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Archive mensuelle de décembre 2016

Actu, infos, économie, social, politique : articles les plus lus

 

Le temps des présidents fous ?

Le temps des présidents fous ?

 

On peut légitimement se demander si l’environnement économique et social plein d’incertitudes n’est pas favorable à l’émergence d’une vague de présidents fous. Le plus bel exemple est sans doute celui de Poutine dont le pays est enfoncé dans une crise économique grave caractérisée par une récession, le chômage et la misère sociale. Mais un Poutine qui sait masquer ses échecs économiques par un rideau de fumée politique en interne en intervenant sur plusieurs théâtres diplomatiques et militaires, ce qui flatte le nationalisme russe. Un nationalisme russe d’autant plus facile à flatter qu’une grande partie de l’opinion est complètement sous informée puisque toute opposition a été éliminée même physiquement. L’intervention de Poutine en Syrie se révélera catastrophique pour la Russie car malheureusement rien ne peut être tiré d’une Syrie  disposant de très peu de richesses naturelles et complètement détruite. La victoire diplomatique de Poutine constitue une aventure catastrophique pour l’économie et les finances russes. Un Poutine psychologiquement dérangé qui veut restaurer la grandeur de l’ancienne Russie voire de l’URSS que le PIB de ce pays et de l’ordre de celui de l’Italie. Pour indication le salaire moyen en Russie este d’un peu plus de 400 dollars. Trump est  un autre exemple de ces présidents psychologiquement déséquilibré. Devant le désarroi des couches moyennes, il a promis tout et n’importe quoi y compris le recours à des conflits avec la Chine. Sans doute le scénario le plus dangereux pour l’équilibre et la paix dans le monde. Il faut citer aussi Cameron  et Boris Johnson en Grande-Bretagne. L’ancien Premier ministre britannique pour se faire élire a dû promettre un référendum mais  les défenseurs du oui ne savent plus quelle stratégie adopter. Le pire est sans doute Boris Johnson d’abord opposé au brexit l’un des plus fervents partisans. Des responsables qui sont pris au piège de leurs contradictions démagogiques. D’autres pays font aussi émerger des dirigeants mentalement perturbés comme dans certains pays de l’Est de l’Europe. Même des pays comme la France ou l’Allemagne voient émerger des vagues de populisme encouragé par des aventuriers politiques. En France aussi on peut parfois douter de l’intégrité mentale de certains responsables qui soutiennent notamment le nationalisme, la xénophobie et la haine. C’est responsable politiques fous surfent  évidemment sur la vague de mécontentement lié aux  évolutions structurelles économiques, technologiques voire sociétales. Pour la quasi-totalité de ces responsables le simplisme et la caricature font office de programmes puisque ce programme se réduit à désigner des boucs émissaires étrangers responsables des difficultés. Le désarroi et la peur de nombre de populations pourrait favoriser l’élection de nouveaux présidents fous au cours de la période à venir avec toutes les conséquences dramatiques possibles.

 

 

Sondage : le phénomène Macron

Sondage : le phénomène Macron

 

Doucement, relativement discrètement mais sûrement,  le phénomène Macron se confirme. Celui qui a été encore considéré il y a un mois ou deux comme un produit de bulle médiatique confirme son positionnement dans le paysage politique.  Un positionnement ni droite ni gauche qui lui réussit parce qu’il s’éloigne des problématiques des partis et traite essentiellement des réformes économiques et sociales nécessaires pour sortir de la crise. Certes ces propositions sont encore parfois marquées par un certain flou mais il a sans doute raison de ne pas s’engager dans des promesses trop quantifiées qui seraient susceptibles d’être contredites rapidement par les réalités du pouvoir. Avec 41% (+2) d’opinions positives, Emmanuel Macron profite du recul d’Alain Juppé (37%, -6) pour prendre la tête du classement des personnalités auxquelles les Français font le plus confiance, selon un sondage Harris Interactive diffusé ce vendredi. Macron prend désormais la tête des personnalités dans lesquels les Français ont le plus confiance avec 41 % d’opinions positives soit 10 points de plus que Fillon a 31 %. À l’extrême gauche Jean-Luc Mélenchon dispose d’un socle non négligeable tandis que Marine Le Pen paraît stagner. De son côté  François Hollande continue de progresser (+3 points), un mois après sa décision de ne pas briguer un second mandat. Avec 25% d’opinions positives, le chef de l’État retrouve son niveau de décembre 2015, au lendemain des attentats de Paris et Saint-Denis, mais 74% (-4) des personnes interrogées continuent de ne pas lui faire confiance, selon cette enquête pour le site Délits d’opinion. François Hollande progresse notamment auprès des proches du PS (73%, +16) et du Front national (+4). François Fillon, qui avait gagné neuf points fin novembre dans l’euphorie de sa victoire à la primaire, en perd huit et retrouve son niveau du mois d’août à 31%. François Bayrou gagne un point à 31%, Jean-Luc Mélenchon un à 26%, Marine Le Pen en perd deux à 22%. Benoît Hamon, en hausse (+4), est au coude à coude avec Arnaud Montebourg (-1) à 24% et Manuel Valls, qui fait son entrée avec 23% d’opinions positives. Egalement candidat à la primaire socialiste, Vincent Peillon n’a pas été testé. Cette enquête a été  réalisée en ligne du 27 au 29 décembre.

 

Perspectives économiques 2017 : un alignement des planètes moins favorables

 

Perspectives économiques 2017 : un alignement des planètes moins favorables

 

Bien qu’il soit toujours difficile d’esquisser des scénarios économiques même à court et moyen terme, il n’empêche que l’environnement risque d’être moins favorable en 2017 qu’en  2016,  année pourtant de croissance molle pour l’Europe et notamment la France. Premier élément mais pas le plus fondamental celui du redressement des matières premières en particulier du pétrole. Un pétrole qui était monté à 100 $ le baril et qui a chuté à 30 ou 40 mais qui se redresse lentement. Toutefois faute d deux dynamisme de l’activité internationale (notamment de la Chine), on peut penser que le prix du pétrole se stabilisera autour de 60 $ le baril ; une augmentation modeste mais cependant suffisante pour affecter les coûts de production. Second élément important celui-là, la fin sans doute des taux zéro. Le processus est enclenché aux États-Unis du fait de la bonne tenue économique et du redressement de l’emploi. La BCE va sans doute tenter de résister mais elle sera bien contrainte de modifier sa politique accommodante en matière de taux car nombre de pays européens ont besoin de ressources pour combler leurs déséquilibres budgétaires. Les taux pourraient remonter de 1 à 2 %. Une augmentation qui paraît faible mais qui est à mettre en relation avec une inflation qui demeurera encore insignifiante au cours de l’année 2017. Cette faible inflation demeurera par contre encore un atout pour la compétitivité. Autre élément à prendre en compte la baisse significative de l’euro qui a perdu une grande partie de sa valeur pour atteindre pratiquement la parité avec le dollar. Une sorte de dévaluation qui ne dit pas son nom mais qui permet de renforcer la compétitivité des exportations sans pour autant générer d’inflation excessive. Parmi les facteurs qui risquent de peser sur l’environnement économique : les changements politiques en cours en Europe et dans le monde. Au plan international,  les incertitudes viennent surtout de la politique du nouveau président américain qui a à peu près tout promis et son contraire. En Grande-Bretagne la question du brexit sera officiellement posée en 2017 et ses effets sont difficiles à mesurer tellement les hypothèses de sortie de l’union européenne sont encore floues et contradictoires. L’Allemagne et la France connaîtront des élections qui vont hypothéquer la confiance pendant une grande partie de l’année et paralyser un peu plus  l’Europe. Dernier sujet d’interrogation l’évolution du contenu des traités commerciaux internationaux passés et à venir. L’alignement des planètes en 2017 sera loin d’être aussi favorable qu’en 2016 même si l’Europe et la France ont été peu capables de valoriser cet environnement. Le plus à craindre c’est que les acteurs économiques devant ses différentes incertitudes choisissent encore l’attentisme en particulier en matière d’investissement déjà très faiblard en France. Dans cet environnement,  l’emploi évoluera peu aux dires mêmes des institutions officielles, pire il est probable qu’on préférera accentuer encore les emplois précaires par rapport au CDI d’autant qu’une réforme CDD CDI est attendue en milieu de 2017.

La démocratie à l’ère néandertalienne

La démocratie à l’ère néandertalienne

 

Il est clair que les démocraties connaissent une crise existentielle relativement inquiétant quand elle conduit au repli nationaliste sur le plan économique, social et culturel. Tous les conflits, toutes les guerres ont commencé de cette manière. La crise est double, à la fois économique mais aussi identitaire avec une interaction entre ces deux facteurs explicatifs. Le rétrécissement géographique ne peut évidemment constituer une perspective d’évolution sociétale. Pourtant certains prônent un retour au nationalisme et réussissent même à se faire élire sur cette promesse illusoire et dangereuse. En cause sans doute, l’incapacité des citoyens et des populations à comprendre les évolutions économiques, technologiques, sociales et culturelles. Des évolutions d’ordre systémique et qui affectent  l’ensemble de la planète. Malheureusement cette incapacité concerne  aussi une grande partie des classes dirigeantes organisées en oligarchie et dont l’accès au pouvoir prime et de loin sur l’objet même du mandat qui devrait normalement exclusivement viser le service de l’intérêt général. Il faut dire que les transformations de tous ordres constituent des éléments anxiogènes pour une grande partie des populations et nourrissent la mélancolie d’un passé supposé meilleur qu’aujourd’hui voire du déclinisme. La frilosité voire  le refus du changement peut se comprendre dans la mesure où nos sociétés ont connu davantage de changements en une cinquantaine d’années que pendant des siècles et des millénaires. En outre,  le processus d’évolution s’est encore accéléré au cours des 10 à 20 dernières années. Sur le plan économique les changements affectent à la fois la nature des biens mais aussi leur mode de production et de distribution. Témoin, l’évolution des populations actives. En 1800 l’agriculture occupée 75 % des Français, en 1900 autour de 40 %, en 1970 10 %, aujourd’hui moins de 4 %. Pour l’industrie dans les années 50, le secteur occupait  environ 40 % de la population, aujourd’hui en France c’est environ 10 %. Par contre les services se sont considérablement développés pour représenter à peu près 80 % des emplois aujourd’hui. Des mutations qui bouleversent évidemment les activités, les qualifications les emplois aussi leur localisation.- D’une certaine façon l’économie s’est à la fois dématérialisée et internationalisée avec des processus de production et de distribution de plus en plus complexes à telle enseigne qu’il est bien difficile de savoir quelles sont les produits réellement français tellement sont imbriquées les éléments des modes de production. L’autre élément marquant lié aux autres est l’émergence des pays en développement dont beaucoup étaient condamnés à la quasi famine il y a une cinquantaine d’années et qui commencent à accéder à des niveaux de vie plus décents. Des pays qui deviennent parfois concurrents et qui contraignent les anciens pays occidentaux à se  spécialiser  sur des productions à plus forte valeur ajoutée. Des pays concurrents mais aussi clients qui achètent les biens de l’industrie aéronautique, spatiale, navale, automobile, ferroviaire, nucléaire ou encore du BTP et de l’armement. Progressivement ces pays s’approprient aussi certaines techniques ce qui contraint les pays occidentaux à de nouveaux progrès technologiques. Finalement ces échanges internationaux participent du progrès économique et social global sous réserve toutefois que les balances commerciales soient équilibrées, ce qui est loin d’être le cas pour la France dont la balance des échanges de biens est dramatiquement dans le rouge. Cela en raison des rigidités structurelles propres au pays. Notons aussi que la financiarisation des économies a largement déplacé les centres de décision et de répartition des richesses. Des mutations qui ont cependant permis un accès beaucoup plus large à des produits et services qui satisfont de nouveaux besoins. Même si on peut contester l’utilité de certaines productions ou leurs conditions de production et d’utilisation qui porte atteinte à la santé et à l’environnement.  Pour l’avenir 50 % des les emplois pourraient être supprimé ou transformé dans les 30 ans mais en même temps à peu près la moitié des nouveaux produits et services sont aujourd’hui inconnus. Face à toutes ces mutations trois  grandes perspectives politiques émergent, soit le laissé aller qui laisse au seul marché le soin de réguler, soit le repli sur les frontières intérieures, soit une régulation qui prenne en compte la dynamique des marchés en même temps que l’intérêt général. Un dernier équilibre particulièrement difficile à trouver qui exige une grande compétence économique, aussi du courage. Il faudrait évidemment développer de manière autrement plus complète les phénomènes décrits précédemment. Du coup faute de compréhension, les populations fragilisées se réfugient  dans les discours démagogiques, simplistes, nationalistes voire xénophobes. Dernier exemple en date en Grande-Bretagne avec le vote du brexit, celui de l’élection de Trump ou la popularité de Poutine en Russie ;  pays pourtant en pleine crise socio économique. En face de ces changements, la démocratie a peu évolué. Elle se réduit essentiellement au dépôt d’un bulletin de vote tous les quatre à cinq ans. Le plus souvent les prétendants au pouvoir ne peuvent évidemment mettre en œuvre leurs programmes démagogiques ce qui nourrit la défiance de l’opinion vis-à-vis des systèmes politiques mais une opinion qui se rabat alors sur les candidats les plus protestataires ;  aux programmes les plus  illusoires engendrant à leur tour de nouvelles désillusions quand ces candidats sont élus. Il est clair qu’une autre forme de démocratie caractérisée par son interactivité reste à mettre en œuvre pour être en adéquation avec l’ampleur des bouleversements en cours et le rythme des changements. Or depuis un siècle les modalités de cette démocratie si n’ont pas bougé d’un iota face au mutations économiques, sociales, environnementales et plus généralement sociétales . La monarchie républicaine constitue le modèle de référence avec sa déclinaison dans les baronnies locales. D’une certaine manière la démocratie demeure à lére  néandertalienne.

 

Actu, infos, économie, social, politique : articles les plus lus

 

Industrie, robotisation et emploi

Industrie, robotisation et emploi

 

La situation de l’emploi est évidemment liée au niveau d’activité mais aussi à la structure de cette dernière. Or force est de constater que l’industrie ne cesse de régresser en France pour ne plus représenter que de l’ordre de  10 % du PIB tandis que les services représentent de l’ordre  de 80 % ; un phénomène mondial puisque la part de l’industrie dans le PIB est  passée de 55% à 15% en 40 ans.  S’ajoute à ce phénomène celui de la robotisation. Pour remettre en perspective ces évolutions, Re.sources a sollicité Jean-Marc Daniel. Ce spécialiste de l’histoire économique pose son regard sur 40 ans de désindustrialisation apparente, dévolution économique de robotisation, et d’emploi.

La part des services dans le PIB français n’a cessé d’augmenter depuis les années 1970 alors que celle de l’industrie est orientée à la baisse. De quelles transformations ces évolutions opposées témoignent-elles?

La part de l’industrie dans le PIB baisse comme cela avait été le cas auparavant de celle de l’agriculture. C’est une évolution assez naturelle qui traduit l’amélioration du pouvoir d’achat de la population et l’évolution de la productivité industrielle. L’amélioration du pouvoir d’achat conduit à la diversification de la consommation. Et cette diversification se porte maintenant vers des objets ou des produits qui ne sont pas comptabilisés comme des produits industriels. Ainsi, avec le vieillissement de la population et l’amélioration des techniques médicales, c’est maintenant le secteur de la santé qui occupe une place croissante dans le PIB. Le deuxième facteur est l’évolution de la productivité, c’est-à-dire de l’efficacité du processus productif. Il faut de moins en moins d’heures de travail humain pour produire un même objet. Cela débouche sur une baisse des coûts et in fine une baisse ou une moindre augmentation des prix des produits industriels. Lorsque l’on a créé la TVA il y a 60 ans, le taux sur les automobiles était de 33 % car c’était à l’époque un produit de luxe compte tenu de son prix. L’automatisation croissante du secteur fait que maintenant, pratiquement tout le monde a une automobile. Là encore on retrouve un mécanisme que l’on a connu avec l’agriculture. La production industrielle en 20 ans a légèrement augmenté mais son poids dans le PIB a baissé parce que ses prix ont augmenté moins vite que les prix des services et que les revenus. Ces gains de productivité et les baisses de prix relatifs qui en découlent sont une bonne chose car cela améliore le pouvoir d’achat général.

 

Quel est l’impact concret de ces évolutions sur l’emploi ?

 

Soyons clairs : l’impact est une baisse de l’emploi industriel. C’est le principe du « grand déversement » décrit dans les années 60 par l’économiste Alfred Sauvy. Les pays développés ont connu d’abord l’exode rural. Ils connaissent en ce moment une forme d’« exode industriel » qui traduit une mutation des emplois. Le chômage de long terme n’est pas dû à la disparition de l’emploi industriel mais aux obstacles que tout un chacun rencontre dans la création d’entreprises, qui freinent l’émergence des secteurs productifs appelés à prendre le relai de l’industrie.

 

Au regard de la situation économique du pays, faut-il se réjouir ou au contraire redouter ces évolutions ?

Pour moi, il faut s’en réjouir et plutôt se désoler de la lenteur des mutations. Il y a dans ce pays un discours de nostalgie de l’industrie à l’ancienne, des usines avec des cheminées qui fument, des ingénieurs en blouse grise avec une règle à calcul dans leur poche. L’usine de demain sera une chaîne de robots produisant pour peu cher des produits de plus en plus sophistiqués. Elle occupera des ingénieurs travaillant sur ordinateur et des services de maintenance très pointus. Comme les robots sont sensibles à la poussière, celui qui passera l’aspirateur aura une mission essentielle. Mais plus besoin des travailleurs de force que les travaux pénibles usaient prématurément.

La faiblesse de notre situation est le retard que nous prenons dans la robotisation par rapport aux pays comparables. En ce sens, les discours sur la sauvegarde des emplois et leur traduction sous forme de baisses des cotisations sociales sont catastrophiques. Une politique intelligente repose sur l’employabilité des acteurs en fonction des emplois de demain et non pas du maintien coûte que coûte des emplois d’hier.

 

La baisse de l’industrie vous paraît-elle inéluctable?

En termes d’emplois, elle est non seulement inéluctable mais indispensable : il faut de la productivité et donc des robots qui remplacent les hommes. En termes de valeur ajoutée, nous allons assister à une remontée de la part de l’industrie pour des raisons extérieures à l’industrie. En effet, c’est désormais le tour des prix des services de commencer à baisser. Dès lors mécaniquement, la part des services dans la valeur ajoutée baissera, faisant remonter celle des autres secteurs. Là encore, on assiste à ce phénomène pour l’agriculture. Nous allons ensuite vers des gains de productivité considérables dans les services grâce aux NTIC. On peut en espérer en particulier une baisse sensible des effectifs de la fonction publique, ce qui réduira la part non marchande de la production et augmentera simultanément celle des autres secteurs.

 

Cette baisse est-elle pour autant synonyme d’un déclin de l’industrie selon vous? Si oui, faut-il y remédier?

Malgré le phénomène des pays émergents quittant l’agriculture pour l’industrie, la part de l’industrie recule dans le PIB de la planète. C’est la dynamique des prix relatifs dont nous avons abondamment parlé dans les questions précédentes. En France, cette dynamique s’accompagne d’une spécialisation nouvelle qui se traduit par des délocalisations mais aussi par l’apparition de nouvelles activités. L’Europe s’est construite à ses débuts sur le charbon et l’acier, deux activités qui ont reculé fortement. En France, on ne produit plus du tout de charbon. Cela n’a pas réduit pour autant notre revenu.

 

Au regard de la répartition entre l’industrie et les services, la France vous semble-t-elle se distinguer des autres pays développés?

La France est dans la situation des pays développés. Néanmoins, sa production industrielle est inférieure à celle de l’Allemagne, mais aussi de l’Italie et du Royaume-Uni. C’est dû à un problème qui dépasse le cas de l’industrie : ce problème est celui que pose notre faible croissance. Cette faible croissance n’est pas imputable à une quelconque désindustrialisation mais à un manque général de dynamisme entrepreneurial. A force de matraquer fiscalement les entreprises et de s’évertuer à préserver le passé, on sacrifie l’avenir. Au lieu de baisser les salaires directs ou indirects, on doit baisser le coût de l’investissement, laissé les entreprises utiliser comme elles l’entendent leurs profits et leur permettre de reprendre la course à la croissance au travers notamment de l’innovation. La robotisation

Impact robotisation sur l’emploi

Impact robotisation sur l’emploi

 

Dans un article paru sur France info,  François Lenglet s’interroge sur l’impact des robots sur nos emplois. Qu’il s’agisse de l’industrie ou des services, les robots sont amenés à avoir une place de plus en plus importante. L’intelligence artificielle est aussi en plein essor, portée par les projets de grands groupes comme Facebook. Faut-il s’inquiéter de cette évolution ? Comment repenser notre rapport aux machines, dans notre vie professionnelle comme personnelle ? Entretien croisé entre le philosophe Michel Serres, membre de l’Académie française, et l’essayiste Hakim El Karoui, consultant chez Roland Berger, qui a piloté une étude remarquée sur les impacts de l’automatisation.

 

François Lenglet : Michel Serres, vous êtes un philosophe français éminent. Etes-vous un « robot-optimiste » ? Comment envisagez-vous notre cohabitation, nos interactions futures avec les robots ?

 

Michel Serres : Tout dépend de ce que vous appelez un robot. Si, pour vous, il s’agit d’une machine qui se trouve dans une usine, au sein d’une chaîne, il s’agit d’une machine comme une autre. Ce que je trouve terrifiant, ce sont des robots que l’on rencontrerait dans la rue, qui auraient une forme humaine et que nous ne saurions pas reconnaître. Cela me rendrait mal à l’aise de rencontrer ces « gens », ces robots dans la rue. Est-ce possible ? Je ne le sais pas.

 

Et vous, Hakim El Karoui, êtes-vous optimiste face à l’émergence de ces « machines humanoïdes » ?

Hakim El Karoui : Cela dépend de quel point de vue vous vous placez. En termes d’innovation, des produits et des services nouveaux apparaissent, et cela peut être formidable pour la société. Nous allons pouvoir nous libérer de certaines tâches qui étaient très désagréables. En termes d’impact sur l’organisation de notre société, nous avons des raisons d’être un peu plus inquiets. Les personnes très qualifiées vont pouvoir fabriquer et utiliser des robots. D’autres, beaucoup moins qualifiées, sauront les entretenir ou travailler dans le domaine des services à la personne. Mais la classe moyenne, elle, s’inquiète : les domaines dans lesquels elle travaille sont en passe d’être automatisés.

 

Michel Serres : Oui, cela se voit déjà avec les ordinateurs. Vous voyez des personnes très qualifiées, très spécialisées dans ces ordinateurs, et des personnes qui n’arrivent pas vraiment à s’y adapter. C’était déjà une réalité pour le livre : il y a un décalage entre celui qui s’adapte à la nouveauté, à la nouvelle technologie, et celui qui ne s’adapte pas.

 

Hakim El Karoui, vous avez réalisé une étude pour Roland Berger qui prédit la disparition de trois millions d’emplois en France d’ici à 2025. A terme, 40% des emplois français seraient menacés par l’automatisation…

Hakim El Karoui : Oui, ce chiffre représente environ la moitié des emplois qui seront, à terme, automatisés. Bientôt, vous ne verrez plus d’hommes dans les usines, ou seulement quelques-uns qui vérifieront le travail des robots. Ce qui est nouveau, c’est que vous verrez des robots sur des chantiers de construction, ou que certains métiers intellectuels seront effectués par des logiciels. Car le robot, cela peut aussi être un logiciel qui automatise les tâches. Si vous prenez l’exemple des comptables ou des journalistes, aujourd’hui, certains logiciels font déjà leur travail. Les professions intellectuelles pourront, elles aussi, être remplacées par des machines. Mais de nouveaux métiers vont aussi voir le jour. Gérer des immenses bases de données, par exemple, faire du community management ou être chasseur de drones. Des emplois apparaissent et d’autres disparaissent, c’est normal. Nous allons voir une accélération des destructions. Sera-t-on capable d’accélérer les créations ?  

 

S’oriente-t-on vers une société où le travail se fait plus rare ?

Hakim El Karoui : Un certain type de travail deviendra plus rare – le travail moyennement qualifié. Il y aura toujours des emplois dans les services à la personne, dans les domaines où la relation humaine est très importante. Nous aurons toujours besoin de métiers très intellectuels, produisant une forte valeur ajoutée. Mais que se passe-t-il entre ces deux types de métiers ? Là, de vraies questions se posent. Ce qui s’est passé avec la mondialisation pour les cols bleus pourrait se produire pour les cols blancs. Nous avons mis en concurrence les ouvriers français et occidentaux avec les ouvriers assez qualifiés des pays émergents. Le travail est parti. Il risque de se passer la même chose pour les cols blancs : le travail ne partira plus vers les pays émergents, mais vers les robots.

Certains économistes, envisageant un avenir largement automatisé, estiment qu’il faudra mettre en place un revenu universel afin de subvenir aux besoins des victimes de la mécanisation. Hakim El Karoui, cela vous paraît-il être une évolution probable et souhaitable ?

Hakim El Karoui : Ce n’est ni vraiment probable, ni vraiment souhaitable. Cela fonctionnerait si les nouveaux emplois permettaient la création de beaucoup de richesse, une richesse qui pourrait ensuite être redistribuée. La révolution technologique que l’on connaît aujourd’hui ne crée pas énormément de richesse. Ou plutôt, elle en crée beaucoup, mais celle-ci revient à un très petit nombre de personnes. Cela implique une mauvaise redistribution, qui rend la possibilité d’un revenu universel peu crédible. Et en termes sociaux, personne ne peut croire qu’une société où les gens ne travaillent pas soit une bonne nouvelle, et que nous ayons envie d’aller dans cette direction.

 

Depuis plusieurs mois, des scientifiques alertent sur le fait que les machines vont devenir de plus en plus puissantes, au point de nous dominer et de nous contrôler. Parmi ces voix, on compte celle du grand scientifique britannique Stephen Hawking. Cette peur des machines, de l’intelligence artificielle, a-t-elle toujours existé ?

Michel Serres : Cela dépend de ce que l’on entend par intelligence artificielle. L’invention de l’écriture a créé une intelligence « objectivée », dans le manuscrit, dans le livre et dans l’imprimé. Il y avait déjà là un dépassement de l’homme. Vous n’avez pas lu l’ensemble de la Bibliothèque nationale de France, moi non plus ! Nous sommes déjà dépassés. La mémoire de votre ordinateur est bien plus importante que la vôtre. Ce dépassement de l’intelligence artificielle est connu depuis toujours. Nous assistons à une accélération de ce dépassement, mais ce n’est pas une nouveauté. Je ne souhaite pas être bêtement optimiste, mais la technophobie me fait parfois rire. Nous sommes, de fait, liés à de nombreuses technologies. La technologie nous dépasse presque toujours, mais elle nous aide aussi. Si l’humanité doit disparaître, je pense que cela sera pour d’autres raisons que l’intelligence artificielle.

 

Hakim El Karoui, il existe déjà, à Hong Kong, un robot siégeant au conseil d’administration d’une société. Il est sollicité par les hommes pour ses conseils et son analyse. Peut-on imaginer qu’une entreprise soit un jour dirigée par un robot ?

Hakim El Karoui : On peut l’imaginer. Dans le cas de Hong Kong, il s’agit en fait d’un logiciel. Ce dernier traite une infinité de données : il dispose de tellement de cas de figures possibles dans sa base de données qu’il est capable de prendre des décisions. Cela existe aussi en médecine. Le robot Watson est aujourd’hui un meilleur prescripteur que les médecins les plus compétents, simplement parce qu’il dispose de millions de cas possibles et qu’il est capable de les analyser. Mais il manque de la sensibilité dans tout cela. Tout devient rationnel. Et dans le monde économique comme dans la vie, tout n’est pas rationnel. Peut-être verrons-nous un jour un robot chef d’entreprise, mais ce ne sera probablement pas le meilleur. Un très bon chef d’entreprise doit se fier à son instinct, il doit réagir aux évolutions de la société et du marché, avoir de la créativité.

 

Michel Serres : Dans ces cas-là, nous tombons dans une rationalisation totale où le format est roi. Or l’invention et l’innovation, c’est sortir du format. Le travail du chef d’entreprise, c’est d’inventer l’avenir, d’une certaine manière. L’intelligence n’est jamais dans le format. Ce qui fait l’avenir, c’est justement l’imprévisible, l’inattendu. Le robot, lui, ne fera toujours que du format.

La fin de l’emploi avec la robotisation ?

La fin de l’emploi avec la robotisation ?

 

De l’ordre de 50% des emplois  pour pourraient être menacés en Europe  d’ici une trentaine d’années. Une évolution évidemment anxiogène car la robotisation et d’une manière générale la numérisation pénètre nombre d’activités. À noter toutefois que les grandes mutations économiques ne sont pas nouvelles. Avant la seconde guerre mondiale l’activité et l’emploi étaient majoritairement portés par l’agriculture. Aujourd’hui l’agriculture ne représente plus que de l’ordre de 3 % du PIB. Même déclin pour l’industrie qui représentait il y a une quarantaine d’années 55 % du PIB, un pourcentage ramené aujourd’hui autour de 15 % (et seulement 10 % en France). Les services ont pris la place des anciennes activités et les emplois avec. Les services représentent à peu près 80 % du PIB. Ceci étant,  certains emplois de service seront aussi bousculés par la numérisation qui va investir de plus en plus le processus de production. Resteront alors les emplois amont et aval qui exigeront un assez haut niveau de qualification,  aussi les autres emplois requérants une présence humaine dont certains de très haute qualification et d’autres basiques. Notons que dans le même temps nous nous ne connaissons pas encore les nouveaux produits et services qui apparaîtront d’ici 30 à 40 ans. Autant dire que des activités vont disparaître, d’autres être assuré de manière robotisée et que beaucoup vont naître pour satisfaire des besoins nouveaux. Ce qui caractérise la période c’est peut-être l’accélération des transformations car le monde a connu davantage d’évolution pendant les 30 glorieuses que pendant des siècles et des millénaires, une mutation qui s’est encore accélérée au cours des 20 dernières années Dans un article paru sur ITG, on rend compte d’une étude de  l’institut européen Bruegel qui a publié les résultats de l’enquête menée par un économiste et un ingénieur d’Oxford. Leur constat est alarmant : 50% des emplois européens sont menacés par les ruptures technologiques dans les décennies qui viennent.

 

Cette étude pose que la part des emplois impactée par les évolutions technologiques pourrait varier entre 45 et 60% dans les états membres de l’Union Européenne. En France, le risque est estimé à 49,54%.   Cet impact serait multi-facteur : l’automatisation de métiers peu qualifiés, l’augmentation de la puissance de calcul des programmes informatiques qui permettent d’automatiser des tâches humaines, la mutation de l’économie. En effet, ayant subi une perte de son appareil productif industriel et ayant fait le choix de l’économie de l’intelligence, l’Europe semble menacée de déséquilibre social, ce qui pourrait toucher en premier lieu les salariés les moins qualifiés. Le phénomène s’accroit également par la pénurie récurrente de profils orientés vers les nouvelles technologies alors que le besoin des entreprises est croissant en la matière. Le taux moyen de menace serait de 54% contre 45% aux États-Unis qui semblent mieux préparés à cette transition. Au sein même des pays européens, les pays scandinaves tirent (encore) leur épingle du jeu : la part d’emplois menacée par les évolutions informatiques serait plus faible en Suède (46,69%) et au Royaume-Uni (47%). La France n’est d’ailleurs pas distanciée dans ce classement puisqu’avec les Pays-Bas elle reste en dessous du taux de 50%, dépassé par l’Allemagne (51%). Sans surprise, les pays les plus menacés du fait de leur retard technologique sont respectivement la Roumanie (62%), le Portugal (59%), puis la Croatie (58%) et la Bulgarie (56,5%). Autant de transformations qui pourraient à terme favoriser des nouvelles formes d’emploi comme le portage salarial. En effet, les salariés s’orienteraient progressivement vers des formes plus autonomes, plus souples et plus adaptés à ces nouvelles compétences et ces nouvelles communautés de travail. Tous les spécialistes de l’emploi semblent s’accorder sur les conséquences sur l’emploi de l’émergence de processus d’intelligence artificielle et de la robotisation divise encore les spécialistes : le  marché de l’emploi va changer. La question se pose désormais sur la rapidité de l’évolution et surtout sur la prise de conscience des pouvoirs publics. Une nouvelle étude du Pew Research Center a publié le 6 août 2014 intitulée « AI, Robotics and the future of jobs ». Pour celle-ci, le Centre a interrogé près de 2000 experts du sujet. La question essentielle qui se posait était : la robotisation des processus industriels et des services créera-t-elle plus d’emplois qu’elle n’en détruira ? Le résultat est très partagé car près de 48% des répondants répondent que oui et 52% estiment que non Deux conception s’affrontent logiquement. Les plus favorables estiment que l’intelligence humaine va se déplacer vers de nouveaux métiers, de nouveaux usages, de nouvelles façons d’utiliser des technologies et donc de nouvelles ressources. Ils s’appuient principalement sur le marché de l’emploi américain qui a su se redresser depuis plusieurs mois grâce aux géants de l’Internet et leur implantation Outre-Atlantique. Pour les plus pessimistes, l’accélération est tellement rapide qu’un nombre important d’employés prendra du temps avant de retrouver un emploi. En effet, l’arrivée prochaine de nouveaux modèles autonomes de voitures, de l’utilisation de drones peuvent avoir des effets en cascade comme la menace de secteurs établis tels que le secteur de l’assurance, qui était basé sur une économie de la possession et non de l’usage. Dans cette nouvelle économie, une partie infime de travailleurs, de vrais experts pourrait s’en sortir mais la précarisation de la majorité pourrait également en découler : une disparition de la classe moyenne souvent évoquée. Les systèmes publics d’éducation et de formation ne semblent donc vraiment pas adaptés à cette mutation en cours. Ainsi, l’économiste britannique Jeremy Bowles a déclaré « Les conclusions de ces estimations sont évidentes : si nous croyons que la technologie sera capable de surmonter les obstacles traditionnels dans le domaine des tâches cognitives non routinières, nous devons doter la prochaine génération de travailleurs de compétences qui leur permettent de tirer profit des technologies plutôt que d’être menacés par celles-ci ».  La France semble avoir récemment pris conscience de ce constat en proposant désormais à ses étudiants d’accéder à des cours de codage informatique dés l’école primaire. Cela suffira-t-il à pallier « l’inadéquation des compétences » décrite par l’Organisation internationale du travail et la pénurie de compétences dans les domaines IT régulièrement pointés par la Commission Européenne ?

 

Prime à l’embauche dans les PME : pas d’effet sur l’emploi ?

Prime à l’embauche dans les PME : pas d’effet sur l’emploi ?

La question est posée mais reste sans réponse nette dans une étude de l’INSEE. La difficulté est d’ordre méthodologique car il faudrait comparer la même période avec et sans prime, ce qui est évidemment impossible. Du coup on ne peut pas en déduire sil s’agit d’un effet d’aubaine, c’est à dire d’une opportunité pour les entreprises de recevoir uen aide alors qu’elles auraient de toute manière embaucher quand même en absence d’aide ou si inversement ce soutien financier a été créateur d’emploi. Pas sûr qu’une  aide de 166 euros par mois ait été suffisamment incitateur pour une charge patronale de l’ordre de 3000 euros.  L’aide a cependant rencontré un gros succès puisque environ 1,1 million d’employeurs ont souhaité la percevoir, d’après le ministère du travail. Elle  consiste à verser chaque trimestre 500 euros (maximum) sur deux ans (au plus) pour toute personne embauchée, à condition que son salaire soit inférieur ou égal à 1,3 smic. Près de 54 % des recrutements en CDD d’au moins six mois et 36 % des embauches en CDI en « ont bénéficié », selon l’étude de l’Insee, qui souligne que ces « taux de recours » sont calculés sur tous les contrats, y compris ceux qui ne peuvent pas entrer dans le dispositif (la rémunération étant supérieure à 1,3 smic). Autrement dit, les pourcentages seraient plus élevés si le nombre de primes était rapporté aux seuls contrats payés à hauteur de 1,3 smic ou moins.

Quoi qu’il en soit, l’engouement a été réel, en particulier dans les très petites entreprises (TPE) de moins de dix personnes : 77 % des embauches effectuées par celles-ci, sous la forme de CDD d’au moins six mois, en ont bénéficié.

Toutefois, l’impact de la prime se révèle incertain. Elle « ne semble pas avoir eu d’effet facilement interprétable sur les [recrutements] en CDI », écrit l’Insee. En revanche, le nombre de nouveaux CDD d’au moins six mois s’est accru plus vite « dans les entreprises de moins de 250 salariés (…) que dans les plus grandes [qui ne sont pas éligibles au dispositif] ». Y a-t-il une relation de cause à effet ? Difficile à dire, répond l’Insee, car les employeurs qui avaient le droit de recevoir ce coup de pouce financier « ont pu être sensibles aux conditions conjoncturelles favorables ». L’Insee a, de ce fait, tenté d’identifier un « effet propre à la prime » en se focalisant « sur les entreprises qui sont proches du seuil d’éligibilité », légèrement en dessous et légèrement au-dessus de 250 personnes. Il en a conclu qu’il y avait des écarts entre sociétés éligibles et sociétés non éligibles, mais qu’ils « sont trop faibles pour que l’on puisse les attribuer à un effet propre à la prime ». La mesure, ajoute l’étude, a « peut-être » une incidence « sur les embauches dans les entreprises de taille plus petite, mais il est difficile de se prononcer sans hypothèses supplémentaires ». Ce constat confortera les tenants de la thèse selon laquelle le dispositif crée un effet d’aubaine, leur argument consistant à dire que des entreprises ayant touché l’aide auraient, de toute façon, étoffé leurs effectifs, même si la mesure n’avait pas été prise. D’autres enquêtes conduites antérieurement parviennent à des résultats différents de ceux de l’Insee. En août, la direction du Trésor avait diffusé une note disant que la prime pourrait, in fine, contribuer à créer quelque 60 000 emplois supplémentaires en 2016 (estimation faite avant l’annonce de la prolongation du dispositif par François Hollande, en juin). L’institut de conjoncture COE-Rexecode aboutit à un résultat guère éloigné (50 000 créations de poste).

Moscou sanctionné pour ingérence dans l’élection américaine

Moscou sanctionné pour ingérence dans l’élection américaine

 

 

Des sanctions finalement symboliques prises par Obama suite à l’ingérence de la Russie dans les sélections américaines. Pas  des mesures qui n’inquiètent pas particulièrement Moscou d’après un conseiller de l’ambassade russe à Paris qui s’est exprimée sur France Info. Ce dernier considère en effet ces  sanctions comme très provisoires et pense qu’elles seront sans doute annulées d’une manière ou d’une autre par la future administration de TRUMP. Du coup la Russie pourrait à son tour prendre des mesures tout aussi symboliques en attendant de normaliser ses relations avec le nouveau président des États-Unis qui sera investi officiellement le 20 janvier.  Barack Obama a ordonné jeudi l’expulsion de 35 diplomates russes et sanctionné des responsables du renseignement russe que Washington soupçonne d’être impliqués dans le piratage informatique qui a visé le Parti démocrate pendant la campagne des élections de novembre dernier aux Etats-Unis. Le Kremlin a nié catégoriquement les accusations américaines et promis une réponse « appropriée », tout en doutant de la réelle portée de ces sanctions, prises à moins d’un mois de la fin du mandat du président démocrate. Ces mesures de rétorsion marquent une nouvelle dégradation des liens russo-américains, déjà abîmés par les guerres en Ukraine et en Syrie.  « Ces actions font suite aux avertissements que nous avons adressés de manière répétée au gouvernement russe, en privé et en public. Elles sont une réponse nécessaire et adaptée aux actions visant à nuire aux intérêts américains en violation des normes de comportement internationales établies », a déclaré Barack Obama dans un communiqué diffusé de Hawaï, où il passe les fêtes de fin d’année en famille. Un haut responsable américain a indiqué que Donald Trump pourrait très bien annuler les décisions de Barack Obama car elles relèvent de l’exécutif. Il a toutefois « déconseillé » une telle initiative. Si cela devait être le cas, l’homme d’affaires se heurterait à l’opposition d’un nombre important de membres du Parti républicain au Congrès.

Le conseil constitutionnel censure la « taxe Google »

Le conseil constitutionnel  censure la « taxe Google »

 

Le conseil constitutionnel a annulé la taxe Google au motif que l’administration fiscale «ne peut avoir le pouvoir de choisir les contribuables qui entrent ou non dans le champ d’application de l’impôt sur les sociétés». Une décision fondée sur la forme et qui confirme l’amateurisme juridique des socialistes. Certes on peut regretter l’absence de dispositif permettant aux grandes entreprises de délocaliser leur profit pour échapper à l’impôt. Mais cela ne concerne pas uniquement Google et autres GAFA mais la plupart des entreprises à implantations internationales.  En clair, pas question de présumer que ces sociétés qui font systématiquement transiter leurs bénéfices vers des pays à fiscalité plus douce, comme l’Irlande, doivent payer des impôts là où elles réalisent ne leur chiffre d’affaires. C’est pourtant l’amendement qu’avait réussi à faire adopter, le 18 novembre, le député PS Yann Galut, après avoir retravaillé son texte avec le gouvernement. «C’est une décision incompréhensible, réagit le parlementaire, joint par LibérationUne fois de plus le Conseil constitutionnel choisit de censurer un texte contre l’évasion fiscale. Il y a deux ans déjà, une mesure imposant aux entreprises de faire préalablement approuver par Bercy leurs montages d’optimisation fiscale avait été annulée, poursuit-il. Je vais revenir avec une nouvelle mouture, mais il n’y a plus de fenêtre parlementaire disponible pour faire voter un nouveau texte. Ce sera donc à la prochaine majorité, issue des élections législatives de s’emparer de cette question.» Pour l’heure, le seul moyen pour l’Etat de lutter contre ces pratiques, reste le bon vieux contrôle fiscal, avec ses lenteurs et ses négociations en coulisses. A partir du moment où une procédure de ce type est lancée, l’entreprise peut contester un redressement jusque devant le Conseil d’Etat, ce qui prend des années, ou passer un deal avec Bercy. En échange d’une ristourne significative sur le montant de la douloureuse, elle accepte, alors, de ne pas jouer la montre devant les tribunaux.

Loi Travail : primauté de l’accord d’entreprise

Loi Travail : primauté de l’accord d’entreprise

Une disposition très contestée par certains mais qui constitue sans doute une certaine révolution dans les rêves relations sociales au plan de l’entreprise puisse que désormais un accord local prévaudra sur les dispositions prévues au plan national Cette modification relative à la durée du travail pourra davantage tenir compte des contraintes de l’activité et des contraintes géographiques. La loi travail a pourtant été critiquée et les sondages montraient qu’environ 70 % de des Français y étaient opposés. Reste qu’il s’agit sans doute d’une orientation fonda fondamentale pour permettre d’adapter le temps de travail au plan de charge au-delà pour préserver la compétitivité des entreprises et l’emploi. La loi prévoit qu’un accord d’entreprise signé en vue de « la préservation ou du développement de l’emploi » primera sur le contrat de travail. Il pourra modifier la durée du travail, par exemple, mais n’aura aucun effet sur la rémunération mensuelle du salarié, rappelle ce décret, en vigueur dès le 30 décembre. Le montant ne pourra pas être inférieur à la moyenne sur les trois mois précédant la signature de l’accord. Le salarié aura un mois pour donner sa décision de signer ou pas l’accord. Une absence de réponse vaudra acceptation. Les salariés refusant s’exposeront à un licenciement pour « motif spécifique ». Dans ce cas, l’entreprise devra les informer lors de l’entretien préalable au licenciement individuellement et par écrit du « parcours d’accompagnement personnalisé ».

D’une durée de 12 mois, ce parcours sera confié à Pôle emploi et donnera droit à une allocation. Pendant cette période, l’ancien salarié peut travailler, mais dans un délai n’excédant pas au total six mois. Le versement de l’allocation est alors suspendu. Le salarié licencié cesse de bénéficier de ce dispositif s’il refuse « une action de reclassement et de formation ou ne s’y présente pas, ou lorsqu’il refuse à deux reprises une offre raisonnable d’emploi ».

(Avec AFP)

La fin des journalistes ?

La fin des journalistes ?

 

Dans une interview à LA TRIBUNE  Dominique Volton, sociologue, s interroge sur l’avenir des journalistes devant la montée des nouveaux moyens d’information. Il soutient qu’on ne saurait réduire le métier au Web journalisme et que l’intermédiation journalistique est indispensable pour analyser l’information. En théorie, le sociologue a sans doute raison car la complexité de la formation exige compétence, sérieux et pédagogie. Mais en pratique force est de constater que les « Une » de la plupart des journaux sont construites à peu près sur le même modèle avec essentiellement la reprise des dépêches d’agence à peine retravaillée. Même les versions Internet des grands médias se ressemblent. Trop rares sont les véritables analyses, études ou enquêtes. Aujourd’hui le véritable vecteur d’information est  Internet même si ce support est aussi une auberge espagnole où le meilleur côtoie le pire. La révolution est en cours même si le paysage a besoin de se stabiliser avec davantage de critères de pertinence.

 

 

Interview dans la tribune

Les journalistes sont-ils une espèce en voie de disparition ?

DOMINIQUE WOLTON - Les médias n’est plus les seuls vecteurs d’accès à l’information. Le public dispose d’un grand nombre de comparatifs et prend lui-même ses sources. C’est pour cette raison qu’il est fondamental de résister à l’idéologie technologique et de cesser le mélange des genres : oui à la présence des médias sur le Web, non à la réduction du métier au « webjournalisme ». Internet ne doit pas devenir la référence journalistique, à laquelle presse écrite, radio et télévision devraient se soumettre. Le journalisme est d’abord une valeur, Internet, un système technique. Ce devrait être la technique qui s’adapte aux métiers et non l’inverse.

La multiplication des blogs personnels qui ambitionnent de se substituer à la production journalistique est une manifestation, parmi d’autres, d’un phénomène de société : le do-it-yourself, qui s’applique à nombre de domaines et constitue l’illusion d’un idéal de démocratie. Supposer que chacun puisse devenir journaliste-citoyen est dangereux. Critiquer la presse, oui ; remplacer le journaliste, non. La prolifération des sources d’information n’a, en effet, jamais rendu le travail des journalistes aussi essentiel pour justement trier, hiérarchiser, (in) valider, expliquer, critiquer, guider dans la compréhension… Ils doivent être « l’intermédiaire humain », ils doivent représenter le contre-pouvoir, ils doivent accomplir cette tâche subjective et pédagogique grâce à laquelle le citoyen peut se retrouver dans ce qui est devenu une jungle, puis construire sa conscience. Ils ont la responsabilité de produire un travail de nuance, de précision, de variété, qui ne soit pas celui de la suspicion généralisée. L’esprit critique des journalistes et la culture au-delà de l’événement sont indispensables à la presse. Sinon, c’est la pseudo-rationalité de l’événement qui s’impose. Plus il y a cette course à l’événement, plus on doit maintenir la mise à distance par les interprétations et la culture. La culture est un des amortisseurs face à l’hétérogénéité d’un monde transparent, chaotique et peu compréhensible.

À quelles conditions est-il possible de revitaliser le lien de confiance entre producteurs et consommateurs d’information ?

Depuis vingt-cinq ans, la confiance à l’égard des journalistes s’érode inexorablement. Cela alors même que l’offre médiatique n’a jamais été aussi copieuse et que la formation des journalistes n’a jamais été aussi pointue. L’augmentation du nombre de médias ne profite donc pas aux journalistes. Cette profession, paradoxalement, ne semble toujours pas entendre le discrédit dont elle est l’objet.

Autisme et arrogance la caractérisent souvent, surtout pour la hiérarchie. Et c’est éclatant en période électorale, à l’aune du terrible triangle qu’elle forme avec les politiques et les sondeurs, tous enfermés dans leur cénacle, tous éloignés de la réalité. Tous certains de tout savoir… Pas assez d’ouverture à l’égard des acteurs de la société́ civile ou du monde de l’université́ et de la recherche, qui pourrait élargir le débat. La mercantilisation affecte l’ensemble des fonctions intellectuelles critiques ; celle des journalistes n’y échappe pas. Elle touche déjà̀ le monde académique qui ne veut pas voir… Plus il y a de l’information, plus il y a de rumeurs et plus il y a de fautes. Or, qui filtre ? Personne. Nous vivons trop dans la tyrannie de l’instant et dans l’illusion que le citoyen « pourrait » tout savoir. Plus les sociétés sont « transparentes », « immédiates », plus il faut valoriser les métiers intermédiaires, dont celui des journalistes, pour essayer de donner du sens à un monde saturé d’informations. Dans ce contexte, la profession n’a pas d’autre choix que d’accepter une autorité́ de régulation déontologique.

Popularité : Cazeneuve à plus 50%

Popularité : Cazeneuve à plus  50%

 

Il y a longtemps qu’un premier ministre de François Hollande n’avait pas dépassé 50 % de cote de popularité. Plusieurs facteurs explicatifs, d’abord le faite qu’il s’agit d’une fin de règne pour le gouvernement qui ne gère plus que les affaires courantes. Mais des affaires courantes auxquels il faut être attentif en raison du climat international et du terrorisme. Second facteur explicatif le faite que Bernard Cazeneuve est un peu plus reposant que l’énervé Manuel Valls s’exprimant surtout, en permanence et de manière un peu épileptique. De ce point de vue Bernard Cazeneuve et reposant. Enfin on ne prête pas d’ambition personnelle à Bernard Cazeneuve,  ce qui lui permet de ne pas instrumentaliser l’actualité politique dans la perspective 2017. Certes il n’est pas complètement neutre et il ne se prive pas de donner ici ou là des coups de griffe à l’opposition mais cela sans démesure. Hollande remonte un peu dans les sondages mais atteints seulement 19 % sans doute est-il toujours victime d’une omniprésence dans les médias qui fatiguent l’opinion. La cote de popularité du Premier ministre Bernard Cazeneuve s’établit à 51% d’opinions positives contre 42% de sondés qui se déclarent « mécontents » du chef du gouvernement, selon un sondage IFOP* dans Le Journal du Dimanche6% des personnes interrogées se disent « très satisfaites » de Bernard Cazeneuve et 45% « plutôt satisfaites ». À l’inverse, 13% sont « très mécontentes » et 29% « plutôt mécontentes ». 7% ne se prononcent pas. Parallèlement, la cote de popularité du chef de l’État passe de 15% d’opinions positives en novembre à 19% et le pourcentage de sondés se disant mécontents de François Hollande régresse de 84% à 81% en un mois. Seuls 2% des sondés, contre 1% en novembre, se disent « très satisfaits » du Président de la République et 17%, contre 14%, « plutôt satisfaits ». Du côté des « mécontents », le pourcentage de « très mécontents » grimpe d’un point, de 44% en novembre à 45%, tandis que celui des « plutôt mécontents » diminue de 40% à 36%.

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