Archive pour le Tag 'salariés'

Lecture, sciences, maths…les salariés français sous la moyenne

Lecture, sciences, maths…les  salariés français sous la moyenne

 

Conséquence notamment des très mauvaises résultats obtenus par les élèves français dans les classements internationaux, les salariés sont aussi en dessous de la moyenne des connaissances générales parmi les pays riches.

Avec un tel handicap de départ, rien d’étonnant à voir les adultes montrer, eux aussi, de vraies carences dans tous les savoirs de base. Publiée ce mardi 10 décembre, la nouvelle enquête de l’OCDE sur les compétences des adultes, qui interroge environ 160.000 personnes âgées de 16 à 65 ans dans 31 pays, en apporte la preuve formelle

Les mauvais résultats des élèves Français dans les compétences de base ne disparaissent pas à l’âge adulte. La dernière étude Pisa, référence mondiale dans l’évaluation des collégiens, soulignait une nouvelle fois les lacunes des jeunes du pays en lecture, sciences et mathématiques. Dans aucune de ces catégories, la septième puissance mondiale ne parvient à faire mieux que la 26e place. Début décembre, l’évaluation internationale Timss, qui se concentre uniquement sur les mathématiques était largement plus alarmante, plaçant l’Hexagone en dernière position parmi les pays de l’Union européenne.

 

Budget Sécurité sociale 2025 : Salariés, retraités et patrons vont payer

  Budget Sécurité sociale 2025 : Salariés, retraités et patrons vont payer

La mesure sans doute la plus spectaculaire concerne sans doute le report d’indexation des retraités sur l’inflation. Un report de six mois…. pour l’instant. Il faudra en effet attendre l’évaluation de cette politique financière par les institutions notamment par les agences de notation pour y voir plus clair concernant l’avenir. Par ailleurs l’indemnisation des arrêts maladie sera réduite et il y aura moins d’allégement des cotisations patronales sur les salaires bas.

Pour économiser 3,6 milliards d’euros, le gouvernement va reporter de six mois, au 1er juillet, la revalorisation des retraites, indexée sur l’inflation, qui intervient habituellement en janvier.

Parmi les économies à réaliser, le gouvernement souhaite que l’assurance-maladie rembourse moins les consultations médicales, et les complémentaires santé le fassent davantage. Globalement, la part de l’Assurance maladie descendrait à 60% contre 70% actuellement, mais les modalités restent à définir selon les types de consultations. Le gouvernement attend en tout cas un milliard d’euros de cette mesure.

Pour diminuer de 600 millions d’euros les dépenses liées aux arrêts maladie, l’exécutif entend baisser le plafond de remboursement. L’assurance-maladie versera toujours, à partir du quatrième jour d’arrêt, une indemnité équivalente à 50% du salaire journalier, mais dans la limite d’un plafond de 1,4 Smic, contre 1,8 auparavant. Le reste à charge est souvent compensé par les entreprises, mais une partie des Français devront mettre la main à la poche. La date d’entrée en vigueur n’est pas connue.

Le PLFSS 2025 prévoit de remonter les cotisations patronales entre 1 et 1,3 smic de deux points de pourcentage en 2025, puis de deux points supplémentaires en 2026. Ces cotisations baisseront en revanche pour les salaires compris entre 1,3 et 1,8 smic et remonteront au-delà. Cette réforme doit rapporter 4 milliards d’euros à la Sécurité sociale.

Le texte prévoit d’engager de nouvelles négociations avec les représentants des radiologues et des laboratoires d’analyses médicales pour faire baisser les tarifs de l’imagerie médicale et des analyses biologiques. .

Par ailleurs, pour prescrire certaines analyses de biologie médicale, d’imagerie médicale ou bons de transport sanitaire de patients, dont la liste sera définie par décret, le prescripteur devra remplir un formulaire permettant à l’Assurance maladie d’en évaluer la « pertinence ». Le projet de loi modifie aussi les modalités de négociations conventionnelles entre les taxis conventionnés et l’Assurance maladie, de manière à pouvoir mieux réguler les hausses de tarifs.

Les limites du SMIC sur la pauvreté des salariés

 

Les limites du SMIC sur la pauvreté des salariés

 

La poussée inflationniste qu’a connue la France en 2022-2023, rappelle qu’une part conséquente des personnes, qui pourtant occupent un emploi, ne parviennent que difficilement, et au prix de nombreuses privations, à atteindre la fin du mois. Certains croyaient la France en partie protégée du phénomène des « travailleurs pauvres » grâce à un salaire minimum dont les mécanismes d’indexation lui évitent de stagner ou de décrocher du reste des salaires. Le smic joue un rôle important pour éviter une course vers des rémunérations toujours plus basses. Mais il ne suffit pas à résoudre la question des bas salaires.

 

par 

  1. Professeur de Sciences économiques, Université de Lille
  2. Maître de conférences en Sciences Economiques, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne dans The Conversation 

D’emblée, des dérogations permettent d’offrir un salaire horaire en deçà du smic. Les apprentis mais aussi les assistantes maternelles forment les bataillons les plus importants de salariés dans cette configuration. Si un ministre a pu déclarer qu’elles gagnaient trois fois le smic, en réalité, leurs (parents-) employeurs peuvent les payer un tiers du smic lorsqu’ils ne font garder qu’un enfant et c’est le cumul de 3 enfants gardés qui conditionne leur accès à un salaire horaire supérieur au smic (Cresson et coll., 2023). Les travailleurs « indépendants », censés être à leur propre compte, comme le sont l’immense majorité des chauffeurs de VTC ou les livreurs à vélo (voir par exemple Lebas, 2020), ne sont pas non plus protégés par le smic.

Au-delà de ces situations spécifiques et légales, des travailleurs sont rémunérés en deçà du smic horaire du fait de comportements frauduleux. Ces situations sont plus fréquentes dans certains secteurs comme l’agriculture, les services à la personne, la restauration, le bâtiment où le travail informel peut être mobilisé. La question du contournement du salaire minimum n’est pas anecdotique : elle donne lieu, dans les pays anglo-saxons à toute une littérature sur le « vol de salaire » (e.g. Kim et Allmang, 2021).

Au total, en France, environ 5 % des salariés de 25 à 65 ans (donc sans les apprentis) ont une rémunération horaire inférieure au salaire minimum… Le processus de collecte des données peut donner lieu à des erreurs. Mais la concentration des cas dans des métiers bien spécifiques (assistantes maternelles, aides à domicile et salariés des services à la personne, les salariés du commerce et de l’hôtellerie-restauration et enfin les nettoyeurs) met à mal l’hypothèse d’un nettoyage insuffisant de la base de données et laisse penser qu’il s’agit bien de situations réelles de non-application d’un salaire horaire minimal que ce soit en raison de dérogations légales ou de pratiques frauduleuses.

L’incapacité du smic à protéger contre des revenus insuffisants tient bien plus fortement au fait que le minimum est défini sur une base horaire alors que le niveau de vie est déterminé sur une base mensuelle, voire annuelle. La rémunération mensuelle dépend à la fois du salaire horaire ET du nombre d’heures de travail durant le mois. Or le temps partiel se concentre sur un petit nombre de métiers dont les taux horaires sont très proche du smic. Les journées y sont fragmentées : elles commencent tôt, finissent tard mais elles demeurent courtes sur la fiche de paie. L’exemple typique est celui des agents d’entretien travaillant de 6h à 9h puis de 18h à 20h soit 25 heures rémunérées par semaine pour des journées de 14 heures… Ce qui débouche sur un salaire mensuel inférieur à 1000€ sans possibilité de travailler plus (Devetter et Valentin, 2024).

Les aides à domicile, de nombreux salariés du commerce ou de l’hôtellerie-restauration connaissent des situations proches. Ces temps partiels, on le voit, sont loin de faciliter l’articulation des temps familiaux et professionnels. Ils résultent bien plus d’une organisation de l’activité permettant un décompte restrictif de ce qui est considéré comme du travail, en excluant en particulier les temps de pause, de préparation ou de déplacement nécessaires à l’accomplissement du travail. Au total, ce sont environ 16 % des salariés qui, selon l’enquête emploi de 2019, se retrouvent avec un salaire inférieur au smic mensuel. Parallèlement, des temps de travail annuels insuffisants naissent de situation d’instabilité et/ou de la faiblesse de la durée des contrats, notamment en raison de CDD de courtes ou très courtes durées.

_Lecture : parmi l’ensemble des salariés, 1 021 609 personnes appartiennent aux métiers du soin et de l’accompagnement. Parmi elles, 66 % ont un salaire mensuel inférieur au smic mensuel. Elles représentent par ailleurs 20 % des salariés percevant un salaire sous le smic mensuel. Enfin, 50 % d’entre elles touchent un salaire inférieur à 1000 euros. Champ : salariés de 25 à 65 ans. _

Ces situations problématiques le seraient moins si elles relevaient d’une étape d’insertion très transitoire. Or l’absence de progression salariale est particulièrement forte dans les professions où se concentrent les salariés rémunérés à un taux horaire proche du smic. Plus de 50 % des agents d’entretien, des assistantes maternelles, des aides à domiciles, des caissiers, etc. touchent des salaires inférieurs à 1,2 smic. Et dans ces métiers, les perspectives d’évolution sont quasi inexistantes : les compétences sont peu reconnues, l’expérience n’est pas perçue comme développant la productivité, la mobilité professionnelle est, de fait, inexistante. Non seulement les salaires sont bas mais les perspectives de les voir progresser n’existent pas. Les nombreuses mesures d’exonération de cotisations sociales y contribuent : elles ont favorisé le développement des emplois à bas salaires et des modèles organisationnels « low cost » (Palier, 2024) et constituent un frein à l’augmentation salariale.

Le cumul de ces facteurs explique que des pans entiers de la population en emploi se retrouvent coincés avec des salaires mensuels faibles, d’autant que le smic, même à son niveau mensuel, ne permet pas de vivre décemment, en particulier dans le cas des familles monoparentales (Lanseman, 2024), comme le font apparaître les travaux de Pierre Concialdi. Celui-ci souligne en outre que la progression du smic est particulièrement faible en France : « entre janvier 2014 et janvier 2024, la France est le pays où la hausse du salaire minimum a été la plus faible de tous les pays de l’Union européenne ».

En effet, le smic fait l’objet d’une réévaluation annuelle sur la base de l’inflation et de l’évolution du salaire de base des ouvriers et employés. Des « coups de pouce » peuvent être proposés par le gouvernement sur la base du rapport élaboré par le groupe d’experts du smic, mais depuis de nombreuses années maintenant, ce comité s’y oppose. Les politiques préfèrent soutenir le pouvoir d’achat via des prestations sociales conditionnées à l’emploi, comme en témoignent les hausses de la prime d’activité qui ne concernent qu’une partie des travailleurs à bas salaire et qui évitent de questionner la valeur du travail).

Comment alors impulser une hausse des salaires pour ces professions ? La piste la plus directe passe par une revalorisation des minima conventionnels d’autant plus que certaines branches affichent des minimas conventionnels inférieurs au smic. Une négociation sur les temps liés au travail dans ces branches professionnelles paraît également nécessaire. Mais cet objectif se heurte aux inégalités majeures entre partenaires sociaux. Et cela, d’autant plus que dans bien des cas (propreté, sécurité, services à la personne, etc.) les employeurs peuvent rejeter la responsabilité de la dévalorisation du travail sur les clients finaux qui ne prennent pas part aux négociations et poussent la concurrence par des durées de contrats faibles. Une réelle revalorisation de ces métiers nécessiterait une délibération sociale pour une reconnaissance de la valeur sociale de ces activités sous-rémunérées (Devetter et Valentin, 2021).

Mais des leviers de changements plus immédiats peuvent être envisagés et dépendent assez directement des pouvoirs publics. Par la tarification, ils fixent en grande partie le salaire des aides à domicile (via le rôle des départements) et des agents de service hospitaliers. Par l’encadrement de la prestation d’accueil du jeune enfant (Paje), ils influencent fortement la rémunération des assistantes maternelles. Par les marchés publics, ils déterminent les salaires des agents d’entretien ou de sécurité, la commande publique représentant 25 % du chiffre d’affaires des entreprises qui les emploient. Plus globalement, la diversification et la flexibilisation des temps de travail rendent nécessaire d’ouvrir le vaste chantier d’une nouvelle régulation des temps de travail : encadrement des temps partiels, clarification et extension de la définition des temps commandés par le travail, valorisation des temps atypiques (au-delà de la nuit et du dimanche), réglementation limitant les possibilités de fragmenter les journées de travail (Alexander et Haley-Lock, 2015) ou encore un plus grand encadrement voire une pénalisation de l’usage de contrats très courts sont des pistes à explorer pour redonner au smic une partie de son sens originel, à savoir protéger les salariés de la pauvreté.

Associer les salariés aux décisions sur le travail

Associer les salariés aux décisions sur le travail

Le directeur général de la MAIF, Pascal Demurger, répond aux propositions des deux économistes Thomas Coutrot et Coralie Perez pour améliorer le travail en redonnant aux salariés le pouvoir de s’exprimer sur leur travail.( dans Le Monde)

Dans le cadre du projet de médiation scientifique « Que sait-on du travail ? » du Laboratoire d’évaluation des politiques publiques de Sciences Po (Liepp), des chercheurs ont analysé les maux du travail et leurs origines dans une série de textes publiés par Le Monde tout au long de l’année. Pour « travailler mieux », ces mêmes chercheurs ont avancé quelques pistes d’actions. Dans une deuxième série « Que fait-on du travail ? », qui décryptera sur plusieurs mois ce qui est fait du travail, Le Monde  a interrogé des dirigeants d’entreprise sur ce qu’ils pensent des propositions des chercheurs et s’ils les appliqueraient. Cet entretien ouvre le premier épisode de la série.

Le premier sujet abordé est celui de la perte de sens au travail, ses liens avec le management, en particulier avec la non-participation des salariés aux décisions qui concernent leur travail, analysé par les économistes Thomas Coutrot et Coralie Perez. Leurs recommandations ? Redonner aux salariés le pouvoir d’agir sur leur travail en faisant de leur parole un levier de transformation.

En tant que directeur général de la MAIF et coprésident du Mouvement Impact France, Pascal Demurger, qu’en pensez-vous ?

Sur la question du sens au travail, je suis 100 % d’accord avec ces chercheurs. Redonner la parole aux salariés comme levier de transformation pour redonner du sens au travail est essentiel. Le sujet du travail est un angle mort du débat public. On parle rarement des modalités du travail. Or, il y a vraiment du sens autour de l’objet même du travail et ça peut aller au-delà si l’entreprise propose une mission plus large de nature plutôt sociétale.

Social-Economie-Des manques de salariés qualifiés partout

Social-Economie-Des manques de salariés qualifiés partout

Dans presque toutes les filières économiques, le manque de salariés qualifiés caractérise la situation sociale. Un environnement qui permet aux salariés de revendiquer avec succès des augmentations salariale mais qui prive évidemment les entreprises de capacité de production. Les pénuries de main-d’œuvre demeurent un problème majeur. Selon les derniers chiffres de la Dares, rattachée au ministère du Travail, la France compterait au moins 539 000 postes vacants à la fin du deuxième trimestre. Le chiffre réel est probablement bien supérieur puisque l’organisme de statistique ne se concentre que sur les structures privées de plus de 9 salariés. 

Les difficultés se font sentir un peu partout dans l’industrie mais aussi dans l’agriculture ou même les services comme la restauration. En cause l’évolution démographique mais aussi l’inadéquation entre la formation des élèves et les besoins de l’économie. On forme à tour de bras des bacs  3 ou 5 en sciences sociales quand on a besoin de techniciens et d’ouvriers qualifiés.

C’est vrai aussi pour le domaine de l’informatique, où le nombre de diplômés augmente chaque année mais pas suffisamment pour suivre les besoins croissants des entreprises.

Plus généralement, depuis la fin de la pandémie de Covid, la France reste marquée par des niveaux de difficultés de recrutement «très élevé», selon Stéphane Ducatez, directeur général adjoint chargé du réseau de France Travail, puisqu’il touche 57,4% des projets d’embauche De  salariés qualifiés…. mais aussi non qualifiés .

 

Economie-Des manques de salariés qualifiés partout

Economie-Des manques de salariés qualifiés partout

Dans presque toutes les filières économiques, le manque de salariés qualifiés caractérise la situation sociale. Un environnement qui permet aux salariés de revendiquer avec succès des augmentations salariale mais qui prive évidemment les entreprises de capacité de production. Les pénuries de main-d’œuvre demeurent un problème majeur. Selon les derniers chiffres de la Dares, rattachée au ministère du Travail, la France compterait au moins 539 000 postes vacants à la fin du deuxième trimestre. Le chiffre réel est probablement bien supérieur puisque l’organisme de statistique ne se concentre que sur les structures privées de plus de 9 salariés. 

Les difficultés se font sentir un peu partout dans l’industrie mais aussi dans l’agriculture ou même les services comme la restauration. En cause l’évolution démographique mais aussi l’inadéquation entre la formation des élèves et les besoins de l’économie. On forme à tour de bras des bacs  3 ou 5 en sciences sociales quand on a besoin de techniciens et d’ouvriers qualifiés.

C’est vrai aussi pour le domaine de l’informatique, où le nombre de diplômés augmente chaque année mais pas suffisamment pour suivre les besoins croissants des entreprises.

Plus généralement, depuis la fin de la pandémie de Covid, la France reste marquée par des niveaux de difficultés de recrutement «très élevé», selon Stéphane Ducatez, directeur général adjoint chargé du réseau de France Travail, puisqu’il touche 57,4% des projets d’embauche De  salariés qualifiés…. mais aussi non qualifiés .

 

Des manques de salariés qualifiés partout

Des manques de salariés qualifiés partout

Dans presque toutes les filières économiques, le manque de salariés qualifiés caractérise la situation sociale. Un environnement qui permet aux salariés de revendiquer avec succès des augmentations salariale mais qui prive évidemment les entreprises de capacité de production. Les pénuries de main-d’œuvre demeurent un problème majeur. Selon les derniers chiffres de la Dares, rattachée au ministère du Travail, la France compterait au moins 539 000 postes vacants à la fin du deuxième trimestre. Le chiffre réel est probablement bien supérieur puisque l’organisme de statistique ne se concentre que sur les structures privées de plus de 9 salariés. 

Les difficultés se font sentir un peu partout dans l’industrie mais aussi dans l’agriculture ou même les services comme la restauration. En cause l’évolution démographique mais aussi l’inadéquation entre la formation des élèves et les besoins de l’économie. On forme à tour de bras des bacs  3 ou 5 en sciences sociales quand on a besoin de techniciens et d’ouvriers qualifiés.

C’est vrai aussi pour le domaine de l’informatique, où le nombre de diplômés augmente chaque année mais pas suffisamment pour suivre les besoins croissants des entreprises.

Plus généralement, depuis la fin de la pandémie de Covid, la France reste marquée par des niveaux de difficultés de recrutement «très élevé», selon Stéphane Ducatez, directeur général adjoint chargé du réseau de France Travail, puisqu’il touche 57,4% des projets d’embauche De  salariés qualifiés…. mais aussi non qualifiés .

 

Des syndicats patronaux et de salariés contre le RN

 

Nombre d’ organisations syndicales s’inquiètent des résultats du premier tour des législatives, à l’instar de la CGT, la CFDT, l’UNSA, Solidaires, la Confédération paysanne ou encore le syndicat des indépendants et des TPE.Rien de surprenant à cela dans la mesure où le n’a jamais montré une grande affection pour les syndicats. On objectera que Macron lui-même a souvent fait l’impasse sur les corps intermédiaires.

 

 
Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT, Premier syndicat en France, souligne«le danger de l’extrême droite à nos portes». «Devant cette menace, aucun calcul politique ne tient. Les candidats les moins bien placés, quels qu’ils soient, doivent se désister pour battre les candidats d’extrême droite au deuxième tour. Point barre». Une prise de position partagée par la plupart des autres syndicats de salariés et même des syndicats patronaux

 

La Confédération paysanne, syndicat agricole classé à gauche, est «inquiète au plus haut point» de voir le RN aux portes du pouvoir dans l’Hexagone, déclare ce lundi sa porte-parole, Laurence Marandola. Laurence Marandola dénonce un «projet extrêmement démagogue et trompeur» qui «ne répond pas aux causes profondes de la précarité, de l’isolement, du manque de revenus…» dont souffre le monde rural.

D’autres professionnels ne cachent pas aussi leur inquiétude.

 

Les représentants des très petites entreprises (TPE) se soucient également de leurs filières. Pour Marc Sanchez, secrétaire général du syndicat des indépendants et des TPE, les résultats du premier tour sont «l’expression du mal-être de beaucoup de dirigeants de TPE qui se sont sentis délaissés et incompris tout au long de ces deux dernières années, voire depuis les gilets jaunes. Ces résultats sont l’opportunité de constater le fossé entre les analyses macro du gouvernement et les réalités douloureuses vécues dans nos provinces.

 

Tesla : plus de 14.000 salariés licenciés

Tesla  : plus de 14.000 salariés licenciés

Le constructeur américain de voitures électriques va tailler dans ses effectifs et va se séparer de plus de 10% de salariés au niveau mondial. Soit plus de 14.000 personnes dans la mesure où Tesla comptait 140.473 employés dans le monde en décembre 2023.

C’est ce qu’a indiqué ce lundi Elon Musk dans une note interne dévoilée par la publication spécialisée Electrek dans laquelle le directeur général du groupe automobile explique qu’au moment où l’entreprise se prépare à sa « prochaine phase de croissance », il est « extrêmement important d’examiner tous les aspects du groupe pour réduire les coûts et augmenter la productivité. »

« Il n’y a rien que je déteste davantage » que de procéder à des licenciements, « mais il faut en passer par là », écrit Elon Musk. « Cela va nous amincir, nous rendre plus innovants et mobilisés pour notre prochain cycle de croissance ».

Les livraisons ont en effet chuté de 8,5% dans le monde entre janvier et mars, par rapport aux mêmes mois un an plus tôt, avec 386.810 véhicules écoulés. Comparé au quatrième trimestre 2023, c’est même une chute d’environ 20%. Des résultats par ailleurs bien en dessous des prévisions des analystes, qui s’attendaient à des livraisons d’environ 457.000 pour la période, selon une moyenne de 11 estimations compilées par FactSet. C’est en outre la première baisse que la firme américaine a enregistré en près de quatre ans.

 

 

La CGT appelle à une convergence entre agriculteurs et salariés

La CGT appelle à une convergence entre agriculteurs et salariés


« La CGT appelle ses militantes et militants, partout où c’est possible, à créer les conditions permettant de faire converger les revendications des salarié·es, des travailleuses et des travailleurs agricoles et des agricultrices et des agriculteurs », écrit la centrale de Montreuil.

« Nos échanges doivent permettre d’élargir la mobilisation et de créer des convergences sur les moyens de bien vivre de son travail, de bien manger, tout en protégeant notre santé et celle de la planète », estime la CGT, qui dit avoir pris attache avec la Confédération paysanne et le Mouvement de défense des exploitants familiaux (Modef).

Chaleur au travail : les droits des salariés

Chaleur au travail : les droits des salariés

Globalement le plan canicule du gouvernement comporte peu de mesures globales et concrètes. Il s’agit surtout d’un recueil de quelques recommandations surtout vis-à-vis des personnes âgées. On n’y traite encore moyen des questions de température au travail.

LE PLAN 2023 DE GESTION DES VAGUES DE CHALEUR

Le plan du ministère de la Transition écologique présenté le 8 juin 2023 contient un axe relatif aux travailleurs et aux entreprises avec 2 actions principales :

L’action 11 annonce la création d’un guide à destination des entreprises concernant les travaux simples réalisables pour améliorer la température dans les bureaux. Le guide contiendra des informations sur le coût des travaux, leur durée et les éventuelles aides existantes.
L’action 12 annonce un renforcement des contrôles de l’inspection du travail lors des vagues de chaleur : « une attention particulière devra être portée aux activités exposant davantage les travailleurs au risque de chaleur, telles que les activités en extérieur (BTP, travaux agricoles), mais aussi la restauration, la boulangerie, les pressings…».

Au-delà de ces recommandations du plan canicule de 2023, l’employeur a tout d’abord une obligation générale en matière de santé et de sécurité lui imposant de prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs (mesures de prévention, information et mise en place d’une organisation et de moyens adaptés. Mais l’employeur est également tenu d’adapter ces mesures en cas de changement de circonstances, telles que l’apparition de fortes chaleurs par exemple.

Ensuite, le Code du travail consacre plusieurs articles précisant les obligations de l’employeur en la matière. Ce dernier doit notamment :

- mettre à la disposition des travailleurs de l’eau potable et fraîche pour la boisson : l’employeur détermine l’emplacement des postes de distribution des boissons à proximité des postes de travail et dans un endroit remplissant toutes les conditions d’hygiène et de conservation. Lorsque des conditions particulières de travail amènent les salariés à se désaltérer fréquemment, l’employeur doit leur mettre à disposition au moins une boisson non alcoolisée ;

- dans les locaux fermés, l’employeur doit veiller à ce que l’air soit renouvelé et ventilé afin d’éviter les élévations exagérées de température .

Si le Code du travail ne donne pas d’indication précise sur les températures maximales au-delà desquelles vous pouvez vous arrêter de travailler, l’INRS et la CNAMTS sont venus faire quelques recommandations.
Ainsi, il est précisé que le travail par forte chaleur, et notamment au-dessus de 33°C, présente des dangers pour la santé des travailleurs. Des mesures préventives simples et efficaces permettent de remédier aux effets de la chaleur :
- travailler de préférence aux heures les moins chaudes,
- effectuer une rotation des tâches avec les postes les moins exposés,
- augmenter la fréquence des pauses,
- limiter le travail physique,
- installer des sources d’eau fraîche à proximité des postes de travail,
- aménager des aires de repos climatisées ou des zones d’ombre…

Par ailleurs, l’employeur est tenu de respecter les recommandations prescrites dans le cadre du plan national canicule.

Attention, vous avez également l’obligation de vous conformer aux directives de votre employeur lorsqu’il s’agit de veiller à votre santé ainsi qu’à celle de vos collègues !

Dans certaines circonstances, vous avez le droit de quitter votre poste de travail. C’est le cas lorsque vous êtes face à une situation qui présente un danger grave et imminent pour votre vie ou votre santé (5). Vous devez alors en alerter immédiatement votre employeur et vous retirer d’une telle situation.
L’employeur ne pourra pas vous demander de reprendre votre poste tant que persiste ce danger.

Aucune sanction et aucune retenue de salaire ne pourra être prise à l’encontre du salarié qui exerce son droit de retrait .

Attention : le droit de retrait ne doit pas créer pour autrui une nouvelle situation de danger grave et imminent !

Enfin, le représentant du personnel au CSE dispose également d’un droit d’alerte lorsqu’il constate une cause de danger grave et imminent, notamment par l’intermédiaire d’un travailleur .

Image des Syndicats : toujours positive auprès des salariés malgré le déclin

Image des Syndicats : toujours positive auprès des salariés malgré le déclin

Par Tristan Haute, Maître de conférences, Université de Lille dans the conversation


Le mouvement social contre la réforme des retraites a suscité un certain étonnement quant à la place qu’y occupent les organisations syndicales. Celles-ci sont parvenues à s’unir dans la durée et à mobiliser plusieurs millions de personnes dans les rues depuis le 19 janvier 2023. Non seulement le mouvement social qu’elles portent s’avère particulièrement populaire, mais c’est aussi le cas des modes d’action privilégiés et en particulier de l’appel à « bloquer le pays » du 7 mars 2023. En outre, selon plusieurs enquêtes d’opinion, les organisations syndicales sont celles qui incarnent le mieux l’opposition au gouvernement et au Président de la République. Enfin, la centralité des syndicats et de leurs « directions » ne semble pas, pour l’heure, être remise en cause que ce soit par d’autres organisations, notamment politiques, ou par des bases parfois mythifiées comme plus combatives.

Ces éléments n’ont toutefois rien de surprenant. En effet, un examen minutieux du rapport des salariés aux syndicats ces dernières années révèle que, si les salariés sont peu syndiqués, ils ont toutefois une bonne image des syndicats.

Nombreux seraient, depuis déjà plusieurs décennies, les indices d’un déclin du fait syndical en France. La syndicalisation, déjà très faible depuis plusieurs décennies, a enregistré un léger recul ces dernières années. En 2019, 10,3 % des salariés étaient syndiqués contre 11,2 % en 2013. Il en est de même de la participation des salariés aux grèves et aux élections professionnelles qui déclinent depuis le milieu des années 2000. Enfin, la « confiance » des salariés dans les syndicats est minoritaire (45,1 % dans l’édition 2022 du baromètre de la confiance politique du CEVIPOF).

Plusieurs événements ont d’ailleurs pu récemment illustrer ce déclin syndical, comme le mouvement des « gilets jaunes » qui s’est construit à l’hiver 2018-2019 en dehors des organisations syndicales ou encore la crise sanitaire qui, avec le recours massif à un télétravail quasi permanent, a pu éloigner les salariés des syndicats.

Cependant, un examen plus attentif des rapports des salariés aux organisations syndicales vient nuancer un tel discours décliniste. Ainsi, les exemples de mobilisations impulsées par les organisations syndicales ayant connu un certain succès en termes de participation des salariés et de popularité ne manquent pas ces dernières années, à commencer par le mouvement contre le projet de réforme des retraites de l’hiver 2019-2020.

Surtout, le rapport des salariés aux syndicats, s’il s’est distendu, n’est pas rompu. Ainsi si, en 2016, seuls 11 % des salariés étaient syndiqués et si seuls 6,9 % avaient fait grève cette même année (alors qu’avait eu lieu un mouvement social interprofessionnel contre la Loi Travail), 43 % avaient voté aux dernières élections professionnelles selon l’enquête SRCV, un chiffre qui n’est pas négligeable d’autant plus que nombre de salariés ne peuvent voter à ces élections faute de scrutin sur leur lieu de travail.

De plus, la « confiance » des salariés dans les syndicats n’a que très peu évolué depuis la fin des années 1970 : en 1978, 50,1 % des salariés faisaient confiance aux syndicats selon l’enquête post-électorale du CEVIPOF contre 45,1 % en 2022 alors même que, sur la même période, le taux de syndicalisation en France a fortement décliné. Ce paradoxe se retrouve à l’échelle européenne. Enfin, dépasser cette notion de « confiance » permet de faire état d’une image plus positive des syndicats.

L’indicateur retenu pour apprécier l’image qu’ont les salariés des syndicats est souvent la confiance qu’ils placent en eux. Or, cette notion de confiance apparaît problématique. En effet, le degré de confiance peut s’exprimer de manière générale (sentiment de confiance) ou pour un objectif particulier (défendre l’emploi, les salaires, les conditions de travail… au niveau local, au niveau sectoriel ou au niveau national) et, dans ce dernier cas, la capacité d’action des syndicats ne dépend pas uniquement d’eux-mêmes, mais aussi du contexte politique, économique et social.

Plusieurs analyses mettent d’ailleurs au jour les attitudes ambivalentes des salariés vis-à-vis des syndicats. Ainsi, en Belgique, où plus de la moitié des salariés sont syndiqués (57,2 %), la faible « confiance » dans les syndicats (23,8 %) s’articule avec une large approbation de leur nécessité pour protéger les droits sociaux et avec un sentiment majoritaire que les syndicats défendent les intérêts des salariés et des chômeurs.

59,1 % des salariés estiment que « les travailleurs ont besoin de syndicats forts pour protéger leurs intérêts ». Shutterstock
En France, diversifier les indicateurs mesurant l’image qu’ont les salariés des syndicats fait apparaître une forte demande de syndicats, à l’image de ce qui est observé au niveau européen, et une certaine appréciation de leurs actions.

Dans une enquête ISSP parue en 2015, 59,1 % des salariés répondants estiment que « les travailleurs ont besoin de syndicats forts pour protéger leurs intérêts » et seuls 23,4 % estiment que « des syndicats forts sont mauvais pour l’économie de la France ». De même, dans l’enquête post-électorale People2022 que nous avons réalisée à l’issue du second tour de l’élection présidentielle de 2022, 64,5 % des salariés répondants sont d’accord avec le fait que les syndicats rendent des services aux salariés et seuls 23,9 % sont en désaccord avec cette affirmation.

Les attitudes des salariés à l’égard des syndicats varient toutefois fortement selon leurs caractéristiques sociales et selon leur positionnement politique. Les jeunes n’ont ainsi, contrairement à une idée reçue, pas une plus mauvaise perception des syndicats que leurs aînés alors que les femmes salariées ont le plus souvent une perception positive des syndicats. De même, le fait de côtoyer l’action syndicale est fortement corrélé à l’expression d’opinions très positives à l’égard des syndicats.

Sur le plan socioprofessionnel, la perception des syndicats est moins positive dans les petits établissements et surtout dans les couches supérieures du salariat du secteur privé, et en particulier des cadres et professions intermédiaires administratives et commerciales, des salariés les plus autonomes et des salariés travaillant au forfait (trois groupes qui se recoupent fortement).

À l’opposé, les salariés du public, qu’ils soient cadres ou, dans une moindre mesure, employés, ainsi que certaines fractions des couches inférieures du salariat du secteur privé ont une perception bien plus positive des syndicats, y compris les salariés en contrat précaire ou qui craignent perdre leur emploi. Les syndicats, s’ils ne parviennent pas à faire adhérer une partie significative des classes populaires salariées, notamment dans les fractions les plus précarisées, bénéficient donc encore, parmi ces salariés, d’une image quasiment aussi positive que dans le secteur public et bien plus positive que parmi les fractions supérieures et stabilisées du salariat du secteur privé.

Au-delà des caractéristiques socioprofessionnelles, on constate également que les attitudes des salariés à l’égard des syndicats varient fortement selon leur positionnement politique sur un axe gauche-droite. Plus les salariés se situent à gauche, plus ils ont une perception positive des syndicats (voir tableau), à l’image de ce qui a déjà été observé au niveau européen. À l’inverse, les salariés se positionnant très à droite, s’ils peuvent manifester une certaine défiance à l’égard du gouvernement, se montrent significativement plus hostiles aux syndicats. Ce résultat révèle ainsi que si, lors du mouvement social actuel, l’opposition au gouvernement peut être aussi intense à l’extrême droite qu’à gauche, le fait d’approuver l’action des syndicats et, plus encore, de participer à la mobilisation reste bien plus répandu parmi les salariés qui se positionnent à gauche.

À ce titre, rappelons que les syndiqués non seulement votent davantage pour la gauche, mais qu’ils ont également des attitudes davantage pro-environnementales, favorables aux droits des immigrés ou encore favorables aux droits des personnes LGBTQI+.

Pour terminer, l’analyse que nous avons mené des enquêtes REPONSE (Relations professionnelles et négociations d’entreprise) réalisées en 2011 et en 2017 par le Ministère du travail montre un tassement des attitudes favorables aux syndicats des salariés du secteur privé, non pas au profit d’attitudes défavorables (elles aussi en recul), mais d’attitudes indifférentes.

Les attitudes indifférentes sont plus répandues parmi les femmes salariées, parmi les salariés les moins diplômés, parmi les salariés les plus jeunes ainsi que parmi les salariés précaires et, plus généralement, parmi les salariés qui ne sont pas confrontés, sur leur lieu de travail, à l’action syndicale. Cette indifférence qui progresse représente un second défi pour les organisations syndicales qui doivent sans cesse repenser leurs modalités de contact avec les salariés dans un contexte de déstabilisation des collectifs de travail (recours accru à la sous-traitance, aux contrats précaires ou encore au télétravail).

Le premier défi des organisations syndicales, a fortiori dans le cadre du mouvement social actuel, est dès lors de transformer cette perception plutôt positive des syndicats en participation effective à la mobilisation, ce qui n’a rien d’évident tant la

Syndicats : image toujours positive auprès des salariés malgré le déclin

Syndicats : image toujours positive auprès des salariés malgré le déclin

Par Tristan Haute, Maître de conférences, Université de Lille dans the conversation


Le mouvement social contre la réforme des retraites a suscité un certain étonnement quant à la place qu’y occupent les organisations syndicales. Celles-ci sont parvenues à s’unir dans la durée et à mobiliser plusieurs millions de personnes dans les rues depuis le 19 janvier 2023. Non seulement le mouvement social qu’elles portent s’avère particulièrement populaire, mais c’est aussi le cas des modes d’action privilégiés et en particulier de l’appel à « bloquer le pays » du 7 mars 2023. En outre, selon plusieurs enquêtes d’opinion, les organisations syndicales sont celles qui incarnent le mieux l’opposition au gouvernement et au Président de la République. Enfin, la centralité des syndicats et de leurs « directions » ne semble pas, pour l’heure, être remise en cause que ce soit par d’autres organisations, notamment politiques, ou par des bases parfois mythifiées comme plus combatives.

Ces éléments n’ont toutefois rien de surprenant. En effet, un examen minutieux du rapport des salariés aux syndicats ces dernières années révèle que, si les salariés sont peu syndiqués, ils ont toutefois une bonne image des syndicats.

Nombreux seraient, depuis déjà plusieurs décennies, les indices d’un déclin du fait syndical en France. La syndicalisation, déjà très faible depuis plusieurs décennies, a enregistré un léger recul ces dernières années. En 2019, 10,3 % des salariés étaient syndiqués contre 11,2 % en 2013. Il en est de même de la participation des salariés aux grèves et aux élections professionnelles qui déclinent depuis le milieu des années 2000. Enfin, la « confiance » des salariés dans les syndicats est minoritaire (45,1 % dans l’édition 2022 du baromètre de la confiance politique du CEVIPOF).

Plusieurs événements ont d’ailleurs pu récemment illustrer ce déclin syndical, comme le mouvement des « gilets jaunes » qui s’est construit à l’hiver 2018-2019 en dehors des organisations syndicales ou encore la crise sanitaire qui, avec le recours massif à un télétravail quasi permanent, a pu éloigner les salariés des syndicats.

Cependant, un examen plus attentif des rapports des salariés aux organisations syndicales vient nuancer un tel discours décliniste. Ainsi, les exemples de mobilisations impulsées par les organisations syndicales ayant connu un certain succès en termes de participation des salariés et de popularité ne manquent pas ces dernières années, à commencer par le mouvement contre le projet de réforme des retraites de l’hiver 2019-2020.

Surtout, le rapport des salariés aux syndicats, s’il s’est distendu, n’est pas rompu. Ainsi si, en 2016, seuls 11 % des salariés étaient syndiqués et si seuls 6,9 % avaient fait grève cette même année (alors qu’avait eu lieu un mouvement social interprofessionnel contre la Loi Travail), 43 % avaient voté aux dernières élections professionnelles selon l’enquête SRCV, un chiffre qui n’est pas négligeable d’autant plus que nombre de salariés ne peuvent voter à ces élections faute de scrutin sur leur lieu de travail.

De plus, la « confiance » des salariés dans les syndicats n’a que très peu évolué depuis la fin des années 1970 : en 1978, 50,1 % des salariés faisaient confiance aux syndicats selon l’enquête post-électorale du CEVIPOF contre 45,1 % en 2022 alors même que, sur la même période, le taux de syndicalisation en France a fortement décliné. Ce paradoxe se retrouve à l’échelle européenne. Enfin, dépasser cette notion de « confiance » permet de faire état d’une image plus positive des syndicats.

L’indicateur retenu pour apprécier l’image qu’ont les salariés des syndicats est souvent la confiance qu’ils placent en eux. Or, cette notion de confiance apparaît problématique. En effet, le degré de confiance peut s’exprimer de manière générale (sentiment de confiance) ou pour un objectif particulier (défendre l’emploi, les salaires, les conditions de travail… au niveau local, au niveau sectoriel ou au niveau national) et, dans ce dernier cas, la capacité d’action des syndicats ne dépend pas uniquement d’eux-mêmes, mais aussi du contexte politique, économique et social.

Plusieurs analyses mettent d’ailleurs au jour les attitudes ambivalentes des salariés vis-à-vis des syndicats. Ainsi, en Belgique, où plus de la moitié des salariés sont syndiqués (57,2 %), la faible « confiance » dans les syndicats (23,8 %) s’articule avec une large approbation de leur nécessité pour protéger les droits sociaux et avec un sentiment majoritaire que les syndicats défendent les intérêts des salariés et des chômeurs.

59,1 % des salariés estiment que « les travailleurs ont besoin de syndicats forts pour protéger leurs intérêts ». Shutterstock
En France, diversifier les indicateurs mesurant l’image qu’ont les salariés des syndicats fait apparaître une forte demande de syndicats, à l’image de ce qui est observé au niveau européen, et une certaine appréciation de leurs actions.

Dans une enquête ISSP parue en 2015, 59,1 % des salariés répondants estiment que « les travailleurs ont besoin de syndicats forts pour protéger leurs intérêts » et seuls 23,4 % estiment que « des syndicats forts sont mauvais pour l’économie de la France ». De même, dans l’enquête post-électorale People2022 que nous avons réalisée à l’issue du second tour de l’élection présidentielle de 2022, 64,5 % des salariés répondants sont d’accord avec le fait que les syndicats rendent des services aux salariés et seuls 23,9 % sont en désaccord avec cette affirmation.

Les attitudes des salariés à l’égard des syndicats varient toutefois fortement selon leurs caractéristiques sociales et selon leur positionnement politique. Les jeunes n’ont ainsi, contrairement à une idée reçue, pas une plus mauvaise perception des syndicats que leurs aînés alors que les femmes salariées ont le plus souvent une perception positive des syndicats. De même, le fait de côtoyer l’action syndicale est fortement corrélé à l’expression d’opinions très positives à l’égard des syndicats.

Sur le plan socioprofessionnel, la perception des syndicats est moins positive dans les petits établissements et surtout dans les couches supérieures du salariat du secteur privé, et en particulier des cadres et professions intermédiaires administratives et commerciales, des salariés les plus autonomes et des salariés travaillant au forfait (trois groupes qui se recoupent fortement).

À l’opposé, les salariés du public, qu’ils soient cadres ou, dans une moindre mesure, employés, ainsi que certaines fractions des couches inférieures du salariat du secteur privé ont une perception bien plus positive des syndicats, y compris les salariés en contrat précaire ou qui craignent perdre leur emploi. Les syndicats, s’ils ne parviennent pas à faire adhérer une partie significative des classes populaires salariées, notamment dans les fractions les plus précarisées, bénéficient donc encore, parmi ces salariés, d’une image quasiment aussi positive que dans le secteur public et bien plus positive que parmi les fractions supérieures et stabilisées du salariat du secteur privé.

Au-delà des caractéristiques socioprofessionnelles, on constate également que les attitudes des salariés à l’égard des syndicats varient fortement selon leur positionnement politique sur un axe gauche-droite. Plus les salariés se situent à gauche, plus ils ont une perception positive des syndicats (voir tableau), à l’image de ce qui a déjà été observé au niveau européen. À l’inverse, les salariés se positionnant très à droite, s’ils peuvent manifester une certaine défiance à l’égard du gouvernement, se montrent significativement plus hostiles aux syndicats. Ce résultat révèle ainsi que si, lors du mouvement social actuel, l’opposition au gouvernement peut être aussi intense à l’extrême droite qu’à gauche, le fait d’approuver l’action des syndicats et, plus encore, de participer à la mobilisation reste bien plus répandu parmi les salariés qui se positionnent à gauche.

À ce titre, rappelons que les syndiqués non seulement votent davantage pour la gauche, mais qu’ils ont également des attitudes davantage pro-environnementales, favorables aux droits des immigrés ou encore favorables aux droits des personnes LGBTQI+.

Pour terminer, l’analyse que nous avons mené des enquêtes REPONSE (Relations professionnelles et négociations d’entreprise) réalisées en 2011 et en 2017 par le Ministère du travail montre un tassement des attitudes favorables aux syndicats des salariés du secteur privé, non pas au profit d’attitudes défavorables (elles aussi en recul), mais d’attitudes indifférentes.

Les attitudes indifférentes sont plus répandues parmi les femmes salariées, parmi les salariés les moins diplômés, parmi les salariés les plus jeunes ainsi que parmi les salariés précaires et, plus généralement, parmi les salariés qui ne sont pas confrontés, sur leur lieu de travail, à l’action syndicale. Cette indifférence qui progresse représente un second défi pour les organisations syndicales qui doivent sans cesse repenser leurs modalités de contact avec les salariés dans un contexte de déstabilisation des collectifs de travail (recours accru à la sous-traitance, aux contrats précaires ou encore au télétravail).

Le premier défi des organisations syndicales, a fortiori dans le cadre du mouvement social actuel, est dès lors de transformer cette perception plutôt positive des syndicats en participation effective à la mobilisation, ce qui n’a rien d’évident tant la participation gréviste et manifestante de salariés confrontés à la précarité ou à une faible rémunération apparaît difficile.

Sondage: 37 % des salariés incapables de travailler jusqu’à la retraite

Sondage: 37 % des salariés incapables de travailler jusqu’à la retraite

Près de neuf millions de personnes, soit 37 % des salariés, ne se sentent pas capables de tenir dans leur travail jusqu’à la retraite, selon une enquête de la Dares publiée jeudi 9 mars. Ce sentiment baisse si de l’autonomie est donnée aux salariés.

Selon l’étude du service statistiques du ministère du Travail réalisée en 2019 auprès de 40 000 personnes, cette « insoutenabilité du travail » est nettement plus forte chez les moins de 30 ans (59 %) que chez les plus de 50 ans (18 %) qui ont souvent quitté les postes les plus exposés et ont un « horizon plus rapproché de la retraite ». Elle aussi très forte chez les femmes ayant des enfants en bas âge (57 %).

Les métiers d’ouvriers non qualifiés, comme la manutention ou les chaînes de production, au contact du public, comme les caissiers ou les employés de la banque, ou dans le soin, comme les infirmières et les aides-soignantes, sont considérés comme les « moins soutenables ». De l’autre côté, les métiers les « plus soutenables » sont davantage exercés dans des bureaux.

Par ailleurs, ce sentiment d’insoutenabilité concerne 58 % des salariés exposés à des contraintes psycho-sociales (travail intense, exigences émotionnelles, insécurité socio-économique, conflit de valeurs, rapports sociaux dégradés), 46 % de ceux exposés à des contraintes physiques (bruit, chaleur, humidité, travail debout, port de charges lourdes) et 61 % de ceux exposés aux deux. Ces salariés ont des carrières plus hachées que les autres.

La diminution de ce sentiment passe par une réduction de l’intensité du travail , une hausse de l’autonomie et un soutien social plus fort, selon l’étude

Augmentation des salaires : seulement 3 à 4 % pour les salariés mais 52 % pour les patrons du CAC

Augmentation des salaires : seulement 3 à 4 % pour les salariés mais 52 % pour les patrons du CAC

D’après une étude de Proxinvest, la rémunération des grands patrons du CAC aura encore atteint un record avec une progression de 52 % sur l’année 2021. À comparer évidemment à la croissance des revenus des salariés limités à 3 à 4 % alors que l’inflation est proche de 10%. ( Officiellement 6 % d’après l’indice obsolète de l’INSEE).

Dès lors, il ne faut pas s’étonner des protestations voire des réactions violentes de certains car les patrons entretiennent par leur irresponsabilité ce climat d’hostilité. D’une certaine manière, le gouvernement est bien entendu complice. D’une part parce qu’il ne veut pas taxer les superprofits des grandes entreprises et les dividendes ( dans les grands patrons se gavent) , d’autre part parce que le gouvernement s’oppose aussi un rattrapage des salaires sur l’inflation pour ne pas créer une spiral salaire prix.

On objectera bien sûr que des salaires encore supérieurs sont constatés à l’étranger. Mais cette comparaison ne saurait en aucun cas valider les écarts constatés. Il faut en effet espérer que nombre de responsables ne sont pas seulement motivés par l’accumulation de revenus. Il faut espérer que la France dispose d’un réservoir de dirigeants qui méritent certes d’être bien payés mais qui ne sont pas simplement obnubilés par leur salaire.

La rémunération des grands patrons du CAC 40 en France a atteint un sommet à 7,9 millions d’euros en moyenne l’an dernier, selon un rapport publié mardi par le cabinet de conseil aux actionnaires Proxinvest. L’étude constate «une forte hausse des rémunérations médianes et moyennes dans tous les indices (CAC 40 et SBF 120, NDLR). On est bien sur des records historiques», a déclaré Jehanne Leroy, directrice de la recherche ESG (critères environnementaux, sociaux et de gouvernance) lors d’une visioconférence avec des médias.

Elles sont portées par les très bons résultats post-Covid des sociétés en 2021, sur lesquels des éléments de rémunération sont indexés. La rémunération totale moyenne des patrons de l’indice CAC 40 a augmenté de 52%, tandis que celle des présidents exécutifs de l’indice SBF 120 composé des 120 plus grandes entreprises cotées en France a crû de 22% pour atteindre 4,5 millions d’euros. Dans les deux cas, c’est du jamais-vu depuis quinze ans.

C’est aussi «la première fois en huit ans que la rémunération moyenne des dirigeants du CAC 40 représente plus de 100 fois la rémunération moyenne des salariés», soit 369 fois le SMIC en base 39 heures, selon le rapport qui détecte un moins bon respect du plafond de rémunération maximale socialement acceptable (5,12 millions d’euros) calculé par Proxinvest. En tout, 29 dirigeants dépassent ce plafond, contre 14 en 2020 et 24 en 2019, ce qui devrait relancer le débat sur le pouvoir d’achat des plus modestes, amputés en outre par l’inflation.

Sur la période 2014-2021, la rémunération moyenne des dirigeants a augmenté de 83,8%, soit trois fois plus vite que celle des salariés, qui a progressé de 23,9%. Le cabinet Proxinvest, qui émet des recommandations de vote aux actionnaires pour les assemblées générales, se réjouit toutefois que, depuis 2021, toutes les sociétés du CAC 40 ont désormais intégré des conditions de performance ESG dans l’une des rémunérations variables du premier dirigeant.

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