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Archive mensuelle de janvier 2025

Economie, politique, société: les plus lus 31 janvier 2025

Chômage en hausse et ce n’est pas fini

Chômage en hausse et ce n’est pas fini

Fort logiquement la croissance étant en panne, le chômage reprend au quatrième trimestre. Le problème c’est que l’année 2025 risque de s’inscrire dans cette stagnation de l’économie.

Au quatrième trimestre 2024, le taux de chômage vient de connaître sa plus forte hausse en 10 ans, si on exclut la période du Covid-19. Les chiffres publiés par le ministère du Travail élèvent à près de 4% (3,9%) le nombre de demandeurs d’emplois en catégorie A en un trimestre, c’est-à-dire ceux qui n’ont pas du tout travaillé pendant cette période. En un trimestre, cela représente 117 000 chômeurs de plus en France métropolitaine (hors Mayotte).

 

 

Bien loin d’être une hausse exceptionnelle, un cas isolé, l’augmentation du taux de chômage risque de se poursuivre en 2025.  À cela s’ajoute une vague sans précédent de défaillances d’entreprises, alors que plus de 68 000 procédures de redressements ou de liquidations judiciaires ont été enregistrées en 2024. Une série noire qui devrait donc se poursuivre en 2025, alors que les difficultés de certaines grandes entreprises, qui portent parfois tout un secteur, mettent déjà en péril tout un tissu économique local. L’effet domino sur les PME et les sous-traitants semblent, de fait, inévitable.

L’absence de budget, et l’instabilité politique inquiètent par ailleurs les chefs d’entreprise, qui embauchent de moins en moins, ou suspendent leur campagne de recrutement. De quoi faire craindre encore une fois une nouvelle remontée du taux de chômage. L’Insee table pour sa part sur un taux à 7,6% au deuxième trimestre de cette année 2025, et les économistes de l’OFCE 8% fin 2025.

 

 

 

 

 

 

US-Des libertariens étatistes et violents !

US-Des libertariens  étatistes et violents !

Les libertariens au pouvoir aux États-Unis sont-ils schizophrènes ?… Tandis qu’ils prônent une libéralisation totale, ils mettent en place des technologies de surveillance sophistiquées pour poursuivre un agenda impérialiste. Par Michel Santi, économiste (*) dans la Tribune

Les nouveaux libertariens au pouvoir aux États-Unis nagent dans leurs contradictions. Pendant qu’ils plaident à tue-tête pour une libéralisation débridée sur tous les plans, ils mettent en place méthodiquement des technologies de surveillance qui leur permettront de concrétiser leur agenda impérialiste. Néanmoins, cette exacerbation du patriotisme américain, ces rengaines glorifiant et portant aux nues la puissance retrouvée (ou à recouvrer) de leur pays, seront inéluctablement génératrices de violences. De fait, ce qu’il est de bon ton d’appeler les « Big Tech » développent des technologies de pointe et d’une rare sophistication grâce à l’IA et dans un but militaire. Le constat, aujourd’hui, est sans appel, car l’innovation de ces fleurons de la tech américaine se met au service de la politique étrangère des États-Unis.

Voilà Microsoft qui remporte de nombreux contrats de défense, notamment pour le développement du système intégré de réalité augmentée (Integrated Visual Augmentation System) destiné à l’armée américaine. Programme d’un montant de 22 milliards de dollars qui vise à améliorer la «conscience situationnelle» des troupes grâce à la réalité augmentée.

Meta, pour sa part, vient de faire son entrée dans ce domaine en mettant son grand modèle de langage Llama à disposition de ses clients du secteur militaire.

Google apporte sa contribution à la technologie militaire par son projet Maven qui utilise l’IA dans l’analyse des images des drones à des fins de surveillance et de ciblage.

Fournisseur majeur de services « cloud » pour le département de la Défense et pour la CIA, d’ores et déjà considérablement intégré dans les opérations de défense, Amazon se démarque par son grand activisme dans le développement d’outils IA pour l’optimisation logistique et l’analyse du champ de bataille.

Quant aux systèmes de satellites Starlink de SpaceX, ils sont tout bonnement devenus indispensables aux opérations militaires américaines. L’entreprise d’Elon Musk développe également une constellation de satellites-espions sur mesure pour les agences de renseignement américaines, consacrant ainsi son rôle dans la sécurité nationale américaine.

Moins grand public peut-être, mais tout aussi précieuse pour les autorités américaines : l’entreprise Anduril, fondée par Palmer Luckey, qui s’est d’abord fait connaître grâce à ses tours de surveillance détectant les migrants. Et qui, depuis, s’est diversifiée en développant des drones autonomes, des missiles, des robots et d’autres technologies dédiées à la défense américaine.

Pour autant, aucun de ces fleurons de la tech ne symbolise ce qu’il faut désormais qualifier d’« enthousiasme techno-militaire américain » mieux que Palantir de Peter Thiel, qui fut une des premières à bénéficier de financements précoces de la branche capital-risque de la CIA.

Eh bien, oui ! Même une institution comme la CIA dispose à présent d’un pool à même de financer de jeunes pousses qui lui seront en retour utiles.

Ainsi, Gotham, développé par Palantir, est indispensable aux agences de renseignement, aux forces de sécurité et à d’autres entités gouvernementales dans l’intégration, l’analyse et la visualisation de quantités impressionnantes de données émanant de sources diverses et variées, telles que surveillance, rapports de renseignement, informations géospatiales, données d’interceptions. Gotham synthétise une vue d’ensemble de situations complexes en croisant toutes ces données, et autorise le personnel dans sa prise de décision en termes de lutte contre le terrorisme ou de missions militaires. Palantir met également à disposition du Pentagone son programme Foundry pour la gestion logistique et des chaînes d’approvisionnement, qui ont secondé l’Ukraine contre la Russie et Israël dans le ciblage des combattants du Hamas à Gaza.

Bienvenue, en somme, dans le radieux avenir techno-militaire des États-Unis d’Amérique !

Permettez-moi de citer Palmer Luckey, entrepreneur américain, fondateur d’Anduril Industries célèbre pour ses systèmes de surveillance et de détection utilisant l’intelligence artificielle:

«Les sociétés ont toujours eu besoin de guerriers enthousiastes et passionnés par l’idée d’exercer la violence sur les autres pour atteindre des objectifs nobles».

 

Qu’il semble loin ce temps où, pour son discours d’adieu en janvier 1961, le président Eisenhower mettait en garde contre le « complexe militaro-industriel ». Soixante-quatre ans plus tard, Joe Biden évoque une oligarchie d’un type nouveau : « techno-industrielle ».

Le nouveau président américain affirme souvent être un homme de paix. En attendant, il est cerné de tous côtés d’entreprises à qui la guerre — et à qui un maximum de guerres — rapporteront un maximum d’argent, et plus de puissance.

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(*) Michel Santi est macro-économiste, spécialiste des marchés financiers et des banques centrales, écrivain. Il vient de publier un ouvrage critique sur la Banque centrale suisse : BNS : une banque centrale ne devrait pas faire çaSon fil Twitter.

Financement de Kadhafi : Lauvergeon enfonce Sarkozy

Financement de Kadhafi : Lauvergeon  enfonce Sarkozy

 

 

Un règlement de comptes attendus entre l’ancienne patronne d’Aréva et Sarkozy. Anne Lauvergeon  a estimé qu’il était irresponsable de promettre du nucléaire civil à Kadhafi… à moins que !

 

L’ex-directrice d’Areva, l’ancien géant français du nucléaire, a été auditionnée, jeudi 30 janvier, au procès des soupçons de financement libyen de la campagne présidentielle de 2007. Citée comme témoin par le parquet national financier devant la 32e chambre du tribunal correctionnel de Paris, celle qui a dirigé le puissant groupe industriel pendant une dizaine d’années est revenue durant plus de deux heures sur les conditions de l’accord signé avec la Libye sur l’exportation de réacteurs et combustibles nucléaires, fin 2007. Ce contrat est envisagé par l’accusation comme l’une des contreparties économiques du pacte de corruption que l’ancien président français est soupçonné d’avoir noué avec le défunt dictateur libyen Mouammar Kadhafi.

« Les conditions n’étaient pas réunies pour vendre du nucléaire civil à la Libye. Ça ne nous semblait pas raisonnable, se remémore l’ex- »sherpa ». Il y a des pays qui ne sont pas prêts à assumer cette responsabilité. »

« On ne peut pas vendre du nucléaire civil à un pays qui ne fonctionne pas de manière rationnelle. » estime  Anne Lauvergeon.

 

 

Elon Musk et Tesla en difficulté

Elon Musk et Tesla  en difficulté

Elon Musk, le milliardaire fou qui veut changer le monde entier et même coloniser Mars devrait s’occuper un peu plus de sa marque  Tesla fabricant d’automobiles électriques en difficulté. La firme d’Elon Musk a écoulé moins de voitures électriques l’an passé et sa marge opérationnelle a fondu au dernier trimestre. Mais Wall Street lui conserve sa confiance, et parie sur ses robots-taxis.

Le chiffre d’affaires de 77 milliards de dollars tiré de son activité automobile a reculé de 6 % en 2024 par rapport à 2023. Et c’est grâce à sa branche dédiée à la production au stockage d’énergie et aux services que le groupe Tesla affiche une croissance de 1 % de ses ventes, à 97,69 milliards de dollars. La production de voitures électriques dans les giga-usines installées aux États-Unis, en Chine et en Allemagne a reculé de 4 %. Et pour la première fois, les livraisons annuelles ont baissé passant de 1,808 million à 1,789 million d’unités en 2024. La firme avait prévu une hausse des volumes…

 

 

 

 

Taux d’intérêt : nouvelle baisse de la banque centrale européenne

Taux d’intérêt : nouvelle baisse de la banque centrale européenne

. La BCE a abaissé jeudi son principal taux d’intérêt directeur de 0,25 point de pourcentage après sa réunion de politique monétaire. Cette cinquième baisse depuis juin fait passer à 2,75% le taux de dépôt, qui sert de référence, contre 3% auparavant.

«Le communiqué et la conférence de presse qui ont suivi ont renforcé l’idée que la BCE est globalement satisfaite de l’évolution de l’inflation et des perspectives de voir l’inflation se rapprocher de son objectif de 2%», a relevé Raphaël Thuin, directeur des stratégies de marchés chez Tikehau Capital. Pour la suite, «les marchés s’attendent à d’autres baisses de taux», a estimé Bénédicte Kukla, chargée d’investissement chez Indosuez. Il est «trop tôt» pour envisager «à quel moment nous devons arrêter» de baisser les taux, a prévenu Christine Lagarde. La croissance va toutefois «rester faible» dans la zone euro, a-t-elle ajouté, alors que le PIB a fait du surplace au quatrième trimestre, à cause de mauvaises performances en Allemagne et en France, selon des chiffres publiés jeudi.

L’IA chinoise Deepseek Interdite en Italie

L’IA chinoise Deepseek Interdite en Italie

En attendant des éclaircissements, l’Italie interdit l’intelligence artificielle chinoise  » Deepseek ». Le gendarme italien des données estime en effet que «les données de millions d’Italiens sont en danger» et a exigé de DeepSeek des clarifications sur la nature des données personnelles collectées, leurs finalités ainsi que leur éventuel stockage sur des serveurs situés en Chine. En 2023, l’autorité italienne avait également suspendu les activités de l’IA américaine ChatGPT avant qu’il ne se conforme à la réglementation européenne.

Victor Wembanyama déjà sélectionné All-Star Game

 

Le phénomène Victor Wembanyama a déjà été sélectionné  jeudi pour disputer en février son premier All-Star Game, où il sera le 4e représentant français après Tony Parker, Joakim Noah et Rudy Gobert. Wembanyama, qui a fêté début janvier ses 21 ans, poursuit son aventure américaine à pas de géant, et fonce déjà vers les étoiles.

Nicaragua : la dictature d’Ortega et de son épouse se renforce encore

Nicaragua : la dictature d’Ortega et de son épouse se renforce encore

Au Nicaragua ( par parenthèse modèle de Mélenchon), la ligature de Daniel Ortega se renforce avec encore davantage le pouvoir pour lui mais aussi son épouse qui devient coprésidente. Bref la révolution au profit de la famille.

Le Parlement du Nicaragua a annoncé jeudi 30 janvier avoir validé la réforme constitutionnelle donnant les pleins pouvoirs à Daniel Ortega et à son épouse Rosario Murillo en tant que président et «coprésidente» de ce pays d’Amérique centrale. La loi de réforme de la Constitution du Nicaragua, dont le projet avait déjà été adopté par le Parlement monocaméral en novembre, est «approuvée dans son intégralité», a annoncé l’Assemblée nationale sur son compte X. Il s’agissait de la dernière étape avant l’entrée en vigueur du changement de la Constitution.

Daniel Ortega,  a déjà réformé une douzaine de fois la Constitution, s’octroyant notamment un nombre indéfini de mandats.

Le Bureau régional pour l’Amérique centrale du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme a exprimé dans un communiqué sa «profonde préoccupation» face à l’adoption de cette réforme, estimant qu’elle «accroît les régressions en matière de libertés civiles et politiques» dans ce pays d’Amérique centrale. «Ces changements drastiques marquent la destruction de l’État de droit et des libertés fondamentales au Nicaragua (…) Ortega et Murillo ont consacré et consolidé leur pouvoir absolu», a déclaré à l’AFP l’avocat américain Reed Brody, membre d’un groupe d’experts de l’ONU sur le Nicaragua.

Conduite routière et stupéfiants

Conduite routière et stupéfiants
Les effets négatifs de la consommation de cannabis sur la conduite d’un véhicule sont encore sous-estimés voire ignorés par les automobilistes. Ils peuvent être pourtant fatals au volant : chaque année, 700 personnes sont tuées sur les routes dans un accident impliquant un conducteur ayant consommé des drogues, soit 21% de la mortalité routière.

Drogue au volant : un état incompatible avec la conduite

Augmentation du temps de réaction, diminution de l’aptitude à décider rapidement et altération de la conscience de son environnement
En plus d’être interdite, la consommation de tous les types de drogues représente un danger réel sur la route :

le cannabis entraîne une somnolence, ralentit la coordination des mouvements, allonge le temps de réaction et diminue les facultés visuelles et auditives ;
l’ecstasy masque la sensation de fatigue et altère les capacités mentales, donne l’impression trompeuse que l’on est maître de soi et de sa conduite, et favorise un comportement irrationnel au volant ;
la cocaïne suscite une conduite agressive associée à des erreurs d’attention ou de jugement pouvant aller jusqu’à la perte de contrôle du véhicule ;
les opiacés provoquent une baisse de l’attention, altèrent la capacité à décider rapidement et de façon adaptée, et réduisent la conscience du danger et des obstacles ;
le LSD, les champignons psilocybes, la mescaline font partie des drogues hallucinogènes. Leur consommation induit des troubles de la perception, des illusions délirantes, un sentiment de confusion ou d’angoisse allant parfois jusqu’à la crise de panique.

Le risque de se tuer ou de tuer quelqu’un
→ La conduite sous l’emprise du cannabis multiplie par 1,65 le risque d’être responsable d’un accident mortel.

→ Un accident mortel sur cinq implique un conducteur positif aux stupéfiants. Cette part passe à un accident sur trois, la nuit au cours des week-ends.

→ Les conducteurs contrôlés positifs aux stupéfiants dans les accidents mortels sont à 91 % des hommes, à 27 % âgés de 18 à 24 ans, à 30 % âgés de 25 à 34 ans et à 22 % âgés de 35 à 44 ans.

→ Parmi les conducteurs positifs aux stupéfiants impliqués dans un accident mortel, la moitié présente également un taux d’alcool supérieur à 0.5 g/l.

Le cocktail drogues/alcool multiplie par 29 le risque d’avoir un accident mortel.
En cause : le cumul des effets des sentiments de puissance et désinhibition, conjugués à l’amoindrissement des réflexes

 

Des contrôles plus fréquents


En 2022, 776 829 dépistages ont été opérés contre 651 256 en 2021 (+19 %).

Lors d’un contrôle routier, les forces de l’ordre (police, gendarmerie) ont le droit d’effectuer un dépistage de consommation de drogues à titre préventif, même en l’absence d’accident ou d’infraction. En cas d’accident mortel ou corporel, ce dépistage est systématique et obligatoire.
Pratiqué sous la forme d’un test salivaire, il est capable de détecter les différents types de substances en quelques minutes : cannabis, cocaïne, opiacés, ecstasy et amphétamines.

Le dépistage concerne tous les conducteurs, y compris les cyclistes, les trottinettistes et les accompagnateurs en conduite accompagnée.

En fonction des drogues et des modes d’usage, et grâce à une analyse salivaire ou sanguine, il est possible d’être contrôlé positif plusieurs heures, voire plusieurs jours après la prise de drogue

Nicolas Simon, professeur de médecine spécialisé en addictologie et président de l’Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie (ANPAA)

Davantage de contrôles sur route concernant les stupéfiants ?

Davantage de contrôles sur route concernant les stupéfiants ?

Le ministre chargé des Transports Philippe Tabarot a annoncé jeudi sur RTL qu’allaient être menés «des contrôles de plus en plus importants» des chauffeurs, notamment «au niveau des stupéfiants», après la mort d’une lycéenne dans un accident de car scolaire jeudi matin près de Châteaudun (Eure-et-Loir). Un premier test salivaire aux stupéfiants du conducteur de 26 ans s’est «révélé positif», avait annoncé le parquet de Chartres, confirmant une information révélée par RTL.

«J’en ai parlé cet après-midi avec mon collègue ministre de l’Intérieur»Bruno Retailleau«nous allons mener un certain nombre d’actions pour opérer des contrôles de plus en plus importants», a indiqué Philippe Tabarot. «Malheureusement, ce qui avait été fait (…) contre l’alcool auprès d’un certain nombre de chauffeurs il y a quelques années, devra se faire au niveau des stupéfiants», a-t-il ajouté. Un test sanguin de détection des stupéfiants a été effectué sur le conducteur de car dont les résultats, plus fiables qu’avec le test salivaire, seront connus «très probablement dans la nuit ou demain dans la matinée», a indiqué Philippe Tabarot.

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Economie, politique, société: les plus lus 30 janvier 2025

France: Comment relocaliser ?

France: Comment relocaliser ?

 

Entre 2009 et 2020, la France compte 144 relocalisations contre 466 délocalisations. Heureusement, certaines entreprises (re)transfèrent avec succès leurs activités dans l’Hexagone. Notamment la coopérative Atol et Lucibel, pionnière française du LED. En ce mois de janvier 2025, sept nouveaux projets ont été soutenus par France 2030 pour renforcer ou relocaliser la production de 42 médicaments essentiels. L’objectif : réduire la dépendance aux importations, notamment de Chine ou d’Inde où sont produits 60 % et 80 % des principes actifs pharmaceutiques. Aujourd’hui, le manque de foncier abordable, la hausse des prix de l’énergie, auxquels il faut rajouter le manque de main-d’œuvre disponible, constituent trois freins à la relocalisation. Certains industriels relèvent cependant ces défis. Ils font de la relocalisation une stratégie de développement rentable, proposant des produits Made in France en phase avec les attentes d’une grande partie des consommateurs. Dans une étude sur Lucibel et Atol, nous analysons les conditions de réussite d’une relocalisation : nouvelle conception des produits, des « process » et des procédés, nouvelle organisation de la production et de la chaîne logistique.

 

par 

  • Professeure des Universités en sciences économiques, iaelyon School of Management – Université Jean Moulin Lyon 3
  • Responsable pédagogique master management industriel dans The Conversation 

Au début des années 2000, les entreprises à capitaux étrangers ont contribué à près du tiers de la production manufacturière chinoise. Après l’engouement pour la production à l’étranger, les sociétés françaises constatent une hausse de leurs coûts liée à l’éloignement. Parmi les raisons, on trouve la hausse des salaires locaux, la suppression des subventions, des aides fiscales ou des délais de livraison allongés.

La distance créée d’autres complications. Pour éviter la contrefaçon, les malfaçons et les vols, des contrôles fastidieux sont mis en place. Enfin, les conditions de production peu éthiques nuisent à l’image de certaines entreprises qui relocalisent pour préserver leur réputation. Des produits délocalisés créent aussi des clients insatisfaits.

On dénombre 144 relocalisations contre 466 délocalisations entre 2009 et 2020. Elles concernent principalement l’industrie manufacturière, même si le Brexit a entraîné une petite dizaine de relocalisations dans le secteur bancaire et financier. En part de créations d’emplois, les relocalisations pèsent peu. Moins de 1 % des créations d’emplois sont industriel, alors que les délocalisations représentent 6,6 % des pertes d’emploi industriel. Une hausse des délocalisations début 2020 montre que la tendance à la relocalisation n’est pas acquise. Les entreprises rencontrent des obstacles majeurs pour revenir vers des circuits locaux : manque de foncier abordable, hausse des prix de l’énergie ou manque de main-d’œuvre disponible.

Bien qu’elles soient encore relativement limitées, des initiatives françaises témoignent d’un effort coordonné pour soutenir la relocalisation. Elles incluent des aides financières directes et indirectes aux entreprises, ainsi que deux plans de financement. En 2010, la certification « Origine France Garantie » est lancée pour valoriser la production des entreprises françaises. Entre 2012 et 2014, le ministère du redressement productif développe des outils comme la plate-forme Colbert 2.0 pour réaliser les études de faisabilité des projets de relocalisation. Des événements annuels mettent en valeur la production française à l’instar des assises « Produire en France » en 2018 ou des « Rencontres du Made in France en 2024.

Certains industriels comme la société coopérative des opticiens Atol ou le groupe Lucibel réussissent à relocaliser leur production en France de manière durable. Comment ? En imaginant des modes de production plus efficaces et moins coûteux.

Pour améliorer sa compétitivité et se différencier de ses concurrents, Atol a créé des lunettes connectées assemblées dans son usine de Beaune. Ses composants électroniques sont fabriqués dans les Côtes–d’Armor. Le célèbre opticien a également inventé les lunettes « zéro vis », déformables sans soudures, proposant à ses clients une garantie à vie. Atol a automatisé la production en investissant dans la robotique et réorganisé le temps de travail, en passant à 2×8, puis à 3×8 pour réduire ses coûts et accroître la productivité.

Fondée en 2008, Lucibel conçoit et fabrique des produits et solutions d’éclairage de nouvelle génération issus de la technologie LED. Le groupe est pionnier dans les nouvelles applications permises par la LED au-delà de l’éclairage : l’accès à Internet par la lumière (LiFi), des produits cosmétiques et des lumières d’intérieur. Parce qu’en France en 2008, peu d’industriels connaissent la technologie LED, c’est à Shenzhen que Lucibel construit sa première usine. Mais confronté à des problèmes de qualité, des vols de ses technologies et des délais de livraison allongés, il décide en 2014 de relocaliser sa production en Normandie.

Pour être rentable, un re-ingineering complet à la fois des « process » et des produits est réalisé. La production est organisée par îlots. Contrairement à la Chine où les ouvriers travaillaient à la chaîne, ils sont responsabilisés et deviennent plus polyvalents. Cette mesure leur permet d’avoir un travail plus varié, de pouvoir remplacer plus facilement un collègue absent. L’entreprise arrive ainsi à diviser par trois le temps homme passé sur chaque produit par rapport à la Chine, réalisant de conséquents gains de productivité.

Les produits montent en gamme avec un positionnement « plus premium ». Les équipes R&D et fabrication sont désormais regroupées sur le même site.

« On a pu aller vite sur ces sujets d’innovation, car on était en France. La colocalisation des équipes sur le même site à Barentin nous a permis d’être plus efficaces et de monter en puissance »,

souligne Frédéric Granotier, le président-directeur général de Lucibel. Depuis, l’entreprise ne cesse d’innover avec 20 % de ses effectifs dédiés à la R&D.

En relocalisant, ces entreprises gagnent en créativité, en efficacité et en innovation. Pour les pouvoirs publics, il semble alors pertinent de renforcer les aides en lien avec l’innovation et de favoriser la (re)construction de filières : renforcer la coopération technologique distributeurs/fabricants/fournisseurs en favorisant l’achat local.

Un nouveau concept : l’économie immergente

Un nouveau concept : l’économie immergente

 

Le concept d’« économie émergente » est trop connoté, réducteur, presque vexant, et finalement un peu daté. Mais il continue d’être utilisé, par commodité, ou manque d’imagination, pour classer les pays dans une catégorie ou l’autre. Une économie sera dite émergente si son PIB par habitant est plus faible que celui des économies dites développées, et si sa croissance du PIB est plus rapide que celle de ces mêmes économies. Comme pour exprimer l’idée d’un appel d’air du moins vers le plus. Inévitablement, une telle définition obligera l’économiste à qualifier la Chine d’économie émergente qui n’a pas fini sa mue, alors qu’elle fait d’ores et déjà figure de mastodonte de l’économie mondiale.

 

« par  Par Karl Eychenne, chercheur chez Oblomov & Bartleby dans La Tribune »

 

Or pour une raison qui échappe au bon sens, ce concept d’économie émergente n’a été envisagé que dans un sens. Et pas l’autre : l’immergence. Pourtant, rien ne l’interdit techniquement. On pourrait très bien imaginer un pays connaissant une baisse structurelle de son PIB par habitant, entretenue par une récession insistante de son économie. Certes, en pratique on imagine mal les autorités ou institutions internationales peigner la girafe en attendant que les choses se passent. Le seul réel cas pratique encore dans les mémoires pourrait être celui de la Grèce, durant la crise des dettes souveraines en 2011. Son PIB par habitant avait alors chuté de près de -30%, et n’a jamais récupéré depuis.

En vérité, il est difficile d’imaginer le concept d’économie immergente comme l’exact symétrique d’économie émergente. Par contre, il est tout à fait possible d’envisager une version modérée d’immergence, qui se résumerait à une forme de stabilité du PIB par habitant, et une croissance quasi nulle de son PIB potentiel. Cela peut suffire pour exprimer l’idée d’immergence. Car en économie si on avance plus, c’est que l’on recule. Surtout si pendant ce temps les autres avancent. D’ailleurs, nous avons tous fait cette expérience. Vous êtes à bord d’un train à l’arrêt, le train voisin démarre, mais votre cerveau produit l’illusion que c’est votre train qui recule. Finalement, le concept d’économie immergente exprimerait alors une forme de déclinisme. Quelque chose de plus mou que la stagnation séculaire évoquée par Larry Summers durant la dernière décennie. Ne tournons plus autour du pot. Nous parlons des économies européennes.
Nous ne nous sommes jamais remis vraiment de la crise Covid. En effet, depuis 5 ans le PIB par habitant européen est sur un faux plat, augmentant de seulement 0,5 % par an, quand le PIB par habitant américain augmente de 1,5 % par an. Pour dire les choses autrement, la part de gâteau du consommateur américain augmente 3 fois plus vite que celle du consommateur européen. En fait, le mal dure depuis plus longtemps que la crise Covid. Depuis 2008 date de la crise des Subprimes, le PIB par habitant européen augmente à peine plus à 0,6 % par an, alors que son homologue américain augmente deux fois plus vite à 1,2 %. Il n’en a pas toujours été ainsi. Jadis, les PIB par habitant européen et américain augmentaient de près de 2,5 % par an. Mais ce temps est révolu, et Draghi a déjà tout dit.

Aujourd’hui, l’économie européenne est à l’arrêt. Et cela n’a rien voir avec un simple trou d’air. Plutôt les prémisses d’une phtisie. Car nous sommes à l’arrêt, mais les autres avancent. Si bien que nous nous éloignons, de la frontière technologique notamment, au lien d’en faire partie. Déjà cette frontière ressemble à un mur, tant la dépendance européenne est manifeste. Mais plus inquiétant encore, l’économie européenne décline, et nos rois Soliveau baillent en regardant le spectacle. Il n’y a pas l’ombre d’une mesure, plan, ou accord manifestant une forme de panache européen. Rien. C’est une stratégie comme une autre après tout. Mais terriblement risquée.

« Celui qui n’a pas d’objectifs ne risque pas de les atteindre », Sun Tzu.
A leur décharge, nos dirigeants européens ont plusieurs déclinismes à gérer : économique et technologique donc, mais aussi géopolitique, social, et idéologique peut – être aussi. Ce dernier terme peut faire tiquer, à juste titre. Mais le souci vient lorsque l’une des parties (Etats – Unis) en fait sa feuille de route, déroulant son idée logique jusqu’au bout, quitte à tirer la nappe dressée au sortir de la seconde guerre mondiale. Alors que l’autre partie (l’Europe) se perd dans des pétitions de principe, ne réalisant pas alors « qu’en se poliçant, les nations perdent insensiblement leur courage, la vertu, et même leur amour pour la liberté ». Helvétius.

Finances-Taux d’intérêt américains : sans changement malgré Trump

Finances-Taux d’intérêt américains : sans changement malgré Trump

La politique monétaire de la banque fédérale américaine  maintient  les taux d’intérêt à leur niveau actuel, selon les prévisions des marchés. L’institution monétaire publiera sa décision mercredi 29 janvier à 14 heures locales.

La Fed a systématiquement abaissé ses taux lors de ses trois dernières réunions, pour un total d’un point de pourcentage.En cause, la nécessité de contrôler l’inflation.

Un maintien des taux à leur niveau actuel – entre 4,25 % et 4,50 % – risque de fâcher le nouveau locataire de la Maison Blanche. Donald Trump, qui a pris ses fonctions la semaine dernière, a « exigé » dans la foulée que les « taux d’intérêt baissent immédiatement »« Je les laisse faire mais si je ne suis pas d’accord, je le ferai savoir », a encore prévenu le chef de l’État.

Donald Trump ne cache pas son hostilité envers Jerome Powell, le président de la Fed, qu’il a accusé lors de la campagne pour la dernière présidentielle d’agir au bénéfice des démocrates. « Je connais bien mieux les taux d’intérêt qu’ils ne les comprennent », a-t-il encore affirmé. Et mieux que « celui qui en est le principal responsable », a-t-il appuyé.

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