Comme en France grave revers pour le parti au pouvoir. Selon les enquêtes réalisées à la sortie des bureaux de vote pour ARD et ZDF, le SPD d’Olaf Scholz a obtenu 14% des suffrages, tandis que les conservateurs (CDU et CSU) sont arrivés premiers avec 29,5-30% et le parti nationaliste AfD, en seconde place, avec 16,5-16%.
Élections européennes : montée des partis nationalistes
Recul des partis traditionnels , monté des nationalistes et relative défaite des écolos marquent le résultat de l’élection européenne.
À droite, le groupe du Parti populaire européen, auquel appartient les Républicains français, devrait rester le plus important, avec 189 élus selon les projections du Parlement européen, en légère hausse par rapport à la mandature précédente.
La droite nationaliste et l’extrême droite sont divisées entre les groupes des Conservateurs et réformistes européens (ECR) et Identité et démocratie, qui obtiennent respectivement 72 et 58 sièges, contre 68 et 59 jusqu’ici.
La gauche, à l’inverse, décroche, même si les sociaux-démocrates devraient rester la deuxième force du Parlement de Strasbourg, avec 135 élus. De son côté, le groupe écologiste chute, passant de 72 eurodéputés lors de la mandature sortante à 53 tandis que le groupe de la gauche, où siège la France insoumise, en obtient 35.
Jusqu’alors, aucun parti politique ne détenait la majorité absolue au sein du Parlement européen, qui comptait jusqu’ici 705 eurodéputés.
Conclusion, le jeu des alliances sera un peu plus complexe que précédemment avec sans doute notamment des unions de circonstances.
Européennes en Italie : le parti nationaliste de Giorgia Meloni en tête
Le parti nationaliste de Giorgia Meloni est arrivé en tête des européennes avec de 25 à 31% des suffrages, selon différents sondages réalisés à la sortie des urnes présentant une large marge d’erreur. L’une des différences avec la France c’est que la première ministre n’a pas hésité apprendre elle-même la tête de liste des élections européennes. En France la plupart des partis ont surtout choisi des seconds couteaux
Le Parti démocrate (PD, centre-gauche), principal parti d’opposition, arrive en deuxième position, suivi du Mouvement 5 Etoiles (populiste), selon ces sondages.
Europe écologie les Verts pourraient bien disparaître du paysage politique européen. En effet ils ne cessent de dégringoler dans les sondages et ils pourraient bien même ne pas atteindre le seuil de 5 % nécessaires pour obtenir des députés européens. En cause la posture de bobos gauchistes type Sandrine Rousseau qui sans doute fait perdre un nombre de voix considérables à chacune de ses nombreuses et invraisemblables prises de position. Le problème est qu’elle n’est pas la seule à être anachronique chez EELV.
La dernière livraison du «rolling» Ifop-Fiducial pour Le Figaro, LCI et Sud Radio, publiée ce mercredi, confirme l’effritement des intentions de vote pour la juriste internationale. Après avoir atteint un pic de 6,5% entre mercredi 29 et vendredi 31 mai, la candidate rechute au seuil fatidique des 5% (-0,5). Signe encore plus inquiétant dans la dernière ligne droite : la baisse continue de ses suffrages (-1,5 point depuis vendredi).
Politique- Dernier sondage européennes : la chute de la majorité
D’après un sondage IFOP pour LCI, Jordan Bardella (Rassemblement national) arrive toujours en tête des intentions de vote, avec 33% des suffrages (=), suivi de Valérie Hayer (Renaissance), créditée de 14,5% (-0,5). Toujours derrière, Raphaël Glucksmann (PS-Place publique) n’aura pas réussi à rattraper la tête de liste de la majorité. Il pointe à 13% d’intentions de vote. Manon Aubry (La France insoumise) gagne 0,5 point et atteint les 9%, terminant la campagne en réalisant son plus haut score depuis le début de ces sondages quotidiens. François-Xavier Bellamy (Les Républicains) est toujours à 7% (=), Marion Maréchal (Reconquête), à 6% (=) et Marie Tousssaint (Écologistes), à 5,5% (+0,5).
Un haut fonctionnaire tenu à l’obligation de réserve Il y a déjà 35 ans faisait de graves réserves quant au caractère démocratique des élections européennes dans le Monde
N’en déplaise à ceux qui s’inquiètent du taux d’abstention, et dût-on me traiter de mauvais citoyen, je ne voterai pas aux élections européennes. Je refuse de participer au mode de scrutin choisi (il y a dix ans) pour la désignation des parlementaires français, car c’est une caricature de démocratie. La présentation de listes (bloquées) au niveau national n’offre à l’électeur qu’un rôle marginal dans le choix de ses représentants et, ensuite, le prive de la possibilité de sanctionner le travail de l’élu si celui-ci se porte de nouveau candidat (ou plutôt si sa formation politique en décide ainsi) au terme de son mandat.
En réalité, le système adopté, que les appareils des partis avaient déjà essayé d’imposer pour les élections législatives nationales au lendemain de la guerre, représente pour eux l’idéal, puisqu’il leur permet pratiquement d’assurer l’élection des candidats placés en » position éligible « , l’incertitude ne jouant que sur une » zone grise » dans chaque liste. De son côté, le citoyen se trouve confronté à une panoplie de listes qui reflètent, non pas différentes options de politique européenne, mais essentiellement des considérations de politique intérieure évoquées dans des cénacles fermés et sur lesquelles il n’a pas eu son mot à dire.
Ayant fait son » choix » d’une de ces listes, il est invité à entériner un cocktail qui peut inclure des personnes de valeur, mais comprend aussi généralement des vedettes dont certaines n’ont aucunement l’intention de siéger régulièrement à Strasbourg et des apparatchiks qui n’ont jamais réussi à se faire élire ou osé se présenter dans une circonscription législative.Or, on ne peut pas s’empêcher de rapprocher ce mode de scrutin _ qui revient à une quasi-désignation des futurs parlementaires par les états-majors politiques _ des avantages matériels dont nos » élus » bénéficieront et qui sont excessifs au regard de la sinécure que constitue le mandat européen pour un trop grand nombre d’entre eux. Ainsi le Parlement européen offre une belle réserve de prébendes aux appareils politiques. C’est là un sujet tabou que ceux-ci se sont bien gardés d’aborder.
Avec 35 listes, on touche le ridicule démocratique pour les élections européennes surtout compte tenu de l’objet ésotérique de certains courants de pensée. Pierre Larrouturou, lui, va jusqu’à demander à ses éventuelles électeurs ( moins de 1 %) de voter utile en faveur d’Europe écologie les Verts menacé de ne pas atteindre les 5 % de voix nécessaires pour obtenir des députés. Dommage évidemment qu’il n’est pas réfléchi avant et qu’il n’est pas été possible de procéder à un filtrage pour ne retenir que les listes réellement représentatives .
. Estimée à 0,5% d’intentions de vote dans le dernier «rolling» Ifop-Fiducial pour Le Figaro , LCI et Sud Radio, la tête de liste «Changer l’Europe» Pierre Larrouturou a annoncé qu’il ne sera «pas réélu dimanche», dans une vidéo publiée jeudi sur ses réseaux sociaux. Député européen depuis 2019, il considère que sa «campagne a été très difficile». En cause ? Les «grands médias où il a été très difficile de se faire entendre». Il est «évident qu’on ne passera pas la barre des 5%, qu’on ne pourra pas être élus».
«On risque aussi de perdre cinq députés écolos au Parlement européen et d’en donner trois élus de plus pour l’extrême droite et la droite.» Raisons pour lesquelles il va voter pour sa concurrente EELV, «le seul vote utile», «sans aucun plaisir, mais sans aucune hésitation» !
Européennes : surtout un vote défouloir contre Macron
Contrairement à ce qu’affirment les médias, le vote aux européennes sera bien difficile à interpréter et les conséquences politiques immédiates pourraient n’être qu’un feu de paille. En effet, ce vote va surtout consacrer le ras-le-bol de nombre d’électeurs vis-à-vis de Macron mais plus généralement d’une classe politique hors sol. Le vote va additionner les oppositions mêmes les plus contradictoires. Il ne s’agira donc pas d’adhérer mais de manifester une opposition.
Certes ce vote va faire émerger quelques enjeux politiciens comme la survie ou non des républicains, ou encore des écologistes. On enregistrera un réveil de la gauche social-démocrate, un recul net des gauchistes de Mélenchon mais surtout un score sans précédent pour le Front National qui va dépasser les 30 %.
Dans cette élection le parti au pouvoir va subir une défaite assez catastrophique. C’est conséquence directe de la posture d’hyper président de Macron qui s’est toujours entouré de seconds couteaux pour demeurer en permanence et seul dans la lumière médiatique. Résultat le macronisme va disparaître d’autant qu’il n’y a ni véritable parti , ni même une idéologie très construite.
Notons enfin que ce vote sera à relativiser d’un point de vue démocratique compte tenu de l’importance de l’abstention et de l’invraisemblable nombre de listes (35) qui touche au ridicule.
Avec 35 listes, on touche le ridicule démocratique pour les élections européennes surtout compte tenu de l’objet ésotérique de certains courants de pensée. Pierre Larrouturou, lui, va jusqu’à demander à ses éventuelles électeurs ( moins de 1 %) de voter utile en faveur d’Europe écologie les Verts menacé de ne pas atteindre les 5 % de voix nécessaires pour obtenir des députés. Dommage évidemment qu’il n’est pas réfléchi avant et qu’il n’est pas été possible de procéder à un filtrage pour ne retenir que les listes réellement représentatives .
. Estimée à 0,5% d’intentions de vote dans le dernier «rolling» Ifop-Fiducial pour Le Figaro , LCI et Sud Radio, la tête de liste «Changer l’Europe» Pierre Larrouturou a annoncé qu’il ne sera «pas réélu dimanche», dans une vidéo publiée jeudi sur ses réseaux sociaux. Député européen depuis 2019, il considère que sa «campagne a été très difficile». En cause ? Les «grands médias où il a été très difficile de se faire entendre». Il est «évident qu’on ne passera pas la barre des 5%, qu’on ne pourra pas être élus».
«On risque aussi de perdre cinq députés écolos au Parlement européen et d’en donner trois élus de plus pour l’extrême droite et la droite.» Raisons pour lesquelles il va voter pour sa concurrente EELV, «le seul vote utile», «sans aucun plaisir, mais sans aucune hésitation» !
Un haut fonctionnaire tenu à l’obligation de réserve Il y a déjà 35 ans faisait de graves réserves quant au caractère démocratique des élections européennes dans le Monde
N’en déplaise à ceux qui s’inquiètent du taux d’abstention, et dût-on me traiter de mauvais citoyen, je ne voterai pas aux élections européennes. Je refuse de participer au mode de scrutin choisi (il y a dix ans) pour la désignation des parlementaires français, car c’est une caricature de démocratie. La présentation de listes (bloquées) au niveau national n’offre à l’électeur qu’un rôle marginal dans le choix de ses représentants et, ensuite, le prive de la possibilité de sanctionner le travail de l’élu si celui-ci se porte de nouveau candidat (ou plutôt si sa formation politique en décide ainsi) au terme de son mandat.En réalité, le système adopté, que les appareils des partis avaient déjà essayé d’imposer pour les élections législatives nationales au lendemain de la guerre, représente pour eux l’idéal, puisqu’il leur permet pratiquement d’assurer l’élection des candidats placés en » position éligible « , l’incertitude ne jouant que sur une » zone grise » dans chaque liste. De son côté, le citoyen se trouve confronté à une panoplie de listes qui reflètent, non pas différentes options de politique européenne, mais essentiellement des considérations de politique intérieure évoquées dans des cénacles fermés et sur lesquelles il n’a pas eu son mot à dire.Ayant fait son » choix » d’une de ces listes, il est invité à entériner un cocktail qui peut inclure des personnes de valeur, mais comprend aussi généralement des vedettes dont certaines n’ont aucunement l’intention de siéger régulièrement à Strasbourg et des apparatchiks qui n’ont jamais réussi à se faire élire ou osé se présenter dans une circonscription législative.Or, on ne peut pas s’empêcher de rapprocher ce mode de scrutin _ qui revient à une quasi-désignation des futurs parlementaires par les états-majors politiques _ des avantages matériels dont nos » élus » bénéficieront et qui sont excessifs au regard de la sinécure que constitue le mandat européen pour un trop grand nombre d’entre eux. Ainsi le Parlement européen offre une belle réserve de prébendes aux appareils politiques. C’est là un sujet tabou que ceux-ci se sont bien gardés d’aborder.
D’après un sondage IFOP pour LCI, Jordan Bardella (Rassemblement national) arrive toujours en tête des intentions de vote, avec 33% des suffrages (=), suivi de Valérie Hayer (Renaissance), créditée de 14,5% (-0,5). Toujours derrière, Raphaël Glucksmann (PS-Place publique) n’aura pas réussi à rattraper la tête de liste de la majorité. Il pointe à 13% d’intentions de vote. Manon Aubry (La France insoumise) gagne 0,5 point et atteint les 9%, terminant la campagne en réalisant son plus haut score depuis le début de ces sondages quotidiens. François-Xavier Bellamy (Les Républicains) est toujours à 7% (=), Marion Maréchal (Reconquête), à 6% (=) et Marie Tousssaint (Écologistes), à 5,5% (+0,5).
Le métier d’ingénieur : en péril car trop mal payé
Valérie Rialland, conseillère départementale les Républicains et professeure en lycée, alerte sur la pénurie d’ingénieurs et appelle à «une réforme en profondeur de notre système éducatif et industriel».( dans la Figaro)
Chaque année, plus de 100.000 étudiants se présentent aux concours des écoles d’ingénieurs en France. Parmi eux, environ 60.000 passent les concours les plus prestigieux, tels que ceux des écoles de la banque du concours commun des instituts nationaux polytechniques (CCINP), Centrale Supélec, Mines-Ponts, et Polytechnique.
Et pourtant, les chiffres ne mentent pas : la France ne forme désespérément pas assez d’ingénieurs ! En 2023, 46.800 élèves ont reçu leur diplôme. Où sont passés tous les autres candidats ? C’est pourtant simple : beaucoup, beaucoup trop, se sont tournés vers d’autres formations, notamment celles prodiguées par les grandes et moins grandes écoles de commerce, attirés par des parcours pédagogiques en apparence plus simples, et des rémunérations au moins aussi attractives, si ce n’est plus.
D’autres ont été découragés par le système de sélection, qui ne valorise pas suffisamment les écoles qui ne font pas partie du «Top 10». Pourtant, même les diplômés d’une «petite» école d’ingénieurs trouvent un job sitôt diplômés. Le dernier stage devient souvent le premier emploi.
Pourtant, là encore, les chiffres ne mentent pas : il faudrait au moins 20.000 ingénieurs diplômés en plus tous les ans en France pour faire face aux nombreux défis auxquels notre pays est confronté : transition énergétique, relance du nucléaire, intelligence artificielle, leadership dans l’aérospatial, relance de l’industrie d’armement, réindustrialisation.
Soyons clairs : les écoles d’ingénieurs peinent à attirer suffisamment de talents, notamment à cause de la désaffection pour les matières scientifiques au lycée, exacerbée par la réforme du bac en 2019.
Tant et si bien que les élèves qui sortent du bac avec une mention très bien subissent un «choc» à leur arrivée en prépa, et se «prennent des taules», passant de seize à quatre de moyenne. Quand ce n’est pas tout simplement zéro. Les professeurs de prépa sont excédés par le niveau des élèves qui intègrent, qui n’est pas du tout à la hauteur des attentes des grandes écoles d’ingénieurs, dont les concours sont encore – heureusement – perçus comme très durs.
Pire encore : les diplômés des écoles prestigieuses comme Centrale Supélec, donc, ingénieurs, se tournent pourtant de plus en plus vers des carrières dans la finance, le conseil et l’informatique, attirés par des salaires plus élevés et des opportunités internationales plus attrayantes, notamment grâce au prestige des grandes écoles d’ingénieurs françaises ! Par exemple, entre dix et 20% des centraliens rejoignent des cabinets de conseil, et beaucoup optent pour des secteurs comme la finance et l’assurance, laissant le secteur industriel en manque cruel de tête bien remplies.
L’équation est simple : En France, un ingénieur gagne en moyenne 47.663 euros par an, tandis qu’un consultant junior chez McKinsey peut espérer toucher entre 100.000 et 150.000 dollars par an ! Un job de manager se négocie à plus de 400.000 dollars. À ces conditions, à quoi bon devenir ingénieur ?
L’attractivité des filières scientifiques et techniques pour les filles demeure un autre défi majeur. Actuellement, seulement 28% des élèves des écoles d’ingénieurs sont des jeunes femmes. Où sont les autres ? La Société des ingénieurs et scientifiques de France a récemment alerté sur le manque de filles dans les filières scientifiques et a appelé à agir dès à présent pour inverser la tendance. Malgré une légère augmentation de la proportion de filles passant un bac scientifique jusqu’à 47% avant 2019, la réforme du bac a provoqué une chute dramatique, réduisant de 61% le nombre de filles recevant plus de six heures de cours de maths en terminale. Pour remédier à cette situation, il faut absolument pousser les filles à intégrer les filières scientifiques : les métiers qui en découlent ne sont pas, ne sont plus des pré carrés masculins !
Il est crucial de repenser notre approche de la formation et de l’employabilité des ingénieurs. De plus, il est impératif de modifier les programmes scolaires pour redonner goût aux sciences dès le plus jeune âge.
La formation des ingénieurs doit devenir une priorité nationale, la France doit se donner les moyens de non seulement combler le déficit actuel d’ingénieurs, mais aussi d’engager une réforme en profondeur de notre système éducatif et industriel. La réussite de ma fille, de vos enfants, et de tous les jeunes talents de notre pays en dépend, tout comme l’avenir industriel et économique de la nation.
Il est temps de prendre des mesures audacieuses pour assurer l’avenir de la France qui, à l’heure de l’intelligence artificielle, de la transition énergétique, de l’épuisement des ressources naturelles, du tsunami de «vieux» qui pointe à l’horizon, et des nombreux autres défis qui sont devant nous, passera forcément par la science et donc, entre les mains d’ingénieurs. Français, et pas chinois, indiens, ou américains !
Elections européennes 2024 : des enjeux pour le climat
Sur le montant de nos impôts, le calcul de nos retraites, l’organisation de notre système éducatif ou de santé, l’Europe n’est pas décisionnaire. En matière de climat, cependant, elle pèse lourd. Les objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre sont décidés à l’échelle de l’Union européenne (UE). Ainsi, c’est le Conseil des chefs d’État qui a adopté l’objectif de réduire de 55 % les émissions de gaz à effet de serre entre 1990 et 2030 pour viser la neutralité en 2050, décision ensuite traduite dans la loi par les députés sortants du Parlement européen. L’UE joue également un rôle crucial dans la mise en œuvre des politiques climatiques. Les normes réglementaires, comme celle abondamment discutée par les candidats sur l’interdiction des ventes de voitures neuves thermiques à partir de 2035, sont européennes. C’est enfin l’UE qui a la main sur le système d’échange des quotas de CO₂, grand absent des débats malgré son rôle dans les réductions d’émission. Pour mieux cerner les enjeux climatiques du scrutin, examinons où en est l’UE en matière de réduction d’émissions et les leviers dont elle dispose pour atteindre l’objectif de – 55 %.
par Christian de Perthuis, Professeur d’économie, fondateur de la chaire « Économie du climat », Université Paris Dauphine – PSL dans The Conversation.
En 2023, les émissions brutes de l’UE (mesurées hors séquestration du CO2 par les forêts) sont en recul d’un tiers par rapport à 1990. Contrairement à une idée reçue, cette baisse ne résulte pas de délocalisations d’émissions de CO2 que nous réimporterions via l’achat de produits émetteurs à des pays tiers. Depuis 2005, l’empreinte de consommation de l’UE, qui inclut ces émissions incorporées aux importations, diminue au même rythme que les émissions sur le territoire de l’UE.
S’il a fallu 33 ans pour réduire de 33 % les émissions, atteindre – 55 % sur les 7 ans qui restent d’ici 2030 est-il un objectif atteignable ? Il faut en réalité distinguer deux périodes :
Les émissions de l’UE ont stagné entre 1990 et 2005.
Depuis 2005, elles suivent une tendance baissière de 2 % par an, une fois gommées les fluctuations de court terme.
La cause de cette rupture de tendance est clairement identifiable. 2005 marque le démarrage effectif des politiques climatiques européennes, avec l’entrée en vigueur du Protocole de Kyoto et celle du système d’échange de quotas de CO₂.
Pour atteindre l’objectif de – 55 %, il faudra doubler ce rythme de baisse tendanciel d’ici 2030. C’est l’objet de la panoplie des mesures du « Pacte vert » et de leurs déclinaisons sectorielles. Si on conteste ces mesures, ce qui est bien sûr le droit de chacun en démocratie, il faudra leur proposer des substituts ou renoncer à l’objectif de -55 %. C’est dans ces termes qu’il conviendrait d’organiser le débat public.
Deux secteurs, la production d’énergie (électricité, chaleur, raffinage du pétrole) et l’industrie ont réalisé 80 % des réductions d’émissions (voir tableau ci-dessous). Ce sont les secteurs couverts par le système d’échange des quotas dont la réforme est un maillon essentiel du Pacte vert.
Un prix élevé du quota de CO2 accélère l’arrêt des centrales électriques utilisant le charbon ou d’autres combustibles fossiles. La suppression des allocations gratuites de quotas encore accordées à l’industrie manufacturière, couplée à la taxe carbone à la frontière, devra faciliter la décarbonation des procédés industriels les plus émetteurs en protégeant les secteurs concernés (acier, ciment, engrais…) de la concurrence des pays tiers.
Or, les candidats plébiscitent la taxe à la frontière mais bottent en touche sur les autres volets de la réforme du marché des quotas de CO2.
Les émissions générées par le transport – un quart du total, un tiers si on inclut les transports internationaux – sont encore nettement au-dessus de leur niveau de 1990. C’est dans ce secteur qu’il faut impérativement trouver des réductions d’émission supplémentaires d’ici 2030 en s’attaquant aux transports routiers, principale source d’émissions de CO2 du secteur, mais aussi à l’aérien et au fret maritime.
L’électrification des véhicules, visée sur les nouveaux véhicules par les normes européennes, n’est que l’un des vecteurs de cette transformation. Il faudra aussi jouer sur le partage entre transports individuels et collectifs, la vitesse des déplacements, leur nombre, l’organisation de la logistique. L’inclusion des transports domestiques dans un second système de quotas de CO2, à partir de 2027, devra faciliter cette transition vers la mobilité bas carbone qui implique aussi de repenser l’organisation des mobilités à l’échelle des territoires.
On aurait aimé que les candidats se prononcent sur les conditions sociales et économiques permettant l’émergence de cette mobilité bas carbone qui va impacter nos modes de vie.
Pour viser l’objectif de – 55 %, il faudra également consolider les baisses d’émissions dans l’agriculture et les bâtiments. La période récente a vu une accélération des réductions d’émission liées à l’usage des bâtiments (résidentiels ou professionnels), avec le renchérissement des factures à la suite du conflit ukrainien, mais aussi grâce au déploiement des pompes à chaleurs dont les effets s’additionnent à ceux des rénovations thermiques des bâtiments.
Sur l’agriculture, l’évolution récente a plutôt pris l’allure d’un tête-à-queue. La baisse passée des émissions agricoles, notamment dans l’élevage bovin, a été le reflet des difficultés économiques des producteurs, bien plus que le résultat de politiques climatiques embryonnaires. La PAC, par laquelle transite la majorité des soutiens agricoles, n’a que marginalement intégré les enjeux climatiques via des écoconditionnalités. Sous la pression du mouvement des agriculteurs, l’Europe a reculé sur les volets agricoles du Pacte vert qui privilégiaient la norme sur les instruments d’accompagnement économiques ou financiers.
Au-delà de formules incantatoires sur la souveraineté alimentaire ou l’agroécologie, il y a urgence à reconstruire la PAC pour assurer la résilience de l’agriculture européenne face au dérèglement climatique et faire refluer ses émissions. C’est particulièrement le cas en France où l’agriculture compte pour 20 % des émissions nationales, contre 11 % dans l’ensemble de l’UE.
Sur les émissions brutes, l’UE est dans la bonne direction, avec un gros bémol pour l’agriculture, mais pas dans le bon tempo. On vient de le voir. Ce n’est pas le seul levier à mobiliser pour atteindre l’objectif de réduction de 55 %. Cela implique aussi de porter la séquestration du CO2 atmosphérique grâce aux forêts et aux autres puits de carbone à 310 millions de tonnes (Mt) de CO2 en 2030 (34 Mt pour la France). Or, en matière de séquestration du CO2, ce n’est pas le tempo qui est insuffisant, mais la direction suivie qui est mauvaise.
La capacité d’absorption des puits de carbone naturels de l’UE a perdu un peu plus de 100 Mt durant la dernière décennie et a été divisée par deux en France. La superficie des massifs forestiers continue de s’étendre, mais la croissance des arbres est affaiblie par les changements climatiques : sécheresses, tempêtes, incendies et surtout remontée des invasifs qui propagent de nouvelles maladies. Comme pour l’agriculture, il y a urgence à construire des politiques publiques qui protègent la capacité des puits de carbone forestiers face au durcissement des conditions climatiques.
Pour atteindre l’objectif européen de – 55 % en 2030, chaque pays contribue différemment suivant la structure de son économie et ses contraintes domestiques. Ainsi, la France vise un objectif de réduction de – 50 % par rapport à 1990 et l’Allemagne de – 67 %. Les deux pays suivent des stratégies différentes en matière énergétique pour atteindre ces objectifs. L’Allemagne a choisi de se retirer du nucléaire et d’investir massivement dans l’énergie renouvelable. Pour certains, cette stratégie est une impasse conduisant à une « relance du charbon ». Pour d’autres, c’est la preuve que le renouvelable est « la solution ».
Examinons les faits. En 2023, l’Allemagne émet encore 8 tonnes équivalent CO2 par habitant, quand la France est descendue à 5,5 tonnes. L’écart provient principalement de la production d’électricité bien moins émettrice en France, où les trois-quarts du courant sont fournis par le parc nucléaire.
Mais l’Allemagne réduit nettement plus rapidement ses émissions qui sont, en 2023, en recul de 56 % sur le niveau de 1990, contre seulement – 30 % en France. L’écart résulte principalement de la forte baisse des émissions du secteur électrique allemand, où le charbon ne fournit plus que 26 % de l’électricité en 2023, contre près de 50 % 10 ans auparavant, grâce au développement accéléré des renouvelables. Il n’y a donc pas de relance du charbon en Allemagne, contrairement à une opinion répandue en France.
Pour autant, l’option de sortir en priorité du nucléaire a un coût élevé pour le climat, car elle ralentit le désinvestissement du charbon. L’arrêt de huit réacteurs à la suite de la catastrophe de Fukushima en 2011 a entraîné un recours accru aux centrales thermiques jusqu’en 2015. Sur la période récente, la fermeture des dernières centrales nucléaires (totale depuis avril 2023) a pesé sur l’offre d’électricité décarbonée en Allemagne et a contribué à la reprise temporaire des émissions du secteur électrique en 2021 et 2022.
Si l’Allemagne était sortie du nucléaire plus progressivement, les investissements massifs dans le renouvelable auraient permis un recul encore plus rapide des émissions de CO2.
L’exemple allemand nous montre combien il est important, dans le débat sur le nucléaire, de distinguer les choix concernant l’utilisation du parc existant de ceux concernant le nouveau nucléaire. Des éléments à verser au débat de ce côté du Rhin, si un jour les choix énergétiques y sont discutés au Parlement comme le prévoit explicitement la loi.
Politique-Élections européennes: Caricature de démocratie
Un haut fonctionnaire tenu à l’obligation de réserve il y a déjà 35 ans faisait de graves réserves quant au caractère démocratique des élections européennes dans le Monde
N’en déplaise à ceux qui s’inquiètent du taux d’abstention, et dût-on me traiter de mauvais citoyen, je ne voterai pas aux élections européennes. Je refuse de participer au mode de scrutin choisi (il y a dix ans) pour la désignation des parlementaires français, car c’est une caricature de démocratie. La présentation de listes (bloquées) au niveau national n’offre à l’électeur qu’un rôle marginal dans le choix de ses représentants et, ensuite, le prive de la possibilité de sanctionner le travail de l’élu si celui-ci se porte de nouveau candidat (ou plutôt si sa formation politique en décide ainsi) au terme de son mandat.En réalité, le système adopté, que les appareils des partis avaient déjà essayé d’imposer pour les élections législatives nationales au lendemain de la guerre, représente pour eux l’idéal, puisqu’il leur permet pratiquement d’assurer l’élection des candidats placés en » position éligible « , l’incertitude ne jouant que sur une » zone grise » dans chaque liste. De son côté, le citoyen se trouve confronté à une panoplie de listes qui reflètent, non pas différentes options de politique européenne, mais essentiellement des considérations de politique intérieure évoquées dans des cénacles fermés et sur lesquelles il n’a pas eu son mot à dire. Ayant fait son » choix » d’une de ces listes, il est invité à entériner un cocktail qui peut inclure des personnes de valeur, mais comprend aussi généralement des vedettes dont certaines n’ont aucunement l’intention de siéger régulièrement à Strasbourg et des apparatchiks qui n’ont jamais réussi à se faire élire ou osé se présenter dans une circonscription législative.Or, on ne peut pas s’empêcher de rapprocher ce mode de scrutin _ qui revient à une quasi-désignation des futurs parlementaires par les états-majors politiques _ des avantages matériels dont nos » élus » bénéficieront et qui sont excessifs au regard de la sinécure que constitue le mandat européen pour un trop grand nombre d’entre eux. Ainsi le Parlement européen offre une belle réserve de prébendes aux appareils politiques. C’est là un sujet tabou que ceux-ci se sont bien gardés d’aborder.
Trop de listes européennes: Larrouturou votera pour une autre liste que la sienne !
Avec 35 listes on touche le ridicule démocratique pour les élections européennes surtout compte tenu de l’objet ésotérique de certains courants de pensée. Pierre Larrouturou, lui, va jusqu’à demander à ses éventuelles électeurs ( moins de 1 %) de voter utile en faveur d’Europe écologie les Verts menacé de ne pas atteindre les 5 % de voix nécessaires pour obtenir des députés. Dommage évidemment qu’il n’est pas réfléchi avant et qu’il n’est pas été possible de procéder à un filtrage pour ne retenir que les listes réellement représentatives .
. Estimée à 0,5% d’intentions de vote dans le dernier «rolling» Ifop-Fiducial pour Le Figaro , LCI et Sud Radio, la tête de liste «Changer l’Europe» Pierre Larrouturou a annoncé qu’il ne sera «pas réélu dimanche», dans une vidéo publiée jeudi sur ses réseaux sociaux. Député européen depuis 2019, il considère que sa «campagne a été très difficile». En cause ? Les «grands médias où il a été très difficile de se faire entendre». Il est «évident qu’on ne passera pas la barre des 5%, qu’on ne pourra pas être élus».
«On risque aussi de perdre cinq députés écolos au Parlement européen et d’en donner trois élus de plus pour l’extrême droite et la droite.» Raisons pour lesquelles il va voter pour sa concurrente EELV, «le seul vote utile», «sans aucun plaisir, mais sans aucune hésitation» !