Archive pour le Tag 'retraités'

Social -Réforme des retraites : le tabou idiot des 64 ans

Social -Réforme des retraites : le tabou idiot des 64 ans

En fonction de l’âge de naissance le nombre de trimestres validés varie pour permettre un départ à 64 ans avec un taux plein. On s’oriente progressivement vers un nombre de trimestres nécessaires de 43 ans

Par exemple  vous êtes né à partir du 1er janvier 1965, vous devez avoir 172 trimestres validés, soit l’équivalent de 43 ans de carrière. Il est probable que ces 43 ans seront retenus à l’occasion de la nouvelle réflexion engagée sur la réforme. Quand on sait qu’en moyenne les jeunes Français commencent leur carrière professionnelle à 21 ans on aboutit donc à 64 ans. Pourquoi dès lors fixer cet âge car ce qui compte c’est évidemment le nombre d’années de carrière qui en moyenne mène au même résultat  mais tient compte du temps de travail sur toute la vie. En réalité , le tabou des 64 ans est devenu surtout un objet de clivage politique entre notamment la droite et la gauche alors que la réforme doit être autrement plus complexe et plus juste que la ligne rouge légale des 64 ans.

Par ailleurs dans la réalité, l’âge moyen de la retraite en France n’a cessé d’augmenter, passant de 61,1 ans en 2008 à 63,4 ans 15 ans plus tard.

Retraites : Même avec la réforme Borne en vigueur , le système reste déficitaire

Retraites : Même avec la réforme Borne en vigueur , le système reste déficitaire

Le premier ministre François Bayrou a annoncé remettre la réforme de retraites « en chantier ». S’il n’est pas censuré, les partenaires sociaux devraient se réunir pour trouver de nouvelles pistes. Le cadre budgétaire est très contraint. La réforme de 2023 ne suffira pas à rétablir l’équilibre du système de retraites, selon des estimations convergentes. Des moyens pour redresser la situation existent, encore faut-il être prêt politiquement à les mettre en œuvre. Avec 80 % des actifs hostiles à la dernière réforme des retraites du 13 avril 2023, il n’y a rien d’étonnant à ce que les 8 principaux syndicats forment toujours un front commun uni réclamant son abrogation. Les retraités représentant environ 50 % des votants pour seulement 20 % de la population ; il n’y a rien de surprenant non plus à ce qu’une majorité d’élus exigent une indexation des pensions au moins égale à l’inflation. L’opinion restant largement opposée à l’âge légal de 64 ans, la nouvelle Assemblée nationale divisée en trois blocs irréductibles ne parvient à dégager une majorité que sur l’annulation pure et simple de la réforme même si l’article 40 de la Constitution permet au gouvernement de temporiser alors que la rue est apathique et les actifs résignés.

 

par 

Professeur et directeur du Mastère Spécialisé Patrimoine et Immobilier, Kedge Business School dans The Conversation 
Dans le débat sur les retraites, il faut toujours distinguer les prises de position politique de l’expertise scientifique. Cette dernière a pour mission sociale de poser un diagnostic aussi objectif que possible de l’état actuel du système de retraites français et de sa soutenabilité après une nouvelle réforme paramétrique remplaçant une réforme systémique par points avortée en mars 2020 du fait du Covid.

Les retraites représentent une ponction d’environ 14,4 % du PIB, la richesse créée par le pays chaque année (contre une moyenne de 12,3 % dans la zone euro) et 25 % des dépenses publiques. Au moment de la promulgation de la réforme, nous avions montré qu’elle n’accorderait qu’un répit temporaire au système des retraites. En effet, elle n’autorise qu’une réduction du déficit du système des retraites de 13 milliards, environ soit 0,4 % du PIB en 2030 du fait des diverses mesures d’accompagnement, notamment sur les carrières longues, adoptées au terme du travail parlementaire. Son impact sur l’amélioration des comptes publics devrait s’avérer plus significatif à hauteur de 22 milliards, soit 0,6 % du PIB en 2030.

Le vieillissement de la population est un phénomène lent et pour le moment inéluctable même si le dérèglement climatique pouvait faire apparaître des virus encore inconnus et plus mortels que le Covid qui affecteraient principalement les personnes âgées en réduisant leur espérance de vie. La mécanique démographique est donc une donnée implacable qui fragilise le régime par répartition créé en 1945, dont l’ambition était alors d’assurer une retraite satisfaisante aux personnes âgées, financée exclusivement par les cotisants. Or en 1960 on comptait 4,1 actifs par retraité, 3 pour 1 en 1970 et 1,7 pour 1 aujourd’hui avec une durée de vie moyenne en retraite passée de 15 ans en 1965 à plus 24 ans en 2023.
Trois organismes officiels estiment d’ores et déjà que le système a été déficitaire en 2024 malgré la réforme de 2023. Ainsi, le COR, dans son rapport publié le 13 juin 2024, s’attendait à une perte de 5,8 milliards en 2024 et même de 14 milliards en 2030 avec un scénario de référence pourtant très optimiste fondé sur un taux de chômage de 5 % en 2030 et des gains de productivité annuelle du travail de 1 % [bien au-delà de ces dernières années]. De son côté, le Comité de suivi des retraites dans son avis annuel du 15 juillet 2024 indiquait que de nouvelles mesures seraient à envisager à plus ou moins brève échéance et la Cour des comptes prévoyait un déficit de la branche vieillesse des régimes obligatoires de base de la Sécurité sociale (hors complémentaire Agirc-Arcco mais y compris le Fonds de solidarité vieillesse) de 5,5 milliards soit une dégradation de 3,7 milliards.

Ironie de l’histoire, l’actuel premier ministre, qui appelle désormais dans son discours de politique générale à une révision de la réforme de 2023, avait, comme haut-commissaire au plan, dénoncé, en décembre 2022, une sous-évaluation flagrante du déficit du système de retraites par le COR. il soulignait alors qu’en 2021 le total des cotisations retraites ne représentait que 273 milliards d’euros (203 milliards dans le privé et 70 milliards pour le public) des 346 milliards de ressources du système soit 79 %. L’équilibre est assuré par des transferts d’organismes sociaux comme la caisse nationale d’allocations familiales (4 %), des subventions de l’État pour couvrir les exonérations de cotisations retraite des employeurs et salariés du privé (2 %), des subventions d’équilibre des régimes spéciaux (2 %) et enfin des recettes fiscales affectées comme la CSG pour 46,3 milliards d’euros soit 13 % des ressources.

En réalité, comme l’avoue le président du COR dans une note toute récente parue le 10 janvier 2025, les trois régimes de la fonction publique ne s’équilibrent que grâce à une subvention publique supplémentaire d’environ 42 milliards d’euros en 2023 (soit 1,4 % du PIB) si l’on retient comme base le taux de cotisation global (employeur et employé) sur le salaire brut des salariés du privé de 27,9 %.

Sans nécessairement lancer une nouvelle réforme d’ampleur susceptible de réveiller la colère d’un pays fracturé, plusieurs leviers existent pour renforcer la pérennité du système de retraite.

Le premier consiste à augmenter les recettes du système sans affaiblir la base taxable c’est-à-dire sans augmenter les cotisations patronales qui sont déjà, malgré l’exonération des cotisations employeur qui coûtent près de 78 milliards par an, les plus élevées des 38 pays de l’OCDE. Rappelons que les cotisations sociales des entreprises sur le coût de la main-d’œuvre sont en France de 26,6 %, très supérieures à l’Allemagne (16,7 %), sans même mentionner le Royaume-Uni (10,1 %) ou les États-Unis (7,5 %). Toute hausse de ces cotisations patronales accroîtrait les difficultés des entreprises, réduirait les embauches et donc la base taxable.

La solution la plus efficace, mais également la plus lente, consisterait à accélérer la hausse du taux d’emploi du pays, toujours bien inférieur à celui de nos voisins. Ainsi en 2023, 58,4 % des personnes âgées de 55 à 64 ans ont un emploi contre 63,9 % dans l’Union européenne. C’est pourquoi l’exécutif s’était fixé en 2023 un objectif de 65 % en 2030. Le COR avait d’ailleurs calculé qu’avec le taux d’emploi de la population en âge de travailler des Pays-Bas (82 % contre 68 % en France), le pays résoudrait à la fois le déficit des retraites et son déficit public… Le recours à l’immigration des actifs est également un moyen utilisé dans de nombreux pays pour accroître la population active.

Une augmentation générale des cotisations salariales, qui réduirait le pouvoir d’achat des actifs, alimenterait la grogne sociale et le conflit des générations est difficilement envisageable. En revanche, la suppression des niches fiscales injustifiées comme l’exonération fiscale et sociale des heures supplémentaires (environ 2 milliards de pertes de recettes publiques par an), la prime de partage de la valeur ajoutée ou l’exonération des sommes versées au titre de la participation, de l’intéressement qui profite essentiellement aux salariés des entreprises prospères (pour un coût social et fiscal de plus de 5 milliards), serait socialement équitable et budgétairement rentable. Reste bien sûr le moyen le plus efficace, et le plus contesté par les actifs, celui de l’allongement de l’âge légal et de la durée de cotisation en cours pour rejoindre nos voisins européens qui se situe déjà à plus de 65 ans en moyenne.

Après le tournant de la réforme du gouvernement Balladur (1993) qui a mis un terme à l’indexation des retraites sur les salaires pour l’aligner seulement sur l’inflation, la manière la plus indolore de réduire le poids relatif des pensions dans le PIB est de les sous-indexer.

La prochaine contribution des retraités portera sans doute sur la réduction des niches sociofiscales dont ils bénéficient comme le taux de CSG maximal de 8,3 % contre 9,2 % pour un « smicard » qui fait perdre 1,8 milliard par an aux finances publiques. L’abattement de 10 % sur les pensions, plafonné à 4 321 euros par foyer en 2024, a été créé en 1977 sur le modèle de la déduction des frais professionnels des actifs. Pour le justifier, il s’agissait de prendre en compte le fait que les pensions étaient parfaitement connues du fisc ce qui interdisait toute fraude.

Il ne se justifie donc plus et il est en outre par nature régressif puisqu’il ne profite qu’aux foyers imposables tout en représentant un manque à gagner de 4,2 milliards d’euros par an pour l’État. Enfin, les pensions des retraités fiscalement domiciliés hors de France qui échappent aux prélèvements sociaux (jusqu’à 10,1 % de la pension brute) pourraient voir leur cotisation d’assurance maladie (Cotam) (actuellement de 3,2 % sur la retraite de base des salariés et fonctionnaires, de 4,2 % sur la retraite complémentaire et de 7,1 % pour les indépendants) augmenter au niveau de la CSG et CRDS par souci d’équité.

Malgré leur poids électoral, il est clair que les retraités devront contribuer à l’équilibre d’un système dont ils sont par définition les bénéficiaires exclusifs et que l’exception française leur assurant un niveau de vie moyen supérieur à celui des actifs ne perdurera pas. On peut, sans grand risque, prédire la fin de l’âge d’or des retraités français.

Réforme des retraites : le tabou idiot des 64 ans

Réforme des retraites : le tabou idiot des 64 ans

En fonction de l’âge de naissance le nombre de trimestres validés varie pour permettre un départ à 64 ans avec un taux plein. On s’oriente progressivement vers un nombre de trimestres nécessaires de 43 ans

Par exemple  vous êtes né à partir du 1er janvier 1965, vous devez avoir 172 trimestres validés, soit l’équivalent de 43 ans de carrière. Il est probable que ces 43 ans seront retenus à l’occasion de la nouvelle réflexion engagée sur la réforme. Quand on sait qu’en moyenne les jeunes Français commencent leur carrière professionnelle à 21 ans on aboutit donc à 64 ans. Pourquoi dès lors fixer cet âge car ce qui compte c’est évidemment le nombre d’années de carrière qui en moyenne mène au même résultat  mais tient compte du temps de travail sur toute la vie. En réalité le tabou des 64 ans est devenu surtout un objet de clivage politique entre notamment la droite et la gauche alors que la réforme doit être autrement plus complexe que la ligne rouge légale des 64 ans.

Par ailleurs dans la réalité, l’âge moyen de la retraite en France n’a cessé d’augmenter, passant de 61,1 ans en 2008 à 63,4 ans 15 ans plus tard.

Retraites : Même avec la réforme, le système reste déficitaire

Retraites : Même avec la réforme, le système reste déficitaire

Le premier ministre François Bayrou a annoncé remettre la réforme de retraites « en chantier ». S’il n’est pas censuré, les partenaires sociaux devraient se réunir pour trouver de nouvelles pistes. Le cadre budgétaire est très contraint. La réforme de 2023 ne suffira pas à rétablir l’équilibre du système de retraites, selon des estimations convergentes. Des moyens pour redresser la situation existent, encore faut-il être prêt politiquement à les mettre en œuvre. Avec 80 % des actifs hostiles à la dernière réforme des retraites du 13 avril 2023, il n’y a rien d’étonnant à ce que les 8 principaux syndicats forment toujours un front commun uni réclamant son abrogation. Les retraités représentant environ 50 % des votants pour seulement 20 % de la population ; il n’y a rien de surprenant non plus à ce qu’une majorité d’élus exigent une indexation des pensions au moins égale à l’inflation. L’opinion restant largement opposée à l’âge légal de 64 ans, la nouvelle Assemblée nationale divisée en trois blocs irréductibles ne parvient à dégager une majorité que sur l’annulation pure et simple de la réforme même si l’article 40 de la Constitution permet au gouvernement de temporiser alors que la rue est apathique et les actifs résignés.

 

par 

Professeur et directeur du Mastère Spécialisé Patrimoine et Immobilier, Kedge Business School dans The Conversation 
Dans le débat sur les retraites, il faut toujours distinguer les prises de position politique de l’expertise scientifique. Cette dernière a pour mission sociale de poser un diagnostic aussi objectif que possible de l’état actuel du système de retraites français et de sa soutenabilité après une nouvelle réforme paramétrique remplaçant une réforme systémique par points avortée en mars 2020 du fait du Covid.

Les retraites représentent une ponction d’environ 14,4 % du PIB, la richesse créée par le pays chaque année (contre une moyenne de 12,3 % dans la zone euro) et 25 % des dépenses publiques. Au moment de la promulgation de la réforme, nous avions montré qu’elle n’accorderait qu’un répit temporaire au système des retraites. En effet, elle n’autorise qu’une réduction du déficit du système des retraites de 13 milliards, environ soit 0,4 % du PIB en 2030 du fait des diverses mesures d’accompagnement, notamment sur les carrières longues, adoptées au terme du travail parlementaire. Son impact sur l’amélioration des comptes publics devrait s’avérer plus significatif à hauteur de 22 milliards, soit 0,6 % du PIB en 2030.

Le vieillissement de la population est un phénomène lent et pour le moment inéluctable même si le dérèglement climatique pouvait faire apparaître des virus encore inconnus et plus mortels que le Covid qui affecteraient principalement les personnes âgées en réduisant leur espérance de vie. La mécanique démographique est donc une donnée implacable qui fragilise le régime par répartition créé en 1945, dont l’ambition était alors d’assurer une retraite satisfaisante aux personnes âgées, financée exclusivement par les cotisants. Or en 1960 on comptait 4,1 actifs par retraité, 3 pour 1 en 1970 et 1,7 pour 1 aujourd’hui avec une durée de vie moyenne en retraite passée de 15 ans en 1965 à plus 24 ans en 2023.
Trois organismes officiels estiment d’ores et déjà que le système a été déficitaire en 2024 malgré la réforme de 2023. Ainsi, le COR, dans son rapport publié le 13 juin 2024, s’attendait à une perte de 5,8 milliards en 2024 et même de 14 milliards en 2030 avec un scénario de référence pourtant très optimiste fondé sur un taux de chômage de 5 % en 2030 et des gains de productivité annuelle du travail de 1 % [bien au-delà de ces dernières années]. De son côté, le Comité de suivi des retraites dans son avis annuel du 15 juillet 2024 indiquait que de nouvelles mesures seraient à envisager à plus ou moins brève échéance et la Cour des comptes prévoyait un déficit de la branche vieillesse des régimes obligatoires de base de la Sécurité sociale (hors complémentaire Agirc-Arcco mais y compris le Fonds de solidarité vieillesse) de 5,5 milliards soit une dégradation de 3,7 milliards.

Ironie de l’histoire, l’actuel premier ministre, qui appelle désormais dans son discours de politique générale à une révision de la réforme de 2023, avait, comme haut-commissaire au plan, dénoncé, en décembre 2022, une sous-évaluation flagrante du déficit du système de retraites par le COR. il soulignait alors qu’en 2021 le total des cotisations retraites ne représentait que 273 milliards d’euros (203 milliards dans le privé et 70 milliards pour le public) des 346 milliards de ressources du système soit 79 %. L’équilibre est assuré par des transferts d’organismes sociaux comme la caisse nationale d’allocations familiales (4 %), des subventions de l’État pour couvrir les exonérations de cotisations retraite des employeurs et salariés du privé (2 %), des subventions d’équilibre des régimes spéciaux (2 %) et enfin des recettes fiscales affectées comme la CSG pour 46,3 milliards d’euros soit 13 % des ressources.

En réalité, comme l’avoue le président du COR dans une note toute récente parue le 10 janvier 2025, les trois régimes de la fonction publique ne s’équilibrent que grâce à une subvention publique supplémentaire d’environ 42 milliards d’euros en 2023 (soit 1,4 % du PIB) si l’on retient comme base le taux de cotisation global (employeur et employé) sur le salaire brut des salariés du privé de 27,9 %.

Sans nécessairement lancer une nouvelle réforme d’ampleur susceptible de réveiller la colère d’un pays fracturé, plusieurs leviers existent pour renforcer la pérennité du système de retraite.

Le premier consiste à augmenter les recettes du système sans affaiblir la base taxable c’est-à-dire sans augmenter les cotisations patronales qui sont déjà, malgré l’exonération des cotisations employeur qui coûtent près de 78 milliards par an, les plus élevées des 38 pays de l’OCDE. Rappelons que les cotisations sociales des entreprises sur le coût de la main-d’œuvre sont en France de 26,6 %, très supérieures à l’Allemagne (16,7 %), sans même mentionner le Royaume-Uni (10,1 %) ou les États-Unis (7,5 %). Toute hausse de ces cotisations patronales accroîtrait les difficultés des entreprises, réduirait les embauches et donc la base taxable.

La solution la plus efficace, mais également la plus lente, consisterait à accélérer la hausse du taux d’emploi du pays, toujours bien inférieur à celui de nos voisins. Ainsi en 2023, 58,4 % des personnes âgées de 55 à 64 ans ont un emploi contre 63,9 % dans l’Union européenne. C’est pourquoi l’exécutif s’était fixé en 2023 un objectif de 65 % en 2030. Le COR avait d’ailleurs calculé qu’avec le taux d’emploi de la population en âge de travailler des Pays-Bas (82 % contre 68 % en France), le pays résoudrait à la fois le déficit des retraites et son déficit public… Le recours à l’immigration des actifs est également un moyen utilisé dans de nombreux pays pour accroître la population active.

Une augmentation générale des cotisations salariales, qui réduirait le pouvoir d’achat des actifs, alimenterait la grogne sociale et le conflit des générations est difficilement envisageable. En revanche, la suppression des niches fiscales injustifiées comme l’exonération fiscale et sociale des heures supplémentaires (environ 2 milliards de pertes de recettes publiques par an), la prime de partage de la valeur ajoutée ou l’exonération des sommes versées au titre de la participation, de l’intéressement qui profite essentiellement aux salariés des entreprises prospères (pour un coût social et fiscal de plus de 5 milliards), serait socialement équitable et budgétairement rentable. Reste bien sûr le moyen le plus efficace, et le plus contesté par les actifs, celui de l’allongement de l’âge légal et de la durée de cotisation en cours pour rejoindre nos voisins européens qui se situe déjà à plus de 65 ans en moyenne.

Après le tournant de la réforme du gouvernement Balladur (1993) qui a mis un terme à l’indexation des retraites sur les salaires pour l’aligner seulement sur l’inflation, la manière la plus indolore de réduire le poids relatif des pensions dans le PIB est de les sous-indexer.

La prochaine contribution des retraités portera sans doute sur la réduction des niches sociofiscales dont ils bénéficient comme le taux de CSG maximal de 8,3 % contre 9,2 % pour un « smicard » qui fait perdre 1,8 milliard par an aux finances publiques. L’abattement de 10 % sur les pensions, plafonné à 4 321 euros par foyer en 2024, a été créé en 1977 sur le modèle de la déduction des frais professionnels des actifs. Pour le justifier, il s’agissait de prendre en compte le fait que les pensions étaient parfaitement connues du fisc ce qui interdisait toute fraude.

Il ne se justifie donc plus et il est en outre par nature régressif puisqu’il ne profite qu’aux foyers imposables tout en représentant un manque à gagner de 4,2 milliards d’euros par an pour l’État. Enfin, les pensions des retraités fiscalement domiciliés hors de France qui échappent aux prélèvements sociaux (jusqu’à 10,1 % de la pension brute) pourraient voir leur cotisation d’assurance maladie (Cotam) (actuellement de 3,2 % sur la retraite de base des salariés et fonctionnaires, de 4,2 % sur la retraite complémentaire et de 7,1 % pour les indépendants) augmenter au niveau de la CSG et CRDS par souci d’équité.

Malgré leur poids électoral, il est clair que les retraités devront contribuer à l’équilibre d’un système dont ils sont par définition les bénéficiaires exclusifs et que l’exception française leur assurant un niveau de vie moyen supérieur à celui des actifs ne perdurera pas. On peut, sans grand risque, prédire la fin de l’âge d’or des retraités français.

Réforme des retraites : opportunité pour la CFDT

Réforme des retraites : opportunité pour la CFDT

La décision de re remettre « en chantier » la réforme des retraites constitue une « opportunité inédite » qu’il faut « saisir » estime  la secrétaire générale de la CFDT Marylise Léon. D’entrée la CFDT, majoritaire dans le pays désormais, réaffirme dans sa position de syndicat constructif  (comme la CGC, l’UNSA ou la CFTC ) sans doute pour se distinguer des syndicats gauchistes qui de toute façon s’opposent à tout .
Les  renégociation de trois mois, « sans aucun tabou », sur la réforme des retraites constitue un signal à saisir , parce qu’il n’y en a eu aucun de la part de l’exécutif de l’époque, malgré des millions de travailleurs dans la rue dit Maryse Léon.  Ce serait les trahir que de ne pas saisir cette opportunité », ajoute-t-elle.

Pour Marylise Léon, « la réforme est bien sur pause puisque le calendrier est restreint et qu’il faut conclure dans un délai qui permet ensuite de renvoyer le sujet à l’Assemblée nationale pour ce qui nécessite une transposition législative ». La réforme de 2023, qui avait été adoptée au forceps grâce à l’article controversé 49.3 de la Constitution, a notamment porté de 62 à 64 ans l’âge légal de la retraite.

« Il faut bouger sur les 64 ans. Il faudra aussi une mesure sur la pénibilité, une mesure sur l’égalité hommes-femmes et une mesure sur l’âge », énumère Marylise Léon. Les syndicats doivent discuter jeudi après-midi en intersyndicale des premiers contours de la négociation.

Retraites : Même avec la réforme, le système reste déficitaire

Retraites : Même avec la réforme, le système reste déficitaire

Le premier ministre François Bayrou a annoncé remettre la réforme de retraites « en chantier ». S’il n’est pas censuré, les partenaires sociaux devraient se réunir pour trouver de nouvelles pistes. Le cadre budgétaire est très contraint. La réforme de 2023 ne suffira pas à rétablir l’équilibre du système de retraites, selon des estimations convergentes. Des moyens pour redresser la situation existent, encore faut-il être prêt politiquement à les mettre en œuvre. Avec 80 % des actifs hostiles à la dernière réforme des retraites du 13 avril 2023, il n’y a rien d’étonnant à ce que les 8 principaux syndicats forment toujours un front commun uni réclamant son abrogation. Les retraités représentant environ 50 % des votants pour seulement 20 % de la population ; il n’y a rien de surprenant non plus à ce qu’une majorité d’élus exigent une indexation des pensions au moins égale à l’inflation. L’opinion restant largement opposée à l’âge légal de 64 ans, la nouvelle Assemblée nationale divisée en trois blocs irréductibles ne parvient à dégager une majorité que sur l’annulation pure et simple de la réforme même si l’article 40 de la Constitution permet au gouvernement de temporiser alors que la rue est apathique et les actifs résignés.

 

par 

Professeur et directeur du Mastère Spécialisé Patrimoine et Immobilier, Kedge Business School dans The Conversation 

 
Dans le débat sur les retraites, il faut toujours distinguer les prises de position politique de l’expertise scientifique. Cette dernière a pour mission sociale de poser un diagnostic aussi objectif que possible de l’état actuel du système de retraites français et de sa soutenabilité après une nouvelle réforme paramétrique remplaçant une réforme systémique par points avortée en mars 2020 du fait du Covid.

Les retraites représentent une ponction d’environ 14,4 % du PIB, la richesse créée par le pays chaque année (contre une moyenne de 12,3 % dans la zone euro) et 25 % des dépenses publiques. Au moment de la promulgation de la réforme, nous avions montré qu’elle n’accorderait qu’un répit temporaire au système des retraites. En effet, elle n’autorise qu’une réduction du déficit du système des retraites de 13 milliards, environ soit 0,4 % du PIB en 2030 du fait des diverses mesures d’accompagnement, notamment sur les carrières longues, adoptées au terme du travail parlementaire. Son impact sur l’amélioration des comptes publics devrait s’avérer plus significatif à hauteur de 22 milliards, soit 0,6 % du PIB en 2030.

Le vieillissement de la population est un phénomène lent et pour le moment inéluctable même si le dérèglement climatique pouvait faire apparaître des virus encore inconnus et plus mortels que le Covid qui affecteraient principalement les personnes âgées en réduisant leur espérance de vie. La mécanique démographique est donc une donnée implacable qui fragilise le régime par répartition créé en 1945, dont l’ambition était alors d’assurer une retraite satisfaisante aux personnes âgées, financée exclusivement par les cotisants. Or en 1960 on comptait 4,1 actifs par retraité, 3 pour 1 en 1970 et 1,7 pour 1 aujourd’hui avec une durée de vie moyenne en retraite passée de 15 ans en 1965 à plus 24 ans en 2023.
Trois organismes officiels estiment d’ores et déjà que le système a été déficitaire en 2024 malgré la réforme de 2023. Ainsi, le COR, dans son rapport publié le 13 juin 2024, s’attendait à une perte de 5,8 milliards en 2024 et même de 14 milliards en 2030 avec un scénario de référence pourtant très optimiste fondé sur un taux de chômage de 5 % en 2030 et des gains de productivité annuelle du travail de 1 % [bien au-delà de ces dernières années]. De son côté, le Comité de suivi des retraites dans son avis annuel du 15 juillet 2024 indiquait que de nouvelles mesures seraient à envisager à plus ou moins brève échéance et la Cour des comptes prévoyait un déficit de la branche vieillesse des régimes obligatoires de base de la Sécurité sociale (hors complémentaire Agirc-Arcco mais y compris le Fonds de solidarité vieillesse) de 5,5 milliards soit une dégradation de 3,7 milliards.

Ironie de l’histoire, l’actuel premier ministre, qui appelle désormais dans son discours de politique générale à une révision de la réforme de 2023, avait, comme haut-commissaire au plan, dénoncé, en décembre 2022, une sous-évaluation flagrante du déficit du système de retraites par le COR. il soulignait alors qu’en 2021 le total des cotisations retraites ne représentait que 273 milliards d’euros (203 milliards dans le privé et 70 milliards pour le public) des 346 milliards de ressources du système soit 79 %. L’équilibre est assuré par des transferts d’organismes sociaux comme la caisse nationale d’allocations familiales (4 %), des subventions de l’État pour couvrir les exonérations de cotisations retraite des employeurs et salariés du privé (2 %), des subventions d’équilibre des régimes spéciaux (2 %) et enfin des recettes fiscales affectées comme la CSG pour 46,3 milliards d’euros soit 13 % des ressources.

En réalité, comme l’avoue le président du COR dans une note toute récente parue le 10 janvier 2025, les trois régimes de la fonction publique ne s’équilibrent que grâce à une subvention publique supplémentaire d’environ 42 milliards d’euros en 2023 (soit 1,4 % du PIB) si l’on retient comme base le taux de cotisation global (employeur et employé) sur le salaire brut des salariés du privé de 27,9 %.

Sans nécessairement lancer une nouvelle réforme d’ampleur susceptible de réveiller la colère d’un pays fracturé, plusieurs leviers existent pour renforcer la pérennité du système de retraite.

Le premier consiste à augmenter les recettes du système sans affaiblir la base taxable c’est-à-dire sans augmenter les cotisations patronales qui sont déjà, malgré l’exonération des cotisations employeur qui coûtent près de 78 milliards par an, les plus élevées des 38 pays de l’OCDE. Rappelons que les cotisations sociales des entreprises sur le coût de la main-d’œuvre sont en France de 26,6 %, très supérieures à l’Allemagne (16,7 %), sans même mentionner le Royaume-Uni (10,1 %) ou les États-Unis (7,5 %). Toute hausse de ces cotisations patronales accroîtrait les difficultés des entreprises, réduirait les embauches et donc la base taxable.

La solution la plus efficace, mais également la plus lente, consisterait à accélérer la hausse du taux d’emploi du pays, toujours bien inférieur à celui de nos voisins. Ainsi en 2023, 58,4 % des personnes âgées de 55 à 64 ans ont un emploi contre 63,9 % dans l’Union européenne. C’est pourquoi l’exécutif s’était fixé en 2023 un objectif de 65 % en 2030. Le COR avait d’ailleurs calculé qu’avec le taux d’emploi de la population en âge de travailler des Pays-Bas (82 % contre 68 % en France), le pays résoudrait à la fois le déficit des retraites et son déficit public… Le recours à l’immigration des actifs est également un moyen utilisé dans de nombreux pays pour accroître la population active.

Une augmentation générale des cotisations salariales, qui réduirait le pouvoir d’achat des actifs, alimenterait la grogne sociale et le conflit des générations est difficilement envisageable. En revanche, la suppression des niches fiscales injustifiées comme l’exonération fiscale et sociale des heures supplémentaires (environ 2 milliards de pertes de recettes publiques par an), la prime de partage de la valeur ajoutée ou l’exonération des sommes versées au titre de la participation, de l’intéressement qui profite essentiellement aux salariés des entreprises prospères (pour un coût social et fiscal de plus de 5 milliards), serait socialement équitable et budgétairement rentable. Reste bien sûr le moyen le plus efficace, et le plus contesté par les actifs, celui de l’allongement de l’âge légal et de la durée de cotisation en cours pour rejoindre nos voisins européens qui se situe déjà à plus de 65 ans en moyenne.

Après le tournant de la réforme du gouvernement Balladur (1993) qui a mis un terme à l’indexation des retraites sur les salaires pour l’aligner seulement sur l’inflation, la manière la plus indolore de réduire le poids relatif des pensions dans le PIB est de les sous-indexer.

La prochaine contribution des retraités portera sans doute sur la réduction des niches sociofiscales dont ils bénéficient comme le taux de CSG maximal de 8,3 % contre 9,2 % pour un « smicard » qui fait perdre 1,8 milliard par an aux finances publiques. L’abattement de 10 % sur les pensions, plafonné à 4 321 euros par foyer en 2024, a été créé en 1977 sur le modèle de la déduction des frais professionnels des actifs. Pour le justifier, il s’agissait de prendre en compte le fait que les pensions étaient parfaitement connues du fisc ce qui interdisait toute fraude.

Il ne se justifie donc plus et il est en outre par nature régressif puisqu’il ne profite qu’aux foyers imposables tout en représentant un manque à gagner de 4,2 milliards d’euros par an pour l’État. Enfin, les pensions des retraités fiscalement domiciliés hors de France qui échappent aux prélèvements sociaux (jusqu’à 10,1 % de la pension brute) pourraient voir leur cotisation d’assurance maladie (Cotam) (actuellement de 3,2 % sur la retraite de base des salariés et fonctionnaires, de 4,2 % sur la retraite complémentaire et de 7,1 % pour les indépendants) augmenter au niveau de la CSG et CRDS par souci d’équité.

Malgré leur poids électoral, il est clair que les retraités devront contribuer à l’équilibre d’un système dont ils sont par définition les bénéficiaires exclusifs et que l’exception française leur assurant un niveau de vie moyen supérieur à celui des actifs ne perdurera pas. On peut, sans grand risque, prédire la fin de l’âge d’or des retraités français.

 

Réforme des retraites : « Reprise très courte des travaux « 

Réforme des retraites : « Reprise très courte des travaux « 

 

Il y avait des mots à ne pas prononcer à l’assemblée nationale lors du discours de politique générale du Premier ministre. La droite ne voulait pas entendre le mot abrogation, il n’a pas été prononcé. Le parti socialiste quant à lui souhaitait entendre le mot suspension, mot-clé également absents du discours de Bayrou. Les extrêmes de droite et de gauche qui souhaitaient l’annulation de la réforme n’ont pas été très satisfaits non plus. Le premier ministre a choisi une formule assez ambiguë qui vise à reprendre les travaux mais sans formellement suspendre. La réforme s’appuiera d’une part sur un constat objectif et complet de la problématique du financement effectuée par la Cour des Comptes. La discussion sera reprise par les partenaires sociaux avec évidemment la contrainte de ne pas dégrader l’équilibre financier. En cas de consensus, la réforme actuellement en cours pourra être modifiée. Finalement une sorte de suspension provisoire qui ne dit pas son nom et ne satisfait pas la plupart des députés. On peut par contre se réjouir de la remise dans le circuit du dialogue social méprisé par Macron.

Le gouvernement va «remettre en chantier» la réforme «vitale» des retraites adoptée sous Elisabeth Borne, sans la suspendre, estimant qu’une «fenêtre de tir» existe avant le passage de l’âge légal de départ à 63 ans fin 2026.

Une «mission flash de quelques semaines» va au préalable être demandée à la Cour des comptes, puis tout pourra être discuté «sans aucun tabou» y compris sur l’âge de départ, à condition que les propositions ne dégradent pas l’équilibre financier recherché. Alors que les partenaires sociaux seront réunis dès ce vendredi, il leur sera proposé «de s’installer dans les mêmes bureaux ensemble pendant trois mois, à dater du rapport de la Cour des comptes» pour travailler sur le sujet. Le premier ministre souhaite que la nouvelle mouture de la réforme puisse être soumise au Parlement lors du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2026, à l’automne prochain, «ou si nécessaire par une loi».

 

Bayrou : Vers une suspension provisoire pour les retraites ou vers le chaos

Bayrou : Vers une suspension provisoire pour les retraites ou vers le chaos

Il faudra que le premier ministre fasse preuve d’une grande ingéniosité pour solliciter la sémantique et trouver une formulation qui permette de satisfaire une majorité à l’Assemblée nationale. Un exercice qui paraît a priori impossible en effet à droite on milite pour le maintien intégral de la réforme des retraites et on combat son n’abrogation et même sa suspension. À l’inverse à gauche les socialistes souhaitent que la réforme soit gelée pendant une période de six mois et à l’extrême gauche que la réforme des retraites actuelle soit totalement et immédiatement supprimée.

Une formule du type suspension provisoire partielle déjà très confuse aura des difficultés à trouver une majorité à l’Assemblée nationale.

De toute manière si par hypothèse on devait passer par une motion de censure donc par un rejet des propositions du Premier ministre alors la France pourrait s’engager vers un chaos dont on maîtrise mal les conséquences. En effet l’absence d’accord sur les retraites et au-delà sur le budget pourrait faire dépendre le pays totalement des institutions financières. Voir à cet égard déjà les taux d’intérêt en hausse pour les emprunts français. Le pire évidemment ce sera l’installation d’une véritable instabilité politique pouvant déboucher sur une crise de régime et une décélération d’une croissance déjà orientée vers la stagnation comme le montre la croissance zéro du quatrième trimestre 2024

Retraites: la réforme rediscutée dans un délai de six mois mais sans suspension

Retraites: la réforme rediscutée dans un délai de six mois mais sans suspension

La discussion sur les retraites sera bien reprise et elle sera cadrée dans un délai de six mois. Par contre elle ne sera pas suspendue ne pas donner des éléments d’incertitude supplémentaire aux institutions financières susceptibles de punir encore davantage la France à travers les taux d’intérêt par exemple.

François Bayrou a dit lundi refuser de suspendre ou de geler la réforme des retraites de 2023, comme le demande la gauche, après avoir proposé jeudi aux forces politiques de rouvrir une discussion sur cette réforme pendant neuf mois.

«Non, je ne ferai pas ça. Dans quel monde vivent-ils ? Est-ce qu’ils savent que la France est observée, scrutée parce qu’on appelle les agences» de notation, «et si (leurs) notes ne sont pas bonnes, alors les taux d’intérêts explosent ?», a justifié le Premier ministre sur BFMTV. «Il y a tous les compromis possibles. S’il existe, je suis prêt», a ajouté M. Bayrou, qui s’est aussi dit «prêt» à ramener le délai de discussion de neuf «à six mois».

Hausse des retraites de 2,2% en janvier

Hausse des retraites  de 2,2% en janvier

Selon le  ministre chargé du Budget et des Comptes publics, la revalorisation des retraites de base se portera à 2,2% le 1er janvier prochain. En effet, après la chute du gouvernement Barnier, la règle par défaut s’appliquera en l’absence de Budget de la Sécurité social : les retraites seront donc bien indexées sur l’inflation. Concrètement, cette hausse de 2,2% représente une augmentation de 18 euros pour la pension moyenne de 814 euros mensuels bruts. Cette revalorisation prendra effet dès le versement des pensions de janvier, c’est-à-dire en réalité début février.

 

Retraites et LFI : l’arroseur arrosé

Retraites et LFI : l’arroseur arrosé

Cette fois , LFI  a été empêchée de soumettre au vote de l’Assemblée nationale la proposition d’abrogation de la réforme des retraites. En cause, plus d’un millier d’amendements qui ont bloqué le vote contraint par le temps. Il faut rappeler que de son côté , LFI avaient déposé plus de 10 000 amendements lors de l’adoption de cette réforme des retraites. Ou l’arroseur arrosé !

Par parenthèse une annulation de vote qui arrange bien aussi les socialistes qui auraient pu être contraints de voter non seulement contre la réforme de retraite d’Élisabeth Bornes mais aussi contre celle de Hollande !

Bref un véritable pataquès qui se caractérise par un climat d’école maternelle de députés complètement irresponsables et immatures indignes même pour certains de représenter leurs électeurs.

À l’occasion de la niche parlementaire de La France insoumise, macronistes et mélenchonistes ont, comme en février 2023, âprement combattu autour du contesté report de l’âge de départ à la retraite, sans pour autant que la loi n’ait pu être votée, au terme d’une journée qui s’est achevée jeudi soir à minuit, marquée par de vives tensions dans l’hémicycle.

 

Les petites retraites protégées du gel des pensions

Les petites retraites protégées du gel des pensions

Initialement le projet de budget prévoyait prévoyait le report de six mois, du 1er janvier au 1er juillet 2025, de l’indexation des retraites sur l’inflation. Si la mesure permet, selon les calculs, de trouver 4 milliards d’euros sur les 60 milliards d’euros de coupes envisagées, elle est décriée par les oppositions qui dénoncent une perte de pouvoir d’achat pour les Français concernés.

Pour éviter toute grogne sociale, le ministre du Budget et des comptes publics a mis de l’eau dans son vin. Invité du «20 heures» de France 2, Laurent Saint-Martin entend «protéger les petites retraites». Outre la revalorisation déjà annoncée du minimum vieillesse, le macroniste s’est montré «favorable» à «un seuil», un «niveau de retraite» qui «puisse être protégé» de la «perte» de l’indexation et de la revalorisation sur la période précédemment évoquée.

Budget Sécurité sociale 2025 : Salariés, retraités et patrons vont payer

  Budget Sécurité sociale 2025 : Salariés, retraités et patrons vont payer

La mesure sans doute la plus spectaculaire concerne sans doute le report d’indexation des retraités sur l’inflation. Un report de six mois…. pour l’instant. Il faudra en effet attendre l’évaluation de cette politique financière par les institutions notamment par les agences de notation pour y voir plus clair concernant l’avenir. Par ailleurs l’indemnisation des arrêts maladie sera réduite et il y aura moins d’allégement des cotisations patronales sur les salaires bas.

Pour économiser 3,6 milliards d’euros, le gouvernement va reporter de six mois, au 1er juillet, la revalorisation des retraites, indexée sur l’inflation, qui intervient habituellement en janvier.

Parmi les économies à réaliser, le gouvernement souhaite que l’assurance-maladie rembourse moins les consultations médicales, et les complémentaires santé le fassent davantage. Globalement, la part de l’Assurance maladie descendrait à 60% contre 70% actuellement, mais les modalités restent à définir selon les types de consultations. Le gouvernement attend en tout cas un milliard d’euros de cette mesure.

Pour diminuer de 600 millions d’euros les dépenses liées aux arrêts maladie, l’exécutif entend baisser le plafond de remboursement. L’assurance-maladie versera toujours, à partir du quatrième jour d’arrêt, une indemnité équivalente à 50% du salaire journalier, mais dans la limite d’un plafond de 1,4 Smic, contre 1,8 auparavant. Le reste à charge est souvent compensé par les entreprises, mais une partie des Français devront mettre la main à la poche. La date d’entrée en vigueur n’est pas connue.

Le PLFSS 2025 prévoit de remonter les cotisations patronales entre 1 et 1,3 smic de deux points de pourcentage en 2025, puis de deux points supplémentaires en 2026. Ces cotisations baisseront en revanche pour les salaires compris entre 1,3 et 1,8 smic et remonteront au-delà. Cette réforme doit rapporter 4 milliards d’euros à la Sécurité sociale.

Le texte prévoit d’engager de nouvelles négociations avec les représentants des radiologues et des laboratoires d’analyses médicales pour faire baisser les tarifs de l’imagerie médicale et des analyses biologiques. .

Par ailleurs, pour prescrire certaines analyses de biologie médicale, d’imagerie médicale ou bons de transport sanitaire de patients, dont la liste sera définie par décret, le prescripteur devra remplir un formulaire permettant à l’Assurance maladie d’en évaluer la « pertinence ». Le projet de loi modifie aussi les modalités de négociations conventionnelles entre les taxis conventionnés et l’Assurance maladie, de manière à pouvoir mieux réguler les hausses de tarifs.

Augmentation des retraités: reportée de six mois

Augmentation des retraités: reportée de six mois

Dans le projet de budget présenté au conseil des ministres, il a bien été confirmé que la revalorisation des retraites sera reportée de six mois pour économiser 3,6 milliards d’euros. Une orientation qui risque de faire du bruit. 

Une mesure qui va évidemment susciter des débats enflammés à l’assemblée compte tenu notamment de ce que représente sociologiquement et politiquement les retraités.

Sur le fond, c’est une mesure de gribouille qui ne traite pas la vraie question de l’évolution structurelle du coût des retraites dans la richesse nationale, son mode de financement et son équilibre. Pour tout  dire c’est du bidouillage qui découle tout simplement notamment du fait que l’impôt sur les plus fortunés, lui, annoncé à grand renfort de trompettes pour faire passer la pilule ,  ne rapportera pas grand-chose.

Comme l’avait indiqué le gouvernement la semaine dernière, le projet de loi de finances (PLF) prévoit bien le report du 1er janvier au 1er juillet 2025 de l’indexation des retraites sur l’inflation. Les pensions seront donc gelées pendant six mois. Une mesure qui doit permettre, selon les projections de l’exécutif, de récupérer 3,6 milliards d’euros. Théoriquement, chaque 1er janvier, comme le Code de la Sécurité sociale le précise, les pensions de vieillesse servies par le régime général et les régimes alignés sur lui sont revalorisées «sur la base d’un coefficient égal à l’évolution de la moyenne annuelle des prix à la consommation, hors tabac, calculée sur les douze derniers indices mensuels de ces prix publiés par l’Insee».

De nombreux économistes recommandaient, dans le contexte budgétaire contraint, un an de gel des pensions, au motif que le niveau de vie des retraités serait aujourd’hui supérieur à celui des actifs – une thèse réfutée par les données officielles. Emmanuel Macron les avait contredits lors de sa conférence de presse de juin dernier, assurant que les retraites seraient «bien indexées sur l’inflation». Les Républicains (LR) faisaient aussi de toute minoration des pensions une ligne rouge. En optant pour un simple décalage de six mois, le gouvernement Barnier joue sur un entre-deux qui devrait, espère-t-il, éviter les blocages à l’Assemblée et les contestations trop brûlantes.

«Le principe de l’indexation des retraites sur l’inflation n’est pas remis en cause, mais la date de revalorisation sera simplement décalée pour tenir compte du contexte exceptionnel des finances publiques et du ralentissement de l’inflation», indique le projet de loi de finances de la Sécurité sociale (PLFSS). Le gouvernement défend un lissage par rapport à l’importante revalorisation des retraites de base intervenue au 1er janvier 2024. Elle avait atteint 5,3%, pour un coût global de 14 milliards d’euros pour les finances publiques. «L’augmentation de l’indexation des retraites (avait) été plus importante que l’inflation, et bien plus importante que l’augmentation moyenne des actifs», avait relevé le ministre du Budget et des Comptes publics Laurent Saint-Martin sur France 2 la semaine dernière. Le problème c’est qu’on ne sait pas si cette augmentation avait ou non pour objet de solder en partie le retard accumulé. En effet dans le même temps le montant des retraites a toujours été en retard sur l’inflation d’au moins 50 % ( selon les modalités de calcul)

 

En euros constants, l’augmentation des retraites est plus faible, de l’ordre de 12 % entre 2004 et 2020, soit une augmentation annuelle moyenne de 0,69 % (Figures 3.c et 3.d). Le montant moyen des pensions augmente davantage pour les femmes sur la période (+ 23 % entre 2004 et 2020, en euros constants) avec un rythme annuel moyen de 1,32 % contre 0,40 % pour les hommes. Si l’écart de pension des femmes par rapport aux hommes se resserre au fil des années, en lien avec l’amélioration des carrières des femmes, il reste cependant significatif, la pension des femmes représentant 63 % de la pension des hommes en 2020 contre 54 % en 2004

 

Revalorisation des retraites: Décalée de six mois

 

 

La revalorisation des retraites décalée de 6 mois . L’indexation des retraites sur l’inflation ( En principe 2 % pour 2024), qui devait intervenir au 1er janvier, est reportée au 1er juillet. De quoi récupérer presque 5 milliards de dépenses publiques.

De nombreux économistes recommandaient, dans le contexte budgétaire contraint, un an de gel des pensions, au motif que le niveau de vie des retraités est aujourd’hui supérieur à celui des actifs. Emmanuel Macron les avait contredits lors de sa conférence de presse de juin dernier, assurant que les retraites seraient « bien indexées sur l’inflation ». Les LR faisaient aussi de toute minoration des pensions une ligne rouge. En optant pour un simple décalage de six mois, le gouvernement Barnier joue sur un entre-deux qui devrait, espère-t-il, éviter les blocages à l’Assemblée et les contestations trop brûlantes.

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