Archive pour le Tag 'Etat'

Etat Palestinien immédiat : les Français pas favorables

Etat Palestinien immédiat : les Français pas favorables

Selon un sondage Ifop réalisé pour le Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France), et publié par Le Point, 78% des personnes interrogées s’opposent à une reconnaissance précipitée d’un État palestinien, «tout de suite et sans condition». Et ce, malgré le fort écho médiatique autour de la situation humanitaire dans la bande de Gaza, conséquence de l’offensive militaire d’Israël lancée en représailles des attaques terroristes du 7 octobre 2023.

État de droit : très faible participation aux manifestations gauchisantes

État de droit : très faible participation aux manifestations gauchisantes

Ce sont surtout des organisations très marquées à gauche qui ont appelé le 12 avril en faveur de la défense de l’État de droit. En fait une manifestation surtout anti rassemblement national.

En dépit de l’appel d’une quarantaine d’organisations dans la CGT la participation a été particulièrement faible un peu partout en France à tel point que les grands médias n’y consacrent souvent pas une ligne.

De ce point de vue les différentes manifestations sur ce thème auront reçu peu de soutien à droite comme à gauche en raison de la confusion du thème mais aussi des préoccupations des français sur bien d’autres sujets davantage prioritaires.

En réponse aux attaques lancées contre la justice – ayant condamné plusieurs reponsables du RN – associations, syndicats et ONG avaient lancé un appel à la mobilisation dans toute la France, ce samedi 12 avril.

Les rassemblements prévus, ce samedi 12 avril, dans plusieurs villes de France pour défendre « la démocratie » et l’ »État de droit » n’ont que faiblement mobilisé, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Après les attaques contre la justice ayant suivi la condamnation de plusieurs responsables du RN, au moins une quarantaine de manifestations étaient organisées à l’appel de plusieurs syndicats et associations.

À Paris, seulement plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées à République vers 17 heures, a constaté une journaliste de l’AFP.

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Les manifestants brandissaient des pancartes « touche pas à mon état de droit », « démocratie menacée, réagissons », ou « menacer l’état de droit, c’est menacer la démocratie ».

Parmi ces organisations, SOS Racisme, France Terre d’asile, la Ligue des droits de l’Homme, la Cimade, SOS Homophobie, Oxfam, Greenpeace ou encore la CGT et Solidaires.

Si les autres grandes centrales syndicales ne se sont pas jointes à l’appel (CFDT, FO, CFE-CGC, CFTC ou Unsa), les différentes formations de gauche ont, elles, répondu présentes.

Transport: Transdev soldé à l’allemand Rethmann

 Transport: Transdev soldé à l’allemand Rethmann

On peut soutenir que l’un des transfert français à savoir le groupe public Transdev va être soldé à l’allemand Rettman et cela au motif que Transdev fixerait l’essentiel de son développement à l’extérieur. Justement un des rares succès de l’exportation des biens et services de la France. Notons par parenthèse que des collectivités locales françaises (qui  financent largement le transport public vont voir leur transport désormais sous la tutelle des Allemands).

Depuis longtemps déjà la caisse de dépôt joue au mécano avec les nombreuses sociétés qu’elle possède pour le compte de l’Etat mais sans forcément qu’on saisisse très bien la stratégie de soutien à l’économie ni même la cohérence interne à Transdev. Un débat sur cette question du rôle et de la place notamment de la caisse des dépôts mais mériterait pour le moins d’être engagé.

Un des fleurons français du transport public, Transdev, va être privatisé. L’opération aura été rondement menée. Début octobre, le bras armé de l’État, la Caisse des dépôts (CDC), qui possède 66 % de ce transporteur, indiquait ses intentions : regarder l’éventualité de passer en dessous des 50 % du capital de ce géant qui gère aussi bien le tramway de Melbourne, un métro à Quito que la première ligne de TER Marseille-Nice ouverte à la concurrence en France. Il y a quelques jours, le directeur général de la Caisse des dépôts, Eric Lombard, estimait que la transaction pourrait être conclue avant Noël.

Le groupe allemand Rethmann, présent au capital de Transdev à hauteur de 34 %, avait aussitôt fait savoir qu’il serait intéressé. S’il n’est pas directement actif dans le secteur des transports, c’est un poids lourd industriel, notamment actif dans la gestion des déchets (96.000 employés) et la logistique (40.000 salariés).

Israël refuse un État palestinien

Israël refuse un État palestinien

Israël dit non à la proposition de Mahmoud Abbas concernant l’éventualité de la création d’un État palestinien.

Vouloir établir un État palestinien n’est pas «aujourd’hui» un projet «réaliste», a déclaré lundi le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, tandis que le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, rappelait son attachement à «la souveraineté» palestinienne.

Le retour de Donald Trump est également «l’occasion» pour Israël d’annexer des colonies israéliennes en Cisjordanie occupée en 2025, a annoncé le même jour Bezalel Smotrich, ministre israélien d’extrême droite. Également chargé de la gestion civile en Cisjordanie, et donc des colonies, il a aussi affirmé, lors d’un discours au Parlement, que la «création d’un État palestinien (…) mettrait en danger l’existence de l’État d’Israël».

 

Démocratie aux États-Unis : un état critique

Démocratie aux États-Unis : un état critique

 

La démocratie américaine connaît une crise au long cours, liée à la dérive de son fonctionnement fédéral vers l’hyper-présidentialisation, au grave détriment de l’intention constitutionnelle des Pères fondateurs, à savoir une séparation sereine et équilibrée des pouvoirs (checks and balances), où la présidence est encadrée et une partie de ses fonctions partagée. À la place de la séparation entre des pouvoirs à la fois autonomes et interdépendants (bulks and encroachments), s’est constituée progressivement une culture de la prise de guerre partisane visant à monopoliser les trois pouvoirs (exécutif, législatif et judiciaire). Chaque clan favorise l’emprise décisionnelle, administrative, sécuritaire mais aussi législative et judiciaire du président quand celui-ci est le champion de sa faction. A contrario, quand le président est du mauvais bord, l’esprit de clan pousse au retrait ou au blocage systématique de toute initiative législative ou de toute politique internationale, fiscale ou budgétaire émanant de lui ou des élus de son parti. La pente glissante du dysfonctionnement présidentiel a été accentuée pendant la première mandature de Donald Trump, qui a capté l’esprit clanique des élus républicains au service de sa propre « marque », malgré les dénégations initiales des leaders républicains comme Paul Ryan ou Mitch McConnell. Il a également manifesté la plus parfaite désinvolture à l’égard des équilibres institutionnels, outrepassant régulièrement sa fonction et affaiblissant les courroies de protection démocratique, avec la complicité d’un Congrès dominé par les Républicains, majoritaires au Sénat tout au long de son mandat, et à la Chambre durant les deux premières années.

 

par Blandine Chelini-Pont
Professeur des Universités en histoire contemporaine, Aix-Marseille Université (AMU) dans « The Conversation » 
Même si le phénomène s’est apaisé lors du mandat de Joe Biden, le risque est aujourd’hui réel, selon de nombreux analystes, que la pente en question conduise finalement à une « démocrature » à la russe. Si l’ex-président était élu une deuxième fois et si un Congrès majoritairement à sa botte se reconstituait, la démocratie américaine pourrait-elle s’en trouver encore plus altérée ?

Il y a huit ans, lors de la convention nationale du Parti républicain à Cleveland (Ohio), le candidat Donald Trump avait esquissé une vision largement dystopique de l’Amérique, la dépeignant comme un pays accablé par la criminalité, croulant sous la dette publique et humilié dans le monde entier par la faiblesse de la politique étrangère de Barack Obama.

Il exprimait alors clairement l’idée que seul un homme fort qui voit les processus gouvernementaux, lents et délibératifs, comme une faiblesse et une perte de temps avait sa place à la Maison Blanche. De fait, sa première mandature a sapé l’ordre constitutionnel à un degré remarquable.

Donald Trump a subverti l’état de droit en s’immisçant de manière inédite dans les délibérations et les enquêtes du ministère de la Justice. Il a nettement politisé la juridiction fédérale, en nommant 200 juges, dont 3 à la Cour suprême, soit plus que tous ses prédécesseurs en 20 ans. Il a aussi publiquement démenti les analyses de ses propres agences de renseignement quand celles-ci ont apporté la preuve d’une ingérence étrangère massive en sa faveur pendant la campagne présidentielle de 2016 – parvenant, comble du comble, à sidérer et faire rire son homologue russe en affirmant, bravache, qu’il lui faisait davantage confiance à lui qu’à ses agences.

Par ailleurs, le président Trump a exercé des représailles contre plusieurs responsables du renseignement – comme John Brennan, directeur de la CIA de 2013 à début 2017, et James Comey, directeur du FBI durant la même période, auxquels il reprochait de l’avoir mis en cause pour sa proximité avec Moscou. Il a également renvoyé les inspecteurs généraux de tout le gouvernement, dont la mission était justement de mettre au jour des actes répréhensibles.

En outre, la présidence Trump a été traversée par la double tentative de politiser l’institution militaire et de militariser la politique étrangère en nommant des militaires à des postes clés. Et pourtant, ce président a dénigré le courage et le sacrifice des hommes et des femmes de ses forces armées ; son empressement à utiliser les troupes à l’intérieur du pays (pour faire face aux « tarés d’extrême gauche ») a incité les chefs militaires à rappeler, comme jamais auparavant, que les hommes et les femmes en uniforme devaient leur ultime allégeance à la Constitution et non au président.

L’indifférence, voire le mépris de Trump envers le système de lois et de coutumes qui établissent les conditions nécessaires au débat, à la prise de décision et à la responsabilité publique ont été inégalés. Pendant son mandat, il a bafoué les normes constitutionnelles en matière d’interdépendance des pouvoirs, notamment l’obligation de confirmation par le Sénat des membres de son cabinet et d’autres responsables de l’exécutif, et en accordant des pouvoirs à des chefs de département « intérimaires » pendant des mois, affirmant que cela lui offrait « une plus grande flexibilité ». De même, il n’a pas nommé en temps et heure les ambassadeurs et diplomates.

Enfin, sa présidence s’est conclue par une série d’évènements tragiques : après sa défaite face à Joe Biden, il n’a cessé, sans aucune preuve convaincante, de mettre en doute l’intégrité du processus électoral et a refusé de reconnaître sa défaite. S’en sont suivis la prise du Capitole – palais des Chambres fédérales –, censée arrêter la certification des résultats, puis son départ précipité de la Maison Blanche et son absence remarquée lors de la prestation de serment de son successeur.
Ce comportement présidentiel est unique dans l’histoire américaine. L’homme qui a bâti sa carrière sur la promesse de « rendre à l’Amérique sa grandeur » n’accorde en réalité guère de valeur à ce qui a fait la grandeur de l’Amérique : l’état de droit, la séparation des pouvoirs, le caractère sacré des élections, un pouvoir judiciaire indépendant, une presse libre et d’autres libertés constitutionnelles.

Qui plus est, dans toutes ces dérives, Trump n’a été ni rappelé à l’ordre ni sanctionné par les autres pouvoirs qui devraient servir de contrepoids aux risques d’abus présidentiels. Ni le Congrès pendant sa mandature (par la destitution pour abus de pouvoir et pour entrave aux travaux du Congrès), ni après elle (par la destitution pour incitation à l’insurrection), ni la Cour suprême (par la reconnaissance de sa responsabilité pénale) n’ont mis un frein clair à ce comportement.

Il est donc logique de considérer qu’une nouvelle mandature trumpienne ne pourrait qu’aggraver l’enflure d’un pouvoir qui s’est dangereusement personnalisé sans être rappelé à l’ordre. Outre le renforcement indu du contrôle de la justice, l’enjeu majeur d’un deuxième mandat de Trump serait l’extension programmée du pouvoir de nomination et de supervision administrative dont dispose le président.

Au printemps 2023 le Project 2025, sorte de guide de gouvernement préparé par le think tank super-conservateur Heritage Foundation, a dévoilé ses intentions : « en finir » avec le « Deep State » fédéral et le « gauchisme rampant » de l’administration et des agences fédérales. Si Trump est élu et suit la méthode proposée par le plan paradoxal du Project 2025 – qui entend limiter l’autorité et les champs d’intervention de l’État fédéral en interprétant de manière maximaliste les pouvoirs du président sur l’administration de l’exécutif ! –, tout l’édifice constitutionnel va se trouver ébranlé.
Entre les mains de Trump et de ses conseillers qui ont prévu, au nom de l’unité de l’exécutif, un usage « jupitérien » du pouvoir présidentiel, qui se traduira par la réduction ou la fermeture des départements et/ou par le contrôle des agences et commissions indépendantes de régulation, un autre visage de la présidence américaine se prépare.

Certes, les juristes s’accordent à dire que la Constitution américaine crée un « exécutif unitaire ». Il n’y a qu’un seul président, et non un conseil exécutif, et le président a largement la charge de la branche exécutive. Mais jusqu’à quel point ? Au minimum, le président a l’autorité constitutionnelle de révoquer tous les responsables politiques qui exercent le pouvoir exécutif et également de contrôler leurs décisions. Selon ce point de vue, le pouvoir exécutif appartient uniquement au président, et tout effort du Congrès pour compromettre ce principe en limitant la capacité de celui-ci à révoquer les responsables de l’exécutif est interdit.

Aussi, tous ceux qui mettent en œuvre la loi, y compris tous ceux qui exercent l’autorité administrative, doivent être contrôlés par le président, au moins dans le sens où ils sont des employés à discrétion. L’avis de la Cour suprême dans l’affaire Seila Law v. Consumer Financial Protection Bureau (2020), semble adhérer à ce point de vue, certainement en ce qui concerne le texte et l’histoire de la Constitution.

Cependant, en vertu de la clause Necessary and Proper (clause 18, article 1, section 8 de la Constitution), le Congrès dispose d’un pouvoir important pour limiter l’autorité du président en matière de révocation (et de supervision), notamment de l’État administratif, en particulier lorsque la tradition suggère que l’indépendance de l’agence est essentielle, comme c’est le cas pour les agences qui s’engagent dans la réglementation financière.

L’opinion dissidente de la juge Kagan dans l’affaire Seila Law adopte cette position. Le Congrès est en mesure d’immuniser les responsables de l’administration contre le contrôle présidentiel ; et certaines fonctions administratives peuvent être exercées par des personnes qui ne sont pas soumises aux préférences politiques du président. De multiples pouvoirs, y compris l’élaboration de règles et même les poursuites, peuvent être soustraits au contrôle présidentiel plénier.

Un des points cruciaux du futur abus de pouvoir administratif dont Donald Trump se rendrait coupable serait la fin de l’autonomie des agences fédérales. La Cour suprême devrait s’opposer à la politisation des agences, mais il n’y a guère de garantie qu’elle soit un rempart contre un usage autoritaire de leur supervision. La majorité de la Cour est notoirement hostile au pouvoir propre des agences fédérales, qui leur a été donné pour réglementer. Qui plus est, la Cour a scié la branche d’une sanction pénale judiciaire à l’encontre d’un président. Pendant l’été 2024, elle a confirmé l’immunité présumée de Donald Trump dans le cadre du procès en destitution pour les émeutes du 6 janvier 2021.

Quel recours resterait-il pour bloquer l’extension de l’emprise présidentielle et la déclarer inconstitutionnelle ? Le 29 juillet, le président Biden a appelé à une série de réformes de la Cour et demandé un amendement constitutionnel pour annuler sa récente décision. Le 1er août, le chef de la majorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer, a présenté un projet de loi en ce sens, qui retirerait à la Cour suprême la compétence d’entendre les appels en la matière.

Il n’y a aucune chance réelle que l’une ou l’autre de ces propositions aboutisse. Mike Johnson, le président républicain de la Chambre des représentants, a immédiatement déclaré que toute législation de ce type serait immédiatement bloquée. Ces propositions se heurteraient aussi à l’obstruction des Républicains au Sénat ; et un amendement constitutionnel, pour être adopté, devrait franchir la barre encore plus haute de l’approbation par les deux tiers des deux chambres législatives, suivie de la ratification par les trois quarts des États.

Ce blocage est regrettable, car les États-Unis n’ont que trop tardé à mener un débat sérieux non seulement sur les changements possibles à la Cour suprême, mais aussi sur le dysfonctionnement de leur système de séparation et d’équilibre des pouvoirs entre les trois branches du gouvernement. Cette situation constitue un désastre au ralenti pour la démocratie américaine.

Les contradictions d’un État palestinien maintenant

Les contradictions d’un État palestinien maintenant

 

Alors que Benyamin Nétanyahou s’y oppose, que ses ministres d’extrême droite prônent l’annexion de la Cisjordanie et que l’opinion publique préfère la sécurité à la paix, la proposition de créer aujourd’hui un Etat palestinien manque de réalisme, explique dans une tribune au « Monde », le politiste Samy Cohen.

 

 
Le Hamas est-il sorti vainqueur de sa confrontation avec Israël ? La messe n’est pas dite. Il a subi de lourdes pertes et rien n’indique pour l’instant que le gouvernement israélien soit sur le point de retirer l’armée de la bande de Gaza. Politiquement, c’est tout autre chose. Il a réussi à redonner un nouveau souffle à la cause palestinienne, au point de réveiller un vaste courant d’opinion favorable à la création d’un Etat palestinien. Des appels se font entendre de partout pour que la « communauté internationale » force la main à Benyamin Nétanyahou, en lui imposant des sanctions comme moyen de pression.

Cette option a-t-elle des chances d’aboutir dans un avenir prévisible ? Le manque de réalisme est le principal reproche qu’on puisse lui faire. Elle ne s’intéresse qu’à la ligne d’arrivée, ignorant les obstacles qui entravent sa route. Elle se berce de l’illusion qu’il n’y a rien de plus simple, qu’il « n’y a qu’à »…

Il serait d’ailleurs plus avisé de parler d’illusions, au pluriel. La première est de croire que Nétanyahou détient les clés du succès ou de l’échec de ce projet. Son opposition à la création d’un Etat palestinien est connue, et il fera tout pour torpiller cette idée. Mais « Bibi » [le surnom du chef d’Etat israélien] dépend pour sa survie politique de la bonne volonté des ministres d’extrême droite Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir, partisans de l’annexion de la Cisjordanie. Il préférera cent fois des sanctions à un retrait piteux de la vie politique.
Mais ce n’est pas tout. Derrière eux, se tient le puissant mouvement des colons religieux qui se moque des sanctions. Il ne laissera pas se répéter le scénario qui avait prévalu en 2005, lors de l’évacuation de la bande de Gaza par Ariel Sharon, premier ministre d’Israël de 2001 à 2006. La résistance sera féroce. Beaucoup d’entre eux sont armés plus que de raison, surtout depuis que Ben Gvir, ministre de

Politique- Etat de Guerre: La France pas prête

Politique- Etat de Guerre: La France pas prête

Jean-Dominique Merchet, après avoir commis un Macron Bonaparte (Stock, 2017) resté dans les mémoires, nous fait passer d’Austerlitz à un avant-Waterloo avec une pointe d’humour noir affirmé par une citation de Michel Audiard à chaque chapitre. J’ai même un moment pensé qu’il aurait pu sous-titrer son essai : « Je ne dis pas que c’est juste, je dis que ça soulage », avec une pointe d’accent germanique…Mais Jean-Dominique Merchet n’est pas un « tonton flingueur ». Il aime la France, son armée, ses militaires. Du bourbier afghan décrypté, en passant par l’ode à la pilote de chasse Caroline Aigle, il décrit, dépeint, défend aussi, une armée qui ressemble aux deux citations qu’il a placées en exergue de son ouvrage : Jaurès et Foch. Il connaît l’intime de l’institution militaire, ses atouts et ses difficultés, ses lourdeurs et son infinie capacité au système D « qui va bien », modèle de bricolage, d’endurance et de fascination pour les armées étrangères, souvent mieux dotées, mais moins bien nourries et beaucoup moins créatives en matière d’adaptation au terrain.

 

par Alain Bauer

Professeur du Cnam, Alain Bauer y est responsable du Pôle Sécurité Défense Renseignement. Il a récemment publié : Au commencement était la guerre ? (Fayard, 2023) dans l’Opinion

 

Il connaît les questions qui se posent en interne et la difficulté, pour la « Grande Muette », de s’exprimer clairement, entre sanctions au chef d’état-major des armées, qui dit trop fort la vérité, chuchotements dans les rangs ou affirmation par la doctrine des enjeux des crises à venir. Comme si, dans un pays qui adore les Livres Blancs et leurs mises à jour plus ou moins opportunes, il n’était pas possible d’affronter de manière ouverte la question de la défense nationale, donc de la guerre et de la paix. Comme si la dissuasion nucléaire répondait à tout et que la question ne devait surtout pas être posée. Comme si 2001 n’avait pas eu lieu. Comme si le conflit ukrainien ne dépassait pas la seule question quantitative.

« Bonsaï ». Avec les neuf questions posées par le béotien qu’il n’est pas, il nous entraîne vers une synthèse affinée, intelligente et ouverte, des papiers que les lecteurs de l’Opinion et, comme hier de son blog « Secret Défense », dégustent régulièrement. On pourra y retrouver notre armée « bonsaï », « échantillonnaire » et expéditionnaire, dotée d’un peu de tout et de beaucoup de rien, qui joue dans la cour des grands sans en avoir vraiment les moyens, tout en cochant les cases nécessaires pour que les autres fassent semblant d’y croire. Il rappelle la manœuvre stratégique du duo Le Drian-Lewandowski de sauvetage de l’armée de terre, en 2015, avec Sentinelle et la relative déshérence des recrutements qui se sont étrangement accentués depuis… le début du conflit en Ukraine.

L’air de rien, par petites touches informées, sans méchanceté, mais sans concessions, il dépeint une version Ingres revisitée par Soulages, des choix et non-choix qui ont affaibli une armée qui n’ignore rien des risques et des pertes face à un conflit de haute intensité qui peut se transformer rapidement en longue intensité. Et qui doit jongler face à des injonctions contradictoires et des évolutions politiciennes souvent plus marquées par les problématiques intérieures que les enjeux internationaux.

Il propose un pronostic préoccupant et ose quelques recommandations thérapeutiques marquées par la lucidité et surtout l’espoir

Agile, rapide, projetable, ce qui reste de la force nationale doit donc, contrainte et forcée, mais aussi complice et consentante parfois, faire le deuil de sa défense opérationnelle du territoire, de sa capacité à agréger la technologie et la masse, d’apprendre ou de comprendre les mutations doctrinales issues du conflit coréen, qui ressemble tant à la tragédie ukrainienne.

Jean-Dominique Merchet n’écarte aucun sujet qui pourrait fâcher et de manière criminologique, en commençant par un diagnostic honnête et précis de l’état du malade, il propose un pronostic préoccupant et ose quelques recommandations thérapeutiques marquées par la lucidité et surtout l’espoir. Optimiste, parce qu’il a la foi, il reste réaliste et termine en reprenant d’un sous-entendu efficace, l’une des marottes de l’homme, du général et de l’ami, auquel il dédicace son livre, Jean-Louis Georgelin, tristement disparu l’an dernier alors qu’il terminait son grand œuvre, la restauration de la Cathédrale Notre Dame de Paris, la « surprise stratégique ».

Conviction. C’est sur ce sujet que nous nous fâchâmes, puis devinrent proches avec l’alors chef d’état-major des armées, après que j’eus contesté la valeur de ce concept en utilisant un argument qui me semblait plus crédible : l’aveuglement stratégique. Le Cema ne rendit pas les armes, mais proposa un déjeuner de compromis. De cette confrontation est née une réflexion permanente sur les enjeux de l’anticipation stratégique et de la manière de ne pas de laisser surprendre. De mes cours à l’Ecole militaire, dans des enceintes diverses, j’ai retenu qu’en général, l’échec provenait moins d’une absence d’informations que d’une incapacité à comprendre et hiérarchiser ce qu’on savait.

Et la liste, désagréable, qui va d’Azincourt à Dien Bien Phu en passant par Waterloo, et quelques autres « failles » ou « défaillances » intermédiaires ou postérieures, peut souvent, aux risques et périls du civil qui s’exprime devant des uniformes, toucher au vif une armée par ailleurs légitimement fière de ce qu’elle peut accomplir, notamment ses forces spéciales.

On ne pourra pas faire le reproche de l’aveuglement à Jean-Dominique Merchet. Avec sa lucidité tranquille, son écoute, sa retenue, mais la force de sa conviction, il délivre dans son livre l’analyse indispensable qu’un honnête citoyen devrait avoir lue pour mieux appréhender la nécessaire préparation à la défense des valeurs qui font notre nation. Parce que la guerre est à nos portes. Si vis pacem….

« Sommes-nous prêts pour la guerre ? », par Jean-Dominique Merchet, Robert Laffont, 2024 (224 pages, 18 euros).

État de guerre permanent : une nécessité pour que Poutine se maintienne au pouvoir

État de guerre permanent : une nécessité pour que Poutine se maintienne au pouvoir
Pour le régime de Poutine comme pour son économie, la guerre en Ukraine est devenue un leitmotiv. Sans la guerre ou la victoire, Poutine ne peut espérer maintenir son pouvoir. Sans la guerre, son économie doit complètement revoir son modèle de croissance développé à marche forcée après le début de la guerre en Ukraine en février 2022. Par Victor Warhem, représentant du Centre de Politique Européenne en France dans « la Tribune » (*).

Les incitations sont là. La Russie va continuer à attaquer l’Ukraine et semble même désormais se préparer à attaquer l’OTAN. La probabilité qu’elle passe de nouveau à l’offensive sur le théâtre d’opérations ukrainien est très élevée.

Pendant ce temps-là, les Européens discutent. Ils discutent notamment d’un passage à l’économie de guerre, mais sans pour l’heure y mettre véritablement les moyens, ce qui retarde notamment la livraison d’aide militaire promise à l’Ukraine.

Pourtant, si Donald Trump et les Républicains décident de durablement stopper l’envoi d’aide militaire à l’Ukraine alors que les États-Unis en ont été le plus grand pourvoyeur depuis 2022 – à hauteur de plus de 42 Md € délivrés, contre moins de 40 pour les Européens -, l’Europe doit se doter des capacités de production pour faire face à la flambée des besoins. Sans quoi – et c’est peut-être le calcul machiavélique des Républicains – les Européens devront faire face à l’explosion de la demande d’aide en achetant essentiellement … américain. Le tout à des frais parfois très élevés compte tenu des taux d’intérêt actuels. Si tant est que les marchés mondiaux soient suffisamment fournis.

Avec le Programme industriel de Défense européenne présenté le 5 mars dernier, la Commission européenne met 1,5 milliard d’euros sur la table pour améliorer la visibilité des commandes publiques des bases industrielles et technologiques de défenses (BITD) européennes. Assez pour accélérer le passage à l’économie de guerre ? Pas assez pour y parvenir rapidement, alors qu’il y a urgence à pouvoir répondre aux besoins ukrainiens. Il faudrait en effet considérablement élever le niveau de commande publique en Europe à moyen long terme, et ce dès maintenant, pour que les investissements dans les BITD européennes puissent soutenir une cadence d’aide militaire bien plus élevée.

Nous pourrions, comme souvent, être attentistes. Considérer que l’allié américain ne va pas manquer à ses obligations, qu’il est au final normal d’acheter massivement américain si nous devons faire face au déluge de feu russe en Ukraine en raison de notre partenariat otanien. Par ailleurs, répartir équitablement les fonds européens entre les BITD nationales serait un casse-tête tant les intérêts divergent. Donc moins de frais, moins de dettes, moins de problèmes pourraient penser certains. Mais plus de sueurs froides malgré tout, si l’allié américain continue d’instrumentaliser notre dépendance militaire à son égard, avec le risque, à terme, de ne pas avoir de véritables capacités de défense européennes dans les heures les plus sombres.

Être attentiste n’est donc pas une solution responsable, loin de là. En retardant l’inéluctable, nous commettons une grave erreur. Une nouvelle offensive russe d’ici l’été pourrait s’avérer être une vraie occasion manquée pour le continent européen. C’est aujourd’hui qu’il faut agir pour permettre aux BITD européennes de passer à l’économie de guerre. Pas dans six mois, ni même dans trois. Aujourd’hui.

Le gouvernement estonien soutenu par le président Macron a évoqué l’idée d’un nouvel emprunt européen à hauteur de 100 milliards d’euros. Il est également possible d’imaginer baisser les taux d’intérêt afin de faciliter une hausse de l’endettement des pays qui en ont déjà un niveau élevé, mais c’est une décision qui ne revient pas aux chefs d’État et de gouvernement. Enfin, il serait aussi éventuellement possible de liquider le stock d’actifs russes gelés en Europe, même si cela peut s’avérer difficile juridiquement. Ainsi, de manière réaliste, la seule vraie solution qui s’impose et qui doit être débattue au plus haut niveau est celle d’un emprunt européen de grande ampleur.

Les dividendes de la paix sont bel et bien derrière nous. Place aux « emprunts de la paix ». Saisissons donc l’occasion de cette nécessité de réarmement massive pour construire une Europe de la défense partageant une même vision stratégique, des systèmes d’armement communs et européens, ainsi que des forces militaires capables de travailler en symbiose.

Le temps presse, et l’Ukraine ne doit pas perdre. Prenons d’ores et déjà les solutions qui s’imposent pour que la Russie soit arrêtée.

 
(*) Victor Warhem a pris ses fonctions au CEP à Paris en juillet 2019. Diplômé en économie de Sciences Po Paris et de la Paris School of Economics, il est spécialisé dans les questions financières et macroéconomiques. Il est depuis septembre 2023 représentant du Centre de Politique Européenne en France.

Etat de Guerre: La France pas prête

Etat de Guerre: La France pas prête

Jean-Dominique Merchet, après avoir commis un Macron Bonaparte (Stock, 2017) resté dans les mémoires, nous fait passer d’Austerlitz à un avant-Waterloo avec une pointe d’humour noir affirmé par une citation de Michel Audiard à chaque chapitre. J’ai même un moment pensé qu’il aurait pu sous-titrer son essai : « Je ne dis pas que c’est juste, je dis que ça soulage », avec une pointe d’accent germanique…Mais Jean-Dominique Merchet n’est pas un « tonton flingueur ». Il aime la France, son armée, ses militaires. Du bourbier afghan décrypté, en passant par l’ode à la pilote de chasse Caroline Aigle, il décrit, dépeint, défend aussi, une armée qui ressemble aux deux citations qu’il a placées en exergue de son ouvrage : Jaurès et Foch. Il connaît l’intime de l’institution militaire, ses atouts et ses difficultés, ses lourdeurs et son infinie capacité au système D « qui va bien », modèle de bricolage, d’endurance et de fascination pour les armées étrangères, souvent mieux dotées, mais moins bien nourries et beaucoup moins créatives en matière d’adaptation au terrain.

 

par Alain Bauer

Professeur du Cnam, Alain Bauer y est responsable du Pôle Sécurité Défense Renseignement. Il a récemment publié : Au commencement était la guerre ? (Fayard, 2023) dans l’Opinion

 

Il connaît les questions qui se posent en interne et la difficulté, pour la « Grande Muette », de s’exprimer clairement, entre sanctions au chef d’état-major des armées, qui dit trop fort la vérité, chuchotements dans les rangs ou affirmation par la doctrine des enjeux des crises à venir. Comme si, dans un pays qui adore les Livres Blancs et leurs mises à jour plus ou moins opportunes, il n’était pas possible d’affronter de manière ouverte la question de la défense nationale, donc de la guerre et de la paix. Comme si la dissuasion nucléaire répondait à tout et que la question ne devait surtout pas être posée. Comme si 2001 n’avait pas eu lieu. Comme si le conflit ukrainien ne dépassait pas la seule question quantitative.

« Bonsaï ». Avec les neuf questions posées par le béotien qu’il n’est pas, il nous entraîne vers une synthèse affinée, intelligente et ouverte, des papiers que les lecteurs de l’Opinion et, comme hier de son blog « Secret Défense », dégustent régulièrement. On pourra y retrouver notre armée « bonsaï », « échantillonnaire » et expéditionnaire, dotée d’un peu de tout et de beaucoup de rien, qui joue dans la cour des grands sans en avoir vraiment les moyens, tout en cochant les cases nécessaires pour que les autres fassent semblant d’y croire. Il rappelle la manœuvre stratégique du duo Le Drian-Lewandowski de sauvetage de l’armée de terre, en 2015, avec Sentinelle et la relative déshérence des recrutements qui se sont étrangement accentués depuis… le début du conflit en Ukraine.

L’air de rien, par petites touches informées, sans méchanceté, mais sans concessions, il dépeint une version Ingres revisitée par Soulages, des choix et non-choix qui ont affaibli une armée qui n’ignore rien des risques et des pertes face à un conflit de haute intensité qui peut se transformer rapidement en longue intensité. Et qui doit jongler face à des injonctions contradictoires et des évolutions politiciennes souvent plus marquées par les problématiques intérieures que les enjeux internationaux.

Il propose un pronostic préoccupant et ose quelques recommandations thérapeutiques marquées par la lucidité et surtout l’espoir

Agile, rapide, projetable, ce qui reste de la force nationale doit donc, contrainte et forcée, mais aussi complice et consentante parfois, faire le deuil de sa défense opérationnelle du territoire, de sa capacité à agréger la technologie et la masse, d’apprendre ou de comprendre les mutations doctrinales issues du conflit coréen, qui ressemble tant à la tragédie ukrainienne.

Jean-Dominique Merchet n’écarte aucun sujet qui pourrait fâcher et de manière criminologique, en commençant par un diagnostic honnête et précis de l’état du malade, il propose un pronostic préoccupant et ose quelques recommandations thérapeutiques marquées par la lucidité et surtout l’espoir. Optimiste, parce qu’il a la foi, il reste réaliste et termine en reprenant d’un sous-entendu efficace, l’une des marottes de l’homme, du général et de l’ami, auquel il dédicace son livre, Jean-Louis Georgelin, tristement disparu l’an dernier alors qu’il terminait son grand œuvre, la restauration de la Cathédrale Notre Dame de Paris, la « surprise stratégique ».

Conviction. C’est sur ce sujet que nous nous fâchâmes, puis devinrent proches avec l’alors chef d’état-major des armées, après que j’eus contesté la valeur de ce concept en utilisant un argument qui me semblait plus crédible : l’aveuglement stratégique. Le Cema ne rendit pas les armes, mais proposa un déjeuner de compromis. De cette confrontation est née une réflexion permanente sur les enjeux de l’anticipation stratégique et de la manière de ne pas de laisser surprendre. De mes cours à l’Ecole militaire, dans des enceintes diverses, j’ai retenu qu’en général, l’échec provenait moins d’une absence d’informations que d’une incapacité à comprendre et hiérarchiser ce qu’on savait.

Et la liste, désagréable, qui va d’Azincourt à Dien Bien Phu en passant par Waterloo, et quelques autres « failles » ou « défaillances » intermédiaires ou postérieures, peut souvent, aux risques et périls du civil qui s’exprime devant des uniformes, toucher au vif une armée par ailleurs légitimement fière de ce qu’elle peut accomplir, notamment ses forces spéciales.

On ne pourra pas faire le reproche de l’aveuglement à Jean-Dominique Merchet. Avec sa lucidité tranquille, son écoute, sa retenue, mais la force de sa conviction, il délivre dans son livre l’analyse indispensable qu’un honnête citoyen devrait avoir lue pour mieux appréhender la nécessaire préparation à la défense des valeurs qui font notre nation. Parce que la guerre est à nos portes. Si vis pacem….

« Sommes-nous prêts pour la guerre ? », par Jean-Dominique Merchet, Robert Laffont, 2024 (224 pages, 18 euros).

Etat de guerre enfin reconnu en Russie

Etat de guerre enfin reconnu en Russie

La Russie qui pendant longtemps a considéré l’attaque de l’Ukraine comme une opération spéciale reconnaît aujourd’hui la situation de guerre.

Pour la première fois, la Russie se considère en « état de guerre » en Ukraine du fait de l’intervention des pays occidentaux, a déclaré le Kremlin, vendredi 22 mars.
  « Nous sommes en état de guerre. Oui, [l’invasion de l’Ukraine] a commencé comme une opération militaire spéciale, mais dès que l’Occident est devenu un participant au conflit et du côté ukrainien, cela est devenu une guerre pour nous », a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov à l’hebdomadaire Argumenty i Fakty (« Faits et arguments »).  Dmitri Peskov a précisé que la Russie ne pouvait laisser exister à ses frontières un Etat capable de tout pour prendre le contrôle de la Crimée, considérée comme partie intégrante de la Russie par Moscou. Dans l’entretien, le porte-parole du Kremlin a également rappelé l’objectif du pouvoir russe : la conquête des régions ukrainiennes de Kherson, Donetsk, Lougansk et Zaporijjia.
 Le changement de ton est spectaculaire : depuis deux ans, le Kremlin réprimait (via des amendes et des peines de prison) l’utilisation du mot « guerre », parlant d’« opération militaire spéciale ».

«Cette gauche en état de mort cérébrale qui réinstalle la haine des Juifs»

«Cette gauche en état de mort cérébrale qui réinstalle la haine des Juifs»

Pour le philosophe, directeur de l’Institut européen Emmanuel Levinas, en proclamant la négation de la légalité internationale de l’existence d’Israël, la gauche «radicale, tapageuse et infantile» adopte le mantra islamique du Hamas.(dans le Figaro.)

Gérard Rabinovitch est philosophe, directeur de l’Institut européen Emmanuel Levinas. Il est l’auteur, entre autres, de Terrorisme/résistance, d’une confusion lexicale à l’époque des sociétés de masse (éd. Le Bord de l’eau), de Somnambules et Terminators, sur une crise civilisationnelle contemporaine (éd. Le Bord de l’eau), Leçons de la Shoah (éd. Canopé), et Crise de l’autorité et de la vérité, désagrégation du politique (éd. Hermann).

LE FIGARO. – La bataille sémantique qui a divisé la Nupes après l’attaque terroriste du Hamas contre Israël a-t-elle révélé que «l’islamogauchisme» n’est pas qu’une notion brandie par la droite nationaliste ?

Gérard RABINOVITCH. – Du syntagme «islamogauchisme», nous aurions pu dire qu’il s’agit du «mariage de la carpe et du lapin», mais stricto sensu ce qu’il figure serait plus justement à rapporter à la Chimère. Pas une «chimère» au sens courant d’une idée sans rapport avec la réalité, qui aurait été inventée en matériel polémique par une droite nationaliste, qui y trouverait son compte rhétorique en battage d’estrade. Mais selon la figuration que lui donnait la mythologie grecque et telle qu’elle apparaît dans l’Illiade : tête de fauve, corps de chèvre, queue de serpent, qui crache le feu et dévore les humains.

Budget Etat 2024 : le gouvernement va utiliser encore le 49–3

Budget Etat 2024 : le gouvernement va utiliser encore le 49–3

En dépit des tentatives de tractations du gouvernement avec l’opposition surtout les républicains, le gouvernement Choisit d’utiliser le passage en force à l’Assemblée nationale avec le recours aux 49–3.

Les républicains reprochent en particulier à ceux budget d’être trop laxiste. À l’inverse, l’opposition de gauche critique l’austérité qui marque le budget notamment dans le cadre des réformes sociales ( chômage, ANPE etc). Un peu d’ailleurs les mêmes reproches qui ont été faits par Pierre Moscovici Dans le cadre très officiel du Haut conseil des finances publiques qu’il préside

« La trajectoire de finances publiques prévue manque encore à ce jour, à notre sens, de crédibilité », a critiqué le président du HCFP Pierre Moscovici, lors d’une conférence de presse.

Au chapitre des prévisions excessives de recettes figurent surtout la surestimation de la croissance avec un chiffre de 1,4 % alors que la plupart des experts et même la Banque de France considère que l’activité n’atteindra même pas 1 %.Le même optimisme excessif caractérise les années suivantes.

Pour les années 2025 (1,7%), 2026 et 2027 (1,8%), les magistrats financiers considèrent également que les projections de Bercy sont encore « optimistes ».

Le Haut conseil considère également que le gouvernement est notamment trop optimiste dans ses prévisions de dépenses des Français et donc dans ses prévisions de consommation et de croissance. Le même volontarisme irréaliste concerne aussi les perspectives d’évolution des investissements des entreprises

De son côté, Pierre Moscovici a pointé le manque d’économies « documentées » dans les documents budgétaires envoyés par l’exécutif. Résultat, « le HCFP a estimé qu’en l’absence de précision sur la nature de ces économies, il ne pouvait juger le réalisme de la trajectoire de dépenses ni en apprécier les conséquences sur le scénario macroéconomique ».

Dernière critique et non des moindres : 57 milliards d’intérêts en 2024 et ce montant atteindrait 84 milliards en 2027 » !

Etat: Une recentralisation rampante 

Etat: Une recentralisation rampante 


Désengagement de l’Etat, asphyxie budgétaire, complexification de la gouvernance, déni de leur autonomie… L’exécutif ne cesse d’affaiblir les départements, affirme, dans une tribune au « Monde », Fabien Bazin, président de la Nièvre.

Un gouvernement qui aime tellement la France des territoires qu’il la condamne à bas bruit ? Une série de signaux faibles atteste ce « je t’aime, moi non plus » jacobin : asphyxie budgétaire, comme le constatait, en juin, le président de l’Observatoire des finances et de la gestion publique locales [André Laignel, également vice-président de l’Association des maires de France] ; revenu de solidarité active bientôt conditionné à une quinzaine d’heures d’activité par semaine, selon le projet de loi « plein-emploi » ; financiarisation du logement social à travers des partenariats avec des investisseurs ; serpent de mer du projet de création d’un conseiller territorial, siégeant à la fois au conseil départemental et au conseil régional… Qui veut noyer son chien… Mais quels symptômes de la rage rongeraient donc les départements français au point de justifier de les noyer ?

Rappelons que l’ambition de simplification se traduit par une complexification permanente de la gouvernance des politiques sociales dénoncée en mars par la Cour des comptes, qu’il s’agisse de l’autonomie ou de l’insertion. Redisons aussi que le désengagement de l’Etat fait évoluer de facto le périmètre des compétences départementales.

Les départements sont d’autant plus incontournables que ce sont leurs politiques qui, selon la formule du professeur de droit public Michel Borgetto, deviennent « le patrimoine de ceux qui n’en ont pas », comme le montre leur implication dans la création de centres de santé ou dans le droit à l’emploi avec l’expérimentation « Territoires zéro chômeur ». Celle-ci, qui a notamment permis à près de 300 Nivernais durablement privés d’emploi d’en retrouver un par la création d’une dynamique économique et citoyenne de proximité, semble discrètement enterrée par le gouvernement.

Assiste-t-on là à une communication si bien orchestrée qu’elle passerait sous silence le fait que les départements sont en droit d’exiger le respect d’un principe-clé de leur fonctionnement, consacré par l’article 72 de la Constitution, à savoir la libre administration ? Il est légitime de rappeler que, si notre République est décentralisée, elle n’est pas encadrée. Or, entre les appels à projets et les dépenses additionnelles imposées sans concertation, l’Etat obère la responsabilité des conseils départementaux en tant qu’assemblée délibérante.

Etat d’urgence: 69% des Français pour

Etat d’urgence: 69% des Français pour


D’après une enquête Ifop pour Le Figaro, publiée ce vendredi, 69% des Français y sont également favorables, et 31% défavorables. Par ailleurs, 69% des sondés condamnent les actes de violences, 28% les comprennent mais ne les approuvent pas et 3% les approuvent.

Quant aux forces de l’ordre, 57% des Français éprouvent de la confiance ou de la sympathie envers la police. 32% des sondés éprouvent au contraire de l’inquiétude ou de l’hostilité envers les forces de l’ordre, et 11% ne se prononcent pas.

Dans le détail, les forces de l’ordre inspirent confiance ou sympathie à 90% des sympathisants des Républicains, 84% de Renaissance, 61% du Rassemblement national, 60% du Parti socialiste, 35% des écologistes et enfin, 20% de La France insoumise. Enfin, les jeunes ont moins confiance en la police, avec 37% d’opinion positive chez les 18-24 ans, contre 74% chez les 65 ans et plus.
Depuis la mort mardi du jeune Nahel ce mardi, un adolescent déscolarisé devenu livreur, écoles et édifices publics ont été ciblés et incendiés dans de multiples villes de France, rappelant les émeutes qui avaient secoué la France en 2005 après la mort de deux adolescents poursuivis par la police.

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Justice : La confusion entre État de droit et propagande

Justice : La confusion entre État de droit et propagande

Ghislain Benhessa avocat et docteur en droit dénonce la confusion entreÉtat de droit et propagande après que le Conseil d’État ait validé une circulaire permettant aux enfants transgenres d’utiliser leur nom d’usage à l’école. ( dans le Figaro, extrait)

Le Conseil d’État a validé la circulaire de Jean-Michel Blanquer . Résultat: les enfants transgenres ont désormais le droit d’utiliser leur prénom d’usage – c’est-à-dire de leur choix – au cours de leur vie scolaire. La plus haute juridiction de l’ordre administratif français sacralise ainsi l’inclusivité de l’école de la République «nouveau genre» – sans mauvais jeu de mots. De l’autre, la presse s’indigne de voir la Cour suprême des États-Unis détruire nombre d’acquis sociaux et «sociétaux» – pour reprendre le lexique en vogue.

En juin dernier, c’était l’avortement que les juges américains auraient décidé d’abolir, en même temps qu’ils homologuaient le droit de porter une arme hors de chez soi. Aujourd’hui, via des questions constitutionnelles relatives à l’organisation des élections et aux convictions religieuses, seraient à leur menu les droits des Afro-américains et des homosexuels, victimes toutes désignées de leur jurisprudence rétrograde. Vu de haut, le clivage saute aux yeux. Chez nous, des magistrats progressistes prompts à corriger toutes les discriminations. Outre-Atlantique, des juges au conservatisme suspect, voire scandaleux. Pour certains nommés – comme par hasard – par ce diable de Donald Trump.

Par-delà les distinctions de nature entre ces deux juridictions – la Cour suprême se rapproche davantage de notre Conseil constitutionnel –, et par-delà les critiques qui pleuvent à l’encontre de la composition de la plus haute juridiction des États-Unis, une telle lecture procède d’une erreur fondamentale: l’oubli de ce que signifie l’État de droit. De nos jours, il est courant d’assimiler l’État de droit à l’abolition des discriminations, à la reconnaissance des singularités de chacun, à la sanctification des doléances – individuelles ou communautaires. Changer de sexe à l’état civil sans opération chirurgicale préalable? Un droit au nom du respect de sa vie privée, dixit la Cour européenne des droits de l’Homme, suivie par la Cour de cassation. Porter le voile islamique en toutes circonstances? Une «liberté» promue par la «diversité», pour reprendre le lexique du Conseil de l’Europe.

Que le Parlement européen a d’ailleurs fait sien, rejetant l’amendement de François-Xavier Bellamy qui voulait que les institutions de Bruxelles cessent de financer les campagnes de promotion du hijab. Changer de prénom à l’école – c’est-à-dire dès l’enfance – au nom de sa transidentité? La marque d’une «scolarisation inclusive» de tous les élèves et le désir d’assurer le «bien-être des jeunes concernés», selon le Conseil d’État. La trame est claire, l’objectif affiché: biffer les différences de traitement, satisfaire les désirs, permettre à chacun d’être qui il veut, comme il l’entend, quand il le souhaite. L’État de droit mué en caisse enregistreuse des revendications, en somme. Et grand ordonnateur de l’éventail des droits brandi à tout bout de champ.
À lire aussiL’ancien juge de la Cour suprême Stephen Breyer: «La Constitution sert à maintenir l’unité des États-Unis»

La prudence du juge est la démonstration de sa sagesse. L’antidote au militantisme. Et le signe qu’il ne tente pas de s’improviser législateur occulte.
Aujourd’hui, au nom des « valeurs » de l’État de droit inscrites au frontispice des traités européens et balancées au visage des mauvais élèves comme la Pologne et la Hongrie, le juge est le bras armé de la déconstruction.

Cette leçon, plus personne ne la comprend. En confondant État de droit et propagande, acte de juger et béatification du progressisme, droit et moraline, le juge se mue chaque jour davantage en suppôt de l’air du temps. Il n’est plus l’exégète consciencieux des textes qui lui préexistent, le gardien des principes dont il a la charge discrète, mais le promoteur d’une révolution des consciences. Jadis, le juge devait être «la bouche de la loi», selon la vieille formule de Montesquieu. Le subordonné du législateur. Aujourd’hui, au nom des «valeurs» de l’État de droit – dont la sacro-sainte protection des minorités – inscrites au frontispice des traités européens et balancées au visage des mauvais élèves comme la Pologne et la Hongrie, il est le bras armé de la déconstruction favorisée par le «wokisme». Plutôt que d’importer ce courant mortifère, qui fissure la cohésion nationale, méditons la position de la Cour suprême. Essayons, pour une fois, de tirer des États-Unis le meilleur. Le mauvais juge n’est pas forcément celui qu’on croit.

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