Archive pour le Tag 'mondiale'

Croissance : mauvais signe pour l’activité mondiale avec le ralentissement industriel en Chine

Croissance : mauvais signe pour l’activité mondiale avec le ralentissement industriel en Chine

 Un très mauvais signe pour la croissance mondiale avec ce recul de l’industrie manufacturière en Chine, l’indicateur passe dans le rouge. Le signe de la faiblesse des commandes extérieures mais aussi de la consommation interne.

L’indice PMI manufacturier calculé par Caixin/S&P Global a reculé à 49,3 après 50,4 en août, s’établissant sous le seuil de 50 qui sépare contraction et expansion de l’activité, alors que le consensus ressortait à 50,5.

Il s’agit d’un plus bas depuis juillet 2023.

 

S’agissant des services, l’activité a progressé en septembre à un rythme nettement moins rapide. L’indice PMI des services calculé par Caixin/S&P Global s’est établi à 50,3 contre 51,6 en août, soit un plus bas depuis septembre 2023.

 

 

Prospective–défis de l’économie mondiale en 2025

Prospective–défis de l’économie mondiale en 2025

Comme tous les ans, le Centre d’études prospectives et d’informations internationales (CEPII) livre son analyse annuelle de l’économie mondiale dans l’ouvrage éponyme publié aux Éditions La Découverte (collection Repères), les deux coordinatrices de l’ouvrage, Isabelle Bensidoun et Jézabel Couppey-Soubeyran, décryptent pour The Conversation les principaux défis que devra relever l’économie mondiale en 2025.( dans The conversation)


The Conversation France : Malgré la guerre en Ukraine, des conditions financières durcies, la montée des tensions géopolitiques et le ralentissement de la croissance chinoise, l’économie mondiale semble avoir plutôt bien résisté au cours de l’année qui vient de s’écouler ?

Effectivement, en dépit de ce contexte peu favorable, la croissance mondiale en 2024 devrait, comme en 2023, atteindre 3,1 % selon l’OCDE, grâce à la bonne performance des économies émergentes asiatiques, mais aussi des États-Unis où la politique budgétaire a été particulièrement expansionniste et où les ménages ont puisé dans les économies qu’ils avaient accumulées pendant la pandémie jusqu’à faire disparaître en 2023 l’excès d’épargne de 10 % du PIB observé en 2021.

Selon Isabelle Bensidoun et Thomas Grjebine, c’est la page du Covid-19 qui se referme, économiquement au moins, comme celle de l’inflation, grâce, pour beaucoup, à l’inversion des chocs d’offre, ceux des prix de l’énergie et des prix alimentaires, qui avaient poussé les prix à la hausse.

Mais c’est à de nouveaux défis que l’économie mondiale est confrontée car ces chocs d’offre sont appelés à se multiplier, avec la crise écologique et les tensions géopolitiques. En conséquence, les politiques économiques vont devoir trouver comment se régler au diapason de ces chocs. Car le rôle de stabilisateur dévolu à la politique monétaire pour stabiliser l’activité économique était bien adapté aux chocs de demande mais dans un monde de chocs d’offre la politique budgétaire est plus à même de les amortir, avec un délai de transmission plus court.

Un exercice qui risque d’être particulièrement délicat alors que les marges de manœuvre budgétaires sont des plus serrées et que des besoins considérables de financement doivent être mobilisés pour la transition écologique. À cet égard, la perspective est diamétralement opposée de part et d’autre de l’Atlantique, avec des politiques budgétaires particulièrement expansionnistes aux États-Unis, et qui devraient se poursuivre, alors qu’en Europe l’expansion a été bien moins forte et que la parenthèse ouverte par la crise sanitaire (la suspension des règles budgétaires en 2020) s’est refermée avec l’adoption en avril 2024 d’un Pacte de stabilité révisé, guère moins bridant qu’auparavant.

TCF : Les Américains semblent plus déterminés que les Européens en matière budgétaire, ce qui leur donne peut-être également un avantage dans la course aux industries de demain ?

Absolument. D’ailleurs, ils sont à l’initiative de ce que la secrétaire au Trésor, Janet Yellen, a qualifié de politique moderne de l’offre qui redonne un rôle majeur à la puissance publique pour stimuler l’offre par des investissements publics dans les infrastructures, les technologies et les industries d’avenir ou des soutiens aux investissements privés.

Et si les Européens se sont également engagés dans cette voie, ils le font en y mettant beaucoup moins de moyens et avec une détermination moins marquée, liée aux dissensions qui existent entre eux, qui se reflète notamment dans leur réaction face aux déversements sur les marchés extérieurs des surcapacités chinoises dans les industries vertes ou dans les mesures de sécurité économique prises pour limiter les dépendances étrangères et promouvoir les capacités nationales.

Quoi qu’il en soit, pour la Chine, cette volonté des économies avancées de développer sur leur sol les industries stratégiques change la donne. En conséquence, la stratégie de croissance chinoise d’exporter ses produits en mal de débouchés du fait de l’atonie de sa demande interne ne reçoit plus le même accueil sur les marchés étrangers que par le passé. Car lorsque les États-Unis et l’Europe convoitent les industries stratégiques où la Chine dispose d’avantages comparatifs développés à coût de subventions massives, continuer d’accueillir ses produits sans réagir risque fort de nuire à cette ambition. Résultat, le protectionnisme s’affirme et les tensions avec la Chine se multiplient.

TCF : Quelles sont les conséquences de ce changement de perspective pour la Chine ?

Pour faire aboutir ses ambitions de prospérité intérieure et d’affirmation internationale, Pékin va devoir composer avec ce nouveau paradigme. Comme Michel Aglietta et Camille Macaire le rappellent, la stratégie chinoise, dans son volet intérieur, consiste à assurer l’autosuffisance technologique et à dominer les industries de demain, par un renforcement des efforts de R&D. Mais le vieillissement démographique, les impacts du changement climatique, les fragilités du système financier et la dépendance aux intrants étrangers dans les secteurs technologiques sont des vulnérabilités importantes. Les fragilités financières ont d’ores et déjà commencé à se traduire par des dizaines de faillites de petites banques, qui conduisent les autorités monétaires et financières chinoises à organiser leur absorption par les grands groupes du secteur bien que ces derniers aient déjà énormément grossi au cours des dernières décennies, au risque aujourd’hui, en cas de difficulté, d’entraîner tous les autres dans leur chute. Les chiffres de l’autorité chinoise de régulation financière concernant la capacité du secteur à absorber des pertes et à faire face à des problèmes de liquidité se veulent rassurants pour le moment.

Dans le volet extérieur de sa stratégie, qui consiste à se repositionner sur la scène internationale, la Chine pourrait également être mise en difficulté. Alors qu’elle se voit en chef de file des pays du Sud, qu’elle invite à adhérer à son projet des nouvelles routes de la soie, les fractures sont grandes même à l’intérieur des BRICS. Sans compter les fractures de plus en plus irrémédiables avec les États-Unis.

TCF : En Europe, l’Allemagne semble à la peine. Qu’en est-il exactement ? Sa « vertu » budgétaire compromet-elle son avenir ?

Le modèle allemand est en effet en souffrance et ce n’est peut-être pas qu’une fatigue passagère, selon Céline Antonin. Les deux crises du Covid-19 et de l’énergie ont mis en lumière des difficultés structurelles. Le modèle allemand reste fondé sur sa puissance industrielle exportatrice, qui a puisé sa compétitivité dans une politique de modération salariale et de positionnement haut de gamme. Mais, depuis quelques années, la perte de parts de marché, la faiblesse de la demande extérieure et le recul marqué de l’investissement en construction confrontent l’Allemagne à de piètres performances. Le modèle allemand souffre de sa dépendance extérieure sur le plan énergétique, que la guerre en Ukraine et la crise énergétique ont largement révélée, mais aussi sur le plan commercial vis-à-vis notamment de la Chine.

L’Allemagne entend axer sa politique industrielle sur la transition écologique. Mais la contrainte budgétaire qu’elle s’impose et qu’elle dicte à ses partenaires de la zone euro compromet la réalisation des futurs investissements. Les difficultés allemandes pèsent évidemment sur la zone euro et sur les politiques économiques européennes.

Le modèle allemand conserve toutefois des atouts indéniables qui devraient lui permettre de surmonter ses problèmes. Cela étant, la réponse ne pourra pas être uniquement nationale. L’Allemagne va avoir besoin de l’Europe.

TCF : S’il est un domaine dans lequel la Chine dispose d’un avantage crucial, c’est bien celui des matières premières critiques, le carburant des industries de demain. Soucieuse de limiter ses dépendances, comment l’Europe peut-elle s’extraire de celle-là ?

La domination de la Chine dans ce secteur, qui s’est établie grâce à la richesse de son sous-sol, son activité de raffinage et sa stratégie internationale, qui a consisté à investir massivement dans plusieurs pays pour sécuriser ses approvisionnements et accroître la dépendance des autres à son égard, met en effet l’Europe au défi.

Pour s’extraire de cette dépendance, plusieurs pistes sont envisagées : de la réouverture des mines au recyclage en passant par la diversification des sources d’approvisionnement. Mais toutes n’ont pas la même chance d’aboutir.

L’Europe devra, par exemple, se saisir du concept de « mine responsable » – ce label international défini par des industriels et des organisations non gouvernementales – et lui donner corps si elle compte réduire sa dépendance en exploitant son sous-sol.

Dans ce contexte, la « sobriété métaux » pourrait bien être une pièce du puzzle à davantage promouvoir. C’est en tout cas ce que préconisent Romain Capliez, Carl Grekou, Emmanuel Hache et Valérie Mignon. Cette sobriété pourrait consister à proposer des véhicules électriques plus légers, à légiférer sur le délit d’obsolescence programmée ou à réduire fortement l’usage du jetable.

 

TCF : Dans un environnement international où le protectionnisme s’affirme, quel avenir pour le système commercial multilatéral ?

Selon Antoine Bouët, Leysa Maty Sall et Jeanne Métivier, le système commercial multilatéral est aujourd’hui sur le fil du rasoir : le programme de Doha pour le développement est en « coma artificiel » ; l’Organe de règlement des différends, qui faisait la fierté de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), ne fonctionne plus que très partiellement, et, surtout, beaucoup de mesures prises récemment contreviennent aux règles fondamentales du multilatéralisme.

L’augmentation des droits de douane appliqués par les États-Unis aux produits chinois contrevient à la règle de non-discrimination. Les nombreuses aides et subventions chinoises dans le secteur industriel, mises en place sans être systématiquement notifiées à l’OMC, ne respectent pas la règle de transparence. Quant à l’Inflation Reduction Act américain, il fait peu de cas de la clause de traitement national.

Le coup fatal pourrait venir des prochaines élections américaines. Si Donald Trump se réinstalle à la Maison Blanche et lance la guerre commerciale qu’il a prévue, c’est 10 % du commerce mondial qui passerait d’un seul coup hors du régime multilatéral, entraînant très vraisemblablement un cycle de décisions protectionnistes. Ces dernières semaines de campagne de la Présidentielle américaine, marquées par la montée en puissance de Kamala Harris, désignée candidate du parti démocrate à la suite du retrait de Joe Biden, éloignent peut-être un peu cette perspective. Mais rien n’est écrit et l’OMC devra de toute façon se réformer pour assurer la survie du multilatéralisme.

 

TCF : Autres défis auxquels beaucoup de pays sont confrontés, l’essor de l’intelligence artificielle et la transition écologique. Quelles en seront les conséquences sur le marché du travail ?

Pour Thomas Grjebine et Axelle Arquié, avec l’essor de l’intelligence artificielle (IA) et la transition écologique, ce sont les mécanismes de création de valeur, la nature des emplois disponibles et le partage des fruits de cette création de valeur qui se transforment, comme cela a été le cas par le passé avec la mondialisation commerciale, la robotisation ou, en remontant encore plus loin, la révolution industrielle.

Car il faut créer de la richesse pour pouvoir la répartir, mais aussi des institutions appropriées, pour assurer une répartition équitable, à l’instar du compromis fordiste et des États-providence. Ces institutions protectrices n’ont plus cours depuis plusieurs décennies et les mutations actuelles bousculent un marché du travail déjà fortement polarisé.

L’IA pourrait avoir des conséquences différentes de celles de l’automatisation, peut-être même encore plus renversantes, car ce ne sont plus les tâches routinières que cette technologie fait disparaître mais les emplois dont la composante cognitive est la plus élevée.

Quant à la transition écologique, c’est la création même de valeur qu’elle remet en question. Le résultat au niveau de l’emploi dépendra beaucoup de la capacité à concilier décarbonation et augmentation des investissements, de façon à renforcer les tissus productifs décarbonés tout en permettant la création de valeur nécessaire pour bien rémunérer le travail.

TCF : On a vu que la page de l’inflation se refermait mais elle a laissé des traces dans les bilans des banques centrales qui enregistrent des pertes. Est-ce un problème ?

Les banques centrales sont confrontées à des pertes issues des politiques passées d’assouplissement quantitatif, pour faire face au risque de déflation, qui ont laissé des bilans énormes, déséquilibrés par la remontée des taux d’intérêt quand l’inflation a ressurgi après la crise sanitaire.

Car ce sont bien, d’un côté, le faible rendement des actifs, achetés lors de ces politiques d’assouplissement, et, de l’autre, l’augmentation du taux de rémunération des dépôts des banques à la banque centrale qui conduisent à ces pertes.

Si, comme le démontrent Éric Monnet et Théodore Humann, les banques centrales peuvent les supporter sans mal, ou bien utiliser leurs fonds propres et leurs profits futurs pour les éponger, sans menacer leur stabilité ou celle du système monétaire, la gestion de ces pertes pose néanmoins des questions majeures.

Celle du manque à gagner pour les États auxquels sont habituellement reversés les bénéfices des banques centrales, alors que les banques commerciales voient, quant à elles, augmenter la rémunération de leurs dépôts à la banque centrale.

Celle aussi de convaincre que leurs pertes ne sont pas illégitimes. Car le choix des instruments de politique monétaire, qui peut sembler hautement technique, a des conséquences bien réelles : sur la répartition des profits dans l’économie et sur le budget des États.

Le tassement économique chinois pèse toute l’économie mondiale

Le tassement économique chinois  pèse toute l’économie mondiale

 

En dépit ou peut-être à cause des mesures protectionnistes de nombreux États vis-à-vis des importations notamment chinoises mais pas seulement, la croissance mondiale se trouve affectée par le net tassement de la croissance en Chine. Même les États-Unis sont concernés et l’Europe  bien entendu notamment l’Allemagne. À cela s’ajoute évidemment les risques géopolitiques avec les conflits en Ukraine et au Proche-Orient. 

La  Chine est en proie à une crise inédite de son vaste secteur immobilier, une confiance morose des ménages et des entreprises, ce qui pénalise la consommation, tandis que les tensions géopolitiques avec Washington et l’Union européenne menacent son commerce extérieur.

La croissance du géant asiatique a été plus faible que prévu au cours du trimestre terminé en juin (+4,7% sur un an). Et les dernières données vont aussi dans le sens d’un ralentissement au troisième trimestre.

La production industrielle s’est tassée en juillet (+5,1% sur un an), selon des chiffres publiés par le Bureau national des statistiques (BNS), soit son rythme le plus faible depuis mars. Elle avait progressé de +5,3% en juin et les analystes interrogés par Bloomberg s’attendaient en juillet à un ralentissement plus modéré (+5,2%).

Le taux de chômage a lui aussi augmenté (5,2%) par rapport à juin (5%). Ce chiffre dresse toutefois un tableau incomplet de la conjoncture, car il n’est calculé que pour les villes. Le taux de chômage chez les 16-24 ans était en juin de 13,2%, en se basant sur un nouveau critère qui exclut désormais les étudiants.

 

La croissance mondiale devrait se maintenir à 2,6 % en 2024 avant de remonter légèrement à 2,7 % en moyenne en 2025-2026, prévoyait e rapport de la Banque mondiale. Soit un niveau bien en deçà de la moyenne de 3,1 % enregistrée au cours de la décennie précédant la pandémie de COVID-19. D’après ces prévisions, dans 60 % des économies, qui représentent ensemble plus de 80 % de la population mondiale et du PIB mondial, la croissance sur la période 2024-2026 sera plus lente qu’au cours de la décennie pré-COVID.

Dans l’ensemble des économies en développement, la croissance devrait légèrement fléchir par rapport à 2023, pour s’établir en moyenne à 4 % en 2024-2025. Elle devrait s’accélérer dans les pays à faible revenu, pour atteindre 5 % en 2024, contre 3,8 % en 2023. Dans 75 % d’entre eux, toutefois, les perspectives de croissance pour 2024 ont été revues à la baisse par rapport aux prévisions établies en janvier. Dans les économies avancées, la croissance devrait rester stable à 1,5 % en 2024 .Ces prévisions devraient cependant être revues en baisse d’ici la fin de l’année

Croissance: Le tassement économique chinois pèse toute l’économie mondiale

Croissance: Le tassement économique chinois  pèse toute l’économie mondiale

 

En dépit ou peut-être à cause des mesures protectionnistes de nombreux États vis-à-vis des importations notamment chinoises mais pas seulement, la croissance mondiale se trouve affectée par le net tassement de la croissance en Chine. Même les États-Unis sont concernés et l’Europe  bien entendu notamment l’Allemagne. À cela s’ajoute évidemment les risques géopolitiques avec les conflits en Ukraine et au Proche-Orient. 

La  Chine est en proie à une crise inédite de son vaste secteur immobilier, une confiance morose des ménages et des entreprises, ce qui pénalise la consommation, tandis que les tensions géopolitiques avec Washington et l’Union européenne menacent son commerce extérieur.

La croissance du géant asiatique a été plus faible que prévu au cours du trimestre terminé en juin (+4,7% sur un an). Et les dernières données vont aussi dans le sens d’un ralentissement au troisième trimestre.

La production industrielle s’est tassée en juillet (+5,1% sur un an), selon des chiffres publiés par le Bureau national des statistiques (BNS), soit son rythme le plus faible depuis mars. Elle avait progressé de +5,3% en juin et les analystes interrogés par Bloomberg s’attendaient en juillet à un ralentissement plus modéré (+5,2%).

Le taux de chômage a lui aussi augmenté (5,2%) par rapport à juin (5%). Ce chiffre dresse toutefois un tableau incomplet de la conjoncture, car il n’est calculé que pour les villes. Le taux de chômage chez les 16-24 ans était en juin de 13,2%, en se basant sur un nouveau critère qui exclut désormais les étudiants.

 

La croissance mondiale devrait se maintenir à 2,6 % en 2024 avant de remonter légèrement à 2,7 % en moyenne en 2025-2026, prévoyait e rapport de la Banque mondiale. Soit un niveau bien en deçà de la moyenne de 3,1 % enregistrée au cours de la décennie précédant la pandémie de COVID-19. D’après ces prévisions, dans 60 % des économies, qui représentent ensemble plus de 80 % de la population mondiale et du PIB mondial, la croissance sur la période 2024-2026 sera plus lente qu’au cours de la décennie pré-COVID.

Dans l’ensemble des économies en développement, la croissance devrait légèrement fléchir par rapport à 2023, pour s’établir en moyenne à 4 % en 2024-2025. Elle devrait s’accélérer dans les pays à faible revenu, pour atteindre 5 % en 2024, contre 3,8 % en 2023. Dans 75 % d’entre eux, toutefois, les perspectives de croissance pour 2024 ont été revues à la baisse par rapport aux prévisions établies en janvier. Dans les économies avancées, la croissance devrait rester stable à 1,5 % en 2024 .Ces prévisions devraient cependant être revues en baisse d’ici la fin de l’année

Le tassement économique de la Chine pèse toute l’économie mondiale

Le tassement économique de la Chine pèse toute l’économie mondiale

 

En dépit ou peut-être à cause des mesures protectionnistes de nombreux États vis-à-vis des importations notamment chinoises mais pas seulement, la croissance mondiale se trouve affectée par le net tassement de la croissance en Chine. Même les États-Unis sont concernés et l’Europe  bien entendu notamment l’Allemagne. À cela s’ajoute évidemment les risques géopolitiques avec le conflit en Ukraine et au Proche-Orient. 

La  Chine est en proie à une crise inédite de son vaste secteur immobilier, une confiance morose des ménages et des entreprises, ce qui pénalise la consommation, tandis que les tensions géopolitiques avec Washington et l’Union européenne menacent son commerce extérieur.

La croissance du géant asiatique a été plus faible que prévu au cours du trimestre terminé en juin (+4,7% sur un an). Et les dernières données vont aussi dans le sens d’un ralentissement au troisième trimestre.

La production industrielle s’est tassée en juillet (+5,1% sur un an), selon des chiffres publiés par le Bureau national des statistiques (BNS), soit son rythme le plus faible depuis mars. Elle avait progressé de +5,3% en juin et les analystes interrogés par Bloomberg s’attendaient en juillet à un ralentissement plus modéré (+5,2%).

Le taux de chômage a lui aussi augmenté (5,2%) par rapport à juin (5%). Ce chiffre dresse toutefois un tableau incomplet de la conjoncture, car il n’est calculé que pour les villes. Le taux de chômage chez les 16-24 ans était en juin de 13,2%, en se basant sur un nouveau critère qui exclut désormais les étudiants.

 

La croissance mondiale devrait se maintenir à 2,6 % en 2024 avant de remonter légèrement à 2,7 % en moyenne en 2025-2026, prévoyait e rapport de la Banque mondiale. Soit un niveau bien en deçà de la moyenne de 3,1 % enregistrée au cours de la décennie précédant la pandémie de COVID-19. D’après ces prévisions, dans 60 % des économies, qui représentent ensemble plus de 80 % de la population mondiale et du PIB mondial, la croissance sur la période 2024-2026 sera plus lente qu’au cours de la décennie pré-COVID.

Dans l’ensemble des économies en développement, la croissance devrait légèrement fléchir par rapport à 2023, pour s’établir en moyenne à 4 % en 2024-2025. Elle devrait s’accélérer dans les pays à faible revenu, pour atteindre 5 % en 2024, contre 3,8 % en 2023. Dans 75 % d’entre eux, toutefois, les perspectives de croissance pour 2024 ont été revues à la baisse par rapport aux prévisions établies en janvier. Dans les économies avancées, la croissance devrait rester stable à 1,5 % en 2024 .Ces prévisions devraient cependant être revues en baisse d’ici la fin de l’année

Panne informatique mondiale : Les dangers de l’hyper concentration

Panne informatique mondiale : Les dangers de l’hyper concentration

Cette panne informatique mondiale montre que  »les positions dominantes rajoutent toujours une couche de danger », assure le président de l’ONG Internet Society France. « Elle crée une dépendance. » Il pointe « une tendance un peu masochiste en France » en choisissant « un logiciel américain » en se disant que « l’on va être un peu plus protégés, cela pose vraiment la question de notre souveraineté numérique. »« Cela révèle une âme un peu moutonnière de beaucoup d’entreprises », a expliqué vendredi 19 juillet sur franceinfo Nicolas Chagny, président de l’ONG Internet Society France, alors qu’une panne informatique géante a touché de nombreux secteurs à travers le monde, du Japon aux Etats-Unis.

Cette panne, qui a débuté jeudi soir, a été provoquée par une mise à jour défectueuse sur les systèmes Windows (Microsoft) d’une solution informatique du groupe américain de cybersécurité CrowdStrike. Son PDG assure sur X qu’« il ne s’agissait pas d’un incident de sécurité ou de cyberattaque ». George Kurtz réitère ses excuses qu’il a présentées à la télé américaine, ajoutant que les clients de son entreprise « restent entièrement protégés ».

Pour Nicolas Chagny, CrowdStrike est « une entreprise qui a fait beaucoup de bruit il y a quelques années, en étant sur des sujets de cybersécurité ». Cela a conduit « des milliers d’entreprises » à choisir « ce même logiciel et à faire confiance à cette société »« On a confié une mise à jour à cette société sans la valider avant. On a une entreprise tierce qui peut faire une mise à jour de son propre chef, qui est déployée dans le monde entier sur des postes utilisateurs et qui rendent ces postes totalement inutilisables. » Cette situation révèle  »que les entreprises qui ont fait le choix de ce logiciel ont fait le choix de ne pas mettre de garde-fous et d’autoriser sa mise à jour ».

Nicolas Chagny rappelle la crise du Covid a mis en lumière  »des problématiques de souveraineté sur l’approvisionnement, notamment dans la santé ». Il pointe également « la crise ukrainienne » qui a « révélé des problèmes de souveraineté sur l’énergie, l’alimentation »« Dans le numérique, on doit choisir des logiciels européens, des logiciels français pour nous sécuriser. » L’ONG Internet Society France appelle à « faire confiance à des entreprises françaises. Il y en a plein qui existent et qui parfois ne sont pas choisies »« Sur les données de santé, au lieu d’aller chercher un hébergeur qui aurait pu tout à fait faire l’affaire en France ou en Europe, on est allé chercher un acteur américain pour héberger ces données de santé », regrette Nicolas Chagny. Il faut donc  »aller chercher ces pépites parce qu’elles existent ».

voir les 8 commentaires

Panne informatique mondiale : Pourquoi ?

Panne informatique mondiale : Pourquoi ? 

La panne géante qui s’est produite vendredi est liée à une incompatibilité entre une mise à jour effectuée par l’entreprise leader dans le domaine de la cybersécurité et les appareils Windows. François Deruty, en charge des cybermenaces au sein de la société Sekoia.io, apporte son éclairage sur Franceinfo.

De Brisbane à Berlin, en passant par Paris, l’économie mondiale tourne au ralenti, vendredi 19 juillet. Des avions cloués sur le tarmac en Europe, le numéro d’appel d’urgence américain hors service, des services hospitaliers affectés aux Pays-Bas… Plusieurs pays sont touchés par des incidents en cascade. La raison : une panne informatique géante liée à une incompatibilité entre le logiciel de CrowdStrike, une entreprise spécialisée dans la cybersécurité, et les appareils Windows. « Le problème a été identifié, isolé et un correctif a été déployé », a affirmé à la mi-journée George Kurtz, patron de l’entreprise mise en cause, sur le réseau social X. Il a précisé que les systèmes Mac et Linux ne sont pas touchés.

 

Franceinfo : Quelle est l’origine de cette panne informatique ? 

François Deruty : Il semblerait que la société américaine CrowdStrike ait réalisé une mise à jour de l’un de ses équipements qu’on appelle un EDR (Endpoint detection and response). Pour schématiser, un EDR correspond à un antivirus de nouvelle génération. Visiblement, cette mise à jour a un problème de format et fait « planter » les terminaux Windows sur lesquels les EDR sont installés. C’est a priori pour cette raison qu’on voit des écrans bleus [synonymes d'une erreur système] partout à travers la planète.

Microsoft a également signalé une panne de service, est-ce que ces deux bugs sont liés ? 

La situation reste confuse, mais cette panne mondiale est liée à la mise à jour défectueuse de CrowdStrike et non au système d’exploitation [Windows] lui-même, comme on a pu l’entendre à plusieurs reprises. Microsoft a eu une panne ce matin qui a été réglée au bout d’une heure. Elle n’a rien à voir et n’a pas eu le même impact. Autrement dit, c’est avant tout un problème de CrowdStrike sur du [matériel fonctionnant avec un logiciel] Microsoft, pas l’inverse.

De Sydney à Paris en passant par Tokyo, de nombreux pays et villes de la planète sont directement touchés par cette panne informatique. Comment expliquer l’échelle planétaire de cette panne ?

CrowdStrike est une entreprise américaine, leader mondial dans le domaine de la cybersécurité et de la cyberdétection. Il s’agit d’une entreprise dont les produits sont utilisés par de nombreux clients, et ce, dans tous types de domaines et secteurs économiques. Depuis ce [vendredi] matin, on a vu de nombreux aéroports à l’arrêt, mais en réalité, il n’y a rien de spécifique à l’aviation. Cette panne peut toucher n’importe quelle entreprise cliente de CrowdStrike et n’importe quel secteur économique : le ferroviaire, les activités bancaires, les télécommunications…

Comment expliquer que CrowdStrike ait déployé une mise à jour contenant un bug aussi important ? 

Des mises à jour qui ne se passent pas très bien, c’est assez commun en informatique. Mais de cette ampleur-là, c’est rare. Normalement, on réalise des tests à plusieurs reprises avant de déployer la mise à jour. Il y a des procédures à suivre. La question qui se pose désormais, c’est : comment une entreprise de cette taille a-t-elle procédé et quel a été le processus de validation ? Nous aurons sans doute des réponses et des éclaircissements une fois que CrowdStrike sera parvenu à surmonter cette crise.

Est-il possible d’estimer la durée de cette perturbation et d’envisager un retour à la normale ?

Les équipes techniques de CrowdStrike sont sur le pont, elles ont communiqué très vite, en expliquant les différents moyens techniques disponibles pour réparer les machines ou revenir à des versions antérieures. C’est plus ou moins facile en fonction de l’architecture des différents systèmes. Mais le temps que les clients appliquent cette solution et que tout revienne à la normale, ça va prendre beaucoup de temps.

Que faire si son ordinateur est touché par cette panne ? 

Si vous êtes concerné, il faut contacter le service informatique de votre entreprise – qui a normalement pris les devants – et se renseigner avec les différents communiqués officiels de CrowdStrike qui expliquent comment remettre son système dans un état fonctionnel. Il est vivement recommandé d’appliquer les correctifs, les mises à jour et les recommandations le plus tôt possible

Population mondiale en baisse à partir de 2100

Population mondiale en baisse à partir de 2100

10,3 milliards d’habitants en 2080  mais en baisse à 10,2 milliards autour de 2100, selon un rapport de l’ONU.

La population mondiale va continuer à augmenter, de 8,2 milliards d’humains en 2024 à environ 10,3 milliards dans les années 2080, selon une étude du département des affaires économiques et sociales de l’ONU, publiée jeudi 11 juillet. Elle devrait ensuite redescendre à 10,2 milliards autour de 2100, soit 700 millions de moins que les projections réalisées en juin 2013.

 

Plus du quart de la population mondiale (28%) vit dans un des 63 pays où la population a déjà atteint son pic, dont la Chine, la Russie, le Japon et l’Allemagne, selon le rapport. Une cinquantaine d’autres pays devraient rejoindre ce groupe dans les trente prochaines années, dont le Brésil, l’Iran et la Turquie. La croissance démographique se poursuivra en revanche au-delà de 2054 dans plus de 120 pays, dont l’Inde, l’Indonésie, le Nigeria, le Pakistan et les Etats-Unis, précise l’ONU.

La baisse de la mortalité, interrompue par la pandémie de Covid-19, a repris, avec une espérance de vie moyenne de 73,3 ans en 2024, qui devrait atteindre 77,4 ans en 2054. Conséquence logique, le vieillissement de la population mondiale s’accentue. Vers la fin des années 2070, le nombre de personnes de plus de 65 ans, prévu à 2,2 milliards, dépassera celui des moins de 18 ans, selon l’étude.

Nvidia , première capitalisation mondiale devant Apple et Microsoft

 Nvidia , première capitalisation mondiale devant Apple et Microsoft

Dépassant Apple et Microsoft, ce record de Nvidia, fabricant de puces numériques,  est un symbole de la fièvre de l’intelligence artificielle (IA) générative qui agite les marchés.  Depuis le lancement de ChatGPT, fin novembre 2022, le cours du titre Nvidia a été multiplié par huit. 

Le groupe doit sa popularité à ses cartes graphiques (GPU), des puces capables de gérer une quantité considérable de calculs, nécessaires au développement des programmes d’IA générative. L’IA générative permet à un utilisateur d’obtenir du texte, une photo, une vidéo, des lignes de code ou un son grâce à une demande formulée en langage courant. Pour rendre possible cette fonctionnalité, les développeurs accumulent des milliards d’exemples de conversations et d’écrits pour prédire la meilleure réponse à une demande.

Même si ses grands concurrents comme AMD ou Intel, ainsi que les géants de la «tech» comme Apple ou Microsoft, sont lancés à sa poursuite, Nvidia conserve une confortable avance sur le marché des semi-conducteurs utilisés pour l’IA générative. «Les puces GPU de Nvidia sont le nouvel or ou le nouveau pétrole du secteur technologique», estiment les analystes de Wedbush Securities. Pour eux, Nvidia, Apple et Microsoft sont désormais engagés dans «la course aux 4000 milliards de dollars de valorisation boursière». Depuis un quart de siècle, General Electric, ExxonMobil, Microsoft et Apple se sont succédé sur la première marche des capitalisations mondiales, avant le sacre de Nvidia.

La Bourse de Paris chute de près de 2%, son plus bas niveau depuis quatre mois

0 of 15 secondsVolume 0%

La publicité prendra fin dans 14

 

Politique- nouvelle guerre mondiale froide….. ou chaude ?

Politique- nouvelle guerre mondiale froide….. ou chaude ?

 

Deux années de guerre en Ukraine ont-elles ressuscité la vocation de l’OTAN, fondée le 4 avril 1949, il y a pratiquement 75 ans ? Privée depuis 1991 de son ennemi existentiel, l’URSS, la plus grande alliance militaire intégrée au monde avait traversé deux décennies de crise de vocation. Rompant avec le bloc soviétique, la nouvelle Fédération de Russie était devenue un partenaire stratégique au sein du Conseil OTAN-Russie créé en 2002. De plus, plusieurs anciens pays du « bloc de l’Est », y compris trois anciennes Républiques socialistes soviétiques (l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie) avaient même rejoint l’Organisation entre 1999 et 2020. De 19 membres à la fin de la guerre froide, elle était passée à 28 membres en 2009 (32 aujourd’hui). Sa raison d’être était de contenir le bloc communiste en Europe et de contrer le Pacte de Varsovie sur le terrain militaire.

par Par Cyrille Bret, Sciences Po dans La Tribune

 

L’annexion de la Crimée en 2014, la guerre dans le Donbass depuis lors et l’invasion à grande échelle de 2022 ont mis fin à cette introspection inquiète. Dans la Russie de 2022, elle retrouvait son « ennemi » théorisé par Carl Schmitt dans La notion de politique (1932) comme celui avec lequel l’affrontement est radical et inévitable, dans la mesure où aucun terrain commun ne peut être trouvé.

L’impression de « déjà-vu » géopolitique est aujourd’hui si puissante que l’idée s’est partout imposée : l’Occident serait entré dans une « nouvelle guerre froide » avec une Fédération russe héritière agressive de l’URSS. Seule la carte des blocs aurait évolué, avec l’intégration dans l’Alliance d’anciens États communistes et de deux pays anciennement neutres (Finlande et Suède).

Le « désir du même », si rassurant soit-il, ne doit pas offusquer « la recherche de l’autre ». Le retour de l’histoire ne devrait pas se faire au prix de l’oubli de la géopolitique. Si l’Europe se considère elle-même engagée dans cette nouvelle guerre froide, elle risque de négliger les risques nouveaux auxquels elle est exposée. Les déclarations (provocatrices) du candidat Trump sur l’OTAN, les annonces (isolées ou contestées) du président Macron sur l’envoi de troupes en Ukraine et l’entrée de la Finlande et celle (longtemps retardée par la Hongrie) du Royaume de Suède dans l’OTAN doivent nous alerter : le Vieux Continent fait aujourd’hui face à des risques géopolitiques de nature bien différente de ceux dont la guerre froide était porteuse. L’histoire bégaie rarement. Et, en tout cas, elle ne dit jamais la même chose. Et les dangers d’aujourd’hui ne gagnent pas à être réduits aux alertes d’hier.
En géopolitique comme ailleurs, les adorateurs des cycles sont nombreux. Combien de fois l’adage de Marx sur les coups d’État des Bonaparte n’est-il pas invoqué aujourd’hui ? Selon lui, tout événement se produirait deux fois : une première, sous une forme tragique et une deuxième, sous les dehors d’une farce – parfois sanglante. Il en irait ainsi de la guerre froide : sa première occurrence avait émergé du deuxième conflit mondial pour mettre aux prises les Alliés occidentaux et le bloc soviétique. Et nous serions entrés depuis 2022, ou même depuis 2013, dans la deuxième guerre froide.

Face à l’horreur de la guerre en Ukraine et à la crainte que suscite la Russie en Europe, il est tentant de retrouver une grille d’analyse éprouvée. La déstabilisation puis l’invasion de l’Ukraine au nom d’une « dénazification » fictive ne rappellent-elles pas les subversions politiques et les interventions militaires de l’URSS en Allemagne en 1953, en Hongrie en 1956, en Tchécoslovaquie en 1968 ou encore en Afghanistan en 1979 ? Comme lors de cette première guerre froide, on observe aujourd’hui une scission de l’Europe en deux blocs militaires, politiques, stratégiques et diplomatiques. Le Rideau de fer tomberait aujourd’hui sur la ligne de front en Ukraine plutôt que sur la frontière entre RFA et RDA, mais la même césure est en passe de s’installer, dans tous les domaines.

Sur le plan politique, les deux camps revendiquent des modèles radicalement opposés : la Russie critique ainsi le libéralisme décadent des sociétés ouvertes pour mieux affirmer son modèle politique ouvertement et explicitement autoritaire, conservateur et nationaliste.
Sur le plan stratégique, chacun des pôles de puissance se considère menacé par l’autre et contraint de développer à l’échelle continentale, puis à l’échelon mondial, une stratégie de refoulement de l’autre. Pour la Russie, les vagues d’élargissement de l’OTAN poursuivraient ainsi la « Pactomanie » des États-Unis dans les années 1940 et 1950 destinée à contenir et refouler le péril rouge. Pour l’Ouest, Moscou a multiplié les formats de coopération anti-occidentaux (OTSC, UEE, OCS, etc.) pour contrecarrer ces extensions otaniennes, de la même façon qu’elle avait à l’époque soviétique signé de nombreux accords, notamment militaires, avec des « États frères » aux quatre coins de la planète.

Sur le plan économique, les vagues de sanctions européennes et américaines se sont succédé et ont eu pour réponses des contre-sanctions russes ; si bien que les anciens partenaires essaient désormais de se passer des approvisionnements de l’autre.

Sur le plan militaire et industriel, la course aux armements et la (re)militarisation battent leur plein, comme au moment de la phase stalinienne de la guerre froide. L’effort de défense des États de l’OTAN s’est considérablement accentué : en 2024, 18 des 32 membres consacrent plus de 2 % de leur PIB aux dépenses militaires. Quant à la Russie elle affiche pour 2024 un budget de défense représentant 6 % du PIB, en hausse de +70 % par rapport à 2023, pourtant déjà année de guerre.

Dans cette polarisation, la guerre d’Ukraine aurait accéléré, accentué et catalysé la renaissance d’un clivage indépassable entre l’OTAN et son Autre radical, la Russie, nouvel avatar de l’URSS. Bien plus, l’Ukraine serait le théâtre d’une « guerre par procuration » typique de la guerre froide comparable à celles que les deux Corées, le Vietnam ou encore l’Angola et le Mozambique avaient connues durant la guerre froide. Dans le Donbass, en Crimée et ailleurs en Ukraine, l’OTAN et la Russie se combattraient à distance, à l’ombre d’une menace nucléaire globale.

Certains attendus de cette grille d’analyse sont parfaitement exacts. En particulier, tous les mécanismes de dialogue, de négociation et de vérification sont bloqués à l’OTAN, à l’ONU et à l’OSCE. Avec « l’ennemi » schmittien ou « l’Autre » radical, la communication est devenue impossible – a fortiori toute forme de coopération.
Si elle est suggestive, cette vision de la mission de l’OTAN et de la stratégie de la Russie est toutefois trompeuse. Outre qu’elle justifie la rhétorique obsidionale développée par le président russe depuis son fameux discours sur l’OTAN à la Conférence sur la sécurité de Munich en 2007, elle masque les dangers réels de la situation présente. Trois événements récents doivent nous en convaincre.

Le 10 février dernier, le candidat, ancien président et possible futur président des États-Unis Donald Trump a réitéré son souhait de prendre ses distances avec l’OTAN et de réduire ainsi l’exposition de son pays aux conflits européens. Cette déclaration ne doit être accueillie ni comme une foucade coutumière d’un provocateur compulsif ni comme un argument électoral d’un novice en politique étrangère. Elle donne le ton du Zeitgeist international car elle résume plusieurs tendances lourdes incompatibles avec la guerre froide.

L’engagement dans l’OTAN n’est plus l’instrument privilégié d’intervention de Washington dans le rapport de force avec son Autre. La bipolarisation américano-soviétique et la gigantomachie OTAN-Pacte de Varsovie ont disparu parce des puissances tierces ont émergé : la République Populaire de Chine, les BRICS et l’Union européenne au premier chef. Le duopole militaire mondial OTAN-Pacte de Varsovie, relativement stable et axé sur la dissuasion nucléaire mutuelle, n’existe plus. Les risques de dérapage s’en trouvent accrus. Les provocations de Donald Trump sur l’OTAN se multiplieront car les déséquilibres européens ne sont plus régulés par la tension maîtrisée entre deux blocs stables et disciplinés. Voilà un risque spécifique à nos temps qu’il ne faut pas négliger au nom de la théorie de la « nouvelle guerre froide ».
Facteur aggravant : tous les espaces de neutralité, de médiation ou de régulation sont en passe de disparaître entre l’OTAN et la Fédération de Russie appuyée sur son OTSC qui réunit plusieurs anciennes républiques soviétiques. La fin de la neutralité finlandaise en 2023 puis de la neutralité suédoise cette année atteste de cette tendance. La guerre froide avait laissé subsister des espaces ouvertement ou implicitement neutres : les deux États nordiques avaient ainsi échappé au système communiste tout en assurant des relations correctes avec leur voisin soviétique. Des glacis, des zones tampons et des aires grises réduisaient les contacts directs entre OTAN et Pacte de Varsovie.

Les risques de frictions et de dérapage (réels) s’en trouvaient réduits. Désormais, l’espace européen est devenu une vaste zone de confrontation directe (Ukraine) ou indirecte (Baltique, mer Noire). L’abandon des neutralités nordiques – et, à terme, peut-être de la neutralité moldave – fait de l’Autre russe le Voisin direct. Voilà un danger que la « nouvelle guerre froide » risque d’occulter. L’affrontement européen ne se fait plus à distance, par-delà des zones tampons.

Enfin, la déclaration si controversée d’Emmanuel Macron le 26 février au soir a souligné combien les dangers actuels sont distincts de ceux du deuxième XXe siècle. Pour l’OTAN, envoyer officiellement des troupes au sol dans un pays tiers, extérieur à l’Alliance, changerait la nature du conflit actuellement en cours. Pour le moment, celui-ci ne met aux prises que deux États, un agresseur et un envahi. Chacun mobilise ses propres réseaux d’alliances afin de soutenir son effort de guerre. Mais le conflit est bilatéral – et ce point n’est ni à minorer, ni à négliger, ni à récuser en fiction.

Même si l’OTAN comme tout, et ses États membres comme parties, soutiennent l’Ukraine de multiples façons, ils ne sont pas parties au conflit car la clause d’assistance mutuelle de l’article 5 ne peut être déclenchée pour l’Ukraine, non-partie au Traité de 1949. Le risque rappelé – à tort ou à raison – par le président français est qu’une confrontation armée OTAN-Russie est désormais possible. La régionalisation des hostilités, l’entrée en guerre d’autres États, la nucléarisation de certaines opérations, etc. : tels sont des risques actuels.

Une guerre déjà chaude
L’OTAN n’est aujourd’hui pas engagée dans une nouvelle guerre froide : la stratégie américaine ne repose plus principalement sur elle ; d’autres puissances militaires différentes de l’Organisation ont émergé ; son « ennemi » existentiel, le Pacte de Varsovie, discipliné, régulé et donc relativement prévisible, n’existe plus ; la guerre par procuration n’est plus la règle. Les risques sont ceux d’une guerre déjà chaude et même très chaude.

Bellamy contre la GPA à l’échelle mondiale

Bellamy contre la GPA à l’échelle mondiale 

Pour Bellamy, eurodéputé et tête de liste des Républicains aux élections européennes,  à l’initiative d’un des amendements qui ont conduit le Parlement européen à reconnaître la GPA comme une forme de traite des êtres humains, L’interdiction doit être mondiale.

(dans le JDD)

François-Xavier Bellamy.
Quand l’Europe a mis à jour sa directive contre la traite des êtres humains, j’ai déposé des amendements pour y inclure la GPA. Cette pratique consiste à louer le corps d’une femme, et à faire de l’enfant l’objet d’un marché : c’est bien d’une situation de traite qu’il s’agit. Cachée derrière les mots de progressisme et d’égalité, il y a une industrie qui tire des milliards d’euros de cette exploitation indécente. Si elle veut être fidèle au principe de la dignité absolue de la personne humaine, qui est au cœur de notre civilisation, l’Europe ne peut pas tolérer qu’on fasse de nouveau d’une vie l’objet d’un contrat. Il aura fallu plus d’un an de travail pour convaincre le Parlement, puis les États et la Commission européenne, puisque toute nouvelle règle suppose un accord entre eux. Je suis très heureux que nous y soyons parvenus. J’avais pris l’engagement, avec mes colistiers LR en 2019, d’une initiative européenne contre la GPA : parole tenue.
À…

Economie-Croissance mondiale : tassement sauf aux USA

Economie-Croissance mondiale : tassement sauf aux USA

Deux éléments caractérisent la croissance mondiale , d’une part le tassement général,  d’autre part l’écart croissant entre l’Europe à plus 0,8%  en 2024 et les États-Unis à +2,7 %. La France, elle, devra se contenter de +0,7 %.

Les prévisions de croissance pour 2024 ont ainsi été révisées à la hausse par le FMI de 0,1% depuis les précédentes, publiées en janvier. Cela étant, l’activité mondiale s’établirait, sur cinq ans, à 3,1% soit «le niveau le plus faible enregistré depuis une dizaine d’années.» L’inflation, au niveau mondial, devrait passer d’une moyenne annuelle de 6,8% en 2023 à 5,9% en 2024 puis à 4,5% en 2025.

Dans le détail, pour les économies avancées, la croissance devrait passer de 1,6% en 2023 à 1,7% en 2024. La projection pour cette année a été revue à la hausse de 0,2% par rapport aux dernières prévisions de janvier. Cela s’explique par une correction positive de la croissance américaine : celle-ci s’établirait à 2,7% cette année soit 0,6 point de plus que précédemment estimé. Le FMI confirme ainsi le décrochage de l’Europe face aux États-Unis puisque les prévisions de croissance pour la zone euro ont, elles, été revues à la baisse de 0,1% par rapport à janvier. L’activité s’établirait cette année à 0,8%, puis 1,5% en 2025.

S’agissant de la France, l’institution de Washington table sur une progression du PIB de 0,7% seulement cette année, en recul de 0,3 point par rapport à janvier. Le gouvernement français reste plus optimiste quand il annonce, dans son programme de stabilité, qui sera officiellement présenté mercredi au Conseil des ministres, 1% alors que la Banque de France, plus prudente donne une estimation de 0,8%.

Croissance mondiale : tassement sauf aux USA

Croissance mondiale : tassement sauf aux USA 

Deux éléments caractérisent la croissance mondiale , d’une part le tassement général,  d’autre part l’écart croissant entre l’Europe à plus 0,8%  en 2024 et les États-Unis 2,7 %. La France, elle, devra se contenter de 0,7 %.

Les prévisions de croissance pour 2024 ont ainsi été révisées à la hausse par le FMI de 0,1% depuis les précédentes, publiées en janvier. Cela étant, l’activité mondiale s’établirait, sur cinq ans, à 3,1% soit «le niveau le plus faible enregistré depuis une dizaine d’années.» L’inflation, au niveau mondial, devrait passer d’une moyenne annuelle de 6,8% en 2023 à 5,9% en 2024 puis à 4,5% en 2025.

Dans le détail, pour les économies avancées, la croissance devrait passer de 1,6% en 2023 à 1,7% en 2024. La projection pour cette année a été revue à la hausse de 0,2% par rapport aux dernières prévisions de janvier. Cela s’explique par une correction positive de la croissance américaine : celle-ci s’établirait à 2,7% cette année soit 0,6 point de plus que précédemment estimé. Le FMI confirme ainsi le décrochage de l’Europe face aux États-Unis puisque les prévisions de croissance pour la zone euro ont, elles, été revues à la baisse de 0,1% par rapport à janvier. L’activité s’établirait cette année à 0,8%, puis 1,5% en 2025.

S’agissant de la France, l’institution de Washington table sur une progression du PIB de 0,7% seulement cette année, en recul de 0,3 point par rapport à janvier. Le gouvernement français reste plus optimiste quand il annonce, dans son programme de stabilité, qui sera officiellement présenté mercredi au Conseil des ministres, 1% alors que la Banque de France, plus prudente donne une estimation de 0,8%.

Taxe sur les milliardaires : rebelote avec la dimension mondiale de Bruno Le Maire !

Taxe sur les milliardaires : rebelote avec la dimension mondiale de Bruno Lemaire !

 

Alors qu’on cherche un peu partout des gisements d’économie pour boucher les trous du budget qui dérive de plus en plus, on ressort évidemment la fiscalité sur les plus riches. Le problème c’est que le ministre de l’économie refait le coup de la dimension mondiale. Comme précédemment il affirme son soutien à une taxe sur les très riches mais à condition qu’elle soit mondiale. Or on a la certitude qu’elle ne sera jamais mondiale. Une manière pour le ministre de l’économie de balayer la proposition.

Exemple de l’hypocrisie dans ce domaine: l’accord sur la taxation des multinationales signé après d’âpres et longs débats en 2021. Mais cet outil qualifié « d’historique » à l’époque n’est toujours pas en application dans de nombreux pays.

Présidé par le Brésil de Lula, le G20 a déjà commencé à aborder ce dossier lors des précédentes réunions de février. Accompagné par la France, l’ancien syndicaliste brésilien compte obtenir un consensus des pays les plus riches de la planète d’ici juillet. Il s’agit de « parfaire la transformation de la fiscalité internationale pour la rendre plus juste et plus efficace », a expliqué Bruno Le Maire, toujours opposé à une hausse de la fiscalité sur les « superprofits » en France. Dans le viseur de Bercy, « ce sont les personnes les plus fortunées qui échappent à l’impôt par des montages fiscaux légaux mais sont inacceptables moralement », a détaillé le ministre. Il ne s’agit pas de viser « les personnes à l’impôt sur le revenu », a déclaré de manière très ambiguë le ministre

À ce stade, les contours de ce nouvel impôt mondial sont encore flous sachant qu’il n’y a pas de consensus dans les pays du G20. «

La stabilité financière mondiale menacée par le risque cyber

 Dans son rapport sur la stabilité financière mondiale dont l’intégralité paraitra le 16 avril, le fonds monétaire international consacre un chapitre entier sur la manière dont la menace cyber peut affecter la finance mondiale. On sort vraiment de la simple perspective d’un rançongiciel qui bloque une banque. Il y a d’abord quelques ordres de grandeur à avoir en tête. Depuis 2020, les pertes directes (coût de rétablissement, amendes, rançons, pertes de chiffre d’affaires dû à la paralysie) cumulées d’incidents cyber se montent à 28 milliards de dollars. Et on ne parle même pas des pertes indirectes (perte de réputation, déclin du business, dépenses supplémentaires pour se protéger…). 20 % déjà des attaques cyber-affectent le secteur financier, dans l’ordre, les banques puis les assurances. Les services financiers auraient perdu 12 milliards d’USD depuis 2004, dont 2.5 milliards ces trois dernières années. Et pourtant aucune attaque n’a eu une ampleur systémique dans la finance. Cela ne va pas durer, dit le FMI, avec l’innovation technologique, la transformation digitale des banques qui augmente la surface d’attaque et qui font qu’une attaque du passé qui se reproduirait aujourd’hui provoquerait bien plus de dégâts. Le FMI cite à juste titre l’événement précurseur de la filiale américaine de la plus grande banque chinoise qui a été paralysée par un rançongiciel et qui a perturbé le marché de la dette américaine (qui heureusement ne dépendait pas que d’elle pour bien fonctionner).

 

par Par Charles Cuvelliez, Université de Bruxelles, Ecole Polytechnique de Bruxelles et Chief Information Security Officer (Belfius) et Jean-Jacques Quisquater, Université de Louvain, Ecole Polytechnique de Louvain et MIT.dans « la Tribune »

Le coût médian d’un incident cyber, tel que le calcule le FMI, est de 400.000 de dollars. Le 3e quartile de ce coût est de 2,8 millions de dolalrs, mais attention : la distribution des coûts dus à des cyberattaques est très déformée avec en cas de rançongiciels, des pics jusqu’à 12 millions de dollars. Certaines attaques ont même généré des pertes jusqu’à des centaines de millions de dollars.

Le cours de bourse diminue aussi en cas de cyber-incidents : ce n’est pas encore très fort, admet le FMI avec un recul de 0,1 à 0,2% en moyenne et parfois 0,3 à 0,6% pour les sociétés à plus petite capitalisation. Après un cyber-incident, le montant des dépôts a tendance à diminuer de 5% tant retail que wholesale sur plusieurs mois. Là, un vrai problème de liquidité se pose.

Le FMI note une prise de conscience qui s’envole sur le sujet cyber et c’est tant mieux. Tout le monde veut s’assurer contre le risque cyber et les banques centrales tout comme les régulateurs financiers voient la matérialité du risque cyber. Il était temps.

Comment se matérialise les pertes financières dues à un cyber-incident ? D’abord par une perte de confiance qui peut mener à un cyber run, un terme inspiré d’un bank run. L’idée d’une banque passoire aux données va amener ses clients à retirer leur argent. Comment avoir confiance ? Un problème de liquidité se posera immédiatement et une contamination au système financier. On l’a vu en 2023 avec les banques américaines qui tombèrent en faillite à cause d’un bank run qui s’est propagé et la panique des autorités américaines.

Un incident cyber qui paralyse ou perturbe une infrastructure financière non substituable, par exemple une entreprise qui opère les paiements pour plusieurs banques ou une chambre de compensation peut aussi tout paralyser. Autre effet en cascade possible : les risques liés à l’utilisation par trop d’institutions financières d’un même logiciel, vulnérable ou lorsque ces institutions sont trop interconnectées de sorte que tout déséquilibre provenant de l’un quand il est affecté par une cyberattaque provoque les mêmes déséquilibres chez les autres qui lui sont interconnectés (via le marché interbancaire).

Ensuite, n’oublions pas les attaques qui peuvent affecter les infrastructures dont a besoin le secteur financier : sans électricité, car le réseau est attaqué, une banque ou une infrastructure financière tombe à l’arrêt aussi ! Le FMI va même plus loin et imagine des institutions publiques paralysées par une attaque : imagions, dit-elle, l’agence de la dette paralysée par une attaque cyber, ce qui ne permet plus à l’État de se financer sans compter le rating de l’État qui va être très vite dégradé pour incapacité à gérer sa dette.

Pour pimenter ce portrait, ajoutons l’informatique quantique qui pourra briser tous les chiffrements d’aujourd’hui ou l’IA qui peut autant améliorer la détection de la fraude ou l’identification de certains risques à partir du bruit ambiant sur les marchés ou dans les opérations d’une banque que l’inverse, générer de la voix clonée, des vidéos parfaites de personnes qui n’ont pas demandées à y figurer.

Ajoutons-y une dose de Fintech qui sont digitales jusqu’au bout des ongles et qui peuvent occuper sans qu’on s’en rende compte une place niche systémique dans les systèmes financiers (pensons aux paiements on line). Ironiquement, le FMI vise aussi les banques centrales et leur côté apprenti-sorcier pour celles qui développent les monnaies de banque centrales numériques à partir des blockchains (ce ne sera pas le cas de l’e-euro, ouf). Les maitrisent-elles quand on sait tous les problèmes de hacking et de fraude qui agrémentent ces technologies ?

 Le FMI note aussi que des entreprises qui ont subitement et massivement introduit le teleworking pendant la pandémie se sont retrouvés avec plus de cyber incident que ceux qui en proposaient déjà avant. La raison : elles avaient déjà plus de gouvernance en place pour mitiger les risques cyber que pour se permettre du teleworking. Elles étaient plus matures. Ces sociétés avaient dans leurs organes dirigeants plus de gens au fait du cyber. Après un incident, les entreprises sont subitement plus motivées à investir dans le cyber. Même si prévenir c’est mieux que guérir, c’est déjà bien de vouloir guérir.

Le secteur financier hélas présente trois effets démultiplicateurs aux attaques cyber :

  • La concentration des banques et des institutions financières qui forment des nœuds très interconnectés sur un ou plusieurs services financiers comme les paiements, les règlements d’opérations sur titres, les dépositaires centraux de titres, les contreparties… Ce sont des activités tellement spécialisées que les institutions qui ont acquis une position incontournable deviennent aussi incontournables.
  • La dépendance à quelques fournisseurs IT systémiques, toujours les mêmes dont la panne serait catastrophique même s’ils offrent aujourd’hui plus de résilience aux banques. Mais il ne faut jamais dire jamais.
  • La contagion d’un problème rencontré par une institution aux autres institutions pourtant saines, du fait de la grande interconnexion entre institutions financières.

Pour le FMI, un pays est bien équipé pour faire face au risque cyber s’il s’octroie le pouvoir d’inspecter les fournisseurs IT concentrés du secteur financier. Il faut aussi imposer des cyber-stress tests au secteur, mais c’est encore peu répandu. Un pays vertueux devrait dresser la cartographie es connexions qui existent entre ses institutions financières.

Il devrait y avoir aussi bcp plus d’échanges d’informations dans le secteur financier, épaulés par les autorités du pays. Et il faut rapporter les incidents, la seule manière pour un pays pour monitorer les crises cyber.

Là où le FMI a raison, c’est que les efforts cyber des banques et leur investissement manque la « big picture » ; Tout le monde se protège lui-même, mais ne prend pas assez en compte les effets de réseau des cyber attaques pour se protéger d’autrui. Il manque d’un chef d’orchestre qui prépare la partition cyber et ensuite la joue. La diversité des méthodes de connexion, de logiciel pourrait aussi réduire le risque d’une chute en domino.

12345...26



L'actu écologique |
bessay |
Mr. Sandro's Blog |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | astucesquotidiennes
| MIEUX-ETRE
| louis crusol