique de l’immigration pourrait être l’objet d’un référendum – par exemple le droit à l’aide médicale d’État, mais c’est très restreint. Si vous parlez de pénalisation de l’entrée illégale sur le territoire, c’est du pénal. Si vous parlez du droit du sol, ou de regroupement familial, c’est du civil. Donc pas de référendum possible.

La loi de finances ne peut pas vraiment être soumise à référendum, car la jurisprudence du Conseil constitutionnel de 2022 exclut la question de la fiscalité du champ référendaire.

La question des retraites pourrait être un sujet de référendum, mais Emmanuel Macron n’en veut pas.

Supprimer un échelon territorial comme le département ? Impossible, parce que les départements et les régions sont dans la Constitution : on ne peut les supprimer sans changer la Constitution.

Limiter le temps d’écran pour les jeunes ? Ce serait possible. Mais les Français vont-ils aller voter pour cela ?

Les sujets qui restent ne sont pas vraiment mobilisateurs ou suffisamment structurants dans l’opinion.

Le domaine international a été largement abordé par Emmanuel Macron. Il a rappelé son engagement diplomatique et militaire pour soutenir l’Ukraine, promettant de nouvelles sanctions, confirmé le projet d’une dissuasion nucléaire française étendue à l’Europe. Il a également dénoncé avec force la politique du premier ministre Benyamin Nétanyahou à Gaza. L’international est-il le seul domaine où Emmanuel Macron a le pouvoir d’agir ?

B. M. : Emmanuel Macron a beaucoup commenté son action diplomatique et militaire, domaine où il est très mobilisé. En matière diplomatique, parler c’est déjà faire, on peut donc dire, d’une certaine manière, qu’il agit.

Pour autant, le domaine réservé du président de la République, cela n’existe pas. François Bayrou laisse la main au président sur ces sujets, mais ce n’est en aucun cas un pouvoir défini par la Constitution. Quand le président de la République s’exprime dans le cadre d’un Conseil européen, il ne peut s’engager pour le pays si cela implique une modification de traité ou une directive.

Aujourd’hui, le gouvernement lui laisse le champ libre et les dossiers à traiter sont des dossiers purement diplomatiques et militaires qui n’impliquent pas de ratification du Parlement – ainsi le déploiement de l’arme atomique en Europe évoqué par Emmanuel Macron.

Finalement, on se demande pourquoi Emmanuel Macron a choisi cette mise en scène sur TF1 ? S’apprêterait-il à « débrancher » François Bayrou empêtré dans l’affaire Bétharram et à convoquer des législatives ? Quels sont les scénarios pour les deux ans de présidence à venir ?

B. M. : Je doute que l’objectif soit de « débrancher » François Bayrou. Si Emmanuel Macron décidait de dissoudre l’Assemblée demain, il aurait probablement un socle commun encore plus réduit. Même si une majorité absolue émergeait, elle ne sera pas macroniste, mais à la main d’Édouard Philippe ou de Gabriel Attal. Eux peuvent se présenter en 2027 alors qu’Emmanuel Macron ne le peut pas – ce qui l’empêche définitivement de reprendre la main. La seule chose qui reste aujourd’hui à Emmanuel Macron, c’est l’espoir de sauver son image et son bilan, de maintenir un lien avec les Français.

Mais tous les commentateurs soulignent l’échec de cet exercice – difficilement compréhensible en termes de stratégie…

B. M. : Lors du « grand débat national », contre toute attente, Macron a réussi, par la seule force de son verbe, à calmer la crise et à stabiliser son mandat. Il faut lui reconnaître ce talent. Depuis, il tente de rééditer l’exercice mais échoue. Je crois qu’il est persuadé qu’il peut convaincre parce qu’au fond, il est certain d’avoir raison, qu’il pense avoir bien fait, qu’il connaît sa force de conviction.

La différence, c’est qu’à l’époque du grand débat, Emmanuel Macron pouvait se projeter dans l’avenir, faire des promesses, il n’était pas aussi impuissant. Désormais, convaincre devient très compliqué, voire impossible.

La conclusion de son intervention était particulièrement inattendue. À la question : « Serez-vous candidat à l’élection présidentielle de 2032 ? » Emmanuel Macron répond : « Quand j’aurai fini, je réfléchirai à la suite. À ce moment-là, je pourrai vous répondre. Mais aujourd’hui, je n’ai pas réfléchi. »

B. M. : Effectivement, dans une séquence assez surprenante, il n’a pas fermé la porte à un troisième mandat. Il n’a pas le droit de faire plus de deux mandats successifs, et devra donc s’effacer en 2027, mais 2032 est bien une possibilité.

Bilan Macron : l’impuissance d’un président masquée par le verbe

Bilan Macron : l’impuissance d’un président masquée par le verbe

Mardi 13 mai, le président de la République Emmanuel Macron a répondu, pendant plus de trois heures sur TF1, aux interpellations de Français, de journalistes et de personnalités. Il a, pour l’essentiel, défendu son bilan sans faire de réelles propositions politiques, mais n’écarte pas une nouvelle candidature à la présidentielle de 2032. Quel sens donner à cette prestation ? Que dit-elle de l’état de nos institutions ? Entretien avec le juriste et politiste Benjamin Morel dans The Conversation .

Comment jugez vous la prestation télévisée d’Emmanuel Macron sur TF1 ?

Benjamin Morel : De façon assez surprenante, en trois heures, il n’a à peu près rien dit. Il n’a fait aucune annonce, aucun plan…

Qu’est-ce que cela dit de la situation politique française ? On parle beaucoup d’impuissance d’Emmanuel Macron, d’immobilisme de François Bayrou… Emmanuel Macron a encore deux ans de présidence et il a surtout défendu son bilan.

B. M. : D’un point de vue constitutionnel, le président a des marges de manœuvre très limitées. Hier, il a surtout défendu le bilan de son premier quinquennat. Ce bilan-là n’est pas lié à des pouvoirs inscrits dans la Constitution, il est lié au fait que le président disposait d’une majorité qui lui donnait un vrai pouvoir. Il n’a plus cette majorité ni ce pouvoir. Il est désormais impotent et incapable de se projeter vers l’avenir.

Dans l’esprit de ses interlocuteurs et de beaucoup de Français, et d’une certaine façon dans son esprit, il y a cette idée que le chef de l’État est tout-puissant. Mais cette idée n’est pas une réalité juridique. La puissance du président de la République ne vient que d’une chose, c’est qu’il détient une majorité à l’Assemblée nationale.

Que nous signalent les registres de discours employés par Emmanuel Macron hier soir ?

B. M. : Le premier registre était celui de l’impotence, avec des réponses sous forme de « Je peux pas » ou « C’est le domaine du gouvernement », « Ce n’est pas moi », « Vous me demandez de faire des choses… », etc.

Le second registre était celui de l’échappement vers une forme d’irréalité. Le président a validé des projets dont il sait très bien qu’ils sont impossibles à réaliser. Par exemple, il a accepté la proposition d’Agnès Verdier-Molinié consistant à supprimer le statut de la fonction publique hospitalière et territoriale sur le modèle des agents de la SNCF. Faire ça, c’est déclencher une révolution à la Chambre et bloquer le pays. C’est politiquement impossible. Son « Pourquoi pas ! », ne l’engage à rien. Autre réponse très improvisée à une proposition de Robert Ménard : l’envoi de prisonniers dans des prisons à l’étranger.

Ces questions lui ont été posées comme dans un talk-show et il répond sur le mode « Chiche ! ». Ces idées n’ont pas été étudiées, elles ne sont même pas sur la table du gouvernement. Ces réponses peu réfléchies visent à montrer une capacité d’action, mais elles révèlent surtout une impuissance, car la parole du président est sans conséquence.

Le président a suscité beaucoup d’attentes à propos d’un référendum et finalement ne s’est engagé à rien. Pourquoi une telle timidité ?

B. M. : Notons que le président a déjà fait ce type d’annonce de référendum de très nombreuses fois sans aller au bout. Nous verrons d’ici quelques mois ce qu’il décide. Mais on se demande pourquoi communiquer sur cette idée de référendum avant le débat et, finalement, ne rien dire. Cela laisse dubitatif.

Est-ce qu’Emmanuel Macron a finalement pensé qu’un questionnaire à choix multiples qui n’a de valeur consultative et qui coûte 200 millions d’euros à organiser pourrait apparaître comme un onéreux « gadget » ? A-t-il fait faire des études juridiques et financières par le ministère de l’intérieur pour savoir ce qui était vraiment possible sans loi avant de temporiser ?

Juridiquement, l’idée d’une consultation à choix multiples n’est pas impossible, mais elle est bancale. Il n’existe aucune disposition législative pour l’encadrer. Le président de la République peut annoncer « Je vais organiser une consultation », mais sans loi, les maires n’auront pas obligation de l’organiser. Est-ce que le scrutin pourrait se tenir dans de bonnes conditions ? La réponse est probablement non.

Concernant l’idée d’organiser un « vrai » référendum défini par l’article 11 de la Constitution, d’autres problèmes se posent. Le référendum est limité à la ratification de traités internationaux, à l’organisation des pouvoirs publics, à la politique économique et sociale de la nation et aux services publics. Tout ce qui relève du domaine pénal ou civil en est exclu et, par conséquent, de nombreuses questions.

La fin de vie, juridiquement, va impliquer de dépénaliser certains actes consistant à donner une substance létale – donc c’est aussi du pénal : cela ne peut entrer dans le cadre de l’article 11 que dans une vision très extensive.

L’immigration n’est pas un domaine du droit français, c’est simplement un « sujet ». L’aspect économique de l’immigration pourrait être l’objet d’un référendum – par exemple le droit à l’aide médicale d’État, mais c’est très restreint. Si vous parlez de pénalisation de l’entrée illégale sur le territoire, c’est du pénal. Si vous parlez du droit du sol, ou de regroupement familial, c’est du civil. Donc pas de référendum possible.

La loi de finances ne peut pas vraiment être soumise à référendum, car la jurisprudence du Conseil constitutionnel de 2022 exclut la question de la fiscalité du champ référendaire.

La question des retraites pourrait être un sujet de référendum, mais Emmanuel Macron n’en veut pas.

Supprimer un échelon territorial comme le département ? Impossible, parce que les départements et les régions sont dans la Constitution : on ne peut les supprimer sans changer la Constitution.

Limiter le temps d’écran pour les jeunes ? Ce serait possible. Mais les Français vont-ils aller voter pour cela ?

Les sujets qui restent ne sont pas vraiment mobilisateurs ou suffisamment structurants dans l’opinion.

Le domaine international a été largement abordé par Emmanuel Macron. Il a rappelé son engagement diplomatique et militaire pour soutenir l’Ukraine, promettant de nouvelles sanctions, confirmé le projet d’une dissuasion nucléaire française étendue à l’Europe. Il a également dénoncé avec force la politique du premier ministre Benyamin Nétanyahou à Gaza. L’international est-il le seul domaine où Emmanuel Macron a le pouvoir d’agir ?

B. M. : Emmanuel Macron a beaucoup commenté son action diplomatique et militaire, domaine où il est très mobilisé. En matière diplomatique, parler c’est déjà faire, on peut donc dire, d’une certaine manière, qu’il agit.

Pour autant, le domaine réservé du président de la République, cela n’existe pas. François Bayrou laisse la main au président sur ces sujets, mais ce n’est en aucun cas un pouvoir défini par la Constitution. Quand le président de la République s’exprime dans le cadre d’un Conseil européen, il ne peut s’engager pour le pays si cela implique une modification de traité ou une directive.

Aujourd’hui, le gouvernement lui laisse le champ libre et les dossiers à traiter sont des dossiers purement diplomatiques et militaires qui n’impliquent pas de ratification du Parlement – ainsi le déploiement de l’arme atomique en Europe évoqué par Emmanuel Macron.

Finalement, on se demande pourquoi Emmanuel Macron a choisi cette mise en scène sur TF1 ? S’apprêterait-il à « débrancher » François Bayrou empêtré dans l’affaire Bétharram et à convoquer des législatives ? Quels sont les scénarios pour les deux ans de présidence à venir ?

B. M. : Je doute que l’objectif soit de « débrancher » François Bayrou. Si Emmanuel Macron décidait de dissoudre l’Assemblée demain, il aurait probablement un socle commun encore plus réduit. Même si une majorité absolue émergeait, elle ne sera pas macroniste, mais à la main d’Édouard Philippe ou de Gabriel Attal. Eux peuvent se présenter en 2027 alors qu’Emmanuel Macron ne le peut pas – ce qui l’empêche définitivement de reprendre la main. La seule chose qui reste aujourd’hui à Emmanuel Macron, c’est l’espoir de sauver son image et son bilan, de maintenir un lien avec les Français.

Mais tous les commentateurs soulignent l’échec de cet exercice – difficilement compréhensible en termes de stratégie…

B. M. : Lors du « grand débat national », contre toute attente, Macron a réussi, par la seule force de son verbe, à calmer la crise et à stabiliser son mandat. Il faut lui reconnaître ce talent. Depuis, il tente de rééditer l’exercice mais échoue. Je crois qu’il est persuadé qu’il peut convaincre parce qu’au fond, il est certain d’avoir raison, qu’il pense avoir bien fait, qu’il connaît sa force de conviction.

La différence, c’est qu’à l’époque du grand débat, Emmanuel Macron pouvait se projeter dans l’avenir, faire des promesses, il n’était pas aussi impuissant. Désormais, convaincre devient très compliqué, voire impossible.

La conclusion de son intervention était particulièrement inattendue. À la question : « Serez-vous candidat à l’élection présidentielle de 2032 ? » Emmanuel Macron répond : « Quand j’aurai fini, je réfléchirai à la suite. À ce moment-là, je pourrai vous répondre. Mais aujourd’hui, je n’ai pas réfléchi. »

B. M. : Effectivement, dans une séquence assez surprenante, il n’a pas fermé la porte à un troisième mandat. Il n’a pas le droit de faire plus de deux mandats successifs, et devra donc s’effacer en 2027, mais 2032 est bien une possibilité.

Macron : l’impuissance d’un président réfugié dans le verbe

Macron : l’impuissance d’un président réfugié dans le verbe

Mardi 13 mai, le président de la République Emmanuel Macron a répondu, pendant plus de trois heures sur TF1, aux interpellations de Français, de journalistes et de personnalités. Il a, pour l’essentiel, défendu son bilan sans faire de réelles propositions politiques, mais n’écarte pas une nouvelle candidature à la présidentielle de 2032. Quel sens donner à cette prestation ? Que dit-elle de l’état de nos institutions ? Entretien avec le juriste et politiste Benjamin Morel dans The Conversation .

Comment jugez vous la prestation télévisée d’Emmanuel Macron sur TF1 ?

Benjamin Morel : De façon assez surprenante, en trois heures, il n’a à peu près rien dit. Il n’a fait aucune annonce, aucun plan…

Qu’est-ce que cela dit de la situation politique française ? On parle beaucoup d’impuissance d’Emmanuel Macron, d’immobilisme de François Bayrou… Emmanuel Macron a encore deux ans de présidence et il a surtout défendu son bilan.

B. M. : D’un point de vue constitutionnel, le président a des marges de manœuvre très limitées. Hier, il a surtout défendu le bilan de son premier quinquennat. Ce bilan-là n’est pas lié à des pouvoirs inscrits dans la Constitution, il est lié au fait que le président disposait d’une majorité qui lui donnait un vrai pouvoir. Il n’a plus cette majorité ni ce pouvoir. Il est désormais impotent et incapable de se projeter vers l’avenir.

Dans l’esprit de ses interlocuteurs et de beaucoup de Français, et d’une certaine façon dans son esprit, il y a cette idée que le chef de l’État est tout-puissant. Mais cette idée n’est pas une réalité juridique. La puissance du président de la République ne vient que d’une chose, c’est qu’il détient une majorité à l’Assemblée nationale.

Que nous signalent les registres de discours employés par Emmanuel Macron hier soir ?

B. M. : Le premier registre était celui de l’impotence, avec des réponses sous forme de « Je peux pas » ou « C’est le domaine du gouvernement », « Ce n’est pas moi », « Vous me demandez de faire des choses… », etc.

Le second registre était celui de l’échappement vers une forme d’irréalité. Le président a validé des projets dont il sait très bien qu’ils sont impossibles à réaliser. Par exemple, il a accepté la proposition d’Agnès Verdier-Molinié consistant à supprimer le statut de la fonction publique hospitalière et territoriale sur le modèle des agents de la SNCF. Faire ça, c’est déclencher une révolution à la Chambre et bloquer le pays. C’est politiquement impossible. Son « Pourquoi pas ! », ne l’engage à rien. Autre réponse très improvisée à une proposition de Robert Ménard : l’envoi de prisonniers dans des prisons à l’étranger.

Ces questions lui ont été posées comme dans un talk-show et il répond sur le mode « Chiche ! ». Ces idées n’ont pas été étudiées, elles ne sont même pas sur la table du gouvernement. Ces réponses peu réfléchies visent à montrer une capacité d’action, mais elles révèlent surtout une impuissance, car la parole du président est sans conséquence.

Le président a suscité beaucoup d’attentes à propos d’un référendum et finalement ne s’est engagé à rien. Pourquoi une telle timidité ?

B. M. : Notons que le président a déjà fait ce type d’annonce de référendum de très nombreuses fois sans aller au bout. Nous verrons d’ici quelques mois ce qu’il décide. Mais on se demande pourquoi communiquer sur cette idée de référendum avant le débat et, finalement, ne rien dire. Cela laisse dubitatif.

Est-ce qu’Emmanuel Macron a finalement pensé qu’un questionnaire à choix multiples qui n’a de valeur consultative et qui coûte 200 millions d’euros à organiser pourrait apparaître comme un onéreux « gadget » ? A-t-il fait faire des études juridiques et financières par le ministère de l’intérieur pour savoir ce qui était vraiment possible sans loi avant de temporiser ?

Juridiquement, l’idée d’une consultation à choix multiples n’est pas impossible, mais elle est bancale. Il n’existe aucune disposition législative pour l’encadrer. Le président de la République peut annoncer « Je vais organiser une consultation », mais sans loi, les maires n’auront pas obligation de l’organiser. Est-ce que le scrutin pourrait se tenir dans de bonnes conditions ? La réponse est probablement non.

Concernant l’idée d’organiser un « vrai » référendum défini par l’article 11 de la Constitution, d’autres problèmes se posent. Le référendum est limité à la ratification de traités internationaux, à l’organisation des pouvoirs publics, à la politique économique et sociale de la nation et aux services publics. Tout ce qui relève du domaine pénal ou civil en est exclu et, par conséquent, de nombreuses questions.

La fin de vie, juridiquement, va impliquer de dépénaliser certains actes consistant à donner une substance létale – donc c’est aussi du pénal : cela ne peut entrer dans le cadre de l’article 11 que dans une vision très extensive.

L’immigration n’est pas un domaine du droit français, c’est simplement un « sujet ». L’aspect économique de l’immigration pourrait être l’objet d’un référendum – par exemple le droit à l’aide médicale d’État, mais c’est très restreint. Si vous parlez de pénalisation de l’entrée illégale sur le territoire, c’est du pénal. Si vous parlez du droit du sol, ou de regroupement familial, c’est du civil. Donc pas de référendum possible.

La loi de finances ne peut pas vraiment être soumise à référendum, car la jurisprudence du Conseil constitutionnel de 2022 exclut la question de la fiscalité du champ référendaire.

La question des retraites pourrait être un sujet de référendum, mais Emmanuel Macron n’en veut pas.

Supprimer un échelon territorial comme le département ? Impossible, parce que les départements et les régions sont dans la Constitution : on ne peut les supprimer sans changer la Constitution.

Limiter le temps d’écran pour les jeunes ? Ce serait possible. Mais les Français vont-ils aller voter pour cela ?

Les sujets qui restent ne sont pas vraiment mobilisateurs ou suffisamment structurants dans l’opinion.

Le domaine international a été largement abordé par Emmanuel Macron. Il a rappelé son engagement diplomatique et militaire pour soutenir l’Ukraine, promettant de nouvelles sanctions, confirmé le projet d’une dissuasion nucléaire française étendue à l’Europe. Il a également dénoncé avec force la politique du premier ministre Benyamin Nétanyahou à Gaza. L’international est-il le seul domaine où Emmanuel Macron a le pouvoir d’agir ?

B. M. : Emmanuel Macron a beaucoup commenté son action diplomatique et militaire, domaine où il est très mobilisé. En matière diplomatique, parler c’est déjà faire, on peut donc dire, d’une certaine manière, qu’il agit.

Pour autant, le domaine réservé du président de la République, cela n’existe pas. François Bayrou laisse la main au président sur ces sujets, mais ce n’est en aucun cas un pouvoir défini par la Constitution. Quand le président de la République s’exprime dans le cadre d’un Conseil européen, il ne peut s’engager pour le pays si cela implique une modification de traité ou une directive.

Aujourd’hui, le gouvernement lui laisse le champ libre et les dossiers à traiter sont des dossiers purement diplomatiques et militaires qui n’impliquent pas de ratification du Parlement – ainsi le déploiement de l’arme atomique en Europe évoqué par Emmanuel Macron.

Finalement, on se demande pourquoi Emmanuel Macron a choisi cette mise en scène sur TF1 ? S’apprêterait-il à « débrancher » François Bayrou empêtré dans l’affaire Bétharram et à convoquer des législatives ? Quels sont les scénarios pour les deux ans de présidence à venir ?

B. M. : Je doute que l’objectif soit de « débrancher » François Bayrou. Si Emmanuel Macron décidait de dissoudre l’Assemblée demain, il aurait probablement un socle commun encore plus réduit. Même si une majorité absolue émergeait, elle ne sera pas macroniste, mais à la main d’Édouard Philippe ou de Gabriel Attal. Eux peuvent se présenter en 2027 alors qu’Emmanuel Macron ne le peut pas – ce qui l’empêche définitivement de reprendre la main. La seule chose qui reste aujourd’hui à Emmanuel Macron, c’est l’espoir de sauver son image et son bilan, de maintenir un lien avec les Français.

Mais tous les commentateurs soulignent l’échec de cet exercice – difficilement compréhensible en termes de stratégie…

B. M. : Lors du « grand débat national », contre toute attente, Macron a réussi, par la seule force de son verbe, à calmer la crise et à stabiliser son mandat. Il faut lui reconnaître ce talent. Depuis, il tente de rééditer l’exercice mais échoue. Je crois qu’il est persuadé qu’il peut convaincre parce qu’au fond, il est certain d’avoir raison, qu’il pense avoir bien fait, qu’il connaît sa force de conviction.

La différence, c’est qu’à l’époque du grand débat, Emmanuel Macron pouvait se projeter dans l’avenir, faire des promesses, il n’était pas aussi impuissant. Désormais, convaincre devient très compliqué, voire impossible.

La conclusion de son intervention était particulièrement inattendue. À la question : « Serez-vous candidat à l’élection présidentielle de 2032 ? » Emmanuel Macron répond : « Quand j’aurai fini, je réfléchirai à la suite. À ce moment-là, je pourrai vous répondre. Mais aujourd’hui, je n’ai pas réfléchi. »

B. M. : Effectivement, dans une séquence assez surprenante, il n’a pas fermé la porte à un troisième mandat. Il n’a pas le droit de faire plus de deux mandats successifs, et devra donc s’effacer en 2027, mais 2032 est bien une possibilité.

Nissan : nouvelle saignée dans les effectifs

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Nissan n’en finit pas de s’enfoncer dans ses problèmes économiques et technologiques. Au total, le constructeur japonais va encore supprimer 19.000 emplois, soit 15 % de sa main-d’œuvre.

Nissan devrait annoncer 10.000 suppressions de postes qui s’ajouteront aux 9000 déjà détaillées en novembre dernier, selon plusieurs médias japonais. Ce total de 19.000 postes réduirait la main-d’œuvre du groupe d’environ 15 %. L’information est tombée à la veille de la publication de résultats annuels catastrophiques. Le constructeur japonais – dont Renault possède toujours 35,71 %, dont 17,5 % en direct, le reste étant placé dans une fiducie – devrait publier ce mardi une perte annuelle record, qui pourrait s’élever à 4,6 milliards d’euros, en raison notamment de dépréciations d’actifs.

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Les positions politiques d’Elon Musk n’affectent pas uniquement son réseau social. Preuve en est, les ventes des voitures électriques Tesla ont dégringolé au cours de ces derniers mois. En France, les ventes de ces véhicules ont chuté de près de 60% en avril par rapport à l’année précédente. Devenu le symbole de la politique trumpienne, les voitures Tesla sont devenues la cible d’attaques, à l’instar du siège français de la compagnie vandalisé à Saint-Ouen mi-mars.

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Ce mécanisme concernera tous les médecins, généralistes comme spécialistes. Le gouvernement prévoit des contreparties financières pour les praticiens qui joueront le jeu et, a contrario, des pénalités pour ceux qui s’y refuseront. «Le principe, c’est de faire confiance aux professionnels», résume une source gouvernementale, ajoutant toutefois que «s’il y a besoin d’être plus contraignant, nous le serons». Une cartographie complète des zones rouges «au sein desquelles une permanence médicale devra être mise en place en absolue priorité» sera établie par les agences régionales de santé d’ici la fin du mois de mai.

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Nombre de clubs pourraient bien se retrouver en faillite si aucun accord n’intervient dans le différend financier entre le diffuseur télé et la ligue de football professionnel. L’enjeu est considérable autour de 400 millions qui étaient attendus de l’accord entre DAZN et la ligue de football. Le diffuseur considère qu’il y a eu tromperie sur la marchandise ( pas assez de connexions). DAZN refuse d’honorer ses engagements. La rupture devrait intervenir avec la ligue de football à la fin de l’année. Cela d’autant plus que des DAZN propose seulement de payer 100 millions sur les 400 promis. Beaucoup de petits clubs professionnels pourraient courir le risque de disparaître faute de recettes des diffuseurs.

Si DAZN ne versait pas le montant dû, la Ligue devrait alors puiser, à nouveau, dans son fond de réserve pour assurer le versement aux clubs à très court terme. Et dans un deuxième temps, elle serait contrainte d’activer la garantie de l’actionnaire, sans aucune visibilité sur les délais de résultat d’une telle procédure. Dans ce scénario sombre, les trésoreries de beaucoup de clubs seraient alors en grand danger dans les toutes prochaines semaines.

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La guerre déclarée entre le président américain et le président de la Fed contribue évidemment à alimenter les incertitudes. Des incertitudes qui se traduisent par un grand pessimisme sur les investissements et la croissance. En clair on craint de plus en plus une perspective de récession pour les États-Unis avec des conséquences mondiales. Du coup les bourses accusent le coup et la semaine devrait être assez agitée avec de forts mouvements e yo-yo à la baisse.

Au tableau des valeurs aux États-Unis, les « Sept Magnifiques », le surnom donné aux grands noms du secteur technologique, évoluent tous dans le rouge, à l’image d’Alphabet (-3,23 %), Amazon (-3,66 %), Meta (-4,03 %), Apple (-3,46 %) ou Microsoft (-2,63 %).

Le constructeur de voiture électrique Tesla, dont les résultats sont attendus mardi, plongeait de 6,80 % lundi, les investisseurs anticipant des performances en deçà des attentes. Le secteur des semi-conducteurs continuait de pâtir de la guerre commerciale lancée par Trump. Nvidia (-5,44%), AMD (-3,59%), Broadcom (-4,49%) ou encore TSMC (-3,30%) évoluaient tous dans le rouge.

Nouvelle contamination dans l’eau minérale

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L’affaire concerne cette fois uniquement Perrier mais d’une façon générale des études ont montré que les eaux minérales naturelles en réalité étaient traitées pour respecter les normes bactériologiques. De nouvelles contaminations ont donc été détectées dans les bouteilles de l’usine Perrier du Gard, et des « analyses bactériologiques complémentaires » sont en cours à la suite de trois « situations de non-conformité », a annoncé l’ARS Occitanie vendredi soir dans un communiqué.

L’affaire concerne cette fois uniquement Périers mais d’une façon générale des études ont montré que les eaux minérales naturelles en réalité été traitée pour respecter les normes bactériologiques

Selon le communiqué de l’ARS, ce sont au total trois « situations de non-conformité » qui sont actuellement en cours d’étude par l’ARS, avec des « analyses bactériologiques complémentaires ». Il s’agit de « lots produits les 10 et 11 mars (369 palettes) pour lesquels l’exploitant a signalé à l’ARS le 21 mars une suspicion lors de ses analyses de coliformes » (entérobactéries). « Ces lots sont maintenus bloqués en attente des résultats de nouveaux contrôles », précise l’ARS.

C’est le cas également pour un lot de 395 palettes qui ont fait l’objet d’un signalement de non-conformité le 4 avril après constat par l’exploitant d’une non-conformité le 22 mars en raison d’un dysfonctionnement sur l’alimentation des bouchons.

Depuis plusieurs mois, la filiale eaux du géant suisse de l’agroalimentaire Nestlé fait l’objet d’une polémique concernant son usage, par le passé, de traitements de désinfection de ses eaux, non dangereux mais interdits pour les eaux minérales naturelles.

Sport- Foot et DAZN – Risque de crise financière grave dans le foot professionnel

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