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Immigration : une nouvelle loi pour masquer l’inaction ?

Immigration : une nouvelle loi pour masquer l’inaction ?

 

Le premier ministre a surtout souhaité de l’action de la part de ses ministres et beaucoup moins de communication sans doute pour rompre avec l’époque Macron. Le problème est que certains ministres poursuivent leur propre stratégie. C’est notamment le cas du ministre de l’intérieur qui faute d’efficacité ne cesse de multiplier les prises de parole dans les médias. Résultat:  pour aboutir à la proposition d’une nouvelle loi. Une loi qui va s’ajouter aux textes déjà nombreux qui ne sont pas appliqués faute de volonté politique. L’axe central de la proposition du ministre de l’intérieur consisterait à prolonger la détention des immigrés considérés comme dangereux à 210 jours contre 90 actuellement. Mais le problème central c’est celui du retour dans les pays d’origine qui refuse pour la plupart de reprendre leurs criminels et autres individus dangereux.

Du coup pour masquer l’immobilisme et comme souvent en France on va ajouter un texte de plus aux innombrables orientations réglementaires déjà prises mais nous n’appliqués concernant l’immigration. Chaque ministre de l’intérieur à ce sujet a fait son cirque. Pasqua, Sarkozy en leur  temps, Darmanin e t maintenant Retailleau !
Avec ce nouveau texte, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, issu du groupe Les Républicains, veut que les immigrés irréguliers jugés dangereux puissent être détenus jusqu’à 210 jours contre 90 actuellement. Mais la loi pourrait aussi contenir d’autres mesures, et notamment un certain nombre de dispositifs qui figurait dans la dernière loi immigration.
Cette loi, portée à l’époque par Gérald Darmanin avait fait l’objet de vifs débats au sein de l’Assemblée. Le compromis trouvé entre les macronistes et la droite prévoyait plusieurs mesures très strictes comme la restriction du droit du sol ou l’instauration de quotas migratoires. Mais ce texte, qui avait été voté par le Rassemblement national, avait finalement été en partie censuré par le Conseil constitutionnel pour des « vices de forme ».
Si la nouvelle loi reprenait ces mesures, les débats s’annoncent tendus au Parlement. La gauche accuse notamment le gouvernement de donner des gages à l’extrême droite. En effet, le RN menace de censurer le gouvernement Barnier, si ce dernier n’est pas plus offensif sur la question migratoire

Le camp présidentiel, lui, attend de voir. Gabriel Attal a déclaré qu’une nouvelle loi immigration n’était pas prioritaire. Mais Gérald Darmanin n’a pas exclu de la voter. Bref à défaut d’action la perspective d’une loi pas davantage respectée que les précédentes et avant d’autres qui viendront lui succéder

80 % de bacheliers : Pas une vraie démocratisation

80 % de bacheliers : Pas une vraie démocratisation

Il y a tout juste 40 ans, Jean-Pierre Chevènement, alors ministre de l’Éducation nationale, fixait le cap de mener 80 % d’une classe d’âge au bac. Aujourd’hui, cet objectif est atteint, et même dépassé, ce qui a mécaniquement entraîné une démocratisation de l’enseignement supérieur. Sur la même période, en effet, les effectifs inscrits dans l’enseignement supérieur sont passés d’un peu plus d’un million à trois millions. Ce formidable mouvement d’ouverture d’un espace longtemps resté l’apanage des classes dominantes s’explique par un certain nombre de politiques volontaristes. Ainsi se sont développées de petites et moyennes universités dans les années 1960, puis les sections de techniciens supérieurs (STS) et les instituts universitaires de technologie (IUT) qui accueillent aujourd’hui un cinquième des étudiants, l’université en accueillant un sur deux. Ces chiffres ne sont toutefois pas uniquement dus aux politiques, ils tiennent aussi à la hausse du niveau des aspirations de la population qu’on ne saurait limiter à une seule logique d’emploi.

 

par 

Sociologue et maître de conférences en sciences de l’éducation, Université Rennes 2 dans The Conversation 

Qu’il s’agisse d’un signe de distinction sociale comme le sont les grandes écoles internationales pour les familles des classes privilégiées ou de « l’arme des faibles » propres aux familles ouvrières, les aspirations d’études supérieures s’inscrivent aussi dans la perspective longue de l’histoire du marché de l’emploi, des classes sociales et des familles.

Observée dans le détail, cette démocratisation révèle malgré tout des lignes de clivage importantes traduisant en définitive ce que le sociologue Pierre Merle appelle une démocratisation ségrégative. C’est-à-dire que le recrutement socio-scolaire diffère entre les formations, lesquelles sont à la fois inégalement rentables et inégalement valorisées comme l’ont souligné Marie-Clémence Le Pape et Agnès van Zanten.

Si on ne peut aujourd’hui nier que la durée de scolarisation ne cesse de s’allonger pour des jeunes de plus en plus nombreux, on peut cependant interroger les variations de durée des études. Cela permet de saisir les inégalités d’accès à l’enseignement supérieur et aux diplômes. En remontant le fil de cette ségrégation, on voit que celle-ci est le produit d’un processus complexe mêlant les politiques éducatives et les aspirations de la population.

Bien que la hausse des effectifs ait d’abord été portée par la dynamique démographique d’après-guerre, c’est surtout l’accès élargi au baccalauréat lié à une diversification de l’offre – notamment à travers le baccalauréat professionnel (1985) porté par J.-P. Chevènement – qui a contribué à l’augmentation de la part de bacheliers dans une génération, et donc à la progression du nombre de néo-bacheliers s’inscrivant dans l’enseignement supérieur.

Alors que ce taux reste relativement stable depuis une dizaine d’années (autour de 78 %), les chiffres du ministère de l’enseignement supérieur (2024) montrent que, si les inégalités d’accès ont diminué, elles persistent néanmoins. On constate d’abord que le taux de poursuite dans l’enseignement supérieur a une tendance à la hausse pour toutes les catégories sociales.

Parmi les jeunes âgés de 20 à 24 ans ce sont 52 % des enfants d’ouvriers ou d’employés qui étudient ou ont étudié dans le supérieur, contre 77 % des enfants de cadres, de professions intermédiaires ou d’indépendants (soit un écart de 1,5 fois entre les deux groupes). Ce même écart est de 1,9 pour les personnes âgées de 45 à 49 ans (33 % contre 62 %), ce qui suggère bien une démocratisation en cours.

On constate néanmoins la persistance d’inégalités quant à la durée des études. Le taux de poursuite varie surtout selon la voie du baccalauréat. Tandis que les bacheliers généraux sont près de 93 % à poursuivre et les bacheliers technologiques près de 81 %, les bacheliers professionnels ne sont qu’à peine à 46 %.

Cette disparité de poursuite se retrouve aussi dans le type de filière du supérieur. En considérant une ligne de clivage entre l’enseignement supérieur court professionnel et le long général, il apparaît une forte prévalence de l’origine socio-scolaire dans l’accès à l’enseignement supérieur. Alors que les bacheliers généraux sont 50 % à s’inscrire immédiatement à l’université, les bacheliers technologiques et professionnels sont respectivement 14 % et 4 %. À l’inverse, les premiers sont 9 % à s’inscrire en STS, contre 40 % et 39 % pour leurs pairs.

Les filières les plus prestigieuses que sont les classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE), bien que ne concernant à peine 6 % des néo-bacheliers, constituent depuis 20 ans un indicateur privilégié pour étudier la démocratisation de l’enseignement supérieur. Or, malgré des politiques d’ouverture sociale, cette filière continue de concerner principalement les bacheliers généraux puisqu’ils y représentent neuf étudiants sur 10 et majoritairement les élèves issus de familles aisées qui représentent 52 % des effectifs contre 7 % d’enfants d’ouvriers, soulignant à la fois l’échec des politiques et le maintien d’un espace ségrégatif jusque dans les grandes écoles.

Une démocratisation qui profite particulièrement aux classes aisées ?

De façon générale, on constate bien une démocratisation puisqu’entre 2011 et 2021, la part des 25-29 ans détenant un diplôme du supérieur passe de 42 % à 50 % (+8 points). Cependant, tandis qu’elle passe de 58 % à 66 % (+ 8 points) pour les enfants de cadres et professions intermédiaires, elle passe de 30 % à 33 % (+3 points) pour les enfants d’ouvriers ou d’employés.

En observant plus spécifiquement le type de diplôme, on constate qu’en 2021, les premiers sont 41 % à obtenir un master, un doctorat ou un diplôme de grande école (+18 points par rapport à 2009) quand les seconds ne sont que 13 % dans ce cas (+ 7 points). De sorte que les politiques volontaristes qui ont favorisé l’accès à l’enseignement supérieur semblent avoir surtout profité aux catégories les plus favorisées qui se distinguent par des études longues, valorisées et rentables.

 

Si Parcoursup a voulu mettre un terme à ce « délit d’initié » semblant reposer sur un capital informationnel, en proposant une généralisation de l’accès à l’information aux 13900 formations présentes sur la plate-forme, il apparaît que cela n’a rien entamé de la ségrégation socio-scolaire.

Les travaux récents sur le sujet soulignent la mise en œuvre très hétérogène de cette procédure au sein des établissements du secondaire et du supérieur. Cette hétérogénéité prolonge les inégalités du processus d’orientation au cœur duquel politiques éducatives et aspirations de la population ne forment pas le cercle vertueux que défendent les promoteurs d’un accès rationalisé à l’enseignement supérieur.

Au contraire, il en découle in fine une ségrégation socio-scolaire et, plus tard, des études supérieures inégalement rentables comme l’a déjà montré Pierre Courtioux à propos des « rendements les plus faibles pour les diplômés d’origine populaire « faible ».

Budget: une crise financière qui masque une crise sociétale

Budget: une crise financière qui masque une crise démocratique
En quelques semaines et de façon brutale , la France a découvert l’ampleur d’une crise qu’on va tenter de traiter de manière comptable en bouchant ici un trou avec les ressources d’un nouveau trou. Cette crise financière est certaine et même beaucoup plus grave encore qu’on ne le dit. La vérité c’est que les finances publiques évoluent selon la propre logique des structures qui les utilisent. En clair, plus personne ne gère les dépenses publiques concernant le budget de l’État, la sécurité sociale ou encore les collectivités locales. Un problème qui découle directement des contradictions mêmes de la classe dirigeante mais aussi de l’opinion.

S’ajoutent à cela depuis les lois de décentralisation l’ajout de multiples étagères inutiles au plan administratif et politique qui génèrent fonctions,  budgets et effectif inutiles ( communes, groupement de communes, communauté de communes, départements régions et nombre d’institutions et d’administration devenue ingérables). Parallèlement le champ des tâches régaliennes ne cesse de s’étendre du fait de l’empilement des structures dont les dépenses sont existentielles mais aussi en raison de la demande sociale.

Malheureusement, la puissance publique ne peut prendre en charge la totalité des taches qu’on lui impose et finalement l’État s’occupe de tout mais mal,  en tout cas dans nombre de secteurs y compris dans des secteurs aussi stratégiques que celui de l’éducation, la sécurité ou encore la santé.

Sur le plan strictement comptable et plus globalement économique,  le pays souffre d’une insuffisance de production de richesses. Pour parler simplement le volume et la qualité de travail sont insuffisants pour équilibrer les dépenses communes. Il convient donc d’emprunter, d’emprunter toujours pour boucher tous les trous. Un sujet largement tabou car il met aussi en cause le rapport au travail, le nombre d’actifs rapportés aux inactifs, la productivité, la durée du travail, l’entrée dans la production, le départ à la retraite etc.

Derrière cette crise comptable qui ne fait que révéler les insuffisances notamment économiques se dissimule une question plus grave relative à l’absence de vision et de projet pour le pays. La France encore moins que d’autres ne s’est préparée aux grandes évolutions technologiques, environnementales et sociétales. Pour parler simplement, c’est le grand vide politique et idéologique suite logique de la gestion complètement contradictoire, inefficace et condescendante d’un macronisme qui s’est surtout nourri de discussions de salon autour du septième arrondissement de Paris .

L’échec de Macron est total au plan intérieur et il continue d’ailleurs de sévir au plan international avec cette pathologie chronique qui consiste à parler de tout à tort et à travers et finalement à croire au  moins pendant un temps à ce qu’il dit.

C’est l’échec de ces élites politiques sorties des plus grandes écoles sans aucune expérience démocratique et politique qui ambitionnent de diriger le pays quand il mettrait une épicerie de quartier ou une association locale en faillite en moins d’un mois.

Les produits de l’ENA et autre instituts politique ont infecté  tous les partis politiques et ils ont surtout sécrété une sorte de pensée politique et de dialectique de représentant de commerce pseudo technocratique.

Macron ou encore Bruno Lemaire par exemple, considérés hier comme de grands intellectuels par les médias complaisants ont plombé durablement les comptes du pays mais au-delà surtout son avenir économique et sociétal.

Car au-delà de la dimension économique c’est aussi une crise de société avec ses valeurs, ses objectifs et sa démocratie qui sont en cause.

Liban: Vers une guerre régionale ?

Liban: Vers une guerre régionale ?

 

On peut mettre en évidence trois phases dans la guerre actuelle entre Israël et le Hezbollah. La troisième, en cours depuis quelques jours, pourrait impliquer encore davantage que jusqu’ici plusieurs des mandataires de l’Iran dans la région, ainsi que l’Iran lui-même. Une semaine avant le premier anniversaire du massacre 7 octobre, Israël a commencé à envahir le Liban. Le communiqué de Tsahal parle à cet égard de « raids terrestres limités, localisés et ciblés […] contre les cibles et les infrastructures du Hezbollah dans les villages proches de la frontière » – une formulation euphémisante qui n’est pas sans rappeler l’« opération militaire spéciale » russe en Ukraine. Dans les faits, l’intervention israélienne n’est ni limitée, ni localisée, ni ciblée : au contraire, elle constitue la troisième phase de la guerre de longue haleine entre le pays et le Hezbollah, qui a démarré dès le lendemain du 7 octobre 2023.

 

par Hussein Abou Saleh
Docteur associé au Centre d’études et de recherches internationales (CERI), Sciences Po dans The Conversation  

Phase 1 : onze mois de guerre d’usure
La première phase de la guerre actuelle, qui a duré environ 11 mois, a commencé le 8 octobre, lorsque le Hezbollah a lancé des obus et des roquettes sur les fermes de Chebaa, un territoire libanais occupé par Israël depuis 1967. Les deux parties sont alors entrées dans une guerre d’usure, principalement limitée à des échanges continus de tirs de roquettes au-dessus de la frontière de facto – la ligne de retrait dite « ligne bleue » (il n’y a pas de frontière internationalement reconnue entre le Liban et Israël).

Durant cette période, le Hezbollah, conscient qu’une guerre totale aurait des conséquences dévastatrices pour lui et pour le Liban dans son ensemble, est apparu très hésitant et peu enclin à prendre des risques, projetant une image d’incertitude et de faiblesse, ce qui a encouragé Israël à progressivement accroître la puissance de ses attaques. Au cours de ces onze mois, Israël a ainsi été responsable d’environ 81 % de la totalité des attaques enregistrées, soit l’équivalent de 8 313 attaques. Celles-ci ont tué au moins 700 personnes au Liban, dont une majorité de militants du Hezbollah.
Le Hezbollah et d’autres groupes armés installés au Liban sont responsables du reste, soit 1 901 attaques, qui ont tué au moins 33 Israéliens, dont une majorité de soldats. En outre, Israël a remporté durant cette première phase des succès tactiques notables en assassinant de nombreux commandants d’élite du Hezbollah, y compris des personnalités recherchées depuis longtemps, comme le bras droit de Hassan Nasrallah, Fouad Choukr. Toutefois, le conflit semblait jusque-là sous contrôle.

Phase 2 : Bombardements massifs, élimination de Nasrallah et invasion terrestre
Progressivement, le Hezbollah et Israël ont réalisé qu’ils étaient piégés et incapables de se libérer de leur engagement antérieur de ne jamais s’arrêter jusqu’à ce qu’un cessez-le-feu à Gaza soit obtenu. C’est ainsi qu’à la mi-septembre 2024 a démarré la deuxième phase de cette guerre, quand Israël a pleinement employé les informations récoltées grâce à ses capacités de renseignement, révélant à quel point le Hezbollah était vulnérable et le plongeant dans le désarroi.

Le Hezbollah a alors été la cible de plusieurs coups décisifs.

Le message israélien était clair : si nous n’avons pas frappé le Hezbollah aussi fort auparavant, ce n’est pas parce que nous ne le pouvions pas, mais parce que nous ne le voulions pas. De toute évidence, Israël a préféré affaiblir gravement le Hamas à Gaza avant de tourner son attention vers le front libanais.

Le 17 septembre, des milliers de bipeurs ont explosé à travers le Liban, laissant le pays sous le choc. Il ne faisait aucun doute que le Mossad était derrière cette opération secrète, qui a tué ou blessé plus de 3 000 militants et civils associés directement ou indirectement aux institutions culturelles et sociales du Hezbollah.

Le 21 septembre, après plusieurs frappes aériennes ciblées, Israël a affirmé avoir pratiquement décapité la chaîne de commandement militaire du Hezbollah.

Le 23 septembre, l’armée israélienne a mené plus de 1 300 frappes aériennes au Liban, tuant plus de 500 civils et en blessant des milliers. En représailles, le Hezbollah a ciblé plusieurs sites militaires dans un rayon de 50 km de la frontière sud du Liban.

Les dommages significatifs infligés au Hezbollah ont renforcé la confiance d’Israël dans le fait qu’il se trouvait face à une occasion unique de se débarrasser définitivement de son ennemi de longue date sur son front nord.

C’est alors que, le 27 septembre, l’armée israélienne a lancé l’équivalent de 80 tonnes de bombes anti-bunker pour assassiner Hassan Nasrallah, dans ce qui était apparemment le quartier général du Hezbollah, dans le sud de Beyrouth. Ce faisant, Israël a déclaré la fin d’une époque pour le Hezbohlah et ses partisans, au Liban et à l’extérieur.
Dans l’ensemble, au cours des phases 1 et 2, les frappes aériennes de Tsahal ont littéralement anéanti les hauts dirigeants du Hezbollah, causant des dégâts physiques, psychologiques et structurels sans précédent au groupe le plus important de « l’axe de la résistance ».

Israël a qualifié l’assassinat de Nasrallah d’« Opération Nouvel Ordre », ce qui implique que son élimination pourrait changer la donne pour la région. Le fait est que le secrétaire général avait dirigé le parti pendant 32 ans. Sous sa férule, celui-ci est passé de groupe sans importance doté d’arsenaux très modestes en groupe armé le plus performant de la région. Le vide qu’il a laissé derrière lui sera difficilement à combler, en termes de stature et d’importance, car c’est lui qui a relié tous les membres de l’axe entre eux.

Phase 3 : vers la guerre régionale ?
La mort de Nasrallah n’est rien de moins qu’un événement sismique qui aura des répercussions dans toute la région.

Les premières se sont produites dès le 1er octobre, lorsque l’Iran a lancé un barrage de 180 missiles contre des cibles militaires israéliennes, en représailles à l’assassinat de Nasrallah, mais aussi du commandant adjoint des opérations des Gardiens de la Révolution au Liban et en Syrie, qui se trouvait à ses côtés le 27 septembre, et du chef du Hamas Ismaïl Haniyeh, tué à Téhéran deux mois plus tôt quand il était venu assister à l’investiture du nouveau président iranien Massoud Pezeshkian.

À lire aussi : L’assassinat du chef du Hamas à Téhéran : vers une escalade de la violence au Proche-Orient ?

Ces tirs iraniens ont en outre servi à rassurer les sympathisants, les dirigeants survivants et les simples membres du Hezbollah, à tenter de remonter leur moral, et aussi à envoyer un message sur la capacité de Téhéran à frapper des cibles militaires stratégiques dans chaque ville israélienne. En outre, par cette salve de missiles, l’Iran déclare clairement qu’il est prêt à rester aux côtés de l’axe de la résistance jusqu’au bout, et à offrir toute l’assistance nécessaire à ses mandataires chaque fois que l’occasion se présente.

Alors que le Hezbollah est confronté à sa bataille la plus importante contre Israël, les regards sont tournés vers la résilience et la détermination de ses combattants sur le terrain, car ils ont une histoire d’excellence dans les tactiques de guérilla, et vers ses stocks de missiles stratégiques, qui ont été à peine utilisés jusqu’à présent. Selon des responsables israéliens et américains, les frappes aériennes israéliennes ont détruit environ la moitié de ces stocks de missiles. Cela reste à voir.

Le 6 octobre, six jours après le début de l’invasion israélienne du Liban, le Hezbollah a affronté les forces israéliennes dans de féroces opérations de combat terrestre tout en continuant de lancer des missiles sur Israël. Il a lancé pour la première fois un missile sur le centre ville de Haïfa, dans le cadre d’une attaque probablement intentionnellement aveugle, qui visait à frapper des cibles civiles – surtout que le nombre de victimes civiles au Liban venait d’atteindre la barre des 2 000 personnes. Cette frappe sur Haïfa a fait moins de dix blessés. Reste à savoir si les stocks restants de missiles stratégiques du Hezbollah seront désormais un élément essentiel de sa stratégie de guerre.

L’invasion israélienne pourrait s’étendre plus tard, mais probablement au prix de lourdes pertes pour Tsahal. Si lors de l’invasion de 1982, les forces israéliennes ont atteint Beyrouth et l’ont assiégée en une semaine seulement avant de vaincre l’OLP, l’intensité des combats sur le terrain indique que l’invasion de 2024 ne sera pas chose aisée. Rappelons que lors de la guerre de 2006, qui a duré environ 30 jours et qui a été marquée par des combats intenses, Israël n’a pu envahir ou occuper de manière permanente aucun des villages du Sud du Liban. Le Hezbollah était beaucoup moins puissant militairement en 2006, mais plus fort en tant qu’organisation, d’autant qu’il n’avait pas subi les assassinats décisifs de 2024. L’invasion du Liban en 2024 se terminera-t-elle comme celle de 1982 ou comme celle de 2006 ? La réponse répond probablement en partie du degré de mobilisation des alliés régionaux du Hezbollah.

Le Hezbollah n’est pas seul
Les groupes chiites pro-iraniens en Irak ainsi que les Houthis au Yémen sont basés dans des pays qui ne partagent pas de frontière avec Israël. Jusqu’à présent, les groupes irakiens ont joué un rôle limité, lançant des missiles de croisière et surtout des drones qui ont été pour la plupart interceptés par la défense aérienne israélienne. En revanche, les Houthis semblent disposer d’armements plus sophistiqués puisqu’ils auraient lancé, mi-septembre, un missile « hypersonique » sur Tel-Aviv, démontrant leur audace et leur volonté d’assumer leurs responsabilités au sein de cet axe. Le missile a parcouru environ 2 000 kilomètres et a évité les systèmes de défense aérienne britanniques et américains en mer Rouge ainsi que les systèmes israéliens, avant d’atterrir près de Tel-Aviv. Au total, les Houthis auraient tiré plus de 220 missiles balistiques, missiles de croisière et drones sur Israël au cours de l’année écoulée.

Dernièrement, ils ont présenté ces attaques comme « un triomphe pour le sang de notre peuple en Palestine et au Liban », ajoutant qu’ils poursuivraient leurs « opérations militaires de soutien jusqu’à ce que l’agression israélienne contre Gaza et le Liban cesse ».

Faisant étalage de leurs capacités, les Houthis apparaissent comme un acteur susceptible de revendiquer une plus grande importance régionale, surtout si le Hezbollah s’affaiblit. Nous verrons probablement davantage d’investissements iraniens dans leurs capacités et dans leurs stocks de missiles avancés. Ils susciteront aussi sans doute une plus grande attention de la part des forces américaines et israéliennes, ce qui se traduira notamment par des attaques militaires et des assassinats ciblés les visant.

Enfin, le premier anniversaire du 7 octobre, au matin, le Hamas a lancé 14 roquettes depuis Gaza vers Tel-Aviv, qui ont toutes été interceptées. Et les Houthis ont lancé dans l’après-midi deux missiles balistiques sur Tel-Aviv, touchant une cible militaire. Dans la journée, le Hezbollah a lancé 190 missiles, et pendant la soirée cinq missiles balistiques depuis le Liban vers Tel-Aviv, touchant une autre cible militaire.

Tout cela s’est produit alors que l’armée israélienne occupe Gaza sans en voir la fin et envahit le Liban sans objectifs stratégiques clairs – même si le Hezbollah considère qu’il s’agit d’une guerre existentielle. Si certains observateurs ont voulu croire que les destructions infligées au Hamas et au Hezbollah signifient que la guerre touche à sa fin, il apparaît au contraire que celle-ci ne fait que commencer…

France : une crise financière qui masque une crise de civilisation

France : une crise financière qui masque une crise de civilisation
En quelques semaines et de façon brutale , la France a découvert l’ampleur d’une crise qu’on va tenter de traiter de manière comptable en bouchant ici un trou avec les ressources d’un nouveau trou. Cette crise financière est certaine et même beaucoup plus grave encore qu’on ne le dit. La vérité c’est que les finances publiques évoluent selon la propre logique des structures qui les utilisent. En clair, plus personne ne gère les dépenses publiques concernant le budget de l’État, la sécurité sociale ou encore les collectivités locales. Un problème qui découle directement des contradictions mêmes de la classe dirigeante mais aussi de l’opinion.

S’ajoutent à cela depuis les lois de décentralisation l’ajout de multiples étagères inutiles au plan administratif et politique qui génèrent fonctions,  budgets et effectif inutiles ( communes, groupement de communes, communauté de communes, départements régions et nombre d’institutions et d’administration devenue ingérables). Parallèlement le champ des tâches régaliennes ne cesse de s’étendre du fait de l’empilement des structures dont les dépenses sont existentielles mais aussi en raison de la demande sociale.

Malheureusement, la puissance publique ne peut prendre en charge la totalité des taches qu’on lui impose et finalement l’État s’occupe de tout mais mal,  en tout cas dans nombre de secteurs y compris dans des secteurs aussi stratégiques que celui de l’éducation, la sécurité ou encore la santé.

Sur le plan strictement comptable et plus globalement économique,  le pays souffre d’une insuffisance de production de richesses. Pour parler simplement le volume et la qualité de travail sont insuffisants pour équilibrer les dépenses communes. Il convient donc d’emprunter, d’emprunter toujours pour boucher tous les trous. Un sujet largement tabou car il met aussi en cause le rapport au travail, le nombre d’actifs rapportés aux inactifs, la productivité, la durée du travail, l’entrée dans la production, le départ à la retraite etc.

Derrière cette crise comptable qui ne fait que révéler les insuffisances notamment économiques se dissimule une question plus grave relative à l’absence de vision et de projet pour le pays. La France encore moins que d’autres ne s’est préparée aux grandes évolutions technologiques, environnementales et sociétales. Pour parler simplement, c’est le grand vide politique et idéologique suite logique de la gestion complètement contradictoire, inefficace et condescendante d’un macronisme qui s’est surtout nourri de discussions de salon autour du septième arrondissement de Paris .

L’échec de Macron est total au plan intérieur et il continue d’ailleurs de sévir au plan international avec cette pathologie chronique qui consiste à parler de tout à tort et à travers et finalement à croire au  moins pendant un temps à ce qu’il dit.

C’est l’échec de ces élites politiques sorties des plus grandes écoles sans aucune expérience démocratique et politique qui ambitionnent de diriger le pays quand il mettrait une épicerie de quartier ou une association locale en faillite en moins d’un mois.

Les produits de l’ENA et autre instituts politique ont infecté  tous les partis politiques et ils ont surtout sécrété une sorte de pensée politique et de dialectique de représentant de commerce pseudo technocratique.

Macron ou encore Bruno Lemaire par exemple, considérés hier comme de grands intellectuels par les médias complaisants ont plombé durablement les comptes du pays mais au-delà surtout son avenir économique et sociétal.

Car au-delà de la dimension économique c’est aussi une crise de société avec ses valeurs, ses objectifs et sa démocratie qui sont en cause.

Budget de la Sécu : Une première grève à l’hôpital le 29 octobre

Budget de la Sécu : Une première grève à l’hôpital le 29 octobre 

Quatre syndicats de la fonction publique hospitalière appellent vendredi les agents à se mettre en grève le 29 octobre pour protester contre le budget de la Sécurité sociale pour 2025«en deçà des besoins». Le gouvernement a présenté jeudi soir un budget 2025 très contraint, qui vise à contenir le déficit de la Sécurité sociale à 16 milliards d’euros en 2025, après 18 milliards en 2024.

Pour faire plusieurs milliards d’économies, le gouvernement prévoit notamment de transférer aux complémentaires santé une part plus grande du remboursement des consultations médicales, d’abaisser le plafond des indemnités perçues en cas d’arrêt maladie, ou encore de décaler de six mois la revalorisation annuelle des retraites. 

La mafia de la drogue fait dans le marketing avec une vidéo !

 

 

En quête de respectabilité, en tout cas en recherche d’irresponsabilité, la mafia de la drogue du clan des DZ Mafia a sorti une vidéo pour expliquer sa stratégie de la violence tout en chargeant ses concurrents notamment responsables de tueries à Marseille. Encore un peu et cette mafia de narcotrafiquants revendiquera un statut d’utilité publique ! Pour l’instant la réponse des pouvoirs publics ne semblent pas tout à fait à la hauteur des enjeux puisque le ministre de l’intérieur va se contenter d’une lettre aux préfets !

 

Les membres du clan marseillais DZ Mafia ont assuré dans la vidéo ce mercredi 9 octobre n’avoir « aucun lien » avec deux meurtres survenus récents  dans la cité phocéenne.
Après cette vidéo, le parquet de Marseille a indiqué ce mercredi 9 octobre au soir avoir ouvert une enquête des chefs d’association de malfaiteurs en vue de la préparation de crimes et délits relevant de la criminalité organisée.
Dans son communiqué, le procureur de la République, Nicolas Bessone, a indiqué que l’enquête a pour objectif d’ »authentifier cette vidéo et identifier les personnes qui en sont à l’origine. »

Publiée sur les réseaux sociaux, la vidéo dure environ 1min30 et a été authentifiée par BFMTV comme provenant bien de la DZ Mafia par plusieurs sources policières et de terrain. Dans cette dernière, un homme masqué prend la parole avec une voix déformée, entouré par plusieurs autres personnes. Il évoque en grande partie le commanditaire présumé de 23 ans.

 

Depuis sa cellule de la prison d’Aix-Luynes, l’homme est accusé d’avoir recruté le tueur à gages de 14 ans pour se venger de l’assassinat d’un jeune homme de 15 ans le 2 octobre, dont le corps a été retrouvé lardé de coups de couteau et en partie carbonisé, et qui a également conduit à la mort de Nessim Ramdane, le chauffeur de VTC de 36 ans abattu le 4 octobre.

Selon les membres de la DZ Mafia, « cet homme, malade et mythomane, (…) n’a strictement aucun lien avec nous », affirme l’homme masqué. « Nous ne le connaissons pas, nous n’avons jamais eu de telle personne dans notre cercle », ajoute-t-il.

« Le mode opératoire ne correspond en rien »
Par la suite, le porte-parole évoque la question des jeunes adolescents mêlés. Il assure « espérer que plus jamais un enfant de 14 ou 15 ans soit mêlé dans de telles histoires, en tant que victime ou que coupable ».

Selon ce dernier, le « mode opératoire » utilisé lors de l’assassinat avorté d’un homme, qui a mené au meurtre de Nessim Ramdane, « ne correspond en rien ».

« L’enfant de 14 ans ainsi que l’utilisation de VTC pour commettre un crime n’a rien à voir avec nos méthodes. Nous avons assez d’hommes, de véhicules et de moyens pour agir si nous en étions obligés », précise l’homme.

Enseignante frappée par une élève : la ministre ne l’accepte pas !

Enseignante frappée par une élève : la ministre ne l’accepte pas !

D’une certaine manière, la réponse de la ministre à l’agression d’une enseignante par une élève de Tourcoing qui refusait d’enlever son voile n’est pas à la hauteur de l’enjeu. Certes il s’agit d’une atteinte au principe de laïcité mais pas seulement; c’est aussi une attaque contre le principe d’autorité morale et professionnelle. Et de ce point de vue, les consignes internes et les règlements intérieurs des établissements scolaires portent aussi une responsabilité quant à la dégradation du statut de l’enseignement. L’Etat de son côté n’a pas su encore sanctuariser cette fonction centrale dans la formation des élèves. Le même reproche peut être fait concernant les autres professions de service public.

 

«C’est inacceptable, je ne l’accepterai pas», a réagi ce mardi 8 octobre Anne Genetet, la ministre de l’Éducation nationale, après l’agression d’une enseignante à Tourcoing, la veille, par une adolescente à qui elle avait demandé de retirer son voile. «Une professeure a été agressée par une élève dans un lycée à Tourcoing alors qu’elle entendait faire respecter la loi de la République et le principe de laïcité à l’École», a détaillé la membre du gouvernement sur X.

 

 

 

Une dette publique insoutenable

Une dette publique insoutenable

 

Les mesures annoncées par le premier ministre lors de son discours de politique générale risquent de ne pas suffire. L’environnement économique est tel que la France atteint le seuil où la dette produit de la dette qui produit de la dette… Une situation désormais intenable. L’incapacité récurrente des pouvoirs publics français à ramener le déficit dans les critères de Maastricht a été aggravée par les deux grandes crises des subprimes en 2008 et celle du Covid-19 en 2020. En conséquence de l’accumulation de 44 années de déficit excessif depuis 1980, date à laquelle les finances publiques étaient à l’équilibre et la dette à 20 %, l’endettement public s’élevait fin 2023 à 112 % du PIB soit le double de la limite de 60 % du PIB fixée par le Pacte de stabilité et de croissance dûment ratifié par la France. Pire encore, depuis début janvier nous assistons à une succession de révisions à la hausse du déficit public pour 2024, initialement attendu à 4,4 % soit déjà à l’époque le pire de la zone euro après l’Italie. Le ministère des Finances l’a depuis fortement revu à la hausse d’abord en mars dernier à 5,7 % pour finalement avouer juste avant le dépôt du projet de loi de finances pour 2025 qu’il s’établira sans doute au-delà de 6 %.

par Éric Pichet
Professeur et directeur du Mastère Spécialisé Patrimoine et Immobilier, Kedge Business School dans « the Conversation » 
Nous avions déjà souligné ici l’impuissance chronique des gouvernements successifs à respecter les objectifs pourtant modestes des lois de finances mais la divergence entre déficit attendu et réalisé n’a jamais été aussi forte alors que doit débuter – avec retard – l’examen du budget 2025 par une Assemblée nationale extraordinairement divisée et polarisée. Parallèlement, Paris, sous procédure pour déficit excessif depuis juillet dernier devait soumettre à Bruxelles un plan pluriannuel de réduction de son déficit le 20 septembre avant d’obtenir in extremis un délai supplémentaire au 31 octobre.

La gravité de la situation n’a pas encore été prise en compte par les agences de notation mais elle l’est déjà par les marchés obligataires puisque la France emprunte désormais à 5 ans non seulement à un taux plus élevé que le Portugal et l’Espagne mais même que la Grèce. Ils remplissent ainsi un rôle très utile de lanceurs d’alerte que n’a jamais su assumer le Haut Conseil des finances publiques depuis sa création par le Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance de 2012, comme nous l’avions rappelé dès 2014 puis à maintes reprises. La Commission européenne a elle aussi toujours fait preuve de laxisme vis-à-vis des dérives budgétaires françaises.

Le déficit nominal, publié régulièrement par l’Insee doit, depuis l’application des critères de Maastricht, rester en dessous de 3 % ce qui ne s’est pas produit depuis 2018. Pour tenir compte de l’évolution du cycle économique et éviter de faire plonger les pays de l’UE d’une récession temporaire à une profonde dépression, le Pacte de stabilité et de croissance a progressivement retenu le critère du déficit structurel, à savoir le déficit hors dégradation liée à un ralentissement économique conjoncturel. Le problème vient du fait que ce solde structurel ne peut qu’être estimé, à la différence du déficit nominal dont le calcul par l’Insee est incontestable.

Ainsi en 2021 nous estimions, comme la Commission européenne, le déficit structurel français autour de 5 % soit très loin de l’évaluation fantaisiste de Bercy et surtout très au-delà de l’objectif fixé par le traité de 0,5 % du PIB. S’il reste supérieur à 5 % du PIB aujourd’hui c’est parce que le pays n’a toujours pas engagé de véritables réformes structurelles à l’exception de celle des retraites d’avril 2023 si décriée malgré des résultats modestes.

En France, les gouvernements successifs n’ont jamais su, depuis 1981, tirer profit des périodes de croissance pour rétablir l’équilibre des comptes publics, chaque période de récession se traduisant par une flambée spectaculaire de la dette suivie systématiquement d’un effet de cliquet.

Cette inconscience s’est même accentuée après la crise des subprimes grâce à des circonstances exceptionnellement favorables. À partir de 2008 en effet, les banques centrales ont ramené leurs taux directeurs à des niveaux proches de zéro, voire négatifs, ce qui était totalement inédit. Par contagion, les taux obligataires ont suivi la tendance puisque l’État français a même pu emprunter à 10 ans à taux négatif pendant quelques années. D’où la situation paradoxale et lénifiante d’une forte hausse de la dette concomitante à une diminution régulière de la charge de la dette publique (les intérêts versés sur la dette publique) passée de 3 % du PIB en 2008 à seulement 1,7 % en 2023.

Comble du paradoxe, la remontée des taux d’intérêt obligataires autour de 3 % en 2022 et 2023 s’est traduite par une baisse du ratio dette publique sur PIB passé de 118 % du PIB au plus haut en 2021 à 112 % fin 2023 car la charge de la dette ne remontera que progressivement au fil des remplacements des emprunts émis il y a quelques années alors que l’inflation s’est brutalement envolée de 5,2 % en 2022 puis de 4,9 % en 2023 ce qui a immédiatement gonflé les recettes publiques.

L’inflation refluant désormais en dessous de l’objectif de long terme de la BCE de 2 % par an, les circonstances exceptionnelles des deux dernières années disparaissent et le risque d’un effet boule de neige sur la dette du fait de déficits incontrôlables devient patent.

Selon l’équation de soutenabilité de la dette, cette dernière est stabilisée par rapport au PIB tant que le taux de croissance nominale de la dette égale celui du PIB en valeur. Ainsi aujourd’hui, avec une dette publique de 112 % du PIB et une croissance du PIB en valeur de 3 % (1 % en volume +2 % d’inflation), la dette en pourcentage est stable si le déficit ne dépasse pas 3,3 %. Or, il est de plus de 6 % cette année et attendu par le Gouvernement (de manière excessivement optimiste) à 5 % en 2025. Il est donc certain que la dette va reprendre son ascension en 2024 et 2025 et donc que la charge d’intérêts va s’envoler.

Pour stopper l’emballement de l’effet boule de neige déjà enclenché, il n’y a qu’une seule solution : atteindre au plus vite le déficit stabilisant la dette de 3,3 %. Compte tenu de la charge d’intérêts actuelle d’environ 2 % du PIB cela implique nécessairement de ramener le déficit primaire (hors charge d’intérêts) de 4 % actuellement à seulement 1,3 % du PIB soit un effort structurel de 2,7 % du PIB en 2024 et même de 3,7 % en 2025 car le déficit s’établirait sans correction à 7 % l’an prochain.

En clair, cela signifie qu’il faudrait faire un effort de 112 milliards d’euros en 2025 soit deux fois plus que prévu dans le projet de lois de finances pour 2025… une prévision déjà particulièrement optimiste. Il est évident que l’effort extraordinaire annoncé de 60 milliards dont 20 milliards sous forme de hausse d’impôts et 40 milliards de coupes dans les dépenses n’empêchera pas la dette publique de croître et ne stoppera pas l’effet boule de neige.

Le pays n’est donc qu’au début d’un long et douloureux chemin déjà balisé par la Grèce, le Portugal, l’Espagne et l’Italie (les fameux PIGS) qui sont contraints de dégager depuis plusieurs années un excédent primaire afin de réduire leur endettement via la baisse du niveau de vie de leurs citoyens (de 30 % en Grèce) ou en coupant dans leurs dépenses d’investissement et en supportant un fort taux de chômage des jeunes comme en Italie. La question de la dette publique restera donc centrale dans le débat politique des prochaines années d’autant qu’à la dette financière s’ajoute la dette écologique qui bien que les émissions de CO2 diminuent chaque année progresse toujours de l’ordre de 40 milliards d’euros par an. Sans oublier le passif social lié aux droits à retraite dans le secteur public qui n’est pas provisionné…

École : une minute de silence pour Samuel Paty et Dominique Bernard

École : une minute de silence pour  Samuel Paty et Dominique Bernard

Une minute de silence sera organisée dans les collèges et les lycées le 14 octobre en mémoire de Samuel Paty et Dominique Bernard, enseignants assassinés lors de deux attaques djihadistes, a déclaré la nouvelle ministre de l’Éducation nationale, Anne Genetet.

«Pour les hommages consacrés à Samuel Paty et Dominique Bernard, je demanderai aux enseignants dans les collèges et lycées de faire observer une minute de silence au moment où ils le souhaiteront dans la journée du 14 octobre», a détaillé la ministre dans un entretien paru dimanche dans le Parisien. «Ils pourront également organiser s’ils le souhaitent un temps d’échange et de réflexion avec leurs élèves», a-t-elle ajouté.

 

Une dette publique insoutenable

Une dette publique insoutenable

 

Les mesures annoncées par le premier ministre lors de son discours de politique générale risquent de ne pas suffire. L’environnement économique est tel que la France atteint le seuil où la dette produit de la dette qui produit de la dette… Une situation désormais intenable. L’incapacité récurrente des pouvoirs publics français à ramener le déficit dans les critères de Maastricht a été aggravée par les deux grandes crises des subprimes en 2008 et celle du Covid-19 en 2020. En conséquence de l’accumulation de 44 années de déficit excessif depuis 1980, date à laquelle les finances publiques étaient à l’équilibre et la dette à 20 %, l’endettement public s’élevait fin 2023 à 112 % du PIB soit le double de la limite de 60 % du PIB fixée par le Pacte de stabilité et de croissance dûment ratifié par la France. Pire encore, depuis début janvier nous assistons à une succession de révisions à la hausse du déficit public pour 2024, initialement attendu à 4,4 % soit déjà à l’époque le pire de la zone euro après l’Italie. Le ministère des Finances l’a depuis fortement revu à la hausse d’abord en mars dernier à 5,7 % pour finalement avouer juste avant le dépôt du projet de loi de finances pour 2025 qu’il s’établira sans doute au-delà de 6 %.

par Éric Pichet
Professeur et directeur du Mastère Spécialisé Patrimoine et Immobilier, Kedge Business School dans « the Conversation » 

 
Nous avions déjà souligné ici l’impuissance chronique des gouvernements successifs à respecter les objectifs pourtant modestes des lois de finances mais la divergence entre déficit attendu et réalisé n’a jamais été aussi forte alors que doit débuter – avec retard – l’examen du budget 2025 par une Assemblée nationale extraordinairement divisée et polarisée. Parallèlement, Paris, sous procédure pour déficit excessif depuis juillet dernier devait soumettre à Bruxelles un plan pluriannuel de réduction de son déficit le 20 septembre avant d’obtenir in extremis un délai supplémentaire au 31 octobre.

La gravité de la situation n’a pas encore été prise en compte par les agences de notation mais elle l’est déjà par les marchés obligataires puisque la France emprunte désormais à 5 ans non seulement à un taux plus élevé que le Portugal et l’Espagne mais même que la Grèce. Ils remplissent ainsi un rôle très utile de lanceurs d’alerte que n’a jamais su assumer le Haut Conseil des finances publiques depuis sa création par le Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance de 2012, comme nous l’avions rappelé dès 2014 puis à maintes reprises. La Commission européenne a elle aussi toujours fait preuve de laxisme vis-à-vis des dérives budgétaires françaises.

Le déficit nominal, publié régulièrement par l’Insee doit, depuis l’application des critères de Maastricht, rester en dessous de 3 % ce qui ne s’est pas produit depuis 2018. Pour tenir compte de l’évolution du cycle économique et éviter de faire plonger les pays de l’UE d’une récession temporaire à une profonde dépression, le Pacte de stabilité et de croissance a progressivement retenu le critère du déficit structurel, à savoir le déficit hors dégradation liée à un ralentissement économique conjoncturel. Le problème vient du fait que ce solde structurel ne peut qu’être estimé, à la différence du déficit nominal dont le calcul par l’Insee est incontestable.

Ainsi en 2021 nous estimions, comme la Commission européenne, le déficit structurel français autour de 5 % soit très loin de l’évaluation fantaisiste de Bercy et surtout très au-delà de l’objectif fixé par le traité de 0,5 % du PIB. S’il reste supérieur à 5 % du PIB aujourd’hui c’est parce que le pays n’a toujours pas engagé de véritables réformes structurelles à l’exception de celle des retraites d’avril 2023 si décriée malgré des résultats modestes.

En France, les gouvernements successifs n’ont jamais su, depuis 1981, tirer profit des périodes de croissance pour rétablir l’équilibre des comptes publics, chaque période de récession se traduisant par une flambée spectaculaire de la dette suivie systématiquement d’un effet de cliquet.

Cette inconscience s’est même accentuée après la crise des subprimes grâce à des circonstances exceptionnellement favorables. À partir de 2008 en effet, les banques centrales ont ramené leurs taux directeurs à des niveaux proches de zéro, voire négatifs, ce qui était totalement inédit. Par contagion, les taux obligataires ont suivi la tendance puisque l’État français a même pu emprunter à 10 ans à taux négatif pendant quelques années. D’où la situation paradoxale et lénifiante d’une forte hausse de la dette concomitante à une diminution régulière de la charge de la dette publique (les intérêts versés sur la dette publique) passée de 3 % du PIB en 2008 à seulement 1,7 % en 2023.

Comble du paradoxe, la remontée des taux d’intérêt obligataires autour de 3 % en 2022 et 2023 s’est traduite par une baisse du ratio dette publique sur PIB passé de 118 % du PIB au plus haut en 2021 à 112 % fin 2023 car la charge de la dette ne remontera que progressivement au fil des remplacements des emprunts émis il y a quelques années alors que l’inflation s’est brutalement envolée de 5,2 % en 2022 puis de 4,9 % en 2023 ce qui a immédiatement gonflé les recettes publiques.

L’inflation refluant désormais en dessous de l’objectif de long terme de la BCE de 2 % par an, les circonstances exceptionnelles des deux dernières années disparaissent et le risque d’un effet boule de neige sur la dette du fait de déficits incontrôlables devient patent.

Selon l’équation de soutenabilité de la dette, cette dernière est stabilisée par rapport au PIB tant que le taux de croissance nominale de la dette égale celui du PIB en valeur. Ainsi aujourd’hui, avec une dette publique de 112 % du PIB et une croissance du PIB en valeur de 3 % (1 % en volume +2 % d’inflation), la dette en pourcentage est stable si le déficit ne dépasse pas 3,3 %. Or, il est de plus de 6 % cette année et attendu par le Gouvernement (de manière excessivement optimiste) à 5 % en 2025. Il est donc certain que la dette va reprendre son ascension en 2024 et 2025 et donc que la charge d’intérêts va s’envoler.

Pour stopper l’emballement de l’effet boule de neige déjà enclenché, il n’y a qu’une seule solution : atteindre au plus vite le déficit stabilisant la dette de 3,3 %. Compte tenu de la charge d’intérêts actuelle d’environ 2 % du PIB cela implique nécessairement de ramener le déficit primaire (hors charge d’intérêts) de 4 % actuellement à seulement 1,3 % du PIB soit un effort structurel de 2,7 % du PIB en 2024 et même de 3,7 % en 2025 car le déficit s’établirait sans correction à 7 % l’an prochain.

En clair, cela signifie qu’il faudrait faire un effort de 112 milliards d’euros en 2025 soit deux fois plus que prévu dans le projet de lois de finances pour 2025… une prévision déjà particulièrement optimiste. Il est évident que l’effort extraordinaire annoncé de 60 milliards dont 20 milliards sous forme de hausse d’impôts et 40 milliards de coupes dans les dépenses n’empêchera pas la dette publique de croître et ne stoppera pas l’effet boule de neige.

Le pays n’est donc qu’au début d’un long et douloureux chemin déjà balisé par la Grèce, le Portugal, l’Espagne et l’Italie (les fameux PIGS) qui sont contraints de dégager depuis plusieurs années un excédent primaire afin de réduire leur endettement via la baisse du niveau de vie de leurs citoyens (de 30 % en Grèce) ou en coupant dans leurs dépenses d’investissement et en supportant un fort taux de chômage des jeunes comme en Italie. La question de la dette publique restera donc centrale dans le débat politique des prochaines années d’autant qu’à la dette financière s’ajoute la dette écologique qui bien que les émissions de CO2 diminuent chaque année progresse toujours de l’ordre de 40 milliards d’euros par an. Sans oublier le passif social lié aux droits à retraite dans le secteur public qui n’est pas provisionné…

Agriculture : une pause sur les normes ?

Agriculture : une pause sur les normes ?

 

 Le premier ministre Michel Barnier qui sans doute sent monter le mécontentement chez des agriculteurs notamment affectés par des baisses de production s’est montré assez apaisant vis-à-vis du secteur notamment en ce qui concerne les normes pour lesquelles sil propose une pause.

Le premier ministre Michel Barnier a promis jeudi de «faire une pause sur les normes» pour «encourager» les agriculteurs touchés par les crises. «Ces agriculteurs qui sont touchés par des crises sanitaires, des mauvaises récoltes, méritent d’être encouragés. Ils en ont ras-le-bol. Ras-le-bol des contraintes, des règles et des contrôles. Donc on va faire une pause sur les normes», a-t-il déclaré sur France 2. «Ils travaillent beaucoup de manière vitale pour faire vivre, pour nourrir les Français avec de la nourriture saine, équilibrée, diversifiée, traçable», a souligné Michel Barnier qui fut ministre de l’Agriculture de 2007 à 2009 sous la présidence de Nicolas Sarkozy.

À découvrirLe premier ministre A par ailleurs indiqué qu’il «reprendrait sans délai» le projet de loi d’orientation pour la souveraineté agricole, qui avait été modifié après les manifestations du secteur début 2024.

 

Syndicats -Grève du 1er octobre : encore une action ratée des syndicats gauchistes

Syndicats -Grève du 1er octobre : encore une action ratée des syndicats gauchistes

Une participation complètement insignifiants concernant les grévistes et quelques manifestations clairsemées qui auront réuni moins de 100 000 personnes dans toute la France voilà le résultat de l’action prématurée et fourre-tout des syndicats gauchistes dont la CGT. La plupart des médias n’en ont d’ailleurs pas dit un mot d’autant que l’actualité était occupée par le discours de politique générale du Premier ministre à l’Assemblée nationale. Une action qui en tout cas ne grandit pas le syndicalisme et qui entretient des rapports sulfureux avec l’agenda politique.

Notons que les syndicats majoritaires en France (notamment la CFDT, la CFTC, la CGC et FO n’appelaient pas à cette manifestation à caractère davantage politique ue syndical. La question se pose pour certains syndicats gauchistes de savoir s’ils ne sont pas en train de se transformer en  organisations  groupusculaires sous tutelle des  » Insoumis ».

Grève du 1er octobre : encore une action ratée des syndicats gauchistes

Grève du 1er octobre : encore une action ratée des syndicats gauchistes

Une participation complètement insignifiants concernant les grévistes et quelques manifestations clairsemées qui auront réuni moins de 100 000 personnes dans toute la France voilà le résultat de l’action prématurée et fourre-tout des syndicats gauchistes dont la CGT. La plupart des médias n’en ont d’ailleurs pas dit un mot d’autant que l’actualité était occupée par le discours de politique générale du Premier ministre à l’Assemblée nationale. Une action qui en tout cas ne grandit pas le syndicalisme et qui entretient des rapports sulfureux avec l’agenda politique

 

 

Nombre de médecins : une hausse de 0,8 %

Nombre de médecins : une hausse de 0,8 %

 

 

Il y a eu 1.672 médecins en plus en 2024,  soit une hausse de 0,8%, alors que l’effectif baissait depuis 2010.

 

Selon les chiffres de l’édition 2024 de l’Atlas de la démographie médicale publié mercredi 2 octobre par l’Ordre des médecins, le nombre de médecins en activité régulière (hors remplaçants et retraités actifs) en France a augmenté de 0,8% à 199.089 praticiens au 1er janvier 2024.

Cet effectif baissait depuis 2010, à l’exception de timides rebonds en 2018 et 2020, et revient aujourd’hui à un niveau comparable à celui observé en 2014. «Il y a un frémissement de la démographie médicale», a commenté le docteur Jean-Marcel Mourgues, vice-président du conseil national de l’Ordre des médecins. «Les médecins en activité régulière augmentent enfin. Pas beaucoup, mais ils augmentent», a-t-il ajouté. Pour lui, leur effectif est désormais «sur un plateau en légère ascension». «Cette tendance devrait se poursuivre et même s’amplifier dans les années à venir», a-t-il indiqué.

. Le nombre d’étudiants formés atteint aujourd’hui 11.000 (nombre d’étudiants en deuxième année de médecine), et doit atteindre 12.000 en 2025.
Par contre «Les inégalités territoriales se creusent toujours davantage», relève le docteur Mourgues. «Les départements qui ont des hôpitaux universitaires, à de rares exceptions près, ont tendance à augmenter et rajeunir leur population médicale», précise-t-il. En revanche, «il y a des départements plutôt en périphérie de région, avec souvent un profil rural et une population âgée – un facteur aggravant pour l’offre de soins – qui a une population médicale qui continue à vieillir et qui ne se rajeunit pas assez», ajoute-t-il.

 

 

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