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Bayrou: large exposé dans une ambiance de maternelle

Bayrou:  large  exposé dans une ambiance de maternelle

Dans un hémicycle bordélisé par les Insoumis, le Premier ministre très largement exposé ses projets soulignant notamment le grave problème de la dette et en permettant la remise en chantier des retraites. Une très longue intervention pour un premier ministre qui veut durer en dépit de l’ambiance de chaos et des attaques personnelles indignes de la part des oppositions nombreuses. Pas vraiment une image renforcée de la démocratie qui pourrait finir par lasser une opinion résignée qui porte déjà une critique sévère des partis politiques. 

Dette

Le Premier ministre a entamé son discours par la situation de la dette, qui atteint aujourd’hui 3 228 milliards d’euros, « une épée de Damoclès au-dessus de notre pays et de notre modèle social »

François Bayrou a souligné l’urgence de faire adopter un budget. « Est-il nécessaire que plus de 1 000 agences, organes ou opérateurs exercent l’action publique ? », s’est-il également interrogé. . Il a maintenu « l’objectif de 3% de déficit public en 2029″, avec un objectif de « déficit public pour 2025 à 5,4% du PIB [produit intérieur brut]« .

Le Premier ministre a annoncé la « création d’un fonds spécial entièrement dédié à la réforme de l’Etat, financé en réalisant une partie des actifs en particulier immobiliers qui appartiennent à la puissance publique ». Celui-ci devra permettre « des investissements, par exemple, dans le déploiement de l’intelligence artificielle dans nos services publics ».

Dans sa réponse aux groupes politiques, François Bayrou a fait d’autres annonces en matière budgétaire. Il entend ainsi travailler sur « une taxe anti-optimisation pour les hauts patrimoines », qui pourrait figurer dans le budget 2025, comme le demande le Parti socialiste. Il a également affirmé que les dépenses de santé augmenteront de 3,3% en 2025, dans la reprise du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), au lieu des 2,8% prévus par Michel Barnier.

« Notre bureaucratie est trop lourde », a dénoncé François Bayrou, affirmant que le poids des normes coûtait en moyenne 4% de PIB chaque année à la France. Il souhaite un  »puissant mouvement de débureaucratisation » , réclamant  »l’adoption rapide du projet de loi de simplification de la vie économique ».

Retraites

 Le  Premier ministre a annoncé « remettre ce sujet en chantier, avec les partenaires sociaux, pour un temps bref, et dans des conditions transparentes », en se basant sur des chiffres fournis prochainement par la Cour des comptes. 

Concrètement, afin de trouver « des voies de progrès » pour une « réforme plus juste »« une délégation permanente sera donc créée » dès vendredi, avec les représentants des partenaires sociaux.

Mode de scrutin

Sur le plan des institutions, François Bayrou a remis sur la table la question de la réforme du mode de scrutin aux législatives, avec « l’adoption du principe proportionnel pour la représentation du peuple », une de ses demandes de très longue date.

François Bayrou a aussi abordé la question de « la démocratie » durant son discours, avec pour objectif « la reconnaissance du pluralisme »« Je souhaite proposer que les partis politiques, comme les syndicats, puissent être reconnus comme des mouvements d’utilité publique. Je souhaite aussi la création de la banque de la démocratie », a-t-il lancé, « pour que le financement des partis politiques et des campagnes ne dépende plus de choix de banque privées ».

Immigration

« J’ai la conviction profonde que l’immigration est une question de proportions », a déclaré François Bayrou, en prenant l’exemple de Mayotte. « Il est donc de notre devoir de conduire une politique de contrôle, de régulation et de renvoi dans leur pays de ceux dont la présence met en péril, par leur nombre, la cohésion de la nation. » 

Écologie

« L’écologie, au contraire de ce que certains pensent, ce n’est pas le problème, c’est la solution », a défendu François Bayrou après une heure de discours. Le Premier ministre n’a pas manqué de mettre en avant l’énergie nucléaire, « essentielle », pour produire « de façon décarbonée »« accessible à tous »« La question de l’eau, nous devons la saisir à bras-le-corps à travers une grande conférence nationale déclinée dans les régions », a-t-il ajouté, tout en déclarant vouloir poursuivre le plan vélo lancé par Elisabeth Borne « avec les moyens qui lui sont nécessaires ».

Enseignement

« Comment accepter que l’école française, qui était la première du monde, se voit classée au rang qui est le sien aujourd’hui, en mathématiques comme en lecture ? », s’est interrogé François Bayrou. 

En début de soirée, après les prises de parole des groupes parlementaires, le Premier ministre a assuré aux députés socialistes qu’il n’y aurait pas 4 000 suppressions de postes d’enseignants, comme il était prévu dans le projet de budget pour 2025. Il a néanmoins évoqué des difficultés pour recruter de nouveaux professeurs.

 Nouvelle-Calédonie

François Bayrou et son gouvernement reprennent en main le dossier néo-calédonien, après des mois de tergiversations en raison d’une situation politique chamboulée. « Je souhaite que le processus politique reprenne avec des négociations qui devront aboutir à la fin du trimestre. J’inviterai fin janvier les forces politiques à venir à Paris pour ouvrir ces négociations », a avancé le Premier ministre. C’était le souhait de Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher, présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, en visite dans ce territoire en novembre(Nouvelle fenêtre). Manuel Valls, ministre des Outre-mer, sera « particulièrement » chargé de cette question institutionnelle.

Le logement 

« Nous avons besoin d’une politique de logement repensée et de grande ampleur », a insisté François Bayrou, alors qu’une crise du logement et de l’immobilier est régulièrement évoquée. « Nous pouvons aller plus loin en réduisant encore les délais, alléger les demandes d’autorisation, favoriser la densification, faciliter les changements d’usage… Cela suppose aussi de relancer l’investissement locatif et l’accession à la propriété, et de soutenir les maires bâtisseurs par un système d’encouragement à l’investissement, y compris à l’investissement privé », a-t-il précisé, sans détailler les mesures particulières qui seraient mises en œuvre par la ministre du Logement, Valérie Létard.

Santé

François Bayrou a réclamé que les hôpitaux passent d’une  »logique budgétaire annuelle à une logique de financement pluriannuel ». Il a confirmé que la santé mentale sera la « grande cause nationale » cette année, comme l’avait décidé son prédécesseur Michel Barnier.

Le Premier ministre a également promis que « la mesure de déremboursement de certains médicaments et des consultations ne sera pas reprise » et réitéré l’engagement de remboursement intégral des fauteuils roulants en 2025. Enfin, François Bayrou a confirmé la création du haut-commissariat à l’Enfance, annoncé par Emmanuel Macron fin décembre.

Bayrou : Vers une suspension provisoire pour les retraites ou vers le chaos

Bayrou : Vers une suspension provisoire pour les retraites ou vers le chaos

Il faudra que le premier ministre fasse preuve d’une grande ingéniosité pour solliciter la sémantique et trouver une formulation qui permette de satisfaire une majorité à l’Assemblée nationale. Un exercice qui paraît a priori impossible en effet à droite on milite pour le maintien intégral de la réforme des retraites et on combat son n’abrogation et même sa suspension. À l’inverse à gauche les socialistes souhaitent que la réforme soit gelée pendant une période de six mois et à l’extrême gauche que la réforme des retraites actuelle soit totalement et immédiatement supprimée.

Une formule du type suspension provisoire partielle déjà très confuse aura des difficultés à trouver une majorité à l’Assemblée nationale.

De toute manière si par hypothèse on devait passer par une motion de censure donc par un rejet des propositions du Premier ministre alors la France pourrait s’engager vers un chaos dont on maîtrise mal les conséquences. En effet l’absence d’accord sur les retraites et au-delà sur le budget pourrait faire dépendre le pays totalement des institutions financières. Voir à cet égard déjà les taux d’intérêt en hausse pour les emprunts français. Le pire évidemment ce sera l’installation d’une véritable instabilité politique pouvant déboucher sur une crise de régime et une décélération d’une croissance déjà orientée vers la stagnation comme le montre la croissance zéro du quatrième trimestre 2024

Insécurité : une montée inquiétante des chiffres

L’insécurité dans nombre de deux domaines ne cesse de progresser à peu près 30 % en huit ans.

 

Chaque jour en France sont commis en moyenne 3 meurtres ou assassinats, 600 cambriolages, plus de 330 vols avec arme à feu, près de 700 vols dans les véhicules et plus de 1110 escroqueries. Pour ne citer que quelques-uns des crimes et délits consignés dans la dernière note de conjoncture du Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI), rattaché au ministre de l’Intérieur.

« Entre 2016 et 2024, le nombre de victimes d’un homicide a grimpé de 926 à 1186 (+ 28 % »), constate Alain Bauer, le titulaire de la chaire de criminologie du Conservatoire national des arts et métiers (Cnam). Même si les chiffres 2024 du SSMSI sont encore provisoires, le Pr Bauer alerte sur la dégradation de la situation nationale au plan des violences. « Le pays est passé une nouvelle fois au-dessus de la barre symbolique du millier de morts…

Il n’est donc pas étonnant que le sentiment d’insécurité grimpe nettement dans l’opinion.

La dernière enquête de l’Insee et du ministère de l’Intérieur montre que le sentiment global d’insécurité monte dans le pays, particulièrement chez les jeunes femmes de 18 à 24 ans.
Le sentiment d’insécurité est en hausse en France. 21% des Français ont déclaré l’an dernier se sentir en insécurité dans leur quartier ou leur village, contre 18% en 2022. C’est ce qui ressort de l’enquête annuelle approfondie menée par l’Insee et le service statistique du ministère de l’Intérieur, sur un échantillon de 110.000 personnes.

En 2023, ils étaient 14 % à ne pas se sentir en sécurité à leur domicile, 40% à ne pas se sentir en sécurité dans les transports, 19% à renoncer à sortir seuls de chez eux pour des raisons de sécurité. Et contrairement à ce qu’on pourrait imaginer, c’est chez les jeunes que le sentiment d’insécurité est le plus fort.

 

Pour une autre régulation du secteur aérien européen

Pour une autre régulation du secteur aérien européen

 Les politiques européennes et allemandes favorisent les réglementations pénalisantes. Le secteur aérien européen perd en compétitivité internationale, aggravé par des tensions géopolitiques. Par Dr Karl-Ludwig Kley, Président du conseil de surveillance Lufthansa et Christine Behle, Vice-président du syndicat ver.di. ( dans la Tribune)

 

En Europe, ainsi qu’en Allemagne, le transport aérien subit une pression considérable. Depuis de nombreuses années, nos pôles européens sont en train de perdre leur capacité concurrentielle sur le plan international. Cette situation est aggravée par des développements géopolitiques.

Nous travaillons sans relâche pour rattraper ces désavantages concurrentiels dans la mesure de nos possibilités : en modernisant notre flotte d’avions, en rendant nos services de voyage plus numériques et en promouvant le développement durable dans toutes ses dimensions.

Mais tout n’est pas de la responsabilité des entreprises. La politique doit établir des conditions-cadres qui permettent une économie durable et, par conséquent, qui garantissent des emplois à long terme. La politique européenne et allemande répond de moins en moins à ces exigences. Au contraire : la politique mise trop sur des réglementations qui ne tiennent pas compte des intérêts de l’économie européenne. Mario Draghi a fortement souligné ceci dans son rapport sur l’avenir de la compétitivité de l’UE.

Au cours des dernières années, de nombreuses réglementations qui désavantagent fortement et unilatéralement les compagnies aériennes européennes et les hubs de l’UE dans la concurrence internationale ont été mises en place. Concrètement, les dossiers de politique climatique, économique et du commerce extérieur de l’UE affaiblissent les entreprises européennes. Les bénéficiaires de ce déséquilibre sont les compagnies aériennes du Moyen-Orient, de Turquie et de Chine, qui ne répondent pas aux normes de l’UE en matière de politique sociale, sociétale et environnementale et qui reçoivent un soutien par des investissements massifs dans leurs infrastructures.

Nous appelons la Commission européenne ainsi que le prochain gouvernement fédéral allemand à corriger ces erreurs.

Les lois et projets de loi du pacte vert pour l’Europe (« Green Deal ») touchent unilatéralement les compagnies aériennes de l’UE à des réseaux internationaux. Ces lois sont souvent inefficaces en matière de leur effet climatique, car elles entraînent des délocalisations d’émissions de gaz à effet de serre. Elles mettent en péril les emplois et affaiblissent la connectivité de l’Europe et par conséquent l’autonomie stratégique du continent. C’est notamment le cas pour les quotas de carburants durables et le système d’échange de quotas d’émission de l’UE.

Il est évident que le « Green Deal » ne va pas pouvoir devenir un modèle pour le reste du monde. Il ne sert pas suffisamment les intérêts économiques de l’UE. C’est pourquoi l’objectif politique devrait être de réviser le dossier pour aboutir à une neutralité concurrentielle. Les réglementations qui ne touchent essentiellement que les entreprises de l’UE doivent être rapidement révisées ou au moins suspendues.

De nombreuses et importantes perturbations de la concurrence pèsent sur les compagnies aériennes de l’UE, notamment en ce qui concerne l’accord aérien de l’UE avec le Qatar. La disparité radicale des conditions de la concurrence et l’écart socio-politique viennent s’ajouter aux soupçons de corruption.

Il est temps que la Commission européenne suspende l’accord aérien avec le Qatar. Il est incompréhensible que cette réaction n’ait pas encore eu lieu et que les parquets européens n’aient pas été saisis. Les accusations de corruption sont graves, connues depuis des mois et n’ont pas été réfutées. Elles ne peuvent plus être ignorées.

Nous adhérons aux objectifs politiques de l’UE et sommes solidaires de la position européenne contre l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Néanmoins, l’UE doit également prendre en compte les conséquences des sanctions sur les entreprises et trouver des réponses. La guerre d’agression menée par la Russie a eu pour conséquence pour les compagnies aériennes de l’UE qu’elles ne peuvent plus utiliser l’espace aérien russe depuis près de trois ans. Cela concerne surtout les vols long-courriers vers la Chine, le Japon et la Corée du Sud. En revanche, les compagnies aériennes chinoises, par exemple, survolent la Russie à haute fréquence et développent ainsi unilatéralement leurs liaisons avec l’Europe. En outre, les compagnies aériennes turques ont considérablement augmenté leurs capacités vers la Russie depuis le début de la guerre, tout en continuant à desservir l’UE. En conséquence, de nouvelles distorsions de concurrence substantielles se produisent au détriment de l’industrie aérienne domestique.

Jusqu’à présent, aucune réaction de politique économique n’a été apportée à ces pertes de parts de marché dues à la guerre. Nous demandons à la Commission européenne et aux États membres d’établir un « level playing field » à travers des mesures financières ou de droit de trafic.

Les charges réglementaires et bureaucratiques, notamment dans le domaine des critères ESG, sont démesurées et surchargent les entreprises. La législation a été mise en place sans tenir compte des conséquences et des coûts administratifs. La bureaucratie ne cesse ainsi d’augmenter. Cela vaut en particulier pour les mesures du Green Deal (par exemple la CSRD, la directive européenne sur les Green Claims et les mesures « anti-tankering »).

Nous demandons à la Commission européenne de revoir les lois, de réduire considérablement les charges administratives dans les entreprises au lieu d’aggraver encore la situation, et de renoncer à de nouvelles initiatives.

« Populisme : aussi une crise de l’éducation »

« Populisme :  aussi une crise de l’éducation »

 

Alors que la scolarisation n’a jamais été si massive, les démagogues, de Trump à Le Pen, ont le vent en poupe, constate dans sa chronique Philippe Bernard, éditorialiste au « Monde ».

 

 

L’affaire a longtemps été entendue : de la diffusion généralisée de l’éducation émergerait une démocratie enrichie, confortée par l’apport de ses citoyens éclairés. Des « hussards noirs » de la IIIe République, ces instituteurs chargés de conforter le régime contre l’obscurantisme religieux, à Jean-Pierre Chevènement, ministre de l’éducation nationale de François Mitterrand s’engageant à porter jusqu’à 80 % la part d’une génération accédant au niveau du baccalauréat, l’école n’a jamais cessé d’être au cœur de la promesse centrale de la République, et singulièrement de la gauche : l’égalité des chances, autrement dit l’effacement par l’école des inégalités liées à la naissance.Sauf que rien ne se passe plus comme prévu. En France, comme dans la plupart des pays développés, la généralisation sans précédent de l’éducation et l’élévation spectaculaire de son niveau théorique, loin d’affermir la démocratie, en accompagnent l’effritement. Le taux de bacheliers parmi une classe d’âge, qui ne dépassait pas 20 % en 1970, a atteint 60 % en 1995 et frôle ou dépasse aujourd’hui 80 % ; le nombre d’étudiants a presque doublé depuis les années 1980.

Une tribune commune de trois ministres une fermeté migratoire à Mayotte)

 

Une tribune commune de Bruno Retailleau, Manuel Valls, et Gerard Darmanin pour préciser les conditions de reconstruction de Mayotte.
« Pour reconstruire durablement le territoire français meurtri par le cyclone Chido, il est nécessaire de joindre à la mobilisation des pouvoirs publics une lutte efficace contre l’immigration clandestine et une augmentation significative des moyens d’action, avancent les ministres de l’Intérieur, des Outre-mer et des Armées.

À Mayotte, ce territoire français meurtri par le cyclone Chido, nos trois ministères, de l’Intérieur, des Outre-mer et des Armées, comme tous les autres, sont entièrement mobilisés pour venir en aide aux populations éprouvées. Militaires, policiers, personnels de la sécurité civile ou de l’administration préfectorale : tous ont immédiatement été engagés pour répondre à l’urgence humanitaire. Mais tous, aussi, ont constaté cette terrible réalité, qu’il nous faut regarder en face : dans cette tragédie, les désordres migratoires ont tout aggravé. Car les « bangas », ces bidonvilles de tôles où s’est concentrée l’immigration clandestine, ont été littéralement soufflés par le cyclone.  »

Une autorité de sûreté nucléaire unique

Une autorité de sûreté nucléaire unique

Depuis le 1er janvier, l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR) est la seule entité chargée de la sûreté nucléaire en France. Le lancement de cette nouvelle autorité administrative indépendante résulte de l’absorption de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) et de ses 1.600 salariés, expert scientifique de la sûreté, par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et ses 500 fonctionnaires, gendarme chargé des décisions sur les centrales.

Le tout premier communiqué précise ainsi que « l’ASNR assure désormais, au nom de l’État, le contrôle des activités nucléaires civiles en France. Elle exerce également les missions de recherche, d’expertise, de formation et d’information des publics dans les domaines de la sûreté nucléaire et de la radioprotection. »

Avec plus de 2.000 collaborateurs, elle est désormais la deuxième autorité de régulation nucléaire au monde, après la NRC (Nuclear Regulatory Commission) américaine.

Officiellement la création de cet organisme unique vise à fluidifier le processus d’évaluation et de décision. En fait, il s’agit surtout de mettre fin aux innombrables obstacles technocratiques qui freinent la filière nucléaire française depuis des années.

 

Mayotte : » reconstruction en deux ans », une promesse de coiffeur !

Mayotte : » reconstruction en deux ans », une promesse de coiffeur !

 

La promesse Bayrou de reconstruire Mayotte en deux ans est bien entendu complètement illusoire. C’est l’annonce d’un responsable politique sans doute en survie et qui trace des objectifs qu’il ne pourra lui-même mettre en œuvre. Ainsi il pourra toujours reporter la responsabilité sur les oppositions qui sont aussi  nombreuses que variées.

La première observation , ‘est ne pourra pas reconstruire un territoire qui ne l’a jamais été vraiment puisque que composé d’urbanisme classique mais aussi et surtout de plus d’un tiers de bidonvilles qui ne cessent de se développer.
De la même manière, envisager l’interdiction des bidonvilles relève de la démagogie. Aujourd’hui plus d’un tiers des habitants de Mayotte résident dans ces bidonvilles certes avec une majorité d’étrangers mais aussi avec des Mahorais trop pauvres pour accéder à des logements en dur.

Le problème est en effet social, sociétal et financier. 75 à 80 % de la population ( chiffre approximatif puisqu’on n’a pas les moyens de recenser de façon précise) vivent sous le seuil de pauvreté soit moins de 1100 € par mois. Mayotte est le département le plus pauvre de France mais le pouvoir d’achat est encore supérieur de sept à 10 fois celui des Comores indépendantes voisines ou encore des pays africains proches. D’où cette attirance pour le niveau de vie du département français des Comores , pour ses équipements et la couverture sociale.

L’attirance est telle que plus de la moitié de la population est étrangère et se renforce chaque jour pas seulement des immigrés des Comores indépendantes mais aussi de l’Afrique, par exemple du Congo, du Burundi, Rwanda, de différents pays des Grands Lacs.

Le bidonville est dans nombre de ces pays africains la banlieue qui cerne les grandes agglomérations. On voit mal comment on pourrait interdire l’immigration sauvage à Mayotte quand on est même pas capable de contrôler une frontière interne en Europe terrestre ou maritime où les moyens sont pourtant autrement importants.

Au mieux, le fameux plan de reconstruction de Bayrou pourrait se limiter à l’installation de 10 à 15 000 logements provisoires, ce qui sera un progrès mais pas vraiment la réponse globale nécessaire. Il faudrait aussi intégrer le développement économique autonome. C’est à peine si 30 % de la population disposent d’un emploi et l’ensemble de l’île dépend près de 80 % des finances publiques de la France.

Enfin la France ne dispose pas aujourd’hui de la solidité et de la stabilité politique nécessaire pour engager des travaux et des transformations pour laquelle d’ailleurs elle n’a pas le premier sou.

En tournant les talons face à un enseignant critique, Élisabeth Borne et les autres ministres ont bien montré leur perplexité face à un problème complexe qui les dépasse.

Macron: au mieux une convention citoyenne bidon

Macron:  au mieux une convention citoyenne bidon

 

Il est clair que le président de la république cherche de l’oxygène pour exister politiquement. En effet après la lamentable dissolution de l’Assemblée nationale, ses prérogatives se sont réduites comme peau de chagrin. En vérité le pouvoir a été transféré à un gouvernement instable et à une assemblée nationale complètement déstabilisée et immature. Et le président ne peut même pas intervenir même pour choisir un premier ministre qui lui convient.

Du coup, ses experts en communication lui ont  proposé de reprendre pour la énième fois l’idée d’une consultation.   » Les Français doivent trancher sur un certain nombre de sujets » a déclaré Macron sans préciser les formes de la consultation et encore moins leur objet. Preuve s’il en était qu’il s’agit uniquement d’une initiative politicienne visant à exister.

Le problème c’est que les référendums sont soumis à restrictions quant à leur objet et ne peuvent pas se substituer aux responsabilités des institutions. Le questionnement doit souvent tourner autour des questions d’évolution constitutionnelle. Comme déjà indiqué, Macron a déjà évoqué à plusieurs reprises le recours au référendum mais sans jamais tenir ses promesses. Le problème en effet c’est qu’il risque de perdre cette consultation très dangereuse qui pourrait se transformer en pour ou contre le départ du président. Aucun des récents présidents de la république n’a d’ailleurs voulu se soumettre à cet exercice dangereux.

Reste l’autre forme de consultation à savoir la convention citoyenne qui est à la démocratie ce que McDo est à la gastronomie. En effet il s’agit de choisir une petite centaine de citoyens environ savamment noyautés par des experts qui les orientent vers les perspectives préalablement définies. En fait il s’agit surtout d’une manière d’éviter de passer par l’obstacle des institutions et officielles vis-à-vis desquels Macron a toujours manifesté le plus profond mépris.

Les précédentes initiatives de convention citoyenne n’ont d’ailleurs pratiquement débouché sur rien du tout. Voir à cet égard le fameux grand débat qui n’a même pas été synthétisé !

Perspectives économiques 2025: Pour une autre politique ?

Perspectives économiques  2025:  Pour une autre politique ?

Depuis 2017, le bilan économique et social peut se résumer par des résultats économiques largement surestimés. Il est temps de rompre en 2025 avec la politique imposée par le traité de fonctionnement de l’UE (TFUE) tout en se conformant aux principes de la discipline budgétaire européenne. Par Gabriel Gaspard, Chef d’entreprise à la retraite, spécialiste en économie financière. ( dans « la Tribune »)

D’après le TFUE, le redressement économique doit être réalisé par une politique de l’offre (compétitivité-prix) et par la levée de certains obstacles structurels à la croissance. Il existe de nombreuses manières de réaliser des réformes structurelles : des réglementations allant dans le sens d’une plus grande flexibilité des marchés du travail, une libération du marché des biens et services, une simplification des régimes fiscaux, une réduction globale du poids des dépenses publiques en particulier sociales, etc. Ces réformes structurelles, de tendance libérale, sont souvent critiquées dans plusieurs pays européens quant à leur efficacité. Les critiques portent surtout sur les efforts d’extrêmes rigueurs demandées à certaines populations et de leurs conséquences dramatiques sur le plan social.

Du fait de son appartenance à la zone euro, la France ne peut pas mener une politique monétaire adaptée. La méthode la plus facile pour rétablir sa compétitivité-prix serait une dévaluation interne qui doit se traduire par une baisse du coût du travail.

Si on ajoute, les réformes des retraites, les réductions des dépenses sociales, etc., les réformes structurelles posent la question des inégalités des revenus qui entrainent des risques politiques et des sentiments d’insécurité. La hausse des niveaux d’inégalités et la crainte du déclassement réduisent l’estime dans les représentants des partis traditionnels et diminuent la confiance dans la classe dirigeante. C’est la principale cause économique de la poussée des partis non démocratiques en Europe.

Une autre politique économique est possible en désaccord avec la politique de l’offre et des restrictions budgétaires. Pour obtenir une situation budgétaire stable et durable en harmonie avec la qualité de vie, nous devons nous concentrer sur une croissance écosociale qui crée un équilibre entre une économie performante, la solidarité sociale et la protection de l’environnement.

Fin 2022, le taux du chômage était à la baisse à 6,9% (inférieur de 0,3 point à son niveau un an auparavant) grâce aux contrats d’apprentissage. Les contrats très subventionnés par l’État comme les contrats d’apprentissage expliquent les deux tiers de cette diminution.

En 2024, la courbe du chômage va au contraire s’inverser : emploi en repli, intérim en recul, pertes d’emplois dans le bâtiment, stabilisation des contrats d’apprentissage, etc. En 2025, les règles d’indemnisation vont changer. Le nombre de défaillances d’entreprise et de plans sociaux va augmenter. Dans ces projections macroéconomiques dévoilées le 17 septembre 2024, la Banque de France confirme cette tendance : le taux du chômage au sens du Bureau international du travail (BIT) passerait à 7,6% en 2025. Selon l’OFCE, le chômage devrait se rapprocher de 8% fin 2025.

À quelques exceptions, la dette publique a inexorablement progressé en France depuis le milieu des années 1970. Elle passe de 97,0% du PIB en 2017, à 110,6% pour 2023. La dette publique pour 2024 est estimée à 112,3% du PIB. Selon le programme de stabilité, le niveau de dette publique reculerait à partir de 2026 pour atteindre 112% du PIB en 2027 loin des 60% prévus par les dispositions du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE).

Le déficit public français, fixé à 3% du PIB au sens de Maastricht, est ingouvernable depuis 60 ans. Avec la crise des subprimes (2007-2008) il a atteint 7,4% du PIB en 2009 et 7,2% en 2010. Entre 2011 et 2023, la France a respecté le pacte de stabilité et de croissance de l’UE uniquement en 2018 à 2,3% et 2019 à 2,4%. Pendant la crise de la Covid, il s’est accru pour financer le « quoi qu’il en coûte » (8,9% en 2020). Les gouvernements n’arrivent plus à le réduire. En 2023, le déficit public s’est à nouveau creusé à 5,5 %. En 2024 il est prévu à 6,1% dans le budget. Le FMI prévoit un déficit public à 4,5% du PIB en 2027 contre 2,5% pour la prévision du gouvernement.

En 2024, la Présidence est toujours à la recherche de la productivité. La productivité du travail a progressé de manière régulière d’environ 1,3% de 1990 à la crise de 2008-2009 où elle a connu une chute inédite de 2,6 points. Pour la période 2010-2016, la productivité a recommencé à croître, mais à un rythme de 0,9% inférieur à celui d’avant crise. Avant la nouvelle crise sanitaire, de 2016 à 2019, les entreprises françaises accumulent une productivité de +3,8%, 1,7% de cette productivité sera perdue en 2020.

Depuis la crise sanitaire, d’après Dares, le niveau de productivité au travail continue de diminuer. En 2022 elle a baissé de 3% par rapport à 2019. In fine, de 1990 à 2022, la productivité française a gagné en 33 ans en moyenne 0,85% par an. Elle accuse un retard d’environ 5,5 points en 2023. En 2027 la différence entre ce que la France pourrait produire et ce qu’elle produira réellement s’élèverait à - 0,6 point de PIB. En France, la productivité du travail s’est dégradée plus rapidement que dans les autres pays européens. La France recherche encore les causes de la chute de cette productivité.

« 45% des Français estiment que leur pouvoir d’achat permet seulement de répondre à leurs besoins essentiels [...] 58% des Français éprouvent des difficultés d’accès au logement ; ce chiffre s’élève à 84% pour les DROM [...] 76% estiment que les femmes et les hommes politiques sont déconnectés des réalités vécues par les citoyens et les citoyennes ».

D’après le quatrième rapport sur la pauvreté en France.,le modèle social laisse encore trop de monde sur le bord de la route, « en 20 ans, le taux de pauvreté a augmenté de 7 à 8%, le nombre de pauvres de quatre à cinq millions ».

 Le Président promet une croissance meilleure et veut continuer à réformer (!). En 2017, le PIB de la France était de 2 291,7 milliards d’euros. En 2022, le PIB croît de 2,5% en euros constants, après le fort rebond de 2021 (+6,4%), qui faisait suite à la chute de l’année 2020 (-7,5%). La croissance économique a donc été moins forte qu’attendue. La France chute et arrive à la 28e place des pays au plus gros PIB par habitant. Fin 2023, avec un bon taux au deuxième trimestre et les trois autres nuls, le PIB français a finalement augmenté de 0,9% (2 639,01 milliards d’euros). La conjoncture actuelle n’est plus très optimiste. Le consensus des économistes est une augmentation en cumulé de 5% pour 2024-2027. Avec une croissance acquise de 1,1% en 2024 et si aucun investissement n’est fait au service de la croissance, en 2027 cette croissance tomberait à moins de 1%.

L’épargne financière des ménages est estimée à 4 427,7 milliards d’euros en 2023, dont 935,5 milliards d’euros déposés sur les produits d’épargne réglementée. Une partie de cette manne peut être utilisée pour créer de nouveaux livrets réglementés au lieu d’augmenter la dette extérieure nette de la France qui a atteint 1 102 milliards d’euros en 2023 soit 39,1% du PIB. Avec des plafonds de versement, les nouveaux produits d’épargne seraient garantis et rémunérés. Les nouveaux contrats devraient présenter plusieurs atouts pour les consommateurs : flexibilité, frais de gestion nuls, pas de frais de transfert, avantages fiscaux, etc. En plus tous les livrets réglementés doivent être gérés uniquement par des caisses de crédit publiques paritaires pour financer des prêts d’investissements ou des prêts participatifs et non par des banques commerciales. Conformément au traité de Rome, les caisses de crédit publiques peuvent en plus emprunter directement à la Banque centrale européenne à des taux très compétitifs.

Au lieu de développer des champions nationaux cotés en Bourse, la France pourrait, comme l’Allemagne l’a déjà fait, créer plusieurs milliers de PME locales, pionnières et financées en totalité et à long terme par les établissements de crédit publics. L’Allemagne a adopté le « Mittelstand » qui est la principale force de son économie avec 3,5 millions d’entreprises familiales innovantes. Les PME du Mittelstand se financent en majorité via les 500 caisses d’épargne publiques (2 492,8 milliards d’euros).

Les investissements retenus doivent être de haute qualité, nécessaires et utiles tels que la transition écologique, la santé et la dépendance, la ruralité et les infrastructures, etc. La France ne devrait pas opérer de dépenses publiques de fonctionnement pour des raisons électorales ni pratiquer avec acharnement une politique pro-européenne et pro-business.

Pour obtenir une croissance forte dans les domaines de la fin de vie, du zéro chômeur, du « zéro émission nette », etc. il n’est plus nécessaire de parler de « réformes structurelles ». La dette publique sera réduite, ainsi que la pauvreté et les inégalités.

Les indicateurs macro-économiques parlent d’eux-mêmes, la politique de l’offre ne fut pas une réussite. Avec 82,52 milliards d’euros en 2008, 156,88 milliards d’euros versés en 2019 et  près de 175 milliards d’euros en 2022, les subventions aux entreprises sont devenues le premier poste de dépenses de l’État français. Il est nécessaire de réduire doucement les aides et augmenter rapidement leurs fonds propres par des emprunts participatifs ou avances conditionnées par l’État, avec des taux zéro gérés par des caisses de crédits publiques. Le renforcement des fonds propres sert à consolider la structure financière, à augmenter la trésorerie, à financer une nouvelle activité, à créer des emplois et à rassurer les créanciers. Cette mesure sert à réduire les dépenses de l’État sans nuire à l’emploi ni aux entreprises.

Il faut rompre avec l’austérité souhaitée depuis plusieurs décennies, relancer la demande par des mesures de soutien et par la correction de certaines réformes structurelles incomprises par les Français. Toutes les mesures doivent induire des hausses mécaniques d’aide à la consommation des ménages qui n’ont pas la possibilité d’épargner faute de moyens insuffisants et qui de ce fait affecteront toute hausse de leur revenu disponible à la consommation. En même temps il faut réduire la pression fiscale sur les classes moyennes.

Avec une faible inflation, cette mesure sert à relancer la croissance. Toutefois pour éviter un dérapage budgétaire (hausse des dépenses supérieures aux recettes de la croissance) le gouvernement doit mettre en place des dispositions fiscales transitoires pour réduire les dépenses. Exemples : augmenter le taux sur l’impôt sur la fortune immobilière (IFI) à partir de 2,5 millions d’euros de patrimoine net taxable, réduire les niches fiscales les plus couteuses pour les contribuables riches, comme le crédit d’impôt emploi salarié à domicile… Pour les entreprises : taxer les rachats d’actions à la hauteur du prélèvement forfaitaire unique (flat tax), limiter les subventions pour la recherche et le développement à la proportion du chiffre d’affaires réalisé en France par des sociétés ayant leurs sièges sociaux en France…

Dans une période de hausse des prix modérée, l’accélération de l’investissement public par le multiplicateur d’investissement permet d’amplifier directement l’effet-demande sur le niveau d’activité, tout en amorçant les investissements privés dans les secteurs engagés par l’État. Ils sont nécessaires pour corriger les faiblesses structurelles : santé, éducation, formation, etc.

Dès que les premiers résultats positifs de la relance par la demande soutenue par les investissements publics productifs apparaissent, il est nécessaire de reprendre graduellement des dispositions susceptibles de favoriser à nouveau l’offre par une baisse de cotisations (et non pas par des aides) accordée aux entreprises pour favoriser les salaires et augmenter la productivité.

« Tous les hommes politiques appliquent sans le savoir les recommandations d’économistes souvent morts depuis longtemps et dont ils ignorent le nom » John Maynard Keynes.

Par Gabriel Gaspard

Économie 2025: Pour une autre politique ?

Économie 2025: Pour une autre politique ?

Depuis 2017, le bilan économique et social peut se résumer par des résultats économiques largement surestimés. Il est temps de rompre en 2025 avec la politique imposée par le traité de fonctionnement de l’UE (TFUE) tout en se conformant aux principes de la discipline budgétaire européenne. Par Gabriel Gaspard, Chef d’entreprise à la retraite, spécialiste en économie financière. ( dans « la Tribune »)

D’après le TFUE, le redressement économique doit être réalisé par une politique de l’offre (compétitivité-prix) et par la levée de certains obstacles structurels à la croissance. Il existe de nombreuses manières de réaliser des réformes structurelles : des réglementations allant dans le sens d’une plus grande flexibilité des marchés du travail, une libération du marché des biens et services, une simplification des régimes fiscaux, une réduction globale du poids des dépenses publiques en particulier sociales, etc. Ces réformes structurelles, de tendance libérale, sont souvent critiquées dans plusieurs pays européens quant à leur efficacité. Les critiques portent surtout sur les efforts d’extrêmes rigueurs demandées à certaines populations et de leurs conséquences dramatiques sur le plan social.

Du fait de son appartenance à la zone euro, la France ne peut pas mener une politique monétaire adaptée. La méthode la plus facile pour rétablir sa compétitivité-prix serait une dévaluation interne qui doit se traduire par une baisse du coût du travail.

Si on ajoute, les réformes des retraites, les réductions des dépenses sociales, etc., les réformes structurelles posent la question des inégalités des revenus qui entrainent des risques politiques et des sentiments d’insécurité. La hausse des niveaux d’inégalités et la crainte du déclassement réduisent l’estime dans les représentants des partis traditionnels et diminuent la confiance dans la classe dirigeante. C’est la principale cause économique de la poussée des partis non démocratiques en Europe.

Une autre politique économique est possible en désaccord avec la politique de l’offre et des restrictions budgétaires. Pour obtenir une situation budgétaire stable et durable en harmonie avec la qualité de vie, nous devons nous concentrer sur une croissance écosociale qui crée un équilibre entre une économie performante, la solidarité sociale et la protection de l’environnement.

Fin 2022, le taux du chômage était à la baisse à 6,9% (inférieur de 0,3 point à son niveau un an auparavant) grâce aux contrats d’apprentissage. Les contrats très subventionnés par l’État comme les contrats d’apprentissage expliquent les deux tiers de cette diminution.

En 2024, la courbe du chômage va au contraire s’inverser : emploi en repli, intérim en recul, pertes d’emplois dans le bâtiment, stabilisation des contrats d’apprentissage, etc. En 2025, les règles d’indemnisation vont changer. Le nombre de défaillances d’entreprise et de plans sociaux va augmenter. Dans ces projections macroéconomiques dévoilées le 17 septembre 2024, la Banque de France confirme cette tendance : le taux du chômage au sens du Bureau international du travail (BIT) passerait à 7,6% en 2025. Selon l’OFCE, le chômage devrait se rapprocher de 8% fin 2025.

À quelques exceptions, la dette publique a inexorablement progressé en France depuis le milieu des années 1970. Elle passe de 97,0% du PIB en 2017, à 110,6% pour 2023. La dette publique pour 2024 est estimée à 112,3% du PIB. Selon le programme de stabilité, le niveau de dette publique reculerait à partir de 2026 pour atteindre 112% du PIB en 2027 loin des 60% prévus par les dispositions du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE).

Le déficit public français, fixé à 3% du PIB au sens de Maastricht, est ingouvernable depuis 60 ans. Avec la crise des subprimes (2007-2008) il a atteint 7,4% du PIB en 2009 et 7,2% en 2010. Entre 2011 et 2023, la France a respecté le pacte de stabilité et de croissance de l’UE uniquement en 2018 à 2,3% et 2019 à 2,4%. Pendant la crise de la Covid, il s’est accru pour financer le « quoi qu’il en coûte » (8,9% en 2020). Les gouvernements n’arrivent plus à le réduire. En 2023, le déficit public s’est à nouveau creusé à 5,5 %. En 2024 il est prévu à 6,1% dans le budget. Le FMI prévoit un déficit public à 4,5% du PIB en 2027 contre 2,5% pour la prévision du gouvernement.

En 2024, la Présidence est toujours à la recherche de la productivité. La productivité du travail a progressé de manière régulière d’environ 1,3% de 1990 à la crise de 2008-2009 où elle a connu une chute inédite de 2,6 points. Pour la période 2010-2016, la productivité a recommencé à croître, mais à un rythme de 0,9% inférieur à celui d’avant crise. Avant la nouvelle crise sanitaire, de 2016 à 2019, les entreprises françaises accumulent une productivité de +3,8%, 1,7% de cette productivité sera perdue en 2020.

Depuis la crise sanitaire, d’après Dares, le niveau de productivité au travail continue de diminuer. En 2022 elle a baissé de 3% par rapport à 2019. In fine, de 1990 à 2022, la productivité française a gagné en 33 ans en moyenne 0,85% par an. Elle accuse un retard d’environ 5,5 points en 2023. En 2027 la différence entre ce que la France pourrait produire et ce qu’elle produira réellement s’élèverait à - 0,6 point de PIB. En France, la productivité du travail s’est dégradée plus rapidement que dans les autres pays européens. La France recherche encore les causes de la chute de cette productivité.

« 45% des Français estiment que leur pouvoir d’achat permet seulement de répondre à leurs besoins essentiels [...] 58% des Français éprouvent des difficultés d’accès au logement ; ce chiffre s’élève à 84% pour les DROM [...] 76% estiment que les femmes et les hommes politiques sont déconnectés des réalités vécues par les citoyens et les citoyennes ».

D’après le quatrième rapport sur la pauvreté en France.,le modèle social laisse encore trop de monde sur le bord de la route, « en 20 ans, le taux de pauvreté a augmenté de 7 à 8%, le nombre de pauvres de quatre à cinq millions ».

 Le Président promet une croissance meilleure et veut continuer à réformer (!). En 2017, le PIB de la France était de 2 291,7 milliards d’euros. En 2022, le PIB croît de 2,5% en euros constants, après le fort rebond de 2021 (+6,4%), qui faisait suite à la chute de l’année 2020 (-7,5%). La croissance économique a donc été moins forte qu’attendue. La France chute et arrive à la 28e place des pays au plus gros PIB par habitant. Fin 2023, avec un bon taux au deuxième trimestre et les trois autres nuls, le PIB français a finalement augmenté de 0,9% (2 639,01 milliards d’euros). La conjoncture actuelle n’est plus très optimiste. Le consensus des économistes est une augmentation en cumulé de 5% pour 2024-2027. Avec une croissance acquise de 1,1% en 2024 et si aucun investissement n’est fait au service de la croissance, en 2027 cette croissance tomberait à moins de 1%.

L’épargne financière des ménages est estimée à 4 427,7 milliards d’euros en 2023, dont 935,5 milliards d’euros déposés sur les produits d’épargne réglementée. Une partie de cette manne peut être utilisée pour créer de nouveaux livrets réglementés au lieu d’augmenter la dette extérieure nette de la France qui a atteint 1 102 milliards d’euros en 2023 soit 39,1% du PIB. Avec des plafonds de versement, les nouveaux produits d’épargne seraient garantis et rémunérés. Les nouveaux contrats devraient présenter plusieurs atouts pour les consommateurs : flexibilité, frais de gestion nuls, pas de frais de transfert, avantages fiscaux, etc. En plus tous les livrets réglementés doivent être gérés uniquement par des caisses de crédit publiques paritaires pour financer des prêts d’investissements ou des prêts participatifs et non par des banques commerciales. Conformément au traité de Rome, les caisses de crédit publiques peuvent en plus emprunter directement à la Banque centrale européenne à des taux très compétitifs.

Au lieu de développer des champions nationaux cotés en Bourse, la France pourrait, comme l’Allemagne l’a déjà fait, créer plusieurs milliers de PME locales, pionnières et financées en totalité et à long terme par les établissements de crédit publics. L’Allemagne a adopté le « Mittelstand » qui est la principale force de son économie avec 3,5 millions d’entreprises familiales innovantes. Les PME du Mittelstand se financent en majorité via les 500 caisses d’épargne publiques (2 492,8 milliards d’euros).

Les investissements retenus doivent être de haute qualité, nécessaires et utiles tels que la transition écologique, la santé et la dépendance, la ruralité et les infrastructures, etc. La France ne devrait pas opérer de dépenses publiques de fonctionnement pour des raisons électorales ni pratiquer avec acharnement une politique pro-européenne et pro-business.

Pour obtenir une croissance forte dans les domaines de la fin de vie, du zéro chômeur, du « zéro émission nette », etc. il n’est plus nécessaire de parler de « réformes structurelles ». La dette publique sera réduite, ainsi que la pauvreté et les inégalités.

Les indicateurs macro-économiques parlent d’eux-mêmes, la politique de l’offre ne fut pas une réussite. Avec 82,52 milliards d’euros en 2008, 156,88 milliards d’euros versés en 2019 et  près de 175 milliards d’euros en 2022, les subventions aux entreprises sont devenues le premier poste de dépenses de l’État français. Il est nécessaire de réduire doucement les aides et augmenter rapidement leurs fonds propres par des emprunts participatifs ou avances conditionnées par l’État, avec des taux zéro gérés par des caisses de crédits publiques. Le renforcement des fonds propres sert à consolider la structure financière, à augmenter la trésorerie, à financer une nouvelle activité, à créer des emplois et à rassurer les créanciers. Cette mesure sert à réduire les dépenses de l’État sans nuire à l’emploi ni aux entreprises.

Il faut rompre avec l’austérité souhaitée depuis plusieurs décennies, relancer la demande par des mesures de soutien et par la correction de certaines réformes structurelles incomprises par les Français. Toutes les mesures doivent induire des hausses mécaniques d’aide à la consommation des ménages qui n’ont pas la possibilité d’épargner faute de moyens insuffisants et qui de ce fait affecteront toute hausse de leur revenu disponible à la consommation. En même temps il faut réduire la pression fiscale sur les classes moyennes.

Avec une faible inflation, cette mesure sert à relancer la croissance. Toutefois pour éviter un dérapage budgétaire (hausse des dépenses supérieures aux recettes de la croissance) le gouvernement doit mettre en place des dispositions fiscales transitoires pour réduire les dépenses. Exemples : augmenter le taux sur l’impôt sur la fortune immobilière (IFI) à partir de 2,5 millions d’euros de patrimoine net taxable, réduire les niches fiscales les plus couteuses pour les contribuables riches, comme le crédit d’impôt emploi salarié à domicile… Pour les entreprises : taxer les rachats d’actions à la hauteur du prélèvement forfaitaire unique (flat tax), limiter les subventions pour la recherche et le développement à la proportion du chiffre d’affaires réalisé en France par des sociétés ayant leurs sièges sociaux en France…

Dans une période de hausse des prix modérée, l’accélération de l’investissement public par le multiplicateur d’investissement permet d’amplifier directement l’effet-demande sur le niveau d’activité, tout en amorçant les investissements privés dans les secteurs engagés par l’État. Ils sont nécessaires pour corriger les faiblesses structurelles : santé, éducation, formation, etc.

Dès que les premiers résultats positifs de la relance par la demande soutenue par les investissements publics productifs apparaissent, il est nécessaire de reprendre graduellement des dispositions susceptibles de favoriser à nouveau l’offre par une baisse de cotisations (et non pas par des aides) accordée aux entreprises pour favoriser les salaires et augmenter la productivité.

« Tous les hommes politiques appliquent sans le savoir les recommandations d’économistes souvent morts depuis longtemps et dont ils ignorent le nom » John Maynard Keynes.

Par Gabriel Gaspard

Mayotte : la reconstruction en deux ans, une promesse de coiffeur !

Mayotte : la reconstruction en deux ans, une promesse de coiffeur !

 

La promesse Bayrou de reconstruire Mayotte en deux ans est bien entendu complètement illusoire. C’est l’annonce d’un responsable politique sans doute en survie et qui trace des objectifs qu’il ne pourra lui-même mettre en œuvre. Ainsi il pourra toujours reporter la responsabilité sur les oppositions qui sont aussi  nombreuses que variées.

La première observation , ‘est ne pourra pas reconstruire un territoire qui ne l’a jamais été vraiment puisque que composé d’urbanisme classique mais aussi et surtout de plus d’un tiers de bidonvilles qui ne cessent de se développer.
De la même manière, envisager l’interdiction des bidonvilles relève de la démagogie. Aujourd’hui plus d’un tiers des habitants de Mayotte résident dans ces bidonvilles certes avec une majorité d’étrangers mais aussi avec des Mahorais trop pauvres pour accéder à des logements en dur.

Le problème est en effet social, sociétal et financier. 75 à 80 % de la population ( chiffre approximatif puisqu’on n’a pas les moyens de recenser de façon précise) vivent sous le seuil de pauvreté soit moins de 1100 € par mois. Mayotte est le département le plus pauvre de France mais le pouvoir d’achat est encore supérieur de sept à 10 fois celui des Comores indépendantes voisines ou encore des pays africains proches. D’où cette attirance pour le niveau de vie du département français des Comores , pour ses équipements et la couverture sociale.

L’attirance est telle que plus de la moitié de la population est étrangère et se renforce chaque jour pas seulement des immigrés des Comores indépendantes mais aussi de l’Afrique, par exemple du Congo, du Burundi, Rwanda, de différents pays des Grands Lacs.

Le bidonville est dans nombre de ces pays africains la banlieue qui cerne les grandes agglomérations. On voit mal comment on pourrait interdire l’immigration sauvage à Mayotte quand on est même pas capable de contrôler une frontière interne en Europe terrestre ou maritime où les moyens sont pourtant autrement importants.

Au mieux, le fameux plan de reconstruction de Bayrou pourrait se limiter à l’installation de 10 à 15 000 logements provisoires, ce qui sera un progrès mais pas vraiment la réponse globale nécessaire. Il faudrait aussi intégrer le développement économique autonome. C’est à peine si 30 % de la population disposent d’un emploi et l’ensemble de l’île dépend près de 80 % des finances publiques de la France.

Enfin la France ne dispose pas aujourd’hui de la solidité et de la stabilité politique nécessaire pour engager des travaux et des transformations pour laquelle d’ailleurs elle n’a pas le premier sou.

En tournant les talons face à un enseignant critique, Élisabeth Borne et les autres ministres ont bien montré leur perplexité face à un problème complexe qui les dépasse.

Avec Macron, au mieux Une convention citoyenne bidon

Avec Macron, au mieux Une convention citoyenne bidon

 

Il est clair que le président de la république cherche de l’oxygène pour exister politiquement. En effet après la lamentable dissolution de l’Assemblée nationale, ses prérogatives se sont réduites comme peau de chagrin. En vérité le pouvoir a été transféré à un gouvernement instable et à une assemblée nationale complètement déstabilisée et immature. Et le président ne peut même pas intervenir même pour choisir un premier ministre qui lui convient.

Du coup, ses experts en communication lui ont  proposé de reprendre pour la énième fois l’idée d’une consultation.   » Les Français doivent trancher sur un certain nombre de sujets » a déclaré Macron sans préciser les formes de la consultation et encore moins leur objet. Preuve s’il en était qu’il s’agit uniquement d’une initiative politicienne visant à exister.

Le problème c’est que les référendums sont soumis à restrictions quant à leur objet et ne peuvent pas se substituer aux responsabilités des institutions. Le questionnement doit souvent tourner autour des questions d’évolution constitutionnelle. Comme déjà indiqué, Macron a déjà évoqué à plusieurs reprises le recours au référendum mais sans jamais tenir ses promesses. Le problème en effet c’est qu’il risque de perdre cette consultation très dangereuse qui pourrait se transformer en pour ou contre le départ du président. Aucun des récents présidents de la république n’a d’ailleurs voulu se soumettre à cet exercice dangereux.

Reste l’autre forme de consultation à savoir la convention citoyenne qui est à la démocratie ce que McDo est à la gastronomie. En effet il s’agit de choisir une petite centaine de citoyens environ savamment noyautés par des experts qui les orientent vers les perspectives préalablement définies. En fait il s’agit surtout d’une manière d’éviter de passer par l’obstacle des institutions et officielles vis-à-vis desquels Macron a toujours manifesté le plus profond mépris.

Les précédentes initiatives de convention citoyenne n’ont d’ailleurs pratiquement débouché sur rien du tout. Voir à cet égard le fameux grand débat qui n’a même pas été synthétisé !

Voeux Macron : « J’ai fait une connerie »…. mais il en fera d’autres !

Voeux Macron : « J’ai fait une connerie »…. mais il en fera d’autres !

Des vœux du chef de l’État qui enfin reconnaît quand même l’immense erreur de la dissolution de l’Assemblée nationale de juin dernier et comme pour s’excuser de citer aussi le bordel démocratique qui secoue d’autres pays comme si cela pouvait constituer une excuse . Évidemment, il  lui fallait trouver un nouveau truc. C’est la promesse cette fois de référendums pour trancher sur « certains sujets ». Le seul problème c’est que la nature des sujets en cause n’a pas été précisée et que le seul sujet qui risque d’intéresser les Français c’est de savoir si on veut garder ou non ce chef de l’État immature.

Lors de ses voeux pour l’année 2025, le président Macron a déclaré que la dissolution de l’Assemblée nationale, qu’il a décidée en juin dernier, a apporté « davantage de divisions que de solutions » pour les Français.
Le chef de l’État a reconnu, lors de son allocution télévisée ce mardi 31 décembre, que la France comme l’Europe étaient confrontées à l’instabilité politique, avant d’esquisser une forme de regret sur la dissolution de l’Assemblé nationale décidée le 9 juin dernier.

La vérité c’est que le chef de l’État a perdu toute autorité tant au plan international qu’au plan national. En outre son champ d’action est réduit à l’extrême. Pour preuve, il n’a pas pu désigner le premier ministre qu’il souhaitait et Bayrou a su s’imposer. Une  une victoire toutefois à la Pyrus puisque le fameux socle commun de l’assemblée nationale s’est encore réduit comme peau de chagrin notamment du fait des affrontements entre éventuels futurs candidats à l’élection présidentielle: Attal, Édouard Philippe, Vauquiez , peut être Retailleau et d’autres.

En attendant la France est prise dans une sorte de piège de l’immobilisme et ne dispose pas de beaucoup d’espace de manœuvre au plan financier comme d’une façon générale au plan politique sauf peut-être pour une loi bidon concernant Mayotte . ( La reconstruction de l’ile   en deux ans !).

Macon a dû faire son acte de contrition. Ce qui évidemment dû lui coûtait énormément compte tenu de son égocentrisme pathologique.

« Je dois bien reconnaître que la dissolution à apporté davantage de divisions à l’Assemblée que de solutions pour les Français », a déclaré  Emmanuel Macron depuis le palais de l’Élysée.

Emmanuel Macron a encore expliqué qu’il avait décidé de dissoudre l’Assemblée nationale en juin dernier « pour éviter l’immobilisme qui menaçait ». « La lucidité et l’humilité commandent de reconnaître qu’à cette heure, cette décision a produit plus d’instabilité que de sérénité et j’en prend toute ma part ».

Qu’il lance encore une idée farfelue celle qui consiste encore une fois sollicitée le corps électoral pour de vagues référendums sur de vagues sujets. De quoi ajouter encore un peu plus de bordel au bordel existant surtout compte tenu par ailleurs de l’irresponsabilité de nombre de responsables politiques actuellement qui se comportent comme dans une cour maternelle et n’ont pas mesuré l’ampleur de la crise qui se prépare au plan économique, financier et social.

Bayrou à Mayotte : la reconstruction en deux ans, une promesse de coiffeur !

Bayrou à Mayotte : la reconstruction en deux ans, une promesse de coiffeur !

 

La promesse Bayrou de reconstruire Mayotte en deux ans est bien entendu complètement illusoire. C’est l’annonce d’un responsable politique sans doute en survie et qui trace des objectifs qu’il ne pourra lui-même mettre en œuvre. Ainsi il pourra toujours reporter la responsabilité sur les oppositions qui sont aussi  nombreuses que variées.

La première observation , ‘est ne pourra pas reconstruire un territoire qui ne l’a jamais été vraiment puisque que composé d’urbanisme classique mais aussi et surtout de plus d’un tiers de bidonvilles qui ne cessent de se développer.
De la même manière, envisager l’interdiction des bidonvilles relève de la démagogie. Aujourd’hui plus d’un tiers des habitants de Mayotte résident dans ces bidonvilles certes avec une majorité d’étrangers mais aussi avec des Mahorais trop pauvres pour accéder à des logements en dur.

Le problème est en effet social, sociétal et financier. 75 à 80 % de la population ( chiffre approximatif puisqu’on n’a pas les moyens de recenser de façon précise) vivent sous le seuil de pauvreté soit moins de 1100 € par mois. Mayotte est le département le plus pauvre de France mais le pouvoir d’achat est encore supérieur de sept à 10 fois celui des Comores indépendantes voisines ou encore des pays africains proches. D’où cette attirance pour le niveau de vie du département français des Comores , pour ses équipements et la couverture sociale.

L’attirance est telle que plus de la moitié de la population est étrangère et se renforce chaque jour pas seulement des immigrés des Comores indépendantes mais aussi de l’Afrique, par exemple du Congo, du Burundi, Rwanda, de différents pays des Grands Lacs.

Le bidonville est dans nombre de ces pays africains la banlieue qui cerne les grandes agglomérations. On voit mal comment on pourrait interdire l’immigration sauvage à Mayotte quand on est même pas capable de contrôler une frontière interne en Europe terrestre ou maritime où les moyens sont pourtant autrement importants.

Au mieux, le fameux plan de reconstruction de Bayrou pourrait se limiter à l’installation de 10 à 15 000 logements provisoires, ce qui sera un progrès mais pas vraiment la réponse globale nécessaire. Il faudrait aussi intégrer le développement économique autonome. C’est à peine si 30 % de la population disposent d’un emploi et l’ensemble de l’île dépend près de 80 % des finances publiques de la France.

Enfin la France ne dispose pas aujourd’hui de la solidité et de la stabilité politique nécessaire pour engager des travaux et des transformations pour laquelle d’ailleurs elle n’a pas le premier sou.

En tournant les talons face à un enseignant critique, Élisabeth Borne et les autres ministres ont bien montré leur perplexité face à un problème complexe qui les dépasse.

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