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Climat-France: Des températures jusqu’à 50° dans l’avenir

Climat-France: Des températures jusqu’à 50° dans l’avenir

Pour le futur, Météo-France prévoit que des températures supérieures à 40 °C pourront se produire tous les ans, et des pics inédits de chaleur pourraient atteindre jusqu’à 50 °C.

Avec une température moyenne de +2 degrés en 2030, +2,7 degrés en 2050 et +4 degrés en 2100, l’institut prévoit que des températures supérieures à 40 °C pourront se produire tous les ans, et des pics inédits de chaleur pourraient atteindre jusqu’à 50 °C localement dans le futur. « Aujourd’hui, ce seuil n’a jamais été atteint en Europe », rappelle Jean-Michel Soubeyroux, directeur adjoint scientifique de la direction de la Climatologie chez Météo-France.

Plus précisément l’institut s’attend à cinq fois plus de jours de vague de chaleur à l’horizon 2050 et dix fois plus en 2100. Or, « les chaleurs extrêmes ont des impacts importants sur la santé humaine », rappelle ainsi Jean-Michel Soubeyroux, expliquant que certaines régions seront plus touchées que d’autres.
Mais le dérèglement climatique ne frappera pas la France qu’en été. Le reste de l’année, les pluies intenses se renforceront, avec une hausse de 10 % en 2050 sur tout le territoire et pour 2100 une hausse de 15 % en moyenne, et jusqu’à + 20 % sur la moitié nord du pays. « Cela aggravera le risque d’inondation, notamment dans les secteurs fortement imperméabilisés comme les villes », met en garde Jean-Michel Soubeyroux.

Enfin, durant l’hiver, la montagne sera elle aussi victime d’une température plus élevée. En moyenne montagne, l’enneigement deviendra inférieur à deux mois en 2100. Or l’enneigement est important pour le tourisme, mais aussi et surtout pour l’arrivée de l’eau dans les vallées et la production d’électricité hydraulique.

Climat-France: Des températures jusqu’à 50° dans l’avenir

Climat-France: Des températures jusqu’à 50° dans l’avenir

Pour le futur, Météo-France prévoit que des températures supérieures à 40 °C pourront se produire tous les ans, et des pics inédits de chaleur pourraient atteindre jusqu’à 50 °C.

Avec une température moyenne de +2 degrés en 2030, +2,7 degrés en 2050 et +4 degrés en 2100, l’institut prévoit que des températures supérieures à 40 °C pourront se produire tous les ans, et des pics inédits de chaleur pourraient atteindre jusqu’à 50 °C localement dans le futur. « Aujourd’hui, ce seuil n’a jamais été atteint en Europe », rappelle Jean-Michel Soubeyroux, directeur adjoint scientifique de la direction de la Climatologie chez Météo-France.

Plus précisément l’institut s’attend à cinq fois plus de jours de vague de chaleur à l’horizon 2050 et dix fois plus en 2100. Or, « les chaleurs extrêmes ont des impacts importants sur la santé humaine », rappelle ainsi Jean-Michel Soubeyroux, expliquant que certaines régions seront plus touchées que d’autres.
Mais le dérèglement climatique ne frappera pas la France qu’en été. Le reste de l’année, les pluies intenses se renforceront, avec une hausse de 10 % en 2050 sur tout le territoire et pour 2100 une hausse de 15 % en moyenne, et jusqu’à + 20 % sur la moitié nord du pays. « Cela aggravera le risque d’inondation, notamment dans les secteurs fortement imperméabilisés comme les villes », met en garde Jean-Michel Soubeyroux.

Enfin, durant l’hiver, la montagne sera elle aussi victime d’une température plus élevée. En moyenne montagne, l’enneigement deviendra inférieur à deux mois en 2100. Or l’enneigement est important pour le tourisme, mais aussi et surtout pour l’arrivée de l’eau dans les vallées et la production d’électricité hydraulique.

France: Climat–Des températures jusqu’à 50° dans l’avenir

France: Climat–Des températures jusqu’à 50° dans l’avenir

Pour le futur, Météo-France prévoit que des températures supérieures à 40 °C pourront se produire tous les ans, et des pics inédits de chaleur pourraient atteindre jusqu’à 50 °C.

Avec une température moyenne de +2 degrés en 2030, +2,7 degrés en 2050 et +4 degrés en 2100, l’institut prévoit que des températures supérieures à 40 °C pourront se produire tous les ans, et des pics inédits de chaleur pourraient atteindre jusqu’à 50 °C localement dans le futur. « Aujourd’hui, ce seuil n’a jamais été atteint en Europe », rappelle Jean-Michel Soubeyroux, directeur adjoint scientifique de la direction de la Climatologie chez Météo-France.

Plus précisément l’institut s’attend à cinq fois plus de jours de vague de chaleur à l’horizon 2050 et dix fois plus en 2100. Or, « les chaleurs extrêmes ont des impacts importants sur la santé humaine », rappelle ainsi Jean-Michel Soubeyroux, expliquant que certaines régions seront plus touchées que d’autres.
Mais le dérèglement climatique ne frappera pas la France qu’en été. Le reste de l’année, les pluies intenses se renforceront, avec une hausse de 10 % en 2050 sur tout le territoire et pour 2100 une hausse de 15 % en moyenne, et jusqu’à + 20 % sur la moitié nord du pays. « Cela aggravera le risque d’inondation, notamment dans les secteurs fortement imperméabilisés comme les villes », met en garde Jean-Michel Soubeyroux.

Enfin, durant l’hiver, la montagne sera elle aussi victime d’une température plus élevée. En moyenne montagne, l’enneigement deviendra inférieur à deux mois en 2100. Or l’enneigement est important pour le tourisme, mais aussi et surtout pour l’arrivée de l’eau dans les vallées et la production d’électricité hydraulique.

Ecarts de températures spectaculaires en 24 heures en France

 Ecarts de températures spectaculaires  en  24 heures en France

Conséquence sans doute du réchauffement climatique et du dérèglement général des températures, des dizaines de degrés de différence en 24 heures en Frances. À Pierrefontaine-les-Varans, dans le Doubs, les habitants se sont réveillés en ayant grappillé 30°C, ce dimanche 5 janvier. Selon La Chaîne Météo, 7,1°C ont été relevés à 7 heures, contre -23,4°C la veille, à la même heure.

Cette hausse des températures s’explique par le spectaculaire redoux que la France a connu ce dimanche. La veille, pourtant, 30 départements d’une partie nord-est du pays, dont le Doubs, avaient été placés en vigilance orange à la neige et au verglas, depuis levée par Météo-France.

Dans ces coins, des températures extrêmes avaient été relevées: jusqu’à -33°C dans le Jura; -28,1°C, au plus froid de la nuit de vendredi à samedi, dans le hameau du Reculfoz. Rien à voir avec les données relevées ce dimanche matin. Dans le hameau, 7°C ont été enregistrés à 9 heures, selon les données de Météo-France.

Des températures sous-estimées

Des températures sous-estimées

Le 25 juillet 2019, la station météo centenaire de Paris Montsouris a battu son record datant de 1947 en enregistrant une température de 42,6 °C. De son côté, la station de la petite ville de Lytton dans l’ouest canadien a enregistré une température record de 49,6 °C le 30 juin 2021. Dans les deux cas, les précédents records de températures locaux ont été largement battus, respectivement de 2 et 5 °C, ce qui aurait été très improbable sans changement climatique d’origine humaine. Atteindre des températures aussi élevées a des conséquences importantes sur les êtres vivants — sur les humains notamment. Par exemple, les plantes, dont les cultures, peuvent se déshydrater très rapidement, produisant des conditions favorables à des incendies. Les infrastructures, rails ou bâtiments, sont aussi touchées car elles ne sont pas toujours conçues pour résister à ces températures.

par

Robin Noyelle
Doctorant en sciences du climat au Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement (LSCE-CEA-IPSL), Université Paris-Saclay

Davide Faranda
Senior Researcher, Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA)

Yi Zhang
Postdoctoral scholar, University of California, Berkeley dans The Conversation

Mais pour évaluer les températures maximales atteignables et préparer nos sociétés à ces extrêmes, il reste que l’application simpliste de la « théorie des valeurs extrêmes » est mise en défaut.

Récemment, une nouvelle théorie, basée sur la physique cette fois, a été proposée pour estimer les températures maximales théoriques atteignables à nos latitudes. Dans notre étude, nous l’utilisons pour montrer que des bornes maximales supérieures de 5 à 10 °C aux estimations statistiques traditionnelles du worst case scenario pour les grandes villes européennes étudiées sont possibles.

Par exemple, la méthode statistique traditionnelle donne une température maximale pour Paris de 40,8 °C, qui a été dépassée pendant l’événement de 2019 (42,6 °C), tandis que notre estimation donne 46,6 °C. Rappelons que nous parlons ici des températures mesurées à 2 mètres du sol, à l’ombre, sous abri et selon un protocole météorologique précis. Localement les températures peuvent être plus — ou moins — fortes.

Pour générer une vague de chaleur très intense, il faut principalement deux éléments. Le premier est un printemps ou début d’été peu pluvieux qui rend les sols anormalement secs.

Le deuxième est une bulle de haute pression centrée sur la région de la vague de chaleur. Ces hautes pressions dévient vers le Nord les perturbations qui traversent l’Atlantique et nous amènent habituellement de la fraîcheur et de l’humidité océaniques : on parle d’« anticyclone de blocage », habituellement associé à un ciel ensoleillé et sans nuage.

La combinaison de sols secs et de l’absence de nuages implique que l’énergie reçue du soleil atteint directement le sol. Cette énergie est ensuite transférée : soit pour faire évaporer de l’eau (majoritairement par la transpiration des plantes), ce qui fait diminuer localement la température ; soit pour réchauffer les basses couches de l’atmosphère (inférieures à 1500 mètres d’altitude).

Ainsi, quand les sols sont déjà très secs, la majorité de l’énergie reçue du soleil est utilisée pour augmenter la température de l’air proche du sol.
Une particule d’air très chaud est moins dense qu’une particule d’air froid : elle a tendance à s’élever. Comme ce sont les basses couches de l’atmosphère qui sont réchauffées par le Soleil, l’air chaud au niveau du sol monte : on parle de convection. Si la convection est suffisamment intense, l’air chaud peut s’élever très haut dans l’atmosphère (plusieurs kilomètres) ce qui le refroidit du fait de la diminution de sa pression. Dans certaines conditions, ce refroidissement fait condenser la vapeur d’eau contenue dans l’air : un nuage apparaît.

Mais en se condensant, la vapeur d’eau réchauffe l’air dans laquelle elle est contenue, ce qui peut entretenir son mouvement ascendant. Si le mouvement ascendant est suffisamment fort, un orage se déclenche. La pluie refroidit le sol et stoppe l’augmentation des températures.

Plus il y a de vapeur d’eau dans la particule d’air au départ, plus la condensation est facile : le mouvement ascendant et les chances de précipitations orageuses sont renforcés.

L’humidité au niveau du sol joue donc un double rôle pour limiter l’augmentation des températures : elle permet de rafraîchir l’air localement en s’évaporant, et elle limite les augmentations de température en favorisant la convection.

Mais la convection ne se déclenche pas systématiquement. En effet, pendant les vagues de chaleur les plus intenses, une bulle de haute pression et d’air chaud se trouve au-dessus des régions touchées, à une altitude d’environ 5 à 6 kilomètres, c’est le fameux anticyclone de blocage, qui peut atteindre quelques milliers de kilomètres de large. Un tel anticyclone bloque la condensation de la vapeur d’eau et empêche le déclenchement de la convection profonde et des orages.

C’est donc la combinaison des caractéristiques physiques de cet anticyclone et de l’humidité du sol qui définit les températures maximales atteignables pendant une vague de chaleur.

Dans notre étude, nous montrons que la température maximale définie par les caractéristiques de l’anticyclone de blocage change assez peu entre des conditions anticycloniques passées (entre 1940 et 1980) et présentes (entre 1981 et 2021), alors que les températures maximales observées au sol augmentent fortement, entre 2 et 3 °C selon les régions. Cette augmentation est probablement principalement due à des phénomènes d’assèchement des sols liés au réchauffement climatique d’origine anthropique.

Hausse des températures : vers une planète inhabitable ?

Hausse des températures : vers une planète inhabitable ?


Preuve du réchauffement climatique en cours, les épisodes de canicules se multiplient. Malgré son efficacité, notre système de défense contre la température risque de ne pas suffire, alerte Abderrezak Bouchama, médecin et chercheur, dans une tribune au « Monde ».

 

Des canicules quasi simultanées ont sévi en Afrique du Nord, en Europe, dont la France, et aux Etats Unis d’Amérique. Dès le mois de mars, une canicule sévère avait déjà accablé l’Asie du Sud-Est, incluant l’Inde et le Pakistan. Le 13 janvier, la température dans la petite ville australienne d’Onslow, pourtant proche de l’air rafraîchissant de l’océan, approchait les 51 °C.

Le caractère inédit de ces canicules réside dans leur précocité bien avant l’été. Il en est de même de leur sévérité, qui a déclenché des alertes maximales partout, et de leur localisation géographique, atteignant des régions réputées par leur fraîcheur de proximité des mers ou des montagnes.

En France, par exemple, la Bretagne, appréciée pour la clémence de son climat, a suffoqué sous des températures dépassant les 40 °C, ou encore Biarritz qui approche les 43 °C. Ailleurs, la situation est tout aussi alarmante. Ainsi, les régions côtières de l’Inde et du Pakistan ont vécu leurs températures les plus élevées depuis cent vingt-deux ans, alors que plusieurs villes anglaises et américaines ont également déjà battu leur record de températures estivales.

Cette situation démontre que le dérèglement climatique est planétaire et n’épargne aucun continent, ni hémisphère, confirmant ainsi les scenarios les plus sombres établis par les modèles de changement climatique projetés par les experts.

Des études scientifiques solides ont montré que ces records de température continueront à être battus jusqu’à dépasser le seuil de tolérance physiologique des êtres humains et très certainement de la plupart des organismes vivants, en transformant probablement aussi de vastes régions de notre planète en terres inhabitables (« Temperature and humidity based projections of a rapid rise in global heat stress exposure during the 21 st century », Ethan D. Coffel, Radley M. Horton, Alex de Sherbinin, Environmental Research Letters, 2017) .

La vie sur notre planète n’est possible que parce que les humains sont dotés de plusieurs systèmes de défense leur permettant de tolérer de larges fluctuations de température, d’oxygène et de pressions atmosphériques et de prévenir les effets toxiques des radiations ultraviolettes (UV). Malgré son efficacité et sa sophistication, notre système de défense contre la température risque de ne pas suffire.

 

Celui-ci consiste en un réseau de capteurs externes et internes très sensibles, capable de détecter des températures avec précision, de 0 °C à 60 °C. Il est relié à des centres de régulation situés dans plusieurs régions du cerveau, très performants, en passe cependant d’être dépassés par ces niveaux de températures externes continuellement en hausse, compromettant ainsi gravement notre habitabilité sur la terre.

Hausse des températures et de la mortalité

Hausse des températures et de la mortalité

Cette année, déjà marquée par le mois de juillet le plus chaud jamais enregistré sur Terre, les décès liés à la chaleur dépasseront encore de loin la centaine de milliers dans le monde. En 2022 en Europe seule, la saison estivale, avait déjà causé près de 60 000 victimes sur le continent dont 5 000 en France.

par François Lévêque
Professeur d’économie, Mines Paris dans The Conversation

La surmortalité du réchauffement est manifeste depuis plusieurs décennies. Un demi-pourcent de la mortalité totale mondiale est en effet attribuable à l’effet du changement climatique sur les hautes températures. Un tiers en somme de tous les décès de chaleur.

Mais attention la relation entre élévation de la température et mortalité n’est pas à sens unique. Le réchauffement diminue aussi les journées et les pics de grand froid, et donc la mortalité qui leur est associée. Celle-ci ne se réfère pas spécifiquement au fait que des personnes meurent de froid par hypothermie. De même que la mortalité liée à la chaleur ne se résume pas aux décès par hyperthermie. Les températures plus basses ou plus hautes fragilisent les constitutions et accentuent les troubles pathologiques et, finalement, réduisent l’espérance de vie.

Le réchauffement entraîne donc plus de morts d’un côté mais moins aussi d’un autre. Ce second phénomène qui complique le décompte de la mortalité des nouvelles températures peut être très significatif. Au Mexique, par exemple, il a été calculé qu’une journée à plus de 32 °C se solde par un demi-millier de morts mais qu’une journée à moins de 12 °C par dix fois plus. Très peu d’habitations y disposent en effet de chauffage.

Il convient donc de tenir compte aussi de cette sous-mortalité. Mais dans quelle mesure compense-t-elle la surmortalité de chaleur ? En totalité pour les trente dernières années, selon une étude publiée dans The Lancet en 2021. Un résultat à prendre toutefois avec des pincettes à cause de la méthode suivie qui se fonde sur une température dite optimale, celle correspondant au minimum de décès observés.

Pour le futur, il n’y a en revanche pas de doute sérieux sur le caractère seulement partiel de la compensation.

Augmentation de la mortalité mondiale en fonction de la hausse des températures moyennes. Scientific Reports, 2021
Une illustration en est donnée par la figure ci-dessous extraite d’un article publié en 2021 dans la revue Scientific Reports.

Citons également une étude qui permet de chiffrer à 17,6 millions les décès additionnels en 2100 liés à l’élévation des températures – en prenant bien en compte la sous-mortalité liée au froid. Ce chiffre repose sur l’hypothèse d’une planète comptant 8 milliards de Terriens et sur l’estimation d’une augmentation nette de la mortalité qui s’élèverait à 220 décès pour 100 000 habitants, soit le ratio d’aujourd’hui pour les décès d’accidents cardiovasculaires. C’est considérable.

La sous-mortalité du froid doit être prise en compte sans fard et sans états d’âme car elle jette une lumière crue sur les inégalités face au réchauffement. Elle accentue les écarts de mortalité au sein d’un même État ou union d’États : entre la population des régions froides et des régions chaudes du Mexique, de l’Inde, des États-Unis ou de l’Europe, par exemple. Elle renforce les inégalités entre régions du monde : les États-Unis et l’Europe devraient connaître à l’horizon 2100 une surmortalité liée à l’élévation des températures légèrement positive et même négative.

La moyenne citée plus haut de 220 décès pour 100 000 habitants masque en effet une très grande hétérogénéité avec un ratio de +14,8/100 000 et de – 14,3/100 000 pour respectivement les États-Unis et l’Europe, tandis qu’il atteint +334/100 000 pour l’Union indienne.

Selon une étude de synthèse publiée en 2022 sous l’égide de l’American Thoracic Society, la mortalité liée au froid représente la moitié de la mortalité liée à la chaleur en Europe mais seulement le quart pour la région du Moyen-Orient et du nord de l’Afrique.

Les inégalités plus tranchées dès lors que l’on tient compte de la sous-mortalité liée au froid risquent de renforcer les égoïsmes et rendre plus difficiles encore les discussions politiques nationales et internationales sur les efforts d’atténuation. Mais rien ne sert de faire l’autruche. Ni l’expression ni l’animal n’existent sur Sirius.

Le développement des travaux sur la mortalité des températures procure une nouvelle vision et apporte de nouveaux résultats sur le coût des émissions de carbone. Ils permettent de calculer les effets du réchauffement en décès additionnels par tonne d’émission nouvelle et d’intégrer la mortalité dans la détermination du coût social du carbone.

Explications de ce baragouin d’un Sirien :

Il faut compter 0,000226 décès associé à l’émission d’une tonne supplémentaire de dioxyde de carbone. Dit autrement et plus précisément, réduire les émissions de ce gaz d’un million de tonnes épargnerait 226 vies humaines entre 2020 et 2100.

Faisons plus parlant encore : les émissions de quatre Américains au cours de leur vie correspondent à un décès en plus sur la planète. Ce chiffre choc ainsi que les précédents sont issus d’un article du chercheur Daniel Bressler récemment paru dans Nature Communications. Ils reposent sur l’hypothèse d’une augmentation des températures de +4,1 °C en 2100 par rapport à l’ère préindustrielle et d’une estimation d’une surmortalité de chaleur cumulée au cours de cette période de près de 100 millions de personnes.

Cette métrique de la mortalité additionnelle par tonne de carbone en plus ou en moins offre une façon simple d’évaluer les effets des projets d’investissement qui émettent de nouvelles émissions ou les réduisent. Vous pouvez vous-même l’utiliser comme jauge lorsque vous hésitez à prendre le train ou l’avion ! De plus, contrairement à la métrique canonique du coût social du carbone, c’est-à-dire du coût monétaire pour la société d’une tonne en plus ou en moins, elle évite deux contraintes : celle de choisir un taux d’actualisation et celle de donner une valeur en dollar ou en euro à une vie humaine.

Vous vous souvenez peut-être d’une controverse entre un économiste américain, William Nordhaus, et un économiste anglais Nicolas Stern, le second aboutissant à un coût social du carbone incomparablement supérieur au premier. Leur divergence s’explique principalement par une position radicalement différente sur le taux d’actualisation à retenir, un paramètre nécessaire pour comparer des dollars ou des euros d’aujourd’hui avec des dollars ou des euros de demain. Un choix acrobatique et périlleux quand demain veut dire en 2100.

L’affectation d’une valeur monétaire à une vie humaine en moins ou en plus est un choix plus délicat et polémique encore. En témoignent les innombrables travaux économiques depuis plus d’un demi-siècle sur la valeur statistique d’une vie ainsi que la farouche opposition que cette démarche rencontre auprès de Terriens qui ne parlent pas le Sirien. La prise en compte d’une vie en moins ou d’une année de vie en moins est un premier choix à trancher que j’ai discuté ailleurs.

Il est décisif car les décès de mortalité liés aux températures concernent principalement des personnes âgées. Un second choix crucial est d’opter pour une valeur universelle ou pour une valeur dépendante du revenu. En termes crus, le décès d’un Indien vaut-il moins que celui d’un Américain ? Discuter de ce choix nous entraînerait trop loin ici.

Surtout qu’il ne remet pas en cause le résultat que je veux souligner : la prise en compte de la mortalité des températures modifie considérablement la donne sur les effets économiques du réchauffement, la perte des vies humaines devenant le premier poste des dommages du réchauffement.

Prenons l’exemple du modèle climat-économie de William Nordhaus de 2016. La mortalité y représente seulement quelques pourcents des dommages. Les décès pris en compte se limitent en effet essentiellement à ceux occasionnés par le travail en extérieur des ouvriers agricoles et du bâtiment. Le coût social de la tonne de carbone s’élève à 38 euros.

En moulinant le même modèle mais en y ajoutant l’ensemble des décès liés à la chaleur, Daniel Bressler aboutit à un coût social du carbone égal à 258 dollars la tonne. Ce chiffre repose sur une valeur universelle d’une année de vie égale à quatre fois la moyenne globale de la consommation par habitant de la planète en 2020, soit 48 000 dollars. Bien entendu, le coût de mortalité du carbone est très sensible à cette valeur. Deux fois plus petite, le coût social de carbone devient 177 dollars/t, tandis qu’une valeur double conduit à 414 dollars/t.

Ce résultat a été confirmé par d’autres travaux. Un modèle récent intégrant un module complet sur les dommages de mortalité parvient à un coût social du carbone à 185 dollars/t dont 90 pour le seul poste de la mortalité.

Un autre article s’intéressant uniquement à ce poste l’estime à 144 dollars/t sur la base d’hypothèses de valeur d’une vie et de taux d’actualisation comparables à ceux du travail de Daniel Bressler. Ses auteurs se livrent par ailleurs à de multiples analyses de sensibilité du coût social de mortalité du carbone à ces deux variables. Il faut par exemple diviser les 144 euros/t à peu près par 3 en passant d’un taux d’actualisation de 2 % à 3 % ou bien en passant d’une valeur d’une vie universelle à une valeur d’une vie variable selon le revenu per capita des pays. Le passage en années de vie correspond de son côté à une division par deux.

Le futur coût social du carbone en discussion aujourd’hui aux États-Unis devrait tenir compte pleinement des pertes de vies humaines. C’est une décision importante car cette donnée est utilisée pour évaluer les décisions d’investissement public. Il est proposé par l’Agence pour l’Environnement et divers experts qu’il passe des 51 dollars/t d’aujourd’hui à 185 dollars/t. De façon générale, l’intégration de la mortalité dans le coût social du carbone en l’augmentant significativement justifie des actions de réduction de beaucoup plus grande ampleur. Elle les rend bénéfiques aux Terriens.

Les chiffres sur la mortalité liée aux températures à l’horizon du siècle prochain qui ont été mentionnés jusque-là reposent sur une vision pessimiste de l’avenir. Ils correspondent au scénario d’une poursuite des émissions de gaz à effet de serre au rythme actuel – le scénario dit RCP 8.5 des travaux du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).

Leur réduction autorisant une élévation moins forte des températures permettrait de limiter considérablement les dommages de mortalité. Reprenons le ratio des 220 décès pour 100 000 habitants en 2100. Dans le cas d’une stabilisation des émissions à un niveau faible (Scénario dit RCP 4.5) le ratio tombe à 40 décès, soit plus de cinq fois moins ! Si on reprend le coût cité plus haut de mortalité d’une tonne de carbone de 0,000226, l’effet est moins considérable mais reste impressionnant : une élévation de température de 2,4 °C au lieu de 4,1 °C le divise par plus de deux.

Les efforts d’atténuation que nous réaliserons permettent donc de sauver des vies humaines en très grand nombre. Cette conséquence positive de la transition n’est pas assez mise en avant. Vue de Sirius, elle offre pourtant une motivation et une justification simples aux Terriens à consentir des efforts de décarbonation d’envergure.

Quelles que soient les températures futures considérées, les projections de mortalité ne tiennent pas compte d’un autre puissant levier de réduction des décès : les marges d’adaptation des hommes et de la société face à la chaleur. Or, là encore, les effets peuvent être conséquents.

Ils sont toutefois difficiles à quantifier globalement. À ma connaissance, une seule étude s’y est essayée. Elle aboutit à une baisse de l’ordre de 15 % du risque de décès. Ce résultat repose cependant sur un jeu d’hypothèses très restrictives en particulier sur l’absence de politiques publiques d’adaptation. Or elles jouent un rôle clef. Ne serait-ce qu’à travers la mise en place d’alertes aux canicules et de diffusion de messages sur les règles de conduite à adopter pour s’en protéger. S’ajoutent de nombreux investissements publics, en particulier en ville pour lutter contre les îlots de chaleur.

L’été 2022 a été la seconde année la plus chaude que la France ait connue – presque autant que celui de 2003. Il totalise pourtant cinq fois moins de décès en excès.

Cet écart donne à penser que la société a réalisé des progrès dans son adaptation aux vagues de chaleur à répétition. Ce constat est confirmé par à un modèle mis au point par des épidémiologistes et des météorologues. Appliqué à la canicule de 2006 en France, il montre qu’elle se serait soldée sans adaptation par trois fois plus de décès.

Outre l’action publique, les progrès observés s’expliquent également par la diffusion de la climatisation. On en connaît les effets délétères à travers son apport au réchauffement de l’atmosphère par sa consommation d’énergie fossile, ses fuites de gaz frigorigènes et, localement, ses propres rejets d’air chaud. On parle moins de ses effets conséquents sur de la diminution de mortalité.

Une étude américaine a montré que la diffusion de la climatisation aux États-Unis entre 1960 et 2004 a permis d’éviter près d’un million de décès prématurés. A contrario, le moindre usage des climatiseurs au Japon lié à l’augmentation du prix de l’électricité et aux campagnes d’économie d’énergie consécutives à l’accident nucléaire de Fukushima Daïchi a entraîné près de 10 000 décès en excès.

Citons enfin comme moyen d’adaptation les migrations vers des régions aux températures moyennes moins élevées. Il est cependant potentiellement limité car les coûts de changer de lieu de résidence sont substantiels pour les personnes qui l’envisagent et les frontières entre États dressent de formidables contraintes politiques, culturelles et administratives. Les mouvements migratoires liés au réchauffement climatique ont plus de chances de se produire au sein du même pays. Par exemple pour les pays riches des métropoles vers le littoral ou la montagne, ou pour les pays pauvres des zones rurales vers les capitales.

Il n’est plus acceptable d’ignorer tous les Terriens dont la vie sera raccourcie alors que l’on dispose de données de plus en plus complètes et fiables sur la mortalité liée à l’élévation des températures. Compter les personnes manquantes en cas d’inaction face au changement climatique nous met face à nos responsabilités et justifie des investissements ambitieux d’atténuation et d’adaptation.

Climat-Régions menacées par les températures extrêmes

Climat-Régions menacées par les températures extrêmes

par
Nicholas Leach
Postdoctoral Researcher, Climate Science, University of Oxford dans the Conversation


Au cours de l’été de 2021, le Canada a vu son record historique de chaleur être pulvérisé de près de 5 °C. Cette température maximale était alors de 49,6 °C. Plus chaud que celles jamais enregistrées en Espagne, en Turquie ou même n’importe où en Europe à l’époque. Ce record canadien a été établi à Lytton, un petit village situé à quelques heures de route de Vancouver, dans une région où l’on ne s’attendait pas vraiment à subir de telles températures.

Lytton a pourtant connu le point culminant d’une vague de chaleur qui a frappé tout le littoral pacifique nord-ouest des États-Unis et du Canada cet été-là et qui a laissé de nombreux scientifiques sous le choc. D’un point de vue purement statistique, cela aurait dû être impossible.

Je fais partie d’une équipe de climatologues qui a cherché à savoir si cette invraisemblable vague de chaleur était unique, ou si d’autres régions avaient connu des événements aussi anormaux d’un point de vue statistique. Nous voulions également déterminer les régions les plus exposées à l’avenir et nos résultats viennent d’être publiés dans la revue Nature Communications.

Suivre ces vagues de chaleur exceptionnelles est capital. D’abord parce qu’elles sont dangereuses en elles-mêmes, mais aussi parce que les pays ont tendance à ne se préparer qu’aux températures retenues comme les plus extrêmes dans la mémoire collective. Une vague de chaleur sans précédent génère donc souvent des réponses politiques visant à réduire les risques futurs de canicule.

On estime par exemple que la canicule européenne de 2003, pendant laquelle le thermomètre a atteint 47,4 °C à Alentejo au sud du Portugal et 44,1 °C dans le Gard, en France, a causé 50 000 à 70 000 décès. Bien qu’il y ait eu des vagues de chaleur plus intenses depuis en Europe, aucune n’a entraîné un nombre de décès aussi élevé, grâce aux plans de gestion mis en œuvre à la suite de l’année 2003.

L’une des questions les plus importantes à se poser lorsqu’on étudie ces vagues de chaleur extrême, comme celles qui sévit actuellement sur l’ensemble de la planète, est donc la suivante : combien de temps devrons-nous attendre avant de connaître un autre événement d’une intensité similaire ?

C’est une question difficile mais heureusement, il existe une branche des statistiques, appelée théorie des valeurs extrêmes, qui permet de répondre à cette question précise en utilisant les événements passés.

Pourtant, la canicule qu’a subie le Canada en 2021 fait partie des nombreux événements récents qui ont remis en question cette méthode car cette vague de chaleur n’aurait pas dû être possible selon la théorie des valeurs extrêmes.

Cette « rupture » des statistiques est due au fait que la théorie conventionnelle des valeurs extrêmes ne tient pas compte de la combinaison spécifique de mécanismes physiques inédits que nous subissons désormais et qui était absente des événements passés archivés.

En examinant les données historiques de 1959 à 2021, nous avons constaté que 31 % de la surface terrestre avait déjà connu de telles chaleurs, statistiquement invraisemblables (bien que la vague de chaleur de l’Amérique du Nord de 2021 soit exceptionnelle même parmi ces événements). Ces régions sont réparties sur l’ensemble du globe, sans schéma spatial clair.

Une vague de chaleur exceptionnelle en septembre 2022 a fondre les calottes glaciaires du Groenland pendant un mois de plus que d’habitude. muratart/Shutterstock
Nous avons également tiré des conclusions similaires en analysant les données des « grands ensemble » produites par les modèles climatiques, qui impliquent de nombreuses simulations par ordinateurs du climat à l’échelle mondiale. Ces modélisations nous sont extrêmement utiles, car la durée effective de ce « registre historique » simulé est beaucoup plus grande et produit donc beaucoup plus d’exemples d’événements rares.

Cependant, si cette analyse des événements les plus exceptionnels est intéressante et met en garde contre l’utilisation d’approches purement statistiques pour évaluer les vagues de chaleur extrêmes, les conclusions les plus importantes de notre travail proviennent de l’autre extrémité du spectre : les régions qui n’ont pas connu d’événements particulièrement extrêmes.

Nous avons identifié un certain nombre de régions, là encore réparties sur l’ensemble du globe, qui n’ont pas connu de chaleur particulièrement extrême au cours des six dernières décennies (par rapport à leur climat « attendu »). Par conséquent, ces régions sont plus susceptibles de connaître un événement record dans un avenir proche. Et comme elles n’ont pas l’expérience d’une telle anomalie et qu’elles sont moins incitées à s’y préparer, elles peuvent être particulièrement touchées par une vague de chaleur record.

Les facteurs socio-économiques, notamment la taille de la population, la croissance démographique et le niveau de développement, exacerberont ces impacts. C’est pourquoi nous tenons compte des projections démographiques et de développement économique dans notre évaluation des régions les plus exposées au niveau mondial.

L’Amérique centrale n’a pas encore été touchée par une vague de chaleur vraiment sévère.
Ces régions à risque comprennent notamment l’Afghanistan, plusieurs pays d’Amérique centrale et l’Extrême-Orient russe. Cette liste peut surprendre, car ce ne sont pas les pays auxquels on pense généralement lorsqu’on évoque les effets du dérèglement climatique sur la chaleur extrême, comme l’Inde ou le golfe Persique. Mais ces derniers pays ont récemment connu de graves vagues de chaleur et font donc déjà ce qu’ils peuvent pour se préparer.

L’Europe centrale et plusieurs provinces chinoises, y compris la région de Pékin, semblent également vulnérables si l’on tient compte du caractère extrême des données et de la taille de la population, mais en tant que régions plus développées, elles sont susceptibles d’avoir déjà mis en place des plans visant à atténuer les effets graves.

Dans l’ensemble, nos travaux soulèvent deux points importants :

Premièrement, des vagues de chaleur statistiquement invraisemblables peuvent se produire n’importe où sur la Terre, et nous devons être très prudents lorsque nous utilisons les seules données historiques pour estimer la vague de chaleur « maximale » possible. Les décideurs politiques du monde entier doivent donc se préparer à des vagues de chaleur exceptionnelles qui seraient jugées invraisemblables sur la base des relevés actuels.

La deuxième raison est qu’il existe un certain nombre de régions dont le record historique n’est pas exceptionnel et donc plus susceptible d’être battu. Ces régions ont eu de la chance jusqu’à présent, mais elles risquent d’être moins bien préparées à une vague de chaleur sans précédent dans un avenir proche. Il donc est particulièrement important que ces régions anticipent des températures anormalement chaudes.

Les régions menacées par les températures extrêmes

Les régions menacées par les températures extrêmes

par
Nicholas Leach
Postdoctoral Researcher, Climate Science, University of Oxford dans the Conversation


Au cours de l’été de 2021, le Canada a vu son record historique de chaleur être pulvérisé de près de 5 °C. Cette température maximale était alors de 49,6 °C. Plus chaud que celles jamais enregistrées en Espagne, en Turquie ou même n’importe où en Europe à l’époque. Ce record canadien a été établi à Lytton, un petit village situé à quelques heures de route de Vancouver, dans une région où l’on ne s’attendait pas vraiment à subir de telles températures.

Lytton a pourtant connu le point culminant d’une vague de chaleur qui a frappé tout le littoral pacifique nord-ouest des États-Unis et du Canada cet été-là et qui a laissé de nombreux scientifiques sous le choc. D’un point de vue purement statistique, cela aurait dû être impossible.

Je fais partie d’une équipe de climatologues qui a cherché à savoir si cette invraisemblable vague de chaleur était unique, ou si d’autres régions avaient connu des événements aussi anormaux d’un point de vue statistique. Nous voulions également déterminer les régions les plus exposées à l’avenir et nos résultats viennent d’être publiés dans la revue Nature Communications.

Suivre ces vagues de chaleur exceptionnelles est capital. D’abord parce qu’elles sont dangereuses en elles-mêmes, mais aussi parce que les pays ont tendance à ne se préparer qu’aux températures retenues comme les plus extrêmes dans la mémoire collective. Une vague de chaleur sans précédent génère donc souvent des réponses politiques visant à réduire les risques futurs de canicule.

On estime par exemple que la canicule européenne de 2003, pendant laquelle le thermomètre a atteint 47,4 °C à Alentejo au sud du Portugal et 44,1 °C dans le Gard, en France, a causé 50 000 à 70 000 décès. Bien qu’il y ait eu des vagues de chaleur plus intenses depuis en Europe, aucune n’a entraîné un nombre de décès aussi élevé, grâce aux plans de gestion mis en œuvre à la suite de l’année 2003.

L’une des questions les plus importantes à se poser lorsqu’on étudie ces vagues de chaleur extrême, comme celles qui sévit actuellement sur l’ensemble de la planète, est donc la suivante : combien de temps devrons-nous attendre avant de connaître un autre événement d’une intensité similaire ?

C’est une question difficile mais heureusement, il existe une branche des statistiques, appelée théorie des valeurs extrêmes, qui permet de répondre à cette question précise en utilisant les événements passés.

Pourtant, la canicule qu’a subie le Canada en 2021 fait partie des nombreux événements récents qui ont remis en question cette méthode car cette vague de chaleur n’aurait pas dû être possible selon la théorie des valeurs extrêmes.

Cette « rupture » des statistiques est due au fait que la théorie conventionnelle des valeurs extrêmes ne tient pas compte de la combinaison spécifique de mécanismes physiques inédits que nous subissons désormais et qui était absente des événements passés archivés.

En examinant les données historiques de 1959 à 2021, nous avons constaté que 31 % de la surface terrestre avait déjà connu de telles chaleurs, statistiquement invraisemblables (bien que la vague de chaleur de l’Amérique du Nord de 2021 soit exceptionnelle même parmi ces événements). Ces régions sont réparties sur l’ensemble du globe, sans schéma spatial clair.

Une vague de chaleur exceptionnelle en septembre 2022 a fondre les calottes glaciaires du Groenland pendant un mois de plus que d’habitude. muratart/Shutterstock
Nous avons également tiré des conclusions similaires en analysant les données des « grands ensemble » produites par les modèles climatiques, qui impliquent de nombreuses simulations par ordinateurs du climat à l’échelle mondiale. Ces modélisations nous sont extrêmement utiles, car la durée effective de ce « registre historique » simulé est beaucoup plus grande et produit donc beaucoup plus d’exemples d’événements rares.

Cependant, si cette analyse des événements les plus exceptionnels est intéressante et met en garde contre l’utilisation d’approches purement statistiques pour évaluer les vagues de chaleur extrêmes, les conclusions les plus importantes de notre travail proviennent de l’autre extrémité du spectre : les régions qui n’ont pas connu d’événements particulièrement extrêmes.

Nous avons identifié un certain nombre de régions, là encore réparties sur l’ensemble du globe, qui n’ont pas connu de chaleur particulièrement extrême au cours des six dernières décennies (par rapport à leur climat « attendu »). Par conséquent, ces régions sont plus susceptibles de connaître un événement record dans un avenir proche. Et comme elles n’ont pas l’expérience d’une telle anomalie et qu’elles sont moins incitées à s’y préparer, elles peuvent être particulièrement touchées par une vague de chaleur record.

Les facteurs socio-économiques, notamment la taille de la population, la croissance démographique et le niveau de développement, exacerberont ces impacts. C’est pourquoi nous tenons compte des projections démographiques et de développement économique dans notre évaluation des régions les plus exposées au niveau mondial.

L’Amérique centrale n’a pas encore été touchée par une vague de chaleur vraiment sévère.
Ces régions à risque comprennent notamment l’Afghanistan, plusieurs pays d’Amérique centrale et l’Extrême-Orient russe. Cette liste peut surprendre, car ce ne sont pas les pays auxquels on pense généralement lorsqu’on évoque les effets du dérèglement climatique sur la chaleur extrême, comme l’Inde ou le golfe Persique. Mais ces derniers pays ont récemment connu de graves vagues de chaleur et font donc déjà ce qu’ils peuvent pour se préparer.

L’Europe centrale et plusieurs provinces chinoises, y compris la région de Pékin, semblent également vulnérables si l’on tient compte du caractère extrême des données et de la taille de la population, mais en tant que régions plus développées, elles sont susceptibles d’avoir déjà mis en place des plans visant à atténuer les effets graves.

Dans l’ensemble, nos travaux soulèvent deux points importants :

Premièrement, des vagues de chaleur statistiquement invraisemblables peuvent se produire n’importe où sur la Terre, et nous devons être très prudents lorsque nous utilisons les seules données historiques pour estimer la vague de chaleur « maximale » possible. Les décideurs politiques du monde entier doivent donc se préparer à des vagues de chaleur exceptionnelles qui seraient jugées invraisemblables sur la base des relevés actuels.

La deuxième raison est qu’il existe un certain nombre de régions dont le record historique n’est pas exceptionnel et donc plus susceptible d’être battu. Ces régions ont eu de la chance jusqu’à présent, mais elles risquent d’être moins bien préparées à une vague de chaleur sans précédent dans un avenir proche. Il donc est particulièrement important que ces régions anticipent des températures anormalement chaudes.

Juillet 2023 : record du monde des températures ?

Juillet 2023 : record du monde des températures ?


Les phénomènes actuels risquent de faire de 2023 l’année la plus chaude jamais enregistrée, avec une probabilité de « 50-50 » selon les calculs de Gavin Schmidt, climatologue en chef de la NASA.

Ce mois de juillet 2023 sera probablement le plus chaud depuis plusieurs « centaines, si ce n’est milliers d’années » dans le monde. Tel est le constat fait par le climatologue en chef de la NASA. Les tendances à la hausse des températures sont frappantes et seront probablement reflétées, a insisté Gavin Schmidt, le climatologue en chef de l’agence lors d’un point avec des journalistes.

« Nous observons des changements sans précédent à travers le monde », a déclaré Gavin Schmidt. « Les vagues de chaleur aux Etats-Unis, en Europe, et en Chine explosent des records », a-t-il ajouté, estimant que ces épisodes ne peuvent pas être attribuées uniquement au phénomène El Niño, « qui vient seulement d’arriver ». Phénomène climatique cyclique qui prend sa source dans l’océan Pacifique et entraîne une augmentation des températures mondiales, El Niño provoque des sécheresses dans certaines parties du monde et de fortes pluies dans d’autres.

Températures record dans plusieurs régions du monde.

Climat : toujours des températures record partout

Températures record dans plusieurs régions du monde.

Cette météo extrême, qui survient plus fréquemment à cause du réchauffement climatique, « devient malheureusement la nouvelle norme », a déclaré jeudi le secrétaire général de l’OMM, Petteri Taalas. Le phénomène météorologique cyclique El Niño, qui entraîne généralement une hausse des températures mondiales, contribue à empirer la situation.

Ce mardi et ce mercredi, le record mondial de température moyenne enregistrée à la surface de la Terre a été battu. En cause: le réchauffement climatique, auquel s’ajoutent les effets déjà perceptibles d’El Niño, phénomène météorologique favorisant une hausse des températures depuis les océans.

« Ça s’inscrit dans quelque chose de tout à fait logique, dans le fait qu’on a une augmentation des gaz à effet de serre d’origine humaine dans l’atmosphère », explique sur BFMTV Chloé Maréchal, paléoclimatologue et géochimiste.

El Niño pourrait donner lieu à la période la plus chaude jamais connue sur Terre entre 2023 et 2027, a alerté en janvier dernier l’Organisation météorologique mondiale (OMM). En outre, l’effet combiné d’El Niño avec le réchauffement climatique lui-même pourrait entraîner des températures et des sécheresses record , alors même que l’été dernier a été le plus chaud jamais connu dans certaines régions.

Si les climatologues prévoient l’arrivée du phénomène depuis un certain temps, on ignore cependant quelle sera sa force. « Le changement climatique peut exacerber ou atténuer certains impacts liés à El Niño », a expliqué Michelle L’Heureux, climatologue au NOAA. « Le développement d’El Niño conduira très probablement à un nouveau pic du réchauffement climatique et augmentera les chances de battre des records de température », avait averti l’OMM début mai.

Cet épisode de canicule, particulièrement marqué également dans le nord du Mexique, a provoqué la mort d’au moins 112 personnes dans ce pays, victimes de déshydratation et de coups de chaud, selon un bulletin du ministère de la Santé. Plus de 1500 personnes ont également dû être hospitalisées en raison de ces températures élevées.

Une température record de 49°C a été enregistrée dans l’État du Sonora (Nord-Ouest), de même source ministérielle.

La vague de chaleur qui s’abat sur le pourtour méditerranéen devrait durer au moins deux semaines, a averti l’OMM sur Twitter, jeudi. Des températures maximales dépassant les 35-40°C sont attendues.

En Italie, le ministère de la Santé a émis un avis d’alerte rouge, valable tout le week-end, pour plusieurs villes du centre. A Rome, les températures pourraient monter jusqu’à 42 ou 43°C mardi, faisant exploser le précédent record de 40,5°C enregistré dans la capitale en août 2007. Pourrait également être battu en Sardaigne le record de 48,8°C datant du 11 août 2021, la plus haute température jamais mesurée en Europe.

Les températures de surface dans la Méditerranée seront, elles, « extrêmement hautes dans les prochains jours et semaines », parfois à plus de 30°C, avec des valeurs de plus de 4°C au-dessus de la moyenne dans de vastes zones de l’ouest de cette mer, selon l’OMM. A l’autre bout du globe, la banquise de l’Antarctique a atteint son étendue la plus faible pour un mois de juin.

Climat et Fortes températures : ce n’est qu’un début !

Climat et Fortes températures : ce n’est qu’un début !


Alors que le mois de juin 2023 a enregistré les températures les plus élevés au plan mondial, l’ONU a appelé, mardi 4 juillet, les gouvernements à anticiper les conséquences du phénomène météorologique El Niño, qui vient de débuter et qui est généralement associé à une hausse des températures mondiales. Le phénomène se poursuivra toute l’année à une intensité « au moins modérée », a précisé l’Organisation météorologique mondiale (OMM), une agence de l’ONU.

Le 8 juin, l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA) avait déjà annoncé l’arrivée d’El Niño. L’OMM annonce à son tour « le début de l’épisode », avec une probabilité de 90% pour qu’il se poursuive au second semestre. L’effet à la hausse sur les températures mondiales se manifeste généralement dans l’année suivant le développement du phénomène. Il sera donc probablement plus apparent l’an prochain.

« L’arrivée d’El Niño augmentera considérablement la probabilité de battre des records de température et de déclencher une chaleur plus extrême dans de nombreuses régions du monde et dans les océans », a prévenu le secrétaire général de l’OMM, Petteri Taalas, dans le bulletin de l’organisation. « L’annonce d’un épisode El Niño par l’OMM est un signal donné aux gouvernements du monde entier pour qu’ils se préparent à en limiter les effets sur notre santé, nos écosystèmes et nos économies. »

L’organisation mondiale de la santé (OMS) craint aussi une augmentation des maladies liées à l’eau, comme le choléra, ou encore une hausse des épidémies de maladies transmises par les moustiques, comme le paludisme et la dengue. L’OMS s’inquiète aussi au sujet de maladies infectieuses telles que la rougeole et la méningite.

Fortes températures : ce n’est qu’un début !

Fortes températures : ce n’est qu’un début !


Alors que le mois de juin 2023a enregistré les températures les plus élevés au plan mondial, l’ONU a appelé, mardi 4 juillet, les gouvernements à anticiper les conséquences du phénomène météorologique El Niño, qui vient de débuter et qui est généralement associé à une hausse des températures mondiales. Le phénomène se poursuivra toute l’année à une intensité « au moins modérée », a précisé l’Organisation météorologique mondiale (OMM), une agence de l’ONU.

Le 8 juin, l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA) avait déjà annoncé l’arrivée d’El Niño. L’OMM annonce à son tour « le début de l’épisode », avec une probabilité de 90% pour qu’il se poursuive au second semestre. L’effet à la hausse sur les températures mondiales se manifeste généralement dans l’année suivant le développement du phénomène. Il sera donc probablement plus apparent l’an prochain.

« L’arrivée d’El Niño augmentera considérablement la probabilité de battre des records de température et de déclencher une chaleur plus extrême dans de nombreuses régions du monde et dans les océans », a prévenu le secrétaire général de l’OMM, Petteri Taalas, dans le bulletin de l’organisation. « L’annonce d’un épisode El Niño par l’OMM est un signal donné aux gouvernements du monde entier pour qu’ils se préparent à en limiter les effets sur notre santé, nos écosystèmes et nos économies. »

l’organisation mondiale de la santé (OMS) craint aussi une augmentation des maladies liées à l’eau, comme le choléra, ou encore une hausse des épidémies de maladies transmises par les moustiques, comme le paludisme et la dengue. L’OMS s’inquiète aussi au sujet de maladies infectieuses telles que la rougeole et la méningite.

Climat et météo : des températures déjà trop élevées

Climat et météo : des températures déjà trop élevées


Une mer Méditerranée et un océan Atlantique aux eaux chaudes, trop chaudes pour cette période de l’année. Une carte des mers et océans de la Nasa relève que la température de l’eau est anormalement élevée sur la façade atlantique et le long du littoral méditerranéen en France.

Pour l’agro-climatologue Serge Zaka, « Notre océan est en surchauffe! En France, la température atteint déjà 25°C dans l’eau en Méditerranée et 24°C sur le Pays Basque, en juin, avant même l’été! », écrit-il encore sur Twitter.

À l’échelle globale, la température de l’eau en surface sur la partie nord de l’océan Atlantique est également plus élevée, de l’ordre d’environ 0,5°C de plus que la moyenne des dernières années selon la plateforme météo Climate Reanalyzer.

« Ce 10 juin, la température de la surface a atteint les +1,2°C par rapport à la moyenne 1981-2022″, affirme encore Serge Zaka, s’appuyant de données de Climate Reanalyzer.

Un constat qui s’observe même à l’échelle mondiale. Dans un bulletin publié le 8 juin dernier à l’occasion de la journée mondiale de l’océan, Météo-France soulignait que « la surface moyenne des océans n’a jamais été aussi chaude en mai, après un mois d’avril déjà record ».

« La température moyenne à la surface des océans (toujours hors zones prises par les glaces) en mai était d’environ 19,7°C, soit 0,26°C au-dessus de la moyenne 1991-2020 d’après le service européen Copernicus », précisait encore l’agence météorologique.

Réchauffement climatique: Déjà de nouveaux records de températures

Réchauffement climatique: Déjà de nouveaux records de températures

Le phénomène El Niño caractérisé par des températures de surface plus chaudes que la normale dans l’océan Pacifique équatorial. Mais ses conséquences s’étendent sur l’ensemble de la planète.

El Niño est un phénomène caractérisé par des températures de surface plus chaudes que la normale dans l’océan Pacifique équatorial. Mais il a des conséquences pour toute la planète. Il « pourrait conduire à de nouveaux records de températures » dans certaines régions, a déclaré dans un communiqué la climatologue Michelle L’Heureux. « Le changement climatique peut exacerber ou atténuer certains impacts liés à El Niño », a-t-elle précisé.

En mai, l’Organisation météorologique mondiale (OMM) avait averti que la période 2023-2027 serait, avec quasi-certitude, la plus chaude jamais enregistrée sur Terre. Et ce, sous l’effet combiné d’El Niño et du réchauffement climatique provoqué par les émissions de gaz à effet de serre. El Niño se produit environ tous les deux à sept ans, et les climatologues prévoyaient depuis plusieurs mois son arrivée pour cette année.

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