Archive pour le Tag 'république'

Cirque juridique: DUPOND-MORETTI devant la cour de justice de la république

Cirque juridique: DUPOND-MORETTI devant la cour de justice de la république

Les règlements de compte entre certains membres de la justice et le ministre continuent avec la décision récente de renvoyer Éric Dupont Moretti devant la cour de justice de la république. Faut-il rappeler que cette cour de justice constitue une institution un peu particulière pour juger des délits des ministres et qu’elle est composée d’une majorité de politiques. Dans cette affaire tout le monde ce ridiculise : les magistrats, le ministre est au-delà de la justice tout entière

Pour preuve d’ailleurs la CJR n’a jamais prononcé de peine très grave. Un seul exemple lorsque Christine Lagarde est comparue pour l’affaire Tapie lui, on a jugé que l’octroi illégal de 400 millions à Tapie valait seulement un rappel à l’ordre de l’ancienne ministre des finances.

Il en sera de même évidemment avec le ministre de la justice d’autant qu’il s’agit d’une affaire complexe de règlements de comptes de procédures judiciaires. De quoi déconsidérer globalement encore un peu plus la justice.

Le futur procès du garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti pour prise illégale d’intérêts devant la Cour de justice de la République (CJR) est une situation « inédite » qui le « décrédibilise » et qui « par ricochet, affaiblit l’institution judiciaire toute entière », ont estimé vendredi les deux principaux syndicats de magistrats.

Eric Dupond-Moretti est soupçonné d’avoir profité de sa fonction de ministre pour régler des comptes avec des magistrats auxquels il s’était opposé dans sa première vie d’avocat.

Cirque juridico politique DUPOND-MORETTI devant la cour de justice de la république

Cirque juridico politique DUPOND-MORETTI devant la cour de justice de la république

Les règlements de compte entre certains membres de la justice et le ministre continuent avec la décision récente de renvoyer Éric Dupont Moretti devant la cour de justice de la république. Faut-il rappeler que cette cour de justice constitue une institution un peu particulière pour juger des délits des ministres et qu’elle est composée d’une majorité de politiques. Dans cette affaire tout le monde ce ridiculise : les magistrats, le ministre est au-delà de la justice tout entière

Pour preuve d’ailleurs la CJR n’a jamais prononcé de peine très grave. Un seul exemple lorsque Christine Lagarde est comparue pour l’affaire Tapie lui, on a jugé que l’octroi illégal de 400 millions à Tapie valait seulement un rappel à l’ordre de l’ancienne ministre des finances.

Il en sera de même évidemment avec le ministre de la justice d’autant qu’il s’agit d’une affaire complexe de règlements de comptes de procédures judiciaires. De quoi déconsidérer globalement encore un peu plus la justice.

Le futur procès du garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti pour prise illégale d’intérêts devant la Cour de justice de la République (CJR) est une situation « inédite » qui le « décrédibilise » et qui « par ricochet, affaiblit l’institution judiciaire toute entière », ont estimé vendredi les deux principaux syndicats de magistrats.

Eric Dupond-Moretti est soupçonné d’avoir profité de sa fonction de ministre pour régler des comptes avec des magistrats auxquels il s’était opposé dans sa première vie d’avocat.

Aimer la république : un objectif obsolète ?

Aimer la république : un objectif obsolète ?

Par
Claude Lelièvre

Historien

Répondant aux propos du ministre de l’éducation nationale, l’historien rappelle, dans une tribune au « Monde », que la valorisation de la figure de l’instituteur sous la IIIe République allait de pair avec sa mission de valorisation du régime. Une fonction difficilement transposable dans la France d’aujourd’hui.

Dans un entretien paru dans Le Monde le 14 octobre, le ministre de l’éducation nationale, Pap Ndiaye, a déclaré que « la République s’est refondée à la fin du XIXe siècle autour de l’école, en donnant une place centrale aux instituteurs qui jouissaient d’une respectabilité très forte, laquelle compensait d’ailleurs des rémunérations modestes. Un de mes souhaits est de leur redonner cette place (…) »

Pour ce qui est des « rémunérations modestes » des instituteurs à cette époque, Pap Ndiaye a tout à fait raison. Comme l’a écrit l’historien Antoine Prost, « en 1891, les traitements s’échelonnent entre 800 et 2 000 francs (or) par an alors que les ouvriers mineurs gagnent en moyenne 1 200 francs [Les avancements dans la carrière sont lents] et l’on voit des instituteurs rester pendant une dizaine d’années “stagiaires” à 800 francs par an… Les instituteurs de l’époque s’enfoncent dans une misère monotone et propre, mais accablante » (Histoire de l’enseignement en France, 1800-1967, Armand Colin, 1967).

Il faut aussi noter que les concours de recrutement des écoles normales ne connaissent pas une grande affluence : il n’y a eu par exemple que 2 848 candidats pour 1 598 places en 1888 et 2 228 candidats pour 1 325 places en 1892 (« Du recrutement des écoles normales », Revue pédagogique, 15 octobre 1893).

Ce sont pourtant ces jeunes normaliens du début des années 1880 qui ont été traités de « hussards noirs de la République » par Charles Péguy (1873-1914) dans les Cahiers de la Quinzaine du 16 février 1913. Il s’agissait des élèves-maîtres qu’il avait vus dans la classe de l’école annexe alors qu’il en était l’un des élèves en 1880. « Nos jeunes maîtres étaient beaux comme des hussards noirs de la République (…) : un long pantalon noir ; un gilet noir ; une longue redingote noire (…). Un bel uniforme porté par ces gamins qui étaient vraiment les enfants de la République. Par ces jeunes hussards de la République (…). Toutes les semaines, il en remontait un de l’Ecole normale vers l’école annexe. »

Faire aimer la république : un objectif obsolète ?

Faire aimer la république : un objectif obsolète ?

Par
Claude Lelièvre

Historien

Répondant aux propos du ministre de l’éducation nationale, l’historien rappelle, dans une tribune au « Monde », que la valorisation de la figure de l’instituteur sous la IIIe République allait de pair avec sa mission de valorisation du régime. Une fonction difficilement transposable dans la France d’aujourd’hui.

Dans un entretien paru dans Le Monde le 14 octobre, le ministre de l’éducation nationale, Pap Ndiaye, a déclaré que « la République s’est refondée à la fin du XIXe siècle autour de l’école, en donnant une place centrale aux instituteurs qui jouissaient d’une respectabilité très forte, laquelle compensait d’ailleurs des rémunérations modestes. Un de mes souhaits est de leur redonner cette place (…) »

Pour ce qui est des « rémunérations modestes » des instituteurs à cette époque, Pap Ndiaye a tout à fait raison. Comme l’a écrit l’historien Antoine Prost, « en 1891, les traitements s’échelonnent entre 800 et 2 000 francs (or) par an alors que les ouvriers mineurs gagnent en moyenne 1 200 francs [Les avancements dans la carrière sont lents] et l’on voit des instituteurs rester pendant une dizaine d’années “stagiaires” à 800 francs par an… Les instituteurs de l’époque s’enfoncent dans une misère monotone et propre, mais accablante » (Histoire de l’enseignement en France, 1800-1967, Armand Colin, 1967).

Il faut aussi noter que les concours de recrutement des écoles normales ne connaissent pas une grande affluence : il n’y a eu par exemple que 2 848 candidats pour 1 598 places en 1888 et 2 228 candidats pour 1 325 places en 1892 (« Du recrutement des écoles normales », Revue pédagogique, 15 octobre 1893).

Ce sont pourtant ces jeunes normaliens du début des années 1880 qui ont été traités de « hussards noirs de la République » par Charles Péguy (1873-1914) dans les Cahiers de la Quinzaine du 16 février 1913. Il s’agissait des élèves-maîtres qu’il avait vus dans la classe de l’école annexe alors qu’il en était l’un des élèves en 1880. « Nos jeunes maîtres étaient beaux comme des hussards noirs de la République (…) : un long pantalon noir ; un gilet noir ; une longue redingote noire (…). Un bel uniforme porté par ces gamins qui étaient vraiment les enfants de la République. Par ces jeunes hussards de la République (…). Toutes les semaines, il en remontait un de l’Ecole normale vers l’école annexe. »

Chiappa ,et ,Fonds ,Marianne ,: La ,république,des, copains ?

Chiappa et Fonds Marianne : La république des copains ?

«C’est un peu la République des copains», juge le sénateur Daniel Breuiller, dans le cadre de la commission d’enquête du Sénat à la sortie de l’audition de l’Union fédérative des Sociétés d’éducation physique et de préparation militaire (USEPPM). C’était la première à se retrouver sous le feu des projecteurs dans cette affaire : mise en cause par les enquêtes de Marianne et de France Télévisions, elle s’est vue accorder la part du lion (une promesse de 355.000 euros de subvention) du fonds destiné à la lutte contre la radicalisation en ligne, alors qu’elle n’était pas spécialiste de ces sujets. Elle a en outre dépensé plus de la moitié en salaires, alors que ses statuts le lui interdisent. Mercredi, son ancien président, Cyril Karunagaran, a été auditionné par le Sénat, et a confirmé les garanties accordées en avance par le cabinet Schiappa.

La commission d’enquête du Sénat sur le fonds Marianne animé par la minsitre Chiappa a reçu Cyril Karunagaran, responsable de l’utilisation des subventions dans l’association la mieux dotée. Novice en gestion de fonds public, à la tête d’une structure vidée de ses effectifs, il a laissé les sénateurs perplexes.

Son acolyte, Mohammed Sifaoui, journaliste controversé engagé contre l’islam radical, a brillé par son absence, invoquant un motif de santé. Sa défense était pourtant particulièrement attendue !

Fonds Marianne : La république des copains ?

Fonds Marianne : La république des copains ?

«C’est un peu la République des copains», juge le sénateur Daniel Breuiller, dans le cadre de la commission d’enquête du Sénat à la sortie de l’audition de l’Union fédérative des Sociétés d’éducation physique et de préparation militaire (USEPPM). C’était la première à se retrouver sous le feu des projecteurs dans cette affaire : mise en cause par les enquêtes de Marianne et de France Télévisions, elle s’est vue accorder la part du lion (une promesse de 355.000 euros de subvention) du fonds destiné à la lutte contre la radicalisation en ligne, alors qu’elle n’était pas spécialiste de ces sujets. Elle a en outre dépensé plus de la moitié en salaires, alors que ses statuts le lui interdisent. Mercredi, son ancien président, Cyril Karunagaran, a été auditionné par le Sénat, et a confirmé les garanties accordées en avance par le cabinet Schiappa.

La commission d’enquête du Sénat sur le fonds Marianne animé par la minsitre Chiappa a reçu Cyril Karunagaran, responsable de l’utilisation des subventions dans l’association la mieux dotée. Novice en gestion de fonds public, à la tête d’une structure vidée de ses effectifs, il a laissé les sénateurs perplexes.

Son acolyte, Mohammed Sifaoui, journaliste controversé engagé contre l’islam radical, a brillé par son absence, invoquant un motif de santé. Sa défense était pourtant particulièrement attendue !

Macron , Le président le plus mauvais gestionnaire de la Ve RépubliqueVe République

Macron , Le président le plus mauvais gestionnaire de la Ve République

Gérard Larcher, président du Sénat n’est pas tendre avec le gouvernement, notamment sur sa gestion des finances publiques tire en effet la sonnette d’alarme sur l’envolée de la dépense publique, qui, si elle n’était pas maîtrisée, risquerait de conduire à une situation similaire à celle de la Grèce.

Interview dans la Tribune

Peut-on à la fois baisser les impôts pour les classes moyennes et contenir les dépenses comme l’assure le ministre de l’Économie et des Finances ?

Le Président a annoncé lundi soir un geste en faveur des classes moyennes à hauteur de 2 milliards d’euros, je m’interroge sur le financement d’une telle mesure ! Nous avons à la fois le taux de dépense publique et le taux de prélèvements obligatoires les plus élevés de l’UE. Les Français ne jugent plus les services publics à la hauteur de leurs attentes. Cela révèle un sérieux problème d’efficacité de la dépense. En matière de logement par exemple, nous dépensons, en proportion du PIB, deux fois plus que la moyenne européenne tout en étant confrontés à un déficit de logements. Cela ne peut plus durer !

Dites-vous qu’Emmanuel Macron est le président le plus dépensier de la V République ?

Oui. Au cours du premier quinquennat, les dépenses publiques ont augmenté de 240 milliards dont 60 milliards hors COVID. Le gouvernement annonce une progression de 220 milliards pour les cinq ans à venir. La tendance est deux fois plus rapide que sous François Hollande. Il faut revenir à la raison.

Que pensez-vous des annonces de Gabriel Attal qui veut s’attaquer aux ultra-riches qui fraudent le fisc ?

Ne soyons pas dupes, c’est un clin d’œil à l’aile gauche et la volonté de s’attirer les grâces des classes moyennes. L’administration fiscale fait correctement son travail. En revanche, il est normal de demander éthique et morale à ceux qui ont bénéficié économiquement de la crise. Mais évitons d’être démagogues. Pour lutter contre la fraude sociale, nous avons voté au Sénat, en 2019, la carte vitale biométrique. Et on attend toujours…

Le président a donné cent jours à la Première ministre pour amorcer un consensus avec les forces politiques parlementaires. Vous y croyez ou bien est-ce qu’il gagne du temps faute de solution pour relancer son mandat ?

Nous avons de vraies différences sur la manière de gouverner, sur le régalien, sur la décentralisation, sur les dépenses publiques. Voilà pourquoi nous ne pouvons avancer que texte par texte, quand c’est l’intérêt du pays. On ne fait pas en cent jours ce qu’on n’a pas fait en six ans.

J’ajoute que le Président Macron a lui-même déclaré, dans les colonnes de vos confrères de l’Opinion, qu’il ne croyait pas aux coalitions, dont acte ! Le prochain test pour l’exécutif sera à l’automne avec le vote du budget 2024. Il faudra qu’il soit attentif aux exigences du Sénat.

Pourtant votre nom circule pour Matignon ?

En l’état de nos différences, je refuserais une telle proposition. Pour relancer le quinquennat avec une coalition, il faut un choc passant par une nouvelle élection – présidentielle ou législative -avec derrière un accord électoral et un contrat de gouvernement très clair.

Des membres de la gauche qui manifestent devant le siège de Renaissance en criant « Louis XVI on t’a décapité, Macron on peut recommencer ». Que dites-vous ?

Ce n’est pas acceptable.

Croyez-vous au retour du clivage droite/gauche en 2027 ou bien la tripartition de la vie politique entre le bloc de la décroissance (la Nupes), le bloc nationaliste et le bloc central est durablement installé ?

La vie politique a besoin de clarté sinon nous ouvrons un boulevard aux extrêmes. Nous assistons aux limites du « en même temps ». Ce « en même temps » de gauche et de droite a été mortifère pour notre démocratie. Le clivage droite/gauche réapparaît d’ailleurs naturellement quand il s’agit de la réforme des retraites ou celle de l’immigration.

Quel bilan tirez-vous des premiers mois de la présidence d’Éric Ciotti ?

Ce n’était pas mon candidat mais je trouve qu’il fait preuve de courage et de détermination. Je serai à ses côtés.

Aurélien Pradié a-t-il sa place dans votre mouvement ?

C’est à lui de le décider, mais à force de prendre des positions contraires à la majorité du parti, il devra se mettre en cohérence avec ses convictions.

Laurent Wauquiez sort du silence et trace des perspectives. Est-il le candidat naturel de la droite pour 2027 ?

Son entretien dans « Le Point » est très intéressant. Sa réflexion mûrit. Chacun sait que j’aurais aimé qu’il se positionne davantage sur les retraites. Est-il notre candidat naturel ? Il en a toutes les qualités mais l’urgence du moment n’est pas de savoir qui sera notre candidat. Quand on est à moins de 5% à l’élection présidentielle, il faut d’abord retrouver la confiance des électeurs. Ce que je sens profondément c’est que les Français ne croient plus à l’action politique et qu’elle ne change plus rien à leur vie. À nous de leur proposer un nouveau chemin.

Faut-il s’attendre à des bouleversements lors du prochain renouvellement sénatorial ?

Rien n’est jamais gagné. Je fais donc campagne pour éviter de mauvaises surprises. Il faut expliquer aux élus locaux notre action pour contrôler le gouvernement et les représenter. Beaucoup sont déconcertés par un exécutif qui avance à petit pas, sans boussole et sans majorité. Et puis, les Français sont perturbés par l’image dégradée de l’Assemblée nationale du fait de l’attitude de certains députés. Je crois que le Sénat est un pôle de stabilité dans notre République si ballotée en ce moment.

Société–Situation des tirailleurs sénégalais : une honte pour la république

Société–Situation des tirailleurs sénégalais : une honte pour la république


Les anciens tirailleurs Sénégalais privés de leur retraite militaire constitue une véritable honte pour la république. Les tirailleurs sénégalais qui recrutaient dans toute l’Afrique ont en effet servi le plus souvent de chair à canon lors de la dernière guerre ( et encore davantage lors de la première). Souvent même ils ont été incorporés de force et pendant des dizaines et des dizaines d’années la France s’ est refusée à leur attribuer la retraite qu’ils méritaient notamment aux motifs qu’ils n’habitaient plus en France.

Plus tard, Ces hommes ont combattu pour la France notamment en Indochine et en Algérie mais ont toujours été privés de leur retraite La France a été condamnée par les autorités européennes. Et ce n’est que maintenant alors qu’il ne reste pratiquement plus de soldats africains potentiellement bénéficiaires que l’allocation va être versée même si les intéressés retournent dans leur pays.

Ces hommes, ayant combattu pour la France notamment en Indochine et en Algérie, ont pu retourner au Sénégal en continuant à bénéficier de leur allocation minimum vieillesse de 950 euros par mois. Le gouvernement français leur a accordé une mesure dérogatoire pour leur permettre de terminer leurs retraites dans leur pays d’origine. Une aide exceptionnelle a également financé leur déménagement, leur vol retour et leur réinstallation.

Après un départ à l’aube, les neuf tirailleurs, portant d’élégants costumes ou des tenues traditionnelles en arborant fièrement leurs médailles militaires, ont rencontré le président sénégalais Macky Sall au palais présidentiel. Samedi, ils assisteront à une réception organisée à l’ambassade de France.

Situation des tirailleurs sénégalais : une honte pour la république

Situation des tirailleurs sénégalais : une honte pour la république

Les anciens tirailleurs Sénégalais privés de leur retraite militaire constitue une véritable honte pour la république. Les tirailleurs sénégalais qui recrutaient dans toute l’Afrique ont en effet servi le plus souvent de chair à canon lors de la dernière guerre ( et encore davantage lors de la première). Souvent même ils ont été incorporés de force et pendant des dizaines et des dizaines d’années la France est refusée à leur attribuer la retraite qu’ils méritaient notamment aux motifs qu’il n’habitait plus en France. Plus tard, Ces hommes ont combattu pour la France notamment en Indochine et en Algérie mais ont toujours été privés de leur retraite La France a été condamnée par les autorités européennes. Et ce n’est que maintenant alors qu’il ne reste pratiquement plus de soldats africains potentiellement bénéficiaires que l’allocation va être versée même si les intéressés retournent dans leur pays.

Ces hommes, ayant combattu pour la France notamment en Indochine et en Algérie, ont pu retourner au Sénégal en continuant à bénéficier de leur allocation minimum vieillesse de 950 euros par mois. Le gouvernement français leur a accordé une mesure dérogatoire pour leur permettre de terminer leurs retraites dans leur pays d’origine. Une aide exceptionnelle a également financé leur déménagement, leur vol retour et leur réinstallation.

Après un départ à l’aube, les neuf tirailleurs, portant d’élégants costumes ou des tenues traditionnelles en arborant fièrement leurs médailles militaires, ont rencontré le président sénégalais Macky Sall au palais présidentiel. Samedi, ils assisteront à une réception organisée à l’ambassade de France.

Politique : Une république de « stagiaires » dans la plupart des partis

Politique : Une république de « stagiaires » dans la plupart des partis

Ce qui semble caractériser la période, c’est la présences de nombre de responsables politiques assez transparents et incompétents. Bref, une sorte de sociologie de « stagiaires ». C’est d’abord le cas du gouvernement avec 42 ministres dont 90 % ou presque sont inconnus et ne servent d’ailleurs pas à grand-chose. Ceci vaut aussi pour les premiers ministres choisis par Macron qui a dessein prend un Premier ministre relativement pâle et sans expérience politique. C’est vrai aussi à l’Assemblée nationale où le parti du président peine à faire émerger quelques députés un peu conséquents. La plupart du temps, on a l’impression qu’il s’agit d’un parti de « stagiaires » sortis tout juste des instituts de formation politique sans grande conviction et sans expérience.

Malheureusement, dans les autres parties en souffrent aussi d’un sérieux manque de compétence et de charisme. C’est vrai à droite où Ciotti ne fait guère le poids chez les « républicains ». Mais c’est vrai aussi à gauche où les députés de la NUPES cachent souvent par leur agitation leur manque de connaissances sur les dossiers. Ils adoptent une posture davantage syndicale que politique. À l’extrême droite, c’est le grand silence qui permet de faire l’impasse sur les capacités réelles de gestion politique.

D’une façon générale, le personnel politique actuel n’est pas à la hauteur des enjeux. À commencer par le président de la république condescendant et immature, incapable de prendre la dimension de son rôle qui consiste surtout à assurer l’unité du pays. Comme un ado, il réagit au quart de tour et multiplie les bavures verbales et les contradictions.

Beaucoup de ces responsables politiques sont un peu jeunes pour prétendre diriger un pays. Il cumule trois insuffisances notoires : le manque de maturité , le manque d’expérience et le manque de compétence. Certes on ne saurait prétendre que c’était forcément mieux avant mais on doit quand même constater l’insuffisance actuelle de leaders à la fois charismatiques et d’une certaine épaisseur politique.

Démocratie: Une république de « stagiaires » dans la plupart des partis

Démocratie: Une république de « stagiaires » dans la plupart des partis

Ce qui semble caractériser la période, c’est la présences de nombre de responsables politiques assez transparents et incompétents. Bref, une sorte de sociologie de « stagiaires ». C’est d’abord le cas du gouvernement avec 42 ministres dont 90 % ou presque sont inconnus et ne servent d’ailleurs pas à grand-chose. Ceci vaut aussi pour les premiers ministres choisis par Macron qui a dessein prend un Premier ministre relativement pâle et sans expérience politique. C’est vrai aussi à l’Assemblée nationale où le parti du président peine à faire émerger quelques députés un peu conséquents. La plupart du temps, on a l’impression qu’il s’agit d’un parti de « stagiaires » sortis tout juste des instituts de formation politique sans grande conviction et sans expérience.

Malheureusement, dans les autres parties en souffrent aussi d’un sérieux manque de compétence et de charisme. C’est vrai à droite où Ciotti ne fait guère le poids chez les « républicains ». Mais c’est vrai aussi à gauche où les députés de la NUPES cachent souvent par leur agitation leur manque de connaissances sur les dossiers. Ils adoptent une posture davantage syndicale que politique. À l’extrême droite, c’est le grand silence qui permet de faire l’impasse sur les capacités réelles de gestion politique.

D’une façon générale, le personnel politique actuel n’est pas à la hauteur des enjeux. À commencer par le président de la république condescendant et immature, incapable de prendre la dimension de son rôle qui consiste surtout à assurer l’unité du pays. Comme un ado, il réagit au quart de tour et multiplie les bavures verbales et les contradictions.

Beaucoup de ces responsables politiques sont un peu jeunes pour prétendre diriger un pays. Il cumule trois insuffisances notoires : le manque de maturité , le manque d’expérience et le manque de compétence. Certes on ne saurait prétendre que c’était forcément mieux avant mais on doit quand même constater l’insuffisance actuelle de leaders à la fois charismatiques et d’une certaine épaisseur politique.

Politique-France: de plus en plus une république bananière

Politique-France: de plus en plus une république bananière


La France se gausse souvent des républiques bananières de pays en développement, malheureusement progressivement elle les rejoint.

On n’en a évidemment encore la confirmation avec la scandaleuse gestion de la réforme des retraites. Une réforme gérée à la va-vite et qui a été cadenassée au Parlement. Une réforme qui a ignoré les syndicats.

Une réforme qui va maintenant passer devant le conseil constitutionnel, lui-même composé surtout de politiques et non de juristes.

Sans parler de la question essentielle de l’émergence et du financement des campagnes des présidents de la république. Celle de Sarkozy mais aussi celle de macron. Les deux largement aidés financièrement par des lobbies voire des puissances étrangères.

Notons aussi la bizarrerie de la cour de justice de la république composée elle aussi essentiellement de politique qui passe rapidement l’éponge sur les faits reprochés ( exemple les 400 millions accordés à Tapie dont est responsable Christine Lagarde!

Ne parlons pas du Sénat, une chambre élue de manière indirecte qui ne représente pas le pays. Et pour cause la majorité est détenue par des « républicains » , alors que ce parti n’a recueilli que moins de 5 % des voix aux présidentielles. En plus un Sénat qui a eu l’audace de se prononcer contre les régimes spéciaux sauf celui du Sénat.

Pas étonnant, par exemple le président du Sénat touchera une retraite supérieure à 10 000 €!

France: de plus en plus une république bananière

France: de plus en plus une république bananière

La France se gausse souvent des républiques bananières de pays en développement, malheureusement progressivement elle les rejoint.

On n’en a évidemment encore la confirmation avec la scandaleuse gestion de la réforme des retraites. Une réforme gérée à la va-vite et qui a été cadenassée au Parlement. Une réforme qui a ignoré les syndicats.

Une réforme qui va maintenant passer devant le conseil constitutionnel, lui-même composé surtout de politiques et non de juristes.

Sans parler de la question essentielle de l’émergence et du financement des campagnes des présidents de la république. Celle de Sarkozy mais aussi celle de macron. Les deux largement aidés financièrement par des lobbies voire des puissances étrangères.

Notons aussi la bizarrerie de la cour de justice de la république composée elle aussi essentiellement de politique qui passe rapidement l’éponge sur les faits reprochés ( exemple les 400 millions accordés à Tapie dont est responsable Christine Lagarde!

Ne parlons pas du Sénat, une chambre élue de manière indirecte qui ne représente pas le pays. Et pour cause la majorité est détenue par des « républicains » , alors que ce parti n’a recueilli que moins de 5 % des voix aux présidentielles. En plus un Sénat qui a eu l’audace de se prononcer contre les régimes spéciaux sauf celui du Sénat.

Société-« Territoires perdus de la République » : vingt ans après

Société-« Territoires perdus de la République » : vingt ans après

Une tribune intéressante qui traite surtout de l’école et qui fait l’impasse sur de facteurs explicatifs essentiels à savoir la drogue , l’islamisme et la violence NDLR

par Ismail Ferhat, Professeur des universités en sciences de l’éducation, Université Paris Nanterre – Université Paris Lumières et Laurent Gutierrez,Professeur des Universités en Sciences de l’éducation, Université Paris Nanterre – Université Paris Lumières

Paru en septembre 2002, l’ouvrage collectif intitulé Les territoires perdus de la République. Antisémitisme, racisme et sexisme en milieu scolaire, a eu une diffusion unique pour un livre de témoignages d’enseignants de quartiers urbains populaires. Écrit par une dizaine de professionnels de l’Éducation nationale (surtout des professeurs du second degré), il a été réédité dès 2004, puis en 2015, avant de servir de base à un documentaire, diffusé le 22 octobre 2015 sur France 3, « Profs en territoires perdus de la République ».

Loin de se limiter à un succès de librairie déjà exceptionnel, ce livre a ravivé la polémique sur les politiques publiques vis-à-vis des écoles et quartiers de « banlieue ». Il a contribué à influencer au moins sémantiquement les discours politiques – ainsi l’annonce du 8 février 2018 sur la désignation de « Quartiers de reconquête républicaine » pour les forces de l’ordre.
Comment cet essai, rédigé « dans l’urgence au printemps 2002 » selon ses propres termes, a-t-il pu connaître un tel écho médiatique et politique ? Si Les Territoires perdus de la République ont parfois été évoqués dans des travaux de sciences humaines et sociales, ils n’ont, sous réserve d’inventaire, jamais été un objet d’études en tant quel tel.

Avec le vingtième anniversaire de sa date de sa parution, il semble être temps d’apporter un regard distancié sur la manière dont les idées contenues dans cet ouvrage ont pu susciter de nouvelles adhésions de principe.

Dès la fin des années 1970, la conjonction de la crise économique, de la désindustrialisation et de la fuite des classes moyennes hors des grands ensembles a des effets puissants sur les quartiers populaires urbains. Leurs établissements scolaires s’en ressentent rapidement. Dès 1979, un rapport de l’inspection générale sur une quarantaine de collèges situés dans les grands ensembles pointe l’existence de « ghettos » scolaires, minés par les violences et les difficultés scolaires.
Cette perception d’une école de quartier populaire à part a des conséquences concrètes en termes de catégorisation politico-administrative. En 1992, le ministre Jack Lang crée le label d’établissements difficiles, limité aux cinq académies de Créteil, Versailles, Lille, Lille, Lyon et Marseille. L’année suivante, François Bayrou modifie l’appellation et parle des établissements sensibles, élargis à toute la France.

Les Territoires perdus de la République s’inscrivent dans cette catégorisation des écoles de quartiers populaires urbains. Certes, d’autres ouvrages (ainsi celui Mara Goyet, Collèges de France, paru la même année) existaient déjà sur le sujet. Cependant, ce livre collectif, on le verra, est spécifique tant dans sa démarche que dans son objet.

L’analyse des trois éditions de l’ouvrage (2002, 2004 et 2015) offre en effet un portrait de groupe aux caractéristiques marquées. L’édition de 2002 comprend neuf auteur•e•s et un collectif d’enseignant•e•s du lycée Bergson. Celle de 2004 ajoute à ceux-ci six autres auteur•e•s et une association, intitulée PEREC (Pour une école républicaine et citoyenne), fondée par plusieurs auteur•e•s.

Sur le total de 15 contributeurs individuels et de 2 collectifs, seuls deux auteurs ne sont pas enseignants (une cheffe d’établissement, un parent d’élève). La grande majorité (14) se situe dans les quartiers populaires de la région francilienne, trois restantes se trouvant à Marseille et dans l’agglomération lyonnaise. Une seule contributrice est issue du premier degré. Les autres sont exclusivement des enseignantes et des enseignants de matières littéraires ou d’histoire-géographie du second degré, surtout en collège.

Le portrait de groupe révèle donc des biais principaux par rapport à la morphologie des métiers éducatifs. Le premier consiste en une sous-représentation des non-enseignants, du premier degré, des matières scientifiques. Le second est celui d’une surreprésentation d’enseignants relativement jeunes dans la carrière en 2002, travaillant dans des établissements prioritaires ou sensibles de la région parisienne. L’ouvrage exprime donc l’expérience d’enseignants de collèges dégradés de quartiers populaires, confirmant sur le terrain en quelque sorte la catégorisation croissante des « écoles de banlieue » depuis la fin des années 1970.

Le troisième point relève des thématiques abordées dans les contributions de l’ouvrage.

De manière très nette, l’antisémitisme, les élèves maghrébins et le conflit israélo-palestinien constituent les trois thèmes les plus récurrents dans les contributions. Au contraire, les thématiques strictement scolaires (ainsi les difficultés et violences à l’école), certes présentes, sont moins fréquemment évoquées. L’orientation de l’ouvrage est donc explicite : la dénonciation d’un antisémitisme présent chez les élèves maghrébins, et/ou de culture musulmane, ravivé par la « seconde intifada » depuis 2000.

Une telle construction ouvrait une potentielle mobilisation du livre sur des thématiques allant bien au-delà de la seule école (surtout dans un contexte indéniable de flambée d’actes antisémites au début des années 2000), même si sa parution s’inscrivait précisément dans un discours croissant sur la « crise » de l’institution scolaire.

Ces perceptions territorialisées de l’échec scolaire sont toutefois à replacer dans une conception plus large de la faillite de cette institution, plus particulièrement dans les quartiers populaires. Un discours de « crise de l’école », par ailleurs multiforme, s’est en effet imposé comme une évidence dans la lecture des phénomènes scolaires au cours des dernières décennies.

Certes, ce discours n’est pas le seul existant sur le système éducatif, d’autres analyses moins tranchées étant faites sur les enjeux et les défis qui se posent à celui-ci, « les défis de l’an 2000 ». Cependant, les « Territoires perdus » viennent alimenter les positions qui dénoncent l’avènement de « La décennie des mal-appris », conséquence de la déroute des programmes et d’un « chaos pédagogique » qui en résulterait. Ce discours est particulièrement présent chez les enseignantes et enseignants du second degré, qui depuis les années 1980, ont été en première ligne de la démocratisation scolaire. Entre 1983 et aujourd’hui, le taux d’accès au baccalauréat d’une génération est passé de 28 % à presque 83 %, entraînant des mutations inédites dans les collèges et les lycées.
Il n’est, dès lors, pas étonnant qu’une partie des professeurs du second degré aillent jusqu’à dénoncer la dérive techniciste des conceptions éducatives fondées sur une « pédagogie du vide ». Ils rejoignent l’invitation que lançait Dominique de la Martinière en 1984, dans sa Lettre ouverte à tous les parents qui refusent le massacre de l’enseignement, à combattre ces « idéologues sans mandat (qui) ont sacrifié l’avenir de nos enfants et de notre pays à leurs chimères ».

Que l’école fasse polémique sur sa capacité à doter les élèves d’un bagage culturel minimum commun n’est pas surprenant tant les attentes sont fortes à son endroit. Sa faillite, qui serait révélatrice d’un État qui n’est plus en mesure de former les jeunes générations aux défis de demain, n’est pas non plus très originale chez celles et ceux qui, nostalgiques d’une école de classe, y dénoncent l’impuissance des pouvoirs publics à résoudre les problèmes scolaires.

Les « Territoires perdus » adoptent un point de vue différent de la critique conservatrice contre l’école de masse, que portaient les extrêmes droites françaises depuis les réformes scolaires de la IIIe République. Les auteurs sont d’ailleurs explicites sur ce point : selon leurs propres mots, dans l’édition de 2002, « Les territoires perdus de la République ne s’identifient pas à ces nouvelles zones de relégation sociale que sont les banlieues, ils n’épousent pas la vieille équation apeurée de la bourgeoisie (« classes laborieuses, classes dangereuses »), ils ne constituent pas le énième avatar du discours conservateur ».

Ce qui interroge en effet, selon nous, au-delà de la permanence des critiques adressées à l’institution scolaire dans cet ouvrage collectif, c’est le renouvellement des motifs autour desquels le constat est dressé à partir du début des années 2000. Les auteurs de celui-ci se retrouvent confrontés à des situations dont la difficulté s’accroît lorsqu’ils font face à cette « sidérante solitude » de l’enseignant devant des élèves qui lui discutent sa légitimité professionnelle.

La « crise de l’enseignement » ne viendrait donc pas des effets de sa massification mais d’un long processus de destitution de la fonction enseignante décrite dans les « Territoires perdus de la République », ouvrage qui, de manière révélatrice, aborde assez peu les autres métiers éducatifs comme les CPE, les personnels d’orientation ou administratifs. Restaurer l’autorité de l’institution scolaire pour que « les professeurs puissent redevenir des professeurs, et les élèves des élèves » traduit bien l’attente de ces enseignants qui se sont engagés dans ce métier et se retrouvent, le plus souvent en début de carrière, dans les écoles les plus dégradées et difficiles des quartiers populaires.

Les grands ensembles et ses habitants se retrouvent stigmatisés comme les responsables de la « souffrance enseignante », devenue depuis les années 2000 un enjeu croissant des analyses consacrées à ce métier. De difficiles, les conditions d’exercice du métier d’enseignant sont présentées à partir de ce cette décennie comme « impossibles ». La dégradation de l’image des banlieues, à laquelle se surajoutent les craintes vis-à-vis de l’islam politique après le 11 septembre 2001, alimentent la phobie des jeunes enseignants de s’y retrouver affectés.
Bien plus complexe qu’il n’y paraît, cette brève explication des attentes déçues d’une partie du corps enseignant nécessite d’être analysée. Plusieurs auteurs se sont essayés à des réflexions plus poussées pour faire « réussir l’école » à commencer par Philippe Joutard et Claude Thélot qui, en 1999, montraient combien le bilan de l’état du système éducatif était contrasté et que, si « tout est dans l’exécution », les acteurs doivent être aidés et soutenus localement.

Dernière explication possible, mobilisée par Laurence Cornu, Jean-Claude de Pompougnac et de Joël Roman, le début des années 1990 devait marquer la fin des utopies scolaires en limitant les missions confiées à l’école : « Demandons-lui moins, elle s’en acquittera mieux. Libérée des utopies scolaires comme des utopies politiques, elle doit aller à son rythme propre ». Plaidées pour combattre « l’hypocrisie scolaire », ces trois propositions entendent favoriser la rencontre entre les difficultés de la réalité du terrain et l’adaptation nécessaire afin d’être en mesure de les dépasser collectivement. C’est d’ailleurs une exigence qui court le long des « Territoires perdus de la République », qui demande un recentrement de l’institution scolaire sur une stricte mission d’apprentissage.

Territoires perdus de la République » : vingt ans après

« Territoires perdus de la République » : vingt ans après

par Ismail Ferhat, Professeur des universités en sciences de l’éducation, Université Paris Nanterre – Université Paris Lumières et Laurent Gutierrez,Professeur des Universités en Sciences de l’éducation, Université Paris Nanterre – Université Paris Lumières

Paru en septembre 2002, l’ouvrage collectif intitulé Les territoires perdus de la République. Antisémitisme, racisme et sexisme en milieu scolaire, a eu une diffusion unique pour un livre de témoignages d’enseignants de quartiers urbains populaires. Écrit par une dizaine de professionnels de l’Éducation nationale (surtout des professeurs du second degré), il a été réédité dès 2004, puis en 2015, avant de servir de base à un documentaire, diffusé le 22 octobre 2015 sur France 3, « Profs en territoires perdus de la République ».

Loin de se limiter à un succès de librairie déjà exceptionnel, ce livre a ravivé la polémique sur les politiques publiques vis-à-vis des écoles et quartiers de « banlieue ». Il a contribué à influencer au moins sémantiquement les discours politiques – ainsi l’annonce du 8 février 2018 sur la désignation de « Quartiers de reconquête républicaine » pour les forces de l’ordre.
Comment cet essai, rédigé « dans l’urgence au printemps 2002 » selon ses propres termes, a-t-il pu connaître un tel écho médiatique et politique ? Si Les Territoires perdus de la République ont parfois été évoqués dans des travaux de sciences humaines et sociales, ils n’ont, sous réserve d’inventaire, jamais été un objet d’études en tant quel tel.

Avec le vingtième anniversaire de sa date de sa parution, il semble être temps d’apporter un regard distancié sur la manière dont les idées contenues dans cet ouvrage ont pu susciter de nouvelles adhésions de principe.

Dès la fin des années 1970, la conjonction de la crise économique, de la désindustrialisation et de la fuite des classes moyennes hors des grands ensembles a des effets puissants sur les quartiers populaires urbains. Leurs établissements scolaires s’en ressentent rapidement. Dès 1979, un rapport de l’inspection générale sur une quarantaine de collèges situés dans les grands ensembles pointe l’existence de « ghettos » scolaires, minés par les violences et les difficultés scolaires.
Cette perception d’une école de quartier populaire à part a des conséquences concrètes en termes de catégorisation politico-administrative. En 1992, le ministre Jack Lang crée le label d’établissements difficiles, limité aux cinq académies de Créteil, Versailles, Lille, Lille, Lyon et Marseille. L’année suivante, François Bayrou modifie l’appellation et parle des établissements sensibles, élargis à toute la France.

Les Territoires perdus de la République s’inscrivent dans cette catégorisation des écoles de quartiers populaires urbains. Certes, d’autres ouvrages (ainsi celui Mara Goyet, Collèges de France, paru la même année) existaient déjà sur le sujet. Cependant, ce livre collectif, on le verra, est spécifique tant dans sa démarche que dans son objet.

L’analyse des trois éditions de l’ouvrage (2002, 2004 et 2015) offre en effet un portrait de groupe aux caractéristiques marquées. L’édition de 2002 comprend neuf auteur•e•s et un collectif d’enseignant•e•s du lycée Bergson. Celle de 2004 ajoute à ceux-ci six autres auteur•e•s et une association, intitulée PEREC (Pour une école républicaine et citoyenne), fondée par plusieurs auteur•e•s.

Sur le total de 15 contributeurs individuels et de 2 collectifs, seuls deux auteurs ne sont pas enseignants (une cheffe d’établissement, un parent d’élève). La grande majorité (14) se situe dans les quartiers populaires de la région francilienne, trois restantes se trouvant à Marseille et dans l’agglomération lyonnaise. Une seule contributrice est issue du premier degré. Les autres sont exclusivement des enseignantes et des enseignants de matières littéraires ou d’histoire-géographie du second degré, surtout en collège.

Le portrait de groupe révèle donc des biais principaux par rapport à la morphologie des métiers éducatifs. Le premier consiste en une sous-représentation des non-enseignants, du premier degré, des matières scientifiques. Le second est celui d’une surreprésentation d’enseignants relativement jeunes dans la carrière en 2002, travaillant dans des établissements prioritaires ou sensibles de la région parisienne. L’ouvrage exprime donc l’expérience d’enseignants de collèges dégradés de quartiers populaires, confirmant sur le terrain en quelque sorte la catégorisation croissante des « écoles de banlieue » depuis la fin des années 1970.

Le troisième point relève des thématiques abordées dans les contributions de l’ouvrage.

De manière très nette, l’antisémitisme, les élèves maghrébins et le conflit israélo-palestinien constituent les trois thèmes les plus récurrents dans les contributions. Au contraire, les thématiques strictement scolaires (ainsi les difficultés et violences à l’école), certes présentes, sont moins fréquemment évoquées. L’orientation de l’ouvrage est donc explicite : la dénonciation d’un antisémitisme présent chez les élèves maghrébins, et/ou de culture musulmane, ravivé par la « seconde intifada » depuis 2000.

Une telle construction ouvrait une potentielle mobilisation du livre sur des thématiques allant bien au-delà de la seule école (surtout dans un contexte indéniable de flambée d’actes antisémites au début des années 2000), même si sa parution s’inscrivait précisément dans un discours croissant sur la « crise » de l’institution scolaire.

Ces perceptions territorialisées de l’échec scolaire sont toutefois à replacer dans une conception plus large de la faillite de cette institution, plus particulièrement dans les quartiers populaires. Un discours de « crise de l’école », par ailleurs multiforme, s’est en effet imposé comme une évidence dans la lecture des phénomènes scolaires au cours des dernières décennies.

Certes, ce discours n’est pas le seul existant sur le système éducatif, d’autres analyses moins tranchées étant faites sur les enjeux et les défis qui se posent à celui-ci, « les défis de l’an 2000 ». Cependant, les « Territoires perdus » viennent alimenter les positions qui dénoncent l’avènement de « La décennie des mal-appris », conséquence de la déroute des programmes et d’un « chaos pédagogique » qui en résulterait. Ce discours est particulièrement présent chez les enseignantes et enseignants du second degré, qui depuis les années 1980, ont été en première ligne de la démocratisation scolaire. Entre 1983 et aujourd’hui, le taux d’accès au baccalauréat d’une génération est passé de 28 % à presque 83 %, entraînant des mutations inédites dans les collèges et les lycées.
Il n’est, dès lors, pas étonnant qu’une partie des professeurs du second degré aillent jusqu’à dénoncer la dérive techniciste des conceptions éducatives fondées sur une « pédagogie du vide ». Ils rejoignent l’invitation que lançait Dominique de la Martinière en 1984, dans sa Lettre ouverte à tous les parents qui refusent le massacre de l’enseignement, à combattre ces « idéologues sans mandat (qui) ont sacrifié l’avenir de nos enfants et de notre pays à leurs chimères ».

Que l’école fasse polémique sur sa capacité à doter les élèves d’un bagage culturel minimum commun n’est pas surprenant tant les attentes sont fortes à son endroit. Sa faillite, qui serait révélatrice d’un État qui n’est plus en mesure de former les jeunes générations aux défis de demain, n’est pas non plus très originale chez celles et ceux qui, nostalgiques d’une école de classe, y dénoncent l’impuissance des pouvoirs publics à résoudre les problèmes scolaires.

Les « Territoires perdus » adoptent un point de vue différent de la critique conservatrice contre l’école de masse, que portaient les extrêmes droites françaises depuis les réformes scolaires de la IIIe République. Les auteurs sont d’ailleurs explicites sur ce point : selon leurs propres mots, dans l’édition de 2002, « Les territoires perdus de la République ne s’identifient pas à ces nouvelles zones de relégation sociale que sont les banlieues, ils n’épousent pas la vieille équation apeurée de la bourgeoisie (« classes laborieuses, classes dangereuses »), ils ne constituent pas le énième avatar du discours conservateur ».

Ce qui interroge en effet, selon nous, au-delà de la permanence des critiques adressées à l’institution scolaire dans cet ouvrage collectif, c’est le renouvellement des motifs autour desquels le constat est dressé à partir du début des années 2000. Les auteurs de celui-ci se retrouvent confrontés à des situations dont la difficulté s’accroît lorsqu’ils font face à cette « sidérante solitude » de l’enseignant devant des élèves qui lui discutent sa légitimité professionnelle.

La « crise de l’enseignement » ne viendrait donc pas des effets de sa massification mais d’un long processus de destitution de la fonction enseignante décrite dans les « Territoires perdus de la République », ouvrage qui, de manière révélatrice, aborde assez peu les autres métiers éducatifs comme les CPE, les personnels d’orientation ou administratifs. Restaurer l’autorité de l’institution scolaire pour que « les professeurs puissent redevenir des professeurs, et les élèves des élèves » traduit bien l’attente de ces enseignants qui se sont engagés dans ce métier et se retrouvent, le plus souvent en début de carrière, dans les écoles les plus dégradées et difficiles des quartiers populaires.

Les grands ensembles et ses habitants se retrouvent stigmatisés comme les responsables de la « souffrance enseignante », devenue depuis les années 2000 un enjeu croissant des analyses consacrées à ce métier. De difficiles, les conditions d’exercice du métier d’enseignant sont présentées à partir de ce cette décennie comme « impossibles ». La dégradation de l’image des banlieues, à laquelle se surajoutent les craintes vis-à-vis de l’islam politique après le 11 septembre 2001, alimentent la phobie des jeunes enseignants de s’y retrouver affectés.
Bien plus complexe qu’il n’y paraît, cette brève explication des attentes déçues d’une partie du corps enseignant nécessite d’être analysée. Plusieurs auteurs se sont essayés à des réflexions plus poussées pour faire « réussir l’école » à commencer par Philippe Joutard et Claude Thélot qui, en 1999, montraient combien le bilan de l’état du système éducatif était contrasté et que, si « tout est dans l’exécution », les acteurs doivent être aidés et soutenus localement.

Dernière explication possible, mobilisée par Laurence Cornu, Jean-Claude de Pompougnac et de Joël Roman, le début des années 1990 devait marquer la fin des utopies scolaires en limitant les missions confiées à l’école : « Demandons-lui moins, elle s’en acquittera mieux. Libérée des utopies scolaires comme des utopies politiques, elle doit aller à son rythme propre ». Plaidées pour combattre « l’hypocrisie scolaire », ces trois propositions entendent favoriser la rencontre entre les difficultés de la réalité du terrain et l’adaptation nécessaire afin d’être en mesure de les dépasser collectivement. C’est d’ailleurs une exigence qui court le long des « Territoires perdus de la République », qui demande un recentrement de l’institution scolaire sur une stricte mission d’apprentissage.

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