Lecornu: le choix entre une ouverture sociale ou le chaos
À chaque changement de premier ministre, le champ des possibles se réduit au point maintenant de faire émerger la question de la destitution du président de la république. Bien entendu, l’intéressé n’a nullement l’intention de démissionner de son poste de président. Un départ par la fenêtre hypothèquerait gravement son avenir politique. Or Macron se voit encore en responsabilité soit en Europe, soi-même en France à partir de 2032. Pourtant avec un soutien maintenant limité à 17 % dans le dernier sondage, le chef de l’État est bien sûr toujours légitime mais politiquement complètement discrédité. Cela d’autant plus qu’en dépit d’absence de soutien démocratique, il continue dans beaucoup de domaines de prendre des initiatives contradictoires et contre-productives .
Le plus bel exemple étant sans doute il y a quelques temps ces heures interminables passées au téléphone avec Poutine alors que désormais il ne parle plus à l’intéressé sauf par la voix d’insultes réciproques.
On pourrait relever de nombreuses autres contradictions comme la politique menée en Afrique où désormais la France est remplacée par les Russes, les Chinois, les Indiens et d’autres. Il faut dire que dans ce domaine la politique diplomatique très aristocratique du Quai d’Orsay a contribué à déconsidérer notre pays. Pour parler clair, l’indigence de notre politique de développement porte une responsabilité dans le regard critique des africains et explique en partie le phénomène de l’immigration sauvage.
Le gouvernement et désormais acculé avec trois hypothèses. La première déjà évoquée mais peu vraisemblable : le départ prématuré de Macron qui s’accrochera à son fromage jusqu’au dernier moment. La seconde serait la dissolution de l’assemblée nationale. Une solution sans doute utile pour nettoyer la chambre des députés des clowns et autres gueulards fous » Insoumis » . Pour autant le résultat des élections risque d’aboutir une nouvelle fois à une absence de majorité. Reste alors la solution sociale avec des concessions forcément de chacun. Dans une déclaration commune- les syndicats- unis pour une fois- réclament « la justice fiscale avec la mise en place de dispositifs qui taxent les très hauts patrimoines et contraigne au reversement des dividendes » et la conditionnalité sociale et environnementale des aides versées aux entreprises. Ils demandent aussi « l’abandon de l’âge de départ à la retraite à 64 ans ».
Les thèmes sont suffisamment larges pour trouver des compromis intelligents. Il faudra en effet prendre des mesures dans le sens d’une plus grande justice sociale et fiscale mais évidemment sans tuer une économie déjà bien malade des prélèvements obligatoires , de la dette et des normes. Restera le difficile totem des 64 ans. Pourquoi ne pas revenir au principe de la retraite à la carte ( en fonction des années de versement et de la pénibilité notamment). Le conclave était sur le point d’aboutir avant d’être fusillé d’une part par le Medef, d’autre part par Bayrou.
On objectera sans doute que des avancées sociales même significatives pourraient être combattues par les syndicats les plus radicaux type Sud. On sait depuis longtemps que ces syndicats ont davantage de préoccupations politiques que de finalités sociales. L’intérêt d’un tel accord serait de donner une vision pour un temps, de réduire des mécontentements souvent d’ailleurs contradictoires, de rassurer l’opinion nationale et internationale et de redonner confiance aux acteurs économiques. Cela éviterait au moins pour un temps d’éviter à la France le déclassement et le ridicule aux yeux du monde entier. Surtout si parallèlement tout est mis en œuvre pour soutenir l’essentiel à savoir la croissance et l’emploi.
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