Archive pour la Catégorie 'insécurite routiere'

Vallauris : l’enfant de 7 ans fauché par une moto est décédé

Vallauris : l’enfant de 7 ans fauché par une moto est décédé

La petite Kamilya, une fillette de 7 ans fauchée par une moto jeudi soir à Vallauris (Alpes-Maritimes), est décédée ce dimanche soir, a appris Le Figaro par l’avocat de la famille, Me Nabil Boudi. L’enfant était entre la vie et la mort depuis jeudi soir. 

Le placement sous contrôle judiciaire du suspect a suscité la colère et l’incompréhension du père de la fillette. «Merci la justice française. À partir de demain les citoyens qui n’ont pas été arrêtés en flagrant délit ils savent qu’ils peuvent rouler comme ils veulent, faire les fous sur la route. Tuer. Aucun respect pour notre fille ni pour nous-mêmes», a-t-il réagi dimanche sur Facebook.
Il est clair que cette affaire remet dans l’actualité la question de savoir si de tels accidents relèvent de simples délits ou de crimes routiers.

 

« La France a tué mon mari » ( veuve du gendarme victime de l’assassin routier)

« La France a tué mon mari » ( veuve du gendarme victime de l’assassin routier)

 

« Je l’affirme haut et fort, la France a tué mon mari par son insuffisance, son laxisme et son excès de tolérance », A déclaré avec force la veuve du gendarme victime d’un assassin qui a refusé d’obtempérer. La phrase est courte, violente mais elle résume bien le sentiment général d’insécurité puisqu’en l’espèce le coupable avait déjà été inquiété une dizaine de fois pour des faits proches.

La preuve effectivement supplémentaire de la bienveillance de la justice vis-à-vis des incivilités et même des crimes commis au volant. De toute évidence, la situation de conducteur d’un véhicule automobile confère un statut particulier très bienveillant y compris en cas de mise en danger de la vie d’autrui. Bref : une sorte de « justice pour la bagnole »; symbole encore sacré de la civilisation actuelle.

On objectera juste titre que les chauffards voir les assassins constituent une extrême minorité, ils sont cependant suffisants pour créer des dégâts considérables mais aussi pour tolérer trop de conduites irresponsables de la part de conducteurs immatures et idiots .

Permis de conduire Conducteurs âgés : la France ne veut pas d’un examen médical

Permis de conduire Conducteurs âgés : la France ne veut pas d’un examen médical !

Conditionner le maintien du permis de conduire à un examen médical pour les personnes âgées. «Nous n’y sommes pas favorables», car cela donnerait l’impression que certains peuvent avoir un permis «périmé», a indiqué Clément Beaune. Voilà l’exemple même de la démagogie et de la faiblesse d’un gouvernement qui sur une question régalienne mettant en cause la sécurité montre toute sa faiblesse.

Il est pourtant indéniable qu’avec l’âge, la santé ce détériore, les réflexes et les réactions avec. Il est tout aussi indéniable que certains peuvent conduire sans dommages jusqu’à 90 ans tandis que d’autre sont sources de risques à partir de 70 ans voire avant en cas de santé altérée.

«Je veux couper court à des rumeurs ou à des fausses nouvelles», a expliqué le membre du gouvernement. Une «discussion» a bien été lancée par la Commission européenne, et celle-ci «pourrait créer ce type d’obligations». Mais Paris s’élèvera contre cette idée : «Quand on est une personne âgée, notamment dans les territoires ruraux [...], on a besoin de la voiture».

La réflexion européenne vise à limiter les risques, afin de remplir les objectifs du plan «Vision zéro» : «Atteindre pratiquement zéro décès et zéro blessé grave sur les routes de l’UE d’ici à 2050». Dans ce cadre, le texte de la commission, rappelé dans un rapport récent de l’eurodéputée Karima Delli, propose que «les États membres réduisent à cinq ans ou moins les durées de validité administrative [...] pour les titulaires de permis de conduire résidant sur leur territoire ayant atteint l’âge de 70 ans, afin d’appliquer une fréquence accrue de contrôles médicaux ou d’autres mesures spécifiques, y compris des cours de remise à niveau». Autant d’orientations auquel s’oppose le gouvernement français par pure démagogie

Contrôle technique des deux-roues obligatoire

Contrôle technique des deux-roues obligatoire

Le Conseil d’État donne deux mois au gouvernement pour instaurer le contrôle technique des deux-roues

Le Conseil d’État a donné jeudi 1er juin au gouvernement deux mois pour instaurer le contrôle technique pour les deux-roues motorisés, conformément à une disposition imposée au niveau européen mais jamais mise en pratique par la France. Le ministre délégué aux Transports Clément Beaune a immédiatement réagi, affirmant que le gouvernement appliquerait «bien entendu la décision du Conseil d’État» et que lui-même préciserait «dans les prochains jours le calendrier et les modalités du contrôle technique», dans un communiqué.

Sécurité routière-Création d’un d’homicide routier ?

Sécurité routière-Création d’un d’homicide routier ?

De nombreuses voix réclament la création d’un « homicide routier » en cas d’accident mortel sous l’emprise de l’alcool ou de la drogue. Ce qui impliquera évidemment des sanctions beaucoup plus lourdes qu’ aujourd’hui. Par ailleurs, la présidente de l’Assemblée nationale demande désormais une tolérance zéro encore d’alcool au volant

En février dernier, le ministre de l’Intérieur annonçait vouloir rendre automatique le retrait des 12 points de permis pour toute personne conduisant sous stupéfiants, mais aussi renommer les accidents mortels liés à la consommation d’alcool ou de stupéfiants en « homicide routier ».

Un travail est actuellement mené entre les services du ministère de l’Intérieur et ceux du ministère de la Justice pour déboucher sur un arbitrage de la Première ministre. Parmi les voies envisagées, le renforcement des sanctions pour les conducteurs sous stupéfiants ou alcoolisés impliqués dans des accidents mortels. Aujourd’hui, les mis en cause sont poursuivis pour « homicide involontaire » avec une double circonstance aggravante.

« On ne peut plus décemment dire involontaire, c’est indécent, estime Linda Kebbab », déléguée nationale du syndicat Unité SGP Police FO. « La justice doit aussi répondre à une forme de réparation aux victimes. »

Pour le délit d’homicide involontaire, les prévenus encourent jusqu’à dix ans de prison, la peine maximale qui peut être prononcée par un tribunal correctionnel. « Quand on fait le choix de boire ou de se droguer, on sait ce que l’on fait, le véhicule devient une arme par destination, c’est donc un homicide volontaire », tranche Denis Jacob, secrétaire général Alternative Police CFDT.

Alors que le terme d’involontaire est difficilement audible pour les familles de victimes, « si l’infraction reste délictuelle, on est dans de la sémantique sauf à passer en matière criminelle », note Me Vincent Julé-Parade, avocat spécialisé dans la défense des victimes des accidents de la route. Pour alourdir les peines, il faudrait en effet criminaliser l’infraction, c’est-à-dire la faire juger par une cour d’assises ou une cour criminelle départementale, qui juge les crimes passibles de 20 ans de réclusion criminelle.

« Pourquoi une personne qui consomme de l’alcool, du stupéfiant, qui roule à haute vitesse et qui percute et tue des vies se contenterait d’être traité comme un délinquant? », interroge Linda Kebbab.

Une proposition de loi a été déposée en ce sens le 4 avril dernier à l’Assemblée nationale et propose de créer l’infraction d’homicide routier portant à 20 ans de réclusion criminelle la peine encourrue par un conducteur ayant consommé de l’alcool ou de la drogue et qui provoque un accident.

Création d’un homicide routier ?

Création d’un d’homicide routier ?

De nombreuses voix réclament la création d’un « homicide routier » en cas d’accident mortel sous l’emprise de l’alcool ou de la drogue. Ce qui impliquera évidemment des sanctions beaucoup plus lourdes qu’ aujourd’hui. Par ailleurs, la présidente de l’Assemblée nationale demande désormais une tolérance zéro encore d’alcool au volant

En février dernier, le ministre de l’Intérieur annonçait vouloir rendre automatique le retrait des 12 points de permis pour toute personne conduisant sous stupéfiants, mais aussi renommer les accidents mortels liés à la consommation d’alcool ou de stupéfiants en « homicide routier ».

Un travail est actuellement mené entre les services du ministère de l’Intérieur et ceux du ministère de la Justice pour déboucher sur un arbitrage de la Première ministre. Parmi les voies envisagées, le renforcement des sanctions pour les conducteurs sous stupéfiants ou alcoolisés impliqués dans des accidents mortels. Aujourd’hui, les mis en cause sont poursuivis pour « homicide involontaire » avec une double circonstance aggravante.

« On ne peut plus décemment dire involontaire, c’est indécent, estime Linda Kebbab », déléguée nationale du syndicat Unité SGP Police FO. « La justice doit aussi répondre à une forme de réparation aux victimes. »

Pour le délit d’homicide involontaire, les prévenus encourent jusqu’à dix ans de prison, la peine maximale qui peut être prononcée par un tribunal correctionnel. « Quand on fait le choix de boire ou de se droguer, on sait ce que l’on fait, le véhicule devient une arme par destination, c’est donc un homicide volontaire », tranche Denis Jacob, secrétaire général Alternative Police CFDT.

Alors que le terme d’involontaire est difficilement audible pour les familles de victimes, « si l’infraction reste délictuelle, on est dans de la sémantique sauf à passer en matière criminelle », note Me Vincent Julé-Parade, avocat spécialisé dans la défense des victimes des accidents de la route. Pour alourdir les peines, il faudrait en effet criminaliser l’infraction, c’est-à-dire la faire juger par une cour d’assises ou une cour criminelle départementale, qui juge les crimes passibles de 20 ans de réclusion criminelle.

« Pourquoi une personne qui consomme de l’alcool, du stupéfiant, qui roule à haute vitesse et qui percute et tue des vies se contenterait d’être traité comme un délinquant? », interroge Linda Kebbab.

Une proposition de loi a été déposée en ce sens le 4 avril dernier à l’Assemblée nationale et propose de créer l’infraction d’homicide routier portant à 20 ans de réclusion criminelle la peine encourrue par un conducteur ayant consommé de l’alcool ou de la drogue et qui provoque un accident.

Société-Drogue et stupéfiants : Pour une interdiction totale

Société-Drogue et stupéfiants : Pour une interdiction totale

Par François Diot, Thérapeute dans une tribune du Figaro

Alors que la France a fait face à des saisies de cocaïne records en 2022, le thérapeute François Diot plaide pour un changement de paradigme dans la lutte contre la drogue. Selon lui, les salles de shoot, en voulant accompagner la consommation de drogue la normalisent.


François Diot est thérapeute, spécialiste des conduites addictives. Il a notamment dirigé un Centre d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues (CAARUD), un centre d’aide pour les toxicomanes.

Depuis une trentaine d’années, les saisies de cocaïne ne cessent d’augmenter en France, comme en témoignent les chiffres de l’OFDT. Et c’est la cocaïne qui, après un certain mélange, permet la fabrication du crack. Si lors de la décennie 1990, les saisies sur le territoire national s’élevaient en moyenne à 1,8 tonne par an, elles sont passées à 5,3 tonnes dans les années 2000 et à plus de 11 tonnes dans les années 2010. En 2021, elles ont atteint un record avec 26,5 tonnes, soit deux fois plus qu’en 2020. Cette évolution spectaculaire est la conséquence de plusieurs facteurs. Le premier est la très forte croissance de la production de cocaïne en Amérique latine et particulièrement en Colombie, d’où provient la majeure partie du chlorhydrate de cocaïne consommé en France. Depuis le début de la décennie 2010, la production colombienne a plus que triplé, passant de 384 tonnes en 2011, à 1 228 tonnes en 2020.

Le second facteur est une augmentation très nette de la pureté de la cocaïne observée depuis dix ans avec, en France, un taux moyen de pureté de 63,5 % en 2021, contre 45,8 % en 2011. Le reste de cette cocaïne contient généralement des produits de coupe qui ont également des effets psychoactifs (lévamisole, paracétamol, caféine, hydroxyzine, lidocaïne). Enfin le troisième facteur explicatif est le prix de vente. Le prix du gramme de chlorhydrate de cocaïne a augmenté depuis 2010 mais il a diminué progressivement à partir de 2018, pour atteindre aujourd’hui entre 60 et 70 euros le gramme. La «galette» de crack (qui peut permettre 3 à 5 consommations) s’achète entre 10 et 20 euros.

D’un point de vue médical, le dispositif de soin en addictologie est actuellement confronté à une difficulté majeure concernant la prise en charge médico-sociale des usagers de crack, car il n’existe pas de traitement de substitution à cette drogue. De plus, ces usagers de crack cumulent des difficultés sociales importantes, des parcours de vie traumatiques, ainsi que des pathologies psychiatriques qui ne sont pas soignées. Pour permettre une prise en charge adaptée des consommateurs de cette drogue hautement addictive, il est indispensable qu’il y ait une rupture avec son usage, une rupture avec les lieux de consommation et de deal, bref une mise à distance de toutes les tentations et une mise à l’abri. Vouloir réguler et accompagner la consommation de crack, comme le soutiennent et le pratiquent les adeptes de la réduction des risques, est totalement illusoire. Plus grave, c’est une impasse.
Pourquoi ? Mise en place, à juste raison, il y a 30 ans pour lutter contre les ravages du VIH et du VHC, la réduction des risques reste nécessaire, même si désormais le VIH se soigne et le VHC se guérit. Il ne s’agit donc pas de la remettre en question. Mais elle est aujourd’hui l’option quasi exclusive, prônée par le secteur de l’addictologie en France. Ce parti pris s’explique par l’idéologie qui prévaut largement dans ce secteur, selon lequel il faut «vivre avec les drogues» : les consommateurs étant supposés libres de leur choix et le mal venant non pas des stupéfiants, mais des conditions de leur consommation, il convient de s’accommoder de l’addiction en réduisant les risques de celle-ci.
Ajoutons qu’en France, Il existe aujourd’hui 1080 structures dédiées à la réduction des risques. Elles sont gérées par des associations qui sont financées par les pouvoirs publics. Le maillage territorial de la réduction des risques est très élevé. Pourtant, la consommation de crack et autres drogues dures ne cesse de croître. Elle n’est plus l’apanage des grandes villes françaises. Désormais, elle touche aussi les villes moyennes et petites.

Aujourd’hui, la réduction des risques et le discours de ses promoteurs sont un frein au soin et à la sortie de l’usage de drogues. En effet, ceux-ci considèrent que le toxicomane est libre, et qu’il faut attendre qu’il ait le désir de cesser de consommer pour envisager le sevrage et la sortie de l’addiction. Mais comment peut-on encore parler de liberté et de discernement pour des personnes qui – en plus de souffrir de comorbidités, de troubles psychiatriques et de handicaps sociaux lourds – sont totalement aliénées au crack et passent leur temps à se procurer, par tous les moyens, la prochaine dose à consommer ? Les salles de shoot et leur zone d’immunité pénale normalisent de facto l’usage de drogue en le sécurisant.

La crise actuelle du crack témoigne de l’impasse de cette approche. Les différents plans crack ont consisté essentiellement à investir massivement dans l’hébergement des toxicomanes. Cet hébergement a évidemment son utilité mais il ne résout pas le problème. D’une part parce que, malgré un logement, la plupart des consommateurs ont une propension à se regrouper, car la consommation du crack se fait selon un mode communautaire. D’autre part, parce que les addicts auxquels sont distribués des kits à crack et kits d’injection, ne se voient pas proposer du soin et de la désintoxication, suivi d’un parcours de rétablissement. Sans compter, qu’ils sont la proie toute trouvée des dealers. À côté des plans crack, la solution proposée par le courant dominant de l’addictologie est la multiplication des salles de consommation de drogues encadrées (Haltes Soins Addictions, HSA).

Encadrer la consommation de drogue, est-ce la solution ? Ces HSA sont-elles la solution pour sortir de la crise actuelle aussi bien sur le plan sanitaire que sur celui de la sécurité et de la tranquillité publique ? Et permettent-elles à l’état de réaliser des économies sur le plan financier ? La réponse est non. Sur le plan sanitaire, concernant la salle de Paris implantée au cœur d’un quartier très dense d’habitations, écoles et commerces, celle-ci, selon le rapport de l’Inserm (2021) : «n’a pas permis d’améliorer l’accès au dépistage VHC, aux médicaments de l’addiction aux opiacés, à la médecine de ville». Sur la base d’une simulation couvrant une période de dix ans entre 2016 et 2026, on note qu’elle permet seulement «d’éviter un nombre relativement modeste d’infections VIH (6%) et VHC (11%)». De plus, elle parvient à un résultat – bien modeste lui aussi – concernant l’espérance de vie : 22 décès évités sur dix ans, soit une diminution de 6,7% du nombre de décès qui auraient été observés sans la salle.

Les promoteurs de ces salles affirment qu’elles sont le premier pas vers un parcours de soins pouvant conduire au sevrage et à la sortie de l’addiction. Mais à combien d’années se mesure ce «premier pas» ? La salle parisienne ne présente aucun résultat concret concernant la sortie de l’addiction et ce depuis 2016, soit depuis plus de six ans. En bref : les HSA enferment les toxicomanes dans l’usage de drogue en le normalisant, ce qui est paradoxal pour un secteur dont l’objectif devrait être le soin et la sortie de l’addiction.

Sur le plan de la sécurité et de la tranquillité publique : en 2018, soit deux ans après l’ouverture de la HSA parisienne, le quartier «Salle de consommation-Lariboisière-Gare du Nord» a été intégré à la Zone de Sécurité Prioritaire (ZSP) 10-18, preuve que la situation n’a pas été améliorée par la salle. Mieux, selon des données de 2020 du commissariat du 10ème arrondissement, cette partie de la ZSP «compte pour la moitié des chiffres de la délinquance de la ZSP 10-18». Enfin, lors de l’ouverture de cette HSA, une politique pénale adaptée a été définie par une circulaire du ministère de la justice. Celle-ci prévoit un périmètre d’immunité pénale pour les personnes qui se rendent à la salle avec la quantité de produit à y consommer. Mais aucun contrôle permanent n’est exercé, si bien que ce périmètre a permis au deal de prospérer ouvertement. L’action des forces de l’ordre se trouve ainsi limitée par ce cadre juridique. Le législateur français aurait pourtant pu s’inspirer de l’exemple portugais, qui n’a pas souhaité implanter ces HSA à proximité d’habitations. D’ailleurs la HSA de Strasbourg n’est pas en zone habitée et ne pénalise donc pas les riverains. L’objectif du ministère de l’Intérieur est d’éviter que des scènes de consommation de drogue se mettent en place et d’arrêter les dealers. Mais les HSA et leur zone d’immunité pénale vont à l’encontre de cette politique qui normalise de facto l’usage de drogue en le sécurisant.

Il est nécessaire de changer de paradigme, en ayant pour objectif premier et explicitement affiché la rupture avec l’usage de drogue plutôt que son accompagnement.

Sur le plan financier, le budget annuel de la HSA parisienne, abondé par les finances publiques, était en 2019 de 2,5 millions d’euros, selon les derniers chiffres connus. Or, celle-ci, depuis 2016, n’a sorti personne de l’addiction. À titre de comparaison, le centre Espoir du Val d’Oise (EDVO) qui accueille des addicts passés d’abord par le sevrage et la postcure indispensables, réussit à maintenir dans l’abstinence et à réinsérer socialement et professionnellement quatre résidents sur cinq, pour un budget annuel de 300 000 euros, avec pour seule aide de l’état 53 800 euros d’allocation logement temporaire.

Au regard des excellents résultats obtenus par EDVO depuis trente ans, n’est-il pas temps que les pouvoirs publics corrigent cette inégalité de traitement ?
Que faire ? Il est nécessaire de changer de paradigme, en ayant pour objectif premier et explicitement affiché la rupture avec l’usage de drogue plutôt que son accompagnement. La prise en charge en ambulatoire, par les HSA notamment, n’est pas adaptée à une population qui cumule de nombreux handicaps. Une prise en charge individuelle à l’hôpital pour la désintoxication doit être une priorité. Cette première étape est insuffisante si elle n’est pas immédiatement suivie d’abord d’une postcure, pour stabiliser la personne sevrée et traiter ses probables comorbidités psychiatriques, et ensuite d’un séjour dans une communauté thérapeutique proposant un programme du type Minnesota qui a démontré son efficacité dans les pays anglo-saxons.

Un tel changement de modèle suppose de questionner l’option thérapeutique prônée par les associations qui prennent en charge les consommateurs de stupéfiants, et qui est manifestement en panne aujourd’hui. Ce questionnement est d’autant plus nécessaire que les pouvoirs publics leur accordent de généreuses subventions (en global : 913 millions d’euros cette année). L’État a jusqu’ici soutenu la seule approche que lui proposent ces associations, lesquelles sont nécessairement juges et parties car financées par l’État lui-même, à l’égard duquel elles n’ont aucune obligation de résultat. Le secteur associatif a ainsi, de fait, une délégation de mission de service public sans en avoir les obligations. Il est par exemple essentiel que les discours banalisant l’usage de drogue ou le présentant sous une image festive soient prohibés. Ce n’est pas le rôle des soignants de militer pour l’usage de drogue supervisé. De même, certains sociologues de ce domaine dont les études sont financées par l’État, n’ont pas à confondre sociologie et militantisme.

À cela, il faut ajouter que la question de l’obligation de soin dans des centres fermés doit se poser. Le propre de l’addiction au crack est qu’elle rend impossible aux usagers d’envisager d’en sortir. Il est donc illusoire d’attendre une demande de soin de leur part, surtout quand des pathologies psychiatriques sont associées à leur consommation. L’obligation de soin comme alternative à l’incarcération est une piste à explorer concernant celles et ceux qui sont dans l’incapacité d’en formuler la demande. Personne ne remet en question la nécessité d’hospitaliser d’office un schizophrène qui délire sur la voie publique. Pourquoi les intervenants en addictologie jugent-ils condamnable le soin sous contrainte pour les usagers de crack ? Les toxicomanes méritent d’être respectés : proposons-leur des solutions, de l’espoir et une vie libérée de la dépendance.

Il est nécessaire de prendre en charge les toxicomanes de manière plus ambitieuse, avec pour objectif affiché la sortie de l’addiction, le maintien dans l’abstinence et la réinsertion sociale.

Par ailleurs, il ne peut y avoir de contradiction entre les ministères en charge de la toxicomanie et de ses effets : santé, intérieur et justice. Or, on constate une incohérence entre les objectifs de ces ministères. Celui de l’intérieur est hostile aux salles de consommation de drogue encadrée car elles sont indissociables du trafic ; celui de la santé est favorable à ces salles comme en atteste son arrêté du 22 janvier 2022 ; et celui de la justice est l’auteur de la circulaire de politique pénale adaptée autour de ces salles, du 13 juillet 2016. Sans un changement urgent de modèle, et sans une mise en cohérence par le gouvernement de sa politique globale en matière de toxicomanie, est-il acceptable qu’à Paris, en banlieue ou ailleurs en France, les citoyens soient condamnés à vivre avec les consommateurs et les dealers de stupéfiants, et à subir la hausse de la délinquance voire de la criminalité qui en résultent ? Est-il acceptable qu’ils en soient réduits à réclamer de la police municipale ou nationale qu’elle sécurise leurs enfants sur le chemin de l’école, comme cela se produit de plus en plus ?

Que proposons-nous concrètement ? Il est nécessaire de prendre en charge les toxicomanes de manière plus ambitieuse qu’elle ne l’est aujourd’hui, avec pour objectif affiché la sortie de l’addiction, le maintien dans l’abstinence et la réinsertion sociale. Nous proposons ensuite d’investir massivement dans la prévention, en collèges, lycées, universités, centres de formation professionnelle, etc. Il faut amender l’arrêté du ministère de la santé (23 janvier 2022) relatif aux «haltes soins addictions» (HSA) pour qu’il stipule qu’elles soient impérativement loin d’habitations, commerces, écoles… Pour les consommateurs, nous devons organiser sans rupture : la désintoxication en structures hospitalières ; la stabilisation dans un service de postcure ; puis le transfert dans une structure type communauté thérapeutique, afin de maintenir la personne dans l’abstinence, loin des lieux de consommation et de deal et de l’aider à se réinsérer socialement. Ensuite, nous recommandons d’augmenter le nombre de places en désintoxication, en service de postcure, et dans les centres qui assurent l’abstinence et la réinsertion sociale.

Il nous semble aussi nécessaire de renforcer la coordination entre police et justice concernant l’expulsion des dealers en situation irrégulière sur le territoire français.

Le gouvernement devrait également ouvrir les appels à projet d’études et de recherche de la Mildeca (Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives), et ceux directement opérationnels des ARS (Agences régionale de Santé), aux projets alternatifs tels que les communautés thérapeutiques. Nous conseillons d’assurer un audit indépendant des 1080 structures dédiées à la réduction des risques, afin d’en augmenter l’efficacité et l’articulation entre elles. En parallèle, il faudrait comptabiliser les résultats obtenus en matière de désintoxication, de parcours de soins et de reconstruction psychologique et sociale, afin d’établir une norme évaluable chaque année, conditionnant l’octroi de subventions.

Il nous semble aussi nécessaire de renforcer la coordination entre police et justice concernant l’expulsion des dealers en situation irrégulière sur le territoire français. Mais il est également urgent de poser sans tabou les questions de l’obligation de soin comme alternative à l’incarcération du toxicomane, et de l’hospitalisation sous contrainte des consommateurs de crack ou autres drogues dures présentant des comorbidités psychiatriques, suivies d’un séjour de reconstruction dans une communauté thérapeutique le temps nécessaire. Il s’agit là d’un choix de société.

Vers la fin du permis de conduire à vie ?

Vers la fin du permis de conduire à vie ?

Il pourrait être envisagé un contrôle médical obligatoire tous les dix ans pour le permis de conduire, ayant pour objectif de vérifier que le conducteur est bien apte à prendre la route. Ce contrôle serait plus fréquent avec l’âge avec un contrôle à 60 ans, 65 ans puis tous les deux ans à partir de 70 ans. Un contrôle qui en cas d’inaptitude retirerait le permis.

Ce contrôle existe chez nos voisins européens mais pas en France, qui est même plutôt un contre-exemple en Europe. Au Portugal, par exemple, il faut revalider son permis à 40 ans, puis le valider à nouveau à 50, 65 et 75 ans. En Suisse, une visite médicale obligatoire est programmée à 70 ans. En Espagne, il y a un test de capacité tous les dix ans et tous les cinq ans à partir de 65 ans. En Belgique, le permis est aussi à renouveler tous les dix ans. Seulement trois pays font figure d’exception en Europe: la Pologne, l’Allemagne et donc la France. Pauline Déroulède se défend de vouloir « interdire aux vieux » de conduire:

Si on regarde les chiffres de la sécurité routière et que l’on compare les tranches d’âges, les 65 – 74 ans sont présumés responsables dans moins d’accidents mortels que les moins de 24 ans. 64 % contre 77 %. En revanche, ce pourcentage s’élève avec l’âge : les plus de 75 ans sont présumés responsables dans 82 % des cas.

Sécurité routière : nombre de morts en baisse

Sécurité routière :  nombre de morts en baisse

Baisse  de 5% par rapport à juillet 2019 avec 313 morts, selon les chiffres publiés jeudi 19 août par la Sécurité routière. Par rapport à juillet 2019, la mortalité est particulièrement en hausse chez les automobilistes (153 tués, sept personnes de plus) et des moins de 18 ans (23, soit cinq de plus), précise le communiqué.

Mais, selon l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière, 20 personnes de plus ont été tuées en comparaison avec le mois de juillet 2020 (+7%), année dont les données ont subi les effets de la crise sanitaire du Covid-19. En pleine période estivale, « cette accidentalité s’inscrit dans le contexte d’un trafic plus important en juillet 2021 par rapport à juillet 2020, de l’ordre de +10% », détaille la Sécurité routière. En outre-mer, 30 personnes ont été tuées dans un accident de la route en juillet 2021, contre 27 en juillet 2020 et 24 en juillet 2019.

Repenser la sécurité routière

 

Repenser la sécurité routière

 

Alors que le nombre de tués stagne, celui des blessés ne cesse d’augmenter. Aussi est-il temps que la sécurité routière renoue avec une vision politique globale et structurée, estime l’avocat Vincent Julé-Parade dans une tribune au « Monde ».(extrait)

 

Après le rapport de la Cour des comptes du 1er juillet et à l’heure d’une nouvelle vague de départs en vacances, il est impératif de nous interroger sur l’avenir de la politique publique en faveur d’une meilleure sécurité routière. Vingt ans après l’élévation de la lutte contre l’insécurité routière au rang de cause nationale par Jacques Chirac, que reste-t-il de l’efficacité de cette politique publique ? Le nombre de tués stagne mais, depuis huit ans, la France connaît une augmentation du nombre de blessés. Le renforcement perpétuel du contrôle-sanction automatisé semble montrer ses limites.

Il est indispensable que la sécurité routière redevienne un volet de la politique publique à vision longue, globale et structurée. Parmi les propositions formulées par la Cour des comptes, la réorganisation de la délégation à la sécurité routière dans l’échiquier du gouvernement m’apparaît être un point essentiel, bien que très technocratique a priori.

Aujourd’hui, la sécurité routière doit retrouver sa dimension interministérielle. Seule une action coordonnée entre l’ensemble des ministères concernés (ministère de l’intérieur certes, mais également de l’écologie et des transports, de la justice, sans oublier l’éducation nationale, la jeunesse, mais aussi l’économie) permettra de redonner une vision globale et pérenne à cette politique publique. Pour ce faire, il convient d’aller plus loin que la préconisation de la Cour des comptes et de rattacher directement la délégation à la sécurité routière au premier ministre.

L’heure n’est plus aux déclarations d’intention à l’occasion de ponctuels comités interministériels, mais à l’organisation d’un plan d’action global.

Il est tout aussi essentiel d’axer la communication autour du nombre de blessés graves. Si la route tue moins aujourd’hui, elle blesse plus, elle mutile et brise des vies. Elle touche plus certaines catégories d’usagers, notamment les piétons et les cyclistes. La seule référence au nombre de tués est aujourd’hui dépassée. Parler des blessés graves, c’est aussi et surtout parler du bilan humain dramatique permanent. Je reste convaincu que le poids des conséquences corporelles de l’insécurité routière pourrait, de plus, favoriser l’adhésion collective souhaitée par la Cour des comptes.

Certes, la peur du gendarme doit naturellement être maintenue, voire renforcée s’agissant de l’alcool au volant. Mais pour ce faire, il faut nécessairement plus de moyens humains pour assurer l’efficience des contrôles. Là encore, la Cour des comptes appelle fort justement à un renforcement de la présence des forces de l’ordre sur le bord de nos routes. De même, le rôle du système pénal doit aussi être accentué. Dernier maillon de la chaîne contrôle-sanction, qu’il me soit permis de considérer qu’il lui reste encore à faire pour le voir jouer pleinement son rôle.

Près d’un million de conducteurs sans assurance et 700 000 sans permis

Près d’un million de conducteurs sans assurance et 700 000 sans permis

 

Des chiffres forcément approximatifs concernant ceux qui circulent sans permis et sans assurance Ils seraient 800.000 à circuler en France sans assurance selon les chiffres de la délégation à la sécurité routière. Et selon le dernier baromètre du fonds de garantie des victimes, publié cette semaine, ces conducteurs non assurés ont causé l’an dernier 28.469 demandes de prises en charge de personnes de victimes, à la suite d’accidents. Pour les sans permis on évalue le chiffre à 700 000. Ce sont parfois les mêmes.

 

En croisant les données récoltées par les assureurs dans le cas d’accidents causés par ces conducteurs non assurés et les statistiques des forces de l’ordre losrqu’elles réalisent des contrôles (rouler sans assurance est interdit et passible de 750 euros d’amende), le fonds de garantie des victimes a dressé dans son baromètre le portrait de ces automobilistes. 80% sont des hommes et 60% ont ainsi moins de 35 ans. Un tiers de ces conducteurs sans assurance sont âgés de 26 à 33 ans.

Beaucoup de conducteurs non-assurés viennent de catégories modestes. 31,3% n’ont pas d’emploi, un peu moins de 24% sont ouvriers, selon les chiffres du baromètre.

Depuis le 4 juin 2019, un fichier a été mis en place pour croiser les données des assureurs avec les plaques d’immatriculation lors des contrôles, afin d’identifier plus rapidement les conducteurs non assurés.

Accident de Laon : le téléphone portable en cause

Accident de Laon : le téléphone portable en cause

 

Une nouvelle fois le portable est mis en cause dans un accident de circulation, cette fois dans le dramatique collision qui a provoqué la mort de quatre enfants à Laon. Contrairement aux idées reçues l’utilisation du téléphone portable pendant la conduite d’un véhicule n’a guère diminué d’autant que les flux d’information augmentent de manière exponentielle. Devant des comportements irresponsables, la seule solution serait de bloquer le fonctionnement des portables quand le véhicule roule car certains ne peuvent s’empêcher d’écouter, de répondre voire même de lire ou même écrire des messages. Des dispositifs techniques pourraient sans doute être mis au point pour neutraliser l’utilisation des portables quand les véhicules sont en mouvement.

 

Le conducteur du camion, en garde à vue après l’accident sur la RN2 à Laon dans l’Aisne qui a causé la mort de quatre enfants mardi, a expliqué aux enquêteurs avoir perdu le contrôle de son véhicule en ramassant le câble d’alimentation de son téléphone portable, a appris franceinfo ce mercredi de source policière.

 

Ce câble, qu’il avait entre les jambes, le gênait. Il s’est baissé pour le ramasser. En relevant la tête, il a vu qu’il risquait de heurter un fourgon devant lui qui était en train de freiner. Il tente alors de l’éviter. Le camion fait une embardée et va percuter une voiture en sens inverse.

80 km/h : une conclusion très discutable du Premier ministre

80 km/h : une conclusion très discutable du Premier ministre

Bien entendu on ne peut que se féliciter de la diminution de l’accidentologie et en particulier du nombre de morts constatés en 2018. Mais de là à l’attribuer comme le fait le premier ministre à la mesure de réduction de vitesse à 80 km/h sur le réseau secondaire il y a un pas qu’on ne peut pas franchir. Première observation, un bilan sur des mesures structurelles ne peut s’effectuer que sur une période assez longue de l’ordre de deux à trois ans. Surtout, les 116 morts économisés par cette mesure d’après le premier ministre constituent une arnaque statistique. Pour valider sa démonstration, le premier ministre compare les résultats de 2018 à ceux de 2017. Notons que la mesure des 80 km/h et intervenus seulement au 1er juillet. Notons surtout qu’à fin juin  2018 (c’est-à-dire avant la mise en œuvre des 80 km/h), l’accidentologie était orientée nettement à la baisse.

, Le nombre d’accidents corporels est de 5 422 contre 5 747 en juin 2017. Cela représente 325 accidents corporels de moins (-5,7%). 6 651 personnes ont été blessées contre 7 193 en 2017, soit 542 de moins (-7,5%). Enfin, 2 303 personnes ont dû être hospitalisées 24 heures ou plus. En juin 2017, elles étaient 2 890, soit 587 personnes de moins (-20,3%). A fin juin 2018 les 12 derniers mois, ce sont 3 348 personnes qui ont trouvé la mort sur la route. Pour rappel, le plus bas historique est en 2013 avec 3 268. Pour le moment, on se trouve sous le niveau de 2014 (seconde « meilleure » année). Il y avait alors eu 3 384 personnes tuées. Sur le premier semestre de 2018, on compte 1 528 décès contre 1 628 en 2017 soit une baisse de 6,14%. C’est le deuxième meilleur premier semestre derrière 2013 toujours (1 417 tués). En clair le nombre d’accidents avant la mise en place des 80 km/h s’inscrivait déjà dans une forte baisse tendancielle. La conclusion qu’en tire le premier ministre et non seulement prématurée mais  fallacieuse tant qu’elle n’a pas été démontrée. On se demande si le Premier ministre ne défend pas d’abord son poste puisqu’on sait que Macron avait déclarait devant des élus que cette mesure des 80 km/h entre guillemets « était une belle connerie ». Il faut globalement se féliciter de la réduction de vitesse mais la régulation dans ce domaine doit être adaptée à chaque portion de route en fonction de son niveau accidentogène. Ainsi dans certains cas on peut imposer sur certaines petites routes 50 à 60 km/h, voire moins sur certaines zones très dangereuses, mais sur certaines routes départementales (notamment anciennes nationales) la limite peut être fixée à 90.

80 km/h : mobilisation des Républicains

80 km/h : mobilisation des  Républicains

Les Républicains veulent surfer sur la vague de mécontentement relative à la limitation de vitesse à 80km/h et politiser la question. Ils  ont lancé lundi une campagne contre l’abaissement de la vitesse maximale. La limitation  est en apparence de bon sens : réduire la vitesse pour limiter la gravité et le nombre d’accidents. On sait en effet que la vitesse et l’alcool sont les deux facteurs explicatifs majeurs qui affectent l’insécurité routière. Pour autant,  une mesure de portée générale n’est pas forcément très pertinente. En effet sur certaines portions, même une vitesse à 80 km/h peu se révéler dangereuse  alors que sur d’autres une vitesse à 100 km/h ne présente que peu de danger. La vérité c’est qu’il conviendrait de mettre en place une régulation de la vitesse beaucoup plus fine adaptée à chaque tronçon en fonction de la dangerosité. Une philosophie par exemple qui est pratiquée dans les chemins de fer pourtant un transport guidé où  les risques est beaucoup moindres. La baisse de 90 à 80km/h sur les routes bidirectionnelles, démunies de séparateur central, a donc été confirmée par le Premier Ministre avec application en juillet. . La nouvelle équipe d’Édouard Philippe retient aujourd’hui la certitude des scientifiques selon laquelle seules des mesures fortes permettent une chute significative de l’accidentalité. En écho à ces assertions, le Conseil national de la sécurité routière (CNRS) - organe purement consultatif – avait déjà préconisé cette réduction de la vitesse en 2013. Au lieu de le suivre, le gouvernement d’alors s’était tourné bien plus tard, en 2015, vers une expérimentation de deux ans sur quatre axes en France. Achevée depuis cet été, celle-ci est mise de côté. Le nouveau gouvernement, en effet, ne souhaite pas communiquer sur ses résultats, une manière de dire que cette expérimentation telle qu’elle a été conçue ne peut sérieusement être reprise. Sous dimensionnée dans la durée mais aussi dans le nombre d’axes choisis, ses données ne peuvent être exploitées d’après le gouvernemenet ! Une mesure de limitation 80 pour tout le réseau est  de nature très étatique et même bureaucratique. Certes réduire la vitesse est un impératif mais de façon intelligente en fonction du caractère accidentogène. Et pas seulement à 80, à moins sur de nombreuses portions. Mais autoriser plus sur d’autres. Dernier élément,  la pluie de PV qui va s’abattre sur les ruraux surtout avec les contrôles par des sociétés privées.

 

La « privatisation » des radars embarqués critiqués

La « privatisation » des radars embarqués critiqués

 

La privatisation des radars embarqués suscitent  de nombreuses interrogations et des critiques légitimes. Confier à un organisme privé le soin d’assumer une tâche régalienne paraît en effet incompatible avec l’objet même d’une société privée qui consiste à faire du profit. Certes dans certains cas les pouvoirs publics peuvent par délégation de service public confié une mission ad organisme ne relevant pas directement de l’État. Mais dans le champ visé la mission consiste essentiellement à relever les infractions à la loi, un domaine qui ne peut relever que des forces de la police et de la gendarmerie. Il s’agit en effet de lutter contre l’insécurité routière pour limiter le nombre de blessés et de morts. Ce n’est donc pas tout à fait la même problématique par exemple que celle du contrôle technique des véhicules qui comme son nom l’indique se réduit à une mission technique. Pourquoi sur cette tendance ne pas aussi privatiser l’ensemble des forces de l’ordre ou même la justice ? Il est clair cependant que les conditions de la gestion de la sécurité routière doivent être renforcées. Pour cela il conviendrait notamment de créer un service spécialisé entièrement dédié à cette tâche mais relevant évidemment de l’État. « La privatisation des radars embarqués n’a d’autre but que de générer, grâce aux amendes issues des contraventions, d’importantes sommes d’argent qui finiront dans les caisses de l’État (…) En revanche, il n’existe aucune preuve que cette mesure ait un quelconque effet positif sur la sécurité routière », affirme le président de 40 millions d’automobilistes, Daniel Quero. L’association estime qu’à plein régime, ce dispositif permettra à l’État d’engranger 2,2 milliards d’euros par an. Après avoir réuni près de 300.000 signatures dans une pétition contre cette « mesure scandaleuse », elle appelle les automobilistes à lui faire parvenir leurs photos, qui seront ensuite diffusées pour une « manifestation numérique ». Le ministre de l’Intérieur Bruno Le Roux a annoncé le 8 janvier que l’appel d’offres avait été lancé « pour que ces radars (embarqués, ndlr) soient confiés à des sociétés qui vont uniquement les faire rouler ».  »Ils resteront sous la responsabilité de l’État », a-t-il assuré, puisque les infractions sont constatées par le radar automatique embarqué et que le PV est rédigé par un officier de police au centre de traitement des infractions routières de Rennes.  »La moyenne d’utilisation d’un de ces radars est d’un peu plus une heure par jour (1h13, ndlr), c’est du matériel qui est sous-utilisé. Il faut beaucoup plus l’utiliser pour faire en sorte que les comportements de dépassement de vitesse soient sanctionnés », a expliqué M. Le Roux. Les sociétés privées « ne seront pas rémunérées au nombre d’infractions mais au temps que le radar aura passé sur la route », a-t-il rappelé. Cette mesure s’inscrit dans une stratégie pour tenter d’enrayer la hausse de la mortalité routière enregistrée depuis 2014. En 2016, 3.469 personnes sont mortes sur les routes, pour la troisième année consécutive, une première depuis 1972.

 

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