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Température : une hausse sans précédent

Température : une hausse sans précédent

L’objectif pour limiter à 1,5° la température paraît désormais fortement compromis d’après une soixantaine de chercheurs. 

Le réchauffement climatique causé par les activités humaines a atteint un «rythme sans précédent» et la fenêtre pour limiter à 1,5°C la hausse des températures est déjà presque fermée, mettent en garde des dizaines de chercheurs renommés dans une étude parue mercredi 5 juin. «Le réchauffement causé par l’Homme a augmenté à un rythme sans précédent dans les mesures instrumentales, atteignant 0,26°C en 2014-2023», indiquent ces scientifiques. Ce constat, publié dans la revue Earth System Science Data, est le fruit du travail de près d’une soixantaine de chercheurs de renom qui s’appuient sur les méthodes du Giec, les experts climat mandatés par l’ONU. L’intérêt de l’étude est de fournir des indicateurs actualisés à partir du rapport de ces derniers, sans attendre le prochain cycle dans plusieurs années.

Par rapport à l’ère préindustrielle, ce réchauffement d’origine humaine a atteint 1,19°C sur cette décennie, ce qui témoigne d’une nette augmentation par rapport aux chiffres du dernier rapport publié il y a un an (+1,14°C sur 2013-2022). Pour la seule année 2023, le réchauffement attribuable à l’activité humaine a atteint 1,31°C. Le réchauffement total observé a lui touché 1,43°C – car la variabilité naturelle du climat a également joué, à commencer par le phénomène El Niño. L

  Malgré les niveaux records atteints, le rythme d’augmentation des émissions de CO2 a en effet ralenti cette décennie comparé aux années 2000. Le rapport contient «un peu d’optimisme», juge ainsi Piers Forster, de l’université de Leeds, auteur principal de l’étude. «Les émissions de gaz à effet de serre augmentent moins vite qu’en 2000, mais elles augmentent toujours», donc leurs «concentrations continuent à augmenter et le réchauffement aussi», explique à l’AFP Pierre Friedlingstein, de l’université d’Exeter. «Il faut qu’elles descendent à zéro émission nette», a-t-il souligné.

 

Climat : une hausse sans précédent

 

Climat : une hausse sans précédent

L’objectif pour limiter à 1,5° la température paraît désormais fortement compromis d’après une soixantaine de chercheurs. 

Le réchauffement climatique causé par les activités humaines a atteint un «rythme sans précédent» et la fenêtre pour limiter à 1,5°C la hausse des températures est déjà presque fermée, mettent en garde des dizaines de chercheurs renommés dans une étude parue mercredi 5 juin. «Le réchauffement causé par l’Homme a augmenté à un rythme sans précédent dans les mesures instrumentales, atteignant 0,26°C en 2014-2023», indiquent ces scientifiques. Ce constat, publié dans la revue Earth System Science Data, est le fruit du travail de près d’une soixantaine de chercheurs de renom qui s’appuient sur les méthodes du Giec, les experts climat mandatés par l’ONU. L’intérêt de l’étude est de fournir des indicateurs actualisés à partir du rapport de ces derniers, sans attendre le prochain cycle dans plusieurs années.

Par rapport à l’ère préindustrielle, ce réchauffement d’origine humaine a atteint 1,19°C sur cette décennie, ce qui témoigne d’une nette augmentation par rapport aux chiffres du dernier rapport publié il y a un an (+1,14°C sur 2013-2022). Pour la seule année 2023, le réchauffement attribuable à l’activité humaine a atteint 1,31°C. Le réchauffement total observé a lui touché 1,43°C – car la variabilité naturelle du climat a également joué, à commencer par le phénomène El Niño. L

  Malgré les niveaux records atteints, le rythme d’augmentation des émissions de CO2 a en effet ralenti cette décennie comparé aux années 2000. Le rapport contient «un peu d’optimisme», juge ainsi Piers Forster, de l’université de Leeds, auteur principal de l’étude. «Les émissions de gaz à effet de serre augmentent moins vite qu’en 2000, mais elles augmentent toujours», donc leurs «concentrations continuent à augmenter et le réchauffement aussi», explique à l’AFP Pierre Friedlingstein, de l’université d’Exeter. «Il faut qu’elles descendent à zéro émission nette», a-t-il souligné.

 

Moral mondial : « Un pessimisme sans précédent »

« Un pessimisme sans précédent » (Klaus Schwab, fondateur et président du Forum économique mondial). Le fondateur du Forum de Davos, qui se tient à partir du 15 septembre dans la station suisse, s’inquiète de la poussée des extrémismes dans le monde. Klaus Schwab appelle à un sursaut d’optimisme. dans La Tribune

Des divisions croissantes, une hostilité accrue et une recrudescence des conflits définissent le paysage mondial actuel. Le besoin perpétuel de gestion des crises épuise l’énergie humaine cruciale qui pourrait autrement être canalisée pour façonner un avenir plus optimiste. Malgré les graves crises du passé, la vague actuelle de pessimisme est sans précédent. Et contrairement au passé, la puissance et la présence des technologies mondiales des médias et des communications conduisent aujourd’hui au fait que chaque défi et chaque revers sont amplifiés, accentuant encore davantage le sentiment de catastrophe et de morosité.

Après une période qui a permis de sortir 1 milliard de personnes de la pauvreté et d’améliorer le niveau de vie partout dans le monde, l’angoisse de perdre le contrôle de ce qui nous attend pousse les gens à soutenir des idéologies extrêmes et les responsables politiques qui les défendent.

Il est primordial de rétablir la confiance dans notre avenir. La question est de savoir par où commencer, compte tenu des circonstances complexes d’aujourd’hui.

À l’instar d’un diagnostic médical, nous devons d’abord identifier et traiter les causes de notre mal-être. Nous sommes à un moment charnière de l’Histoire, mais nous nous accrochons toujours à des solutions dépassées. Ce qui complique les choses est le fait que nous sommes confrontés simultanément à de nombreux problèmes, qui sont tous interconnectés et qui se renforcent mutuellement. Il n’existe pas de solution miracle ni de remède unique. Il s’agit de traiter tous les symptômes de manière holistique.

Premièrement, nous n’avons plus de schéma directeur sur la manière de revigorer nos économies, aujourd’hui accablées par des niveaux insoutenables d’endettement et d’inflation qui érodent le pouvoir d’achat des individus. Les politiques monétaires et budgétaires traditionnelles se sont essoufflées et les politiques axées sur l’offre aggravent encore le fardeau de la dette. Ce qui est absolument nécessaire aujourd’hui, c’est une nouvelle approche envisageant la transition vers une économie verte, numérique et inclusive comme une formidable opportunité de création d’emplois, d’augmentation du pouvoir d’achat et, à terme, de croissance économique durable.

Ensuite, le changement climatique constitue une menace évidente pour les générations actuelles et surtout futures. Nous devons relever ce défi en améliorant le caractère abordable, la sécurité et la durabilité de l’énergie, tout en réduisant les dépendances géoéconomiques et géopolitiques. Grâce aux progrès technologiques, des énergies renouvelables moins coûteuses peuvent être rapidement disponibles et largement contribuer à un monde plus équitable, avec des répercussions considérables sur l’environnement, la qualité de vie et la longévité.

Enfin, nous vivons une ère de développement technologique exponentiel, en particulier avec l’avènement de l’intelligence artificielle. Ces technologies peuvent constituer des forces extrêmement perturbatrices si elles ne sont pas bien gérées, mais aussi servir de catalyseurs pour une renaissance de l’humanité, en libérant de nouvelles dimensions de la créativité humaine et en favorisant une collaboration et une compréhension sans précédent.

Ces récits holistiques nécessitent une coopération mondiale, nationale et locale, en particulier dans un monde de plus en plus compétitif et multipolaire, marqué par des fractures sociétales croissantes et une incertitude omniprésente.

Des conversations ouvertes et transparentes peuvent rétablir la confiance mutuelle entre les individus et les nations qui, par crainte pour leur propre avenir, donnent la priorité à leurs propres intérêts. La dynamique qui en résulte réduit l’espoir d’un avenir meilleur. Pour nous éloigner d’un climat de crise et encourager la coopération, la confiance et une vision commune, nous devons inventer un récit positif permettant d’exploiter les possibilités offertes par ce tournant historique.

Démographie France : une crise sans précédent depuis 80 ans

Démographie France : une crise sans précédent depuis 80 ans

Jusque-là, c’était l’atout principal de la France en Europe à savoir une démographie dynamique permettant à terme d’assurer la prospérité du pays et l’équilibre des comptes. Les facteurs explicatifs de la baisse de la démographie ne sont pas nouveaux et concernent l’ensemble de la planète surtout dans les pays développés. En cause , les différentes conceptions du couple et leurs évolutions rapides, l’accès des femmes et notamment aux postes de responsabilité, les incertitudes quant à l’avenir économique des enfants. Surtout des changements de civilisation et de mode de vie. Enfin une politique de natalité insuffisamment valorisée et soutenue.

Un recul de 6,8% (45.000 naissances de moins) sur les onze premiers mois de 2023 par rapport à la même période de 2022… année pourtant historiquement faible. En effet, sur l’ensemble de l’année 2022, 726.000 bébés ont vu le jour, soit le plus faible nombre sur un an depuis la fin de la Seconde guerre mondiale. Cette année-là, on a observé un recul des naissances dans toutes les régions françaises, sauf à Mayotte et en Corse.

En novembre 2023, 1.877 bébés sont nés en moyenne par jour. C’est 5,1 % de moins qu’en novembre 2022. Il s’agit du 17e mois consécutif de baisse par rapport au même mois un an auparavant. Une dynamique qui n’a rien de récent. Depuis 2011, le nombre de naissances a, en effet, reculé chaque année en France, à l’exception de 2021, qui a connu un léger rebond après les confinements liés au Covid-19.

France: Crise démographique sans précédent depuis 80 ans

France: Crise démographique sans précédent depuis 80 ans

Jusque-là, c’était l’atout principal de la France en Europe à savoir une démographie dynamique permettant à terme d’assurer la prospérité du pays et l’équilibre des comptes. Les facteurs explicatifs de la baisse de la démographie ne sont pas nouveaux et concernent l’ensemble de la planète surtout dans les pays développés. En cause , les différentes conceptions du couple et leurs évolutions rapides, l’accès des femmes et notamment aux postes de responsabilité, les incertitudes quant à l’avenir économique des enfants. Surtout des changements de civilisation et de mode de vie. Enfin une politique de natalité insuffisamment valorisée et soutenue.

Un recul de 6,8% (45.000 naissances de moins) sur les onze premiers mois de 2023 par rapport à la même période de 2022… année pourtant historiquement faible. En effet, sur l’ensemble de l’année 2022, 726.000 bébés ont vu le jour, soit le plus faible nombre sur un an depuis la fin de la Seconde guerre mondiale. Cette année-là, on a observé un recul des naissances dans toutes les régions françaises, sauf à Mayotte et en Corse.

En novembre 2023, 1.877 bébés sont nés en moyenne par jour. C’est 5,1 % de moins qu’en novembre 2022. Il s’agit du 17e mois consécutif de baisse par rapport au même mois un an auparavant. Une dynamique qui n’a rien de récent. Depuis 2011, le nombre de naissances a, en effet, reculé chaque année en France, à l’exception de 2021, qui a connu un léger rebond après les confinements liés au Covid-19.

Société France: Crise démographique sans précédent depuis 80 ans

Société France: Crise démographique sans précédent depuis 80 ans

Jusque-là, c’était l’atout principal de la France en Europe à savoir une démographie dynamique permettant à terme d’assurer la prospérité du pays et l’équilibre des comptes. Les facteurs explicatifs de la baisse de la démographie ne sont pas nouveaux et concernent l’ensemble de la planète surtout dans les pays développés. En cause , les différentes conceptions du couple et leurs évolutions rapides, l’accès des femmes et notamment aux postes de responsabilité, les incertitudes quant à l’avenir économique des enfants. Surtout des changements de civilisation et de mode de vie. Enfin une politique de natalité insuffisamment valorisée et soutenue.

Un recul de 6,8% (45.000 naissances de moins) sur les onze premiers mois de 2023 par rapport à la même période de 2022… année pourtant historiquement faible. En effet, sur l’ensemble de l’année 2022, 726.000 bébés ont vu le jour, soit le plus faible nombre sur un an depuis la fin de la Seconde guerre mondiale. Cette année-là, on a observé un recul des naissances dans toutes les régions françaises, sauf à Mayotte et en Corse.

En novembre 2023, 1.877 bébés sont nés en moyenne par jour. C’est 5,1 % de moins qu’en novembre 2022. Il s’agit du 17e mois consécutif de baisse par rapport au même mois un an auparavant. Une dynamique qui n’a rien de récent. Depuis 2011, le nombre de naissances a, en effet, reculé chaque année en France, à l’exception de 2021, qui a connu un léger rebond après les confinements liés au Covid-19.

France: Crise démographique sans précédent depuis 80 ans

France:Crise démographique sans précédent depuis 80 ans

Jusque-là, c’était l’atout principal de la France en Europe à savoir une démographie dynamique permettant à terme d’assurer la prospérité du pays et l’équilibre des comptes. Les facteurs explicatifs de la baisse de la démographie ne sont pas nouveaux et concernent l’ensemble de la planète surtout dans les pays développés. En cause , les différentes conceptions du couple et leurs évolutions rapides, l’accès des femmes et notamment aux postes de responsabilité, les incertitudes quant à l’avenir économique des enfants. Surtout des changements de civilisation et de mode de vie. Enfin une politique de natalité insuffisamment valorisée et soutenue.

Un recul de 6,8% (45.000 naissances de moins) sur les onze premiers mois de 2023 par rapport à la même période de 2022… année pourtant historiquement faible. En effet, sur l’ensemble de l’année 2022, 726.000 bébés ont vu le jour, soit le plus faible nombre sur un an depuis la fin de la Seconde guerre mondiale. Cette année-là, on a observé un recul des naissances dans toutes les régions françaises, sauf à Mayotte et en Corse.

En novembre 2023, 1.877 bébés sont nés en moyenne par jour. C’est 5,1 % de moins qu’en novembre 2022. Il s’agit du 17e mois consécutif de baisse par rapport au même mois un an auparavant. Une dynamique qui n’a rien de récent. Depuis 2011, le nombre de naissances a, en effet, reculé chaque année en France, à l’exception de 2021, qui a connu un léger rebond après les confinements liés au Covid-19.

Métavers : Une collecte de données sans précédent !

Métavers : Une collecte de données sans précédent !

 

Métavers est encore un concept assez fumeux hormis l’accès aux jeux. Par contre, il pourra permettre une collecte sans précédent des données utiles aux marchands du temple. NDLR

Qui n’a pas encore entendu parler du métavers ? Cette notion a récemment pris de l’importance dans les médias qui nous la présentent tout en essayant de comprendre sa signification et d’interpréter son influence sur notre avenir. Qu’il s’agisse de fréquenter des amis, de faire des achats, ou encore de créer son entreprise, tout cela pourrait avoir lieu dans un nouvel environnement qui ne fait pas la distinction entre la entre la réalité et le virtuel. Par Ola Mohty, Juriste et experte RGPD chez Data Legal drive.

L’expression « métavers » n’est pas nouvelle. Elle est apparue il y a 30 ans dans le roman de science-fiction « Snow Crash » de Neal Stephenson. Cette notion vague fait référence à un nouvel espace. Il ne s’agit en effet pas d’un site de commerce classique ou encore d’une plateforme web de mise en contact. Ce concept innovant s’appuie sur un objectif d’immersion des utilisateurs d’une part et une interaction entre plusieurs personnes se trouvant dans différents lieux d’autre part.

Bien que pas encore pleinement abouti, plusieurs entreprises commencent à s’approprier ce concept dont notamment Facebook qui s’appelle désormais « Meta ». Ce géant du web précise vouloir « construire un avenir où les gens ont plus de moyens de jouer et de se connecter »[1]. Cette invention suscite toutefois de nombreuses inquiétudes en matière de protection des données personnelles. Il convient ainsi de s’interroger sur ses enjeux juridiques et sur la règlementation applicable.

 

Une des principales questions qui se posent au sujet des métavers concerne les données et leur protection. Se présentant comme une réalité virtuelle avec des avatars contrôlés par l’utilisateur, cette nouvelle technologie est susceptible d’entraîner la naissance de nouvelles catégories de données personnelles d’une part et une augmentation du nombre des données personnelles collectées d’autre part.

Or, ces données sont-elles vraiment des données à caractère personnel ? Bien que des avatars y circulent, les données pouvant être collectées permettent de révéler de nombreuses informations sur les utilisateurs. Ces derniers sont représentés par des personnages fictifs et ceux-ci constituent une version fidèle de la personne. Il ne fait, dès lors, aucun doute que les données collectées permettent de remonter aux individus concernés. Plus encore, il semble que ces données aideront à mieux comprendre les processus de pensée des clients.

En effet, les applications mobiles et les sites web permettent aujourd’hui aux entreprises de comprendre comment les individus se déplacent sur internet ou encore comment ils naviguent via une application. Demain, avec les plateformes métaverses, il serait possible de suivre les individus de manière beaucoup plus intime. L’utilisation du métavers impliquera alors une collecte de données sans précédent. Il pourrait s’agir d’expressions faciales, de gestes ou encore d’autres types de réactions qu’un avatar pourrait produire lors de ses interactions dans le métavers. Ces informations permettront aux entreprises de mieux comprendre le comportement des utilisateurs et d’adapter les campagnes publicitaires de manière très ciblée.

La collecte des données ne se fera toutefois pas de manière directe. La personne n’aura pas à fournir de manière proactive des données personnelles en accédant à une page web ou à une application. Les données seront recueillies en temps réel lorsque les utilisateurs se trouvent dans leur métavers, interagissant par l’intermédiaire de leurs avatars. Ceci pourra être à l’origine de divers risques puisque l’utilisateur ne sera pas forcément conscient des données qu’il émet.

 

Les règles de droit permettant d’encadrer ce nouvel espace existent-elles déjà ? La mise en place de nouvelles règles ou encore d’un nouveau règlement européen est-elle nécessaire pour règlementer cet univers ?

Le RGPD régit le traitement des données à caractère personnel appartenant à des personnes au sein de l’Union. Pour assurer une protection optimale de ces personnes, il définit les données personnelles de manière large. Est considérée comme une donnée personnelle toute information se rapportant à une personne physique identifiée ou identifiable[2]. Il suffit donc de pouvoir remonter à la personne, quoique de manière indirecte, pour admettre le caractère personnel de la donnée. Ainsi, le terme « donnée personnelle » peut comprendre un large panel d’informations allant du prénom de la personne à un simple numéro de référence. Les données auxquelles l’utilisation du métavers donnera naissance entrera dans cette catégorie dès lors qu’elles révèlent des renseignements sur une personne. Tel est le cas de tout geste ou encore de toute réaction élaborés par un avatar.

Le champ d’application territorial du RGPD est également très large. Deux critères principaux doivent être pris en compte, le critère d’ «établissement » et le critère de « ciblage ». Ainsi, du moment où une entreprise cible des personnes se trouvant sur le territoire de l’Union, les activités de traitements concernées doivent être soumises au RGPD. Par conséquent, pour déterminer si le RGPD s’applique ou pas, il faudrait identifier notamment le lieu où se trouve la personne à laquelle appartiennent les données. Or, dans le cadre du métavers, les utilisateurs sont représentés par des personnalités virtuelles qui peuvent se trouver dans des endroits différents. Faudrait-il alors se baser sur la localisation de la personne qui fait fonctionner l’avatar ou il serait plus approprié de se baser sur l’avatar lui-même ?

Le caractère sans frontières du métavers avec des avatars qui y naviguent rendent en effet les choses complexes. Supposons que c’est la règlementation du lieu où se trouve la personne qui s’applique et donc le RGPD dans le cas où l’individu se trouve dans l’Union européenne, d’autres interrogations peuvent prendre naissance portant sur les principes de transfert des données. A partir de quel moment doit-on considérer qu’il s’agit d’un transfert de données ? Serait-il suffisant de se contenter de se baser sur les garanties de transfert actuelles pour valider la licéité d’un transfert de données ? Ces évolutions technologiques ne nécessitent-elles pas de repenser les outils juridiques applicables ? La nécessité d’assurer une protection optimale des données semble pencher vers cette alternative.

Des règles à renforcer

Spécifier quelle entité doit déterminer comment et pourquoi les données personnelles seront traitées et quelle entité traite les données pour le compte de quelle entité, pourrait s’avérer difficile dans le métavers. Pour ce faire, il faudrait sans doute décrypter un ensemble de relations complexes et il n’est pas certain que des réponses claires et évidentes puissent être trouvées. L’identification du responsable de traitement pourrait ainsi être à l’origine de plusieurs difficultés. Elle est toutefois nécessaire dans le cadre de la répartition des responsabilités et des obligations vis-à-vis des utilisateurs.

Plusieurs autres questions peuvent se poser. Y aura-t-il un administrateur principal du métavers qui collectera toutes les données personnelles fournies dans le métavers et qui déterminera comment ces données personnelles seront traitées et partagées ? Ou bien plusieurs entités collecteront ces données par le biais du métavers et chaque entité déterminera ses propres objectifs ? Comment le consentement des utilisateurs doit-il être recueilli ? Comment les différentes entités doivent-elles chacune afficher sa propre politique de confidentialité ?

La CNIL attire l’attention sur la nécessité d’assurer une information renforcée des personnes et de respecter les principes relatifs au consentement. Or, il n’est pas certain que l’utilisateur puisse profiter pleinement de ce dispositif dans le cas où il refuse de donner son consentement. Celui-ci ne serait dès lors pas collecté de manière libre. Il faudrait ainsi s’assurer que la modalité de collecte du consentement dans le métavers doit être identique à celle pratiquée dans le « monde réel » ou s’il faudrait recourir à d’autres modalités qui tiennent compte des particularités de cet univers.

De même, le RGPD exige que les informations obligatoires soient transmises à la personne concernée au moment de la collecte des données pour lui permettre de prendre une décision en connaissance de cause. Cette contrainte semble difficile à respecter dans le métavers où l’échange de données se fait de manière très rapide et implique un grand nombre de participants.

Face à ce constat, il serait difficile d’échapper à une revue des lois actuelles. Assurer une protection optimale des données personnelles dans ce nouveau monde semble toutefois être un défi. La quantité et le type de données que ce dispositif permet de collecter sont inédits. La possibilité d’enregistrer les moindres réactions des personnes permettront en effet d’ouvrir la voie à un profilage d’une finesse exceptionnelle. Ceci pourrait renforcer le pouvoir des détenteurs de ces données, rendant ainsi en quelque sorte obsolètes les règles actuelles sur la protection des données.

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[1] https://fr-fr.facebook.com/MetaFrance/
[2] Règlement (UE) 2016/679 du parlement européen et du conseil du 27 avril 2016, article 4 1).

Économie et finances : des changements sans précédent depuis 30 ans

Économie et finances : des changements sans précédent depuis 30 ans

Nicolai Tangen, qui pilote le plus grand fonds de pension au monde, le fonds souverain norvégien (ex- »Norwegian Oil Fund »),  explique les raisons de son profond pessimisme. A titre d’exemple, son portefeuille d’actions russes est devenu totalement invendable (-90%).Selon le directeur général de Norges Bank Investment Management, Nicolai Tangen, , tout juste remis de la pandémie, les marchés font face à un triptyque fatal : inflation (ou pire, stagflation), guerre en Ukraine et dé-mondialisation.

Nicolai Tangen, le patron du fonds souverain norvégien, le plus gros du monde avec ses quelque 1.200 milliards d’euros d’actifs sous gestion, a expliqué aujourd’hui sa vision de l’avenir proche. Et, vu des fjords, l’horizon est plutôt sombre. Le DG de Norges Bank Investment Management (ex- »Fonds pétrolier de Norvège) s’attend en effet à des conditions de marchés difficiles en raison de l’évolution de la situation géopolitique et de l’inflation:

« La probabilité d’un scénario d’horreur où le fonds chute de 40 % a augmenté », a-t-il déclaré devant l’assemblée législative monocamérale de Norvège, à Oslo.

Auditionné par la commission des finances du Storting (l’assemblée nationale) pour le rapport annuel du gouvernement sur la gestion du « fonds pétrolier », Nicolai Tangen a expliqué aux élus du « Storting » (ou « grande assemblée »), les raisons de son pessimisme, rapporte le quotidien économique norvégien Dagens Næringsliv (en anglais « Today’s Business »), troisième du pays par le tirage.

« À peine avions-nous commencé à mettre la pandémie de Covid derrière nous en imaginant que tout redeviendrait « normal », que ça s’est encore rétréci. Après le Covid qui a durement affecté notre fonds, l’invasion de l’Ukraine par la Russie fera de même », a dit Nicolai Tangen.

Les plus grands changements en une génération

Dans sa déclaration préliminaire écrite qu’il avait adressée à la commission des Finances du parlement norvégien en prévision de son audition, Nicolai Tangen déclare :

« Les conséquences géopolitiques de la guerre sont difficiles à prédire mais nous allons sans doute au devant des plus importants changements depuis trente ans. »

Il précisait :

« Il ne fait guère de doute que la montée des tensions entre les superpuissances et la remise en cause de la mondialisation vont affecter les marchés. »

Inflation/stagflation, Ukraine, dé-mondialisation…  le triptyque fatal

Pour Nicolai Tangen, la hausse des prix, déjà bien engagée avant le déclenchement de la guerre en Ukraine, a continué de s’accélérer alors que les taux d’intérêt sont très bas et que les cours des actions restent élevés.

Mais il y a pire que l’inflation : avec une inflation élevée et une faible croissance économique,  c’est le risque de « stagflation » qui menace, et il a augmenté au cours des six derniers mois.

« La stagflation est le pire que l’on puisse imaginer », selon lui.

Pour ceux qui échouent aux critères ESG, « il n’y a « nulle part où se cacher »

Le fonds norvégien, qui investit tous ses actifs en actions et obligations étrangères, ainsi que sur les marchés immobiliers et dans des projets d’énergies renouvelables, n’a « nulle part où se cacher » et doit gérer les risques liés à son exposition aux marchés mondiaux, a poursuivi Nicolai Tangen.

« Tout cela mis bout à bout signifie que nous allons au-devant d’une période agitée », a-t-il prédit.

Pour mémoire, en décembre 2021, Nicolai Tangen avait déjà développé cette idée, en insistant sur les impératifs ESG qui vont devenir vitaux, pour la planète c’est sûr, mais aussi pour les marchés: selon le directeur général du plus grand propriétaire d’actions au monde affirme, la vie est sur le point de devenir beaucoup plus difficile pour les entreprises qui échouent aux tests environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) établis par les investisseurs institutionnels.

« Les entreprises qui ne s’adaptent pas aux nouvelles normes ESG verront leur financement se tarir, les compagnies d’assurance partir, leurs employés démissionner, la honte sur les réseaux sociaux va s’intensifier et les clients vont disparaître, a-t-il déclaré dans une interview, rapporte Bloomberg.

Le fonds norvégien, construit sur le pétrole, futur leader de l’ESG ?

En tant que patron du fonds souverain norvégien, Tangen supervise environ 1.000 milliards de dollars d’actions, ce qui représente environ 72 % du portefeuille total. Le reste est dans les obligations, l’immobilier et les infrastructures d’énergie renouvelable. L’ancien patron de fonds spéculatifs de 55 ans s’occupe de l’épargne collective des Norvégiens depuis fin 2020.

Et il a promis au gouvernement norvégien de transformer le fonds, qui a été construit à partir des richesses en combustibles fossiles du pays, en un leader mondial dans l’investissement responsable (ESG).

-90% : son portefeuille d’actions russes devenu totalement invendable

Le fonds souverain norvégien n’est actuellement pas en mesure de vendre son portefeuille d’actions russes car le marché de ces actifs ne fonctionne pas et de nombreuses entreprises figurent sur des listes de sanctions mondiales, a déclaré mardi le PDG du fonds, Nicolai Tangen. .

Le fonds détenait des actions russes d’une valeur de quelque 27 milliards de couronnes norvégiennes (2,86 milliards de dollars) à la fin de 2021, soit 0,2 % de sa valeur totale, mais a depuis déclaré que la valeur de ces actifs avait chuté d’au moins 90%.

Le fonds norvégien a perdu 68 milliards d’euros au 1er trimestre

Pour autant, le rendement du fonds est particulièrement solide du fait de la reprise des marchés boursiers en 2020 et 2021 amenant le fonds bien au-delà des 12.000 milliards de couronnes norvégiennes.

Mais, au premier trimestre 2022, gros trou d’air. Est-ce un signe annonciateur de ces temps difficiles évoqués par Tangen devant le Storting? Toujours est-il que la Banque centrale de Norvège qui a sous tutelle le plus gros fonds souverain de la planète, avait indiqué le 24 avril que celui-ci avait subi une perte de quelque 68 milliards d’euros au premier trimestre du fait des turbulences financières liées notamment à la guerre en Ukraine.

Alimenté par les revenus pétroliers de l’État norvégien, l’énorme bas de laine a chuté de presque 5% (-4,9%), voyant sa valeur tomber à 11.657 milliards de couronnes (1.216 milliards d’euros).

« Le premier trimestre a été caractérisé par des troubles géopolitiques qui ont affecté les marchés », a expliqué le numéro deux du fonds, Trond Grande, cité dans un communiqué.

Dans le détail, les investissements en actions, qui représentent 70,9% du portefeuille, ont perdu 5,2% au cours du trimestre. Et les placements obligataires, qui constituent 26,3% des actifs, ont perdu, eux, 4,8%. En revanche, les investissements dans l’immobilier (2,7% du portefeuille) ont gagné 4,1%.

L’ensemble de ces investissements sont réalisés hors de Norvège, plus gros exportateur d’hydrocarbures d’Europe de l’Ouest, afin de ne pas surchauffer l’économie nationale.

Ce mardi 3 mai, selon le compteur qui tourne en direct (ci-dessous capture d’écran du jour) sur le site de la banque centrale norvégienne, le fonds pesait 11.721 milliards de couronnes norvégiennes (1.178 milliards d’euros), ce qui représente 2,17 millions de couronnes (218.321 euros) pour chacun des 5,4 millions d’habitants du pays scandinave.

 

Avoir la confiance du peuple – c’est-à-dire, les propriétaires du fonds

Face à la commission des finances, Nicolai Tangen a soutenu qu’au final, ce qui comptait le plus dans cette situation, c’était la solidité du fonds: et fort heureusement, a-t-il assuré, le fonds de pension norvégien dispose de ressources suffisantes pour gérer cette incertitude et ce risque, même s’il est plus difficile de gagner de l’argent en période de fluctuations soudaines.

Enfin, dernier point central, la confiance. Pour le DG du fonds souverain, il faut que la direction du fonds communique bien avec les propriétaires - c’est-à-dire le peuple norvégien – pour maintenir la confiance.

(La Tribune avec Reuters, AFP, Bloomberg et le Dagens Næringsliv)

Économie et placements financiers : des changements sans précédent depuis 30 ans

Économie et placements financiers : des changements sans précédent depuis 30 ans

Nicolai Tangen, qui pilote le plus grand fonds de pension au monde, le fonds souverain norvégien (ex- »Norwegian Oil Fund »),  explique les raisons de son profond pessimisme. A titre d’exemple, son portefeuille d’actions russes est devenu totalement invendable (-90%).Selon le directeur général de Norges Bank Investment Management, Nicolai Tangen, , tout juste remis de la pandémie, les marchés font face à un triptyque fatal : inflation (ou pire, stagflation), guerre en Ukraine et dé-mondialisation.

Nicolai Tangen, le patron du fonds souverain norvégien, le plus gros du monde avec ses quelque 1.200 milliards d’euros d’actifs sous gestion, a expliqué aujourd’hui sa vision de l’avenir proche. Et, vu des fjords, l’horizon est plutôt sombre. Le DG de Norges Bank Investment Management (ex- »Fonds pétrolier de Norvège) s’attend en effet à des conditions de marchés difficiles en raison de l’évolution de la situation géopolitique et de l’inflation:

« La probabilité d’un scénario d’horreur où le fonds chute de 40 % a augmenté », a-t-il déclaré devant l’assemblée législative monocamérale de Norvège, à Oslo.

Auditionné par la commission des finances du Storting (l’assemblée nationale) pour le rapport annuel du gouvernement sur la gestion du « fonds pétrolier », Nicolai Tangen a expliqué aux élus du « Storting » (ou « grande assemblée »), les raisons de son pessimisme, rapporte le quotidien économique norvégien Dagens Næringsliv (en anglais « Today’s Business »), troisième du pays par le tirage.

« À peine avions-nous commencé à mettre la pandémie de Covid derrière nous en imaginant que tout redeviendrait « normal », que ça s’est encore rétréci. Après le Covid qui a durement affecté notre fonds, l’invasion de l’Ukraine par la Russie fera de même », a dit Nicolai Tangen.

Les plus grands changements en une génération

Dans sa déclaration préliminaire écrite qu’il avait adressée à la commission des Finances du parlement norvégien en prévision de son audition, Nicolai Tangen déclare :

« Les conséquences géopolitiques de la guerre sont difficiles à prédire mais nous allons sans doute au devant des plus importants changements depuis trente ans. »

Il précisait :

« Il ne fait guère de doute que la montée des tensions entre les superpuissances et la remise en cause de la mondialisation vont affecter les marchés. »

Inflation/stagflation, Ukraine, dé-mondialisation…  le triptyque fatal

Pour Nicolai Tangen, la hausse des prix, déjà bien engagée avant le déclenchement de la guerre en Ukraine, a continué de s’accélérer alors que les taux d’intérêt sont très bas et que les cours des actions restent élevés.

Mais il y a pire que l’inflation : avec une inflation élevée et une faible croissance économique,  c’est le risque de « stagflation » qui menace, et il a augmenté au cours des six derniers mois.

« La stagflation est le pire que l’on puisse imaginer », selon lui.

Pour ceux qui échouent aux critères ESG, « il n’y a « nulle part où se cacher »

Le fonds norvégien, qui investit tous ses actifs en actions et obligations étrangères, ainsi que sur les marchés immobiliers et dans des projets d’énergies renouvelables, n’a « nulle part où se cacher » et doit gérer les risques liés à son exposition aux marchés mondiaux, a poursuivi Nicolai Tangen.

« Tout cela mis bout à bout signifie que nous allons au-devant d’une période agitée », a-t-il prédit.

Pour mémoire, en décembre 2021, Nicolai Tangen avait déjà développé cette idée, en insistant sur les impératifs ESG qui vont devenir vitaux, pour la planète c’est sûr, mais aussi pour les marchés: selon le directeur général du plus grand propriétaire d’actions au monde affirme, la vie est sur le point de devenir beaucoup plus difficile pour les entreprises qui échouent aux tests environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) établis par les investisseurs institutionnels.

« Les entreprises qui ne s’adaptent pas aux nouvelles normes ESG verront leur financement se tarir, les compagnies d’assurance partir, leurs employés démissionner, la honte sur les réseaux sociaux va s’intensifier et les clients vont disparaître, a-t-il déclaré dans une interview, rapporte Bloomberg.

Le fonds norvégien, construit sur le pétrole, futur leader de l’ESG ?

En tant que patron du fonds souverain norvégien, Tangen supervise environ 1.000 milliards de dollars d’actions, ce qui représente environ 72 % du portefeuille total. Le reste est dans les obligations, l’immobilier et les infrastructures d’énergie renouvelable. L’ancien patron de fonds spéculatifs de 55 ans s’occupe de l’épargne collective des Norvégiens depuis fin 2020.

Et il a promis au gouvernement norvégien de transformer le fonds, qui a été construit à partir des richesses en combustibles fossiles du pays, en un leader mondial dans l’investissement responsable (ESG).

-90% : son portefeuille d’actions russes devenu totalement invendable

Le fonds souverain norvégien n’est actuellement pas en mesure de vendre son portefeuille d’actions russes car le marché de ces actifs ne fonctionne pas et de nombreuses entreprises figurent sur des listes de sanctions mondiales, a déclaré mardi le PDG du fonds, Nicolai Tangen. .

Le fonds détenait des actions russes d’une valeur de quelque 27 milliards de couronnes norvégiennes (2,86 milliards de dollars) à la fin de 2021, soit 0,2 % de sa valeur totale, mais a depuis déclaré que la valeur de ces actifs avait chuté d’au moins 90%.

Le fonds norvégien a perdu 68 milliards d’euros au 1er trimestre

Pour autant, le rendement du fonds est particulièrement solide du fait de la reprise des marchés boursiers en 2020 et 2021 amenant le fonds bien au-delà des 12.000 milliards de couronnes norvégiennes.

Mais, au premier trimestre 2022, gros trou d’air. Est-ce un signe annonciateur de ces temps difficiles évoqués par Tangen devant le Storting? Toujours est-il que la Banque centrale de Norvège qui a sous tutelle le plus gros fonds souverain de la planète, avait indiqué le 24 avril que celui-ci avait subi une perte de quelque 68 milliards d’euros au premier trimestre du fait des turbulences financières liées notamment à la guerre en Ukraine.

Alimenté par les revenus pétroliers de l’État norvégien, l’énorme bas de laine a chuté de presque 5% (-4,9%), voyant sa valeur tomber à 11.657 milliards de couronnes (1.216 milliards d’euros).

« Le premier trimestre a été caractérisé par des troubles géopolitiques qui ont affecté les marchés », a expliqué le numéro deux du fonds, Trond Grande, cité dans un communiqué.

Dans le détail, les investissements en actions, qui représentent 70,9% du portefeuille, ont perdu 5,2% au cours du trimestre. Et les placements obligataires, qui constituent 26,3% des actifs, ont perdu, eux, 4,8%. En revanche, les investissements dans l’immobilier (2,7% du portefeuille) ont gagné 4,1%.

L’ensemble de ces investissements sont réalisés hors de Norvège, plus gros exportateur d’hydrocarbures d’Europe de l’Ouest, afin de ne pas surchauffer l’économie nationale.

Ce mardi 3 mai, selon le compteur qui tourne en direct (ci-dessous capture d’écran du jour) sur le site de la banque centrale norvégienne, le fonds pesait 11.721 milliards de couronnes norvégiennes (1.178 milliards d’euros), ce qui représente 2,17 millions de couronnes (218.321 euros) pour chacun des 5,4 millions d’habitants du pays scandinave.

 

Avoir la confiance du peuple – c’est-à-dire, les propriétaires du fonds

Face à la commission des finances, Nicolai Tangen a soutenu qu’au final, ce qui comptait le plus dans cette situation, c’était la solidité du fonds: et fort heureusement, a-t-il assuré, le fonds de pension norvégien dispose de ressources suffisantes pour gérer cette incertitude et ce risque, même s’il est plus difficile de gagner de l’argent en période de fluctuations soudaines.

Enfin, dernier point central, la confiance. Pour le DG du fonds souverain, il faut que la direction du fonds communique bien avec les propriétaires - c’est-à-dire le peuple norvégien – pour maintenir la confiance.

(La Tribune avec Reuters, AFP, Bloomberg et le Dagens Næringsliv)

Économie et finances: des changements sans précédent depuis 30 ans

Économie et finances: des changements sans précédent depuis 30 ans

Nicolai Tangen, qui pilote le plus grand fonds de pension au monde, le fonds souverain norvégien (ex- »Norwegian Oil Fund »),  explique les raisons de son profond pessimisme. A titre d’exemple, son portefeuille d’actions russes est devenu totalement invendable (-90%).Selon le directeur général de Norges Bank Investment Management, Nicolai Tangen, , tout juste remis de la pandémie, les marchés font face à un triptyque fatal : inflation (ou pire, stagflation), guerre en Ukraine et dé-mondialisation.

Nicolai Tangen, le patron du fonds souverain norvégien, le plus gros du monde avec ses quelque 1.200 milliards d’euros d’actifs sous gestion, a expliqué aujourd’hui sa vision de l’avenir proche. Et, vu des fjords, l’horizon est plutôt sombre. Le DG de Norges Bank Investment Management (ex- »Fonds pétrolier de Norvège) s’attend en effet à des conditions de marchés difficiles en raison de l’évolution de la situation géopolitique et de l’inflation:

« La probabilité d’un scénario d’horreur où le fonds chute de 40 % a augmenté », a-t-il déclaré devant l’assemblée législative monocamérale de Norvège, à Oslo.

Auditionné par la commission des finances du Storting (l’assemblée nationale) pour le rapport annuel du gouvernement sur la gestion du « fonds pétrolier », Nicolai Tangen a expliqué aux élus du « Storting » (ou « grande assemblée »), les raisons de son pessimisme, rapporte le quotidien économique norvégien Dagens Næringsliv (en anglais « Today’s Business »), troisième du pays par le tirage.

« À peine avions-nous commencé à mettre la pandémie de Covid derrière nous en imaginant que tout redeviendrait « normal », que ça s’est encore rétréci. Après le Covid qui a durement affecté notre fonds, l’invasion de l’Ukraine par la Russie fera de même », a dit Nicolai Tangen.

Les plus grands changements en une génération

Dans sa déclaration préliminaire écrite qu’il avait adressée à la commission des Finances du parlement norvégien en prévision de son audition, Nicolai Tangen déclare :

« Les conséquences géopolitiques de la guerre sont difficiles à prédire mais nous allons sans doute au devant des plus importants changements depuis trente ans. »

Il précisait :

« Il ne fait guère de doute que la montée des tensions entre les superpuissances et la remise en cause de la mondialisation vont affecter les marchés. »

Inflation/stagflation, Ukraine, dé-mondialisation…  le triptyque fatal

Pour Nicolai Tangen, la hausse des prix, déjà bien engagée avant le déclenchement de la guerre en Ukraine, a continué de s’accélérer alors que les taux d’intérêt sont très bas et que les cours des actions restent élevés.

Mais il y a pire que l’inflation : avec une inflation élevée et une faible croissance économique,  c’est le risque de « stagflation » qui menace, et il a augmenté au cours des six derniers mois.

« La stagflation est le pire que l’on puisse imaginer », selon lui.

Pour ceux qui échouent aux critères ESG, « il n’y a « nulle part où se cacher »

Le fonds norvégien, qui investit tous ses actifs en actions et obligations étrangères, ainsi que sur les marchés immobiliers et dans des projets d’énergies renouvelables, n’a « nulle part où se cacher » et doit gérer les risques liés à son exposition aux marchés mondiaux, a poursuivi Nicolai Tangen.

« Tout cela mis bout à bout signifie que nous allons au-devant d’une période agitée », a-t-il prédit.

Pour mémoire, en décembre 2021, Nicolai Tangen avait déjà développé cette idée, en insistant sur les impératifs ESG qui vont devenir vitaux, pour la planète c’est sûr, mais aussi pour les marchés: selon le directeur général du plus grand propriétaire d’actions au monde affirme, la vie est sur le point de devenir beaucoup plus difficile pour les entreprises qui échouent aux tests environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) établis par les investisseurs institutionnels.

« Les entreprises qui ne s’adaptent pas aux nouvelles normes ESG verront leur financement se tarir, les compagnies d’assurance partir, leurs employés démissionner, la honte sur les réseaux sociaux va s’intensifier et les clients vont disparaître, a-t-il déclaré dans une interview, rapporte Bloomberg.

Le fonds norvégien, construit sur le pétrole, futur leader de l’ESG ?

En tant que patron du fonds souverain norvégien, Tangen supervise environ 1.000 milliards de dollars d’actions, ce qui représente environ 72 % du portefeuille total. Le reste est dans les obligations, l’immobilier et les infrastructures d’énergie renouvelable. L’ancien patron de fonds spéculatifs de 55 ans s’occupe de l’épargne collective des Norvégiens depuis fin 2020.

Et il a promis au gouvernement norvégien de transformer le fonds, qui a été construit à partir des richesses en combustibles fossiles du pays, en un leader mondial dans l’investissement responsable (ESG).

-90% : son portefeuille d’actions russes devenu totalement invendable

Le fonds souverain norvégien n’est actuellement pas en mesure de vendre son portefeuille d’actions russes car le marché de ces actifs ne fonctionne pas et de nombreuses entreprises figurent sur des listes de sanctions mondiales, a déclaré mardi le PDG du fonds, Nicolai Tangen. .

Le fonds détenait des actions russes d’une valeur de quelque 27 milliards de couronnes norvégiennes (2,86 milliards de dollars) à la fin de 2021, soit 0,2 % de sa valeur totale, mais a depuis déclaré que la valeur de ces actifs avait chuté d’au moins 90%.

Le fonds norvégien a perdu 68 milliards d’euros au 1er trimestre

Pour autant, le rendement du fonds est particulièrement solide du fait de la reprise des marchés boursiers en 2020 et 2021 amenant le fonds bien au-delà des 12.000 milliards de couronnes norvégiennes.

Mais, au premier trimestre 2022, gros trou d’air. Est-ce un signe annonciateur de ces temps difficiles évoqués par Tangen devant le Storting? Toujours est-il que la Banque centrale de Norvège qui a sous tutelle le plus gros fonds souverain de la planète, avait indiqué le 24 avril que celui-ci avait subi une perte de quelque 68 milliards d’euros au premier trimestre du fait des turbulences financières liées notamment à la guerre en Ukraine.

Alimenté par les revenus pétroliers de l’État norvégien, l’énorme bas de laine a chuté de presque 5% (-4,9%), voyant sa valeur tomber à 11.657 milliards de couronnes (1.216 milliards d’euros).

« Le premier trimestre a été caractérisé par des troubles géopolitiques qui ont affecté les marchés », a expliqué le numéro deux du fonds, Trond Grande, cité dans un communiqué.

Dans le détail, les investissements en actions, qui représentent 70,9% du portefeuille, ont perdu 5,2% au cours du trimestre. Et les placements obligataires, qui constituent 26,3% des actifs, ont perdu, eux, 4,8%. En revanche, les investissements dans l’immobilier (2,7% du portefeuille) ont gagné 4,1%.

L’ensemble de ces investissements sont réalisés hors de Norvège, plus gros exportateur d’hydrocarbures d’Europe de l’Ouest, afin de ne pas surchauffer l’économie nationale.

Ce mardi 3 mai, selon le compteur qui tourne en direct (ci-dessous capture d’écran du jour) sur le site de la banque centrale norvégienne, le fonds pesait 11.721 milliards de couronnes norvégiennes (1.178 milliards d’euros), ce qui représente 2,17 millions de couronnes (218.321 euros) pour chacun des 5,4 millions d’habitants du pays scandinave.

 

Avoir la confiance du peuple – c’est-à-dire, les propriétaires du fonds

Face à la commission des finances, Nicolai Tangen a soutenu qu’au final, ce qui comptait le plus dans cette situation, c’était la solidité du fonds: et fort heureusement, a-t-il assuré, le fonds de pension norvégien dispose de ressources suffisantes pour gérer cette incertitude et ce risque, même s’il est plus difficile de gagner de l’argent en période de fluctuations soudaines.

Enfin, dernier point central, la confiance. Pour le DG du fonds souverain, il faut que la direction du fonds communique bien avec les propriétaires - c’est-à-dire le peuple norvégien – pour maintenir la confiance.

(La Tribune avec Reuters, AFP, Bloomberg et le Dagens Næringsliv)

Guerre en Ukraine: une crise alimentaire mondiale sans précédent ?

 

Guerre en Ukraine: une crise alimentaire mondiale sans précédent ?

Sur un an,  certains prix de produits alimentaires de base ont doublé notamment le blé, céréales le plus consommé avec le riz qui a atteint jusqu’à 400 € la tonne. Or le conflit en Ukraine va bouleverser le marché dans la mesure où il ne faudra plus guère compter sur les importations de blé d’Ukraine et de Russie qui représentent pourtant environ 30 % des exportations mondiales.

 

 

Les principales victimes seront dans les pays en développement dont le pouvoir d’achat est déjà sous dimensionné pour faire face aux dépenses de nourriture quotidienne. Beaucoup de pays pour ont abandonné leur culture locale pour le blé et le riz et se trouve désormais dépendant de l’évolution des marchés mondiaux. Parmi les pays les plus concernés figurent notamment l’Afrique qu’on a rendu dépendant de céréales importées.

 

Les écolos bobos s’opposent à un vague plan d’augmentation de la production agricole dans les pays développés comme la France au motif que cela rendra toujours dépendant les pays pauvres. Un raisonnement qu’on peut entendre mais on ne procède pas à des mutations agricoles fondamentales en une saison et il faudra concilier sans doute un plan d’urgence avec une stratégie à plus long terme incluant des révolutions des modes de production de leur lieu et des modes de consommation.

 

Dans plusieurs pays , En particulier en Afrique,la crise alimentaire risque d’être tellement grave qu’elle pourrait entraîner des mouvements sociaux et même politiques déstabilisants.Ailleurs la conséquence immédiate sera une augmentation supplémentaire d’une inflation en train de grignoter le pouvoir d’achat et de remettre en cause la croissance.

Société -Moral des Français : chute sans précédent

Société -Moral des Français : chute sans précédent

 

Une chute sans précédent qui accroît encore la tendance baissière de ces dernières années. En cause, évidemment la crise sanitaire pour ses conséquences humaines et matérielles aussi pour la réduction quantitative et qualitative des relations sociales en général. S’y ajoute un fort désabusement de l’opinion publique vis-à-vis des capacités des politiques à faire évoluer positivement les situations. Dans de nombreux domaines économiques, sociaux et sociétaux l’opinion publique ne croient plus les responsables.

 

D’après la dernière enquête de l’INSEE sur le moral des Français, on constate «une chute sans précédent du niveau de la satisfaction générale dans la vie», qui s’établit à 6,8 sur 10 au début de 2021, alors qu’elle atteignait 7,3 en 2019 et une moyenne comprise entre 7,1 et 7,5 sur la décennie 2010. C’est «le plus bas niveau déclaré depuis que la satisfaction dans la vie est mesurée, soit 2010», note l’Insee.

La satisfaction dans la vie dépend du nombre de privations, matérielles ou sociales (achats de biens, sorties culturelles, activités sportives…) déclarées: elle diminue à mesure que les frustrations augmentent. Point nouveau, la satisfaction en 2021 a chuté quel que soit le nombre de privations – même si la baisse a été moindre pour les personnes les plus en situation de privation que pour les autres.

Dit autrement, les personnes vivant seules et avec peu de besoins ont moins perdu en «satisfaction dans la vie» notamment parce qu’elles partaient de plus bas et avaient donc moins à perdre…

La persistance de la crise sanitaire depuis deux ans a eu un autre effet, mais bénéfique celui-là: la forte baisse du nombre de personnes recensées en situation de privation matérielle et sociale, quel que soit l’âge ou le type de ménage. Avec un taux début 2021 de 10,9 % de «pauvres», selon l’indicateur européen de privation (contre 13,1 % en 2020) et une moyenne supérieure à 12,1 % sur l’ensemble de la décennie 2010. La raison? Les confinements et restrictions, tant de circulation que de liberté, ont modifié les modes de vie et de consommation des Français qui ont, au final, individuellement et collectivement moins dépensé et plus épargné.

Moral des Français : chute sans précédent

Moral des Français : chute sans précédent

Une chute sans précédent qui accroît encore la tendance baissière de ces dernières années. En cause évidemment la crise sanitaire pour ses conséquences humaines et matérielles aussi pour la réduction quantitative et qualitative des relations sociales en général. S’y ajoute un fort désabusement de l’opinion publique vis-à-vis des capacités des politiques à faire évoluer positivement les situations. Dans de nombreux domaines économiques, sociaux et sociétaux l’opinion publique ne croient plus les responsables.

 

D’après la dernière enquête de l’INSEE sur le moral des Français, on constate «une chute sans précédent du niveau de la satisfaction générale dans la vie», qui s’établit à 6,8 sur 10 au début de 2021, alors qu’elle atteignait 7,3 en 2019 et une moyenne comprise entre 7,1 et 7,5 sur la décennie 2010. C’est «le plus bas niveau déclaré depuis que la satisfaction dans la vie est mesurée, soit 2010», note l’Insee.

La satisfaction dans la vie dépend du nombre de privations, matérielles ou sociales (achats de biens, sorties culturelles, activités sportives…) déclarées: elle diminue à mesure que les frustrations augmentent. Point nouveau, la satisfaction en 2021 a chuté quel que soit le nombre de privations – même si la baisse a été moindre pour les personnes les plus en situation de privation que pour les autres.

Dit autrement, les personnes vivant seules et avec peu de besoins ont moins perdu en «satisfaction dans la vie» notamment parce qu’elles partaient de plus bas et avaient donc moins à perdre…

La persistance de la crise sanitaire depuis deux ans a eu un autre effet, mais bénéfique celui-là: la forte baisse du nombre de personnes recensées en situation de privation matérielle et sociale, quel que soit l’âge ou le type de ménage. Avec un taux début 2021 de 10,9 % de «pauvres», selon l’indicateur européen de privation (contre 13,1 % en 2020) et une moyenne supérieure à 12,1 % sur l’ensemble de la décennie 2010. La raison? Les confinements et restrictions, tant de circulation que de liberté, ont modifié les modes de vie et de consommation des Français qui ont, au final, individuellement et collectivement moins dépensé et plus épargné.

Covid-19. une probable vague sans précédent et à une saturation de l’hôpital (professeur Renaud Piarroux )

Covid-19. une probable vague sans précédent et à une saturation de l’hôpital (professeur Renaud Piarroux )

Le spécialiste des épidémies Renaud Piarroux affirme dans le JDD que le risque de saturation des services hospitaliers est sous-estimé.

En février 2020, Renaud Piarroux, professeur de parasitologie au CHU de la Pitié-Salpêtrière à Paris ayant participé à la gestion d’épidémies en Haïti ou en Afrique, avait été l’un des seuls à percevoir la catastrophe qui s’annonçait. Ces jours-ci, il a alerté la direction des hôpitaux parisiens (AP-HP) contre un risque de saturation. « Il faut nous préparer au pire! » a-t-il exhorté. Selon lui, la fatigue pandémique et le déni nous empêchent de regarder en face l’augmentation du nombre des nouvelles hospitalisations.

Les hospitalisations ont augmenté de 15% ces sept derniers jours. La vague Omicron peut-elle submerger le système de santé?
Cette vague me rappelle la première. Plus exactement, c’est la même en négatif, au sens photographique du terme, le noir prenant la place du blanc et vice versa. En mars-avril 2020, le pays était pétrifié. Le pilier, c’était l’hôpital. Certes on découvrait la maladie mais, hormis dans quelques établissements submergés du Grand Est, un standard élevé de soins était pratiqué ; un malade qui avait besoin d’aller en réanimation y entrait ; le nombre d’infirmiers par patient était optimal ; les personnels des services à l’arrêt venaient en renfort. Le blocage avait lieu en amont puisque beaucoup de patients avaient renoncé à venir à l’hôpital.

Et aujourd’hui?
Aujourd’hui, c’est l’inverse. Le soir, en sortant de la Pitié-Salpêtrière, j’ai l’impression que le virus a disparu. À part la longueur des files d’attente pour les tests devant les pharmacies, rien n’est vraiment différent d’il y a deux mois. La ville vit avec le virus. À l’intérieur du CHU, par contre, la situation devient de plus en plus alarmante. Le nombre de passages aux urgences atteint déjà celui du pic de la deuxième vague, début novembre 2020, au moment où tout s’était arrêté. Et quoi qu’on dise, les réanimations se remplissent : on a dépassé 3.800 patients Covid en France, soit plus de la moitié du nombre atteint lors du pic de la première vague.

Mais la situation semble sous contrôle. En quoi est-ce alarmant?
Il y a une inadéquation entre les besoins des malades et les moyens pour y répondre. Contrairement à mars 2020, nous peinons à faire face à l’afflux de patients. Deux exemples : alors que le variant est davantage transmissible, il n’est plus possible de séparer complètement les secteurs dédiés au Covid et les non Covid, ce qui accroît le risque d’infection nosocomiale ; une part importante du personnel – positif ou épuisé – est arrêtée ; une autre travaille après une contamination et même avec de légers symptômes. Vous avez seulement le nez qui coule? On vous encourage à venir! Mais ce drame se déroule à huis clos : à l’extérieur des hôpitaux, cette dégradation des soins n’est pas perçue.

Nous serions dans le déni?
Oui, certains biais cognitifs nous poussent à privilégier les signes encourageants. Et il y a une conjonction entre l’approche de la présidentielle et le ras-le-bol général. Cette lassitude n’épargne ni les experts ni les responsables sanitaires ni les journalistes. C’est ainsi que les dernières modélisations de l’Institut Pasteur font l’objet d’articles de presse privilégiant l’hypothèse la plus optimiste.

Quelle lecture en faites-vous?
Au vu des dernières données et des informations produites par nos collègues du Samu qui croulent sous les appels, le doute n’existe plus : nous sommes sortis de la trajectoire optimiste. L’Institut Pasteur envisage douze scénarios différents, en faisant varier différents paramètres dont la contagiosité d’Omicron et sa dangerosité. La presse a évoqué un pic autour de 1.700 à 2.700 nouvelles hospitalisations par jour et occulté les scénarios catastrophes à 7.000 ou 9.000. Pourtant, du fait des indicateurs épidémiques actuels (augmentation exponentielle du nombre de cas et accroissement sensible du nombre des nouvelles hospitalisations ces derniers jours), ces scénarios pessimistes me semblent plus proches de la réalité : le pic des contaminations, attendu vers la mi-janvier, pourrait entraîner 5.000 nouvelles hospitalisations par jour. Ce n’est pas une vaguelette qui nous attend fin janvier, elle pourrait être plus forte que la deuxième et la troisième vague.

Mais le virus est moins dangereux!
Ma lecture des données venues du Danemark montre que l’épidémie d’Omicron double tous les deux jours et que ce variant n’est pas cinq fois moins dangereux que Delta mais plutôt deux ou trois fois moins seulement, ce qui donne une sévérité proche soit de la souche initiale, soit du variant alpha. Un virus moins virulent peut faire des dégâts considérables s’il infecte un nombre plus important de personnes. Or Omicron a une contagiosité extrême. Avec 300.000 contaminations par jour, si un peu plus de 1% des gens sont hospitalisés comme aujourd’hui au Danemark, cela donnerait plus de 3.000 entrées par jour. En réalité cela sera plus élevé chez nous car, comme beaucoup de patients n’arrivent pas à se faire tester, le nombre de nouvelles contaminations est largement sous-estimé.

La durée d’hospitalisation n’est-elle pas plus brève avec Omicron?
Prudence, prudence. On la sous-estime toujours en début de vague, quand les contaminations touchent des gens jeunes. Le taux d’hospitalisation parmi les infectés augmente lui aussi avec l’âge des personnes positives.

Les hôpitaux tiendront-ils?
Ce sera gérable si on déprogramme massivement. Il faudra se focaliser sur les urgences, qu’elles soient liées au Covid ou non.

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