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L’attractivité de la France menacée ?

 

 L’attractivité de la France menacée ?

Selon le dernier baromètre EY de l’Attractivité de la France, 49 % des entreprises étrangères ont revu à la baisse leurs plans d’investissement dans l’Hexagone. En cause, une instabilité politique nouvelle qui rompt avec les habitudes de l’Hexagone. Quelles incidences à plus ou moins long terme ?
par Chloé Consigny dans l’Opinion

Cette année encore, l’Opinion est partenaire des Etats de la France, rendez-vous annuel des entreprises étrangères consacré à l’attractivité de la France dont la 19e édition se tient jeudi 28 novembre au Cobseil économique, social et environnemtal (CESE).

« Un investissement est un pari sur l’avenir ». C’est ce que volontiers rappelle Philippe Waechter, directeur de la recherche économique, chez Ostrum Asset Management. Or, explique ce dernier, « la France est entrée dans une période d’instabilité politique. Les entreprises mettent le pied sur le ballon et attendent de voir quelles seront les décisions réglementaires, fiscales et politiques à venir. Il est aujourd’hui très difficile de dire quel chemin prendra la France à horizon cinq ans ». Pour l’heure, les décisions d’investissement sont donc remises à plus tard. L’enquête réalisée auprès de 200 dirigeants d’entreprises étrangères installées dans 25 pays révèle que la moitié d’entre eux ont réduit leurs projets dans l’Hexagone. Pour 84 % d’entre eux, les décisions ont été reportées, au mieux, à 2025. Pour expliquer cette réduction de la voilure, les investisseurs évoquent plusieurs motifs immédiats. En premier lieu, en plein marasme budgétaire et alors que la France est au bord du chaos politique, les incertitudes législatives et règlementaires (59 % de taux d’inquiétude) et la difficulté́ de bâtir des business plans pérennes. Le ralentissement des reformes apparait en seconde position, cité par 47 % des répondants (simplification administrative, retraites, réindustrialisation, etc.) avec la remise en question de choix de politiques publiques dans des secteurs clés (40 %). Puis viennent des préoccupations sur la situation budgétaire et économique du pays et le coût du travail (entre 20 et 30 %).

 

Fondamentaux. « A l’heure actuelle, les entreprises que nous interrogeons ne savent pas quelle sera leur fiscalité pour les mois et années qui viennent. Certaines ne savent pas non plus si leur activité sera encore éligible au crédit impôt recherche (CIR), par exemple. Toutes ces incertitudes rendent difficile l’élaboration de leurs plans d’investissement », souligne Marc Lhermitte, associé chez EY. Pour Philippe Juvin, député LR de la troisième circonscription des Hauts de Seine, « l’attractivité d’un pays repose sur quatre piliers : les normes, la fiscalité, la stabilité politique et l’énergie. Auparavant, même si la France connaissait des difficultés financières, nous bénéficions de l’idée selon laquelle la France était solide tant du point de vue institutionnel qu’administratif. Depuis six mois, ce n’est plus le cas ».

 

« Nous sommes clairement dans un moment préoccupant pour les entreprises », poursuit Marc Lhermitte qui temporise néanmoins : « la France n’est pas totalement rayée de la carte. Elle reste un pays qui compte pour toutes les entreprises que nous interrogeons. Les intentions d’implantation pourraient simplement être décalées dans le temps ». Mais « qui peut dire si en 2025, nous serons sortis de l’incertitude ? », s’interroge Philippe Waechter. En 2024, la France reste néanmoins dans le top 3 établi par EY des pays européens jugés les plus attractifs, totalisant avec l’Allemagne et le Royaume-Uni 50 % des investissements étrangers. L’Hexagone conserve de nombreux atouts, parmi lesquels sa situation géographique, mais également la fiabilité de ses infrastructures de transport, télécom et énergie. « La France reste un marché plus facile à pénétrer que le marché allemand », insiste Marc Lhermitte. A cela s’ajoute des fondamentaux business. « La France détient des compétences distinctives, notamment dans des secteurs tels que l’aéronautique ou la pharma. L’écosystème d’innovation avec ses clusters et ses regroupements universitaires sont régulièrement cités dans les enquêtes internationales », souligne Marc Lhermitte.

Concurrence. Pour autant, des zones d’ombres subsistent. « La France perd du terrain, et pas seulement au classement PISA. En vingt ans, le pays a reculé en termes d’exportation mondiale. Il en est de même pour l’énergie qui était peu chère et qui ne l’est désormais plus. Les fondamentaux sont ébranlés. Nous payons aujourd’hui les choix du passé et le risque de décrochage est réel », met en garde Philippe Juvin. Même constat sur le volet environnemental : selon le baromètre EY, seuls 12 % des dirigeants interrogés estiment que l’approche politique en matière de changement climatique et de durabilité est un atout différenciant de l’attractivité de la France. « Sur la stratégie bas carbone, nous sommes loin des changements systémiques annoncés et nécessaires », abonde Philippe Waechter.

Lorsque les entreprises étrangères font des choix de localisation, elles mettent la France en arbitrage avec d’autres pays. « Les coûts, les facteurs opérationnels et les facteurs de risque sont mis en balance avec d’autres pays », constate Marc Lhermitte. Selon l’étude EY, le Royaume-Uni, dont l’attractivité avait été plombée par le Brexit, est aujourd’hui en passe de rivaliser à nouveau avec la France. « 42 % des dirigeants nous disent que, depuis six mois, l’attractivité du Royaume-Uni s’est améliorée. C’est aujourd’hui le principal concurrent de la France en Europe pour les investissements dans la tech ou les sièges sociaux », souligne Marc Lhermitte. Pour Philippe Waechter, « le Royaume-Uni reste cependant un choix par défaut. Si on choisit la France, c’est aussi parce qu’elle fait partie de l’Union européenne », assure-t-il. Dans un contexte où la réaction de l’Europe est très attendue afin de résister au protectionnisme américain de l’administration Trump II et aux ambitions chinoises, 64 % des dirigeants sondés portent un regard vigilant, certes, mais aussi encourageant sur le potentiel du Vieux Continent. « C’est à mon sens une opportunité unique de faire ensemble. La récente élection de Trump entretient la menace d’attractivité massive des Etats-Unis, au point que cela peut être un facteur de réveil et de mobilisation en Europe », conclut, optimiste, Marc Lhermitte.

La démocratie représentative menacée par le populisme

  La démocratie représentative  menacée par le populisme 

Dans un entretien au « Monde », le spécialiste de la gouvernance locale Christian Le Bart  s’inquiète de voir que le métier politique n’est guère défendu par ceux qui l’exercent, en privilégiant des stratégies de façade, qui flirtent avec l’air du temps.

Professeur à l’Institut d’études politiques de Rennes, Christian Le Bart est l’un des spécialistes de la gouvernance locale. A la croisée de ses travaux sur l’individualisation ou le discours et la communication en politique, son essai, La Politique à l’envers (CNRS, 280 pages, 23 euros), analyse les mutations du champ politique face à une défiance croissante.

La critique des politiques s’est fortement accentuée ces dernières années. Quel événement caractérise cette radicalisation du discours ?

Il n’y a pas de démocratie sans liberté pour les citoyens de critiquer les gouvernants, mais nous sommes aujourd’hui en présence de mécanismes assez profonds, voire très structurants de la contestation des professionnels de la politique.

Le mouvement des « gilets jaunes » en est sans doute le symbole avec des critiques et des mises en cause très radicales à l’encontre de tout ce qui porte une écharpe tricolore. Ce moment a montré de façon assez éclatante un haut degré d’exaspération à l’égard de la vie de la classe politique dans son ensemble. Même s’il faut apporter des nuances, on peut considérer que ce mouvement s’est largement défini par la remise en cause des figures institutionnelles (politique, journaliste, scientifique).

La raison de ce ressentiment tient-elle dans la perte de confiance des citoyens dans la capacité des dirigeants politiques à améliorer leur vie quotidienne ?

L’une des caractéristiques du champ politique français est qu’il a longtemps fonctionné autour de la croyance que l’alternance pouvait apporter une amélioration des modes et des conditions de vie, longtemps rendue possible par la croissance économique.

Jusqu’à 1981, nous étions dans un système d’absence assez atypique d’alternance, puis tout s’est accéléré de manière frénétique avec des effets de brouillage du clivage droite-gauche dont le macronisme est un peu l’héritier. Nous sommes passés d’un clivage droite-gauche à un clivage « nous-eux » : soit la société civile versus les professionnels de la politique. Ce basculement a ouvert la voie à des transformations fondamentales plus ou moins populistes.

la Géorgie menacée par l’influence russe

la Géorgie menacée par l’influence russe

 

Le parti « le rêve géorgien » sous influence russe est en train de verrouiller pour mieux la tuer la démocratie. Témoins les pressions sur tout ce qui est opposition et les immenses tricheries aux élections législatives.

par Thorniké Gordadzé Chercheur à l’Institut Jacques Delors, professeur à Sciences Po, ancien ministre de l’intégration européenne de Géorgie dans radiofrance

La coalition de l’opposition en appelle à la communauté internationale pour qu’elle reconnaisse l’ampleur des irrégularités dans ce pays candidat à l’Union européenne depuis décembre 2023. Comment expliquer l’influence croissante de la Russie en Géorgie ? Quelles orientations le nouveau Parlement prévoit-il concrètement ?

Le parti « Rêve géorgien » est accusé de fraudes électorales massives. Thorniké Gordadzé détaille les pratiques à l’œuvre : « ce parti procède à une campagne électorale extrêmement violente. Des pressions très fortes sont exercées contre les partis de l’opposition, contre les médias de l’opposition. Ils procèdent à l’achat de votes en rétribuant de l’argent aux électeurs pauvres. Les sondages sortis des urnes montraient que le parti au pouvoir se situait environ à 40%. Ils se sont rajoutés une quinzaine de points, pour se mettre à 54% », clame-t-il. Face à cette violation du processus électoral, une mobilisation est née et ne fera que grandir, selon le politiste, « parce que les quatre partis de l’opposition ont boycotté ensemble ce Parlement et ont refusé d’y siéger. La présidente de la République a également dénoncé les résultats de ces élections ».

« Le gouvernement géorgien actuel applique la méthodologie russe, affirme Thorniké Gordadzé, en s’appuyant sur des conseillers russes pour orchestrer des fraudes électorales similaires à celles observées en Russie et en Biélorussie ». La situation actuelle rappelle, à ses yeux, les manigances observées lors des élections en Moldavie, où « Maia Sandu a parlé de 300 000 voix volées » par des partis prorusses. Ce chiffre, équivaudrait à « 15% des votes » en Géorgie. Malgré ces tristes procédés, « la Géorgie reste le pays le plus pro-européen de la région, souligne-t-il, avec 80% de la population pro-européenne selon les sondages d’opinion ».

Selon Thorniké Gordadzé, le « Rêve géorgien a complétement verrouillé le système du point de vue judiciaire, médiatique et économique. Seules les entreprises proches du pouvoir ont pignon sur rue, les autres subissent des pressions, et là c’est un dernier acte en quelque sorte, parce que le rêve géorgien a promis qu’en cas de victoire, ils allaient interdire tout simplement les partis de l’opposition qu’ils accusent d’être des agents de l’étranger. À ce propos, ils ont adopté une loi par ce Parlement qui est une chambre d’enregistrement qui qualifie la plupart des ONG, la plupart des organisations de la société civile, comme étant des agents des forces étrangères. Ce parti est en train de détruire les derniers îlots de la démocratie dans ce pays », conclut-il.

Automobile : Toute la filière menacée

Automobile : Toute la filière menacée

 

ENTRETIEN  dans la Tribune avec  Luc Chatel, président du Groupement des industriels qui constatent une baisse de près de 25 % des ventes des voitures neuves. En cause l’orientation chaotique et précipitée vers un marché automobile… surtout chinois. Alors que le Mondial de l’auto débute ce lundi à Paris, le président du lobby organisateur, Luc Chatel, milite pour un « pacte industriel européen » afin de relancer le secteur. Faute de cela, le secteur pourrait connaître une crise dévastatrice et 40 000 emplois pourraient être menacés. 

-Le Mondial de l’automobile ouvre ses portes ce lundi dans un contexte de crise. Cela vous préoccupe-t-il ?

LUC CHATEL - Alors que le contexte est extrêmement difficile pour le secteur, nous allons, pendant une semaine, réenchanter l’automobile et faire du salon de Paris une fête. Les Français aiment l’automobile et le disent. Avant d’être une commodité, la voiture conserve une dimension émotionnelle forte. Cette 90ᵉ édition sera la rencontre entre l’innovation et la passion, entre passé et futur. Vous aurez par exemple l’exposition d’une vingtaine de véhicules emblématiques des innovations qui ont marqué le salon. En face, « La Fabrique de l’électrique », une expérience immersive au cœur des enjeux technologiques d’avenir.

 

Le problème reste que les Français achètent beaucoup moins de voitures…

Nous avons perdu, depuis 2019, l’équivalent d’une année de ventes d’automobiles en France. Et les immatriculations continuent d’afficher un recul de l’ordre de 23 % par rapport à leur niveau d’avant la crise du Covid. Le mois de septembre est le plus mauvais depuis vingt ans. Les incertitudes économiques pèsent lourdement sur le marché, dont on n’imagine pas qu’il puisse redécoller d’ici à la fin de 2024. Et les consommateurs sont perdus dans les méandres des aides à l’achat de véhicule électrique, qui changent en permanence. Depuis trois mois, les ventes d’électriques reculent ; c’est une alerte.

Très attendues au Mondial, les nouvelles citadines électriques permettront-elles de relancer le marché de l’électrique ?

Le salon fera en effet la part belle à la mobilité électrique de proximité, avec de petites citadines intégrant de grandes innovations. La nouvelle Renault 5 sera présente, par exemple, ou encore la Citroën ë-C3. Voilà deux véhicules des gammes françaises dont le prix commence à être plus abordable et qui seront les blockbusters des prochains mois en matière de passage à l’électrique.

On ne transforme pas ainsi un marché sans un niveau soutenu d’aides à l’achat.

 

 

Que peut faire l’industrie pour baisser davantage les prix, qui restent le principal frein à l’électrique ?

Je regarde déjà le chemin parcouru. En cinq ans, nous avons multiplié par dix la part de marché des véhicules électriques. Elle est de 17 % en France, quand la moyenne européenne se situe à 12 %. Mais soyons clairs : on ne transforme pas ainsi un marché sans un niveau soutenu d’aides à l’achat. Supprimez les aides, le marché s’effondre. En France, le bonus, dont le montant a déjà été revu à la baisse, a changé cinq fois en cinq ans, alors que nous n’avons jamais autant eu besoin de stabilité.

Qu’est-ce que vous anticipez sur le bonus-malus ?

On nous parle d’une enveloppe budgétaire pour les aides à l’achat qui serait réduite d’un tiers au moins. Et dans le même temps, on annonce que le malus sera alourdi comme jamais en 2025. Pour la filière automobile, c’est la double peine. Et, pour le consommateur, un impôt déguisé. Plus d’un véhicule vendu sur deux sera taxé, dont toute la gamme des Clio, des 208. Si on voulait accélérer le coup de frein sur le marché, on ne s’y prendrait pas autrement.

L’Europe a-t-elle eu raison de donner récemment son aval à une surtaxe sur les voitures électriques chinoises, selon vous ?

Nous aimons la compétition dans l’automobile, mais à condition qu’elle soit loyale. L’Europe juge que les constructeurs chinois ont pu bénéficier d’aides massives d’État, contraires aux règles de la concurrence. Il est logique qu’elle défende ses intérêts. Mais l’urgence, c’est aussi d’engager enfin une véritable stratégie industrielle en Europe.

Lire aussiMondial de l’automobile : l’éternel retour vers le futur

 

Entre Volkswagen qui pourrait fermer des usines et de nombreux avertissements sur résultats chez les constructeurs, l’industrie joue-t-elle sa survie ?

Oui, la survie de la filière est en jeu. L’Europe a déjà perdu de grandes industries… Même les géants peuvent mourir. Les têtes bien-pensantes à Bruxelles ont imaginé qu’on allait transformer une industrie centenaire du jour au lendemain à coups de règlements. Elles ont oublié qu’au bout du bout il y a le client. Le pire serait qu’à la fin, malgré les investissements sans précédent consentis par la filière dans l’électrique, les voitures ne se vendent pas. Il est temps que Bruxelles mette fin en Europe à la logique du tout-réglementaire et démontre sa capacité à se doter d’une véritable vision stratégique pour son industrie. Nous appelons à un pacte industriel européen pour l’automobile.

Partagez-vous le souhait de nombreux constructeurs de réviser l’objectif intermédiaire pour 2025 de la réglementation européenne sur les émissions de CO 2 ?

La seule façon de sortir par le haut est d’engager Bruxelles et les différents États à prendre sans délai des mesures pour stimuler la demande de véhicules électriques. La réglementation [dont l'objectif est d'en finir avec les ventes de voitures thermiques en 2035] prévoit par ailleurs une clause de revoyure en 2026. Ouvrons les discussions dès aujourd’hui et créons les conditions de réussite face à ce défi historique.

 

Les aides à l’achat essentielles pour passer à l’électrique

Aux yeux des constructeurs automobiles, les aides à l’achat des voitures électriques sont fondamentales pour soutenir la filière. C’est ce que confirme une enquête du CSA pour le compte de la Plateforme automobile. D’après ce sondage mené au mois de septembre, 77 % des Français renonceraient à acheter une voiture électrique si la prime à la conversion et le bonus écologique devaient disparaître. Cet enseignement ne constitue pas une surprise. « En Allemagne, le marché s’est absolument effondré il y a un an parce que le gouvernement a arrêté les aides », rappelle Luc Chatel.

 

 

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Économie zone euro : croissance menacée

Économie zone euro : croissance menacée

 
La reprise économique en zone euro était déjà très faiblarde autour de 0,8 % prévu en 2024. Mais ce faible dynamisme semble encore affecté par la chute du moral des entreprises. Un peu partout comme en France on note notamment la mollesse de la consommation intérieure et le tassement des investissements non compensés par les échanges internationaux.

. L’indice pour la zone euro , calculé en interrogeant des chefs d’entreprise, a reculé pour atteindre 50,1 points, contre 50,9 points le mois précédent. Qu’il s’agisse de l’activité dans les services ou dans l’industrie, celle-ci a freiné par rapport au mois dernier.

En entrant dans la seconde moitié de l’année, l’économie européenne ne dispose donc d’aucun moteur clair de croissance. La demande étrangère reste faible. Les nouvelles commandes sont en baisse. Et la demande intérieure européenne ne semble pas grimper aussi vite qu’espéré.

Zone euro : reprise économique menacée

Zone euro : reprise économique menacée

La reprise économique en zone euro était déjà très faiblarde autour de 0,8 % prévu en 2024. Mais ce faible dynamisme semble encore affecté par la chute du moral des entreprises. Un peu partout comme en France on note notamment la mollesse de la consommation intérieure et le tassement des investissements non compensés par les échanges internationaux.

t. L’indice pour la zone euro , calculé en interrogeant des chefs d’entreprise, a reculé pour atteindre 50,1 points, contre 50,9 points le mois précédent. Qu’il s’agisse de l’activité dans les services ou dans l’industrie, celle-ci a freiné par rapport au mois dernier.

En entrant dans la seconde moitié de l’année, l’économie européenne ne dispose donc d’aucun moteur clair de croissance. La demande étrangère reste faible. Les nouvelles commandes sont en baisse. Et la demande intérieure européenne ne semble pas grimper aussi vite qu’espéré.

Zone Euro: La reprise économique en zone euro menacée par le climat politique

Zone Euro: La  reprise économique en zone euro menacée par le climat politique 

D’une certaine manière la zone euro est victime du ralentissement économique en France suite à la décision de dissoudre l’Assemblée nationale. L’indice PMI publié ce vendredi par S&P Global, calculé sur la base de sondages d’entreprises, a glissé en juin à 50,8, son plus faible niveau depuis trois mois, contre 52,2 en mai dans la zone euro.
Le recul en France de l’activité privée, en partie lié aux élections européennes et à la dissolution de l’Assemblée nationale, a fortement contribué à ce ralentissement, selon les analystes.

 Pour rappel, un chiffre supérieur à 50 signale une croissance de l’activité, tandis qu’un chiffre en deçà reflète une contraction.

L’activité manufacturière enregistre son plus fort repli depuis six mois. L’indice mesurant la production manufacturière a brutalement reculé, à 46, contre 49,3 en mai, traduisant une aggravation soudaine du déclin de l’activité, sur fond de baisse accélérée des nouvelles commandes – qui augure d’une conjoncture morose prolongée.En juin, la croissance repose toujours sur le secteur des services, où l’activité reste robuste malgré un ralentissement (indice à 52,6, contre 53,2 en mai).

Signe d’une morosité persistante, la confiance des entreprises en zone euro a chuté à son plus faible niveau depuis février. La zone euro est sortie de la récession au premier trimestre, avec une progression de 0,3% en glissement trimestriel du PIB des 20 pays partageant la monnaie unique. Et ce, en dépit de performances très affaiblies en Allemagne et en France, et sur fond de demande mondiale terne. La croissance économique devrait rester modérée : la Commission européenne table sur une hausse du PIB de 0,8% sur l’ensemble de 2024 dans la zone euro, puis 1,4% l’an prochain.

 

Les résultats des élections européennes et la dissolution surprise de l’Assemblée nationale ont « très probablement suscité parmi les entreprises de fortes inquiétudes relatives aux politiques économiques du prochain gouvernement et poussé bon nombre d’entre elles à suspendre leurs commandes et investissements » en France, analyse-t-il.

L’activité du secteur privé en France s’est en effet inscrite en recul pour le deuxième mois consécutif, selon S&P Global et la Hamburg Commercial Bank (HCOB). L’indice PMI Flash s’est établi à 48,2 en juin, renforçant sa contraction après 48,9 (revu en baisse) en mai. Selon S&P et la HCOB, les nouvelles affaires ont enregistré une baisse, « le fort repli » de la demande ayant engendré « une accélération de la contraction de l’activité globale ».

Tant le secteur manufacturier (45,3 après 46,4 en mai) que les services (48,8 après 49,3) ont vu leur baisse s’accentuer. La confiance s’est aussi détériorée en juin, passant sous sa moyenne de long terme, signe selon S&P et la HCOB de l’incertitude liée à l’issue des législatives et du contexte politique international. Malgré cet environnement défavorable, l’emploi a continué à croître, mais uniquement dans les services.

 

En Nouvelle-Calédonie : une usine de nickel menacée de fermeture

En Nouvelle-Calédonie : une usine de nickel menacée de fermeture

 

 
L’intersyndicale de la Société Le Nickel (groupe Eramet) en Nouvelle-Calédonie a lancé un « SOS » aux salariés pour qu’ils permettent l’acheminement de minerai vers l’usine, faute de quoi l’avenir de l’entreprise serait compromis, dans ce secteur crucial de l’économie calédonienne.

« Les sept organisations syndicales de la SLN lancent ce soir un SOS à tous les salariés de l’entreprise », selon un message interne diffusé mercredi 22 mai, et que l’AFP a pu consulter vendredi.
« Sans une reprise, dans les tout prochains jours, du chargement des minéraliers sur tous nos centres miniers, les fours de Doniambo, par un manque de minerai en qualité et en quantité suffisantes, vont être irrémédiablement endommagés et s’arrêter définitivement de fonctionner », a expliqué l’intersyndicale.

L’exploitation du nickel est le pilier de l’économie calédonienne, qui traverse une crise sans précédent après la chute de plus de 45% en 2023 du cours de ce métal.

Sondage élections européennes : Bardella en tête; Hayer menacée par Glucksmann

Sondage élections européennes : Bardella en tête; Hayer menacée par Glucksmann 

 Selon une récente étude d’OpinionWay pour CNews, Europe 1 et le JDD, la liste qu’il mène est toujours en tête des intentions de vote pour les élections européennes, avec une nette avance. Cette cinquième vague du Baromètre montre que la liste du Rassemblement national a gagné deux points, atteignant 31 % des intentions de vote, comparé à une précédente enquête réalisée le 3 mai.

 

La liste de la majorité présidentielle, menée par Valérie Hayer, occupe la deuxième position mais reste significativement derrière celle du RN avec 16 % des intentions de vote, marquant un recul de 1 % par rapport au sondage précédent et de 2 % par rapport à celui d’avant. Pendant ce temps, bien que la liste conduite par Raphaël Glucksmann n’ait pas progressé (autour de 13%), l’écart se réduit entre Renaissance et le Parti socialiste. Il n’est plus que de 2 à 3 points entre les listes de Valérie Hayer ( autour de 16%) et de Raphaël Glucksmann, co-président de Place Publique. Cette tendance à la baisse pourrait être perçue comme un signal d’alarme pour la majorité, en dépit de l’implication récente de Gabriel Attal et d’Emmanuel Macron dans la campagne.

Derrière les trois listes principales, les autres partis politiques se tiennent dans un mouchoir de poche. Marion Maréchal et sa liste, après avoir enregistré une belle progression dans la dernière enquête, sont maintenant à 7 % des intentions de vote, au même niveau que François-Xavier Bellamy des Républicains.
Comme lors de notre précédente analyse, les listes de Les RépublicainsLa France insoumise et Europe Écologie – Les Verts se trouvent à égalité avec chacune 7 % des intentions de vote. Réalisé le 6 mai, ce sondage n’intègre pas les derniers faits marquants de la campagne.

La liste du Parti communiste stagne à 3 % des intentions de vote, malgré les efforts intensifs de son chef de file, Léon Deffontaines, pour reconquérir les électeurs des classes laborieuse. Les autres listes minoritaires peinent également, ne dépassant pas 1 % des intentions de vote.

Politique-Élections européennes : Bardella en tête; Hayer menacée par Glucksmann

Politique-Élections européennes : Bardella en tête; Hayer menacée par Glucksmann 

 Selon une récente étude d’OpinionWay pour CNews, Europe 1 et le JDD, la liste qu’il mène est toujours en tête des intentions de vote pour les élections européennes, avec une nette avance. Cette cinquième vague du Baromètre montre que la liste du Rassemblement national a gagné deux points, atteignant 31 % des intentions de vote, comparé à une précédente enquête réalisée le 3 mai.

 

La liste de la majorité présidentielle, menée par Valérie Hayer, occupe la deuxième position mais reste significativement derrière celle du RN avec 16 % des intentions de vote, marquant un recul de 1 % par rapport au sondage précédent et de 2 % par rapport à celui d’avant. Pendant ce temps, bien que la liste conduite par Raphaël Glucksmann n’ait pas progressé (autour de 13%), l’écart se réduit entre Renaissance et le Parti socialiste. Il n’est plus que de 2 à 3 points entre les listes de Valérie Hayer ( autour de 16%) et de Raphaël Glucksmann, co-président de Place Publique. Cette tendance à la baisse pourrait être perçue comme un signal d’alarme pour la majorité, en dépit de l’implication récente de Gabriel Attal et d’Emmanuel Macron dans la campagne.

Derrière les trois listes principales, les autres partis politiques se tiennent dans un mouchoir de poche. Marion Maréchal et sa liste, après avoir enregistré une belle progression dans la dernière enquête, sont maintenant à 7 % des intentions de vote, au même niveau que François-Xavier Bellamy des Républicains.
Comme lors de notre précédente analyse, les listes de Les RépublicainsLa France insoumise et Europe Écologie – Les Verts se trouvent à égalité avec chacune 7 % des intentions de vote. Réalisé le 6 mai, ce sondage n’intègre pas les derniers faits marquants de la campagne.

La liste du Parti communiste stagne à 3 % des intentions de vote, malgré les efforts intensifs de son chef de file, Léon Deffontaines, pour reconquérir les électeurs des classes laborieuse. Les autres listes minoritaires peinent également, ne dépassant pas 1 % des intentions de vote.

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 Selon une récente étude d’OpinionWay pour CNews, Europe 1 et le JDD, la liste qu’il mène est toujours en tête des intentions de vote pour les élections européennes, avec une nette avance. Cette cinquième vague du Baromètre montre que la liste du Rassemblement national a gagné deux points, atteignant 31 % des intentions de vote, comparé à une précédente enquête réalisée le 3 mai.

 

La liste de la majorité présidentielle, menée par Valérie Hayer, occupe la deuxième position mais reste significativement derrière celle du RN avec 16 % des intentions de vote, marquant un recul de 1 % par rapport au sondage précédent et de 2 % par rapport à celui d’avant. Pendant ce temps, bien que la liste conduite par Raphaël Glucksmann n’ait pas progressé (autour de 13%), l’écart se réduit entre Renaissance et le Parti socialiste. Il n’est plus que de 2 à 3 points entre les listes de Valérie Hayer ( autour de 16%) et de Raphaël Glucksmann, co-président de Place Publique. Cette tendance à la baisse pourrait être perçue comme un signal d’alarme pour la majorité, en dépit de l’implication récente de Gabriel Attal et d’Emmanuel Macron dans la campagne.

Derrière les trois listes principales, les autres partis politiques se tiennent dans un mouchoir de poche. Marion Maréchal et sa liste, après avoir enregistré une belle progression dans la dernière enquête, sont maintenant à 7 % des intentions de vote, au même niveau que François-Xavier Bellamy des Républicains.
Comme lors de notre précédente analyse, les listes de Les RépublicainsLa France insoumise et Europe Écologie – Les Verts se trouvent à égalité avec chacune 7 % des intentions de vote. Réalisé le 6 mai, ce sondage n’intègre pas les derniers faits marquants de la campagne.

La liste du Parti communiste stagne à 3 % des intentions de vote, malgré les efforts intensifs de son chef de file, Léon Deffontaines, pour reconquérir les électeurs des classes laborieuse. Les autres listes minoritaires peinent également, ne dépassant pas 1 % des intentions de vote.

L’OMC menacée de disparition

L’OMC menacée de disparition

Il y a exactement trente ans, en avril 1994, était signé l’Accord de Marrakech qui concluait un cycle de négociations commerciales, l’Uruguay Round, engagé sous l’égide du GATT (Accord Général sur les Tarifs douaniers et le Commerce). L’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) était instituée, et, contrairement au GATT, elle était dotée d’un statut d’organisation internationale. Par ailleurs, elle étendait ses compétences aux services (GATS ou AGCS) et à la propriété intellectuelle (TRIPs ou ADPIC). En outre, l’ancienne procédure de règlement des différends était réformée, afin d’empêcher les membres « défendeurs » de la bloquer.

 

Par Jean-Marc Siroën, Université Paris Dauphine – PSL dans  la « Tribune »

Un concours de circonstances historiques avait été nécessaire pour en arriver là. La chute du mur de Berlin et la fin de l’URSS ouvraient le chemin d’une « fin de l’histoire » démocratique et libérale où, pensait-on, le libre commerce assurerait la paix et la prospérité. Même la Chine, malgré le massacre de Tian’anmen (1989), semblait décidée à jouer le jeu du multilatéralisme en négociant son adhésion à l’OMC.

Tout ne fut pourtant pas si simple. Le président Clinton dut batailler pour faire ratifier l’Accord de Marrakech dans son pays. L’opposition républicaine craignait que l’application de cet accord contribue à saper la souveraineté des États-Unis.

L’Accord de Marrakech propose un cadre qu’il convenait ensuite de remplir notamment les questions relatives aux services sans oublier l’agriculture, éternel écueil des négociations commerciales. Beaucoup de sujets, plus ou moins liés aux échanges internationaux, restaient à discuter : dumping social, concurrence déloyale, marchés publics, investissements directs, formalités douanières. Un nouveau cycle de négociation devait donc être ouvert rapidement pour en traiter.

L’OMC sera pourtant très vite considérée par ses opposants comme l’incarnation d’un libre-échange doctrinaire et non d’une sorte d’ONU dédiée à empêcher les guerres commerciales. Les émeutes qui accompagnent la Conférence ministérielle de Seattle (1999) confirment que le parcours de la jeune organisation ne sera pas celui d’un long fleuve tranquille. L’ouverture du cycle sera décidée, deux ans plus tard, à la Conférence de Doha, réunie quelques semaines seulement après les attentats du 11 septembre 2001.

Malgré un climat plus apaisé, le consensus n’est obtenu qu’en repoussant à la Conférence suivante l’inscription à l’agenda du cycle dit de Doha de certains thèmes notamment les « sujets de Singapour »- soutenus par les pays industriels mais refusés par les émergents (concurrence, marchés publics, investissements, facilitation du commerce).

La Conférence de Cancun (2003) échoue à son tour. On assiste alors au premier coup d’éclat de ce qu’on n’appelle pas encore le « Sud global ». Les pays émergents, regroupés dans une coalition menée principalement par le Brésil et l’Inde et, plus discrètement, par la Chine (entrée à l’OMC en 2001), affirment leur rejet du leadership américain et européen qui avait dominé les cycles précédents.

Dès lors, les États-Unis se désintéressent de la négociation. La crise de 2007/2008 rappelle bien pourtant la nécessité du multilatéralisme. Le G20 qui associe les grands pays émergents aux anciennes puissances industrielles, ne manque pas d’appeler à une conclusion rapide du cycle de Doha à laquelle personne ne croit.

Passé cet intermède, l’invasion de la Crimée, le durcissement chinois, le ralentissement du commerce international, les ratés de la chaîne mondiale de valeur, le « Made in the World » de l’OMC, la menace climatique, la montée des inégalités, la désindustrialisation des anciennes puissances, accélèrent l’obsolescence du programme de Doha et ravivent les réflexes protectionnistes.

Alors que, durant ses cinquante premières années d’existence, le GATT avait achevé huit cycles de négociation multilatérale, l’OMC en trente ans n’en aura conclu aucune ! Le cycle de Doha, jamais officiellement achevé, se fera doucement oublier. Finalement, seul aboutira un accord sur la facilitation du commerce (seul « rescapé » des sujets de Singapour) entré en vigueur en 2017 et un autre, très timide, sur les subventions à la pêche qui reste à ratifier par un nombre suffisant de membres.

Faible bilan mais avec un élément positif : de facto, ces deux accords ont su s’affranchir du strict multilatéralisme qui imposait le consensus pour un « plurilatéralisme » plus réaliste qui n’exige que l’adhésion de deux tiers des membres. Quoi qu’il en soit, l’OMC a échoué dans sa première mission : encadrer les négociations multilatérales.

Le multilatéralisme du GATT puis de l’OMC se fonde sur la non-discrimination des échanges entre les membres. D’une part, le même régime douanier d’un membre doit être appliqué à tous les autres (clause dite de la nation la plus favorisée ou NPF). D’autre part, une fois le produit dédouané, il doit être traité comme les produits locaux (traitement national).

Aujourd’hui, la clause NPF ne s’applique plus qu’à une partie de plus en plus faible du commerce international. Les raisons ? Les préférences et exceptions accordées aux pays en développement (par ailleurs mal définis) et, surtout, la prolifération des traités de libre-échange au titre de l’article XXIV du GATT (et V du GATS) qui sont des exceptions à la clause NPF. Au nombre de 38 en 1994, on en dénombre 367 fin 2023.

En effet, à partir des années 1990, beaucoup de membres, dont les États-Unis et l’Union européenne, optent pour ce type d’accords d’abord régionaux puis, de plus en plus souvent, intercontinentaux (comme le CETA entre l’UE et le Canada).

Faute d’être négociées à l’OMC, la libéralisation et la réglementation des échanges le sont de plus en plus souvent dans des négociations bilatérales elles-mêmes longues et difficiles. Ces traités introduisent souvent de « nouveaux sujets » négligés ou ignorés par l’OMC relativisant leur fonction première qui est l’abaissement des droits de douane.

Qualifiés d’accords de « nouvelle génération » par l’UE ou d’intégration profonde (deep integration) par les économistes, ils incluent de plus en plus fréquemment les sujets de Singapour, les clauses sociales et environnementales et une multitude d’autres thèmes plus ou moins liés au commerce. Ils contribuent à marginaliser l’OMC qui ne contrôle ces accords que symboliquement.

Une des grandes avancées en matière de politique et de droit international, a été la procédure de règlement des différends. À l’OMC, contrairement au GATT, elle devient de facto automatique dès lors qu’une plainte est déposée par un membre de l’organisation. À la clé, l’organisation peut autoriser des sanctions si le « défendeur » ne suit pas les prescriptions de l’Organe d’appel dans un « délai raisonnable ».

Pour les partisans du multilatéralisme, la procédure fut un succès : 623 ont été déposées depuis 30 ans. Mais pour ses adversaires, qu’ils viennent de la gauche altermondialiste ou de la droite souverainiste, l’Organe d’appel se serait arrogé un pouvoir supranational abusif. De quelle légitimité pourraient se prévaloir ses sept juges pour interpréter les traités et imposer leur jurisprudence ? Le retour de l’isolationnisme aidant, les États-Unis, qui n’hésitent pourtant pas à user de l’extraterritorialité, ne se sont jamais accommodés de ce pouvoir « exorbitant » qui avait parfois l’outrecuidance de les désavouer.

Faute de parvenir à imposer la réforme de la procédure de règlement des différends, les États-Unis ont profité de la règle du consensus pour refuser la nomination de nouveaux juges à l’Organe d’appel. Depuis décembre 2019, les appels se font « dans le vide » rendant impossible tout jugement définitif et donc toute éventuelle sanction.

Les deux grandes fonctions de l’OMC, les négociations commerciales internationales et la procédure de règlement des différends, sont aujourd’hui devenues inopérantes comme l’a confirmé l’échec de la 13e Conférence ministérielle de l’OMC d’Abou Dhabi (26 février – 2 mars 2024). L’instabilité géopolitique actuelle et la forte poussée protectionniste réactivée sous la présidence Trump, ne laissent pas beaucoup d’espoir alors même que la transition énergétique et environnementale, la révolution numérique ou encore l’insécurité alimentaire et sanitaire, exigeraient une coopération multilatérale que l’OMC aurait vocation à orchestrer.

Après avoir maintes fois annoncé sa mort un peu prématurément, la grande innovation institutionnelle qu’a été l’OMC a bien fini par entrer dans une sorte de mort cérébrale.

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Par Jean-Marc Siroën, Professeur d’économie internationale, Université Paris Dauphine – PSL

La stabilité financière mondiale menacée par le risque cyber

 Dans son rapport sur la stabilité financière mondiale dont l’intégralité paraitra le 16 avril, le fonds monétaire international consacre un chapitre entier sur la manière dont la menace cyber peut affecter la finance mondiale. On sort vraiment de la simple perspective d’un rançongiciel qui bloque une banque. Il y a d’abord quelques ordres de grandeur à avoir en tête. Depuis 2020, les pertes directes (coût de rétablissement, amendes, rançons, pertes de chiffre d’affaires dû à la paralysie) cumulées d’incidents cyber se montent à 28 milliards de dollars. Et on ne parle même pas des pertes indirectes (perte de réputation, déclin du business, dépenses supplémentaires pour se protéger…). 20 % déjà des attaques cyber-affectent le secteur financier, dans l’ordre, les banques puis les assurances. Les services financiers auraient perdu 12 milliards d’USD depuis 2004, dont 2.5 milliards ces trois dernières années. Et pourtant aucune attaque n’a eu une ampleur systémique dans la finance. Cela ne va pas durer, dit le FMI, avec l’innovation technologique, la transformation digitale des banques qui augmente la surface d’attaque et qui font qu’une attaque du passé qui se reproduirait aujourd’hui provoquerait bien plus de dégâts. Le FMI cite à juste titre l’événement précurseur de la filiale américaine de la plus grande banque chinoise qui a été paralysée par un rançongiciel et qui a perturbé le marché de la dette américaine (qui heureusement ne dépendait pas que d’elle pour bien fonctionner).

 

par Par Charles Cuvelliez, Université de Bruxelles, Ecole Polytechnique de Bruxelles et Chief Information Security Officer (Belfius) et Jean-Jacques Quisquater, Université de Louvain, Ecole Polytechnique de Louvain et MIT.dans « la Tribune »

Le coût médian d’un incident cyber, tel que le calcule le FMI, est de 400.000 de dollars. Le 3e quartile de ce coût est de 2,8 millions de dolalrs, mais attention : la distribution des coûts dus à des cyberattaques est très déformée avec en cas de rançongiciels, des pics jusqu’à 12 millions de dollars. Certaines attaques ont même généré des pertes jusqu’à des centaines de millions de dollars.

Le cours de bourse diminue aussi en cas de cyber-incidents : ce n’est pas encore très fort, admet le FMI avec un recul de 0,1 à 0,2% en moyenne et parfois 0,3 à 0,6% pour les sociétés à plus petite capitalisation. Après un cyber-incident, le montant des dépôts a tendance à diminuer de 5% tant retail que wholesale sur plusieurs mois. Là, un vrai problème de liquidité se pose.

Le FMI note une prise de conscience qui s’envole sur le sujet cyber et c’est tant mieux. Tout le monde veut s’assurer contre le risque cyber et les banques centrales tout comme les régulateurs financiers voient la matérialité du risque cyber. Il était temps.

Comment se matérialise les pertes financières dues à un cyber-incident ? D’abord par une perte de confiance qui peut mener à un cyber run, un terme inspiré d’un bank run. L’idée d’une banque passoire aux données va amener ses clients à retirer leur argent. Comment avoir confiance ? Un problème de liquidité se posera immédiatement et une contamination au système financier. On l’a vu en 2023 avec les banques américaines qui tombèrent en faillite à cause d’un bank run qui s’est propagé et la panique des autorités américaines.

Un incident cyber qui paralyse ou perturbe une infrastructure financière non substituable, par exemple une entreprise qui opère les paiements pour plusieurs banques ou une chambre de compensation peut aussi tout paralyser. Autre effet en cascade possible : les risques liés à l’utilisation par trop d’institutions financières d’un même logiciel, vulnérable ou lorsque ces institutions sont trop interconnectées de sorte que tout déséquilibre provenant de l’un quand il est affecté par une cyberattaque provoque les mêmes déséquilibres chez les autres qui lui sont interconnectés (via le marché interbancaire).

Ensuite, n’oublions pas les attaques qui peuvent affecter les infrastructures dont a besoin le secteur financier : sans électricité, car le réseau est attaqué, une banque ou une infrastructure financière tombe à l’arrêt aussi ! Le FMI va même plus loin et imagine des institutions publiques paralysées par une attaque : imagions, dit-elle, l’agence de la dette paralysée par une attaque cyber, ce qui ne permet plus à l’État de se financer sans compter le rating de l’État qui va être très vite dégradé pour incapacité à gérer sa dette.

Pour pimenter ce portrait, ajoutons l’informatique quantique qui pourra briser tous les chiffrements d’aujourd’hui ou l’IA qui peut autant améliorer la détection de la fraude ou l’identification de certains risques à partir du bruit ambiant sur les marchés ou dans les opérations d’une banque que l’inverse, générer de la voix clonée, des vidéos parfaites de personnes qui n’ont pas demandées à y figurer.

Ajoutons-y une dose de Fintech qui sont digitales jusqu’au bout des ongles et qui peuvent occuper sans qu’on s’en rende compte une place niche systémique dans les systèmes financiers (pensons aux paiements on line). Ironiquement, le FMI vise aussi les banques centrales et leur côté apprenti-sorcier pour celles qui développent les monnaies de banque centrales numériques à partir des blockchains (ce ne sera pas le cas de l’e-euro, ouf). Les maitrisent-elles quand on sait tous les problèmes de hacking et de fraude qui agrémentent ces technologies ?

 Le FMI note aussi que des entreprises qui ont subitement et massivement introduit le teleworking pendant la pandémie se sont retrouvés avec plus de cyber incident que ceux qui en proposaient déjà avant. La raison : elles avaient déjà plus de gouvernance en place pour mitiger les risques cyber que pour se permettre du teleworking. Elles étaient plus matures. Ces sociétés avaient dans leurs organes dirigeants plus de gens au fait du cyber. Après un incident, les entreprises sont subitement plus motivées à investir dans le cyber. Même si prévenir c’est mieux que guérir, c’est déjà bien de vouloir guérir.

Le secteur financier hélas présente trois effets démultiplicateurs aux attaques cyber :

  • La concentration des banques et des institutions financières qui forment des nœuds très interconnectés sur un ou plusieurs services financiers comme les paiements, les règlements d’opérations sur titres, les dépositaires centraux de titres, les contreparties… Ce sont des activités tellement spécialisées que les institutions qui ont acquis une position incontournable deviennent aussi incontournables.
  • La dépendance à quelques fournisseurs IT systémiques, toujours les mêmes dont la panne serait catastrophique même s’ils offrent aujourd’hui plus de résilience aux banques. Mais il ne faut jamais dire jamais.
  • La contagion d’un problème rencontré par une institution aux autres institutions pourtant saines, du fait de la grande interconnexion entre institutions financières.

Pour le FMI, un pays est bien équipé pour faire face au risque cyber s’il s’octroie le pouvoir d’inspecter les fournisseurs IT concentrés du secteur financier. Il faut aussi imposer des cyber-stress tests au secteur, mais c’est encore peu répandu. Un pays vertueux devrait dresser la cartographie es connexions qui existent entre ses institutions financières.

Il devrait y avoir aussi bcp plus d’échanges d’informations dans le secteur financier, épaulés par les autorités du pays. Et il faut rapporter les incidents, la seule manière pour un pays pour monitorer les crises cyber.

Là où le FMI a raison, c’est que les efforts cyber des banques et leur investissement manque la « big picture » ; Tout le monde se protège lui-même, mais ne prend pas assez en compte les effets de réseau des cyber attaques pour se protéger d’autrui. Il manque d’un chef d’orchestre qui prépare la partition cyber et ensuite la joue. La diversité des méthodes de connexion, de logiciel pourrait aussi réduire le risque d’une chute en domino.

Finances publiques : la France est-elle menacée de faillite

Finances publiques : la France est-elle menacée de faillite

L’autre menace , c’est la faillite financière du pays estime Olivier Marleix. Le responsable LR reprend à son compte les fortes critiques des expert sur les dérives du budget et de l’endettement. Certes ce n’est pas encore la faillite mais l’endettement atteint désormais 3200 milliards et entraîne chaque année une charge financière importante de l’ordre de 55 milliards pour 2003. Ce sera rapidement le premier poste de dépenses de l’État. Et la situation n’est pas près de s’améliorer puisque le déficit annuel du budget se dirige vers les 6 % du PIB.

 

Finances publiques France :  menace de  faillite ?  

La France menacé de faillite financière du pays estime Olivier Marleix. Le responsable LR reprend à son compte les fortes critiques des expert sur les dérives du budget et de l’endettement. Certes ce n’est pas encore la faillite mais l’endettement atteint désormais 3200 milliards et entraîne chaque année une charge financière importante de l’ordre de 55 milliards pour 2003. Ce sera rapidement le premier poste de dépenses de l’État. Et la situation n’est pas près de s’améliorer puisque le déficit annuel du budget se dirige vers les 6 % du PIB. Ramenée par habitant la dette représente 50 000 € par personne et près de 100 000 € par ménage.

On fera observer que le phénomène n’est pas nouveau puisque le pays s’est endetté de 2000 milliards depuis une quarantaine d’années .

Macron aura fait, à lui seul, 1000 Milliards de plus. L’effort de redressement sera douloureux et imposera un demi-tour complet par rapport à ce qui a été fait depuis sept ans. Une période où le pouvoir a distribué des cadeaux fiscaux aux uns, des chèques aux autres.

Il y a notamment la dérive des charges sociales du personnel de l’État sous l’effet de l’inflation mais de l’augmentation constante des effectifs : encore près de 60 000 emplois nouveaux en 2023.

Les laxistes feront remarquer que la France peut payer le coût de son endettement mais ce sont 50 milliards environ qui partent en fumée. En outre les agences de notation un jour se montreront plus sévères encore et le coût de l’argent en France ira alimenter une très forte inflation par rapport aux autres membres de l’union économique qui viendra amputer le pouvoir d’achat et les capacités de financement des entreprises.

Violences: L’école de la république menacée (Sénat)

Violences: L’école de la république menacée (Sénat)

Un rapport du Sénat montre que l’école de la république est en grand danger en raison de la faiblesse du niveau mais aussi des pressions et des violences qui s’y déroulent. ( dans le Figaro)

 

 Pour François-Noël Buffet, L’un des rapporteurs la «communauté éducative est prise sous la violence». Il cite de multiples «formes de pressions et d’agressions», de l’«insulte misogyne» à l’agression physique. En sciences naturelles comme en histoire, de nombreux professeurs font le choix de l’autocensure, face à des professeurs et des élèves contestant leur enseignement. «Ils font le choix de ne pas aborder certaines œuvres, certains sujets», abonde le sénateur. Avant la tenue de sorties scolaires programmées, «certains parents téléphonent pour savoir (ce qu’il y sera dit), ce qu’il y aura sur scène, s’il y aura des personnes dénudées.»

Les enseignants ne sont pas les seuls frappés par ces chantages et réprimandes. «Les chefs d’établissement sont pris à partie directement par les parents, qui surgissent de manière inopinée dans leurs bureaux», poursuit François-Noël Buffet. «(Il y a aussi) les Conseillers principaux d’éducation (CPE) face à qui les élèves et de plus en plus leurs parents contestent le bien-fondé des sanctions – certains même viennent en rendez-vous avec leurs avocats.» Surveillants et agents d’accueil sont également «très vulnérables»

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