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Archive mensuelle de décembre 2016

Actu, infos, économie, social, politique : articles les plus lus

 

Le temps des présidents fous ?

Le temps des présidents fous ?

 

On peut légitimement se demander si l’environnement économique et social plein d’incertitudes n’est pas favorable à l’émergence d’une vague de présidents fous. Le plus bel exemple est sans doute celui de Poutine dont le pays est enfoncé dans une crise économique grave caractérisée par une récession, le chômage et la misère sociale. Mais un Poutine qui sait masquer ses échecs économiques par un rideau de fumée politique en interne en intervenant sur plusieurs théâtres diplomatiques et militaires, ce qui flatte le nationalisme russe. Un nationalisme russe d’autant plus facile à flatter qu’une grande partie de l’opinion est complètement sous informée puisque toute opposition a été éliminée même physiquement. L’intervention de Poutine en Syrie se révélera catastrophique pour la Russie car malheureusement rien ne peut être tiré d’une Syrie  disposant de très peu de richesses naturelles et complètement détruite. La victoire diplomatique de Poutine constitue une aventure catastrophique pour l’économie et les finances russes. Un Poutine psychologiquement dérangé qui veut restaurer la grandeur de l’ancienne Russie voire de l’URSS que le PIB de ce pays et de l’ordre de celui de l’Italie. Pour indication le salaire moyen en Russie este d’un peu plus de 400 dollars. Trump est  un autre exemple de ces présidents psychologiquement déséquilibré. Devant le désarroi des couches moyennes, il a promis tout et n’importe quoi y compris le recours à des conflits avec la Chine. Sans doute le scénario le plus dangereux pour l’équilibre et la paix dans le monde. Il faut citer aussi Cameron  et Boris Johnson en Grande-Bretagne. L’ancien Premier ministre britannique pour se faire élire a dû promettre un référendum mais  les défenseurs du oui ne savent plus quelle stratégie adopter. Le pire est sans doute Boris Johnson d’abord opposé au brexit l’un des plus fervents partisans. Des responsables qui sont pris au piège de leurs contradictions démagogiques. D’autres pays font aussi émerger des dirigeants mentalement perturbés comme dans certains pays de l’Est de l’Europe. Même des pays comme la France ou l’Allemagne voient émerger des vagues de populisme encouragé par des aventuriers politiques. En France aussi on peut parfois douter de l’intégrité mentale de certains responsables qui soutiennent notamment le nationalisme, la xénophobie et la haine. C’est responsable politiques fous surfent  évidemment sur la vague de mécontentement lié aux  évolutions structurelles économiques, technologiques voire sociétales. Pour la quasi-totalité de ces responsables le simplisme et la caricature font office de programmes puisque ce programme se réduit à désigner des boucs émissaires étrangers responsables des difficultés. Le désarroi et la peur de nombre de populations pourrait favoriser l’élection de nouveaux présidents fous au cours de la période à venir avec toutes les conséquences dramatiques possibles.

 

 

Sondage : le phénomène Macron

Sondage : le phénomène Macron

 

Doucement, relativement discrètement mais sûrement,  le phénomène Macron se confirme. Celui qui a été encore considéré il y a un mois ou deux comme un produit de bulle médiatique confirme son positionnement dans le paysage politique.  Un positionnement ni droite ni gauche qui lui réussit parce qu’il s’éloigne des problématiques des partis et traite essentiellement des réformes économiques et sociales nécessaires pour sortir de la crise. Certes ces propositions sont encore parfois marquées par un certain flou mais il a sans doute raison de ne pas s’engager dans des promesses trop quantifiées qui seraient susceptibles d’être contredites rapidement par les réalités du pouvoir. Avec 41% (+2) d’opinions positives, Emmanuel Macron profite du recul d’Alain Juppé (37%, -6) pour prendre la tête du classement des personnalités auxquelles les Français font le plus confiance, selon un sondage Harris Interactive diffusé ce vendredi. Macron prend désormais la tête des personnalités dans lesquels les Français ont le plus confiance avec 41 % d’opinions positives soit 10 points de plus que Fillon a 31 %. À l’extrême gauche Jean-Luc Mélenchon dispose d’un socle non négligeable tandis que Marine Le Pen paraît stagner. De son côté  François Hollande continue de progresser (+3 points), un mois après sa décision de ne pas briguer un second mandat. Avec 25% d’opinions positives, le chef de l’État retrouve son niveau de décembre 2015, au lendemain des attentats de Paris et Saint-Denis, mais 74% (-4) des personnes interrogées continuent de ne pas lui faire confiance, selon cette enquête pour le site Délits d’opinion. François Hollande progresse notamment auprès des proches du PS (73%, +16) et du Front national (+4). François Fillon, qui avait gagné neuf points fin novembre dans l’euphorie de sa victoire à la primaire, en perd huit et retrouve son niveau du mois d’août à 31%. François Bayrou gagne un point à 31%, Jean-Luc Mélenchon un à 26%, Marine Le Pen en perd deux à 22%. Benoît Hamon, en hausse (+4), est au coude à coude avec Arnaud Montebourg (-1) à 24% et Manuel Valls, qui fait son entrée avec 23% d’opinions positives. Egalement candidat à la primaire socialiste, Vincent Peillon n’a pas été testé. Cette enquête a été  réalisée en ligne du 27 au 29 décembre.

 

Perspectives économiques 2017 : un alignement des planètes moins favorables

 

Perspectives économiques 2017 : un alignement des planètes moins favorables

 

Bien qu’il soit toujours difficile d’esquisser des scénarios économiques même à court et moyen terme, il n’empêche que l’environnement risque d’être moins favorable en 2017 qu’en  2016,  année pourtant de croissance molle pour l’Europe et notamment la France. Premier élément mais pas le plus fondamental celui du redressement des matières premières en particulier du pétrole. Un pétrole qui était monté à 100 $ le baril et qui a chuté à 30 ou 40 mais qui se redresse lentement. Toutefois faute d deux dynamisme de l’activité internationale (notamment de la Chine), on peut penser que le prix du pétrole se stabilisera autour de 60 $ le baril ; une augmentation modeste mais cependant suffisante pour affecter les coûts de production. Second élément important celui-là, la fin sans doute des taux zéro. Le processus est enclenché aux États-Unis du fait de la bonne tenue économique et du redressement de l’emploi. La BCE va sans doute tenter de résister mais elle sera bien contrainte de modifier sa politique accommodante en matière de taux car nombre de pays européens ont besoin de ressources pour combler leurs déséquilibres budgétaires. Les taux pourraient remonter de 1 à 2 %. Une augmentation qui paraît faible mais qui est à mettre en relation avec une inflation qui demeurera encore insignifiante au cours de l’année 2017. Cette faible inflation demeurera par contre encore un atout pour la compétitivité. Autre élément à prendre en compte la baisse significative de l’euro qui a perdu une grande partie de sa valeur pour atteindre pratiquement la parité avec le dollar. Une sorte de dévaluation qui ne dit pas son nom mais qui permet de renforcer la compétitivité des exportations sans pour autant générer d’inflation excessive. Parmi les facteurs qui risquent de peser sur l’environnement économique : les changements politiques en cours en Europe et dans le monde. Au plan international,  les incertitudes viennent surtout de la politique du nouveau président américain qui a à peu près tout promis et son contraire. En Grande-Bretagne la question du brexit sera officiellement posée en 2017 et ses effets sont difficiles à mesurer tellement les hypothèses de sortie de l’union européenne sont encore floues et contradictoires. L’Allemagne et la France connaîtront des élections qui vont hypothéquer la confiance pendant une grande partie de l’année et paralyser un peu plus  l’Europe. Dernier sujet d’interrogation l’évolution du contenu des traités commerciaux internationaux passés et à venir. L’alignement des planètes en 2017 sera loin d’être aussi favorable qu’en 2016 même si l’Europe et la France ont été peu capables de valoriser cet environnement. Le plus à craindre c’est que les acteurs économiques devant ses différentes incertitudes choisissent encore l’attentisme en particulier en matière d’investissement déjà très faiblard en France. Dans cet environnement,  l’emploi évoluera peu aux dires mêmes des institutions officielles, pire il est probable qu’on préférera accentuer encore les emplois précaires par rapport au CDI d’autant qu’une réforme CDD CDI est attendue en milieu de 2017.

La démocratie à l’ère néandertalienne

La démocratie à l’ère néandertalienne

 

Il est clair que les démocraties connaissent une crise existentielle relativement inquiétant quand elle conduit au repli nationaliste sur le plan économique, social et culturel. Tous les conflits, toutes les guerres ont commencé de cette manière. La crise est double, à la fois économique mais aussi identitaire avec une interaction entre ces deux facteurs explicatifs. Le rétrécissement géographique ne peut évidemment constituer une perspective d’évolution sociétale. Pourtant certains prônent un retour au nationalisme et réussissent même à se faire élire sur cette promesse illusoire et dangereuse. En cause sans doute, l’incapacité des citoyens et des populations à comprendre les évolutions économiques, technologiques, sociales et culturelles. Des évolutions d’ordre systémique et qui affectent  l’ensemble de la planète. Malheureusement cette incapacité concerne  aussi une grande partie des classes dirigeantes organisées en oligarchie et dont l’accès au pouvoir prime et de loin sur l’objet même du mandat qui devrait normalement exclusivement viser le service de l’intérêt général. Il faut dire que les transformations de tous ordres constituent des éléments anxiogènes pour une grande partie des populations et nourrissent la mélancolie d’un passé supposé meilleur qu’aujourd’hui voire du déclinisme. La frilosité voire  le refus du changement peut se comprendre dans la mesure où nos sociétés ont connu davantage de changements en une cinquantaine d’années que pendant des siècles et des millénaires. En outre,  le processus d’évolution s’est encore accéléré au cours des 10 à 20 dernières années. Sur le plan économique les changements affectent à la fois la nature des biens mais aussi leur mode de production et de distribution. Témoin, l’évolution des populations actives. En 1800 l’agriculture occupée 75 % des Français, en 1900 autour de 40 %, en 1970 10 %, aujourd’hui moins de 4 %. Pour l’industrie dans les années 50, le secteur occupait  environ 40 % de la population, aujourd’hui en France c’est environ 10 %. Par contre les services se sont considérablement développés pour représenter à peu près 80 % des emplois aujourd’hui. Des mutations qui bouleversent évidemment les activités, les qualifications les emplois aussi leur localisation.- D’une certaine façon l’économie s’est à la fois dématérialisée et internationalisée avec des processus de production et de distribution de plus en plus complexes à telle enseigne qu’il est bien difficile de savoir quelles sont les produits réellement français tellement sont imbriquées les éléments des modes de production. L’autre élément marquant lié aux autres est l’émergence des pays en développement dont beaucoup étaient condamnés à la quasi famine il y a une cinquantaine d’années et qui commencent à accéder à des niveaux de vie plus décents. Des pays qui deviennent parfois concurrents et qui contraignent les anciens pays occidentaux à se  spécialiser  sur des productions à plus forte valeur ajoutée. Des pays concurrents mais aussi clients qui achètent les biens de l’industrie aéronautique, spatiale, navale, automobile, ferroviaire, nucléaire ou encore du BTP et de l’armement. Progressivement ces pays s’approprient aussi certaines techniques ce qui contraint les pays occidentaux à de nouveaux progrès technologiques. Finalement ces échanges internationaux participent du progrès économique et social global sous réserve toutefois que les balances commerciales soient équilibrées, ce qui est loin d’être le cas pour la France dont la balance des échanges de biens est dramatiquement dans le rouge. Cela en raison des rigidités structurelles propres au pays. Notons aussi que la financiarisation des économies a largement déplacé les centres de décision et de répartition des richesses. Des mutations qui ont cependant permis un accès beaucoup plus large à des produits et services qui satisfont de nouveaux besoins. Même si on peut contester l’utilité de certaines productions ou leurs conditions de production et d’utilisation qui porte atteinte à la santé et à l’environnement.  Pour l’avenir 50 % des les emplois pourraient être supprimé ou transformé dans les 30 ans mais en même temps à peu près la moitié des nouveaux produits et services sont aujourd’hui inconnus. Face à toutes ces mutations trois  grandes perspectives politiques émergent, soit le laissé aller qui laisse au seul marché le soin de réguler, soit le repli sur les frontières intérieures, soit une régulation qui prenne en compte la dynamique des marchés en même temps que l’intérêt général. Un dernier équilibre particulièrement difficile à trouver qui exige une grande compétence économique, aussi du courage. Il faudrait évidemment développer de manière autrement plus complète les phénomènes décrits précédemment. Du coup faute de compréhension, les populations fragilisées se réfugient  dans les discours démagogiques, simplistes, nationalistes voire xénophobes. Dernier exemple en date en Grande-Bretagne avec le vote du brexit, celui de l’élection de Trump ou la popularité de Poutine en Russie ;  pays pourtant en pleine crise socio économique. En face de ces changements, la démocratie a peu évolué. Elle se réduit essentiellement au dépôt d’un bulletin de vote tous les quatre à cinq ans. Le plus souvent les prétendants au pouvoir ne peuvent évidemment mettre en œuvre leurs programmes démagogiques ce qui nourrit la défiance de l’opinion vis-à-vis des systèmes politiques mais une opinion qui se rabat alors sur les candidats les plus protestataires ;  aux programmes les plus  illusoires engendrant à leur tour de nouvelles désillusions quand ces candidats sont élus. Il est clair qu’une autre forme de démocratie caractérisée par son interactivité reste à mettre en œuvre pour être en adéquation avec l’ampleur des bouleversements en cours et le rythme des changements. Or depuis un siècle les modalités de cette démocratie si n’ont pas bougé d’un iota face au mutations économiques, sociales, environnementales et plus généralement sociétales . La monarchie républicaine constitue le modèle de référence avec sa déclinaison dans les baronnies locales. D’une certaine manière la démocratie demeure à lére  néandertalienne.

 

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