Archive pour le Tag 'Macron'

Sondage popularité : seulement 28 % pour Michel Barnier et 22 % pour Macron

Sondage popularité : seulement 28 % pour Michel Barnier et 22 % pour Macron

 

D’après un sondage Elabe,  seuls 28% des Français accordent leur confiance au nouveau premier ministre et 22 % pour Macron encore en baisse.

Selon le baromètre réalisé pour nos confrères des Échos, qui mesure la «confiance» envers l’exécutif «pour affronter les principaux problèmes qui se posent au pays», il s’agit du plus faible score du chef de l’Etat depuis son accession à l’Elysée en 2017.

Au classement des personnalités, Edouard Philippe retrouve la première place (41%, -2 points), devant Gabriel Attal, rétrogradé deuxième en accusant une forte baisse (39%, -5 points) et Jordan Bardella. Derrière Marine Le Pen et Nicolas Sarkozy, Gérald Darmanin passe de la cinquième à la sixième place à 28%, une baisse de six points.

Environnement politique : recyclage de Macron sur l’Europe

Environnement politique : recyclage de Macron sur l’Europe

Devant les difficultés inextricables à gouverner actuellement la France compte tenu de l’éclatement des forces politiques, Macon aurait déclaré en privé « il se démerde ». Et d’envisager désormais une action privilégiée surtout au plan de l’Europe le seul problème pour lui c’est qu’il est désormais autant discrédité à l’international et en Europe en particulier qu’en France. Et de toute manière il serait bien incapable d’imposer une disposition qui réclamerait l’accord et l’appui du Parlement français.Encore heureux qu’il n’est pas choisi de se recycler dans l’espace international où là encore il a accumulé les échecs ( notamment avec la Russie, l’Afrique ou encore avec les territoires d’outre-mer).

 

«Pour moi, la première priorité est l’échelle européenne», après avoir entrepris de nombreuses réformes économiques et sociales en France, a déclaré le chef de l’État lors d’un forum sur l’avenir de l’Europe dans la capitale allemande. «C’est là qu’on peut débloquer beaucoup de croissance et de potentiel», a-t-il plaidé.

Sondage popularité: baisse d’Emmanuel Macron et Michel Barnier

Sondage  popularité: baisse  d’Emmanuel Macron et Michel Barnier 

D’après un sondage au Odoxa, seulement  25% des personnes interrogées jugent qu’Emmanuel Macron est un «bon» président, soit un «record absolu d’impopularité en sept ans». Par ailleurs, le soutien à Michel Barnier tombe à 39 % 

Seules 25% des personnes interrogées jugent que Macron est un «bon» président, soit un «record absolu d’impopularité en sept ans», selon cette étude réalisée pour Public Sénat et 20 titres de la presse quotidienne régionale. De même, 39% estiment que Michel Barnier est un «bon» premier ministre, soit un score inférieur à ceux recueillis par ses quatre prédécesseurs à leur arrivée à Matignon (55% pour Edouard Philippe en mai 2017, 40% pour Jean Castex en septembre 2020, 43% pour Elisabeth Borne en mai 2022, et 48% pour Gabriel Attal en janvier 2024).

Ce sondage, auprès d’un échantillon représentatif de 1.005 Français adultes interrogés par internet, a été réalisé les 18 et 19 septembre, soit avant l’annonce de la composition du gouvernement de Michel Barnier, le plus à droite depuis l’accession d’Emmanuel Macron à l’Élysée en 2017. Marge d’erreur comprise entre 1,4 et 3,1 points.

Lamentable lâchage de Thierry Breton par Macron

Lamentable lâchage de Thierry Breton par Macron

Inutile de tourner autour du pot Thierry Breton a bien été contraint de démissionner de son poste de commissaire européen sur pression de la présidente Ursula von der Layen. Une présidente qui a profité de l’affaiblissement politique de la France mais aussi de l’Allemagne confrontéés à des problèmes internes. Le bon moment pour se débarrasser de Thierry Breton qui aura été de l’avis de tous les experts l’un des meilleurs commissaires européens après avoir était aussi l’un des meilleurs ministres des finances en France.

Il se pourrait bien que Macron ait  négocié avec la commission européenne un peu de bienveillance sur la catastrophe financière de la France  contre un commissaire un peu trop gênant en matière de politique industrielle et notamment vis-à-vis des grands du numérique. Un secteur que Thierry Breton voulait absolument mieux réguler.

Thierry Breton affirme malgré tout ne pas avoir été «lâché» par Paris, ni ne faire grief de cette situation à son ancienne cheffe. Il réfute par ailleurs avoir été poussé dehors par le «lobby» de la Tech. «Je n’y crois pas du tout. [...] Personne n’a eu ma peau, c’est moi qui ai démissionné», a-t-il insisté.  Un discours sans doute pour masquer la triste face de la France dans cette affaire d’autant que Thierry Breton a sans doute encore de rôle à jouer au service de son propre pays.

 

Les accusations de Thierry Breton vis-à-vis de la présidente de la commission européenne sont pourtant clairs :. «À la lumière de ces derniers développements, qui témoignent à nouveau d’une gouvernance douteuse, je dois conclure que je ne peux plus exercer mes fonctions au sein du Collège», écrivait-il. Depuis, Paris a proposé Stéphane Séjourné, au poste de vice-président exécutif pour la Prospérité et la Stratégie industrielle.

Commission européenne : Macon lâche Thierry Breton !

Commission européenne : Macon lâche    Thierry Breton !

 

On sait certes que les relations entre la présidente de la commission européenne et le commissaire français Thierry Breton étaient loin d’être idylliques. Cependant la démission de Thierry Breton constitue un événement politique qui marque le lâchage de Macron. En effet ce sont les Etats qui désignent leurs propres candidats à la commission européenne. Pourtant Thierry Breton était considéré , et de loin, comme l’un des meilleurs commissaires européens s’efforçant notamment de soutenir une plus forte politique industrielle et voulant  également réguler davantage les grandes sociétés numériques type GAFA; lesquelles ne sont pas certainement pas innocentes dans la mise à l’écart de Thierry Breton.

La commission européenne sera toujours présidée par Ursula von der Layen ( notons qu’elle avait été initialement imposée par la France contre l’avis même de l’Allemagne dont elle est originaire !)

La présidente profite actuellement de la faiblesse politique de certains des Etats affrontés à des problèmes internes comme l’Allemagne et la France. Remplacer Thierry Breton à la fois efficace et charismatique par le très mollasson Séjourné traduit l’affaiblissement de la France au sein de l’Europe.

Les tensions entre la présidente et son commissaire sont manifestes dans la lettre de démission de Thierry Breton. Le Français accuse ainsi la dirigeante allemande d’avoir proposé son remplacement « pour des raisons personnelles qu’en aucun cas, vous n’avez discutées directement avec [lui]« . « C’est très inhabituel et un affront direct au style de gouvernance d’Ursula von der Leyen, jugé pas assez collectif », résume la directrice des études pour l’Institut Jacques Delors à Bruxelles.

« J’ai pris note et accepté la démission de Thierry Breton. Je le remercie pour son travail durant son mandat de commissaire », s’est exprimée Ursula von der Leyen sur X, lundi soir.

 

L’autorité de la présidente avait été mise en cause durant l’été. Sa demande aux Etats membres de lui envoyer deux noms, celui d’un homme et celui d’une femme, était restée lettre morte. Résultat : la promesse d’un collège de commissaires paritaire s’est envolée, mettant à mal la parole de la dirigeante conservatrice.

la Commission, cette dernière accusée d’avoir trop pris la lumière lors de son premier mandat. L’eurodéputé socialiste Christophe Clergeau a ainsi qualifié sur X de « camouflet pour Emmanuel Macron » la démission de Thierry Breton. « C’est inquiétant pour l’influence de la France en Europe », s’alarme de son côté Nathalie Loiseau. L’eurodéputée Rassemblent national Mathilde Androuët déplore auprès de franceinfo « l’influence d’Ursula von der Leyen sur Emmanuel Macron », estimant qu’elle « dicte ses choix à des exécutifs nationaux ».

Un destin en France pour Thierry Breton ?
Alors que plusieurs voix, dont l’eurodéputée écologiste Marie Toussaint sur X, appelaient le président français à proposer une femme au poste de commissaire, le chef de l’Etat a finalement désigné l’actuel ministre des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné. Preuve qu’Emmanuel Macron ne veut pas se faire dicter son choix par Ursula von der Leyen ? « Ce qui est certain, c’est que c’est l’un de ses proches », remarque Sophie Pornschlegel. Ce choix « permet à Emmanuel Macron de garder de l’influence à Bruxelles et donc à la France aussi », résume un député macroniste auprès de France Télévisions, qui note que le chef du Quai d’Orsay « s’entend bien » avec la présidente de la Commission.

L’ancien président du groupe Renew Europe au Parlement européen est un fin connaisseur des institutions européennes. « C’est une forme d’évidence, il est un européen convaincu et possède des talents de négociations et de diplomatie », relève l’eurodéputée et actuelle cheffe de Renew Europe Valérie Hayer, auprès de franceinfo.

Reste à savoir quel portefeuille obtiendra le chef de la diplomatie française. « C’est avant tout ce qui compte et je pense que l’on peut être confiant sur ce qui sera proposé à la France et la confirmation de son influence », espère Valérie Hayer. « Il sera une figure importante de la nouvelle équipe », prédit de son côté l’analyste Mujtaba Rhaman sur X.

En France, la démission de Thierry Breton a immédiatement déclenché une vague de questionnements sur une potentielle participation au gouvernement, que le nouveau Premier ministre Michel Barnier doit annoncer d’ici à la fin de la semaine. Tandis que Matignon se garde de tout commentaire, « Michel Barnier et [Thierry Breton] s’entendent bien », souligne toutefois un député Ensemble auprès de France Télévisions. « Sans doute Thierry Breton a-t-il trouvé un atterrissage ailleurs », suppute auprès de franceinfo une députée européenne macroniste.

Destitution de Macron : les députés PS contre

Destitution de Macron : les députés PS contre

Nouvelle ambiguïté des socialistes qui au bureau de l’assemblée voteront pour pour l’examen de la procédure de destitution de Macron mais s’y opposeront lors du vote de l’assemblée. Et de tenter de s’expliquer «les socialistes n’ont pas changé de point de vue sur le fond». «Nous sommes résolument opposés à cette procédure, héritière de la procédure d’exception pour “haute trahison”», .

Ces députés PS et apparentés n’étant pas à l’initiative de la procédure, ils «s’opposeront unanimement» dans un second temps, à son examen en Commission des lois et en séance publique. Pourquoi ? Ils considèrent que l’opération, «vouée à l’échec», pourrait donner une sorte de «légitimité» au président de la République. Et le «remettre au centre du débat politique»«Nous ne voulons donner aucune victoire à Emmanuel Macron. Le pouvoir n’est plus à l’Élysée, il est au Parlement», affirment les élus. Qui entendent «mettre toutes leurs forces» pour censurer le gouvernement.

Si le texte, signé par 81 députés après le refus du président de nommer Lucie Castets à Matignon, passera normalement la première étape, son adoption définitive semble très  improbable au vu des rapports de force.

Macron: même sort que Mac Mahon ?

Macron: même sort que Mac Mahon ?

Depuis une quarantaine de jours, le gouvernement Attal est démissionnaire et les représentants de gauche, sous le label Nouveau Front populaire espéraient imposer le nom de Lucie Castets. Face au refus présidentiel, ils sortent furieux de la réunion, évoquant un « Mac-Macron » à l’Élysée pour dénoncer l’attitude présidentielle. L’allusion des représentants de gauche à l’une des plus importantes mais oubliées crises politiques qu’a connu la France ces deux derniers siècles est évidente. La présidence de Patrice de Mac Mahon (1873-1879) est marquée par la tentative des milieux royalistes et bonapartistes de restaurer un roi sur son trône. Il faut dire qu’ils sont galvanisés par les sentiments monarchistes du nouveau locataire de l’Élysée.

Par , docteur en histoire contemporaine, Université de Bordeaux dans The Conversation 

 

Considérée comme une « arme absolue » par les républicains à l’époque, la dissolution brandie par Emmanuel Macron le 9 juin avait été pour la première fois utilisée par Mac Mahon sous la IIIe République, puis remisée par ses successeurs jusqu’à Jacques Chirac en passant par de Gaulle et François Mitterrand. Or son usage suscite toujours un doute à ce que le régime verse dans le pouvoir personnel. La crise actuelle n’échappe donc pas à la règle.Des analyses de qualité chaque jour dans vos mails, gratuitement.

C’est l’avènement de l’« ordre moral » (1873-1877), alliance politique des droites conservatrices (bonapartistes, orléanistes et légitimistes). Les débats institutionnels font rage entre les partisans d’un régime républicain parlementaire (républicains radicaux et modérés, dits opportunistes) et la droite conservatrice. Un compromis est finalement trouvé entre les républicains modérés (centre gauche) et la droite modérée (centre droit) et aboutit à l’adoption des lois constitutionnelles de février et juillet 1875.

Le président de la République obtient un mandat électif de sept ans (élu par les parlementaires) et le droit de dissolution de la Chambre des députés. Cette arme entre les mains d’un seul provoque l’hostilité des républicains radicaux qui refusent le principe alors que ses partisans sont, à droite, satisfaits d’avoir un levier pour contrer les effets néfastes du parlementarisme (coalition et alliances hétéroclites pour composer des majorités gouvernementales).

Les sénatoriales et législatives de 1876 confirment la progression républicaine. Contraint par le résultat des urnes, Mac Mahon appelle la formation d’un cabinet dirigé par un vieux républicain modéré, Jules Simon, ouvrant une nouvelle page d’histoire institutionnelle : celle d’une cohabitation qui ne dit pas son nom pour la première fois dans l’histoire de la République française.

La crise du 16 mai 1877

La politique républicaine déplaît fortement au président qui n’a pas les moyens constitutionnels de s’y opposer (ses actes, selon la constitution de 1875 sont contresignés obligatoirement par un ministre) sauf la dissolution. Mac Mahon attend l’occasion pour réaliser cet acte.

Il la trouve au printemps 1877 lorsque le pape Pie XI demande à tous les catholiques de militer pour l’indépendance du Vatican vis-à-vis de l’unité italienne.

En effet, en France, depuis le Concordat signé par Napoléon 1ᵉʳ en 1801 avec l’Église catholique, le clergé français est très proche de la politique pontificale et ne peut supporter que Pie IX soit « enfermé » au Vatican (Rome doit devenir la nouvelle capitale du nouveau pays italien mais sans la présence du pape). Ils proposent alors que l’armée française intervienne comme elle l’avait fait en 1849.

En France, cette décision ravive l’anticléricalisme de la gauche française. Gambetta, dénonçant la décision des évêques de France de suivre les injonctions pontificales et craignant une guerre avec l’Italie, déclare à la tribune : « Le cléricalisme, voilà l’ennemi ». Jules Simon ne s’oppose pas à cette prise de position provoquant l’ire présidentielle.

Dans une lettre que Mac Mahon lui adresse le 16 mai 1877, le président fait des reproches sur la politique extérieure du gouvernement. Jules Simon démissionne dans la foulée. C’est le début de la crise du Seize-Mai 1877. Les opposants républicains crient au coup d’État organisé par le palais de l’Élysée. La brutalité de la décision présidentielle autant que son caractère inédit expliquent cette levée de boucliers contre Mac Mahon.

Le président nomme un gouvernement de combat, appelé « le ministère du Seize-Mai » composé de personnalités politiques conservatrices, les orléanistes (monarchistes modérés), les légitimistes (monarchistes radicaux) et les bonapartistes.

Il confie la tête du gouvernement et le ministère de la Justice (cela se faisait souvent en ces débuts de république) à Albert de Broglie, orléaniste modéré mais profondément attaché au catholicisme.

Les ministères sont distribués en respectant l’équilibre politique entre les différentes composantes. Mais c’est surtout l’action du ministre de l’Intérieur Fourtou qui suscite le plus d’opposition de la part des républicains. Ce ministre, déjà en fonction en 1874 a une réputation d’être brutal et sans concession.

La valse des préfets et des sous-préfets ainsi que des fonctionnaires hostiles (donc républicains) au gouvernement provoque un mur de protestations. Dans un manifeste, les 363 députés républicains s’opposent vivement contre la nomination d’un président du Conseil monarchiste alors que la Chambre est majoritairement républicaine.

Cette dernière devient donc un obstacle à la réalisation du projet gouvernemental et Mac Mahon décide de dissoudre le 14 juin 1877, provoquant de facto de nouvelles élections législatives qui se tiennent les 14 et 28 octobre suivants.

Dès le départ, le président fait savoir qu’il envisage une résistance si les élections ne sont pas favorables à son camp. Gambetta prévient :

« Quand la France aura fait entendre sa voix souveraine, il faudra se soumettre ou se démettre. » (Discours de Lille août 1877)

Le ministre Fourtou ordonne aux préfets de suivre étroitement, dans leur département, les républicains : une surveillance étroite des journaux, des cafés, des fermetures de bibliothèques, de loges maçonniques dans lesquels les opposants ont leurs habitudes.

Fourtou réactive la candidature officielle, pratique d’un principe d’un Second Empire déchu. Le postulant reçoit d’une manière tout à fait illégitime le soutien financier et matériel de l’État alors que ce dernier se soit d’être neutre et de garantir le bon déroulement du scrutin.

La campagne dans les départements fait rage et les décisions ministérielles s’accélèrent : des suspensions ou de révocations de fonctionnaires, des arrestations comme celle de Gambetta après son discours de Lille en août, se succèdent.

À l’époque où les sondages n’existent pas, le gouvernement redoute une victoire républicaine qui est confirmée dès la fin octobre : sur 533 sièges, la gauche en remporte 313.

Certes, c’est moins que les 363 sortants mais ce n’est pas une victoire de la droite puisqu’aucun des partis (bonapartistes, monarchistes) n’obtient la majorité.

La Chambre des députés demeure républicaine. Logiquement, le président devrait démissionner mais rien dans la constitution ne le contraint. Dans un premier temps, il demande au gouvernement de Broglie de tenter à nouveau de renverser la vapeur (élections cantonales en novembre 1877) mais cela devient impossible. Les républicains réclamant le pouvoir. Mac Mahon tente, dans un second temps, de nommer un cabinet sous l’autorité d’un monarchiste modéré, le général de Rochebouet mais la Chambre lui refuse sa confiance.

Il faut à la France un gouvernement républicain. À contrecœur, Mac Mahon le 13 décembre nomme Jules Dufaure (centre gauche). Il a pensé un temps à dissoudre (la constitution ne prévoit pas un délai entre deux dissolutions comme celle de la Ve République) mais le Sénat refuse.

Une fois de plus, Mac Mahon aurait pu démissionner mais il décide de résister depuis l’Élysée. Il y parvient jusqu’en janvier 1879, date à laquelle son camp perd la direction de l’assemblée, ravie par Léon Gambetta.

Alors que son mandat allait jusqu’en mai 1880, le 30 janvier 1879, Mac Mahon quitte le pouvoir. Les républicains choisissent un des leurs, modéré, ancien président du Sénat, Jules Grevy. La mémoire de cet épisode reste ancré dans notre culture politique car le droit de dissolution est demeuré le principe point d’achoppement des forces politiques jusqu’à nos jours.

Et maintenant une longue et pénible agonie pour Macron

Et maintenant une longue et pénible agonie pour Macron

Qu’on le veuille ou pas Macon s’est dessaisi du levier du pouvoir en le transmettant à un nouveau premier ministre. Le chef de l’État pourra continuer d’exister dans quelques espaces politiques concernant la défense et l’international. Mais en politique intérieure , juridiquement et politiquement il perdra totalement tous pouvoirs d’autant qu’il est largement rejeté par l’opinion publique.

Quand on connaît l’ego surdimensionné de l’intéressé, on ne peut faire l’hypothèse que le président aura la sagesse de prendre du recul. Au contraire faute de pouvoir, il utilisera le bavardage sans fin pour privilégier le « faire savoir » ; Une sorte de moustique qui va tourner autour du gouvernement.

Inévitablement le nouveau premier ministre, celui-là et d’autres qui le suivront sans doute devront opérer une rupture totale avec le chef de l’État qui a toujours tout confondu le rôle du président, le rôle du Parlement, le rôle des partis et d’une façon générale encore plus grave le rôle de toutes les organisations intermédiaires.

La crise institutionnelle va succéder à la crise politique et va poser et pose déjà la question de la fin du mandat de Macron. La France ne pourra pas continuer dans une situation avec un président omnipotent en apparence mais sans pouvoir sur le réel. Juridiquement contrairement à ce qu’affirme les » insoumis », il n’est pas possible de démettre le président. Par contre politiquement la pression peut être suffisamment grande pour le contraindre à démissionner surtout en l’absence de soutien populaire ( c’est à peine 25 % qui le soutiennent  encore) mais comme il risque de multiplier les bavures du type de celle de la dissolution de l’assemblée sa popularité va encore dégringoler. En bref la fin de Macron va ressembler à une sorte de d’agonie pénible et longue pour tout le monde.

Premier ministre : Macron complètement englué dans ses contradictions

Premier ministre : Macron complètement englué dans ses contradictions

 
Macron est évidemment victime de ses propres contradictions. D’abord il y a l’invraisemblable décision de dissoudre l’Assemblée nationale alors qu’il venait déjà de prendre une énorme claque aux européennes. Résultat encore moins de majorité que précédemment. Son deuxième entêtement et non le moindre est celui qui consiste à jouer à un président disposant toujours du pouvoir alors qu’il ne peut plus peser sur l’Assemblée nationale et demain sans doute sur le gouvernement.

 

En attendant, il s’essaye au rôle de Machiavel avec des combinaisons de plus en plus tordues et vouées à l’échec de toute façon concernant la survie d’un gouvernement. L’entêtement du président conduit directement à une crise politique suivie d’une crise institutionnelle qui mettra même en cause le maintien de Macron comme président jusqu’à la fin de son mandat. Édouard Philippe ne s’est d’ailleurs pas privé d’ouvrir cette hypothèse et d’annoncer déjà qu’il est prêt.

La vérité sans doute, c’est que le président ne peut pas s’appuyer ni sur le bloc de gauche ni sur le bloc d’extrême droite et qu’il est même largement contesté maintenant au sein même de son camp.

L’intéressé donne l’impression de ne pas très bien savoir où il va et cela pourrait le conduire vers la porte plutôt qu’il n’y pense non par décision juridique mais par pression politique.

Macron: même sort que Mac Mahon ?

Macron: même sort que Mac Mahon ?

 

Mardi 3 septembre 2024, la France n’a toujours pas de gouvernement. Le président de la République consulte beaucoup à droite et à gauche pour trouver, selon ses vœux, une majorité la plus stable possible compte tenu des résultats législatifs après la dissolution de juin dernier. Depuis une quarantaine de jours, le gouvernement Attal est démissionnaire et les représentants de gauche, sous le label Nouveau Front populaire espéraient imposer le nom de Lucie Castets. Face au refus présidentiel, ils sortent furieux de la réunion, évoquant un « Mac-Macron » à l’Élysée pour dénoncer l’attitude présidentielle. L’allusion des représentants de gauche à l’une des plus importantes mais oubliées crises politiques qu’a connu la France ces deux derniers siècles est évidente. La présidence de Patrice de Mac Mahon (1873-1879) est marquée par la tentative des milieux royalistes et bonapartistes de restaurer un roi sur son trône. Il faut dire qu’ils sont galvanisés par les sentiments monarchistes du nouveau locataire de l’Élysée.

Par , docteur en histoire contemporaine, Université de Bordeaux dans The Conversation 

 

Considérée comme une « arme absolue » par les républicains à l’époque, la dissolution brandie par Emmanuel Macron le 9 juin avait été pour la première fois utilisée par Mac Mahon sous la IIIe République, puis remisée par ses successeurs jusqu’à Jacques Chirac en passant par de Gaulle et François Mitterrand. Or son usage suscite toujours un doute à ce que le régime verse dans le pouvoir personnel. La crise actuelle n’échappe donc pas à la règle.Des analyses de qualité chaque jour dans vos mails, gratuitement.

C’est l’avènement de l’« ordre moral » (1873-1877), alliance politique des droites conservatrices (bonapartistes, orléanistes et légitimistes). Les débats institutionnels font rage entre les partisans d’un régime républicain parlementaire (républicains radicaux et modérés, dits opportunistes) et la droite conservatrice. Un compromis est finalement trouvé entre les républicains modérés (centre gauche) et la droite modérée (centre droit) et aboutit à l’adoption des lois constitutionnelles de février et juillet 1875.

Le président de la République obtient un mandat électif de sept ans (élu par les parlementaires) et le droit de dissolution de la Chambre des députés. Cette arme entre les mains d’un seul provoque l’hostilité des républicains radicaux qui refusent le principe alors que ses partisans sont, à droite, satisfaits d’avoir un levier pour contrer les effets néfastes du parlementarisme (coalition et alliances hétéroclites pour composer des majorités gouvernementales).

Les sénatoriales et législatives de 1876 confirment la progression républicaine. Contraint par le résultat des urnes, Mac Mahon appelle la formation d’un cabinet dirigé par un vieux républicain modéré, Jules Simon, ouvrant une nouvelle page d’histoire institutionnelle : celle d’une cohabitation qui ne dit pas son nom pour la première fois dans l’histoire de la République française.

La crise du 16 mai 1877

La politique républicaine déplaît fortement au président qui n’a pas les moyens constitutionnels de s’y opposer (ses actes, selon la constitution de 1875 sont contresignés obligatoirement par un ministre) sauf la dissolution. Mac Mahon attend l’occasion pour réaliser cet acte.

Il la trouve au printemps 1877 lorsque le pape Pie XI demande à tous les catholiques de militer pour l’indépendance du Vatican vis-à-vis de l’unité italienne.

En effet, en France, depuis le Concordat signé par Napoléon 1ᵉʳ en 1801 avec l’Église catholique, le clergé français est très proche de la politique pontificale et ne peut supporter que Pie IX soit « enfermé » au Vatican (Rome doit devenir la nouvelle capitale du nouveau pays italien mais sans la présence du pape). Ils proposent alors que l’armée française intervienne comme elle l’avait fait en 1849.

En France, cette décision ravive l’anticléricalisme de la gauche française. Gambetta, dénonçant la décision des évêques de France de suivre les injonctions pontificales et craignant une guerre avec l’Italie, déclare à la tribune : « Le cléricalisme, voilà l’ennemi ». Jules Simon ne s’oppose pas à cette prise de position provoquant l’ire présidentielle.

Dans une lettre que Mac Mahon lui adresse le 16 mai 1877, le président fait des reproches sur la politique extérieure du gouvernement. Jules Simon démissionne dans la foulée. C’est le début de la crise du Seize-Mai 1877. Les opposants républicains crient au coup d’État organisé par le palais de l’Élysée. La brutalité de la décision présidentielle autant que son caractère inédit expliquent cette levée de boucliers contre Mac Mahon.

Le président nomme un gouvernement de combat, appelé « le ministère du Seize-Mai » composé de personnalités politiques conservatrices, les orléanistes (monarchistes modérés), les légitimistes (monarchistes radicaux) et les bonapartistes.

Il confie la tête du gouvernement et le ministère de la Justice (cela se faisait souvent en ces débuts de république) à Albert de Broglie, orléaniste modéré mais profondément attaché au catholicisme.

Les ministères sont distribués en respectant l’équilibre politique entre les différentes composantes. Mais c’est surtout l’action du ministre de l’Intérieur Fourtou qui suscite le plus d’opposition de la part des républicains. Ce ministre, déjà en fonction en 1874 a une réputation d’être brutal et sans concession.

La valse des préfets et des sous-préfets ainsi que des fonctionnaires hostiles (donc républicains) au gouvernement provoque un mur de protestations. Dans un manifeste, les 363 députés républicains s’opposent vivement contre la nomination d’un président du Conseil monarchiste alors que la Chambre est majoritairement républicaine.

Cette dernière devient donc un obstacle à la réalisation du projet gouvernemental et Mac Mahon décide de dissoudre le 14 juin 1877, provoquant de facto de nouvelles élections législatives qui se tiennent les 14 et 28 octobre suivants.

Dès le départ, le président fait savoir qu’il envisage une résistance si les élections ne sont pas favorables à son camp. Gambetta prévient :

« Quand la France aura fait entendre sa voix souveraine, il faudra se soumettre ou se démettre. » (Discours de Lille août 1877)

Le ministre Fourtou ordonne aux préfets de suivre étroitement, dans leur département, les républicains : une surveillance étroite des journaux, des cafés, des fermetures de bibliothèques, de loges maçonniques dans lesquels les opposants ont leurs habitudes.

Fourtou réactive la candidature officielle, pratique d’un principe d’un Second Empire déchu. Le postulant reçoit d’une manière tout à fait illégitime le soutien financier et matériel de l’État alors que ce dernier se soit d’être neutre et de garantir le bon déroulement du scrutin.

La campagne dans les départements fait rage et les décisions ministérielles s’accélèrent : des suspensions ou de révocations de fonctionnaires, des arrestations comme celle de Gambetta après son discours de Lille en août, se succèdent.

À l’époque où les sondages n’existent pas, le gouvernement redoute une victoire républicaine qui est confirmée dès la fin octobre : sur 533 sièges, la gauche en remporte 313.

Certes, c’est moins que les 363 sortants mais ce n’est pas une victoire de la droite puisqu’aucun des partis (bonapartistes, monarchistes) n’obtient la majorité.

La Chambre des députés demeure républicaine. Logiquement, le président devrait démissionner mais rien dans la constitution ne le contraint. Dans un premier temps, il demande au gouvernement de Broglie de tenter à nouveau de renverser la vapeur (élections cantonales en novembre 1877) mais cela devient impossible. Les républicains réclamant le pouvoir. Mac Mahon tente, dans un second temps, de nommer un cabinet sous l’autorité d’un monarchiste modéré, le général de Rochebouet mais la Chambre lui refuse sa confiance.

Il faut à la France un gouvernement républicain. À contrecœur, Mac Mahon le 13 décembre nomme Jules Dufaure (centre gauche). Il a pensé un temps à dissoudre (la constitution ne prévoit pas un délai entre deux dissolutions comme celle de la Ve République) mais le Sénat refuse.

Une fois de plus, Mac Mahon aurait pu démissionner mais il décide de résister depuis l’Élysée. Il y parvient jusqu’en janvier 1879, date à laquelle son camp perd la direction de l’assemblée, ravie par Léon Gambetta.

Alors que son mandat allait jusqu’en mai 1880, le 30 janvier 1879, Mac Mahon quitte le pouvoir. Les républicains choisissent un des leurs, modéré, ancien président du Sénat, Jules Grevy. La mémoire de cet épisode reste ancré dans notre culture politique car le droit de dissolution est demeuré le principe point d’achoppement des forces politiques jusqu’à nos jours.

Nomination Premier ministre: agacés, 70 % des Français ne font pas confiance à Macron

Nomination Premier ministre: agacés, 70 % des Français  ne font pas confiance à Macron

 

Selon un sondage Odoxa-Backbone pour Le Figaro 53 % des Français donnent raison à Macron de n’avoir pas nommé un gouvernement de gauche du NFP. Cependant 70 % ne lui font pas confiance sur cette question, ce qui correspond à peu près à chaque cote actuelle de popularité, autour de 30 % mais démontre aussi la division des électeurs.

Macron n’a pas nommé un gouvernement de gauche du NFP et 53% des Français lui donnent raison, d’après un sondage Odoxa-Backbone pour Le Figaro. Une majorité faible, qui révèle une importante fracture dans l’opinion publique, 46% de la population désapprouvant la décision du chef de l’État. La contestation émane surtout de la gauche, 86% des sympathisants écologistes, 84% des Insoumis et 75% des socialistes se déclarant contre le choix présidentiel. Au contraire, 91% des macronistes, 80% des sympathisants des Républicains.

Les « Insoumis » s’agitent toujours en demandant la destitution de Macron

Les « Insoumis » s’agitent toujours en demandant la destitution de Macron

Les « insoumis » toujours à la pointe révolutionnaire renouvellent leur volonté de destituer Macron. Une hypothèse qui n’a aucune chance d’être retenue compte tenu de la procédure mais qui a l’avantage de faire le buzz. Ce n’est sans doute pas sur le terrain juridique se posera la question du départ de Macron mais plutôt sur le terrain politique. En effet en multipliant les contradictions et en retardant la nomination d’un premier ministre, Macron a surtout commis une nouvelle faute politique dont il risque de payer le prix. Le prix surtout de la dissolution qui a enfoncé le pays dans l’immobilisme. Une fois les gouvernements provisoires épuisés après avoir été renversés se posera effectivement non  pas la destitution mais le départ volontaire de Macron ou à défaut sa paralysie complète.. Ce qui est évoqué d’ailleurs très malicieusement Édouard Philippe qui n’exclut plus une élection présidentielle avant 2027.

 

Mathilde Panot a annoncé le dépôt de la proposition de résolution visant à destituer le chef de l’État. Elle affirme que le texte sera signé par d’autres parlementaires que ceux de La France insoumise.

 

Avec cette proposition de résolution, La France insoumise (LFI) entend apporter «une réponse politique à la hauteur du coup de force antidémocratique qu’est en train de faire le président de la République». Mathilde Panot affirme que le nombre de signataires du texte «ira au-delà des rangs insoumis» (72 députés). Elle évoque notamment des «députés ultramarins» du groupe communiste et la parlementaire écologiste Sandrine Rousseau, elle aussi toujours à la pointe du combat extrémiste.

 

Les jeux olympiques et les jeux de Macron

Les jeux olympiques et les jeux de Macron

Il y a deux types de jeux qui ne suscitent pas la même réaction. Il y a d’abord les JO et paralympiques qui suscitent un intérêt tout à fait exceptionnel et répandent sur le pays un parfum de  bonheur et unité. Mais la politique reprend forcément ses droits notamment dans le cadre des jeux de Macron dont peu de personnes sont capable d’identifier les règles et les résultats. Jupiter tente désespérément de jouer maintenant Machiavel pour faire semblant de donner le pouvoir à un second couteau en espérant le manœuvrer.

Une stratégie malheureusement sans issue qui se heurtera à l’imbroglio des forces politiques complètement opposées à l’Assemblée nationale. Des forces qui ne trouveront l’union que pour une motion de censure mais jamais pour soutenir durablement un gouvernement.

Macron compte cependant sur la fragilité de ce gouvernement pour donner l’impression de diriger le pays. En vain évidemment car il est discrédité par à peu près toutes les forces politiques y compris dans son camp, par les élections et par l’opinion publique. Jusque-là cette opinion publique a été relativement tolérante vis-à-vis de l’immobilisme de Macron et  ses manipulations. À force de lasser tout le monde et de décevoir toujours davantage la problématique de sa démission pourrait devenir l’enjeu majeur pour remédier à la crise politique mais aussi économique, financière et sociale qui affecte le pays.

 

Premier ministre: 70 % ne font pas confiance à Macron

Premier ministre: 70 % ne font pas confiance à Macron

 

Selon un sondage Odoxa-Backbone pour Le Figaro 53 % des Français donnent raison à Macron de n’avoir pas nommé un gouvernement de gauche du NFP. Cependant 70 % ne lui font pas confiance sur cette question, ce qui correspond à peu près à chaque cote actuelle de popularité, autour de 30 % mais démontre aussi la division des électeurs.

Macron n’a pas nommé un gouvernement de gauche du NFP et 53% des Français lui donnent raison, d’après un sondage Odoxa-Backbone pour Le Figaro. Une majorité faible, qui révèle une importante fracture dans l’opinion publique, 46% de la population désapprouvant la décision du chef de l’État. La contestation émane surtout de la gauche, 86% des sympathisants écologistes, 84% des Insoumis et 75% des socialistes se déclarant contre le choix présidentiel. Au contraire, 91% des macronistes, 80% des sympathisants des Républicains.

Nouveau Premier ministre: 70 % ne font pas confiance à Macron

Nouveau  Premier ministre: 70 % ne font pas confiance à Macron

 

Selon un sondage Odoxa-Backbone pour Le Figaro 53 % des Français donnent raison à Macron de n’avoir pas nommé un gouvernement de gauche du NFP. Cependant 70 % ne lui font pas confiance sur cette question, ce qui correspond à peu près à chaque cote actuelle de popularité, autour de 30 % mais démontre aussi la division des électeurs.

Macron n’a pas nommé un gouvernement de gauche du NFP et 53% des Français lui donnent raison, d’après un sondage Odoxa-Backbone pour Le Figaro. Une majorité faible, qui révèle une importante fracture dans l’opinion publique, 46% de la population désapprouvant la décision du chef de l’État. La contestation émane surtout de la gauche, 86% des sympathisants écologistes, 84% des Insoumis et 75% des socialistes se déclarant contre le choix présidentiel. Au contraire, 91% des macronistes, 80% des sympathisants des Républicains.

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