Archive pour le Tag 'mourir'

Société-« L’aide à mourir ne doit pas être laissée à la seule appréciation du patient »

Société-« L’aide à mourir ne doit pas être laissée à la seule appréciation du patient »

 

La dépression peut altérer la capacité d’un malade à prendre des décisions éclairées, estiment, dans une tribune au « Monde », les psychiatres Philippe Courtet et Emilie Olié. Il faut donc exiger une évaluation minutieuse par les médecins de son état médical et psychiatrique.

 

La loi sur la fin de vie pourrait, selon nous, ouvrir la boîte de Pandore : les expériences qui ont eu lieu au Benelux montrent en effet que ces pays ont révisé leurs lois initiales pour supprimer les exigences en matière de pronostic, éliminer les exclusions psychiatriques et définir de manière large la souffrance insupportable, pour inclure des conditions telles que les syndromes gériatriques et la détresse existentielle. L’influence de la « fraternité » ne doit pas faire oublier l’humanité de la relation médicale.Revenons à l’entretien du président Emmanuel Macron du 10 mars sur le projet de loi sur la fin de vie. Le chef de l’Etat a surpris en substituant le terme d’« aide à mourir » à la terminologie classique – « euthanasie » et « suicide assisté ». La question de savoir s’il existe des différences conceptuelles ou empiriques entre le suicide assisté et le suicide reste controversée, mais il est évident qu’Emmanuel Macron commet une erreur scientifique en affirmant que le « suicide assisté correspond au choix libre et inconditionnel d’une personne de disposer de sa vie ».

Le suicide, en effet, n’est pas une décision rationnelle et librement choisie : l’acte suicidaire est une réponse désespérée à une douleur psychologique insupportable. La personne ne peut envisager d’autre solution de soulagement en raison d’altérations cognitives telles que le déficit de la prise de décision, la vision en tunnel ou la focalisation occultant des solutions alternatives. Dans ce contexte de détresse, il est essentiel de ne pas confondre l’aide à mourir avec un laissez-passer pour le suicide.

Politique-Russie-Prigogine: se soumettre à Poutine ou mourir

Politique-Russie-Prigogine: se soumettre à Poutine ou mourir

Les conséquences de la mort d’Evgueni Prigojine pour le système politique russe et la stabilité du régime devraient être limitées, estime, dans une tribune au « Monde », la chercheuse spécialiste de la Russie Tatiana Kastouéva-Jean.

Evgueni Prigojine, l’ex-cuisinier du président Poutine et le chef de la compagnie militaire privée russe Wagner, a côtoyé la mort pendant longtemps. Ses milices se sont distinguées par des actes cruels et barbares en Afrique. Les violentes diatribes lancées contre le ministre de la défense, Sergueï Choïgou, et le chef de l’état-major des armées, Valeri Guerassimov, sur fond de corps entassés de ses hommes morts en Ukraine, ont enflammé les réseaux sociaux bien au-delà de la Russie. Fin juin, il a voulu tirer le diable par la queue en lançant la « marche pour la justice » pour réclamer la destitution du haut commandement militaire russe. Cet acte a été perçu comme un affront personnel par le président Vladimir Poutine, qui l’a qualifié de trahison.

Or on sait, de l’aveu de Poutine lui-même, qu’il ne pardonne pas aux traîtres. Dès lors, le sort de Prigojine semblait scellé et c’est plutôt le long sursis accordé qui laissait perplexe. Quelques jours après la rébellion avortée, Prigojine avait même été reçu, avec d’autres cadres de Wagner, par le maître du Kremlin qui leur aurait promis un « nouvel emploi ».

Deux mois, jour pour jour, après la mutinerie avortée, la mort a fini par rattraper le 23 août celui qui se croyait indispensable au système Poutine au point de devenir intouchable. Il a emporté avec lui quelques proches, dont son bras droit Dmitri Outkine dont le nom de guerre, Wagner, désigne désormais communément les milices privées russes. Les circonstances de leur disparition feront couler beaucoup d’encre dans les jours qui viennent et ne seront probablement jamais complètement élucidées. Prigojine était l’objet de détestation des Ukrainiens, du haut commandement militaire russe, d’une partie des services spéciaux. Mais c’est la thèse de la vengeance du Kremlin qui semble logiquement s’imposer.

Ancien repris de justice et exécutant des basses œuvres pour le compte de l’Etat russe, Prigojine connaissait pourtant comme sa poche les mondes criminel, économique et politique russes, qui sont inextricablement liés au point de se confondre. Il connaissait les règles du jeu, les lignes rouges à ne pas franchir et l’illusion des promesses. Les raisons de son comportement imprudent sont d’autant plus incompréhensibles : pendant ces deux derniers mois il a multiplié en toute liberté des voyages en jet privé en Russie, en Biélorussie et en Afrique, où les forces Wagner opèrent toujours.

Russie-Prigogine: se soumettre à Poutine ou mourir

Russie-Prigogine: se soumettre à Poutine ou mourir

Les conséquences de la mort d’Evgueni Prigojine pour le système politique russe et la stabilité du régime devraient être limitées, estime, dans une tribune au « Monde », la chercheuse spécialiste de la Russie Tatiana Kastouéva-Jean.

Evgueni Prigojine, l’ex-cuisinier du président Poutine et le chef de la compagnie militaire privée russe Wagner, a côtoyé la mort pendant longtemps. Ses milices se sont distinguées par des actes cruels et barbares en Afrique. Les violentes diatribes lancées contre le ministre de la défense, Sergueï Choïgou, et le chef de l’état-major des armées, Valeri Guerassimov, sur fond de corps entassés de ses hommes morts en Ukraine, ont enflammé les réseaux sociaux bien au-delà de la Russie. Fin juin, il a voulu tirer le diable par la queue en lançant la « marche pour la justice » pour réclamer la destitution du haut commandement militaire russe. Cet acte a été perçu comme un affront personnel par le président Vladimir Poutine, qui l’a qualifié de trahison.

Or on sait, de l’aveu de Poutine lui-même, qu’il ne pardonne pas aux traîtres. Dès lors, le sort de Prigojine semblait scellé et c’est plutôt le long sursis accordé qui laissait perplexe. Quelques jours après la rébellion avortée, Prigojine avait même été reçu, avec d’autres cadres de Wagner, par le maître du Kremlin qui leur aurait promis un « nouvel emploi ».

Deux mois, jour pour jour, après la mutinerie avortée, la mort a fini par rattraper le 23 août celui qui se croyait indispensable au système Poutine au point de devenir intouchable. Il a emporté avec lui quelques proches, dont son bras droit Dmitri Outkine dont le nom de guerre, Wagner, désigne désormais communément les milices privées russes. Les circonstances de leur disparition feront couler beaucoup d’encre dans les jours qui viennent et ne seront probablement jamais complètement élucidées. Prigojine était l’objet de détestation des Ukrainiens, du haut commandement militaire russe, d’une partie des services spéciaux. Mais c’est la thèse de la vengeance du Kremlin qui semble logiquement s’imposer.

Ancien repris de justice et exécutant des basses œuvres pour le compte de l’Etat russe, Prigojine connaissait pourtant comme sa poche les mondes criminel, économique et politique russes, qui sont inextricablement liés au point de se confondre. Il connaissait les règles du jeu, les lignes rouges à ne pas franchir et l’illusion des promesses. Les raisons de son comportement imprudent sont d’autant plus incompréhensibles : pendant ces deux derniers mois il a multiplié en toute liberté des voyages en jet privé en Russie, en Biélorussie et en Afrique, où les forces Wagner opèrent toujours.

Le PS à Canossa…… Pour ne pas mourir !

Le PS à Canossa…… Pour ne pas mourir !

 

 

Le parti socialiste qui n’en finit pas de mourir a  accepté de se rendre à Canossa chez Mélenchon pour entretenir l’espoir d’une éventuelle survie. La dégringolade est en effet tragique. Il n’y a pas si longtemps le parti socialiste alors majoritaire à l’assemblée détenait autour de 400 députés. En 2017 avec la déroute il a du se contenter d’une trentaine. En 2022, il rend les armes, les valeurs et le reste aux insoumis contre la promesse d’une soixantaine de candidatures plus ou moins gagnables.

De quoi encore sauver peut-être le parti vie socialiste pendant cinq ans. En réalité,  il ne s’agit pas d’une union de gouvernement mais d’abord d’un plan de sauvetage global de la gauche désormais concurrencée sur son aile sociale par l’extrême droite. Il s’agit surtout de tenter de maintenir une force d’opposition à l’assemblée. De toute manière les contradictions sont particulièrement fortes à l’intérieur de cette union hétéroclite où on trouve des Européens, des antieuropéens, des libéraux, des communistes, des étatistes, des républicains et des césaristes qui ne sont d’accord que sur la question d’un pouvoir d’achat dont ils ne détiennent d’ailleurs pas les clés.

Ne parlons pas de la politique économique ou énergétique. La présence d’une position forte à l’assemblée sera cependant utile,  elle pourra peut-être éviter que le mécontentement ne se  transfère de manière violente dans la rue. Le parti socialiste, lui, de toute façon va se retrouver à la rue quand même dépourvu de représentativité, de cohérence et même de valeur.

Syndicalisme « S’adapter ou mourir » (CFDT)

Syndicalisme « S’adapter ou mourir » (CFDT)

Le secrétaire général de la CFDT ne le nie pas : le syndicalisme est en danger de mort, pris en tenailles des profondes transformations (télétravail, digitalisation, plateformisation, externalisations, désaffection de la jeunesse) qui fragilisent son terreau : les collectifs « physiques » de travail, là où se tissent les liens humains et sociaux. Un paradoxe, car le syndicalisme n’a peut-être jamais été aussi essentiel, afin de riposter à la déshumanisation, lente et sournoise, dont ces mutations menacent le travail. (Cet article est issu de T La Revue de La Tribune – N°9 « Travailler, est-ce bien raisonnable? », actuellement en kiosque)

 

Depuis mars 2020 et l’irruption de la pandémie de Covid-19, le travail connaît des mutations importantes, brutales et inédites. S’en porte-t-il forcément moins bien ?

LAURENT BERGER - Tout dépend des déterminants que nous affectons au travail. Si l’on se réfère aux actes de production, qu’il s’agisse de biens ou de services, les travailleurs ont répondu présent. Et cela quelle que soit leur situation, en présentiel ou en télétravail – rappelons que 70 % des salariés exercent une activité non éligible à ce dernier. Les entreprises n’ont aucune raison de se plaindre de l’implication et du soin que les salariés ont apportés à tenir leur emploi. En revanche, un autre volet du travail jette l’ombre sur votre question : la manière dont l’exercice du travail a été appréhendé, expérimenté et vécu à l’épreuve de la vie personnelle. Et dans ce domaine, nous sommes loin de pouvoir en tirer tous les enseignements.

D’abord, il y a le télétravail, objet d’immenses paradoxes auxquels la CFDT elle-même est nécessairement confrontée, comme toute entreprise. Des collaborateurs ou adhérents y ont goûté avec plaisir, d’autres en sont écœurés. Tout dépend bien sûr du contexte – logement, distance, situation familiale, etc. Sur les manières de coopérer, l’efficacité des réunions, la dimension affective, la compétence collective, nous n’avons pas fini de mesurer les effets vertueux et ceux délétères. Toutefois, je ne peux m’empêcher de considérer que le sens du travail, par nature lié aux interactions humaines et sociales, pâtit globalement de ce phénomène. Ce qui fait qu’un emploi « humanise » : dialoguer, rencontrer, rire, parfois ferrailler, se constituer des amitiés (et même des amours), bref partager, se délite dans cette digitalisation accélérée du travail. Bien sûr aussi, le télétravail met en péril l’étanchéité des temps professionnel et personnel. Chez beaucoup, ces temps se sont entremêlés, la ligne de frontière est de plus en plus indétectable, ouvrant les vannes d’une intensification et d’une pression supplémentaires.

Enfin, que dire de tous ces travailleurs auparavant invisibilisés et dont on a « découvert » l’immense utilité… et l’immense injustice à laquelle le manque de reconnaissance et des rémunérations indigentes les confrontent ? Travailleurs du commerce, de la logistique, de l’agroalimentaire, du nettoyage, de la sécurité privée, ils sont enfin un peu mieux considérés. Et que dire des professionnels du soin ? Voilà plus de dix ans qu’à la CFDT nous alertons sur la situation dramatique de l’hôpital, et il a fallu une crise pandémique pour que politiques, médias et opinion publique s’en saisissent !

Le télétravail accélère la fragmentation des espaces et des moments « physiques » du travail collectif, il dissémine et isole les salariés, il met au défi les liens humains et sociaux, l’esprit de coopération, le sentiment d’appartenance, l’intelligence partagée, le « management humain » : pour ces raisons, il est un poison pour les organisations syndicales…

Les deux années extrêmement difficiles que nous avons tous passées l’ont été aussi pour les organisations syndicales – songez par exemple dans nombre d’entreprises que nous n’avions pas accès aux boîtes mail professionnelles des salariés, ce qui nous aurait permis d’entrer en contact avec eux. Le lien interpersonnel se tisse dans la confiance, et cette dernière dans l’action collective. Laquelle est contestée dans un contexte de modification durable des organisations du travail où entretenir le lien avec les travailleurs sera plus compliqué. Nous ne savons pas si cela traduit un reflux du collectif au bénéfice de la singularité de chacun ; or le télétravail précise cette dernière selon les conditions dans lesquelles on l’exerce et la manière dont on veut (ou non) l’inscrire dans une perspective collective. Comment reconstruire du collectif en prise avec le télétravail : voilà un immense défi pour les entreprises, mais aussi pour les organisations syndicales exhortées à se réinventer.

Faut-il craindre que les entreprises se saisissent de ce phénomène – spontané ou contraint – d’individualisation pour externaliser toujours plus, pour atomiser davantage les collectifs du travail – notamment en se déchargeant des contrats au profit de l’auto-entrepreneuriat ?

Le risque est à plusieurs niveaux. Faire télétravailler à 95 % condamne toute opportunité de rencontres « physiques » et d’interaction sociale. Et en effet, poussée à son paroxysme, la logique d’autonomisation des fonctions peut amener à externaliser les postes, et à substituer au salariat le statut d’entrepreneur individuel. À propos de ce statut qui a connu en 2021 un vif succès, on a tendance à se focaliser sur la face émergée de l’iceberg (indépendance, gestion de son temps et de son lieu de travail, etc.) mais sous la ligne de flottaison les dangers sont nombreux. Être salarié ou prestataire ne donne pas accès aux mêmes droits. Et ne confère pas au travail un même « sens ».

Justement, la quête de sens fait résonance avec une lame de fond, que la pandémie a exacerbée : la digitalisation (et, sous-jacentes, la dématérialisation et la délocalisation) du travail, qui concerne tout particulièrement une jeunesse par nature très peu sensible au syndicalisme. Comment vous adaptez-vous à ce qui ressemble à un péril pour les organisations syndicales ?

Le défi de réhumaniser les relations doit composer avec cette réalité du digital. Laquelle va bien davantage bouleverser le travail que l’emploi. Continuer de créer du lien, continuer de nourrir un sentiment commun d’appartenance à la condition de travailleur, continuer de traiter tout ce qui altère l’épanouissement au travail : risques d’aliénation, d’intensification, de précarisation, d’isolement, de statut dégradé, etc. Le défi est de continuer d’avoir un regard sur l’évolution du travail et de faire la démonstration de notre utilité – notamment en donnant une existence, une reconnaissance à tous ces emplois « invisibles ».

Le syndicalisme doit choisir : s’adapter ou mourir. Et au profit des droits à construire, il doit solliciter un levier capital : celui de la régulation, axé sur le partage de la valeur et de la gouvernance. Il faut absolument rééquilibrer les pouvoirs dans l’entreprise.

Le salut peut-il venir de l’Europe ? En tant que président de la Confédération européenne des syndicats (CES), qu’attendez-vous de manière concrète et réaliste de la présidence française de l’Union européenne qui s’étire jusqu’en juin ?

Un salaire minimum dans toute l’Europe n’est plus une utopie. Cette convergence sociale est indispensable. Ce sera compliqué, mais on peut y parvenir. Autres sujets : lutter contre l’inégalité salariale entre les femmes et les hommes, un véritable scandale dont les entreprises se rendent coupables en dépit des lois. Accroître la protection et la couverture sociale des travailleurs indépendants, très vulnérables – une directive sur la présomption de salariat est en projet, qui mettrait fin à l’exploitation elle aussi scandaleuse de l’auto-entrepreneuriat « subi » ; que l’on cesse de nous prendre pour des abrutis en affirmant que l’on est pleinement heureux de traverser Paris sous la pluie et livrer une pizza pour quelques dizaines de centimes ! Enfin, au niveau européen, nous pouvons peser sur le comportement social et environnemental des entreprises – en leur sein mais surtout chez leurs sous-traitants hors Europe, dans les pays dépourvus de normes exigeantes. C’est l’objectif du combat que la CES mène en faveur d’une directive sur le devoir de vigilance au niveau européen.

Sur le thème du travail, que restera-t-il du quinquennat d’Emmanuel Macron ?

Une approche minimum. La priorité a été donnée à l’emploi (meilleur accès, moins de règles et de contraintes) avec un certain succès sur des points en particulier comme l’apprentissage, et donc le travail a été traité comme un « sous-produit ». Rien des attributs du travail que nous venons d’évoquer n’a été abordé. Pendant la pandémie, de bonnes mesures en faveur des travailleurs et de l’activité ont été mises en œuvre. Du futur président, j’attends qu’il décrète l’organisation de grandes Assises du travail, dédiées à cerner ce qu’est et ce que doit devenir le travail : qu’est-il désormais, à quoi et qui sert-il, comment inoculer du sens, par quels moyens faire lien, comment répartir la valeur, quelles organisations, etc. Une approche globale – sociologique, philosophique, économique, managériale, organisationnelle – pour positionner le travail au cœur de notre épanouissement, et au cœur de la société.

À quelles conditions le travail peut-il « faire réconciliation » entre l’employé et l’employeur ?

Juste avant d’entrer dans l’usine, de s’attabler à son bureau, d’ouvrir son commerce, ou d’enclencher le moteur de son camion, le travailleur ne sort pas son cerveau du crâne pour le laisser à la porte ! Tout travailleur peut être contributeur de son propre travail, de l’amélioration de son travail, d’une meilleure performance au travail, et donc il participe substantiellement à la réussite économique et sociale de l’entreprise… si on lui en donne la possibilité. Cela requiert quelques conditions : être écouté, considéré, respecté, configurer le travail pour qu’il soit source d’émancipation et de réalisation de soi, cultiver les opportunités de coopération et de partage – à tous points de vue, y compris dans la gouvernance. Il y a une place pour l’humanisme au travail.

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Article issu de T La Revue n°9 « Travailler, est-ce bien raisonnable? » – Actuellement en kiosque et disponible sur kiosque.latribune.fr/t-la-revue

Le capitalisme actuel va mourir

Le capitalisme actuel va mourir

Le capitalisme dans sa version actuelle est à bout de souffle, les politiques économiques ont atteint leur limite. Patrick Artus, conseiller économique de Natixis, livre quelques solutions pour remédier aux dérives du système dans son dernier ouvrage « La dernière chance du capitalisme », co-écrit avec Marie-Paule Virard. Interview dans l’Opinion

A vous lire, le capitalisme est dans un état quasi désespéré…

Il y a deux manières de voir les choses. La première, c’est la vision éthique ou politique : on peut ne pas aimer le capitalisme qui accroît les inégalités, qui a entraîné la délocalisation des industries et qui a massivement fait appel aux énergies fossiles, etc. Et puis il y a une version strictement économique, qui est de constater que ce capitalisme n’est pas efficace. Nous avions davantage de progrès techniques et de gains de productivité, plus de croissance et moins de chômage dans les années 1950 ou 1960. Le capitalisme dans lequel nous vivons fabrique une décroissance continuelle des gains de productivité.

De quelle manière ?

La première raison, qui prouve d’ailleurs que nous ne sommes plus dans un capitalisme libéral, c’est que ce capitalisme est associé à la constitution de monopoles. Or, c’est bien documenté, les monopoles sont synonymes de croissance plus faible. Les Gafa stérilisent l’innovation, notamment parce qu’ils rachètent des start-up pour les éliminer. Et comme ils ont beaucoup d’argent, ils se développent dans des industries où ils n’ont aucune compétence et où ils sont peu efficaces. La deuxième explication, c’est que les inégalités de patrimoine ne sont pas bonnes pour la croissance. La concentration du capital dans quelques mains empêche le foisonnement de petits entrepreneurs créatifs.

Ce manque d’efficacité peut-il réellement tuer le capitalisme ?

Les inégalités qu’il a générées pourraient être supportables dans un environnement de forte croissance entraînant des hausses de salaires. Ce n’est pas le cas, le système ne crée plus de revenus. C’est d’autant plus grave que ce capitalisme est sous perfusion depuis des décennies. Faute de générer des augmentations de salaires, il a d’abord reposé sur une très forte hausse de l’endettement privé à partir des années 1990. Puis, après la crise des subprimes, il s’est relancé sur une très forte hausse de l’endettement du secteur public. Et maintenant – c’est sa troisième béquille – le système repose sur une injection monétaire absolument gigantesque et potentiellement source de grande instabilité financière. Le bilan est donc encore pire que ce que montrent les seuls chiffres de productivité.

La solution doit s’inspirer de l’ordolibéralisme, une philosophie de la gouvernance économique, politique et sociale théorisée dans les années 1930. Dans cette doctrine, les entreprises et l’Etat se partagent les rôles, les premières sont chargées de maximiser les profits dans l’intérêt de l’ensemble des parties prenantes, et l’Etat veille aux externalités, la santé, la sécurité, les inégalités sociales, l’environnement

C’est l’étape d’après qui vous inquiète ?

Oui car le capitalisme dans sa forme actuelle va forcément mourir. Après la monnaie il n’y a plus rien, il n’y a pas de quatrième béquille. Or sans l’intervention des banques centrales, les taux d’intérêt remonteront, ce qui tuera toute la finance à levier et mettra fin aux politiques budgétaires accommodantes. Alors que fait-on ? On met tout par terre ? On se dirige vers le capitalisme d’Etat chinois ? Nous disons que la solution doit s’inspirer de l’ordolibéralisme, une philosophie de la gouvernance économique, politique et sociale théorisée dans les années 1930. Dans cette doctrine, les entreprises et l’Etat se partagent les rôles, les premières sont chargées de maximiser les profits dans l’intérêt de l’ensemble des parties prenantes, et l’Etat veille aux externalités, la santé, la sécurité, les inégalités sociales, l’environnement. Concrètement, cela rejoint la pensée de Milton Friedman des années 1960 avant qu’elle ne soit déformée. Dans son livre Capitalisme et liberté, il consacre un chapitre entier à la qualité de l’éducation, y compris pour les enfants des familles pauvres, un sujet de préoccupation qu’on n’attribue pas à Friedman en général.

Pour sauver le capitalisme, il faut donc renforcer le rôle de l’Etat ?

Dans la vision ordolibérale, il n’y a pas de dirigisme. L’Etat agit via des politiques incitatives de manière que les citoyens et les entreprises soient conduits à prendre de bonnes décisions, sans être coincés dans un carcan. C’est faisable même si l’Europe a tendance à mettre des règles partout. Fixer un prix du CO2 permet d’orienter les comportements, sans imposer telle ou telle décision ou telle ou telle norme dans les transports ou la construction, par exemple. Idem dans la vie des entreprises. La vision dirigiste, c’est l’inspection du travail qui détermine qui j’ai le droit de licencier. La version ordolibérale, c’est le bonus-malus. Si je licencie, je paye un malus sur les cotisations sociales de l’entreprise. Mais je peux licencier qui je veux. C’est ce que propose Jean Tirole depuis vingt ans et c’est ce qui se pratique d’ailleurs aux Etats-Unis. Cela marche très bien, même si beaucoup ignorent que la durée moyenne de présence d’un salarié dans une entreprise est plus longue aux Etats-Unis qu’en France.

L’ordolibéralisme est-il compatible avec l’existence des Gafa ?

Le capitalisme libéral repose sur la concurrence. Donc il faut évidemment casser les Gafa puisque nous estimons que la position dominante de ces entreprises est l’une des causes de l’affaiblissement de la croissance. Le capitalisme d’aujourd’hui n’a aucun rapport avec celui qui prévalait lors de la présidence de Ronald Reagan, par exemple. A l’époque, l’Etat n’intervenait pas dans la vie quotidienne, mais il cassait les monopoles pour mettre de la concurrence partout. Aujourd’hui, le capitalisme est libéral sur le marché du travail, puisqu’on a enlevé aux salariés leur pouvoir de négociation, ceci pour faire baisser leurs salaires. Il est illibéral sur le marché des biens, puisqu’il y a des monopoles. Tout cela maximise les profits. En réalité, c’est un capitalisme purement actionnarial, on fait tout ce qui est favorable à l’actionnaire.

Le capitalisme libéral repose sur la concurrence. Donc il faut évidemment casser les Gafa puisque nous estimons que la position dominante de ces entreprises est l’une des causes de l’affaiblissement de la croissance

Vous devenez anticapitaliste…

Pas du tout ! Tout dépend de la définition qu’on donne au capitalisme. Dans l’ordolibéralisme il y a toujours des capitalistes qui apportent du capital, des salariés qui apportent le travail, et le chef d’entreprise qui maximise le profit. Simplement, au lieu de le maximiser librement, il le maximise sous contrainte. Et ces contraintes au lieu d’être réglementaires sont des contraintes d’incitation. En fait, la dérive du capitalisme actuel peut se lire à travers deux chiffres : dans un monde où les Etats se financent entre 0 et 2 %, les actionnaires réclament toujours entre 12 et 15 % de rentabilité. Un tel écart entre le rendement du capital pour les actionnaires et les taux d’intérêt payés par les Etats n’est absolument pas justifié, et n’existait pas dans cette proportion il y a trente ans. Or cet écart est le vrai thermomètre du capitalisme actionnarial, et il s’explique par tout ce que nous avons évoqué, la baisse des salaires, les délocalisations, la constitution de monopoles. De facto, il mesure les externalités non assumées par les entreprises. Si on les incite à mieux traiter leurs salariés, avec le bonus-malus par exemple, ou à mieux protéger l’environnement avec un prix du CO2, de facto la rentabilité pour l’actionnaire reculera.

Concrètement, quelles mesures peuvent sauver le capitalisme ?

Il faut établir la liste de l’ensemble des externalités. Identifier les domaines dans lesquels l’action des individus et des entreprises est potentiellement nuisible, pour l’environnement par exemple. Et ensuite, mettre en place des politiques incitatives. Il en existe déjà un certain nombre, fixer un prix du CO2 en fait partie. Le crédit impôt recherche est aussi typiquement une mesure en phase avec l’ordolibéralisme puisqu’elle incite au développement de la R&D. Idem pour le bonus/malus en matière de licenciement, ou de la baisse des cotisations sociales sur les bas salaires qui permet de lutter contre le chômage des peu qualifiés. Autre mesure possible pour éviter les bulles spéculatives : la taxation des plus-values à court terme sur les actifs financiers et immobiliers par exemple. Joe Biden envisage d’ailleurs de quasiment doubler la fiscalité des gains en capital pour les ménages les plus riches.

Il nous reste quelques années seulement pour imaginer un capitalisme rénové et plus équilibré, capable de survivre à la disparition de sa troisième béquille, la politique monétaire, elle-même devenue complice des dérives du système puisque les taux d’intérêt ultra-bas sont source de grands déséquilibres et de grandes menaces financières.

 

Environnement : Dans 200 ans le monde va mourir (Aurélien Barrau, astrophysicien)

Environnement : Dans 200 ans le monde va mourir (Aurélien Barrau, astrophysicien)

Un nouveau cri d’alarme est considère que tout les écosystèmes vont disparaître d’ici 200 ans et que la planète ne sera plus vivable. Et de citer la disparition de près de 50 % des vertébrés en quelques dizaines d’années et de 80 % des les insectes sans parler de l’hécatombe du nombre et des espèces d’oiseaux Sa prise de parole à la tribune du festival Climax 2018, début septembre à Bordeaux, l’a transformé en porte-étendard de la lutte contre le réchauffement climatique.

n’est pourtant pas climatologue, mais astrophysicien. Et ses phrases chocs font mouche à chaque fois. « Nous sommes en train de mettre en œuvre le crash du système planète Terre, assène-t-il. Nous sommes en train de décider de léguer à nos enfants un monde en guerre. »

Ce spécialiste des trous noirs est professeur à l’université Grenoble-Alpes et chercheur au sein du laboratoire de physique subatomique et de cosmologie du CNRS. Il a lancé un appel aux responsables politiques afin qu’ils agissent d’urgence en faveur de l’environnement, explique Le Monde. Un appel qu’il a renouvelé sur le plateau de l’émission « C Politique », dimanche 23 septembre sur France 5.

Le scientifique, âgé de 45 ans, le martèle :  »C’est la vie qui est en train de mourir sur Terre. » « C’est tout l’écosystème mondial qui est en train de mourir. » « Au rythme actuel, dans 200 ans, il n’y a plus rien. » « On ne peut pas ne pas considérer, aujourd’hui, cette question comme étant la plus importante de l’histoire de l’humanité. » « On parle de la fin du monde. » Et le scientifique d’égrener les exemples d’une « vérité factuelle » : « En quelques décennies à l’échelle mondiale, on a perdu 60% des vertébrés. A l’échelle européenne, on a perdu 400 millions d’oiseaux. Et à l’échelle d’un pays, par exemple l’Allemagne, on a perdu 80% des insectes. » 

L’universitaire est à l’origine d’une retentissante tribune signée par 200 personnalités dans Le Monde, afin de pousser les dirigeants à agir « pour sauver la Terre »« Quand ça ne va plus, il faut des lois. Il faut que le politique intervienne pour nous limiter », martèle-t-il à la télévision.  »Aujourd’hui, un président, un Premier ministre qui ne joue pas ce rôle ne sert à rien. » « Il devrait être exclusivement orienté vers cette obsession : comment sauver le monde. Et ce n’est pas du tout ce qui se passe. »

 

Coupe du monde de foot : enfin un court moment d’unité et d’espérance dans un paysage d’une tristesse à mourir

Coupe du monde de foot : enfin un court moment d’unité et d’espérance dans un paysage d’une tristesse à mourir

Pourquoi autant d’enthousiasme maintenant autour de l’équipe de France de foot dans le cadre de la coupe du monde. Sans doute parce qu’il y a dans ce pays un énorme besoin d’espérer, de se libérer de sortir de cette morosité qui caractérise l’environnement économique, social et politique. L’élection de Macron avait fait naître beaucoup d’espoirs chez certains qui espérait l’émergence d’un monde un peu différent, porteur de plus de dynamisme mais aussi de justice. Hélas un an après,  nombre d’espérances sont déçues. Certes Macon engage nombre de réformes mais il le fait sans le soutien actif des acteurs et même sans les consulter. Sa politique dont  certains éléments sont sans doute nécessaires manquent cruellement d’adhésion active des plus concernés et souffrent d’un déséquilibre entre décisions  économique et mesures sociales. Le plus grave sans doute c’est que Macon ne suscite pas l’enthousiasme. Il se comporte comme un monarque républicain certes dynamique mais triste. Triste aussi comme la plupart de ses ministres, de ses parlementaires ou de son parti en marche. Tous ont davantage des profils de notaires, de comptables ou d’huissiers plutôt que de manager des forces vives de la nation. Bref, la France n’a guère le moral et cela se retrouve dans les sondages concernant aussi bien le personnel politique que les Français eux-mêmes. Du coup partager même pendant une très courte période un moment d’enthousiasme, de fierté de rassemblement national sera toujours sera toujours ça de pris dans un paysage socio-économique d’une aussi morne grisaille. Bien entendu d’ici 15 jours comment en 98, la plus récente victoire du monde de l’équipe de France de foot, les réalités reprendront le pas. En attendant il faut goûter avec la plus grande gourmandise, c’est éphémère mouvement de joie partagée.

2017 : une gauche complètement en morceaux qui peut mourir

2017 : une  gauche complètement en morceaux qui peut mourir

 

De l’avis même de Manuel Valls la gauche peut éclater et même mourir. Du coup, il appelle au rassemblement. Un appel un peu vain car les candidatures à gauche vont se multiplier et se maintenir. Il y a comme traditionnellement les trotskistes de l’extrême gauche, mais aussi les écolos qui veulent se désolidariser de la gestion catastrophique des socialistes. Il faut ajouter la candidature de Sylvia Pinel du parti radical de gauche surtout la candidature de Mélenchon et de Macron. Deux concurrents qui de toute façon maintiendront leur démarche. Chacun d’ailleurs est crédité autour de 15 %, c’est-à-dire cinq points de plus que le candidat officiel du parti socialiste on voit mal pourquoi ce serait à eux de se rallier au PS et non l’inverse. De toute manière même rassemblée la gauche est battue par avance et ne pourra réunir que 25 à 30 % des voix. Du coup la représentation de la gauche à l’assemblée nationale pourrait devenir anecdotique. Le parti socialiste pourrait ainsi passer à une cinquantaine de députés voire moins alors qu’il en dispose aujourd’hui de 250. Des courants de pensée de la gauche pourraient complètement disparaître de l’Assemblée nationale. Valls a raison, la gauche peut mourir de cet éclatement mais il n’existe aucun plan B pour la sauver. Aucun candidat de gauche, y compris lui, ne pourra se  qualifier pour le deuxième tour de la présidentielle.   »Jamais l’avenir de la gauche n’a été aussi incertain depuis 1969″, estime Jean Chiche, du centre de recherche de l’Institut de sciences politique de Paris (Cevipof), dont une récente étude évalue à 6% la cote de popularité de François Hollande. La référence n’est pas tant, en effet, l’année 1993, qui vit le PS perdre 80% de ses députés après 12 ans de présidence de François Mitterrand, que l’élection présidentielle de 1969.Gaston Defferre, candidat de l’ancêtre du PS, la SFIO, recueille alors 5% des voix au premier tour. Quelque mois plus tard, la SFIO disparaît et cède la place au PS, agrégation de formations de gauche dont François Mitterrand s’empare en 1971 pour en faire le levier de son élection à l’Elysée en 1981. Les élus socialistes et des analystes se raccrochent à l’idée que « les partis n’apparaissent pas et ne disparaissent pas comme ça » et que le PS a déjà surmonté nombre de crises. Mais les divisions de la gauche en général et du PS en particulier étaient beaucoup moins exacerbées en 1993 qu’elles ne le sont 2016, juge un autre chercheur du Cevipof, Henri Rey. La déroute aux législatives de 1993 n’avait pas non plus entamé l’ancrage territorial du PS, qui lui a permis de rebondir et de revenir au pouvoir en 1997. Or, depuis le début du quinquennat de François Hollande, il a perdu toutes les élections – municipales, départementales, régionales, sénatoriales. Avec pour conséquence une hémorragie d’élus locaux, de cadres, d’argent et de militants. « Le PS a perdu le tissu d’élus de proximité qui faisait sa force », souligne Jean Chiche. « C’est une perte d’influence, de relais et de moyens de faire campagne de façon active. » Pour Jérôme Sainte-Marie, président de l’institut Pollingvox, cette fragilisation de l’appareil du PS est de nature à pousser nombre de militants et d’élus du parti à « chercher leur salut ailleurs », tant le label socialiste a cessé de faire gagner des élections locales. « Quand (le premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe) Cambadélis dit ‘vous n’aurez pas l’investiture du PS, tout le monde s’en fout’ », confirme un jeune cadre du parti. La primaire du PS sera un test important. Pour Jean Chiche, si la participation est très inférieure à celle de 2011 (2,6 millions de votants), « on pourra dire que le PS n’a plus de base populaire et aller vers une décomposition plus rapide ». Cette crise structurelle se double d’une crise idéologique, avec l’épuisement du modèle social-démocrate et « une rhétorique qui tourne à vide », estiment les chercheurs du Cevipof. L’agonie annoncée du PS marque aussi l’échec posthume de François Mitterrand, qui avait favorisé la montée du Front national dans les années 1980 en pensant affaiblir la droite. Trente ans plus tard, le FN a siphonné une grande partie de l’électorat populaire de la gauche et la droite semble avoir trouvé l’homme capable de la ramener au pouvoir en 2017.La gauche pourrait alors se disperser entre au moins trois familles recomposées après l’élection : un pôle radical autour de Jean-Luc Mélenchon, un pôle social-démocrate autour de ce qui restera de l’appareil du PS, et un pôle social-libéral, qui pourrait rejoindre Emmanuel Macron.

Canal Plus : plier devant beIN Sports ou mourir

Canal Plus : plier devant beIN Sports ou mourir

Canal + devra plier devant BeIN Sport sur l’injonction de l’autorité de la concurrence. On sait que Canal a perdu le spectacle phare, à savoir les droits du foot anglais le plus regardé au monde. Les droits de retransmission des rencontres sont plus que jamais indispensables pour attirer les téléspectateurs vers une chaîne payante. Plus de la moitié des abonnés à Canal le sont pour le foot. Mais le marché des droits sportifs – objet d’une lutte sans merci entre Canal+ et BeIN Sports – est bouleversé par l’initiative d’Altice, le groupe du milliardaire des télécoms Patrick Drahi. Le groupe européen de télécoms et de médias a arraché  les droits de diffusion de la Premier League, le championnat anglais de football, pour le marché français,  Le montant du nouveau contrat est estimé autour de 100 millions d’euros par an, selon une source proche du dossier. Jusqu’ici, les droits appartenaient à Canal+ pour 63 millions d’euros annuels, selon L’Equipe.  C’est un coup très dur pour Canal+, dont les droits de la Premier League étaient devenus le dernier actif exclusif en matière de football. Les deux autres produits de premier choix, la Ligue des Champions et la Ligue 1, sont partagés avec BeIN Sports. . La filiale de Vivendi va enfin savoir si elle peut ou non commercialiser beIN Sports. Car cet accord avec la chaîne sportive reste soumis à l’approbation de l’Autorité de la concurrence. L’anti-trust, après avoir promis un verdict pour fin avril, l’a repoussé, et va finalement se prononcer d’ici mi-juin, a révélé le Monde la semaine dernière. Ce retard s’explique par les négociations entre la chaîne cryptée et le gendarme de la concurrence, plus âpres que prévues. Au fur et à mesure, la chaîne présidée par Vincent Bolloré a dû faire des concessions et en préciser d’autres. Mais cela ne suffit pas à l’Autorité de la concurrence, qui envisage d’infliger des obligations supplémentaires.  À l’origine, la filiale de Vivendi voulait commercialiser beIN Sports en exclusivité, sur le même modèle que les autres chaînes distribuées en exclusivité par CanalSat (Eurosport…). En pratique, pour regarder beIN Sports, le téléspectateur aurait été obligé de s’abonner aussi à CanalSat ou Canal Plus, permettant ainsi de doper leurs abonnements. Mais Canal a dû reculer sur ce point. Finalement, le téléspectateur pourra continuer à s’abonner à beIN Sports en solo, comme aujourd’hui. Le texte confidentiel des engagements proposés par la chaîne (cf. ci-dessous) stipule: « Canal Plus s’engage à rendre possible la souscription en stand alone par tout consommateur qui le souhaiterait. [...] beIN Sports sera vendue seule, via une offre de Canal Plus, si le consommateur en fait la demande, pendant toute la durée du contrat [soit 5 ans], et sera disponible dès le mois de juillet au prix garanti de 14 euros TTC par mois en 2016. Ce prix pourra ensuite faire l’objet d’une révision annuelle ». 

(avec BFM)

La Grèce se prépare à mourir guérie

La Grèce se prépare à mourir guérie

Pour 64% des Grecs, 2013 sera « pire » que 2012 pour le pays, qui traversera alors sa sixième année de récession consécutive, selon ce sondage de l’institut Kapa réalisé auprès de 1.028 personnes les 20 et 21 décembre.  Le taux de pessimistes grimpe à 71,7%, en ce qui concerne leur situation personnelle, alors même que 77% des sondés ont eu du mal à boucler leurs fins de mois en 2012, avec un niveau de vie réduit de plus d’un tiers par trois ans d’austérité, selon les estimations officielles.  Près d’un tiers des sondés redoutent en particulier de perdre leur emploi, sur fond de montée en flèche du chômage, à plus du quart de la population active.  En dépit des sacrifices, 76,5% des Grecs restent en faveur du maintien du pays dans l’euro, contre 15,8% souhaitant un retour à la drachme.  Ce dilemme a été au centre du psychodrame politico-économique grec en 2012, avant que l’UE flanquée du FMI ne réaffirme finalement son soutien au pays surendetté, en le remettant en décembre sous perfusion financière en contrepartie d’un nouveau sursaut de rigueur et de réformes.  Confirmant les craintes des Grecs, José Manuel Barroso, souligne, également à To Vima, que 2013 « sera une année difficile » car « la solidarité n’est pas sans conditions. Elle dépend du maintien des efforts de réforme ».   »Je répète que c’est maintenant que le plus dur commence (…) nous avons beaucoup de travail à faire », convient du coup M. Stournaras, prônant notamment une lutte efficace contre la fraude fiscale et plus de dérégulation pour relancer la compétitivité. « Jamais le dimanche », lui ont rétorqué dans le centre d’Athènes plusieurs centaines d’employés du commerce, qui ont manifesté sous une pluie battante à l’appel de leurs syndicats contre un projet gouvernemental d’ouverture dominicale généralisée des magasins.

 




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