Chômage : Malgré une croissance anecdotique, sous la barre des 8% d’ici 2025 ( Banque de France)
Le taux de chômage ne devrait pas repasser au-dessus de la barre des 8%, malgré un environnement international délicat, estiment les experts de la Banque de France. Malgré une croissance relativement modérée, l’emploi devrait mieux résister que prévu, relève la Banque de France. Surpris par la résistance du marché du travail ces derniers mois, les analystes ont revu leurs hypothèses, entraînant un «changement significatif» dans leurs estimations. Une décision qui s’appuie notamment sur des calculs de productivité et sur la réforme des retraites, dont «la montée en charge progressive à partir de septembre 2023 aurait un impact positif sur le nombre d’actifs qui se transmettrait progressivement à l’emploi». La banque de France toutefois n’indique pas que parmi les facteurs explicatifs il y a aussi un très grand nombre d’entrées en apprentissage aussi une baisse de demande d’emploi du fait de l’évolution démographique.
Dans un premier temps, cette année, le marché de l’emploi résisterait, et le taux de chômage se tiendrait à 7,1% en moyenne. Ensuite, le ralentissement de l’activité entraînerait une hausse du taux à 7,4% puis 7,6% sur les deux prochaines années. Un rebond, certes, mais qui devrait rester temporaire et qui est, surtout, bien moins notable que prévu. Le cap des 8% ne devrait donc pas être franchi et le chômage resterait nettement inférieur à son niveau pré-Covid.
«À l’horizon 2025, l’économie française réussirait à concilier sortie de l’inflation et retour progressif de la croissance, sans récession», résume le directeur général des statistiques, études et international à la Banque de France, Olivier Garnier. La croissance, d’abord, repartirait progressivement à la hausse : après le choc engendré par la guerre en Ukraine et la flambée inflationniste, elle atteindrait 0,7% en 2023 en moyenne, un niveau revu légèrement à la hausse. Elle s’établirait ensuite à 1% en 2024 et 1,5% en 2025, des estimations moins élevées que prévu malgré une reprise de la consommation des ménages et des prix du pétrole et du gaz un peu plus faibles qu’anticipé en mars. Une dynamique expliquée par l’environnement international troublé.
Parallèlement, l’inflation semble bel et bien avoir atteint son pic ce semestre. Les prix de l’énergie reculent, et ceux de l’alimentaire commencent à ralentir, notent les experts, avec une nuance : «Historiquement, les hausses des prix des matières premières alimentaires sont partiellement répercutées et leurs replis ne s’accompagnent pas d’une baisse des prix finaux mais d’un arrêt de leur hausse». En d’autres termes, il ne faut pas s’attendre à voir de reculs massifs des prix en rayon dans l’immédiat. Désormais, la hausse des prix est principalement tirée par les services, «sous l’effet notamment des revalorisations salariales». La Banque de France prévoit donc un taux moyen annuel de 5,6% cette année, avant un ralentissement marqué en 2024 – à 2,4% – et en 2025 – à 1,9%.
Malgré une croissance relativement modérée, l’emploi devrait mieux résister que prévu, relève la Banque de France. Surpris par la résistance du marché du travail ces derniers mois, les analystes ont revu leurs hypothèses, entraînant un «changement significatif» dans leurs estimations. Une décision qui s’appuie notamment sur des calculs de productivité et sur la réforme des retraites, dont «la montée en charge progressive à partir de septembre 2023 aurait un impact positif sur le nombre d’actifs qui se transmettrait progressivement à l’emploi».
Inquiets, les ménages devraient toutefois garder une bonne partie de leurs gains au chaud sous leur matelas. Sur ce point, la Banque de France reste prudente : «Nous pensions que le surplus d’épargne pouvait être mobilisé, être un moteur pour l’économie. Mais nous avons été plutôt surpris négativement», les consommateurs étant restés frileux jusqu’ici. L’épargne accumulée depuis des mois ne devrait donc pas être dépensée, sauf surprise – bienvenue pour la consommation, et donc l’économie.
Un avertissement clair est toutefois lancé sur les finances publiques, dont l’amélioration se fait attendre… encore et toujours. La France reste un éternel bonnet d’âne : si, entre 2021 et 2025, les États de la zone euro doivent faire reculer leur ratio d’endettement de huit points en moyenne, celui de l’Hexagone ne reculerait que d’un point, selon l’institution. La divergence entre Paris et les autres capitales devrait donc s’accroître, à politique inchangée. «Le ratio de la dette publique ne diminuerait pas et resterait proche de 111% du PIB sur tout l’horizon de prévision», prévoient les analystes. Un constat inquiétant, qui contredit les promesses de bonne gestion des comptes publics brandies par le gouvernement.