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Le numérique pour renforcer la sécurité

Le numérique pour renforcer la sécurité

« Promulguée en janvier 2023, la Loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur (LOPMI) vise un objectif majeur : faire de la présence des policiers nationaux et des gendarmes sur le terrain la règle, et le temps au commissariat ou en brigade l’exception » (par Benoît Fayet et Boris Laurent dans la Tribune )

Les épisodes de violence, qui se sont déroulées en juin et juillet dernier, ont été un véritable choc pour l’opinion et les pouvoirs publics, à plusieurs niveaux. D’abord, l’ampleur géographique avec 66 départements et 516 communes concernés [1]. Ensuite, des modus operandi inédits par les ciblages des forces de l’ordre mais aussi d’élus de la République. Enfin, le passage à l’action très rapide des émeutiers et la décrue soudaine des actes de violence, qui s’explique en partie par le déploiement massif et rapide des forces de l’ordre. La présence de ces dernières sur la voie publique renforce la sécurité au quotidien. Quod erat demonstrandum (CQFD).

Or, un récent rapport indique que les commissariats de police sont saturés de dossiers et de procédures en attente de règlement [2]. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 2,7 millions de dossiers anciens et 3,5 millions de nouvelles procédures enregistrées la même année. Les services de police sont ainsi complètement engorgés de dossiers liés à la délinquance quotidienne comme les cambriolages, les voies de fait mais aussi les coups et blessures plus graves. L’équation semble se compliquer pour le ministère de l’Intérieur, qui veut renforcer la présence policière dans la rue mais doit aussi désengorger les commissariats saturés de dossiers. Elle n’est pour autant pas insoluble.

La Loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur (LOPMI) prévoit de renforcer les effectifs des forces de l’ordre [3]. Promulguée en janvier 2023, la LOPMI vise un objectif majeur : faire de la présence des policiers nationaux et des gendarmes sur le terrain la règle, et le temps au commissariat ou en brigade l’exception. Pour « mettre plus de bleu dans la rue », le ministère de l’Intérieur compte également sur la transformation numérique de l’activité opérationnelle de ses agents sur le terrain par le déploiement d’outils numériques sur mesure pour les policiers nationaux et les gendarmes. C’est d’ailleurs le sens à donner à la LOPMI qui s’impose comme une « révolution numérique » ouvrant de nouvelles possibilités digitales pour les forces de sécurité intérieure.

La mise en place de la procédure des amendes forfaitaires délictuelles (AFD) opère cette double bascule numérique et opérationnelle. Les AFD permettent aux forces de l’ordre de verbaliser des délits directement sur la voie publique, en flagrance. Cette procédure est rendue possible grâce à un équipement numérique mobile mis à disposition des forces de l’ordre, appelé NEO. Ce terminal permet aux policiers nationaux et aux gendarmes d’accéder à tout moment et en tout lieu à leurs applications professionnelles. Il garantit un haut niveau de sécurité et permet donc de rédiger un procès-verbal électronique via une application dédiée et d’établir une AFD dans la rue.

L’ambition des AFD est double : réduire le volume de contentieux simples qui génèrent des lourdeurs sur l’ensemble de la chaîne pénale grâce à la suppression de tout passage devant les tribunaux, et lutter contre des infractions qui détériorent le quotidien des citoyens en générant de l’insécurité (usage de stupéfiants, occupation illicite de hall d’immeuble et conduite sans permis). Rendre les policiers et les gendarmes plus mobiles sur la voie publique et plus près des citoyens est tout le sens à donner à cette procédure des AFD.

Fort du succès des équipements mobiles NEO, évoqués plus haut, le ministère de l’Intérieur veut aller plus loin avec le déploiement d’une nouvelle génération, dite NEO 2. Les NEO 2 disposent de batteries et d’une capacité de calcul et de mémoire de meilleure qualité, ce qui va dans le sens d’une plus grande utilisation dans la rue pour les forces de l’ordre. Ils offrent des capacités de communications radio supplémentaires via le Réseau radio du futur (RRF) avec la mise à disposition d’un débit 4G ou 5G priorisé pour les communications des forces de sécurité. À terme, les technologies offertes par le RRF pourront aussi permettre de consulter plus de données en temps réel sur la voie publique et une meilleure interopérabilité avec d’autres acteurs producteurs de sécurité comme les polices municipales et leurs centres de supervision urbain (images issues de la vidéoprotection).

Enfin, le numérique peut aussi permettre de développer la présence des forces de l’ordre sur le terrain, comme en témoigne le dispositif Ubiquity déployé par la gendarmerie nationale pour renforcer son ancrage territorial et son lien avec la population. Il s’agit d’ordinateurs portables connectables en tout lieu, aussi bien au réseau de la gendarmerie qu’à un réseau wifi classique. Cet outil numérique dispose de fonctionnalités pour la rédaction de procédures en mobilité sur la voie publique, dans les espaces France Service, dans les hôpitaux ou les domiciles de victimes par exemple, facilitant ainsi la prise d’une plainte, l’audition d’un témoin ou la verbalisation d’infractions. Au-delà du rôle qu’il joue dans le renforcement de la présence des forces de l’ordre sur le terrain, le numérique permet ici d’offrir une nouvelle forme de relation entre les forces de l’ordre et la population. Il s’agit d’un changement de paradigme, de l’accueil en unité à une dynamique d’« aller vers » les citoyens.

L’action des forces de l’ordre sur la voie publique doit être assurée par un continuum de services numériques. Celui-ci doit suivre une logique de « chaîne intégrée » couvrant l’ensemble des gestes métiers qu’un policier ou un gendarme peut effectuer sur le terrain. Cela peut se traduire, en amont, par la consultation de fichiers de police sur la voie publique et par l’alimentation de fichiers de police par des informations issues d’une verbalisation dans le cadre d’une AFD, par exemple. Cette « chaine intégrée » doit offrir plus de possibilités d’actions aux forces de l’ordre sur la voie publique (prise d’empreintes digitales, par exemple) et être adaptée à leurs contraintes opérationnelles avec des matériels peu nombreux, idéalement intégrés aux NEO ou modulables et embarqués.

En patrouille ou en ilotage, il s’agira à terme de collecter et de traiter en temps réel toujours plus d’informations et de données. Plusieurs pistes de réflexion existent, comme les outils à commande vocale (possibilité de dicter les références d’une plaque d’immatriculation plutôt que de les saisir, etc…), ou encore l’amélioration d’outils de conduite des opérations « command and control » (C2) bénéficiant d’une géolocalisation fiabilisée des forces de l’ordre et des événements, et de suite logicielle de visualisation de données 3D. Les gains pour les politiques et les stratégies de sécurité territoriales et locales seraient dès lors conséquents.

De même, si on souhaite favoriser la consultation en temps réel de plus d’informations issues des fichiers de police sur les équipements mobiles NEO, il faut réfléchir à la manière dont ces informations sont affichées sur ces équipements pour permettre une consultation confortable sur des écrans de taille réduite avec les informations contextuelles clés et strictement nécessaires à la sécurisation des interventions (conduite à tenir si personne dangereuse, photo du visage, etc.).

Il faut enfin s’appuyer sur les innovations technologiques les plus récentes de l’IA pour développer autour des NEO 2 par exemple des briques de commandes vocales allant au-devant des solutions existantes de « speech to text » permettant de la rédaction de compte-rendu simplifié à la voix ou encore réfléchir à l’interopérabilité à terme avec d’autres équipements mobiles innovants du type lunettes connectées (lunettes XR/VR).

Une réflexion sur le cadre règlementaire de ces nouveaux usages devra être posée en amont. La question des données consultées et transmises est un enjeu clé, dans un contexte évolutif, et leur contrôle doit être systématisé au regard des finalités opérationnelles visées par les forces de l’ordre et selon un principe de proportionnalité.

Ainsi, la réflexion sur l’apport des outils numériques dans la sécurité publique fait apparaître en creux la question de l’équilibre entre la demande toujours plus forte d’efficacité de la police et de la gendarmerie, et le renforcement nécessaire de la réglementation pour la protection des données. L’enjeu est donc d’identifier des solutions permettant des gains opérationnels tout en ne transigeant pas sur la protection des données et leur bon usage par les forces de l’ordre, qui sont autant de principes fondamentaux de notre société.

De plus, il convient de ne pas minimiser la question du risque de vols d’équipements mobiles plus nombreux et qui pose des enjeux éthiques importants, considérant l’accès aux données sensibles que ces équipements permettent aujourd’hui et encore plus à terme (données recensant des personnes mises en cause dans des affaires pénales, etc…). Les systèmes de désactivation à distance doivent être renforcés et systématisés, tant cet aspect sécurité n’est pas à laisser de côté.

Enfin, qui dit numérique, dit sécurité des systèmes et cyberattaque. La multiplication des opérations réalisées par les forces de l’ordre en dehors de leurs unités appelle à une réflexion sur l’intégration des couches techniques socles des équipements mobiles. En effet, ces dernières sont indispensables au bon fonctionnement des équipements mobiles dont il faudra veiller continuellement à leur sécurité informatique, voire à la renforcer. L’objectif est d’empêcher les mauvais usages, l’utilisation non autorisée, la modification ou le détournement de ces outils numériques et les données concernées.

Pour concilier les objectifs de présence visible sur la voie publique, de performance de l’offre de sécurité du quotidien et de réponse pénale efficace, il convient donc de poursuivre le déploiement d’outils numériques adaptés, sur mesure et sécurisés, pour plus de services et de proximité avec les citoyens, tout en veillant à garantir le respect de la protection des données et leur bon usage par les forces de l’ordre, deux principes fondamentaux de notre société.

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[1] Contre 25 départements et 200 communes lors des émeutes de 2005.

[2] Les commissariats de police saturés par 2,7 millions de procédures en souffrance (lemonde.fr)

[3] 7.390 policiers et gendarmes supplémentaires d’ici à 2027 auxquels s’ajoutent 238 nouvelles brigades de gendarmes dans les zones rurales et péri-urbaines. La réserve opérationnelle de la police nationale devrait passer de 6.000 à 30.000 personnels et celle de la gendarmerie de 50.000 à 60.000 personnels.

Climat : Le président de la COP 28 conteste le rôle du pétrole

Climat : Le président de la COP 28 conteste le rôle du pétrole

« aucune étude scientifique, aucun scénario, ne dit que la sortie des énergies fossiles nous permettra d’atteindre 1,5°C » déclaré le président de la cape 28. Ce qui n’a pas manqué d’agacer Sultan al-Jaber. La question d’une réduction ou d’une sortie des fossiles est un des sujets les plus tendus de la 28e conférence de l’ONU pour le climat, qui se tient jusqu’au 12 décembre à Dubaï.

Le quotidien britannique The Guardian, a rapporté des propos tenus par l’Emirati lors d’un échange en ligne le 21 novembre, avec Mary Robinson, présidente du « groupe des Sages » (de hauts responsables, militants pour la paix et défenseurs des droits humains).

« Aucune étude scientifique, aucun scénario, ne dit que la sortie des énergies fossiles nous permettra d’atteindre 1,5°C. 1,5°C est mon étoile du Nord. Et une réduction et une sortie des énergies fossiles sont, selon moi, inévitables. C’est essentiel. Mais il faut être sérieux et pragmatique », avait-il déclaré.

« Nous sommes ici parce que nous croyons et nous respectons la science », a-t-il martelé lors d’une conférence de presse, à laquelle il avait convié Jim Skea, le président du Giec, le groupe d’experts climatiques mandatés par l’ONU. Et d’ajouter : « Tout le travail de la présidence est focalisé et centré sur la science ».

« La science dit qu’il faut atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 et qu’il faut réduire les émissions de 43% d’ici 2030 » pour limiter le réchauffement à +1,5°C, but fixé par l’accord de Paris, a encore rappelé celui qui est également patron de la compagnie pétrolière émiratie Adnoc. « J’ai dit et redit que la réduction et la sortie des énergies fossiles étaient inévitables ».Le seul problème c’est quand

Les jeux positions tourne autour des mots réductions ou suppression. Il est clair que les producteurs de pétrole sont surtout favorables au concept de réduction progressive pour continuer d’engranger la manne financière des énergies fossiles. À l’inverse des pays plus écolos qui souhaitent qu’une date soit fixée pour la fin notamment du pétrole.
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D’un côté, les nations insulaires et plusieurs pays d’Amérique latine (Colombie, Pérou, Chili,…) défendent avec force de viser l’objectif de 1,5°C plutôt que 2°C. Et pour cela de sortir au plus vite des énergies fossiles, suivis par l’Union européenne. De l’autre, des pays développés, producteurs d’hydrocarbures (États-Unis, Canada, Australie, Norvège), sont aussi favorables à cette sortie, mais avec moins d’ambition dès la décennie en cours. Quand la plupart des pays africains sont, eux aussi, en faveur d’une sortie des énergies fossiles, mais à condition de bénéficier d’un délai bien plus long que les pays déjà développés.

Ln autre observateur. Avec en mémoire, l’exemple de la COP26 de Glasgow, en 2021. En effet, si le texte final faisait bien mention de l’énergie fossile la plus polluante de toutes, le charbon, cet ajout avait subi des modifications sémantiques de dernière minute pour amoindrir largement la portée des ambitions.

Remettre certains Français au travail : le véritable objectif du gouvernement

Remettre certains Français au travail : le véritable objectif du gouvernement


En termes technocratiques , le gouvernement affirme qu’il veut libéraliser le marché du travail pour atteindre le plein emploi et soutenir l’économie. La vérité est plus crue, il s’agit pour les pouvoirs publics de remettre au travail certains actifs dont beaucoup se satisfont des différentes aides sociales. Nombre de secteurs, pour ne pas dire presque tous les secteurs, souffrent d’un manque de qualification mais surtout de la baisse de la valeur travail. Officiellement il y a autour de 3 millions de chômeurs et du coup dans nombre de tâches un peu difficile, la France compte à la place sur des centaines de milliers d’immigrés. Le phénomène s’est encore aggravé évidemment depuis les 35 heures qui non seulement ont diminué la productivité mais ont installé une ambiance RTT chez de nombreux salariés y compris les cadres. Du coup, nombre d’activités ont été délocalisées pour cette raison mais pour d’autres aussi liés au maquis administratif et fiscal.

Ces dernières semaines, le ministre de l’Economie n’a pas caché l’offensive qui est la sienne de s’attaquer au marché du travail, et à l’Assurance chômage, beaucoup trop rigides à son goût. Si le locataire de Bercy cherche à se positionner sur ces sujets, c’est qu’il est convaincu qu’ils constituent les principales voies pour faire baisser le chômage dans l’Hexagone, alors que celui-ci commence à montrer des signes préoccupants avec une légère remontée ces derniers mois et que l’activité économique fait du surplace.

Le plein emploi est la priorité affichée du gouvernement pour 2024. Elisabeth Borne a ainsi demandé à certains ministres de lui faire remonter des propositions. Mais le problème n’est pas seulement économique ou sociale mais aussi culturel. C’est l’ensemble du rapport à la formation et au travail qu’il faut remettre sur le tapis mais en concertation avec les partenaires sociaux et non de manière technocratique, morceau par morceau ; ce qui conduit nécessairement à des contradictions. Exemple les séniors dont on règle la question des retraites avant d’étudier leurs conditions d’emploi.

Les inactifs ne sont pas responsables cependant de cette insuffisance de qualification. C’est le système scolaire lui-même qui a voulu pousser à peu près tous les jeunes vers des études supérieures générales au détriment des qualifications techniques et professionnelles.

Les syndicats sortir de leur zone de confort et de la seule posture de défense des acquis pour co construire une stratégie économique et sociale cohérente, partagée et à la hauteur des handicaps du pays en particulier en matière de compétitivité et de taux d’activité.

Gaza :Les chars israéliens entrent dans le sud

Gaza :Les chars israéliens entrent dans le sud

l’armée israélienne et les chars ont pénétré dans le sud Où serait réfugié désormais les chefs du Hamas.

Ils ont repris à la fin de la semaine dernière, quand le Hamas a rompu une trêve de sept jours au cours de laquelle 110 captifs, dont 86 Israéliens, ont pu être libérés. Environ 137 personnes enlevées lors de l’attaque du 7 octobre seraient encore détenues dans la bande de Gaza. Lundi, après d’intenses bombardements, les troupes israéliennes poursuivaient leur avancée vers Khan Younes, progressant lentement, puissamment et au prix de destructions massives. Mais cette fois, il n’y a presque plus d’échappatoire pour les centaines de milliers de civils réfugiés à Khan Younes ou Rajah, les deux grandes villes du sud de l’enclave palestinienne.

Dimanche, des habitants de la ville ont reçu l’ordre d’évacuer leurs quartiers. Publiée par le service de communication en arabe de l’armée israélienne, une carte découpe la bande de Gaza en 2400 zones. «On sait tous dans laquelle on habite, on attend l’ordre d’évacuation», explique un habitant de la ville de Gaza réfugié dans l’hôpital al-Nasser. Des prospectus largués par avion indiquent, aux moyens de QR Codes, quels endroits sont concernés. Les messages sont également diffusés par le porte-parole de l’armée israélienne en arabe, sur les réseaux sociaux.

Des milliers de réfugiés sont arrivés dans le gouvernorat de Rajah, augmentant encore la pression humanitaire

L’agence des Nations unies
D’après l’Ocha, l’agence des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires, 20 % de la ville de Khan Younes, où vivaient jusqu’à dimanche 117.000 habitants et 50.000 réfugiés, sont concernés. Par ailleurs, des villes situées à l’est de Khan Younes ont également été désignées comme zones à évacuer: selon l’Ocha, 352.000 personnes y vivaient avant la guerre. «Des instructions accompagnant la carte appellent les résidents à se déplacer vers des quartiers de Rajah qui sont déjà surpeuplés», affirme l’Ocha, qui indique que «la quantité de déplacements résultant de cet ordre n’est pas claire.» «Par conséquent, précise l’agence des Nations unies, des milliers de réfugiés sont arrivés dans le gouvernorat de Rajah, augmentant encore la pression humanitaire.»

Boucliers humains
Au total, l’ONU estime que 1,8 million de personnes ont été déplacées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre, ce qui représente environ 80 % de la population du territoire palestinien. Les centres de l’UNRWA accueillent environ 1,1 million de personnes, les autres ont trouvé refuge dans des écoles publiques, des hôpitaux ou chez des proches.

Interviewé lundi à ce sujet par la chaîne américaine CNN, le lieutenant-colonel Jonathan Conricus, un porte-parole de l’armée israélienne, a dénoncé l’usage des populations civiles «comme des boucliers humains» par le Hamas. «Il est très difficile pour nous de détruire le Hamas et de ne pas avoir de pertes civiles», a-t-il reconnu, expliquant que les ordres d’évacuation des civils «en dehors des zones où il va y avoir des combats» sont «la meilleure façon possible» de les limiter au maximum. Certes, reconnaît le militaire, la «zone humanitaire», où doivent se réfugier les civils, n’est pas «parfaite», mais il estime qu’elle reste «la meilleure solution à l’heure actuelle. Évacuez et nous vous dirons quand vous pourrez revenir dans votre quartier», conclut le militaire.

À lire aussiEmmanuel Macron souligne les limites et les dangers de l’intervention militaire israélienne face au Hamas

«Les gens nous demandent où ils doivent se mettre en sécurité, nous n’avons rien à leur dire», déplore sur X Thomas White. Directeur de l’UNRWA, l’agence des Nations unies en charge des réfugiés palestiniens, il dénonce «une nouvelle vague de déplacements», après celle lancée au début de la guerre par l’ordre d’évacuation de la partie nord de la bande de Gaza. «Les routes conduisant vers le sud sont encombrées de voitures et de carrioles à ânes sur lesquelles les gens ont entassé leurs maigres possessions», raconte Thomas White.

La situation humanitaire semble vouée à se dégrader inexorablement. Le retour des combats entraîne un nouvel afflux de blessés dans les hôpitaux. Malgré l’entrée de camions pendant la trêve, les ONG évoquent une augmentation des maux causés par la promiscuité et le manque d’hygiène: hépatite A, diarrhées chroniques, infections respiratoires, poux.

Énergie : le renouvelable nouveau cache-sexe du pétrole

Énergie : le renouvelable nouveau cache-sexe du pétrole

Compte tenu des grandes divergences qui caractérisent les pays en matière de recours aux énergies fossiles, il est peu vraisemblable que la nouvelle réunion mondiale sur le climat décide une date pour la fin notamment du pétrole. Plus vraisemblablement, on va se rabattre sur le cache-sexe de la politique énergétique pour théoriquement en tripler la puissance d’ici une dizaine d’années.

Le problème évidemment, c’est que parallèlement le pétrole et les énergies fossiles en général conservent leur place dans la politique énergétique et continue de bénéficier de très gros investissements alors que les énergies renouvelables courent après leur rentabilité et leur financement. Sans parler des questions relatives à leur fiabilité et à leur intermittence.

Le président critiqué de la COP28, espère en faire un succès diplomatique grâce à l’obtention d’un accord sur le triplement des capacités mondiales des énergies renouvelables d’ici à 2030. Mais la vérité c’est que l’objectif n’est pas du tout certain d’être atteint tant que le pétrole constituera la source principale de l’énergie mondiale et que se développeront les investissements relatifs aux énergies fossiles.

Le triplement des capacités des énergies renouvelables correspond notamment aux recommandations de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), qui estime que cela permettrait d’éviter l’émission de 7 milliards de tonnes de CO2 d’ici à 2030.

Concrètement, « cela signifie que la planète doit installer environ 7.000 gigawatts (GW) de nouvelles capacités en sept ans », pointe le think tank britannique Ember, afin de passer de 3.600 GW de capacités à fin 2022 à 11.000 GW en 2030. Cela nécessite d’atteindre un rythme d’au moins 1.500 GW de capacités additionnelles annuelles à l’horizon 2030, contre 500 GW de nouvelles capacités installées en 2023, estime le think tank dans une note, soit un taux de croissance annuel de 17%.

Surtout, un accord sur les énergies renouvelables pourrait détourner l’attention d’un enjeu crucial pour endiguer le réchauffement climatique à 1,5°C : mettre fin aux nouveaux investissements dans les énergies fossiles, alors que 80% du mix énergétique mondial repose encore sur le charbon, le gaz et le pétrole. Un pourcentage qui n’a faibli que d’un seul point depuis 20 ans, malgré les investissements colossaux dans les champs solaires et éoliens. Et pour cause : les subventions aux énergies fossiles restent faramineuses. « En 2022, les fossiles ont bénéficié de 1.000 milliards de dollars de subventions, 85% de plus qu’en 2021 », déplore Rana Adib.

« On parle du triplement des capacités, mais pas de la place des énergies renouvelables dans le bouquet énergétique. Or, nous avons des pays comme la Chine, qui augmentent à la fois ses capacités en énergies renouvelables de manière unique au monde, avec une augmentation de 230 GW en 2023, mais qui continue aussi à délivrer des autorisations pour construire des centrales thermiques au charbon, avec 152 GW autorisés depuis 2022 », constate un expert.

le français TotalEnergies, et son patron Patrick Pouyanné ont ainsi largement soutenu l’objectif de triplement des énergies renouvelables d’ici à 2030, en invoquant « l’urgence (…) de construire un système décarboné ». Mais selon lui, l’arrêt des investissements dans les fossiles ne doit intervenir que bien plus tard.

Le concept d’indépendance de la justice : une utopie !

Le concept d’indépendance de la justice : une utopie !

La référence sacrée à l’indépendance de la justice de la part des juges et de leurs organisations corporatistes relèvent évidemment de l’utopie. Qui peut en effet se prétendre complètement indépendant. Chaque juge, professionnel ou non, émet un jugement sur un événement en référence certes à des textes juridiques mais aussi à ses références intellectuelles et culturelles. La partialité est consubstantielle à l’interprétation juridique. Pour preuve des milliers et des milliers de jugements différent pour les mêmes fautes et délits. Exemple aujourd’hui même malgré le drame de la mort de Thomas à Crépol, on remet en liberté le responsable du même acte barbare perpétré à Metz après seulement un an de détention.

Dans les affaires politico- judiciaires la justice autorise la sollicitation des nombreuses procédures qui permettent de faire durer les procès pendant des années voir des dizaines d’années jusqu’à la disparition des coupables et par usure et fatigue de l’opinion de tous.

Aujourd’hui, la majorité des juges sont orientés plutôt à gauche et se caractérisent par un certain laxisme vis-à-vis des auteurs d’infractions et de délits qui pourrissent la société. Au nom forcément d’une certaine idéologie. Mais que se passerait-il le jour où les syndicats des juges et leur administration passeront à droite ? La fameuse indépendance pourrait alors favoriser les répressions.

Il y a de toute évidence urgence à engager un grand débat sur la justice, sa place dans la société et les conditions d’exercice de cette fonction. Sinon le risque est grand d’une judiciarisation de la société, politique comprise.

Risque climatique :le flou de l’aide réelle aux pauvres

Risque climatique :le flou de l’aide réelle aux pauvres

Dans le cadre de la COP 28 de Dubaï, un accord serait intervenu pour créer et abonder un fonds destiné aux pauvres victimes de la crise climatique. Un fonds qui s’ajouterait à celui destiné à l’adaptation des pays à la crise. Il y aurait donc un fond de compensation et un autre d’adaptation. Le problème c’est que ces annonces sont rarement suivies d’effet. Par exemple pour le fonds d’adaptation 100 milliards ont été prévus et une dizaine seulement ont été accordés.

Le principe consisterait à soutenir les pays pauvres soutenir face aux impacts à venir, comme les crises humanitaires provoquées par les inondations et les sécheresses en Afrique, par exemple, alors que ces Etats ne sont pas les premiers responsables de la situation. Observons d’abord que ce principe avait déjà été défini mais sans application concertée.

Observons d’abord que comme tout ce qui se passe dans le cadre de la COP , rien n’est obligatoire; c’est donc sur la base du volontariat que ce fonds sera abondé. Cette aide serait également gérée par la Banque mondiale. Le risque en effet c’est que ces concours financiers finissent dans les sables des superstructures et de la corruption dans les pays notamment autoritaires.

Plusieurs pays ont déjà fait des annonces: les Emirats arabes unis avec une offre de 100 millions de dollars USD, suivis par les Allemands (100 millions), le Royaume-Uni (60 millions), les Etats-Unis (24,5 millions), le Japon (10 millions) et l’Union européenne (125 millions).Mais des annonces dans le plus grand flou compte tenu des besoins évalués. Autour de 100 à 400 milliards par alors que pour l’instant on constate un apport global de 400 millions pas nécessairement renouvelables. Plusieurs pays membres de l’UE, dont la France, avaient d’ailleurs promis il y a quelques semaines une « contribution substantielle », et chacun devrait annoncer sa part exacte vendredi et samedi. La France à son tour vient d’annoncer 100 millions.

Les pays en développement ont réclamé un objectif de 100 milliards de dollars pour ce nouveau fonds – un chiffre équivalent aux 100 milliards d’aide annuelle dus par les pays développés pour l’adaptation et la transition écologique, le fameux Fonds vert pour le climat. Pour rappel, celui-ci n’avait pas été honoré dès 2020 comme promis, ce qui avait entaché les relations Nord-Sud dans la lutte contre le changement climatique.

Les pays historiquement responsables du changement climatique, eux, se renvoient la balle pour lever les financements suffisants : les plus développés d’entre eux, Etats-Unis en tête, réclamaient ainsi un élargissement de la base des donateurs aux riches pays émergents, comme la Chine ou l’Arabie saoudite.

« La Chine et les pays du Golfe ont aujourd’hui une responsabilité historique dans les émissions [de gaz à effet de serre] », répétait encore il y a quelques jours à la presse un porte-parole de l’Elysée.

Une autre question suscite également des interrogations à savoir si ce fonds sera destiné à octroyer des prêts des subventions.

Enfin il y a la question de la création ou non d’une taxe internationale pour contribuer à alimenter le dispositif.

Autant de questions qui restent très floues du fait surtout de la réticence des pays donateurs mais aussi parfois de l’ambiguïté des demandes des pays bénéficiaires. La question n’est pas d’aider les pays pauvres victimes de la crise climatique mais les résidents pauvres de ces pays : parfois une différence de taille surtout dans les pays autoritaires ou à démocratie relative.

Attaque à Paris : encore le même profil

Attaque à Paris : encore le même profil

Après cette attaque à Paris qui a fait un mort et deux blessés, après la mort de Thomas a crée Paul, les autorités n’ont pas cette fois dissimulée le profil du criminel. Il s’agit comme souvent d’un extrémiste à moitié débile et en plus comme souvent aussi récidivistes.. on peut imaginer cependant que certains essaieront encore de faire passer cette affaire pour un fait divers et non pour un phénomène national.

Une personne a été tuée et deux autres blessées, ce samedi soir, à Paris, dans une attaque au couteau. Les faits se sont déroulés quai de Grenelle, dans le 15e arrondissement de la capitale.

L’individu a commencé son équipée mortelle peu après 21 heures entre le quai de Grenelle et Bir-Hakeim. Il attaque d’abord le touriste allemand. Il prend ensuite la fuite en traversant le pont de Bir-Hakeim grâce à l’intervention d’un chauffeur de taxi qui a vu la scène. Il rejoint le 16e arrondissement. C’est à ce moment qu’il est poursuivi par un équipage de policiers du 7e arrondissement et qu’il attaque les deux autres personnes.

L’assaillant, Armand R., Français né en France à Neuilly-sur-Seine en 1997, aurait crié «Allah akbar» au chauffeur de taxi et aux policiers, avant d’être interpellé, a expliqué Gérald Darmanin. L’individu, qui habite chez ses parents dans l’Essonne, est connu des services de renseignement pour son accointance avec l’islam radical et pour des troubles psychologiques, a appris Le Figaro de source policière. Gérald Darmanin a précisé que le suspect est «sous traitement psychiatrique et neurologique».

En juillet 2016, ce même individu avait été interpellé par la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure). Il était soupçonné de vouloir commettre une action violente à l’aide d’une arme blanche à La Défense. Pour ces faits, il a été condamné la même année à quatre ans de prison, «effectués», a ajouté Gérald Darmanin..

Climat COP 28: Le renouvelable, cache-sexe du pétrole

Climat COP 28: Le renouvelable, cache-sexe du pétrole

Compte tenu des grandes divergences qui caractérisent les pays en matière de recours aux énergies fossiles, il est peu vraisemblable que la nouvelle réunion mondiale sur le climat décide une date pour la fin notamment du pétrole. Plus vraisemblablement, on va se rabattre sur le cache-sexe de la politique énergétique pour théoriquement en tripler la puissance d’ici une dizaine d’années.

Le problème évidemment c’est que parallèlement le pétrole et les énergies fossiles en général conservent leur place dans la politique énergétique et continue de bénéficier de très gros investissements alors que les énergies renouvelables courent après leur rentabilité et leur financement.

Sans parler des questions relatives à leur fiabilité et à leur intermittence. Le président critiqué de la COP28, espère en faire un succès diplomatique grâce à l’obtention d’un accord sur le triplement des capacités mondiales des énergies renouvelables d’ici à 2030. Mais la vérité c’est que l’objectif n’est pas du tout certain d’être atteint tant que le pétrole constituera la source principale de l’énergie mondiale et que se développeront les investissements relatifs aux énergies fossiles.

Le triplement des capacités des énergies renouvelables correspond notamment aux recommandations de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), qui estime que cela permettrait d’éviter l’émission de 7 milliards de tonnes de CO2 d’ici à 2030.

Concrètement, « cela signifie que la planète doit installer environ 7.000 gigawatts (GW) de nouvelles capacités en sept ans », pointe le think tank britannique Ember, afin de passer de 3.600 GW de capacités à fin 2022 à 11.000 GW en 2030. Cela nécessite d’atteindre un rythme d’au moins 1.500 GW de capacités additionnelles annuelles à l’horizon 2030, contre 500 GW de nouvelles capacités installées en 2023, estime le think tank dans une note, soit un taux de croissance annuel de 17%.

Surtout, un accord sur les énergies renouvelables pourrait détourner l’attention d’un enjeu crucial pour endiguer le réchauffement climatique à 1,5°C : mettre fin aux nouveaux investissements dans les énergies fossiles, alors que 80% du mix énergétique mondial repose encore sur le charbon, le gaz et le pétrole. Un pourcentage qui n’a faibli que d’un seul point depuis 20 ans, malgré les investissements colossaux dans les champs solaires et éoliens. Et pour cause : les subventions aux énergies fossiles restent faramineuses. « En 2022, les fossiles ont bénéficié de 1.000 milliards de dollars de subventions, 85% de plus qu’en 2021 », déplore Rana Adib.

« On parle du triplement des capacités, mais pas de la place des énergies renouvelables dans le bouquet énergétique. Or, nous avons des pays comme la Chine, qui augmentent à la fois ses capacités en énergies renouvelables de manière unique au monde, avec une augmentation de 230 GW en 2023, mais qui continue aussi à délivrer des autorisations pour construire des centrales thermiques au charbon, avec 152 GW autorisés depuis 2022 », constate un expert.

le français TotalEnergies, et son patron Patrick Pouyanné ont ainsi largement soutenu l’objectif de triplement des énergies renouvelables d’ici à 2030, en invoquant « l’urgence (…) de construire un système décarboné ». Mais selon lui, l’arrêt des investissements dans les fossiles ne doit intervenir que bien plus tard.

Le fonds d’aide mondial au risque climatique : L’embrouille de l’aide aux pauvres

Le fonds d’aide mondial au risque climatique : L’embrouille de l’aide aux pauvres

Dans le cadre de la COP 28 de Dubaï, un accord serait intervenu pour créer et abonder un fonds destiné aux pauvres victimes de la crise climatique. Un fonds qui s’ajouterait à celui destiné à l’adaptation des pays à la crise. Il y aurait donc un fond de compensation et un autre d’adaptation. Le problème c’est que ces annonces sont rarement suivies d’effet. Par exemple pour le fonds d’adaptation 100 milliards ont été prévus et une dizaine seulement ont été accordés.

Le principe consisterait à soutenir les pays pauvres face aux impacts à venir, comme les crises humanitaires provoquées par les inondations et les sécheresses en Afrique, par exemple, alors que ces Etats ne sont pas les premiers responsables de la situation. Observons d’abord que ce principe avait déjà été défini mais sans application concertée.

Observons aussi que comme tout ce qui se passe dans le cadre de la COP , rien n’est obligatoire; c’est donc sur la base du volontariat que ce fonds sera abondé. Cette aide serait également gérée par la Banque mondiale. Le risque en effet que ces concours financiers finissent dans les sables des superstructures et de la corruption dans les pays notamment autoritaires.

Plusieurs pays ont déjà fait des annonces: les Emirats arabes unis avec une offre de 100 millions de dollars USD, suivis par les Allemands (100 millions), le Royaume-Uni (60 millions), les Etats-Unis (24,5 millions), le Japon (10 millions) et l’Union européenne (125 millions).Mais des annonces dans le plus grand flou compte tenu des besoins évalués. Autour de 100 à 400 milliards par alors que pour l’instant on constate un apport global de 400 millions pas nécessairement renouvelables. Plusieurs pays membres de l’UE, dont la France, avaient d’ailleurs promis il y a quelques semaines une « contribution substantielle », et chacun devrait annoncer sa part exacte vendredi et samedi.Macron vient aussi d’annoncer 100 millions pour la France.

Les pays en développement ont réclamé un objectif de 100 milliards de dollars pour ce nouveau fonds – un chiffre équivalent aux 100 milliards d’aide annuelle dus par les pays développés pour l’adaptation et la transition écologique, le fameux Fonds vert pour le climat. Pour rappel, celui-ci n’avait pas été honoré dès 2020 comme promis, ce qui avait entaché les relations Nord-Sud dans la lutte contre le changement climatique.

Les pays historiquement responsables du changement climatique, eux, se renvoient la balle pour lever les financements suffisants : les plus développés d’entre eux, Etats-Unis en tête, réclamaient ainsi un élargissement de la base des donateurs aux riches pays émergents, comme la Chine ou l’Arabie saoudite.

« La Chine et les pays du Golfe ont aujourd’hui une responsabilité historique dans les émissions [de gaz à effet de serre] », répétait encore il y a quelques jours à la presse un porte-parole de l’Elysée.

Une autre question suscite également des interrogations à savoir si ce fonds sera destiné à octroyer des prêts des subventions.

Enfin il y a la question de la création ou non d’une taxe internationale pour contribuer à alimenter le dispositif.

Autant de questions qui restent très floues du fait surtout de la réticence des pays donateurs mais aussi parfois de l’ambiguïté des demandes des pays bénéficiaires. La question n’est pas d’aider les pays pauvres victimes de la crise climatique mais les résidents pauvres de ces pays : parfois une différence de taille surtout dans les pays autoritaires ou à démocratie relative.

Enseignement: le danger des écrans

Enseignement: le danger des écrans pour les enfants

« Un enfant de moins de 6 ans passe en moyenne 830 heures par an devant un écran, c’est-à-dire un nombre d’heures équivalent à celui qu’il passe en classe », alerte Gabriel Attal, le ministre de l’Éducation nationale.

Comme nombre d’autres experts Michel Desmurget dénonce le danger d’exposition aux écrans notamment chez les plus jeunes. ILvient de publier Faites-les lire! Pour en finir avec le crétin digital (Seuil).

Michel Desmurget est octeur en neurosciences et directeur de recherches à l’Inserm,

LE FIGARO.- Les messages de prévention sur l’usage des écrans pour les plus jeunes manquent-ils de clarté? Les pouvoirs publics sont-ils restés trop silencieux sur ce sujet?

Michel DESMURGET.- Jusqu’à présent, oui. Après des années d’ambiguïté, nous arrivons à un moment de vérité. Alors que notre système scolaire est en train de s’effondrer, il est grand temps que les politiques agissent. Rappelons que le niveau d’éducation est un élément prédictif majeur du développement économique et du PIB d’une nation. Dans plusieurs pays, les gouvernements commencent à prendre des mesures sévères. La Chine, qui a fait le constat de l’effet délétère des écrans sur le sommeil et la réussite scolaire, vient d’imposer des mesures drastiques pour limiter le temps d’usage des enfants et ados. Certes, on imagine mal la France adopter les mêmes restrictions. Mais d’autres modes d’actions sont possibles. Aux États-Unis, plus de quarante États ont décidé de poursuivre Meta(Facebook et Instagram, NDLR) en justice…

D’après une étude de Santé Publique France l’an dernier, un enfant de deux ans passe en moyenne 56 minutes par jour sur un écran.

« Une catastrophe sanitaire et éducative chez les enfants et les ados » : ce sont les mots du ministre de l’Éducation nationale Gabriel Attal, dans les colonnes du magazine Madame Figaro, concernant l’usage des écrans à la maison. Le ministre s’est alarmé des chiffres : « Un enfant de moins de 6 ans passe en moyenne 830 heures par an devant un écran, c’est-à-dire un nombre d’heures équivalent à celui qu’il passe en classe. » Pour Gabriel Attal, il faut proposer des alternatives aux écrans dès le plus jeune âge, dans toutes les écoles primaires.

Très souvent, les plus jeunes regardent la télévision, et plus ils grandissent, plus ils multiplient les supports : ordinateurs, tablettes, smartphones et consoles de jeux. Une durée bien supérieure aux recommandations de l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom), qui conseille de ne pas exposer les enfants de moins de 3 ans à un écran, et pas plus de 30 minutes par jour entre 3 et 8 ans.

Les principales inquiétudes des spécialistes concernent l’utilisation du numérique seul à la maison, par exemple lorsque le jeune utilise son téléphone tout en faisant autre chose à côté. « Le fait d’avoir ce type de pratiques va être associé à une plus grande distractibilité attentionnelle et à des troubles de la mémoire, c’est-à-dire des difficultés à mémoriser des informations », explique Séverine Erhel, maîtresse de conférence en psychologie cognitive à l’université de Rennes.

« Si vous faites vos devoirs tout en regardant votre téléphone, il y a de plus grandes chances que vous ayez de mauvaises performances scolaires. »

S’adapter ou limiter le réchauffement climatique ?

S’adapter ou limiter le réchauffement climatique ?

Les politiques d’atténuation et d’adaptation visent un même objectif : réduire les pertes humaines et matérielles du changement climatique. Mais elles apparaissent également en opposition. Par François Lévêque, Mines Paris dans « la Tribune »

Jacques le Fataliste apercevant de sa fenêtre qu’il faisait un temps détestable se recouche pour dormir tant qu’il lui plaît. Le héros de Denis Diderot, météorologue à ses heures, aurait sans doute choisi de s’adapter au dérèglement du climat plutôt que de le combattre.

L’adaptation au réchauffement de la planète et son cortège d’événements extrêmes est souvent perçue comme un renoncement, sinon une lâcheté. Il est vrai, comme nous le verrons, que plus d’efforts d’adaptation impliquent moins d’efforts nécessaires pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Il convient néanmoins d’accélérer les politiques d’adaptation, comme le défend l’Organisation des Nations unies (ONU) et de pourvoir à leur financement international comme il en sera vivement débattu lors de la toute proche conférence de Dubaï.

Tâchons donc de voir clair dans cette tension entre les politiques d’acclimatation et les politiques de réduction des émissions, entre l’adaptation et l’atténuation dans le vocable des experts. Et ce pour mieux éclairer les débats à venir à la COP28.

À première vue tout sépare ces deux formes de lutte contre le changement climatique. L’atténuation vise à le freiner, tandis que l’adaptation vise à s’y acclimater. D’un côté agir sur les causes, de l’autre agir sur les effets. Les pas de temps aussi sont différents : l’atténuation porte ses fruits à long terme, les générations futures en seront les principales bénéficiaires, tandis que l’adaptation profite aux populations d’aujourd’hui en sauvant des vies et épargnant des infrastructures dès maintenant.

Enfin, les mesures de réduction des émissions de CO2 et gaz équivalents bénéficient à l’ensemble de la planète, alors que les mesures d’adaptation bénéficient à la population de territoires ciblés et circonscrits. D’un côté un bien public mondial – personne ne peut être exclu de son bienfait, pas même ceux qui n’auraient rien fait pour l’obtenir -, d’un autre un bien privé local.

Ces oppositions tranchées appellent toutefois des nuances. L’adaptation et l’atténuation visent le même but ultime : réduire les pertes humaines, matérielles et naturelles, la première atteignant son but directement, la seconde indirectement. De plus, les échelles de temps ne sont pas sans recouvrement. Le déplacement d’une ville pour fuir la montée inexorable des eaux est à l’échelle d’une vie d’homme, sinon plus.

Par ailleurs, les actions d’adaptation ne relèvent pas toutes de l’ordre privé : l’équipement en air conditionné relève d’une décision individuelle et ne bénéficie qu’à son acheteur mais la construction d’une digue contre le risque de submersion passe par une décision collective. Elle profite aussi à ceux qui n’auraient pas contribué à son financement à l’instar de nouveaux résidents.

En outre, à trop les séparer on risque de perdre de vue que l’atténuation et l’adaptation s’influencent l’une l’autre. Elles peuvent d’abord interagir de façon complémentaire. La lutte contre les feux de forêt et la plantation d’arbres en ville contribuent positivement à l’atténuation : l’une en préservant des puits de carbone, l’autre en en créant de nouveaux. Ces mesures font d’une pierre deux coups.

Elles peuvent aussi agir l’une contre l’autre. Par exemple, la climatisation permet de s’adapter aux canicules et diminue la mortalité mais elle contribue au réchauffement de l’atmosphère, local en rejetant de la chaleur à l’extérieur et global quand l’électricité consommée est d’origine carbonée.

Les deux orientations peuvent enfin et surtout se substituer partiellement l’une à l’autre et faire ainsi que, plus les efforts d’atténuation sont grands, moins ceux d’adaptation peuvent l’être et, inversement, plus les efforts d’adaptation sont grands, moins ceux d’atténuation peuvent l’être. Il y a à cela une raison théorique et une raison pratique.

Soit un planificateur mondial en charge du bien-être des habitants de la planète. Il va mener une analyse coût-bénéfice des deux options interdépendantes. Il va notamment considérer qu’une dépense d’adaptation en réduisant les dommages du réchauffement climatique diminue le bénéfice d’abaisser le niveau des émissions, ce qui aboutit à un moindre effort d’atténuation nécessaire, et par conséquent à plus d’émissions. Techniquement, il va égaliser les coûts et bénéfices marginaux des deux stratégies dont il dispose pour minimiser la facture totale des dépenses pour le climat.

Le premier modèle de cet équilibre partiel date de 2000. Il ne tient pas compte d’une entrave possible au financement des dépenses requises. Le planificateur de la théorie agit à sa guise ; il n’est pas soumis à une contrainte budgétaire et d’endettement. Or celle-ci peut se traduire par un plafonnement des dépenses ou de l’augmentation des dépenses affectées au budget climat. Plus de ressources consacrées à l’adaptation entraînent alors moins de ressources disponibles pour l’atténuation – et donc plus d’émissions – et vice versa.

Cette contrainte budgétaire est particulièrement forte pour les pays à faible revenus. La Banque mondiale qui s’est penchée sur l’équilibre des dépenses entre atténuation et adaptation dans les pays en développement l’a notamment retenu dans son modèle.

Malgré son effet régressif sur l’atténuation, l’adaptation reste indispensable. Les événements extrêmes se multiplient et il faut se préparer à une élévation de la température moyenne mondiale en 2100 plus proche de 3 °C que de 1,5 °C par rapport au niveau préindustriel. Et donc à des dommages beaucoup, beaucoup, plus sévères. L’adaptation constitue un moyen essentiel pour les réduire, en particulier pour sauver des vies humaines aujourd’hui et demain.

L’augmentation observée s’établit déjà aujourd’hui à 1,2 °C. Il est vrai que, sur le papier, il reste possible de la contenir à moins de 2 °C : Selon les travaux d’une équipe internationale de chercheurs les promesses nationales d’atténuation et de dates d’atteinte zéro-carbone net devraient aboutir sur le siècle à 1,7 °C. Mais faut-il encore qu’elles soient respectées ! En tenant compte de leur faible crédibilité, la même équipe montre que l’élévation de température devrait au moins augmenter de moitié.

Leurs résultats se fondent par ailleurs sur une conversion entre la quantité de CO2 atmosphérique et l’élévation de température relativement conservatrice. Plus précisément 3 °C de plus pour un doublement du gaz carbonique dans l’atmosphère. Mais il s’agit là d’une valeur médiane.

Comme le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) le mentionne, s’il y a bien deux chances sur trois pour que l’élévation de la température consécutive au doublement soit comprise entre 2 °C et 4 °C, il y aussi une chance sur dix qu’elle puisse dépasser 5 °C. Selon un article paru ce mois-ci, il faudrait d’ailleurs compter sur une élévation médiane de 4,8 °C et non plus de 3 °C pour un doublement.

En termes de dommages, cela change tout. Appréhendés en perte de PIB et d’après plus d’une centaine d’économistes interrogés, les dommages tripleraient en passant de 2 °C à 3 °C et décupleraient en passant de 2 °C à 5 °C. Les travaux de modélisation économie-climat aboutissent à des variations moins spectaculaires mais les dommages calculés croissent toujours plus vite que la température.

Appréhendés en termes de mortalité humaine, le gouffre est également impressionnant. Pour une élévation de température de près de 3 °C à en 2100 la surmortalité associée à la chaleur est estimée à 40 décès pour 100 000 habitants mais elle quintuple avec une l’élévation de température de 5 °C.

Il faut donc à la fois faire face à un réchauffement d’ampleur et le combattre.

Mais faut-il mettre plus d’argent dans l’adaptation et moins dans l’atténuation, ou vice versa ? Quatre facteurs jouent sur la position du curseur.

En premier lieu, il est toujours préférable de mener conjointement atténuation et adaptation. Marcher sur une seule jambe entraînerait une perte de richesse. Il y a en effet de part et d’autre des actions dont le ratio bénéfice-coût est extrêmement favorable et donc à mener dans tous les cas de figure.

Pensons par exemple aux mesures de protection des infrastructures et des populations grâce aux systèmes de prévision et d’alertes qui permettent d’annoncer à l’avance une tempête ou une canicule prochaines. Pensons également aux mesures d’efficacité énergétique qu’il s’agisse de remplacer des ampoules incandescentes par des ampoules LED ou bien de remplacer les foyers de cuisson traditionnels au bois par des fourneaux améliorés. Répétons que cela revient à dire que les efforts d’atténuation doivent toujours s’accompagner d’au moins un peu d’effort d’adaptation et ce alors même qu’il en résultera un niveau d’émissions de gaz à effet de serre plus élevé qu’en cas d’une politique unique d’atténuation.

En second lieu, le curseur se place selon le taux d’actualisation choisi par les gouvernements. Comme les bénéfices de l’atténuation en termes de dommages évités se font sentir à plus long terme que ceux de l’adaptation, un taux d’actualisation élevé favorise cette dernière. Inversement, un taux faible déplace l’équilibre relatif vers un peu plus d’atténuation.

À titre d’exemple, un trio d’économistes italiens a calculé qu’avec un taux de 0,1 %, marquant donc une préoccupation très élevée pour les générations futures, la stratégie optimale implique une réduction des dommages de 72 % en 2100, dont les deux tiers accomplis par l’atténuation. Avec un taux plus favorable aux générations présentes de 3 %, la réduction des dommages passe à 59 % dont un sixième seulement accomplis cette fois par l’atténuation.

En troisième lieu, le mix dépend de l’ampleur des dommages. L’adaptation réduit les dommages présents et futurs tandis que l’atténuation ne réduit que les seconds. Du coup, plus les dommages précoces sont grands, plus le bon mix se déporte vers l’adaptation. Cette tendance doit toutefois être tempérée en tenant compte de la survenue possible de dommages gigantesques, potentiellement irréversibles et auxquels il est difficile de s’adapter. Plus la probabilité de catastrophes de grande ampleur s’élève plus la balance doit pencher en faveur de l’atténuation. Répétons cette différence triviale entre l’atténuation et l’adaptation : l’une réduit les émissions, l’autre non.

Ajoutons enfin que le mix, en particulier au niveau national, dépend du niveau de coopération entre les États pour lutter contre le réchauffement climatique. Face aux coûts de l’atténuation et sans coopération les gouvernements ne tiendraient compte que de ses bénéfices pour leurs propres citoyens. Or à l’exception des grandes nations peuplées comme la Chine (17,6 % de la population mondiale), voire dans une moindre mesure les États-Unis, ils sont très minces.

Avec un centième des habitants de la planète, la France ne perçoit qu’un centième des fruits de ses actions d’atténuation. Par contraste, comme nous l’avons déjà mentionné les bénéfices de l’adaptation sont locaux. L’absence de coopération pousse ainsi sur le plan national vers plus d’adaptation et moins d’atténuation.

La justice climatique offre un argument d’un autre ordre en faveur des efforts et des politiques d’adaptation. Les populations les plus exposées aux risques du réchauffement climatique sont généralement aussi les plus démunies en termes économiques et de possibilités d’adaptation. Cela est vrai au sein d’un même pays et entre les pays de différents niveaux de richesses.

Seule cette dernière dimension nous intéresse ici car les populations des pays en développement, en particulier des pays pauvres, en plus d’être les plus exposées et démunies sont aussi celles qui ont le moins contribué à emplir l’atmosphère de gaz à effet de serre et, contrairement aux pays développés, à tirer parti de l’énergie carbonée pour leur croissance. Cette situation justifie un flux d’aides financières consacrées à l’adaptation, des pays riches vers les autres.

Au cours des dernières années, ces aides se sont élevées à un peu plus de 20 milliards de dollars par an. Il est nécessaire de comparer ce montant aux aides internationales en faveur de l’atténuation ainsi qu’aux besoins. L’ONU s’est livrée à cet éclairant exercice dans son rapport 2023 sur le déficit d’adaptation au changement climatique. Entre 2017 et 2021, le financement spécifique pour l’adaptation représente en moyenne un peu moins de deux tiers du financement spécifique accordé à l’atténuation.

Dit autrement, les pays développés financent plus la réduction des émissions dans les pays en développement qu’ils ne les aident à s’adapter au changement climatique. Ils privilégient leur intérêt. En outre, les flux pour l’atténuation ont récemment augmenté alors qu’ils ont diminué pour l’adaptation.

Cette répartition et son évolution posent question. En effet, les retombées du financement sont moins favorables pour le pays aidé dans le cas de l’atténuation ; celle-ci bénéficie d’abord et avant tout au reste du monde. Elles peuvent même être défavorables puisqu’elles vont accroître la dette du pays aidé : près des deux tiers des fonds sont en effet attribués sous forme de prêts.

Cet endettement supplémentaire est particulièrement problématique pour les pays à bas revenus. Pour ces derniers – et contrairement aux autres pays en développement -, le financement international pour l’adaptation dépasse bien celui pour l’atténuation (une moyenne annuelle de 6 milliards de dollars d’aides pour l’adaptation contre 2,3 pour l’atténuation). Mais au vu de leur économie, de leurs très faibles émissions passées et présentes ainsi que du dénuement et de la vulnérabilité de leur population, ne serait-il pas plus juste d’y financer exclusivement des projets et mesures d’adaptation ?

Par ailleurs, les quelque 20 milliards de dollars annuels sont extrêmement éloignés des aides qui seraient théoriquement nécessaires. Selon le rapport de l’ONU, il en faudrait 10 à 20 fois plus ! Les travaux de modélisation économique des impacts sectoriels et des coûts d’adaptation repris de la littérature, puis retravaillés et agrégés par les auteurs du rapport, aboutissent à un besoin de financement de 215 milliards de dollars par an. À elle seule, l’adaptation aux inondations marines et fluviales en représente la moitié.

Une autre méthode utilisée par les auteurs, basée cette fois sur une approche comptable et financière par regroupement des projets et mesures d’adaptation, aboutit à 387 milliards de dollars par an. À elle seule, la région de l’Asie de l’Est et du Pacifique compte pour un peu moins de la moitié.

L’accord de Paris date de presqu’une décennie. Déjà. Fameux pour son engagement de maintenir l’élévation de température à « bien moins de 2 °C », il est aussi presque incognito celui qui reconnaît que l’adaptation est un défi mondial et établi un Objectif global d’adaptation (Global Goal on Adaptation). Sans lui donner toutefois, contrairement à l’objectif d’atténuation, une traduction chiffrée.

Depuis, plusieurs dizaines de formulations ont été proposées. « Augmenter les actions d’adaptation pour réduire les impacts de 30 % à l’horizon 2030 », par exemple. Ou encore pour le même horizon « Le financement international du climat pour l’adaptation doit atteindre un équilibre en matière d’atténuation, et augmenter, en ligne avec les engagements pris et le nouvel objectif collectif quantifié de financement climatique ».

Le Sultan Ahmed Al-Jaber, qui préside la COP 28 qui se tiendra bientôt à Dubaï, prône la recherche d’un équilibre entre la réduction des émissions et l’adaptation au réchauffement. Il a exprimé un soutien sans faille aux initiatives et actions en faveur de l’adaptation. Parviendra-t-il à obtenir des pays développés à multiplier leur aide financière aux pays en développement ? Et ce malgré une fracture politique grandissante entre les pays occidentaux et ceux dits du Sud global.

Pourquoi pas ? Attendons la fin de la vingt-huitième Conférence des Parties. Il ne faut pas céder à la fatalité, ni en matière d’adaptation ni en matière d’atténuation.

______
Par François Lévêque, Professeur d’économie, Mines Paris

COP 28: Le renouvelable, cache-sexe du pétrole

COP 28: Le renouvelable, cache-sexe du pétrole

Compte tenu des grandes divergences qui caractérisent les pays en matière de recours aux énergies fossiles, il est peu vraisemblable que la nouvelle réunion mondiale sur le climat décide une date pour la fin notamment du pétrole. Plus vraisemblablement, on va se rabattre sur le cache-sexe de la politique énergétique pour théoriquement en tripler la puissance d’ici une dizaine d’années.

Le problème évidemment c’est que parallèlement le pétrole et les énergies fossiles en général conservent leur place dans la politique énergétique et continue de bénéficier de très gros investissements alors que les énergies renouvelables courent après leur rentabilité et leur financement.

Sans parler des questions relatives à leur fiabilité et à leur intermittence. Le président critiqué de la COP28, espère en faire un succès diplomatique grâce à l’obtention d’un accord sur le triplement des capacités mondiales des énergies renouvelables d’ici à 2030. Mais la vérité c’est que l’objectif n’est pas du tout certain d’être atteint tant que le pétrole constituera la source principale de l’énergie mondiale et que se développeront les investissements relatifs aux énergies fossiles.

Le triplement des capacités des énergies renouvelables correspond notamment aux recommandations de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), qui estime que cela permettrait d’éviter l’émission de 7 milliards de tonnes de CO2 d’ici à 2030.

Concrètement, « cela signifie que la planète doit installer environ 7.000 gigawatts (GW) de nouvelles capacités en sept ans », pointe le think tank britannique Ember, afin de passer de 3.600 GW de capacités à fin 2022 à 11.000 GW en 2030. Cela nécessite d’atteindre un rythme d’au moins 1.500 GW de capacités additionnelles annuelles à l’horizon 2030, contre 500 GW de nouvelles capacités installées en 2023, estime le think tank dans une note, soit un taux de croissance annuel de 17%.

Surtout, un accord sur les énergies renouvelables pourrait détourner l’attention d’un enjeu crucial pour endiguer le réchauffement climatique à 1,5°C : mettre fin aux nouveaux investissements dans les énergies fossiles, alors que 80% du mix énergétique mondial repose encore sur le charbon, le gaz et le pétrole. Un pourcentage qui n’a faibli que d’un seul point depuis 20 ans, malgré les investissements colossaux dans les champs solaires et éoliens. Et pour cause : les subventions aux énergies fossiles restent faramineuses. « En 2022, les fossiles ont bénéficié de 1.000 milliards de dollars de subventions, 85% de plus qu’en 2021 », déplore Rana Adib.

« On parle du triplement des capacités, mais pas de la place des énergies renouvelables dans le bouquet énergétique. Or, nous avons des pays comme la Chine, qui augmentent à la fois ses capacités en énergies renouvelables de manière unique au monde, avec une augmentation de 230 GW en 2023, mais qui continue aussi à délivrer des autorisations pour construire des centrales thermiques au charbon, avec 152 GW autorisés depuis 2022 », constate un expert.

le français TotalEnergies, et son patron Patrick Pouyanné ont ainsi largement soutenu l’objectif de triplement des énergies renouvelables d’ici à 2030, en invoquant « l’urgence (…) de construire un système décarboné ». Mais selon lui, l’arrêt des investissements dans les fossiles ne doit intervenir que bien plus tard.

Après le meurtre de Thomas à Crépol, la maire de Romans-sur-Isère menacée

Après le meurtre de Thomas à Crépol, la maire de Romans-sur-Isère menacée . Elle n’avait pas hésité de manière fort courageuse à soligner la gravité de la situation, les causes structurelles et les conséquences possibles dénonçant en même temps d’une certaine manière le laxisme de toute une société, institutions et politiques compris.

Le pire après la mort de Thomas c’est que les barbares continuent d’inquiéter la population et même les élus. Ainsi Marie-Hélène Thoraval, maire de Romans-sur-Isère, dont sont originaires les principaux suspects de l’attaque sur le bal d’hiver de Crépol, a indiqué avoir reçu des menaces de mort, confirmant une information dans une interview au Figaro .

«J’ai reçu hier matin deux appels anonymes auprès du standard de la mairie, avec des messages relevant de l’intimidation, me demandant si je disposais d’une kalachnikov chez moi et si j’avais des gardes du corps», a-t-elle d’abord décrit. «C’est monté d’un cran dans l’après-midi, où j’ai reçu un message privé sur Instagram, précisant qu’on me prévoyait une décapitation (…) et que cette décapitation fait qu’on jonglerait avec mon crâne, et que ce serait fait d’ici un mois.»

La maire DVD Avait eu ce courage de dénoncer le déni de réalité notamment en considérant comme indécent le fait de n’avoir pas communiqué les prénoms des criminels dès le début de l’enquête. Elle a fortement critiqué le déni de réalité des pouvoirs publics en particulier de la justice.

École : le redoublement envisagé déjà contesté par le parti socialiste

École : le redoublement envisagé déjà contesté par le parti socialiste

Encore la preuve que le parti socialiste est largement hors sol par rapport aux réalités et aux sentiments des Français en matière d’éducation nationale. Le parti socialiste refuse l’hypothèse du redoublement au motif des discriminations sociales qu’il produit, bref au motif d’arguments socio-politiques alors qu’on ne devrait prendre en compte que le rapport des élèves à l’acquisition des savoirs fondamentaux et l’abaissement général du niveau du système scolaire français.

« Présenter le redoublement comme un remède à la baisse du niveau des élèves constitue le déni d’une triple réalité » estime Yannick Trigance, Secrétaire national du Parti socialiste , conseiller régional d’Ile-de-France et…..ancien enseignant .

Pas une semaine sans une annonce du ministre de l’éducation nationale, Gabriel Attal, qui, en matière de conservatisme et de vision passéiste de notre système d’enseignement, n’a décidément rien à envier à Jean-Michel Blanquer qui fut l’un de ses prédécesseurs. C’est ainsi que, mercredi 22 novembre, le ministre a affirmé qu’il allait « revoir » la « question du tabou du redoublement », promettant de « prendre des décisions » qu’il annoncera début décembre dans le cadre des conclusions de la mission « exigence des savoirs » lancée début octobre.

Supprimé en 2014 à un moment où la France en présentait un taux parmi les plus élevés des pays de l’OCDE, le redoublement d’une classe, avec l’accord des parents, a été rétabli par un décret de février 2018, avec également la mise en place un dispositif d’aide personnalisée qui n’a pratiquement jamais existé faute de moyens.

Au-delà de la visée quelque peu électoraliste – recommencer une classe reste très ancré positivement dans l’esprit de bon nombre de nos concitoyens –, le fait de présenter le redoublement comme un remède à la baisse du niveau des élèves n’en constitue pas moins le déni d’une triple réalité : redoubler une classe est injuste socialement, impactant psychologiquement et inadapté pédagogiquement.

En effet, comme l’ont montré bon nombre d’études, le redoublement reste fortement connoté socialement : 57 % des élèves de seconde professionnelle sont en retard, contre 20 % des élèves de seconde générale et technologique. Les enfants d’ouvriers redoublent bien plus que les enfants de cadres ; à niveau de difficulté égale, les enfants des familles monoparentales ont 37 % de risques de plus de redoubler une classe.

En un mot, le taux de redoublement dépend largement de la catégorie sociale des élèves : si la part d’élèves en retard en fin de collège chez les enfants d’ouvriers non qualifiés a diminué d’un tiers en dix ans, elle a, dans le même temps, été divisée par deux chez les enfants de cadres.

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