Goodyear Amiens : 1.173 postes menacés
« La fermeture de l’usine est la seule option possible après cinq années de négociations infructueuses », a expliqué la direction dans un communiqué. Elle a précisé que le projet avait été présenté au Comité central d’entreprise réuni au siège de l’entreprise, à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine), et ferait l’objet d’une consultation des représentants du personnel. Elu CGT, Mickael Wamen a aussitôt appelé à la mobilisation, annonçant une « journée de lutte » le 12 février à l’occasion du prochain CCE. »L’ensemble du site sera en grève » le 12 février, a annoncé l’élu vêtu d’un t-shirt orné d’un cercueil annonçant « plan antisocial » sur le devant et dénonçant « Goodyear, patron voyou » dans le dos. »On fera le déplacement ici-même (ndlr à Rueil-Malmaison) avec l’ensemble des salariés de Goodyear », a-t-il promis. M. Wamen a appelé l’ensemble des salariés des entreprises en difficulté en France à se joindre à ceux de Goodyear pour « une nouvelle journée de lutte ». On va se battre jusqu’au bout », a-t-il ajouté, estimant que cette décision ne faisait que « pousser les salariés à bout » et que « Goodyear n’a aucune possibilité juridique » de fermer l’usine. La direction de Goodyear France a pour sa part mis l’accent, dans son communiqué, sur les difficultés du secteur: « Dans un contexte de déclin de l’industrie automobile et de changements structurels du marché des pneumatiques en Europe, ce projet (de fermeture) a pour objectif de sauvegarder la compétitivité des secteurs d’activité tourisme et agricole du groupe », a-t-elle affirmé. »En 2011, la production de pneus tourisme à Amiens Nord a engendré une perte de 41 millions d’euros pour le groupe », a-t-elle précisé, ajoutant que les activités du groupe dans le domaine agricole en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique étaient « confrontées à des pertes progressives de parts de marché », responsables d’une perte de 20 millions d’euros pour le groupe. En septembre 2012, faute d’un accord avec les syndicats après huit mois de discussions, la direction de Goodyear France avait annoncé le retrait d’un projet de plan de départs volontaires sans licenciements. Avant cela, un plan social, qui prévoyait de mettre un terme à la production de pneus de tourisme à Amiens-Nord, avait été invalidé à plusieurs reprises par la justice, saisie par la CGT du site. Des négociations avec un éventuel repreneur, le groupe Titan, qui a repris l’essentiel des activités de pneus agricoles de Goodyear dans le monde, ont également échoué en juin dernier. Mercredi, le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, avait néanmoins estimé qu’il était « possible d’éviter le pire » pour le site d’Amiens-Nord à condition de reprendre les négociations avec les syndicats et le groupe Titan. »Nous préférons le plan de départ volontaires et la reprise par Titan, et nous avons repris contact avec Titan (…) Il est possible d’éviter le pire », avait-t-il dit à l’Assemblée nationale. »Depuis le début, nous avions raison. Le plan Titan n’a jamais existé. La direction nous a menti », a réagi Mickael Wamen. A l’adresse du ministre du Redressement productif le syndicaliste a aussi lancé : « Arnaud Montebourg tu as dit que tu voulais éviter le pire. Mon pote, donc, tu prends ton copain Hollande et tu fais ton boulot ! » »Nous allons aller en justice nous allons encore une fois invalider le processus », a-t-il encore affirmé. Entre 2008 et 2011, Goodyear, dont l’activité est cyclique, a enregistré des pertes de 87 millions de dollars en moyenne par an, selon une porte-parole de la direction. Le groupe était endetté à hauteur de 3,4 milliards de dollars en septembre 2012 et les actionnaires n’ont pas touché de dividendes depuis 2003, a-t-elle ajouté.
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