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L’Afrique attend toujours des transformations structurelles

L’Afrique attend toujours des transformations structurelles

 

Même si les situations sont contrastées d’un pays à l’autre, l’Afrique dans son ensemble affiche globalement un taux de croissance stable. Mais la dette publique augmente rapidement. Le secteur privé – africain comme non africain – est insuffisamment associé à l’investissement dans les transformations structurelles ; et le continent est affecté par des conflits régionaux persistants, ainsi que par les effets toujours plus sensibles du changement climatique. Face aux chocs économiques mondiaux – hausse des prix, conflits, changement climatique – l’économie continentale africaine fait preuve d’une résilience remarquable. En témoigne la progression soutenue du PIB moyen en Afrique, qui affiche un taux de croissance relativement stable (+3,0 % en 2024 contre +3,3 % en 2023) selon les calculs de l’Agence française de développement (AFD), basés sur les dernières estimations du Fonds monétaire international (FMI). Cette croissance tient, d’une part, à la hausse de la consommation privée et au recul de l’inflation ; d’autre part, à l’efficacité des politiques conçues pour minimiser les effets des chocs économiques et favoriser la croissance.

 

par 

Françoise Rivière
Responsable de la Cellule Economie et Stratégie, département Afrique, AFD, Agence Française de Développement (AFD)

Julia Brouillard
Économiste principale à la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), Agence Française de Développement (AFD) dans The Conversation 

 

 

À l’échelle nationale, les divergences de trajectoire de croissance restent marquées par la désormais classique différenciation de structure économique entre les pays riches en ressources naturelles, davantage soumis aux aléas des cours des matières premières, et les autres, dont l’économie est plus diversifiée et la croissance du PIB plus solide.

Les conflits armés représentent un autre facteur majeur de divergence de croissance : là où ils sévissent, la croissance s’effondre, comme on le constate en observant les taux de croissance négatifs au Soudan et au Soudan du Sud en 2023.
Le FMI prévoit un rebond de la croissance pour 2025, avec une augmentation du PIB réel de 4,2 %, portée par la diminution attendue des facteurs pesant sur la croissance mondiale. Au niveau continental, toutefois, les risques pesant sur la croissance sont nombreux : multiplication des conflits régionaux, instabilité politique et, surtout, chocs climatiques à répétition pèsent sur des ressources limitées et pourraient accroître les tensions sociales.

Les transformations structurelles nécessaires n’ont pas encore eu lieu
À court terme, l’inflation – 24 % en 2024 en Afrique selon le FMI – continue à éroder les gains économiques réalisés ces dernières années. Elle reflète la persistance des prix élevés des denrées alimentaires et les déséquilibres entre l’offre et la demande sur les marchés alimentaires nationaux et mondiaux, et limite les marges de manœuvre monétaire des banques centrales africaines.

À moyen terme, les fruits de la croissance économique se sont révélés limités. Alors que le PIB réel a augmenté en moyenne de 3,3 % par an entre 1980 et 2020, le PIB réel par habitant n’a progressé que de 0,9 % sur la même période, la croissance économique étant structurellement inférieure à la croissance démographique. Selon la Banque africaine de développement (BAfD), d’ici à 2030, en l’absence de mesures visant à inverser la courbe de la pauvreté, près de 9 personnes extrêmement pauvres sur 10 dans le monde vivront en Afrique.

Par ailleurs, le changement structurel qui s’amorce depuis les années 1990 se traduit par une relative réaffectation des activités économiques et de l’emploi de l’agriculture vers d’autres secteurs peu productifs (services de commerce et de détail), plutôt que vers une industrie manufacturière plus compétitive et porteuse de davantage de croissance. En 2020, selon la Banque mondiale (BM), le secteur de l’agriculture concentre 46 % des emplois (57 % en 1991), le secteur des services 40 % (30 % en 1991) et le secteur industriel 14 % (13 % en 1991).

Aux défis structurels s’ajoutent les défis liés au changement climatique, un phénomène qui affecte tout particulièrement le continent. L’année 2023 a été marquée par de nombreuses catastrophes naturelles : cyclones au Malawi et Mozambique, sécheresses et crues dans la Corne de l’Afrique, dans le bassin du Congo et dans certaines zones d’Afrique centrale. Les impacts économiques à moyen terme sont massifs : entre 1986 et 2018, indique la BafD, le changement climatique a entraîné une réduction estimée entre 5 % et 15 % par an de la croissance du PIB par habitant.

Les besoins de financement du continent restent un sujet majeur pour la croissance africaine. Selon la Climate Policy Initiative, la mise en œuvre des objectifs de lutte contre le changement climatique nécessiterait à elle seule de mobiliser 2 800 milliards de dollars US entre 2020 et 2030. Or les flux financiers extérieurs classiques ne suffisent pas à combler les besoins de financement africains. L’Afrique n’attire que 2 % des flux mondiaux en investissements directs étrangers. Quant à l’aide publique au développement (APD), elle représente une part de plus en plus faible du PIB africain.

Les États africains ont procédé, ces dernières années, à une diversification coûteuse de leurs sources de financement, se tournant vers des financements bilatéraux (notamment chinois) et vers les marchés financiers. La dette publique est ainsi passée de 31 % du PIB en 2010 à 67 % en 2023 selon la BafD, portée par le resserrement des conditions financières mondiales (augmentation des taux d’intérêt, resserrement du crédit et augmentation de la prime de risque en particulier) et l’accroissement des dépenses liées notamment à la gestion de la pandémie de Covid, mais également aux chocs climatiques.

À court terme, les pays africains consacrent donc une part de plus en plus importante de leurs ressources budgétaires au service de la dette publique. Ainsi, de considérables remboursements de la dette publique extérieure en Afrique subsaharienne sont arrivés à échéance en 2024 (5,9 milliards USD en euro-obligations) ou arriveront à échéance en 2025 (6,2 milliards USD en 2025). À moyen terme, le haut niveau d’endettement, associé à des coûts de financement élevés, pousse les États africains à réduire certaines de leurs dépenses publiques essentielles et à réaffecter au service de la dette des fonds censés financer leur développement, ce qui met en péril les perspectives de croissance pour les générations futures.

De nouvelles sources de financement pour la transition ont récemment vu le jour, sans qu’elles soient suffisantes pour répondre aux besoins existants et à venir. Au-delà de ses programmes classiques, le FMI a notamment mis en place depuis octobre 2022, à destination des pays éligibles – pour l’essentiel des pays à faible revenu –, une facilité de résilience et de durabilité (Resilience and Sustainability Facility) visant à financer la lutte contre le changement climatique et les pandémies.

Accélérer le financement privé pour favoriser une croissance inclusive et diversifier les sources de financement est au cœur des modèles de développement promus par plusieurs institutions internationales. Selon le FMI, d’ici à la fin de la décennie, le secteur privé pourrait apporter chaque année des financements supplémentaires en faveur des infrastructures équivalant à 3 % du PIB de l’Afrique subsaharienne.

Le développement du secteur privé africain reste toutefois, à ce stade, limité. Symptomatique du peu d’attention porté jusque-là au secteur, peu de pays rendent compte de la part de l’investissement privé dans leurs statistiques. Selon les données disponibles, en 2020 l’investissement privé représente en moyenne 13 % du PIB avec des situations très diversifiées : le ratio investissement privé/PIB est de 7,4 % en Sierra Leone, face à 16,5 % en Côte d’Ivoire ou même 28,4 % au Sénégal.

Le développement du secteur reste largement entravé par la corruption et l’informalité. Selon les estimations de la BAfD, la corruption coûte à l’Afrique 148 milliards USD par an. Surtout, le très haut niveau d’informalité du secteur privé (estimé par la BM à 36 % du PIB et à 70 % de l’emploi en Afrique subsaharienne) limite l’assiette sur laquelle les États africains peuvent mettre le privé à contribution. Au niveau international, le secteur privé n’investit que faiblement dans les économies nationales africaines, du fait de la perception des risques associés à l’investissement en Afrique, notamment les risques monétaires et institutionnels.

Le rôle de catalyseur des institutions financières internationales pour le développement du secteur privé et la confiance des acteurs internationaux reste sans doute crucial. Dans ce domaine, alors que la Société financière internationale, filiale de la Banque mondiale dédiée au développement du secteur privé, opère de longue date en Afrique, l’extension des activités de la Banque européenne de reconstruction et de développement (BERD) sur le continent semble confirmer la priorité donnée au développement d’un secteur privé africain.

Économie Japon : toujours le recul de la consommation

Économie Japon : toujours le recul de la consommation
Sur un an, en novembre, les Japonais ont réduit leurs dépenses de 0,4%, après un repli de 1,3% en octobre, selon l’indicateur ajusté de l’inflation publié ce vendredi 10 janvier par le ministère des Affaires intérieures. C’est un baromètre très scruté pour mesurer la consommation privée, qui représente plus de la moitié du PIB de la quatrième économie mondiale. D’une certaine manière le Japon est victime du tassement du taux de croissance en Chine et d’une conjoncture internationale globale maussade.

La consommation recule pour le 4e mois consécutif. Elle continue à pâtir de l’inflation, quasi-systématiquement supérieure ou égale à 2% depuis deux ans et demi, ce qui contribue à effriter le pouvoir d’achat des Japonais.

La hausse des prix à la consommation a encore accéléré en novembre (+2,7% sur un an hors produits frais), après deux mois de repli, notamment alimentée par un fort renchérissement de l’énergie après l’arrêt de subventions. En novembre, pourtant, les salaires de base ont augmenté de 2,7% sur un an, la plus forte hausse mensuelle enregistrée en 32 ans, mais ces hausses sont en trompe-l’œil. Ajustés de l’inflation, les salaires réels ont reculé de 0,3%, continuant de s’affaisser pour le quatrième mois consécutif, selon le ministère du Travail.
La Banque du Japon (BoJ) doit trouver l’équilibre entre la lutte contre une dynamique inflationniste persistante, et une conjoncture toujours extrêmement fragile, minée par une consommation atone… et qu’un relèvement des taux pourrait plomber encore davantage.

Par ailleurs, le vieillissement accéléré de la population nationale, dû à la chute de la natalité et à une approche prudente de l’immigration, est un autre défi majeur pour le pays. Le Japon est l’une des sociétés qui vieillissent le plus rapidement au monde et, cette année, la proportion de personnes âgées de 65 ans ou plus a atteint le chiffre record de 29,3%. Pour y faire face, le gouvernement nippon a approuvé fin décembre un budget record pour le prochain exercice fiscal.

Japon : toujours le recul de la la consommation

Japon : toujours le recul de la la consommation 

Sur un an, en novembre, les Japonais ont réduit leurs dépenses de 0,4%, après un repli de 1,3% en octobre, selon l’indicateur ajusté de l’inflation publié ce vendredi 10 janvier par le ministère des Affaires intérieures. C’est un baromètre très scruté pour mesurer la consommation privée, qui représente plus de la moitié du PIB de la quatrième économie mondiale. D’une certaine manière le Japon est victime du tassement du taux de croissance en Chine et d’une conjoncture internationale globale maussade. 

La consommation recule pour le 4e mois consécutif. Elle continue à pâtir de l’inflation, quasi-systématiquement supérieure ou égale à 2% depuis deux ans et demi, ce qui contribue à effriter le pouvoir d’achat des Japonais.

La hausse des prix à la consommation a encore accéléré en novembre (+2,7% sur un an hors produits frais), après deux mois de repli, notamment alimentée par un fort renchérissement de l’énergie après l’arrêt de subventions. En novembre, pourtant, les salaires de base ont augmenté de 2,7% sur un an, la plus forte hausse mensuelle enregistrée en 32 ans, mais ces hausses sont en trompe-l’œil. Ajustés de l’inflation, les salaires réels ont reculé de 0,3%, continuant de s’affaisser pour le quatrième mois consécutif, selon le ministère du Travail.

La  Banque du Japon (BoJ) doit trouver l’équilibre entre la lutte contre une dynamique inflationniste persistante, et une conjoncture toujours extrêmement fragile, minée par une consommation atone… et qu’un relèvement des taux pourrait plomber encore davantage.

Par ailleurs, le vieillissement accéléré de la population nationale, dû à la chute de la natalité et à une approche prudente de l’immigration, est un autre défi majeur pour le pays. Le Japon est l’une des sociétés qui vieillissent le plus rapidement au monde et, cette année, la proportion de personnes âgées de 65 ans ou plus a atteint le chiffre record de 29,3%. Pour y faire face, le gouvernement nippon a approuvé fin décembre un budget record pour le prochain exercice fiscal.

Mayotte : des promesses toujours non tenues

Mayotte : des promesses toujours non tenues

 

 

Mayotte, petite île de l’océan Indien, symbolise à elle seule la collision brutale entre histoire coloniale, fractures sociales et désastres environnementaux. Département français depuis 2011, elle est un territoire en crise, où la misère humaine et les catastrophes naturelles s’entrelacent dans une spirale infernale. Les événements récents – séismes, tornades, montée des eaux – ne sont que la face visible d’un effondrement plus global. Ils révèlent une vulnérabilité accumulée sur des décennies, amplifiée par des promesses non tenues, des inégalités criantes et une gestion déconnectée des réalités locales.

 

par Bernard Kalaora
Professeur honoraire, Université de Picardie Jules Verne (UPJV)  dans The Conversation 

En 1974, Mayotte se sépare des Comores à l’issue d’un référendum où les Mahorais choisissent de rester français. Ce choix, né du désir d’échapper à l’instabilité politique des Comores indépendantes, place l’île dans une situation paradoxale : elle devient un territoire français entouré de voisins économiquement fragiles. Cette appartenance à la République française, vue comme une chance à l’époque, isole Mayotte de son propre environnement géographique et culturel. Rapidement, cette singularité engendre des tensions avec les autres îles de l’archipel, notamment l’île comorienne d’Anjouan, d’où proviennent chaque année des milliers de migrants.

L’intégration comme département, survenue en 2011, devait marquer une nouvelle ère pour Mayotte. Les Mahorais espéraient voir leur île se développer et accéder à des droits égaux à ceux des métropolitains c’est-à-dire que s’y applique pleinement les lois françaises et européennes, à la différence d’une collectivité territoriale. Mais cette départementalisation s’est révélée un leurre. La croissance fulgurante de la population, (76 000 habitants en 1991, 300 000 habitants en 2023), dépasse largement la capacité des infrastructures et des services publics à répondre aux exigences, tout en exacerbant l’obsolescence des équipements, faute d’entretien.
L’éducation, en particulier, est le symbole de cet échec. Avec des classes surchargées, des enseignants en sous-effectifs et des écoles délabrées, le système scolaire est incapable de répondre aux besoins d’une jeunesse nombreuse et en quête d’avenir. Cet effondrement du système éducatif alimente un sentiment d’abandon et de mépris parmi les Mahorais. Ils constatent chaque jour que la promesse d’égalité républicaine reste une illusion.
Les infrastructures sanitaires et sociales sont tout aussi défaillantes. Les femmes comoriennes qui bravent les flots pour accoucher à Mayotte afin que leurs enfants acquièrent la nationalité française, contribuent à une pression démographique croissante. Mais ces enfants, bien que nés sur le sol français, grandissent souvent dans des conditions indignes. Ils alimentent les bidonvilles, des espaces d’exclusion où se forment des bandes de jeunes livrés à eux-mêmes, vecteurs de violences et d’émeutes récurrentes. À leur majorité, en vertu du droit du sol, ces enfants peuvent acquérir la nationalité française.

La colère gronde dans une population qui se sent méprisée, prise en étau entre un État central distant et des besoins locaux criants. Mais ce mépris ne se limite pas aux politiques sociales : il se manifeste aussi dans la gestion de l’environnement. Mayotte est une île en pleine dégradation écologique, où les bidonvilles, sans réseaux d’assainissement, rejettent leurs déchets dans une mer polluée, comme j’ai pu l’étudier dans le cadre d’une mission pour l’association Littocean. La destruction des mangroves (due à un développement urbain incontrôlé et au changement climatique) et en conséquence des récifs coralliens, essentiels pour limiter l’érosion et les submersions marines, témoigne de l’incapacité à relier environnement et développement.

À cela s’ajoute un paradoxe criant : tandis que les populations locales luttent pour survivre, des moyens considérables sont mobilisés pour protéger l’écosystème marin par le biais du parc naturel de Mayotte. Ce parc, destiné à préserver la biodiversité exceptionnelle des récifs coralliens, devient un symbole d’une gestion technocratique déconnectée des réalités humaines. Les Mahorais, exclus de ce projet, perçoivent cette conservation comme une nouvelle forme de colonialisme : une « colonisation bleue » où la priorité est donnée à la nature, administrée par l’État français, au détriment des habitants. Ce fossé entre la préservation de l’environnement et les besoins des communautés accentue le sentiment d’abandon et l’idée que Mayotte n’est qu’un territoire périphérique, instrumentalisé pour des objectifs extérieurs et géopolitiques, traité comme une colonie et non comme un territoire français à part entière.

Dans ce contexte, le changement climatique agit comme un catalyseur. Il intensifie les phénomènes naturels extrêmes, tels que les cyclones ou les sécheresses, et exacerbe les inégalités. L’élévation du niveau de la mer menace directement les habitations précaires situées sur les littoraux, tandis que les ressources en eau, déjà insuffisantes, s’amenuisent. Les catastrophes naturelles se multiplient, mais elles ne sont pas de simples fatalités : elles frappent un territoire déjà fragilisé, où chaque événement climatique devient un désastre humain par manque de préparation.

Face à cette accumulation de crises, c’est le rapport au temps qui interroge. À Mayotte, l’idée même d’un avenir semble inatteignable. Les Mahorais vivent dans un présent sans repères, où les mêmes drames – émeutes, violences, destructions – se répètent sans fin. François Hartog, dans sa réflexion sur le présentisme, décrit cet état où le passé perd sa valeur, où le futur est inconcevable, et où seul le présent s’impose, figé dans l’urgence et l’incapacité d’anticiper.

Mayotte incarne cette temporalité brisée. L’île n’a pas de nostalgie d’un âge d’or, car son histoire est marquée par des fractures successives : colonisation, séparation des Comores, départementalisation ratée. Elle n’a pas non plus de projet d’avenir, car les conditions de vie, les inégalités et les crises structurelles la maintiennent dans un état d’urgence permanent. Ce présentisme exacerbé renforce le sentiment d’impuissance, rendant impossible toute perspective de reconstruction ou de progrès.

La situation actuelle de Mayotte peut être qualifiée d’hypercriticité : un état où les tensions sociales, politiques et environnementales atteignent un point de rupture, où chaque élément, même mineur, peut précipiter un effondrement global.

Ce terme désigne non seulement l’accumulation des vulnérabilités, mais aussi l’incapacité à s’en extraire. L’hypercriticité, c’est l’impossibilité de penser au-delà de l’urgence, l’incapacité de construire des ponts entre les crises pour trouver des solutions globales. À Mayotte, cet état est visible dans chaque aspect de la vie : dans l’école qui échoue à offrir un avenir, dans les bidonvilles qui s’étendent, dans la mer qui rejette les déchets de l’île et engloutit peu à peu ses côtes, dans l’accès à l’eau et à un environnement sain, dans la pression démographique et ses conséquences écologiques.

Cette crise révèle une conjonction inédite entre deux histoires : celle, humaine, de la globalisation, avec ses migrations, ses inégalités et ses fractures coloniales ; et celle, planétaire, d’une Terre abîmée par la dégradation accélérée des écosystèmes. Comme l’explique Dipesh Chakrabarty dans _Une planète, plusieurs mondes_, ce croisement marque une rupture : à Mayotte, cette rencontre s’incarne dans une « planète des pauvres », où les damnés de la Terre subissent de plein fouet l’amplification de ces dynamiques destructrices. Ici, les vulnérabilités humaines et écologiques se confondent dans un cycle sans précédent, soulignant la nouveauté tragique de cette crise.

Toutefois, l’hypercriticité peut aussi être un point de départ. Elle force à regarder en face l’ampleur des problèmes et à repenser radicalement les relations entre les hommes, leur territoire et leur futur. Si Mayotte continue sur cette voie, elle risque de devenir un archétype de l’effondrement insulaire, un avertissement pour d’autres territoires. Mais si elle parvient à dépasser ce présentisme, à prendre en compte l’histoire passée, à s’attaquer aux urgences présentes tout en imaginant un avenir collectif mettant en avant la double identité mahoraise française et comorienne pour en faire un exemple d’hybridité culturelle réussie, elle pourrait, paradoxalement, transformer sa fragilité en force, en inventant un modèle résilient face aux défis du XXIe siècle. Le temps, à Mayotte, n’a pas encore retrouvé son cours, mais il n’est pas trop tard pour le remettre en mouvement.

Mayotte : des promesses toujours non tenues

Mayotte : des promesses toujours non tenues

 

 

Mayotte, petite île de l’océan Indien, symbolise à elle seule la collision brutale entre histoire coloniale, fractures sociales et désastres environnementaux. Département français depuis 2011, elle est un territoire en crise, où la misère humaine et les catastrophes naturelles s’entrelacent dans une spirale infernale. Les événements récents – séismes, tornades, montée des eaux – ne sont que la face visible d’un effondrement plus global. Ils révèlent une vulnérabilité accumulée sur des décennies, amplifiée par des promesses non tenues, des inégalités criantes et une gestion déconnectée des réalités locales.

 

par Bernard Kalaora
Professeur honoraire, Université de Picardie Jules Verne (UPJV)  dans The Conversation 

En 1974, Mayotte se sépare des Comores à l’issue d’un référendum où les Mahorais choisissent de rester français. Ce choix, né du désir d’échapper à l’instabilité politique des Comores indépendantes, place l’île dans une situation paradoxale : elle devient un territoire français entouré de voisins économiquement fragiles. Cette appartenance à la République française, vue comme une chance à l’époque, isole Mayotte de son propre environnement géographique et culturel. Rapidement, cette singularité engendre des tensions avec les autres îles de l’archipel, notamment l’île comorienne d’Anjouan, d’où proviennent chaque année des milliers de migrants.

L’intégration comme département, survenue en 2011, devait marquer une nouvelle ère pour Mayotte. Les Mahorais espéraient voir leur île se développer et accéder à des droits égaux à ceux des métropolitains c’est-à-dire que s’y applique pleinement les lois françaises et européennes, à la différence d’une collectivité territoriale. Mais cette départementalisation s’est révélée un leurre. La croissance fulgurante de la population, (76 000 habitants en 1991, 300 000 habitants en 2023), dépasse largement la capacité des infrastructures et des services publics à répondre aux exigences, tout en exacerbant l’obsolescence des équipements, faute d’entretien.
L’éducation, en particulier, est le symbole de cet échec. Avec des classes surchargées, des enseignants en sous-effectifs et des écoles délabrées, le système scolaire est incapable de répondre aux besoins d’une jeunesse nombreuse et en quête d’avenir. Cet effondrement du système éducatif alimente un sentiment d’abandon et de mépris parmi les Mahorais. Ils constatent chaque jour que la promesse d’égalité républicaine reste une illusion.
Les infrastructures sanitaires et sociales sont tout aussi défaillantes. Les femmes comoriennes qui bravent les flots pour accoucher à Mayotte afin que leurs enfants acquièrent la nationalité française, contribuent à une pression démographique croissante. Mais ces enfants, bien que nés sur le sol français, grandissent souvent dans des conditions indignes. Ils alimentent les bidonvilles, des espaces d’exclusion où se forment des bandes de jeunes livrés à eux-mêmes, vecteurs de violences et d’émeutes récurrentes. À leur majorité, en vertu du droit du sol, ces enfants peuvent acquérir la nationalité française.

La colère gronde dans une population qui se sent méprisée, prise en étau entre un État central distant et des besoins locaux criants. Mais ce mépris ne se limite pas aux politiques sociales : il se manifeste aussi dans la gestion de l’environnement. Mayotte est une île en pleine dégradation écologique, où les bidonvilles, sans réseaux d’assainissement, rejettent leurs déchets dans une mer polluée, comme j’ai pu l’étudier dans le cadre d’une mission pour l’association Littocean. La destruction des mangroves (due à un développement urbain incontrôlé et au changement climatique) et en conséquence des récifs coralliens, essentiels pour limiter l’érosion et les submersions marines, témoigne de l’incapacité à relier environnement et développement.

À cela s’ajoute un paradoxe criant : tandis que les populations locales luttent pour survivre, des moyens considérables sont mobilisés pour protéger l’écosystème marin par le biais du parc naturel de Mayotte. Ce parc, destiné à préserver la biodiversité exceptionnelle des récifs coralliens, devient un symbole d’une gestion technocratique déconnectée des réalités humaines. Les Mahorais, exclus de ce projet, perçoivent cette conservation comme une nouvelle forme de colonialisme : une « colonisation bleue » où la priorité est donnée à la nature, administrée par l’État français, au détriment des habitants. Ce fossé entre la préservation de l’environnement et les besoins des communautés accentue le sentiment d’abandon et l’idée que Mayotte n’est qu’un territoire périphérique, instrumentalisé pour des objectifs extérieurs et géopolitiques, traité comme une colonie et non comme un territoire français à part entière.

Dans ce contexte, le changement climatique agit comme un catalyseur. Il intensifie les phénomènes naturels extrêmes, tels que les cyclones ou les sécheresses, et exacerbe les inégalités. L’élévation du niveau de la mer menace directement les habitations précaires situées sur les littoraux, tandis que les ressources en eau, déjà insuffisantes, s’amenuisent. Les catastrophes naturelles se multiplient, mais elles ne sont pas de simples fatalités : elles frappent un territoire déjà fragilisé, où chaque événement climatique devient un désastre humain par manque de préparation.

Face à cette accumulation de crises, c’est le rapport au temps qui interroge. À Mayotte, l’idée même d’un avenir semble inatteignable. Les Mahorais vivent dans un présent sans repères, où les mêmes drames – émeutes, violences, destructions – se répètent sans fin. François Hartog, dans sa réflexion sur le présentisme, décrit cet état où le passé perd sa valeur, où le futur est inconcevable, et où seul le présent s’impose, figé dans l’urgence et l’incapacité d’anticiper.

Mayotte incarne cette temporalité brisée. L’île n’a pas de nostalgie d’un âge d’or, car son histoire est marquée par des fractures successives : colonisation, séparation des Comores, départementalisation ratée. Elle n’a pas non plus de projet d’avenir, car les conditions de vie, les inégalités et les crises structurelles la maintiennent dans un état d’urgence permanent. Ce présentisme exacerbé renforce le sentiment d’impuissance, rendant impossible toute perspective de reconstruction ou de progrès.

La situation actuelle de Mayotte peut être qualifiée d’hypercriticité : un état où les tensions sociales, politiques et environnementales atteignent un point de rupture, où chaque élément, même mineur, peut précipiter un effondrement global.

Ce terme désigne non seulement l’accumulation des vulnérabilités, mais aussi l’incapacité à s’en extraire. L’hypercriticité, c’est l’impossibilité de penser au-delà de l’urgence, l’incapacité de construire des ponts entre les crises pour trouver des solutions globales. À Mayotte, cet état est visible dans chaque aspect de la vie : dans l’école qui échoue à offrir un avenir, dans les bidonvilles qui s’étendent, dans la mer qui rejette les déchets de l’île et engloutit peu à peu ses côtes, dans l’accès à l’eau et à un environnement sain, dans la pression démographique et ses conséquences écologiques.

Cette crise révèle une conjonction inédite entre deux histoires : celle, humaine, de la globalisation, avec ses migrations, ses inégalités et ses fractures coloniales ; et celle, planétaire, d’une Terre abîmée par la dégradation accélérée des écosystèmes. Comme l’explique Dipesh Chakrabarty dans _Une planète, plusieurs mondes_, ce croisement marque une rupture : à Mayotte, cette rencontre s’incarne dans une « planète des pauvres », où les damnés de la Terre subissent de plein fouet l’amplification de ces dynamiques destructrices. Ici, les vulnérabilités humaines et écologiques se confondent dans un cycle sans précédent, soulignant la nouveauté tragique de cette crise.

Toutefois, l’hypercriticité peut aussi être un point de départ. Elle force à regarder en face l’ampleur des problèmes et à repenser radicalement les relations entre les hommes, leur territoire et leur futur. Si Mayotte continue sur cette voie, elle risque de devenir un archétype de l’effondrement insulaire, un avertissement pour d’autres territoires. Mais si elle parvient à dépasser ce présentisme, à prendre en compte l’histoire passée, à s’attaquer aux urgences présentes tout en imaginant un avenir collectif mettant en avant la double identité mahoraise française et comorienne pour en faire un exemple d’hybridité culturelle réussie, elle pourrait, paradoxalement, transformer sa fragilité en force, en inventant un modèle résilient face aux défis du XXIe siècle. Le temps, à Mayotte, n’a pas encore retrouvé son cours, mais il n’est pas trop tard pour le remettre en mouvement.

Épargne : livrer A toujours en hausse

Épargne : livrer A toujours en hausse

 

Paradoxalement, plus les incertitudes se développent au plan économique et social et plus ceux qui peuvent épargnent davantage. Ainsi, les  Livrets A se sont garnis de 400 millions d’euros le mois dernier et les Livrets de développement durable et solidaire (LDDS) de 160 millions d’euros, selon les données publiées ce lundi par la Caisse des dépôts.

Au total, les Livrets A et LDDS se sont étoffés de 17,5 milliards d’euros depuis le début de l’année. Le Livret d’épargne populaire (LEP), réservé aux épargnants modestes, a quant à lui gonflé de 340 millions d’euros le mois dernier. Son encours a atteint fin novembre un nouveau record, à 78,1 milliards d’euros.

Le taux du Livret A, aussi valable pour le LDDS, est fixé en fonction de la hausse des prix et des taux interbancaires – les taux auxquels les banques s’échangent de l’argent à court terme – au cours des six derniers mois. Aujourd’hui à 3%, ce taux est révisé deux fois l’an, mi-janvier (pour une application le 1er février) et mi-juillet (pour une application le 1er août).

 

Premier Ministre: Ségolène Royal toujours candidate…… à tout

Premier Ministre: Ségolène Royal toujours candidate…… à tout

L’ancienne ministre de l’Environnement a plaidé auprès de Macron pour un premier ministre «de gauche» ,«expérimenté , rassembleur,» et surtout pour elle.

Il n’est pas certain que celle qui est candidate à tout possède les qualités nécessaires pour rassembler et trouver des synthèses dans une Assemblée nationale particulièrement divisée. Sans parler de la compatibilité de son humeur avec celle de Macron.

Pas sûr non plus que Ségolène Royal possède les qualités de gestion financière requises après les ardoises qu’elle a laissées à la région Poitou-Charentes alors qu’elle en était la présidente.

 

 

Réformer l’école selon Marc Bloch, des réflexions toujours actuelles ?

 

Résistant, historien, Marc Bloch a aussi livré dans son livre L’Étrange Défaite des réflexions sur le système éducatif qui nous interpellent encore. Revue de quelques-unes de ses analyses sur les grandes écoles, l’évaluation des élèves, la compétition ou encore les salaires des enseignants.

 

Par , Professeur des universités, Université de Picardie Jules Verne (UPJV)

Le 23 novembre 2024, la panthéonisation de Marc Bloch a été annoncée par le président de la République, « pour son œuvre, son enseignement et son courage ». Par ces mots, Emmanuel Macron faisait référence à son engagement dans la résistance ainsi qu’à son œuvre d’historien, fondateur de « l’École des Annales » et spécialiste du Moyen Âge – qu’il enseigne de 1919 à 1936 à la faculté de Strasbourg.

S’il n’était probablement pas question, dans ce discours présidentiel, de la réflexion critique de Marc Bloch sur le système d’enseignement ou de ses propositions de réformes à engager dans ce domaine, cette annonce nous donne l’occasion de revenir sur les idées qu’il formule dans L’Étrange Défaite (rédigé dès 1940 et publié à titre posthume en 1946) et dans un article intitulé « Sur la réforme de l’enseignement », publié dans la revue du Comité général d’études (CGE), les Cahiers politiques (n°3, août 1943).

Reparcourons ces textes dont les propos sur la compétition et « la manie examinatoire » de l’école, la nécessité de repenser l’évaluation des connaissances ou encore de revaloriser les salaires des enseignants éclairent encore les débats actuels.

Dans L’Étrange Défaite, Marc Bloch s’efforce, en historien et témoin objectif, d’analyser les causes politiques, militaires et sociales de la défaite de 1940. Pour lui, elle n’est pas qu’une défaite militaire, mais révèle une désagrégation beaucoup plus profonde du pays avec le déclin de l’esprit civique dans la société et la faillite des élites. Marc Bloch pointe clairement la part de responsabilité de l’institution scolaire dans ce désastre

« de tant de reconstructions indispensables, celle de notre système pédagogique ne sera pas la moins urgente. Qu’il s’agisse de stratégie, de pratique administrative ou, simplement, de résistance morale, notre effondrement a été avant tout, chez nos dirigeants et […] dans toute une partie de notre peuple, une défaite de l’intelligence et du caractère. C’est que, parmi ses causes profondes, les insuffisances de la formation que notre société donnait à ses jeunes ont figuré au premier rang. » (1943)

Ce constat est en réalité largement partagé par d’autres discours intellectuels et résistants. C’est ce que souligne par exemple Michel Debré (futur premier ministre du général de Gaulle, 1959-1962) dans un ouvrage rédigé avec Emmanuel Mönick, en 1943, dans la clandestinité et intitulé Refaire la France : l’effort d’une génération (Paris, Plon, 1945) :

« L’esprit civique faisait défaut à trop de citoyens. Ils ne savaient plus faire plier les intérêts privés devant les nécessités du salut public […] En vérité, reconnaissons-le, à tous les échelons de la hiérarchie sociale, les Français ont […] manqué de sens de l’État. »

Pour eux, l’école de la IIIe République n’est pas coupable au sens où l’entend la politique scolaire du régime de Vichy qui dénonce le pacifisme des instituteurs, leur désaffection pour la culture morale au profit de l’acquisition de connaissances et des méthodes pédagogiques nouvelles (promues par les réformes ministérielles de Jean Zay) qui auraient compromis le goût de l’effort dans l’éducation, selon l’idéologie maréchaliste.

Pour Marc Bloch, le système d’enseignement tel qu’il fonctionne dans l’entre-deux-guerres porte sa part de responsabilité dans la faillite intellectuelle et morale de 1940 car il n’a justement pas suffisamment évolué et renouvelé ses méthodes.

La pensée critique de Marc Bloch sur l’enseignement secondaire et universitaire de son temps se double d’une véritable réflexion pédagogique. L’auteur de L’Étrange Défaite établit ainsi un lien direct entre la pédagogie sclérosée de l’enseignement secondaire et supérieur d’une part, et l’inertie de la pensée et l’immobilisme d’autre part :

« Un mot, un affreux mot, résume une des tares les plus pernicieuses de notre système éducatif : celui de bachotage. Le secondaire, les universités, les grandes écoles en sont tout infectés. […] On n’invite plus les étudiants à acquérir les connaissances, mais seulement à se préparer à l’examen. Dans ce contexte, l’élève savant n’est pas celui qui sait beaucoup de choses, mais celui qui a été dressé à donner, par quelques exercices choisis d’avance, l’illusion du savoir. Au grand détriment de leur instruction, parfois de leur santé, on plonge trop précocement les élèves dans la compétition […]. Il n’est pas nécessaire d’insister sur les inconvénients intellectuels d’une pareille “manie examinatoire”. Mais ses conséquences morales, c’est la crainte de toute initiative. » (1943)

Ces critiques pédagogiques ne sont pas nouvelles en réalité. Elles rejoignent à la fois la question du « surmenage » posée dès la fin du XIXe siècle et les reproches fréquents sur l’intellectualisme des lycées.

Déjà, l’historien Ernest Lavisse condamnait la répétition stérile des exercices et le caractère artificiel des apprentissages dans ses « Souvenirs d’une éducation manquée » publiés en 1902 dans la Revue internationale de l’enseignement. Plus largement, ces questionnements sont une manifestation de la « crise de l’enseignement secondaire » au tournant du XXe siècle, à laquelle plusieurs réformes pédagogiques s’efforcent de remédier, de la réforme des lycées de 1902 aux loisirs dirigés de 1937-1939 dans les établissements secondaires, puisant dans les pratiques des mouvements de l’Éducation nouvelle mais aussi du scoutisme.

Marc Bloch est imprégné de ces idées pédagogiques novatrices de l’entre-deux-guerres. Il y a chez lui, comme dans le milieu universitaire et historien, un intérêt pour ces débats, mais son point de vue détonne en regard du « corporatisme disciplinaire » des agrégés. Pour lui, « l’ancien système humaniste a vécu » (1943).

En effet, Marc Bloch soutient clairement les méthodes actives, qui reposent sur une meilleure connaissance scientifique de l’enfant (notamment en psychologie, à laquelle devraient être formés tous les enseignants), s’adaptent à ses centres d’intérêt, favorisent l’apprentissage par l’expérience et une nouvelle relation maître-élève.

L’historien des Annales critique au passage l’absence de culture pédagogique dans la formation des professeurs du secondaire, contrairement aux instituteurs, à l’instar d’Émile Durkheim, dans L’Évolution pédagogique en France. Marc Bloch se montre aussi « particulièrement sévère » concernant l’enseignement de l’histoire, dont il fustige l’encyclopédisme (un grief récurrent contre cette discipline), les programmes privilégiant la linéarité évènementielle et une focale hexagonale (au détriment de l’histoire sociale et de l’ouverture aux autres civilisations comme la Chine et l’Inde – d’ailleurs présente dans les projets de programme qu’il rédige en 1938) ; à rebours d’une pédagogie favorisant un rapport au savoir passif, il estime que l’histoire doit « donner une image compréhensive du monde ».

« [N]otre pédagogie historique ne réussit plus à donner, aux esprits qu’elle prétend former, le sens du différent ni celui du changement. […] Attachés, en outre, presque sans exception, aux manifestations les plus superficielles de la vie des peuples, qui sont aussi, aux époques voisines de nous, les plus aisées à saisir, nos programmes scolaires entretiennent l’obsession du politique. Ils reculent, pudiquement, devant toute analyse sociale. Par-là, ils manquent à en suggérer le goût. » (1940)

Ces réflexions de Marc Bloch rejoignent celles qu’il mène dans les années 1930 avec son collègue Lucien Febvre Pour le renouveau de l’enseignement historique, qui passe par la rénovation du concours de l’agrégation, afin de rompre la routine des pratiques professorales. Cette réflexion pédagogique est inséparable de la lutte pour la démocratisation de l’enseignement, enjeux au cœur des débats scolaires de l’entre-deux-guerres et de « l’École unique ». Toutes ces questions irriguent la pensée de Marc Bloch et son projet de réforme de l’enseignement.

En 1943, dans son article des Cahiers politiques, Marc Bloch projette un véritable « plan de rénovation » du système éducatif pour l’après-guerre. Des structures de réflexion sur les réformes à mener après la Libération (dans le domaine scolaire entre autres) ont d’ailleurs été développées très tôt par la France Libre et des mouvements de la Résistance intérieure.

L’école est conçue comme l’instrument du redressement du pays en contexte guerrier et dans une France libérée. Si Marc Bloch en appelle à « une révolution nécessaire de l’enseignement », il n’est ni idéaliste ni utopique :

« Ne nous y trompons pas, la tâche sera rude. Elle n’ira pas sans déchirements. Il sera toujours difficile de persuader à des maîtres que les méthodes qu’ils ont longuement et consciencieusement pratiquées n’étaient peut-être pas les meilleures ; à des hommes mûrs que leurs enfants gagneront à être élevés autrement qu’eux-mêmes ne l’ont été ; aux anciens élèves des grandes Écoles, que ces établissements parés de tous les prestiges du souvenir et de la camaraderie, doivent être supprimés. » (1943)

Marc Bloch estime néanmoins que certaines écoles spéciales, comme les Ponts-et-Chaussées, sont indispensables à la formation de certains corps techniques. Il se prononce pour « la reconstitution de vraies Universités, divisées désormais, non en rigides Facultés qui se prennent pour des patries, mais en souples groupements de disciplines », ainsi que pour le rétablissement des Écoles normales (supprimées par Vichy) avec une formation parachevée à l’université pour les instituteurs et institutrices.

L’historien formule en effet une série de propositions concrètes, des « principes directeurs » qui devront être discutés « plus tard ». Il demande des ressources budgétaires nouvelles, pour « nos entreprises de recherche », pour les bâtiments scolaires car « la jeunesse a le droit de ne plus être confinée dans des murs lépreux » et pour revaloriser le salaire de

« nos maîtres de tous les degrés pour (leur) assurer une existence non pas luxueuse certes (ce n’est pas une France de luxe que nous rêvons), mais suffisamment dégagée des menues angoisses matérielles […] pour que ces hommes puissent apporter à leur tâche d’enseignement ou d’enquête scientifique une âme entièrement libre ». (1943)

La question de l’évaluation et de la relativité de la correction et de la note chiffrée sont aussi abordées. Il propose ainsi de « supprimer le carcan des examens » en en réduisant le nombre dans les cursus scolaires et universitaires, ainsi qu’une nouvelle échelle de notation situant la catégorie dans laquelle le niveau de l’élève, suivant l’exemple d’autres pays et annonçant les débats éducatifs autour de Mai 68 : « 1 très mauvais, 2 mauvais, 3 passable, 4 bien, 5 très bien ».

De même, il préconise de réduire la place des langues anciennes (latin, grec) qui ne pourront être maintenues, « sinon par exception ». On retrouve ainsi chez Marc Bloch (comme dans les projets résistants pour changer l’école), la volonté d’engager un processus de démocratisation de l’enseignement secondaire afin qu’émergent des élites issues des milieux populaires de la nation :

« Nous demandons un enseignement secondaire très largement ouvert. Son rôle est de former des élites, sans acceptation d’origine ou de fortune. Du moment donc qu’il doit cesser d’être (ou de redevenir) un enseignement de classe, une sélection s’imposera. Un examen d’entrée demeurera probablement nécessaire : il le faudra très simple et adapté à l’enfance : un test d’intelligence plutôt qu’une épreuve de connaissances… ou de perroquetage. Des examens de passage subsisteront. Mais […] c’est méconnaître toute la psychologie de la croissance […] que de prétendre juger un enfant ou un adolescent sur le travail d’une dizaine de mois. Quels mois, parfois, dans son développement ! » (1943)

Cette réflexion de Marc Bloch sur l’éducation – dimension moins connue de sa pensée – confirme que cet intellectuel a su donner aux grandes questions de la première moitié du XXe siècle des réponses lucides et un projet visionnaire annonçant la refondation et la modernisation progressive du système éducatif après 1945. Elle met aussi en exergue l’importance du rôle social de l’historien.

Fiscalité entreprise : toujours au dessus de la moyenne pour la France

Fiscalité entreprise : toujours au dessus de la moyennes  pour la France

Le poids des impôts de production en France baisse mais reste élevé par rapport aux autres pays européens. C’est ce qui ressort d’une note publiée par l’association Fipeco ce mercredi. « Leur produit est passé de 108,8 milliards d’euros en 2016 à 130,3 milliards d’euros en 2023 (+ 19,8%), ce qui correspond à une légère baisse en pourcentage du PIB (de 4,9% à 4,6%) », écrit le président de Fipeco, François Ecalle.

Leur produit a augmenté de 12 milliards d’euros (+28%) entre 2016 et 2023, pour s’établir à 54,8 milliards d’euros. Dans le détail, ces impôts se composent de la taxe sur les salaires (16,7 milliards d’euros), du versement mobilités (11,3 milliards), de la contribution au financement de l’apprentissage (11,2 milliards) et du forfait social (6,4 milliards).

Les impôts de production comprennent également les « impôts divers sur la production », rappelle Fipeco. Leur produit a pour sa part augmenté de 9,6 milliards d’euros (+ 14,5 %), pour atteindre 75,6 milliards d’euros en 2023.

Si le poids des impôts de production est en baisse, il reste « nettement plus élevé en France (4,5 % du PIB selon Eurostat) que dans la moyenne de la zone euro (2,2 % du PIB) ou de l’Union européenne (2,4 % du PIB) et qu’en Allemagne (0,9 % du PIB) », souligne Fipeco. Dans ce domaine, la France se classe à la deuxième place de l’Union européenne, loin derrière la Suède (10,5 % du PIB).

 

Changement d’heure : toujours le même rituel idiot et dangereux

Changement d’heure : toujours le même rituel idiot et dangereux

 

 

Non seulement le changement d’heure ne permet pratiquement aucune économie d’énergie mais il est néfaste pour la santé. Il faut être un technocrate pour penser le contraire en matière d’énergie. Ce qui est économisé le matin est dépensé le soir et inversement. C’est un peu comme si on décidait de raccourcir les mois d’une journée pour réduire la consommation mensuelle !

 

Des études montrent que l’avancement de l’heure au printemps (qui retarde la sécrétion de la mélatonine – l’hormone du sommeil) peut réduire le temps de sommeil de façon transitoire, et ainsi augmenter le nombre et la gravité des accidents cardiaques pendant au moins 7 jours après le changement d’heure et augmenter la fréquence des accidents du travail et de la circulation. Selon le Dr Marc Schwob: « Changer d’heure provoque entre autres des troubles du sommeil et de l’attention. Les enfants et les personnes âgées sont particulièrement touchés et mettent environ une semaine pour s’adapter aux nouveaux horaires ». Au-delà de la phase transitoire d’adaptation au nouvel horaire, le coucher du soleil tardif en été peut rendre l’endormissement plus difficile.

54 % Selon un sondage OpinionWay , les Français seraient majoritairement contre cette pratique du changement d’heure (54 %), contre un peu moins d’un sur cinq favorables (19 %) et un peu plus d’un sur quatre indifférents (27 %). Ils ignorent notamment que cela leur permet des économies (59 %) et mettent en avant un impact négatif sur « le sommeil, l’alimentation ou l’humeur » (75 %). Ce dernier constat est régulièrement appuyé par des études sur l’impact du changement d’heure dont une réalisée par la Commission européenne, qui écrit que « la santé peut être affectée par le changement de biorythme du corps, avec de possibles troubles du sommeil et de l’humeur ».

En 2008, une étude suédoise publiée dans le New England Journal of Medicine, s’appuyant sur des statistiques du pays entre 1987 et 2006, constatait elle « une augmentation statistiquement significative du risque de crise cardiaque » dans la semaine suivant le changement d’heure, notamment celui d’été. La baisse de consommation d’éclairage pourrait être compensée par l’augmentation des besoins de chauffage le matin au début du printemps. Un rapport de l’École des Mines de 1992 concluait cependant à un effet minime (< 0,1 TWh pour la France). La généralisation des lampes plus économes en énergie (les lampes fluocompactes et plus récemment les lampes à LED) réduit l’économie d’énergie permise par le passage à l’heure d’été.

Une étude portant sur l’État de l’Indiana conclut que la faible économie d’énergie réalisée sur l’éclairage est très largement compensée par une utilisation accrue de la climatisation. Le supplément d’énergie consommée est estimé dans ce rapport d’environ 2 à 4 %. Un rapport remis au Sénat français en 1997 concluait déjà : « Il ressort de l’ensemble de cette étude que les avantages annoncés ou attendus du changement semestriel de l’heure ne sont pas suffisamment importants pour compenser les inconvénients ressentis par les populations », en particulier en ce qui concerne la santé publique, les conditions de travail et les modes de vie, l’agriculture, la protection de l’environnement et la sécurité routière.

Des cabinets ministériels toujours pléthoriques

Des cabinets ministériels toujours pléthoriques

 Comme chaque année, un document annexe au projet de loi de finances 2025 publié ces derniers jours a fourni  Le document recense, dans l’ensemble, 482 membres de cabinets ministériels, et 2210 personnes chargées des fonctions support, pour un total de 2692 salariés dans ces structures. Un chiffre stable sur un an, en recul de 1,2% seulement. La baisse est plus marquée par rapport au pic d’août 2021, lorsque la pandémie de Covid-19 avait poussé l’exécutif à renforcer les cabinets. 570 membres de cabinets étaient alors dénombrés – 15,4% en plus -, et jusqu’à 2872 personnes, en comptant les fonctions support.

Pour rappel, des règles strictes avaient été édictées par Emmanuel Macron à son arrivée au pouvoir pour limiter la taille des cabinets, mais la pandémie de Covid-19 avait ensuite amené Jean Castex à lâcher du lest. Les niveaux observés au début du premier quinquennat d’Emmanuel Macron – moins de 350 membres de cabinets, moins de 2500 membres au total en comptant les fonctions support – semblent être un lointain souvenir.

Hezbollah Liban: Toujours la même menace d’un terrible châtiment

Hezbollah Liban. Toujours la même menace d’un terrible châtiment

D’une certaine manière, le Hezbollah au Liban hausse d’autant plus le ton contre Israël qu’il craint sans doute l’éventualité d’une guerre totale. Bref des déclarations d’autant plus enflammées que dans la pratique les répliques sont plutôt mesurées. Un peu la même dialectique qu’en Iran.

C’est sans doute le déséquilibre des forces aux profils d’Israël qui limite les intentions de répliques des organisations chiites aussi bien Iran que du Liban. Pourtant le chef de la milice chiite du Liban a annoncé qu’Israël va recevoir «un terrible châtiment et une juste rétribution, là où il s’y attend et là où il ne s’y attend pas», a prévenu le chef de la formation libanaise pro-iranienne, dans un discours de près d’une heure. Hassan Nasrallah a dit qu’il ne donnerait aucun détail sur «le timing, le lieu ou la nature» de la riposte que prépare le Hezbollah.

Boeing toujours en grève

Boeing toujours en grève

La  grève se poursuit ce lundi dans les usines de Boeing, dans la région de Seattle. Entamé jeudi dernier à minuit, le mouvement lancé par l’Association internationale des machinistes et des ouvriers de l’aérospatial (IAM) – l’une des principales organisations syndicales aux Etats-Unis avec 600.000 membres et majoritaire chez le constructeur -, le mouvement est entré dans son quatrième jour. Les négociations doivent reprendre demain, afin de trouver un accord sur une nouvelle convention collective, après le rejet massif du précédent projet la semaine dernière. Les dirigeants vont devoir se montrer très convaincants pour sortir du conflit.

 

Les représentants des quelque 33.000 salariés de Boeing dans la région affichent ainsi leur détermination avant de rencontrer la direction pour la première fois depuis le début du mouvement, en présence des médiateurs fédéraux désignés par le Service fédéral de médiation et de conciliation (SFMC). En attendant, ils appellent les travailleurs à tenir les piquets de grève 7 jours sur 7, 24 heures sur 24.

Le syndicat IAM a pointé à plusieurs reprises le fait que « la voix des travailleurs a souvent été ignorée lorsque des problèmes de qualité, comme le retrait des inspections, ont été mis en lumière », estimant que le groupe s’était mis lui-même en difficulté, en raison « des nombreux faux-pas qu’il s’est lui-même infligé ». Il demande d’ailleurs à « avoir un siège à la table où sont prises les décisions critiques en matière de qualité, de sécurité et de développement de nouveaux produits ».

 

Ses marges de manœuvre de Boeing sont très limitées pour satisfaire les attentes des travailleurs. Boeing a encore vu ses résultats se dégrader au premier semestre 2024 par rapport à 2023. Il a accusé près de 1,2 milliard de dollars de pertes opérationnelles et 1,8 milliard de pertes nettes. Surtout, il a brûlé plus de 8 milliards de cash en l’espace de six mois, devant composer avec les problèmes de qualité, les incidents à répétition, les restrictions imposées par le régulateur américain, le rachat de Spirit Aerosystems…

En Bourse, le titre a perdu 5% depuis jeudi, et plus de 40% depuis le début de l’année.

Il faudra aussi régler les questions salariales.  La direction avait notamment accepté au dernier moment de rehausser fortement sa proposition de revalorisation salariale, à 25% sur la durée de l’accord, à savoir quatre ans. Cela venait s’ajouter à une hausse de 23% à 42% des salaires minimaux en fonction de la catégorie de main-d’œuvre, à la garantie d’avoir le prochain programme d’avions commerciaux dans les usines de l’état de Washington en plus du maintien des 737 MAX, 767 et 777X, ou encore à l’obtention « d’une voix dans la sécurité et la qualité du système de production », ainsi qu’à diverses améliorations sur la qualité de vie, le niveau de cotisation pour les retraites ou encore la couverture santé.

 

 

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Paralympiques : et toujours des médailles

Paralympiques : et toujours des médailles

 

Une journée exceptionnelle avec pas moins de 11 médailles récoltées par les athlètes paralympiques.

Sur le contre-la-montre femmes C5 où Heidi Gaugain a pris la médaille d’argent. Juste après sur le contre-la-montre C2, Alexandre Leauté est allé chercher une deuxième médaille d’or après celle obtenue en poursuite sur piste. Sur le contre-la-montre H2, Florian Jouanny a glané une médaille de bronze.

Tout était terminé pour la matinée, mais la suite de la journée n’a été que plus belle. Elie de Carvalho a lancé l’après-midi avec une médaille d’argent en contre-la-montre catégorie B. Dorian Foulon a embrayé en prenant la médaille de bronze sur le contre-la-montre C5.

Puis les doublés ont commencé pour continuer cette belle journée en para cyclisme sur route. Kevin Le Cunff prend l’or en contre-la-montre C4 devant son compatriote Gatien Le Rousseau, qui se contente de la breloque argentée, puis Mathieu Bosredon (or) et Johan Quaile (argent) ont continué de faire briller la France sur la contre-la-montre H3.

Entre temps, Thomas Peyroton-Dartet est à son tour champion paralympique sur le contre-la-montre C3 et Loïc Vergnaud est allé chercher une médaille d’argent sur la contre-la-montre H5.

La seule médaille hors cyclisme vient du para pongiste Fabien Lamirault, qui s’est incliné en demi-finales du tournoi masculin contre le Tchèque Jiri Suchanek. Médaille de bronze pour le double champion paralympique en titre.

Paralympiques : toujours des médailles

Paralympiques : toujours des médailles

 

 

La France se situe désormais au cinquième rang au nombre des médailles. Des échecs bien sûr en ping-pong notamment mais aussi des satisfactions et toujours des médailles. Tout d’abord avec Mateo Boheas, éliminé en demi-finale de para tennis de table et automatiquement en bronze. Une soirée qui s’accélère puisque Ugo Didier a récolté l’argent quelques minutes plus tard sur le 100m dos (S9). La paranatation décidément riche en médailles puisque Laurent Chardard a décroché le bronze sur le 50m papillon (S9). Enfin, Alex Portal a récolté une quatrième médaille personnelle avec de l’argent sur le 200m 4 nages (SM13).

 

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