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Élections américaines : Biden sauve les meubles, Trump s’enfonce

Élections américaines : Biden sauve les meubles, Trump s’enfonce

Victoire pour Biden mais comme on s’attendait à une vague républicaine on peut considérer que Biden a sauvé les meubles. Une bonne nouvelle toutefois pour la démocratie américaine: les candidats soutenus par Trump enregistrent une déconvenue surprise. Au sein du parti républicain, ce sont plutôt les anciens politiques qui réalisent les meilleurs scores et non des candidats trumpistes. Du coup cela porte un coup à l’hypothèse d’une candidature de Trump aux prochaines présidentielles. Il pourrait d’ailleurs être menacé par le gouverneur de Floride reconduit dans ses fonctions.

Reste un fragile équilibre politique car Biden sera quand même un peu handicapé avec la possible victoire des républicains à la chambre des représentants . Mais Trump 30 de son côté prend un sérieux coup sur la tête

Les cadres républicains assument donc à haute et intelligible voix: ces midterms remettent en cause le leadership de Donald Trump. L’épreuve est plus périlleuse encore pour ce dernier dans la mesure où son remplaçant hypothétique en vue de la présidentielle de 2024 semble tout trouvé: Ron DeSantis. Or, le gouverneur de la Floride a connu une fortune bien différente à l’élection. Après avoir été élu à l’arrachée en 2018, avec 49,6% des voix enregistrées, il en capte cette fois 59,40%.

Environnement : ne pas se soumettre aux normes américaines

Environnement : ne pas se soumettre aux normes américaines

 

Dans une tribune au « Monde », les spécialistes du changement climatique Alain Grandjean, Jean-Marc Jancovici et Laurent Morel estiment que notre pays ne doit pas renoncer à son avantage stratégique en matière de normes environnementales en adoptant les standards que dicteraient les Américains.

 

L’Elysée a lancé, le 3 juin, la création d’un comité directeur sur les données liées au climat, pour les rendre transparentes et normées. Cette initiative est portée simultanément par Michael Bloomberg, envoyé spécial des Nations unies pour l’ambition et les solutions en faveur du climat. La production et la mise à disposition d’informations permettant aux acteurs économiques et financiers de comprendre « à quelle distance ils sont du problème » sont indispensables pour permettre une action pertinente contre le changement climatique en cours.

Cette initiative n’a cependant aucune chance d’aboutir à des résultats tangibles. Elle va même ralentir la progression du secteur financier vers sa décarbonation, et conduira la France à se faire dicter la norme par des acteurs dominants qui sont tous non européens, alors que notre pays est en avance sur ces derniers ! L’Elysée indique que « le manque de données accessibles et normalisées limite la capacité des marchés et du grand public à lutter contre le changement climatique ». Cette affirmation est fausse.

Pour les entreprises qui font déjà l’effort de calculer leurs émissions de gaz à effet de serre (GES), elles sont disponibles dans leurs documents de référence (en France, c’est obligatoire pour les entreprises cotées). Si les investisseurs ou les banquiers veulent les connaître, il leur suffit de lire ces documents ou d’exiger de les voir. Produire ces informations est d’un coût marginal par rapport à celui des informations financières. D’autre part, la réduction des émissions de GES des entreprises n’est pas déterminée par la communication de ces émissions, mais par les contraintes que la puissance publique, les clients ou salariés, va leur imposer.

L’Elysée écrit aussi que « la mise à disposition d’informations plus pertinentes et accessibles à tous contribuera à faciliter et à accélérer la transition vers une économie mondiale “zéro émission nette” ». Contribuera oui, mais l’essentiel est ailleurs. L’existence d’une nouvelle plate-forme – même transparente – ne garantit pas que les entreprises vont élaborer des informations de meilleure qualité. Quel intérêt y trouveraient-elles ? Pourquoi seraient-elles enclines à les publier sur cette plate-forme ? Pourquoi, pour disposer d’informations environnementales sur les entreprises européennes, les acteurs européens – financiers, ONG, clients, puissance publique – feraient-ils confiance à une plate-forme lancée par des acteurs américains ?

L’annonce fait mention d’une plate-forme publique de données ouvertes. Une information publique, gratuite d’accès et d’usage, contournerait la barrière de données payantes d’accès, qui pénaliserait les parties prenantes – dont les ONG – dans leur travail critique. Mais cette idée ne résiste pas à l’analyse. La production des informations demandées aura un coût pour l’entreprise. Qui doit le payer ? Le secteur public ? Des mécènes ? Le développement et l’utilisation d’une plate-forme demandent aussi des moyens. Qui les fournira et avec quelle contrepartie ? Dans les conditions actuelles d’obligations réglementaires des acteurs, une plate-forme gratuite et publique ne sera pas alimentée.

Russie : près de 300 entreprises américaines se retirent

Russie : près de 300 entreprises américaines se retirent

 

Au total, plus de 290 grandes entreprises ayant une présence importante en Russie ont annoncé leur retrait, selon un inventaire tenu à jour par une équipe de l’université de Yale. Une trentaine de multinationales restent sur la liste des entreprises encore exposées au pays. L’initiateur de cet inventaire, le professeur de gestion Jeffrey Sonnenfeld, a plusieurs fois mis en avant le rôle qu’avait eu dans la chute de l’Apartheid le départ volontaire de 200 grands groupes de l’Afrique du Sud dans les années 1980.

Défense : Les dépenses américaines en hausse depuis le 11 septembre

Défense : Les dépenses américaines en hausse depuis le 11 septembre

Un article du Wall Street Journal

 Les attentats du 11 septembre 2001 ont conduit les responsables politiques à déclencher l’une des plus grandes vagues de dépenses de l’histoire du gouvernement fédéral. Elle a transformé le secteur privé, l’ère métropolitaine de Washington et la relation entre les Américains et leur gouvernement.

Deux ministères — le département de la Défense et celui de la Sécurité intérieure, créé après les attentats pour regrouper un certain nombre d’agences existantes — ont vu leur budget augmenter considérablement alors que Washington menait deux guerres conventionnelles, lançait des opérations sur toute la planète contre de petits réseaux de terroristes décentralisés et renforçait ses dispositifs intérieurs pour lutter contre de potentielles attaques sur son sol.

Seule superpuissance mondiale en 2001, les Etats-Unis avaient réduit leur budget militaire depuis près de dix ans au moment des attaques terroristes. La part de ces dépenses dans le produit intérieur brut était tombée à moins d’un tiers de ce qu’elle était au plus fort de la guerre du Vietnam et à moins de la moitié de son niveau pendant les années Reagan.

Les dirigeants politiques présentaient cette baisse de crédits comme un « dividende de la paix », exprimant l’espoir que la fin de la Guerre froide allait ouvrir une ère de prospérité pendant laquelle l’argent consacré aux dépenses militaires pourrait être réaffecté aux services sociaux et aux réductions d’impôts.

Au cours de la décennie qui a suivi les attaques terroristes, les crédits militaires ont plus que doublé en valeur absolue pour atteindre 700 milliards de dollars, soit environ 20 % des dépenses publiques totales

« Le 11-Septembre a changé la donne », résume Hawk Carlisle, général de l’armée de l’air à la retraite qui est aujourd’hui président et directeur général de la National Defense Industrial Association, une organisation professionnelle qui représente le secteur de la défense. L’armée américaine, longtemps vouée à tenir en respect l’Union soviétique, puis brièvement remaniée pour se consacrer au maintien de la paix et à l’aide humanitaire, a soudain été affectée à une mission très différente : combattre coûte que coûte le terrorisme.

Au cours de la décennie qui a suivi les attaques terroristes, les crédits militaires ont plus que doublé en valeur absolue pour atteindre 700 milliards de dollars, soit environ 20 % des dépenses publiques totales. En 2011, le budget de la Défense culminait à 19,6 % des dépenses fédérales totales et représentait environ 4,6 % du PIB. L’an dernier, il était retombé à 11 % des dépenses fédérales totales et s’élevait à 3,5 % du PIB.

Les prestataires du domaine de la sécurité affirment que l’augmentation des dépenses après le 11-Septembre a transformé le secteur. « Ces fonds ont été investis dans des innovations et des dispositifs incroyables, mais avec une nouvelle toile de fond : l’antiterrorisme et le Moyen-Orient », précise M. Carlisle.

Une grande partie de cet argent est allée au secteur privé, les entreprises se portant candidates pour exécuter de nouveaux contrats colossaux afin de développer la prochaine génération d’outils sécuritaires. En 2001, le département de la Défense avait 181 milliards de dollars d’obligations contractuelles avec environ 46 000 entreprises, selon une estimation du Center for Strategic and International Studies. En 2011, à l’apogée des dépenses militaires et de sécurité, il avait passé pour 375 milliards de dollars de contrats avec plus de 110 000 entreprises.

Beacon Interactive Systems en fait partie. Avant le 11-Septembre, c’était une petite entreprise de logiciels basée dans le Massachusetts qui aidait à fournir des solutions technologiques personnalisées à des sociétés comme MetLife et IBM. Les copropriétaires de Beacon, ML Mackey et Michael MacEwen, l’ont reconverti en entreprise du secteur militaire qui développe des logiciels spécialisés pour la marine et l’armée de l’air américaines.

« C’est le 11-Septembre qui nous a incités à nous tourner vers le marché de la défense », explique Mme Mackey. L’entreprise possède aujourd’hui des bureaux en Virginie et emploie près de deux fois plus de personnes qu’avant son virage vers la sécurité nationale.

Le gouvernement américain est devenu particulièrement dépendant des entreprises de défense capables de fournir du personnel disposant des compétences spécialisées — analystes, ingénieurs, consultants et développeurs — pour travailler sur les programmes de renseignement et de sécurité nationale

Même si la chaîne d’approvisionnement du secteur de la sécurité américaine s’étend à travers tout le pays et dans le monde entier, les plus gros bénéficiaires de sa croissance se concentrent dans et autour de Washington — et en particulier au nord de la Virginie, où les entreprises ont pu trouver des bureaux bon marché et la possibilité de liaisons rapides vers le Pentagone ou le centre-ville de la capitale.

Le nombre de contrats fédéraux passés avec des entreprises privées basées dans la ville et ses environs s’est accru d’environ 15 % en moyenne annuelle entre 2001 et 2011. A titre de comparaison, sur la même période, la masse salariale des fonctionnaires fédéraux dans la région n’augmentait que de 1,5 % par an, selon les statistiques sur les dépenses publiques. C’est notamment pour cette raison que l’économie de la région de Washington s’est affichée comme la plus dynamique du pays entre 2001 et 2011.

Le gouvernement est devenu particulièrement dépendant des entreprises de défense capables de fournir du personnel disposant des compétences spécialisées — analystes, ingénieurs, consultants et développeurs — pour travailler sur les programmes de renseignement et de sécurité nationale.

L’histoire de CACI est emblématique de ces évolutions. Créée dans les années 1960 à partir de Rand Corp — une société à but non lucratif financée par le gouvernement fédéral — afin de commercialiser un langage de programmation informatique développé par cette dernière, elle a été introduite en Bourse en 1968, puis a transféré son siège social californien à Arlington, en Virginie, dans les années 1970. A la veille du 11-Septembre, CACI était un prestataire privé de défense de taille moyenne, bénéficiant d’environ 230 millions de dollars de contrats fédéraux en 2000.

Aujourd’hui, CACI pèse près de 6 milliards de dollars, et détient environ 3 milliards de dollars de contrats fédéraux, ce qui en fait le 21e plus grand sous-traitant du gouvernement. L’entreprise fournit des technologies de l’information, de l’ingénierie, des services de cybernétique et de surveillance au gouvernement, principalement au département de la Défense et à la communauté du renseignement. Depuis le 11 septembre 2001, elle a racheté plus de 36 entreprises dans la défense, le renseignement et l’informatique. En mai, elle a inauguré un siège social de 12 500 mètres carrés à Reston, en Virginie. CACI n’a pas répondu à nos sollicitations.

Après le 11-Septembre, de nombreuses activités de défense et de renseignement ont cherché à répondre à un nouveau besoin des Etats-Unis en matière de sécurité. La « guerre contre la terreur » exigeait en effet de repérer de petits réseaux qui se fondaient dans la masse des populations locales. Pour les débusquer, la stratégie américaine a nécessité la mise en place de vastes bases de données et de puissantes autorités chargées de la collecte de renseignements afin de cerner les modes de fonctionnement et les caractéristiques des terroristes présents dans la population globale, et de sécuriser des secteurs comme le transport aérien et les infrastructures sensibles.

« Vous pouvez imaginer quelle était ma tâche en 1983 », raconte Robert Cardillo, qui travaillait comme analyste en imagerie à la fin de la Guerre froide avant d’accéder au poste de directeur de la National Geospatial-Intelligence Agency. « Nous avions le regard fixé sur un seul pays », l’URSS.

« Après le 11-Septembre, on nous a demandé de surveiller des gens ou des petits groupes opérant depuis des appartements en Allemagne ou dans des camps situés dans les montagnes afghanes. Vous pouvez imaginer le changement radical que la communauté du renseignement a dû accomplir car, à l’origine, nous n’étions pas équipés pour effecteur de telles missions », poursuit M. Cardillo, qui a pris sa retraite de la fonction publique en 2019.

Le département de la Défense a cherché à se doter de nouvelles capacités, telles que des drones, pour exercer un nouveau type de surveillance et de détection de petits groupes mobiles. Les invasions américaines et les efforts de reconstruction en Irak et en Afghanistan ont engendré de nouvelles demandes, notamment en matière de logistique, de services de soutien et de sécurisation des bases. Elles ont largement été confiées à des sous-traitants.

Sur le sol américain, le gouvernement a fortement accru son rôle dans la réglementation de la sécurité de secteurs comme le transport aérien et a obtenu de nouveaux pouvoirs en matière de lutte contre le terrorisme en vertu de lois telles que le Patriot Act, adopté en octobre 2001. Cela a notamment impliqué la collecte d’énormes quantités d’informations sur les citoyens américains afin de voir s’ils figuraient sur les listes de personnes surveillées ou sur les bases de données de personnes interdites de vol, qui venaient d’être créées. De nouvelles technologies, comme les scanners corporels à ondes millimétriques, et les programmes de contrôle du fret aérien ont vu le jour.

De manière confidentielle, les autorités américaines chargées du renseignement ont aussi été habilitées à obtenir l’accès aux enregistrements des communications des Américains — et ont même reçu le droit de mettre leurs appels sur écoute sans mandat dans certaines circonstances précises.

« Après le 11-Septembre, les programmes d’analyse et de collecte de données des services de renseignement ont connu une croissance massive », explique Alan Butler, directeur exécutif de l’Electronic Privacy Information Center, qui milite en faveur d’un renforcement des libertés individuelles et de la protection de la vie privée. L’une des grandes évolutions a été l’abandon de la surveillance ciblée au profit d’une surveillance de masse destinée à collecter des informations à partir de données concernant l’ensemble de la population, détaille-t-il.

Bon nombre des programmes de renseignement les plus intrusifs concernant les Américains ont été abandonnés au cours de la dernière décennie après avoir soulevé un tollé général pendant des années. Mais la collecte globale de données par le gouvernement à des fins de sécurité nationale a continué de s’étendre.

Nord Stream 2 : pourquoi la fin des sanctions américaines

Nord Stream 2 : pourquoi la fin des sanctions américaines

Sophie Marineau, Université catholique de Louvain explique pourquoi les États-Unis mettent fin aux sanctions vis-à-vis du projet de gaz russe à destination de l’Europe ( l’Opinion, extrait)

Tribune

Washington s’oppose au NS2 (l’opposition n’a pas disparu, même avec la levée des sanctions) d’une part parce que celui-ci renforcera la dépendance européenne à l’égard du gaz russe et, d’autre part, parce que les exportations de gaz russe vers l’Europe sapent l’efficacité des sanctions frappant la Russie depuis 2014 en raison de la crise en Ukraine.

Par ailleurs, en réduisant l’accès au gaz russe, l’administration Trump espérait augmenter ses propres exportations de gaz naturel liquéfié (LNG) vers le continent européen. C’est donc également dans une perspective de bénéfices économiques que les États-Unis s’opposent à NS2.

Dès 2017, le Congrès américain adopte donc le Countering America’s Adversaries Through Sanctions Act (CAATSA) et le Sénat américain le Countering Russian Influence in Europe and Eurasia Act afin de bloquer NS2 en sanctionnant tout individu ou toute entité investissant ou travaillant sur le projet ; mais comme la Commission européenne se dit prête à adopter des contre-sanctions si la Maison Blanche décrète des mesures coercitives, les discussions entourant de potentielles sanctions sont temporairement suspendues.

En novembre 2019, les États-Unis annoncent que le US National Defense Authorization Act (NDAA) 2020 inclura des sanctions visant les entreprises et les individus impliqués dans la construction du gazoduc. Craignant les sanctions américaines, la compagnie suisse Allseas et la compagnie italienne Saipem suspendent alors leur collaboration avec Gazprom avant la fin de la construction de Nord Stream 2.

Les sanctions américaines posent plusieurs problèmes, notamment en raison de la section 232 du CAATSA – dans le cas du Nord Stream 2 – qui permet d’imposer des sanctions « secondaires » à des personnes et à des entités non américaines. C’est précisément ce qui distingue ces sanctions dites secondaires des sanctions « primaires », lesquelles prennent pour cible exclusivement les intérêts du pays visé – ici, la Russie.

C’est par le même type de procédé que les États-Unis ont réussi à décourager de nombreuses entreprises européennes d’investir en Iran depuis 2017.

Craignant de se voir refuser l’accès au marché américain, la française Total s’est ainsi retirée d’un partenariat d’un milliard de dollars avec l’Iran. Les sanctions secondaires américaines ont le désavantage de ne plus différencier les alliés des adversaires puisqu’elles peuvent viser toute compagnie faisant affaire avec un partenaire considéré hostile aux États-Unis.

Selon Washington, les sanctions secondaires n’imposent aucune pénalité aux autres États, mais elles ont comme objectif d’empêcher les entreprises étrangères d’accéder au marché américain si les États-Unis jugent que ces entreprises poursuivent des activités allant à l’encontre des intérêts américains. Selon le représentant républicain Kevin Brady, les sanctions secondaires encourageront les entreprises étrangères à collaborer davantage avec les États-Unis, à isoler la Russie, et à entraver son développement économique.

 Comme outil de politique étrangère, les sanctions servent normalement à influencer les comportements des États sanctionnés, selon les préférences des États sanctionneurs. Or, les sanctions secondaires forcent également les entreprises étrangères à se conformer à l’agenda international américain, même si celui-ci va à l’encontre des intérêts de leur propre État.

La question se pose alors : est-ce que les États-Unis devraient être en mesure de dicter aux firmes européennes la façon dont celles-ci doivent mener leurs affaires en les menaçant, en cas de non-obéissance, de les priver de leur accès au marché américain ?

En Europe, des voix discordantes

Dans le cas de Nord Stream 2, l’Union européenne, comme organisation, s’est bien sûr opposée publiquement et farouchement à l’extraterritorialité de ces mesures, ainsi qu’à leur légalité douteuse. Les États-Unis se permettent d’adopter ce type de politiques en raison de leur place centrale dans l’économie mondiale et de l’importance notoire de leur marché pour le continent européen. Les entreprises européennes se retrouvent dès lors dans une relation asymétrique vis-à-vis du gouvernement américain, alors que l’UE devrait être en mesure de garantir aux entreprises la liberté de conduire leurs affaires dans le cadre des lois et des politiques européennes, sans ingérence extérieure.

Toujours dans le cas particulier de Nord Stream 2, il est important de noter que certains pays européens soutiennent toutefois ces sanctions

La version originale de cet article a été publiée sur The Conversation.

Carbone : pour une taxation aux frontières européennes et américaines

Carbone : pour une taxation aux frontières européennes et américaines

 

Les économistes Simone Tagliapietra et Guntram Wolff proposent, dans une tribune au « Monde », que Bruxelles et Washington taxent conjointement le carbone aux frontières.

 

Tribune.

Le changement climatique figurera en tête de l’ordre du jour du sommet Etats-Unis-Union européenne du 15 juin, suscitant des espoirs quant au rôle potentiel des partenaires transatlantiques dans la promotion de la décarbonation mondiale.

Il y a des raisons d’être optimiste. Les deux blocs partagent aujourd’hui une ambition climatique commune et, comme ils représentent 40 % du produit intérieur brut mondial et 30 % des importations de marchandises, les autres pays ne peuvent pas se permettre d’ignorer ce qui s’y passe. La question-clé est la suivante : comment l’Union européenne (UE) et les Etats-Unis peuvent-ils renforcer leurs efforts nationaux de décarbonation, tout en incitant, ensemble, les autres pays à aller dans la même direction ?

 

Selon nous, la réponse se trouve dans l’introduction conjointe de mesures d’ajustement carbone aux frontières. Les mesures d’ajustement carbone à la frontière consistent à taxer les marchandises importées en fonction de leur empreinte carbone. Faire payer cette taxe, dont le montant serait équivalent au prix du carbone sur le marché intérieur, est indispensable à tout pays qui entend intensifier sérieusement ses actions de décarbonation.

Des conditions de concurrence équitables

En effet, mettre en place une tarification du carbone ou des réglementations environnementales strictes pour réduire les émissions fait courir le risque de « fuites de carbone », c’est-à-dire un déplacement de la production de biens à forte intensité carbone vers des pays où les mesures de politique climatique sont plus faibles, avant de réimporter ces mêmes produits depuis ces pays.

En d’autres termes, l’ajustement carbone aux frontières ne relève pas du protectionnisme, mais vise à garantir des conditions de concurrence équitables, puisque certains pays sont plus sérieux que d’autres dans la mise en œuvre de leurs engagements en matière de réduction des émissions.

 

Dans le cadre du Green Deal européen, l’UE prévoit déjà l’introduction de mesures d’ajustement carbone aux frontières couvrant le secteur de l’électricité et les secteurs industriels à forte intensité énergétique d’ici à 2023. Cela pourrait être un bon moyen de mettre en place le système, qui devra ensuite être étendu à tous les biens importés afin d’être efficace.

Jusqu’en 2020, les responsables politiques européens craignaient que les Etats-Unis considèrent une telle démarche comme le début d’une guerre commerciale. Mais pendant la campagne présidentielle, Joe Biden s’est engagé à introduire des taxes sur les biens à forte intensité de carbone importés de pays qui ne respectent pas leurs obligations en matière de climat et d’environnement.

Nucléaire iranien : des propositions américaines

Nucléaire iranien : des propositions américaines

Un pas important a peut-être été franchi par les États-Unis pour le rétablissement des négociations suite à l’accord de 2015 qui avait été rompusconcernant le nucléaire iranien. Jusque-là l’Iran et les États-Unis demeuraient sur des positions relativement bloquées se rapprochant réciproquement leur absence de volonté de négocier réellement. Les avancées des États-Unis constituent un point positif .

Mais le responsable a indiqué que les États-Unis s’attendaient à une «réciprocité» de l’Iran quant à leurs efforts. «Nous avons vu certains signes (de réciprocité) mais certainement pas assez. La question est de savoir si l’Iran a la volonté de (…) choisir la même approche pragmatique que celle des États-Unis pour se conformer de nouveau à ses obligations prévues par l’accord», a-t-il dit.

L’accord de 2015, connu sous acronyme anglais de JCPOA, a imposé des restrictions au programme nucléaire iranien afin de rassurer la communauté internationale sur le fait que Téhéran ne serait pas en mesure de développer une arme nucléaire. En contrepartie, l’accord rendait obligatoire la levée de certaines sanctions à l’encontre de l’Iran. Cependant, en 2018, l’ancien président américain Donald Trump en a retiré de manière spectaculaire son pays et a réimposé des sanctions unilatérales, ce qui a incité l’Iran à riposter en dépassant les limites de l’activité nucléaire fixées dans le texte. Le nouveau président américain Joe Biden a déclaré qu’il était prêt à réintégrer l’accord, mais l’Iran a refusé des négociations directes avec les États-Unis tant que les sanctions contre Téhéran restent en place.

 

«Les participants ont pris note des échanges constructifs et axés sur les résultats», a déclaré vendredi l’UE, qui coordonne les discussions, dans un communiqué. L’Iran, la Chine, la Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne et la Russie «ont fait le point sur le travail effectué par les experts au cours des trois derniers jours et ont noté avec satisfaction les premiers progrès réalisés», a écrit sur Twitter l’ambassadeur russe à Vienne Mikhaïl Oulianov.

Les conséquences des élections américaines

Les conséquences des élections américaines

 

Politologue (CNRS, Institut d’études politiques de Grenoble), Pierre Martin est l’un des meilleurs experts français des élections. Il collabore régulièrement à la revue Commentaire., Il analyse les élections américaines dans une interview à l’Opinion

Joe Biden entame son mandat de président américain ce mercredi. Quel regard portez-vous sur l’élection qui l’a porté au pouvoir ?

La première chose à observer est une augmentation absolument stupéfiante de la participation, à 67%. Plus de 11 points depuis la présidentielle de 2016 ! Du jamais vu, ou alors il faudrait remonter à des époques avec lesquelles la comparaison n’aurait pas beaucoup de sens. Notons que les Américains comptent à partir de l’électorat potentiel et non, comme en France, des électeurs inscrits. Suivant nos critères, ce serait une participation beaucoup plus importante que 67%. C’est une participation de crise. Contrairement à ce que l’on entend souvent, une telle hausse brutale dans un contexte de polarisation n’est pas une bonne chose. Cela ne change pas les équilibres, alors qu’il y a des millions d’électeurs supplémentaires. On a un Donald Trump à 46,9% alors qu’il était à 46,1% il y a quatre ans. Joe Biden fait essentiellement les résultats d’Hillary Clinton, avec la majorité de ceux des autres candidats [comme le libertarien Gary Johnson (3,28%) ou l’écologiste Jill Stein (1,07%)]. Biden bénéficie lui aussi de cette augmentation de la participation. Cette mobilisation dans les deux camps est le résultat d’une polarisation entre les électeurs, les partis, les élites politiques, qui se concrétise là de manière exceptionnelle mais dure depuis longtemps et que des travaux universitaires documentent bien. Ce n’est pas un coup de tonnerre dans un ciel serein ! La haine politique, l’antagonisme entre deux Amérique montent depuis quarante ans. On arrive aujourd’hui à l’aboutissement, au résultat de cette montée incessante d’antagonismes entre deux Amérique. C’est évidemment grave.

Quelles en sont les conséquences ?

On avait déjà vu les blocages au Congrès, les tentatives d’impeachment contre les présidents Clinton et Trump, des refus de reconnaître, dans une partie de l’opinion et des élus, les résultats des élections : après l’élection de Trump en 2016, il y a eu des manifestations démocrates disant « Il n’est pas notre président ». Cette très forte augmentation de participation avec polarisation avait déjà eu lieu lors des midterms de 2018. Du côté démocrate, cette polarisation traduit un vote de peur face à Trump et à sa politique. De l’autre côté, chez les républicains, ce que j’appellerais un vote de haine, d’hostilité à l’égard des élites politiques. De ce point de vue, l’attaque du Capitole est significative. Sans rien vouloir excuser, il faut avoir en tête l’ampleur du discrédit des élites parlementaires aux Etats-Unis. Selon le dernier sondage Yougov avant le 6 janvier, 14% des Américains approuvaient l’action du Congrès et 66% la désapprouvaient. Depuis au moins dix ans, le taux d’approbation est inférieur à 20%. Le Congrès et ses dirigeants sont plus massivement rejetés que le président le plus impopulaire.

Si la victoire de Biden est nette, pourquoi les choses sont-elles plus complexes au Congrès ?

C’est le deuxième point de mon analyse : l’apparente contradiction dans les résultats officiels. On observe une assez nette victoire de Joe Biden : 51,4% contre 46,9% des voix, et une majorité de grands électeurs. Pourtant, les démocrates ont perdu dix sièges sur 435, leur majorité est sensiblement réduite. Ils ont progressé au Sénat, mais de manière moins spectaculaire que ce qu’ils attendaient, avec 50/50. Attention aux comparaisons. Pour la présidentielle, on compare à la précédente, quatre ans plus tôt : l’avantage Biden sur Trump est beaucoup plus important que celui de Clinton et il l’emporte, même si l’électorat de Trump résiste. Pour la Chambre des représentants, le mandat, très court, est de deux ans, donc on compare aux midterms de 2018. Or ces élections intermédiaires sont toujours défavorables au pouvoir. En 2018, il y avait donc un avantage démocrate, supérieur à celui de cette fois-ci, parce que le vote pour le Congrès se recoupe très étroitement avec celui pour la présidence. C’est une conséquence de la polarisation : les électeurs ne font plus la différence entre le candidat à la présidentielle et celui au Congrès. A la Chambre des représentants, les républicains ont redressé la barre depuis deux ans, alors que les démocrates s’attendaient à un rejet massif, que les sondages leur laissaient espérer. Au Sénat, renouvelable par tiers tous les deux ans, il faut comparer par rapport à des résultats il y a six ans : c’était les dernières midterms d’Obama. Les démocrates étaient alors au pouvoir et c’était donc des élections assez favorables aux républicains. Mais encore une fois, les républicains ne se sont pas effondrés en 2020.

«Sous Reagan, les élites économiques et financières soutenaient le Parti républicain. Ce n’est plus le cas, parce que ces élites ne sont plus les mêmes: ce sont les Gafa et plus General Motors»

Qu’est-ce que les résultats disent des forces politiques aux Etats-Unis ?

Il faut d’abord analyser ce que sont les élites dirigeantes. Dans les démocraties représentatives et depuis les années 1980, les élites mondialisatrices ont remplacé les élites qui avaient construit les Etats-nations au XIXe siècle. Le cœur de ces élites mondialisatrices, ceux que les conservateurs américains appellent les « globalistes », est aux Etats-Unis,parce que ce pays est le cœur du système. Ce n’est pas une classe dirigeante au sens marxiste, mais un réseau d’élites à la fois cosmopolites – sans connotation péjorative –, sécularisées dans la lignée des évolutions culturelles remontant aux années 1960, et libérales au point de vue économique. Le Parti démocrate correspond à ces élites alors qu’auparavant, le Parti républicain était la force des élites industrielles, intellectuelles, administratives yankee qui ont construit les Etats-Unis à partir du XIXe siècle. Sous Reagan, les élites économiques et financières soutenaient le Parti républicain. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas, parce que ces élites ne sont plus les mêmes. Ce sont les Gafa et plus General Motors. Cela correspond à la sociologie des grandes métropoles, ce que les conservateurs appellent les « élites côtières » : le Nord-Est et le Pacifique. Nous avons là le cœur des centres de production de valeur. Ces milieux soutiennent massivement le Parti démocrate, ce qui explique d’ailleurs qu’il a beaucoup plus d’argent que le Parti républicain.

Et pourtant, le Parti démocrate continue à recueillir les suffrages d’une partie des classes défavorisées…

L’électorat démocrate ne se réduit pas à ces élites. Il y a évidemment une partie des milieux les plus modestes et des classes moyennes, sans lesquels aucun parti ne peut numériquement gagner les élections. Les milieux très modestes sont des soutiens des démocrates. Il y a la communauté noire, soit 13 % du corps électoral : un vote massif, de communauté. Par contre, les communautés d’immigration hispanique et asiatique sont plus divisées, même si elles votent en majorité démocrate. On a trop tendance à insister sur les caractères ethnoraciaux dans les analyses de vote. Hispaniques et Asiatiques sont des immigrants ou des descendants d’immigrants : ce n’est pas du tout la même chose que la question noire.

Quels facteurs déterminent davantage le vote ?

Ce qui joue, c’est la différence entre ceux qui sont dans les grandes métropoles et ceux dans des zones plus déshéritées, comme le sud du Texas ou de la Californie. Ce sont peut-être des gens qui sont en train de rejoindre le vote rural blanc en faveur des républicains, parce qu’ils identifient les démocrates aux élites urbaines. La question culturelle joue également beaucoup avec le phénomène général de sécularisation. Aux Etats-Unis, on part d’une société qui était beaucoup plus religieuse que l’Europe et surtout la France. Chez nous, il y a des affrontements politiques qui ont abouti à un changement de paradigme : aucune force importante qui entend gagner les élections ne peut, par exemple, dire qu’elle veut interdire l’avortement. Aux Etats-Unis, le processus de sécularisation a été important mais il est toujours l’objet d’un conflit avec une minorité importante de l’opinion, hostile à l’avortement ou à l’homosexualité. Depuis les années 1980, deux camps s’opposent et ce sont les républicains qui rassemblent les conservateurs religieux, alors que les démocrates sont le parti des élites sécularisées. Or les conflits d’ordre culturel sont plus difficiles à résoudre, parce que c’est plus compliqué de trouver des compromis.

« S’opposer aux lois extraterritoriales américaines « 

« S’opposer aux lois extraterritoriales américaines « 

L’élection du démocrate Joe Biden ne signifie pas la fin des tensions juridiques et commerciales avec Washington, souligne, dans une tribune au « Monde », Marie-Pierre Vedrenne, vice-présidente de la commission du commerce international du Parlement européen.

 

Tribune.

 

 L’élection de Joe Biden à la présidence des Etats-Unis reste une bonne nouvelle, laissant imaginer que ce défenseur du multilatéralisme va revenir à la table des négociations. Toutefois, ce retour ne présage en rien de l’issue de nos futurs échanges. L’Europe ne doit pas se bercer d’illusions, notamment en matière commerciale. Son horizon doit demeurer l’autonomie stratégique. Nous ne pouvons pas tout attendre de notre partenaire d’outre-Atlantique.

Certes, nous ne pouvons que nous réjouir de la victoire du candidat démocrate, et plus encore de la défaite de Donald Trump. Mais soyons clairs entre Européens sur le constat. Sur le terrain commercial, la présence de Donald Trump à la Maison Blanche a accentué les tensions aussi bien sur le fond que sur la forme, tout était bon pour imposer « des tarifs ». Mais penser que désormais le climat va revenir à la normale est illusoire. Et surtout de quelle normalité s’agit-il ? Arrêtons-nous quelques instants sur les lois extraterritoriales américaines mises en place bien avant l’arrivée de Donald Trump.

« L’Union européenne doit continuer de défendre un commerce mondial basé sur des règles, mais des règles adaptées et respectées par tous »

Les Etats-Unis tirent profit de leur législation pour en contourner le bien-fondé. Le bilan des vingt dernières années est édifiant : plusieurs dizaines de milliards de dollars d’amendes ont été réclamées à des entreprises françaises comme PSA ou Airbus, européennes, sud-américaines et asiatiques. Cela au motif que leurs pratiques commerciales, leurs clients ou certains de leurs paiements ne respectaient pas le droit américain, alors même qu’aucune de ces pratiques n’avait de lien direct avec le territoire des Etats-Unis et/ou que ces entreprises se conformaient au droit de leur pays. Nos entreprises ne sont pas les seules affectées par ces pratiques. Les citoyens européens dits « Américains accidentels » sont eux aussi des victimes collatérales. Ces derniers disposent de plusieurs nationalités dont la nationalité américaine, ils se battent contre le principe de la taxation basée sur la nationalité, spécifiquement l’application de la législation Foreign Account Tax Compliance Act (Fatca).

Géopolitique de l’affrontement

Soyons conscients du contexte de tensions dans lequel nous évoluons. La bataille que se livrent les Etats-Unis et la Chine pour se maintenir ou ravir la première place du podium mondial ne va pas disparaître, bien au contraire. La géopolitique de l’affrontement prédomine. Ainsi, les Européens ne doivent pas être pris en étau entre ces deux Etats-continents. Il faut les voir tels qu’ils sont : des alliés, parfois, des rivaux économiques, souvent.

 

Nouvelles taxes américaines sur l’union européenne

Nouvelles taxes américaines sur l’union européenne

 

Il y a maintenant plus de 15 ans que les États-Unis et l’Europe s’affrontent à propos des subventions qui seraient accordées à Boeing et à Airbus. L’organisation mondiale du commerce a été saisie à plusieurs reprises et a autorisé dernièrement l’union européenne a augmenté ses droits de douane en compensation des avantages reçus par Bouygues.

Mais dans une dernière réaction l’administration Trump va imposer des droits de douane supplémentaires sur des produits européens, trois semaines avant la transition présidentielle, estimant que l’Union européenne a prélevé trop de taxes sur des produits américains dans le cadre du litige entre Boeing et Airbus.

Cette nouvelle offensive vise des produits français et allemands, des pièces détachées aéronautiques, vins non pétillants et cognacs, qui se verront appliquer des droits de douane plus élevés pour traverser l’Atlantique, selon un communiqué publié mercredi 30 décembre au soir par le représentant américain au Commerce (USTR), qui ne précise toutefois ni leur montant ni quand ils s’appliqueront.

Par ailleurs, déplore Washington, «l’UE a fait un autre choix qui a injustement augmenté le montant» des droits de douane prélevés, en excluant de son calcul le Royaume-Uni, et estime que «l’UE doit prendre des mesures pour compenser cette injustice».

 

La réaction américaine s’explique aussi par le projet de taxe (taxe en vigueur notamment en France) décidée par certains pays de l’union européenne sur les grands du numérique américains.

Elections américaines : Biden encore vainqueur après recomptage en Géorgie

Elections américaines : Biden encore vainqueur après recomptage en Géorgie

 

Cette fois il n’y a plus de doute même si Trump peut affirmer le contraire, Biden a bien remporté les élections en Géorgie . De toute manière, même sans la Géorgie Biden est largement vainqueur et les réactions tout autant clownesques que lamentables de Trump  n’y changeront rien.

 

 Le dépouillement initial n’avait donné au démocrate que quelque 14.000 voix d’avance sur son rival Donald Trump, un écart tellement serré qu’un recomptage à la main a eu lieu. L’écart s’est légèrement rétréci, avec désormais un peu plus de 12.200 voix d’avance pour Joe Biden.

La différence entre les deux candidats étant toujours très mince, le président Donald Trump, qui conteste sa défaite, peut toutefois demander un nouveau recomptage, a précisé un communiqué du bureau du secrétaire d’État de Géorgie, en charge de l’organisation des élections.

 

Les conséquences graves de l’extraterritorialité des sanctions américaines

 Les conséquences graves de l’extraterritorialité des sanctions américaines 

 

Guillaume Tissier, président de CEIS et co-organisateur du Forum International de la Cybersécurité (FIC) évoque les conséquences considérables de l’extraterritorialité juridique américaine dans la Tribune

 

Dans une recommandation récente (https://home.treasury.gov/system/files/126/ofac_ransomware_advisory_10012020_1.pdf), le Département du Trésor Américain menace de sanctions les entreprises qui paieraient une rançon aux groupes cybercriminels après une attaque en ransomware, ces paiements pouvant être considérés comme un contournement des sanctions US à l’égard de certains groupes cybercriminels.

Cette affaire fait suite à l’attaque ayant visée Garmin, la société étant soupçonnée d’avoir payé une rançon de 10 millions de dollars à des individus supposés être proches de The EvilCorp pour récupérer ses fichiers chiffrés avec WastedLockers. Sont également visés :  Eugene Bogachev, le créateur de Cryptolocker, les deux développeurs iraniens de Samsam, les groupes nord-coréens Lazarus, Bluenoroff et Andariel.

Cette recommandation de l’OFAC (Office of Foreign Access Control), service en charge de l’application des sanctions économiques et commerciales américaines contre les pays et organisations étrangères, représente un vrai risque pour les entreprises non américaines et notamment européennes, qui pourraient se voir sanctionnées par les autorités américaines pour des paiements de rançon passés ou futurs. C’est encore une fois la politique extraterritoriale agressive des autorités américaines qui est en cause. D’autant que l’OFAC recommande en même temps aux entreprises concernées par ces cas de figure de prendre contact avec ses services pour examiner la situation avant paiement de toute rançon, ce qui reviendrait potentiellement à signaler toute négociation à l’administration américaine.

 

Sont d’ailleurs concernés non seulement les entreprises victimes mais également leurs partenaires « cybersécurité ». Notons enfin que la limitation des sanctions à quelques groupes ne limite en rien les possibilités de l’administration américaine : les groupes cybercriminels étant des nébuleuses aux contours très flous, de simples indices pointant vers tel ou tel groupe suffiraient à engager la responsabilité des entreprises concernées.

Il est bien sûr tout à fait déconseillé de payer des rançons, qui financent les groupes cybercriminels et contribuent à l’accélération des attaques par rançongiciel, mais outre le fait que ce n’est pas à l’administration américaine de traiter de cas concernant des entreprises européennes, les entreprises qui subissent des attaques en rançongiciel ne doivent pas être traitées comme des complices des cybercriminels mais bien comme des victimes. Elles doivent être accompagnées comme telles, tant au plan technique que juridique. Et l’on sait bien que lorsque toutes les solutions techniques ont été épuisées sans succès, le paiement est malheureusement parfois la solution de dernier recours pour tenter de retrouver ses données et la maitrise de son système d’information.

La réponse française et européenne face à cette nouvelle menace de l’extraterritorialité américaine doit donc être double : une réponse politique et législative (cf. le rapport de M. Raphaël Gauvain, député de Saône-et-Loire, intitulé « Rétablir la souveraineté de la France et de l’Europe et protéger nos entreprises des lois et mesures à portée extraterritoriale ») pour installer un rapport de force face aux velléités de l’administration américaine ; une réponse opérationnelle, associant les professionnels de la cybersécurité et les assureurs, permettant aux entreprises concernées de bénéficier de toute l’assistance requise dans ce type de situation.

Élections américaines : « Biden a volé la victoire » (Trump)

Élections américaines : « Biden a volé la victoire » (Trump)

A six heures du matin, le score était encore très serré chaque candidat avait remporté 18 états. Au final cependant, Biden a les plus grandes chances d’être élu. Une victoire déjà contestée-comme c’était prévu par Trump qui considère que Biden lui a volé la victoire ( allusions aux votes par correspondance). Cela signifie clairement que Trump  si les résultats se confirment voudra créer un climat d’instabilité sur le terrain et par ailleurs s’engager dans une procédure juridique dangereuse et très confuse qui pourrait déstabiliser non seulement la vie politique mais aussi économique. 

Vers neuf heures ce matin le score, était toujours aussi serré et Trump déclarait qu’il allait saisir la cour suprême pour contester les résultats s’il était perdant. Bref un bel imbroglio démocratique et  politique d’autant que la cour suprême affiche une majorité nette en faveur de Trump.

Elections américaines : participation historique

Elections américaines :  participation historique

 

L’élection présidentielle américaine de 2020 risque d’atteindre des records en matière de participation en particulier du fait de l’augmentation des procédures par correspondance. Des procédures très contestées par Trump qui craint que des abstentionnistes se déplacent pour participer au scrutin. Globalement les populations marginales qui ont tendance à s’abstenir pourraient en effet voter Biden.

A une quinzaine de jours seulement du jour de l’élection, plus de 22,2 millions de personnes ont déjà voté pour les élections générales — soit physiquement, soit par courrier —, selon les données de 42 Etats et du district de Columbia compilés par Associated Press. A titre de comparaison, plus de 58 millions de bulletins de vote anticipés avaient été enregistrés en 2016 sur un total de plus de 136 millions.

A la date de vendredi, au moins dix Etats avaient déjà dépassé le nombre de votes anticipés qu’ils avaient reçus sur toute la période des élections de 2016. Ce chiffre inclut les Etats clés de Pennsylvanie, du Minnesota et du New Hampshire.

Dans le sondage WSJ/NBC News de la semaine dernière, près de 60 % des électeurs déclaraient avoir déjà voté ou prévu de voter de manière anticipée — par correspondance ou en personne.

Élections américaines : attention au désastre pour les Républicains

Élections américaines : attention au désastre pour les Républicains

Rien n’est joué évidemment pour les élections américaines très prochaines, il y a toujours possibilité d’un événement de dernière minute pouvant influencer le vote. Exemple, le Coronavirus qui a touché le président. Pourtant, globalement le candidat démocrate semble assez en avance sur trump. Certains observateurs y compris dans les rangs de Trump  craignent même une déroute des Républicains non seulement pour la présidentielle mais aussi pour le congrès (chambre des députés) ou encore pour le Sénat qui doit être renouvelé pour un tiers. Le sénateur républicain Ted Cruz, ex-candidat à la Maison Blanche, a averti vendredi que les élections présidentielle et parlementaires du 3 novembre aux Etats-Unis pourraient se transformer en «bain de sang» de proportion historique pour les républicains, si les électeurs souffraient encore du dur impact de la pandémie. «Je suis inquiet», a déclaré l’ancien rival de Donald Trump à la primaire républicaine en 2016, devenu aujourd’hui l’un de ses alliés, sur la chaîne CNBC. «C’est très volatile.»

«Mais je pense aussi que si au jour de l’élection les gens sont en colère, et qu’ils ont abandonné l’espoir et qu’ils sont déprimés (…), cela pourrait donner une élection terrible. Je pense que nous pourrions perdre la Maison Blanche, et les deux chambres du Congrès, que cela pourrait être un bain de sang à l’échelle de celui du Watergate», a-t-il souligné.

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