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Trop tôt pour sortir des marchés actions ?

 Trop tôt pour sortir des marchés actions  ? 

Trop tôt pour sortir déjà des marchés actions estime un représentant de la société générale. La question est de savoir s’il s’agit d’un avertissement indirect ou d’un conseil. En effet, il est peu vraisemblable que les entreprises renouvellent leur résultat exceptionnel en grande partie due à l’inflation. Une inflation en nette diminution. Par ailleurs la croissance est sur une tendance baissière dans la plupart des pays du monde a commencer par la Chine.
 Dans un entretien accordé à La Tribune, Alain Bokobza, directeur de l’Allocation d’Actifs Global, et membre du comité exécutif de la recherche de Société Générale, explique pourquoi la hausse des marchés actions est cependant  tout à fait rationnelle, sans euphorie, compte tenu de la configuration exceptionnelle dans laquelle se trouvent les grandes entreprises, de la reprise de l’activité attendue dans le monde et du début d’un nouveau cycle de baisse des taux. Selon lui, le message est clair, il est trop tôt pour sortir des actions, comme il était déjà trop tôt de le faire en début d’année. Directeur de l’Allocation d’actifs global de Société Générale, dont le rôle est de conseiller les grands clients institutionnels de la banque sur leur allocation, Alain Bokobza explique dans « La Tribune » pourquoi les marchés actions sont si résilients, et pourquoi ils devraient même le rester une grande partie de l’année.

 Les marchés sont- ils excessivement optimistes ?

ALAIN BOKOBZA - Non, ils ne le sont pas.  Nous avons connu depuis plusieurs trimestres une croissance vigoureuse des profits des entreprises, avec une discipline extrême dans l’utilisation de ces marges et profits, comme rarement vu dans les précédents cycles économiques. Les entreprises se sont plutôt désendettées, mais elles ont également augmenté les salaires, ce qui est nouveau depuis deux décennies, elles ont largement investi et elles ont assuré une croissance élevée des dividendes et des rachats d’action, ce qui témoigne d’une maîtrise certaine dans l’utilisation du capital.

Et contrairement aux années de bulle, il y a peu d’opérations de fusions & acquisitions, les entreprises cherchant davantage à se protéger qu’à prendre des risques inouïs. Tous les grands krachs boursiers ont été précédés par un pic de fusions & acquisitions. La baisse des taux de financement des entreprises, mesurée par le spread de crédit (écart entre le taux risqué et le taux sans risque, NDLR), est également le reflet de cette bonne gestion du capital par les entreprises. C’est donc bien cette configuration exceptionnelle pour les entreprises qui fait progresser les marchés actions. A ce cycle très favorable s’ajoute la fin des hausses des taux. Aujourd’hui, le débat porte sur le calendrier de la baisse des taux et non l’inverse !

 

Vous disiez en janvier qu’il était trop tôt pour sortir des actions après le rallye de novembre et décembre. Diriez-vous la même chose aujourd’hui ?

Oui, il est encore bien trop tôt pour sortir des actions. Nous n’avons aujourd’hui aucun indicateur avancé qui nous alerte sur une détérioration des marges des entreprises. Nous n’avons aucun signe précurseur non plus d’une cassure baissière de la conjoncture aux Etats-Unis et les indicateurs avancés nous montrent même une accélération de l’activité en Europe au second semestre.

C’est d’ailleurs la raison qui explique la bonne performance des valeurs cycliques ces derniers mois, y compris en Europe. Enfin, il me semble que le Japon va également beaucoup mieux et la Chine a déjà atteint son point bas. C’est finalement toute la planète qui montre des signes de robustesse, étonnante certes, mais robustesse quand même.

La forte concentration de la performance sur quelques grandes capitalisations, aux Etats-Unis avec les 7 magnifiques (Apple, Microsoft, Alphabet, Meta , Amazon, Nvidia et Tesla), mais aussi en Europe, n’est-elle pas, au contraire, un signal de vente ?

L’Europe applique systématiquement les configurations de marché sur les actions avec un décalage de plusieurs mois, voire de trimestres, avec les marchés américains. Donc, cet effet de concentration à la fois des profits et des performances est observé depuis un moment déjà. Il est simplement plus récent en Europe. Mais si vous prenez les 100 premières valeurs technologiques aux Etats-Unis, et non plus simplement les 7 magnifiques, elles représentent 40 % de la capitalisation mais aussi 30 % des profits !

Cela n’a rien à voir à ce que l’on a pu connaître à la fin des années 1990 lorsqu’il y avait un effet de concentration similaire, mais avec des entreprises qui étaient soit en perte, soit avec des fonds propres négatifs tellement elles avaient accumulé de goodwill en multipliant les acquisitions.

Aujourd’hui, la situation est bien différente : nous avons certes de très grandes valeurs, mais qui génèrent des profits très élevés, avec des bilans en trésorerie nette positive ! Ces entreprises sont d’une qualité exceptionnelle, elles concentrent une partie non négligeable de la valeur ajoutée et leur niveau de valorisation n’a rien d’irrationnel. Mais en gestion d’actifs, que ce soit pour un investisseur institutionnel ou pour un investisseur particulier, il faut en permanence appliquer une règle qui consiste à ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier. Nous assistons ainsi à un élargissement de la performance, venant des Etats-Unis, vers d’autres régions, comme le Japon et plus récemment les actions européennes. Parallèlement, il y a également un élargissement sectoriel vers des valeurs cycliques, notamment de consommation.

Faut-il aujourd’hui privilégier les actions européennes aux actions américaines ?

Les actions sont soutenues par la croissance des profits. Et il y a toujours plus de croissance aux Etats-Unis qu’en Europe. Il est donc stratégiquement difficile d’être surpondéré sur l’Europe. Mais, tactiquement, nous observons en ce moment une configuration dans laquelle, suite à la publication de chiffres d’inflation élevés aux Etats-Unis, la Banque centrale européenne pourrait, pour la première fois de son histoire, commencer à baisser ses taux directeurs avant la Réserve fédérale, probablement à partir de juin prochain.

Une baisse des taux est toujours favorable aux marchés obligataires mais avec également des conséquences positives pour les actions. D’autant que l’euro pourrait rester faible face au dollar, ce qui renforce la compétitivité des entreprises européennes et que la conjoncture va repartir sur la seconde partie de l’année. C’est notre scénario central, quitte à être en porte-à-faux avec ceux qui prédisent l’accident conjoncturel. Tactiquement, il est donc probable que les grands fonds d’investissement mondiaux neutralisent leur sous-pondération sur l’Europe, et ce malgré la guerre en Ukraine et au Moyen-Orient, ce qui pourrait provoquer un surcroît inattendu de performance des indices européens.

Logement : comment sortir de la crise

Logement : comment sortir de la crise

Un collectif de 26 acteurs du secteur immobilier appelle, dans une tribune au « Monde », à favoriser la mobilité des parcours résidentiels, bloquée aujourd’hui par les règles fiscales, urbanistiques et techniques.

Il est toujours bon de le rappeler : le secteur du bâtiment est responsable de près de la moitié de la consommation d’énergie et d’un quart des émissions de gaz à effet de serre en France. Si le « verdissement » de l’activité est en cours avec, il y a comme dans tous les secteurs, des engagements sincères, des projets remarquables porteurs de réels impacts, mais aussi encore beaucoup trop de discours marketing dévoilant en creux la résistance de l’ancien monde de l’immobilier.

Cette transformation nous semble trop lente et surtout fait l’impasse sur une question majeure : l’évolution des modes de vie et les aspirations contrariées de celles et ceux qui vivent dans ces logements dans un contexte de crise sociale montante. Y répondre pourrait aider à s’engager sur la voie d’une sobriété immobilière devenue nécessaire.

Une enquête IPSOS pour RTE révèle que 30 % des ménages, soit neuf millions de ménages représentant près de 20 millions de personnes, envisagent de déménager pour aller vers un logement plus petit et faire ainsi des économies (c’est l’argument principal cité par 50 % des répondants) ou simplifier l’entretien d’un logement devenu trop grand (Modes de production, sobriété et efficacité énergétique : état des lieux sur les comportements et attitudes des Français, juin 2023).

C’est le moment de réinventer le modèle !
La mobilité résidentielle permettant de changer de logement en fonction des évolutions de la vie de chacun est une attente majeure. Cette attente est aujourd’hui bloquée. Trop de ménages se retrouvent assignés à résidence, piégés par un système qui, dopé depuis plusieurs décennies aux taux d’intérêt bas et aux aides gouvernementales multiples, a engendré une flambée des prix de l’immobilier.

Si un grand nombre a vu sa richesse immobilière s’accroître, l’accès à la propriété des Français les moins aisés a aussi fortement baissé et le marché locatif est à son tour touché. La mobilité résidentielle est aujourd’hui grippée par la chute du marché de la construction neuve, affaiblie par la montée des taux d’intérêt et l’explosion du coût des matériaux.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Quand l’immobilier n’est plus une valeur refuge

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Le spectre des années noires de 1990 et 2008 ressurgit tandis que certains prédisent une cure de sobriété immobilière forcée pour les plus jeunes et les moins argentés dans la décennie à venir. C’est le moment de réinventer le modèle ! Nous devons d’abord prendre conscience que le parc de logements existant est aujourd’hui en

Un collectif de 26 acteurs du secteur immobilier appelle, dans une tribune au « Monde », à favoriser la mobilité des parcours résidentiels, bloquée aujourd’hui par les règles fiscales, urbanistiques et techniques

Il est toujours bon de le rappeler : le secteur du bâtiment est responsable de près de la moitié de la consommation d’énergie et d’un quart des émissions de gaz à effet de serre en France. Si le « verdissement » de l’activité est en cours avec, il y a comme dans tous les secteurs, des engagements sincères, des projets remarquables porteurs de réels impacts, mais aussi encore beaucoup trop de discours marketing dévoilant en creux la résistance de l’ancien monde de l’immobilier.

Cette transformation nous semble trop lente et surtout fait l’impasse sur une question majeure : l’évolution des modes de vie et les aspirations contrariées de celles et ceux qui vivent dans ces logements dans un contexte de crise sociale montante. Y répondre pourrait aider à s’engager sur la voie d’une sobriété immobilière devenue nécessaire.

Une enquête IPSOS pour RTE révèle que 30 % des ménages, soit neuf millions de ménages représentant près de 20 millions de personnes, envisagent de déménager pour aller vers un logement plus petit et faire ainsi des économies (c’est l’argument principal cité par 50 % des répondants) ou simplifier l’entretien d’un logement devenu trop grand (Modes de production, sobriété et efficacité énergétique : état des lieux sur les comportements et attitudes des Français, juin 2023).

La mobilité résidentielle permettant de changer de logement en fonction des évolutions de la vie de chacun est une attente majeure. Cette attente est aujourd’hui bloquée. Trop de ménages se retrouvent assignés à résidence, piégés par un système qui, dopé depuis plusieurs décennies aux taux d’intérêt bas et aux aides gouvernementales multiples, a engendré une flambée des prix de l’immobilier.

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Éducation : sortir des certitudes et des invectives

Éducation : sortir des certitudes et des invectives

Professeur honoraire en sciences de l’éducation, Philippe Meirieu juge, dans une tribune au « Monde », que l’éducation mérite un climat apaisé loin de « l’agressivité d’atmosphère » de la société. Ces conditions doivent permettre aux enseignants de déconstruire les préjugés de leurs élèves, selon l’auteur de « Qui veut encore des professeurs ? ».

L’enchaînement d’événements tragiques répercutés en continu par les médias et les réseaux sociaux crée aujourd’hui une agressivité d’atmosphère qui rend plus difficile que jamais l’éducation de nos enfants et adolescents. Déjà chauffés à blanc par les publicitaires, ils se trouvent, de fait, immergés et engagés dans une guerre des certitudes quand il faudrait, au contraire, qu’ils prennent le temps d’apprendre à douter pour pouvoir faire face eux-mêmes, une fois devenus adultes, aux bouleversements qui les attendent.

La crise sanitaire, déjà, avait créé un climat général d’insécurité psychique qui les a durablement affectés. Quand un individu se sent menacé dans ses équilibres fondamentaux et que son rapport aux autres et au monde est remis en question, il est tenté de retrouver un semblant de stabilité en se crispant sur des principes rudimentaires, des schémas simplistes ou des oppositions binaires. Sans étayage culturel, la fragilité intérieure ouvre la voie au dogmatisme et les personnes deviennent ainsi des proies faciles pour les populismes et les fanatismes de toutes sortes.

C’est pourquoi, sans doute, les débats essentiels sur les ébranlements sociétaux auxquels nous sommes confrontés – la crise climatique, les guerres qui ensanglantent le monde, la question des migrations, les interrogations liées au genre et à la remise en cause du modèle patriarcal de l’autorité – produisent, à côté de réflexions de haut niveau qui acceptent de se confronter avec la complexité, un emballement de crispations identitaires, des affrontements sans fin de positions caricaturales, des violences verbales inouïes qui saturent le débat public.

Or, l’éducation requiert tout le contraire : que l’on apprenne à surseoir à ses pulsions primaires, que l’on interroge ses représentations, que l’on se méfie des lieux communs et des pseudo-évidences, que l’on prenne le temps de réfléchir, de s’informer, de confronter sereinement son point de vue avec ceux des autres. Que l’on accepte de substituer, un moment, à la satisfaction d’être dans le camp de la vérité la recherche collective de la précision, de la justesse et d’une vérité qu’on sait pourtant inaccessible. Pas d’éducation authentique sans un moratoire assumé des certitudes et des invectives.

Comment sortir le quinquennat du naufrage

Comment sortir le quinquennat du naufrage

Fonctionnement démocratique, décision publique et maintien de l’ordre : la crise est désormais triple. Si le bloc central qui s’est constitué sur les cendres du PS et de LR renonce à réformer, il perd son identité et sa raison d’exister, estime, dans sa chronique, Françoise Fressoz, éditorialiste au « Monde ».

« Le conflit des retraites est devenu une crise du fonctionnement démocratique doublée d’une crise de la décision publique, triplée d’une crise de l’ordre public. »L’éditorialiste suggère que les partis de gouvernement prennent la responsabilité au lieu de se cantonner uniquement dans l’opposition. Force est de constater qu’aujourd’hui Macron et son parti sont dans une impasse caractérisée notamment par une absence de majorité qui leur interdira de passer nombre de lois fondamentales.

Le président de la république a déjà prévenu que ces lois seront plus nombreuses et plus courtes. Bref un travail législatif ratatiné qui va bloquer le gouvernement. La fin du quinquennat risque de connaître un véritable naufrage empêtré dans ses contradictions et son immobilisme. Il faudrait sans doute plus fondamentalement permettre une respiration démocratique avec le recours à des élections. Le problème, c’est que les études d’opinion ont montré que la majorité déjà relative du pouvoir perdrait à peu près les deux tiers de ses élus.

La situation est donc explosive car à la crise sociale va succéder une crise économique avec la probable récession, l’inflation et une crise politique dont on ne voit pas l’issue compte tenu de l’entêtement du chef de l’État.

Laurent Fabius du conseil constitutionnel aura-t-il la lucidité et le courage de sortir le pays de la chienlit

Laurent Fabius du conseil constitutionnel aura-t-il la lucidité et le courage de sortir le pays de la chienlit

L’avenir du pays pourrait bien désormais être dans les mains du conseil constitutionnel présidé par Laurent Fabius. Il ne s’agit pas seulement d’examiner voire de sanctionner des dispositions finalement assez secondaires et ou considérées comme des cavaliers législatifs inadéquates. Il s’agit plus fondamentalement d’acter le fait que cette réforme des retraites n’a pas respecté les modalités du fonctionnement de la démocratie notamment au Parlement.

En écourtant le débat d’abord à l’Assemblée nationale puis au Sénat, le gouvernement a commis un déni de démocratie institutionnelle. Par ailleurs il y a aussi un déni de démocratie sociale qui contredit l’esprit et la lettre de la constitution après le refus de négociations avec les syndicats confirmé aussi par le mépris du chef d’État vis-à-vis des syndicats.

Il y a aussi et enfin des considérations plus politiques c’est-à-dire le fait que le pays est devenu ingouvernable et qu’il risque de s’orienter vers une chienlit ingérable.

S’il lui reste encore de la lucidité et du courage à Fabius qui en a parfois manqué parfois, il peut inscrire son nom dans l’histoire politique en rejetant la totalité d’une loi scélérate juridiquement et dangereuse politiquement et socialement.

Réforme des Retraites: suppression de l’âge légal pour sortir le gouvernement du pétrin ?

Réforme des Retraites: suppression de l’âge légal pour sortir le gouvernement du pétrin ?

On voit mal le gouvernement retirer purement et simplement sa réforme des retraites. Certains font cependant l’hypothèse que pour sauver les meubles, en fonction de la mobilisation sociale, le gouvernement pourrait être amené à supprimer le concept d’âge légal pour ne laisser qu’une durée de cotisation. L’honneur serait ainsi presque sauf avec maintien de la réforme mais disparition de son symbole le plus contraignant.

Si l’examen de la réforme des retraites a débuté au Sénat ce mardi, plusieurs parlementaires mais aussi des économistes défendent la suppression pure et simple de l’âge légal de départ. Même au sein de la majorité, certains commencent à reprendre cette idée à leur compte.

L’âge légal serait supprimé et chaque Français pourrait partir à l’âge de son choix. En tout cas, dès qu’il estime avoir assez cotisé pour toucher la pension dont il a besoin pour vivre. L’économiste Marc de Basquiat est l’un des promoteurs de cette retraite à la carte. « Faire confiance à la liberté des personnes pour décider le moment où elles partent à la retraite, c’est quelque chose qui est un progrès, plutôt que de dire que l’État doit décider à la place des gens. Si quelqu’un part à la retraite à 70 ans, libre à lui, si quelqu’un part à 60 ans, libre à lui. Il y aurait une durée de cotisation de référence, avec une décote pour ceux qui partent plus tôt et une surcote pour ceux qui liquident leur pension plus tard », explique-t-il.

. Même au sein de la majorité, certains parlementaires commencent à la reprendre à leur compte.

Environnement : Sortir de l’emphase et du mensonge

Environnement : Sortir de l’emphase et du mensonge

Raphaëlle Ginies et Samuel Jequier sont respectivement directrice générale et directeur général adjoint de Bona fidé.
Erwan Floch.( dans L’opinion))

À juste titre les auteurs de la tribune tente de démontrer le ridicule et l’inefficacité de la théâtralisation de la question environnementale. Trop souvent en effet, on annonce des productions zéro carbone, zéro émission, des énergies totalement pures, des produits zéro impact. Ou la récupération d’une question sociétale majeure par la dialectique marketing ou par la rhétorique politique. Le propos doit effectivement être coup plus modeste, plus concret, plus réel et forcément des progrès plus progressif. NDLR

Notre société ne partage aujourd’hui plus de communs, entend-on un peu partout. Un sentiment au moins semble échapper à la règle : celui que la terre tremble sous nos pieds, que ce tremblement est de plus en plus menaçant. Depuis quelques mois, guerre et crises diverses aidant (écologique, climatique, économique, etc.), chacun comprend que les fractures que l’on croyait réparables ne le sont pas. Il faut bouger. Mais pour aller où ? C’est la grande question. Certains pensent que les riches s’en sortiront toujours, qu’ils trouveront bien le moyen de se réfugier dans des zones tempérées ou qu’ils coloniseront de nouvelles planètes dont ils nous cachent encore le nom.

La vérité est que la terre est ronde et que nous avons plutôt intérêt à trouver de vraies solutions. Après une période de déni collectif, chacun pressent de manière de plus en plus impérative qu’il va falloir accepter de changer. Fin de l’abondance, fin de l’insouciance…et début de la sobriété, dans toutes nos pratiques de consommation, de l’énergie au textile, de l’alimentation à l’électricité. Une forme d’économie de la modestie s’impose comme règle nouvelle, une économie de la nécessité, de la juste mesure, contre les excès de la surconsommation et promouvant des comportements plus responsables et à moindre impact sur la planète.

Il nous faudra nous départir de l’abondance de nos contenus et de la tonalité tonitruante de nos débats si l’on veut que la forme rencontre le fond
Les Français semblent disposés à y entrer de plain-pied : 65% d’entre eux disent adhérer au concept de sobriété et 72% se déclarent prêts à une consommation plus sobre à l’avenir, selon une étude Viavoice. Ce changement en cours de modèle de consommation, rompant avec les fondements historiques de croissance de l’économie capitaliste, pose indéniablement la question du discours, du langage et de la communication. La fin de l’abondance, la mort annoncée de la société de consommation signent aussi la fin de l’emphase, du lyrisme, de l’autopromotion béate et de la sur-promesse, en un mot la fin de la communication frivole et de la communication gloriole ! Il nous faudra nous départir de l’abondance de nos contenus et de la tonalité tonitruante de nos débats si l’on veut que la forme rencontre le fond.

Société moins conquérante. L’économie du langage pourrait bien devenir la nouvelle règle de la communication, au sein d’une société moins conquérante et plus écologique. L’entreprise n’a pas d’autre option que d’adopter cette idée de sobriété dans son propre discours pour entrer en résonance avec ses publics. Sérieux, sobriété, simplicité : la communication entre dans une nouvelle ère. Et si elle y gagnait en efficacité et en crédibilité ? Derrière la sobriété, il y a aussi la question de l’authenticité et de la vérité. La sobriété oblige de fait à la simplicité des mots, à retrouver un langage commun, perdu depuis des décennies par trop d’abus, de novlangue pour initiés, de technocratisme verbal et d’euphémisation.

La sincérité et la simplicité feront la différence pour être écouté par une opinion défiante, désormais acculturée au décryptage des mécanismes de communication. Une opinion qui ne supporte plus les dénis du réel, le « tout est bien, tout va bien » et l’accumulation de mots qui ne sont pas les siens. Le champ du changement est immense pour les entreprises. Plus de huit Français sur dix sont incapables de citer une entreprise « engagée » ; plus de sept sur dix considèrent que les entreprises ne sont pas suffisamment impliquées dans les réponses à la crise écologique et seuls deux sur dix connaissent la signification du sigle RSE selon une enquête récente de l’Obsoco.

La sobriété est un levier pour recréer un langage qui parle à nouveau dans un monde où « plus rien n’imprime » et retrouver de l’adhésion. L’exemple a été assez peu souligné, mais reste probant : Edouard Philippe est devenu populaire lors du premier confinement (gagnant plus 15 points de popularité entre mars et mai 2020) grâce à une expression modeste sur le Covid et une posture d’humilité (« nous savons que nous ne savons pas tout », « nous essayons de trouver les moins mauvaises des solutions »…), sur lesquelles il ne cesse de capitaliser depuis. Après l’addiction au bullshit, la simplicité du discours et du langage : cette révolution copernicienne pour politiques, journalistes et marques est sans doute l’écot à payer pour retisser du lien et de la confiance avec ses publics. « Le langage de la vérité est simple », disait Sénèque.

Raphaëlle Ginies et Samuel Jequier, respectivement directrice générale et directeur général adjoint de Bona fidé.

Environnement : Sortir de l’emphase et pour une sobriété du discours

Environnement : Sortir de l’emphase et pour une sobriété du discours

Raphaëlle Ginies et Samuel Jequier sont respectivement directrice générale et directeur général adjoint de Bona fidé.
Erwan Floch.( dans L’opinion))

Notre société ne partage aujourd’hui plus de communs, entend-on un peu partout. Un sentiment au moins semble échapper à la règle : celui que la terre tremble sous nos pieds, que ce tremblement est de plus en plus menaçant. Depuis quelques mois, guerre et crises diverses aidant (écologique, climatique, économique, etc.), chacun comprend que les fractures que l’on croyait réparables ne le sont pas. Il faut bouger. Mais pour aller où ? C’est la grande question. Certains pensent que les riches s’en sortiront toujours, qu’ils trouveront bien le moyen de se réfugier dans des zones tempérées ou qu’ils coloniseront de nouvelles planètes dont ils nous cachent encore le nom.

La vérité est que la terre est ronde et que nous avons plutôt intérêt à trouver de vraies solutions. Après une période de déni collectif, chacun pressent de manière de plus en plus impérative qu’il va falloir accepter de changer. Fin de l’abondance, fin de l’insouciance…et début de la sobriété, dans toutes nos pratiques de consommation, de l’énergie au textile, de l’alimentation à l’électricité. Une forme d’économie de la modestie s’impose comme règle nouvelle, une économie de la nécessité, de la juste mesure, contre les excès de la surconsommation et promouvant des comportements plus responsables et à moindre impact sur la planète.

Il nous faudra nous départir de l’abondance de nos contenus et de la tonalité tonitruante de nos débats si l’on veut que la forme rencontre le fond
Les Français semblent disposés à y entrer de plain-pied : 65% d’entre eux disent adhérer au concept de sobriété et 72% se déclarent prêts à une consommation plus sobre à l’avenir, selon une étude Viavoice. Ce changement en cours de modèle de consommation, rompant avec les fondements historiques de croissance de l’économie capitaliste, pose indéniablement la question du discours, du langage et de la communication. La fin de l’abondance, la mort annoncée de la société de consommation signent aussi la fin de l’emphase, du lyrisme, de l’autopromotion béate et de la sur-promesse, en un mot la fin de la communication frivole et de la communication gloriole ! Il nous faudra nous départir de l’abondance de nos contenus et de la tonalité tonitruante de nos débats si l’on veut que la forme rencontre le fond.

Société moins conquérante. L’économie du langage pourrait bien devenir la nouvelle règle de la communication, au sein d’une société moins conquérante et plus écologique. L’entreprise n’a pas d’autre option que d’adopter cette idée de sobriété dans son propre discours pour entrer en résonance avec ses publics. Sérieux, sobriété, simplicité : la communication entre dans une nouvelle ère. Et si elle y gagnait en efficacité et en crédibilité ? Derrière la sobriété, il y a aussi la question de l’authenticité et de la vérité. La sobriété oblige de fait à la simplicité des mots, à retrouver un langage commun, perdu depuis des décennies par trop d’abus, de novlangue pour initiés, de technocratisme verbal et d’euphémisation.

La sincérité et la simplicité feront la différence pour être écouté par une opinion défiante, désormais acculturée au décryptage des mécanismes de communication. Une opinion qui ne supporte plus les dénis du réel, le « tout est bien, tout va bien » et l’accumulation de mots qui ne sont pas les siens. Le champ du changement est immense pour les entreprises. Plus de huit Français sur dix sont incapables de citer une entreprise « engagée » ; plus de sept sur dix considèrent que les entreprises ne sont pas suffisamment impliquées dans les réponses à la crise écologique et seuls deux sur dix connaissent la signification du sigle RSE selon une enquête récente de l’Obsoco.

La sobriété est un levier pour recréer un langage qui parle à nouveau dans un monde où « plus rien n’imprime » et retrouver de l’adhésion. L’exemple a été assez peu souligné, mais reste probant : Edouard Philippe est devenu populaire lors du premier confinement (gagnant plus 15 points de popularité entre mars et mai 2020) grâce à une expression modeste sur le Covid et une posture d’humilité (« nous savons que nous ne savons pas tout », « nous essayons de trouver les moins mauvaises des solutions »…), sur lesquelles il ne cesse de capitaliser depuis. Après l’addiction au bullshit, la simplicité du discours et du langage : cette révolution copernicienne pour politiques, journalistes et marques est sans doute l’écot à payer pour retisser du lien et de la confiance avec ses publics. « Le langage de la vérité est simple », disait Sénèque.

Raphaëlle Ginies et Samuel Jequier, respectivement directrice générale et directeur général adjoint de Bona fidé.

Électricité : sortir du marché ?

Électricité :  sortir du marché  ?

 

En vue de la réunion extraordinaire du Conseil « Energie » de l’UE qui se tiendra le 9 septembre prochain, plusieurs députés de La France Insoumise interpellent les ministres Bruno Lemaire et Agnès Pannier-Runacher sur la question épineuse du prix de l’énergie en Europe. Par Aurélie Trouvé, Matthias Tavel et Maxime Laisney, élus pour LFI (*).

 

Une contribution qui justifie la lecture pour mieux comprendre l’idéologie de LFI. Le parti de Mélenchon en matière d’électricité propose de sortir complètement du marché et non d’engager le découplage des prix entre électricité et gaz. LFI propose de s’en tenir pour l’électricité au coût de production ; le seul problème c’est que si l’électricité d’EDF était payée au cout réel de production il faudrait sans doute doubler les tarifs compte tenu des besoins de financement de l’entreprise ( endettement, coût du Grand carénage, des déchets et couts des futurs EPR). En fait , la proposition de LFI signifie la nationalisation des tarifs avec un transfert des prix du consommateur vers celui du contribuable. Bref l’économie administrée chère aux néocommunistes et autres gauchistes. Pas étonnant que cette contribution soit le fruit de députés tous les trois anciens fonctionnaires ! NDLR

Tribune

 

La présidence tchèque du Conseil de l’UE a convoqué une réunion extraordinaire du Conseil « Énergie » de l’UE vendredi 9 septembre pour définir des mesures d’urgence face au naufrage du marché européen de l’électricité.

En Europe, le coût moyen de production, qui servait de base de calcul pour les prix de l’électricité, a été abandonné au profit d’un prix formé sur un marché unique. Il a également été décidé que ce prix soit fixé par la dernière centrale appelée – généralement ayant les coûts de production les plus élevés. Selon ces règles, les centrales électriques fonctionnant au gaz, lourdement impactées par l’explosion des prix du gaz, se retrouvent ainsi à pousser à la hausse les prix de l’électricité dans toute l’Europe, même pour l’électricité produite à partir d’autres sources.

De plus en plus de pays, même parmi les plus fervents soutiens de solutions de marché, reconnaissent désormais ces dysfonctionnements majeurs. La présidente de la Commission elle-même a récemment admis « les limites du fonctionnement actuel » du marché européen de l’électricité.

Mais en France, Emmanuel Macron et son gouvernement s’en tiennent à quelques critiques évasives, et opèrent en derniers défenseurs du marché européen.

L’organisation de la production et de la distribution d’énergie dans le pays reste une chasse gardée de l’exécutif, évoquée seulement dans le huis clos du Conseil de Défense : la véritable raison de l’alourdissement de nos factures d’électricité – et, avec elle, de la précarisation énergétique de millions de nos concitoyens – n’est l’objet d’aucun débat démocratique. Le gouvernement élude la discussion essentielle : la responsabilité pleine et centrale du marché dans la flambée des prix.

Dans ce système, les usagers paient le prix fort, se voyant imposer un prix sans connexion avec le coût de production réel. Invoquant son « bouclier tarifaire », mis en place pour limiter l’envolée du tarif réglementé de l’électricité qui aurait presque atteint 45%, le gouvernement omet de dire que les coûts du système électrique français n’ont progressé que de 4% en 2021 ; l’essentiel des augmentations imposées aux usagers procède d’un mécanisme de formation des prix fondé sur les prix de marché, même pour les bénéficiaires des tarifs réglementés.

Sans marchandisation, le « bouclier tarifaire » aurait été inutile ! Chacun aurait été protégé, alors qu’aujourd’hui, 40% des usagers (mais 72% de la consommation) dépendent d’une offre de marché. Parmi eux, les particuliers ont souvent été abusés par le démarchage agressif des fournisseurs alternatifs. Beaucoup d’entreprises et de collectivités locales – qui, elles, n’ont pas eu le choix – ont vu leur facture multipliée par quatre, voire plus.

À moins d’une réforme rapide, l’explosion des prix de marché observée en 2022 s’apprête à renchérir nos factures à un niveau intenable pour des millions de familles et de collectivités.

En conférence de presse, ce lundi 5 septembre, Emmanuel Macron a bien évoqué – sans horizon précis – la volonté d’une « réforme » du marché de l’électricité, indiquant le souhait que les prix soient « en lien » avec les coûts réels de production. Mais le seul découplage entre le prix du gaz et celui de l’électricité ne s’attaquera qu’à la partie émergée de l’iceberg. Le principe selon lequel la dernière centrale mise en production – la plus chère – fixe le prix de l’ensemble de la production demeurera. Aurait-on idée d’indexer le prix d’une veste entière sur le coût des boutons de manchette ?

Les parlementaires n’ont pas été consultés quant aux mesures d’urgence souhaitables qui ne nous écartent pas de la trajectoire « 1,5° » définie par l’Accord de Paris. Les ministres de l’Économie et de l’Énergie respectivement seront auditionnés par la Commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale après la réunion du Conseil. C’est inacceptable d’un point de vue démocratique.

Aucun débat n’a lieu à partir d’un bilan indépendant du fonctionnement de marché en place depuis 15 ans, et partant des propositions construites dans les différents pays de l’UE, y compris dans les cercles académiques. Le projet Hercule de réforme d’EDF, négocié dans l’ombre avec Bruxelles, sans décision parlementaire, s’est conclu par un échec. La « nationalisation » d’EDF promise pendant la campagne présidentielle va intervenir sans aucune explication quant à la manière dont elle permettra de résoudre la crise à l’œuvre et sans remise en cause du statut de société anonyme de l’entreprise.

L’échec du marché à organiser la production et la bifurcation énergétique est patent, et l’heure est venue d’un débat collectif pour des transformations structurelles. D’autres principes doivent être mis aux postes de commande : l’énergie n’est pas une marchandise, mais un bien commun. Nous défendons un système français public, hors marché, interconnecté au programme de production à l’échelle européenne – pour lequel la sortie immédiate du marché européen de l’électricité est impérative, sans interdire les échanges et la solidarité. Ce choix a une implication immédiate : le tarif réglementé doit être rétabli pour tous les ménages et les opérateurs qui le souhaitent (PME, collectivités locales…), sans pénalité contractuelle ; et il doit revenir à une tarification basée sur les seuls coûts réels de production, libérée des surcoûts et des aléas du marché. Pillage et gaspillage du marché ont assez duré. Face à la crise, place à la maîtrise publique et à la planification écologique.

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Signataires :

  • Aurélie Trouvé députée LFI NUPES de Seine-Saint-Denis ( Aurélie Trouvé est co-rapporteure du groupe de travail sur les prix alimentaires et les prix de l’énergie) ;
  • Matthias TAVEL député LFI NUPES de Loire-Atlantique ;
  • Maxime LAISNEY député LFI NUPES de Seine-et-Marne.

Santé : sortir de la marchandisation

Santé : sortir de la marchandisation

 

La marchandisation du secteur de la santé met en danger notre système qui repose sur la solidarité, dénoncent Pauline Londeix et Jérôme Martin, cofondateurs de l’Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament, dans une tribune au « Monde ». Ils appellent à la mise en place d’un modèle collaboratif et non compétitif.

 

La mise en place fin juillet d’un comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires permettra-t-elle une meilleure prise en compte des alertes scientifiques sur les menaces pour notre santé ? On peut l’espérer, mais les progrès que cette instance pourrait apporter resteront limités si ne sont pas repensées en profondeur les politiques économiques et industrielles qui garantissent des réponses efficaces aux défis sanitaires présents et à venir.

Deux ans et demi après le début de la pandémie de Covid-19, la variole du singe, connue depuis des décennies en Afrique, s’étend dans les pays riches. La réponse tardive des gouvernements à cette nouvelle menace est conduite avec des outils développés contre la variole humaine, faute de financements adaptés lorsqu’elle touchait principalement des pays pauvres. Des menaces importantes pèsent sur Taïwan, et l’escalade possible des tensions entre les Etats-Unis et la Chine pourrait avoir un impact direct sur la production de matière première pharmaceutique, particulièrement concentrée dans ce pays. La situation n’est pas sans rappeler celle que nous avons connue en France, au printemps 2020, où notre dépendance envers la production asiatique, alors arrêtée par les mesures de confinement, s’était traduite dramatiquement par des tensions sur des médicaments essentiels dans les hôpitaux.

 

La philosophe Cynthia Fleury avait qualifié en avril 2020 la pandémie de Covid-19 de « répétition générale ». Une étude récente de Santé publique France estime à 30 % le taux de personnes contaminées par le Sars-CoV-2 qui développe ensuite un Covid long, dont l’ensemble des conséquences sont encore mal connues, mais qui incluent une augmentation significative des risques cardio-vasculaires. A ce jour, la pandémie a fait au moins 6,5 millions de morts. Aurions-nous pu y être mieux préparés ?

Ce qui est certain, c’est que des alertes – comme celles concernant les conséquences sur la santé des déforestations massives, des atteintes à la biodiversité ou de l’élevage intensif – ont été lancées depuis des décennies par de nombreux scientifiques, et que celles-ci ne se sont pas traduites dans les priorités de recherche. Par exemple, la Commission européenne a refusé en 2015 des financements à des équipes de recherche qui étudiaient les coronavirus.

Du fait des changements environnementaux, de nouvelles pandémies risquent d’apparaître, avec des agents pathogènes plus létaux et plus transmissibles. L’évolution des modes de vies, l’impact humain sur l’environnement ou encore le changement climatique favorisent par ailleurs l’explosion de certaines autres pathologies, comme les maladies cardio-vasculaires, le diabète, les cancers. La résistance aux antibiotiques, une des pires menaces pour l’humanité selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), peut compromettre quant à elle des décennies d’avancées biomédicales et causer un nombre croissant de décès – elle provoque déjà 35 000 morts par an aux Etats-Unis, 33 000 en Europe, dont 5 000 en France. Des maladies millénaires comme la tuberculose sont par ailleurs en pleine résurgence. Enfin, le vieillissement de la population à l’échelle mondiale est également un facteur d’augmentation significatif des besoins en produits de santé.

Sortir de la drogue des réseaux « sociaux »

Sortir de la drogue des réseaux « sociaux »

 

 

Etudes et témoignages s’accumulent pour démontrer la dangerosité d’un usage immodéré des réseaux sociaux, pour les jeunes en particulier. Un phénomène dans lequel les géants du Web ont une grande responsabilité, explique dans sa chronique Philippe Bernard, éditorialiste au « Monde ».

 

C’était à la mi-août juste après le dîner dans un refuge de montagne des Hautes-Alpes. Les bols de soupe en Duralex avaient été empilés et le gratin de crozets raclé jusqu’à la dernière miette dans les plats en inox par des randonneurs affamés. La nuit allait tomber, mais, avant de gagner les dortoirs, les occupants du lieu posé dans un site somptueux sont restés un moment autour des tables de bois, comme pour goûter encore un peu le plaisir d’être ensemble dans cet endroit hors du monde.

Et c’est là que le miracle s’est produit. Un groupe d’adolescents a sorti un jeu de tarot, leurs aînés un plateau de Scrabble, un atelier de massage cervical s’est improvisé sur un banc et, surtout, les conversations ont redoublé. Un vrai déluge de sociabilité. Une scène digne de Retour vers le futur, plongée collective vers une époque pré-smartphone où l’idée de communiquer avec les autres avec un boîtier plutôt qu’avec son voisin ne venait à personne.

Les écrans n’avaient pas disparu par enchantement. Le refuge, seulement alimenté en électricité par quelques panneaux solaires et une turbine à eau, ne permet pas la recharge des portables. D’ailleurs, le réseau n’y passe pas. Bien nommé, le « refuge » serait-il l’un des derniers sanctuaires de la « vie ensemble » délivrée de la dictature du numérique ?

On repensait à ce moment de magie collective en altitude en lisant le préoccupant dossier de L’Obs sur le stress et l’anxiété qui pourrissent la vie de bien des lycéens et submergent les services de pédopsychiatrie. « Les réseaux sociaux mettent une pression inédite sur les adolescents. Ils sont constamment assujettis à l’angoisse de l’image, se doivent de mettre en scène leur vie quitte à la fantasmer. (…) Ils n’ont plus le droit d’être moyens, y témoigne Laurent Pinel, psychiatre spécialisé dans la prise en charge des lycéens et étudiants. La perte de sens et le manque de confiance dont souffrent nos patients sont en grande partie liés à la numérisation et (…) à une forme de déshumanisation de leurs relations sociales. » Le médecin, dont les malades sont astreints à un sevrage du téléphone portable, conseille aux parents de « réintroduire des activités partagées sans écran », un peu comme dans un refuge de montagne.

Paul, un collégien nantais emporté par la spirale addictive d’Instagram, réseau de partage de photos, qui incite à guetter sans cesse des signes de reconnaissance quitte à infliger de lourdes humiliations, a dû être hospitalisé en psychiatrie. A 13 ans, il y était connecté douze heures par jour. « On parle de réseau “social”, s’indigne son père dans le documentaire percutant que vient de diffuser Arte. Mais Paul, ça l’a complètement enfermé. Il est presque obligé de réapprendre à vivre avec les autres. »

Macron doit sortir rapidement du flou

Macron doit sortir rapidement du flou

 

C’est l’un des paradoxes du premier tour des législatives pour le président : lui qui n’a eu de cesse d’alimenter la dépolitisation de la campagne pourrait se retrouver aux prises avec une Assemblée nationale ultrapolitisée, explique, dans sa chronique, Solenn de Royer, grand reporter au « Monde ».

 

Ce n’est pas un coup de tonnerre mais un avertissement sérieux. Au coude-à-coude avec la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) de Jean-Luc Mélenchon (26,11 %, selon le comptage du Monde), la coalition présidentielle Ensemble ! (25,82 %) n’est pas assurée d’obtenir une majorité absolue, dimanche 19 juin. C’est surtout la première fois sous la Ve République que le parti du président de la République n’arrive pas en tête aux élections législatives dans la foulée de l’élection présidentielle, voire recule entre les deux scrutins.

En 2002, 2007 et 2012, l’UMP, puis le PS, avaient dépassé, parfois très largement, la barre des 30 % des voix dans la foulée de l’élection de Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy ou François Hollande. Cette fois, la majorité sortante fait beaucoup moins bien qu’il y a cinq ans (La République en marche et le MoDem avaient obtenu 32,33 % des suffrages en 2017), et enregistre 2 points de moins que le score du président sortant il y a sept semaines seulement.

A cette contre-performance s’ajoutent quelques symboles douloureux : l’ex-ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, incarnation du macronisme triomphant il y a cinq ans, est sèchement éliminé dès le premier tour dans le Loiret, de même que l’ex-ministre du logement Emmanuelle Wargon, dans le Val-de-Marne. Et si parmi les 15 membres du gouvernement d’Elisabeth Borne lancés dans la compétition électorale, plusieurs – dont Gabriel Attal et Gérald Darmanin – sortent largement en tête, d’autres, comme Clément Beaune ou Amélie de Montchalin, se trouvent en difficulté, l’un à Paris et l’autre en Essonne.

Emmanuel Macron, qui a reproduit – par choix tactique, hésitation politique ou procrastination – sa tentative d’anesthésier le jeu démocratique, stratégie gagnante à la présidentielle, a payé ici sa non-campagne. Tout comme ont été mis à son débit un certain immobilisme et le flou entretenu sur les grandes orientations de son second mandat, dont il a souvent semblé, depuis sa réélection, ne pas savoir que faire, ni avec qui.

Nucléaire : Sortir du manichéisme

Nucléaire : Sortir du manichéisme

Michel de Rougemont invite dans le journal l’opinion à sortir du manichéisme

Les démonstrations faites au Danemark ou en Allemagne de la possibilité d’un monde régi par ces seules énergies renouvelables sont trompeuses car ces pays disposent encore de centrales au gaz ou au charbon qui jouent les fourmis permettant aux cigales EnR de chanter de manière aléatoire

 

Hiers Sur Amby Isere le 18/01/2020 , l’ association sortir du nucleaire a organisé  une manifestation sur la route departementale RD65 juste avant la centrale nucleaire le Bugey , l association est contre l installation de 2 nouveaux EPR des reacteurs nucleaires nouvelle generation. Nous demandons la fermeture pure et simple de la centrale assene Jean pierre Collet secretaire de SDN Bugey

Pour des motifs climatiques, le monde a décidé de renoncer au plus vite à l’emploi de combustibles fossiles – charbon, pétrole et gaz – alors que 83 % de son approvisionnement énergétique en est constitué. Cela implique une électrification générale qui doit se traduire par une multiplication par deux ou trois de la production de courant. Ce problème donné, il faut le résoudre et le nucléaire apparaît incontournable.

Alors que le potentiel hydraulique est d’ores et déjà fortement exploité et que la biomasse exige de mobiliser de grandes surfaces au détriment de la diversité des écosystèmes et de la production d’aliments, les efforts portent sur le développement du solaire et de l’éolien, formes de récolte d’énergies dites renouvelables (EnR) ne produisant que par intermittence et non pilotables.

Les démonstrations faites au Danemark ou en Allemagne de la possibilité d’un monde régi par ces seules EnR sont trompeuses car ces pays disposent encore de centrales au gaz ou au charbon qui jouent les fourmis permettant aux cigales EnR de chanter de manière aléatoire.

Renouveler un parc EnR tous les 25-30 ans n’est pas la même chose que les 80 ans qui sont attendus d’une centrale nucléaire moderne. Les promoteurs des EnR évitent de faire ce bilan inclusif

« Le courage européen qui manque pour sortir des combustibles fossiles » (Maxence Cordiez)

« Le courage européen qui manque pour sortir des combustibles fossiles » (Maxence Cordiez)

 

Maxence Cordiez publie « Énergies », (éd. Tana) (1), un ouvrage de vulgarisation énergétique basé sur des faits et des données pour fournir une information fiable. Ce jeune ingénieur, spécialiste de la transition énergétique, fait partie de cette nouvelle génération qui entend conjuguer écologie et science, une approche pragmatique qui ne se retrouve pas dans l’écologie politique, en particulier sur la question du nucléaire. L’envolée des prix de l’énergie à la fin de 2021 qui s’est amplifiée avec la guerre en Ukraine a remis en cause la politique européenne dont Maxence Cordiez pointe les faiblesses et propose des moyens pour y remédier.

 

« LA TRIBUNE » - La Russie a décidé de couper mercredi dernier le gaz à la Pologne et à la Bulgarie, car ces deux pays refusent de payer en roubles. Qu’en pensez-vous ? MAXENCE CORDIEZ.

 

La Russie montre ses muscles. Il faudra voir si ces coupures s’étendent à d’autres pays. En attendant, les Etats membres de l’Union européenne devraient davantage tenir compte de cette menace en adoptant rapidement des mesures pour réduire notre consommation de gaz et d’électricité. Cela passe par exemple par des campagnes de sensibilisation de la population à la sobriété. Car l’enjeu est de reconstituer les stocks de gaz en Europe avant l’hiver prochain. Or, depuis le début du conflit en Ukraine, quasiment rien n’a été fait pour économiser le gaz. En réalité, on a déjà perdu deux précieux mois.

 

Dans votre ouvrage, la sobriété est une notion clé. Estimez-vous que les citoyens n’ont pas le bon comportement ?

 

La sobriété ne se réduit pas aux seuls comportements des consommateurs, qui peuvent différer en fonction de la vie et des sensibilités de chacun : baisser le chauffage, covoiturer, réduire l’utilisation de sa voiture, éteindre les appareils électriques… Elle passe aussi par des mesures réglementaires comme la limitation de la consommation des véhicules mis sur le marché ou l’interdiction des frigos sans porte dans les magasins. Le rôle de l’Etat est crucial, et de nombreuses mesures réglementaires pourraient être prises par le gouvernement. Le but n’est pas de contraindre les consommateurs, mais au contraire de préserver au maximum le cœur des services rendus par les combustibles fossiles. Par exemple, il est préférable de faire des concessions aujourd’hui pour éviter de voir la précarité énergétique s’étendre l’hiver prochain. Mais les pays européens ont du mal à sortir de leurs schémas de pensée classiques. Ils essaient bien de diversifier l’approvisionnement en GNL, par exemple en passant un accord avec les Etats-Unis pour augmenter les livraisons de 15 milliards de m3. Mais cela représente à peine 7% des presque 200 milliards de m3 que l’Europe, Turquie incluse, importe par an de la Russie. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) s’est penchée sur ce problème. Elle a publié deux notes, l’une sur le gaz et l’autre sur le pétrole, proposant chacune dix mesures pour réaliser rapidement des économies tant du côté de la demande, que de l’offre d’énergies alternatives. Or la plupart de ces recommandations n’ont pas été suivies par les gouvernements. Par exemple, l’AIE suggère de suspendre les fermetures de réacteurs nucléaires. En réponse, la Belgique et l’Allemagne ont réaffirmé leur priorité de sortie du nucléaire… Au-delà des discours, les pays européens, et c’est vrai ailleurs dans le monde, n’ont pas la ferme volonté de sortir des combustibles fossiles. Aujourd’hui, cette dépendance nous éclate à la figure, et on n’en est qu’au début. Depuis 2017, les extractions gazières sont en déclin en Norvège. Ce pays est le deuxième fournisseur de l’UE derrière la Russie. Les pays qui ont fait le choix de recourir au gaz fossile dans la décennie passée – parce qu’il ne coûtait pas cher – ont du mal aujourd’hui à remettre en question cette dépendance. L’Allemagne, qui refuse de rouvrir la question du nucléaire, choisit finalement de recourir – officiellement de façon temporaire, probablement de façon durable – au charbon. Je pense que Berlin se dit que la guerre en Ukraine ne durera pas éternellement, que malgré tout, la Russie restera notre voisin, et qu’un cessez-le-feu permettra de revenir à la situation d’avant. C’est-à-dire que l’Allemagne pourra de nouveau compter sur des importations massives et durables de gaz fossile russe. Sauf qu’on ne sait pas quand interviendra ce cessez-le-feu.

Aider les pays pauvres pour sortir de la croissance molle

Aider les pays pauvres pour sortir de la croissance molle

L’économiste Gilles Dufrénot explique, dans une tribune au « Monde », que les créanciers privés doivent aider les pays pauvres pour permettre aux pays riches de sortir de l’actuelle stagnation économique.

 

Tribune.

 

Cela fait quasiment trois décennies que les économies industrialisées peinent à sortir d’une situation de « stagnation prolongée ». Les signaux en sont les suivants : les taux de croissance potentiels sont bas, les taux d’inflation également, la croissance des salaires a été faible et reste en deçà de celle de la productivité du travail.

Par ailleurs, l’investissement productif a plongé et reste bas, les marchés financiers sont gorgés de liquidités insuffisamment dirigés vers l’économie productive. Enfin, les gains de productivité décroissent, y compris aux Etats-Unis, pays qui reste le plus avancé sur le plan technologique.

Ce phénomène a longtemps été masqué par deux facteurs.

Le premier a été la croissance phénoménale de la Chine au cours des vingt-cinq dernières années, qui a soutenu la demande mondiale.

Le second a été le surendettement du secteur privé qui a artificiellement dopé la consommation.

Les économies des pays industrialisés se retrouvent d’autant plus piégées dans des équilibres de sous-emploi durables que les crises à répétition (crise financière de 2008, crise des dettes publiques européennes, crises sanitaires) ont deux effets nocifs : elles prolongent les durées des récessions, et surtout, font s’affaisser les trajectoires de croissance potentielle que les gains de productivité et les innovations maintiennent à peine.

 

Penser que l’on pourra sortir de ces situations par des endettements publics massifs, en inondant les marchés financiers de liquidités, ou en contraignant des pays pauvres à commercer grâce à des accords régionaux est un leurre.

Une solution plus soutenable est de provoquer un choc de demande mondiale de grande ampleur. Ce choc ne peut venir que des pays en développement. Les regards se tournent vers l’Afrique, l’Amérique latine et l’Asie du Sud-Est où les besoins de développement nécessitent la construction massive d’infrastructures dans tous les secteurs d’activité (la santé, les transports, l’énergie, le numérique). L’essentiel du financement de ces infrastructures sera fourni par des capitaux privés.

L’abondante liquidité disponible sur les marchés financiers internationaux des pays riches pourrait servir à cela. Mais à une condition qui est loin d’être remplie : investir dans les infrastructures de ces pays devrait être perçu comme des investissements sûrs (au même titre, par exemple, que les obligations souveraines des pays industrialisés ou que les titres émis par des start-up dans des secteurs en pointe comme le numérique ou les biotechnologies).

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