Politique de défense :Une certaine unité derrière l’alerte de Macron
Avec quelques réserves l’ensemble de la classe politique souscrit à la perspective d’une nouvelle ère géopolitique suite à l’alignement des États-Unis sur la Russie.
Personne ne m’a vraiment voulu le contredire sur le danger que représente l’abandon des États-Unis face à Poutine et donc sur la nécessité d’un renforcement massif de la défense continentale. Même à l’extrême gauche et Alex droite où les positions sont pour le moins ambigu vis-à-vis de la Russie, on adhère à l’idée de la nécessité d’une défense renforcée
Le président a pourtant mis en garde contre la «menace russe» qui «nous touche» avec une «agressivité» qui ne «connaît pas de frontières». «Je veux croire que les États-Unis resteront à nos côtés. Mais il nous faut être prêts si tel n’était pas le cas», a-t-il ajouté d’un ton grave.
Du côté de la gauche, Jean-Luc Mélenchon a lâché de manière surprenante : «Macron dit vrai». Reconnaissant «un changement d’époque», le leader insoumis a plutôt accusé «ceux qui nous ont mis dans l’impasse et ont idéalisé les États-Unis ne doivent plus être suivis.» «Priorité absolue : la sécurité de nos propres frontières sur les cinq continents, sécurité écologique, militaire, et des besoins sociaux de la population. À bas la guerre !», a-t-il exigé dans une rhétorique presque conciliante à l’égard du chef de l’État.
Pour viser l’«autonomie stratégique» de l’UE en matière de défense, le patron des socialistes Olivier Faure ne veut pas, lui, demander de «nouveaux sacrifices pour les Français», mais préfère «saisir les avoirs russes» et «en appeler au patriotisme fiscal et faire contribuer les ultra-riches.» Des solutions qu’il appelle de ses vœux pour financer l’«économie de guerre». Une orientation cependant un peu démagogique voir populiste en tout cas peu courageuse.
Quant à l’eurodéputé PS-Place Publique Raphaël Glucksmann, il a apprécié sur BFMTV que «les dirigeants européens semblent prendre la mesure de la menace que représente la Russie de Poutine.» «Le président a eu raison de souligner à quel point ce moment était vertigineux et dangereux pour nos démocratiques, et a eu raison de rappeler que la menace russe ne vise pas que l’Ukraine, a développé l’essayiste. Ce sont des actions de subversion menées dans toutes les démocratiques européennes.»