Insee : Nombre de non salariés en hausse
D’après l’INSEE, ont compté fin 2022 en France 4,4 millions de dirigeants d’entreprises, dont 4 millions de non-salariés, un dynamisme qui «reflète intégralement le succès du statut d’autoentrepreneur créé en 2009». Ainsi, hors agriculture, le nombre de non-salariés a augmenté de 72% entre fin 2008 et fin 2022 (+1.512.000 personnes).À noter toutefois la grande disparité des revenus avec notamment une moyenne de 670 € par mois pour les micros entrepreneurs.
Un dynamisme dû au succès du statut de microentrepreneur, nouvelle dénomination adoptée en 2014 du statut d’autoentrepreneur. Celui-ci rend très facile la création d’entreprise et permet de ne payer des cotisations sociales que si l’activité génère du chiffre d’affaires, rappelle l’Institut national de la Statistique.
Le nombre de non-salariés a notamment plus que doublé dans les services de transports dont les VTC (+147%), les services aux entreprises et services mixtes (+132%) et les services aux particuliers hors santé (+104%). Fin 2022, les microentrepreneurs représentaient 49% des non-salariés non agricoles, contre 25% en 2013. Dans les services de poste et courrier, qui inclut la livraison à domicile, ils représentent même 95% des effectifs non-salariés.
Les femmes sont minoritaires parmi les non-salariés: elles représentent 41% des indépendants non agricoles et 24% des effectifs agricoles, alors qu’elles forment 49% des salariés non agricoles et 26% des salariés agricoles. Tous secteurs confondus, les microentrepreneurs perçoivent en moyenne 670 euros par mois (en 2022) et les non-salariés «classiques» six fois plus: 4030 euros par mois en moyenne.
De 1480 à 11.840 euros par mois
Tandis que les revenus des microentrepreneurs sont limités par les plafonds imposés sur le chiffre d’affaires réalisé et varient peu d’un secteur à l’autre, la rémunération des indépendants «classiques» a un spectre beaucoup plus large. Cela va de 1480 euros par mois pour le commerce de détail hors magasin, 1530 euros pour les taxis et VTC, et 1630 euros pour les coiffeurs et esthéticiens, à 11.840 euros pour les médecins spécialisés, 10.300 euros pour les dentistes, en passant par les juristes et comptables (8510 euros), les pharmaciens (7900 euros) et les médecins généralistes (7840 euros).
Dans le non-salariat classique, à secteur identique, les femmes gagnent 31% de moins que les hommes. En 2022, 7% des jeunes entrant sur le marché du travail étaient à leur compte. Enfin, un quart des travailleurs dont l’emploi principal est indépendant déclarent qu’au moins 50% de leur activité des 12 derniers mois provient d’un seul de leurs partenaires économiques. Cette «domination économique», souligne l’Insee, est plus fréquente parmi les microentrepreneurs.
Seuil de pauvreté
Par ailleurs, l’Insee révèle qu’en 2020, les exploitants agricoles vivaient plus souvent sous le seuil de pauvreté que l’ensemble de la population. Leur niveau de vie s’élevait en moyenne à 27.500 euros en France métropolitaine, similaire à celui de l’ensemble de la population, mais avec une dispersion beaucoup plus forte : les 10% d’exploitants les plus aisés ont un niveau de vie au moins 4,5 fois plus élevé que celui des 10% les plus modestes – contre un ratio de 3,4 pour l’ensemble de la population. De plus, 17,7% des exploitants vivent sous le seuil de pauvreté, contre 14,4% de l’ensemble de la population.
Les exploitants de culture végétale ont un niveau de vie supérieur à celui des éleveurs : 31.300 euros pour les premiers, dont 14,3% sont sous le seuil de pauvreté, et 23.300 euros pour les seconds, dont 20,4% sont sous le seuil de pauvreté. Par ailleurs, le niveau de vie moyen des exploitants agricoles croît avec le niveau d’études, de 23.800 euros pour ceux ayant un niveau d’études inférieur ou égal au collège, à 37.800 euros pour ceux ayant un niveau supérieur à bac+3.
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