Archive pour le Tag 'Santé'

Santé et alimentation : la malbouffe surtout responsable aux États-Unis

Santé et alimentation : la malbouffe surtout responsable aux États-Unis

Aux États-Unis presque la moitié des adultes sont obèses en raison en particulier de la malbouffe mais aussi d’autres facteurs explicatifs. Un phénomène évidemment inquiétant pour l’avenir sanitaire du pays mais qui pourrait aussi concerner d’autres zones géographiques qui commencent à imiter ce qui caractérise la nourriture américaine.

Dans un rapport l’administration Trump désigne la «surmédicalisation» et la mauvaise alimentation comme des «facteurs potentiels» de risque.

Les conclusions de ce document de 68 pages mettent en avant «quatre facteurs potentiels» de risque pour des maladies chroniques telles que l’obésité, le diabète ou encore les troubles de la santé mentale : la «mauvaise alimentation», «l’accumulation de produits chimiques dans l’environnement», «le manque d’activité physique et le stress chronique» et la «surmédicalisation».

Santé : la malbouffe surtout responsable aux États-Unis

Santé : la malbouffe surtout responsable aux États-Unis

Aux États-Unis presque la moitié des adultes sont obèses en raison en particulier de la malbouffe mais aussi d’autres facteurs explicatifs. Un phénomène évidemment inquiétant pour l’avenir sanitaire du pays mais qui pourrait aussi concerner d’autres zones géographiques qui commencent à imiter ce qui caractérise la nourriture américaine.

Dans un rapport l’administration Trump désigne la «surmédicalisation» et la mauvaise alimentation comme des «facteurs potentiels» de risque.

Les conclusions de ce document de 68 pages mettent en avant «quatre facteurs potentiels» de risque pour des maladies chroniques telles que l’obésité, le diabète ou encore les troubles de la santé mentale : la «mauvaise alimentation», «l’accumulation de produits chimiques dans l’environnement», «le manque d’activité physique et le stress chronique» et la «surmédicalisation».

Santé : réguler l’installation des médecins

Santé : réguler l’installation des médecins


Des millions de personnes n’ont plus de médecin traitant, et le modèle actuel, basé sur le libre choix d’installation des médecins, a montré ses limites, estime, dans une tribune au « Monde », un collectif de soignants, qui propose d’organiser l’installation des professionnels de santé là où ils sont nécessaires, pour garantir un droit fondamental : celui de se soigner.

Nous sommes soignants, engagés dans nos territoires. Et nous le disons clairement : il faut réguler l’installation des médecins. Mais cette régulation ne peut fonctionner que si elle s’accompagne d’une stratégie cohérente qui organise et garantisse un accès aux soins et à la prévention, partout en France.

Aujourd’hui, des millions de personnes n’ont plus de médecin traitant. Et là où il y a encore des médecins en nombre, beaucoup, notamment spécialistes, exercent en secteur 2 avec des dépassements d’honoraires rendant les soins inaccessibles financièrement pour de nombreux patients. Ce n’est plus acceptable pour les patients ni soutenable pour les professionnels de santé. Il est illusoire de penser que l’on résoudra la crise de l’accès aux soins en se contentant de former davantage de médecins.

Sans régulation, ceux-ci s’installeront majoritairement là où les conditions d’exercice leur semblent les plus favorables, creusant encore davantage les inégalités territoriales. Depuis vingt ans, l’augmentation du numerus clausus n’a pas permis de résorber les déserts médicaux, pas plus que le numerus apertus ne pourra le faire. Former plus sans organiser mieux, c’est préparer un échec. Soyons lucides : le système actuel ne répond plus aux besoins, ni à ceux des patients ni à ceux des soignants.

La réponse en ville aux besoins de santé ne peut plus reposer uniquement sur les seuls principes de la médecine libérale. Le modèle actuel, basé sur le libre choix d’installation des médecins et la rémunération à l’acte, a montré ses limites, une totale inefficacité à endiguer les déserts médicaux. Il ne permet ni de garantir une répartition équitable des professionnels, ni d’assurer l’accès aux soins sans dépassements d’honoraires dans tous les territoires, ni d’assurer une prise en charge coordonnée, pertinente et continue des patients. Nous avons besoin d’un cadre collectif, structuré….

Santé : quelques jours par an de consultations obligatoires dans les déserts médicaux pour les médecins

Santé : quelques jours par an de consultations obligatoires dans les déserts médicaux pour les médecins

François Bayrou Veut instaurer un principe de «solidarité territoriale», qui contraindra tous les médecins à assurer quelques jours de consultations par an dans les déserts médicaux.

Ce mécanisme concernera tous les médecins, généralistes comme spécialistes. Le gouvernement prévoit des contreparties financières pour les praticiens qui joueront le jeu et, a contrario, des pénalités pour ceux qui s’y refuseront. «Le principe, c’est de faire confiance aux professionnels», résume une source gouvernementale, ajoutant toutefois que «s’il y a besoin d’être plus contraignant, nous le serons». Une cartographie complète des zones rouges «au sein desquelles une permanence médicale devra être mise en place en absolue priorité» sera établie par les agences régionales de santé d’ici la fin du mois de mai.

Santé et environnement : réduire la consommation de viande bovine

Santé et environnement : réduire la consommation de viande bovine

Michel Duru
Directeur de recherche, UMR AGIR (Agroécologie, innovations et territoires), Inrae

Changer l’alimentation des vaches, privilégier certaines races plus que d’autres, revaloriser le pâturage, consommer moins de bœuf, mais manger des viandes plus diverses… Les marges de progression sont nombreuses. Depuis quelques années, les excès de consommation de viande sont montrés du doigt du fait de leurs impacts sur la santé et l’environnement. Dans une moindre mesure, c’est aussi le cas des produits laitiers comme les fromages. Pour faire face à ces enjeux environnementaux et sanitaires, mais aussi pour accroître notre souveraineté alimentaire, que nous disent les études scientifiques ? Comment peuvent-elles nous aider à réorganiser l’élevage pour le rendre plus durable, du champ jusqu’à l’assiette ? Commençons par un état des lieux, en France, notre apport en protéines provient pour deux tiers des produits animaux et pour un tiers des produits végétaux. Il est en moyenne excédentaire d’au moins 20 % par rapport aux recommandations. Les bovins fournissent enfin la moitié de notre consommation de protéines animales sous forme de viandes et de laitages, le reste provenant surtout des porcs et volailles et très secondairement des brebis et chèvres. Les recherches convergent vers une réduction nécessaire de moitié en moyenne de la consommation de viande, principalement du fait de l’augmentation de risques de cancers. Nous devrions également, d’après l’état des connaissances scientifiques, réduire notre consommation de produits laitiers mais dans une moindre mesure.

par Michel Duru
Directeur de recherche, UMR AGIR (Agroécologie, innovations et territoires), Inrae
dans The Conversation

Ces réductions sont aussi encouragées par l’actuel plan national nutrition santé. Il est maintenant montré par des études épidémiologiques et des modélisations que de tels changements dans la composition de notre assiette auraient des effets bénéfiques sur notre santé (réduction du risque de maladies chroniques). Cela permettrait aussi de réduire l’impact environnemental de notre alimentation avec moins d’émissions de gaz à effet de serre, de méthane notamment qui constitue 40 % des émissions de l’agriculture, mais aussi moins de nitrates dans l’eau et d’ammoniac dans l’air.

Remplacer une partie des protéines animales par des protéines végétales, des légumineuses (lentilles, pois chiche…), rendrait aussi notre alimentation plus riche en fibres dont nous manquons cruellement. En outre, consommer plus de légumineuses permettrait de diversifier les productions végétales, un levier clef pour l’agroécologie.

Réduire notre consommation de viande ne semble de plus pas aberrant d’un point de vue historique, car celle-ci a été multipliée par deux en un siècle (passant de 42 kg par an et par habitant en 1920 à 85 kg en 2020), et elle a augmenté de plus de 50 % depuis les années 1950.

Par ailleurs, notre façon de manger de la viande a changé : aujourd’hui, plus de la moitié de la viande de bovin consommée est sous forme de burger ou de viande hachée, souvent dans des plats préparés, qui sont considérés comme des « bas morceaux ». Or ces produits sont majoritairement issus de races de vaches laitières (Holstein) en fin de carrière dont le prix est attractif. Ce mode de consommation est donc défavorable aux filières de races de vaches à viandes (Blonde d’Aquitaine, Charolaise, Limousine).

Le succès des steaks hachés et des burgers à bas prix est même tel que l’on se retrouve à importer l’équivalent 30 % de notre consommation de viande de bovin. Il en résulte d’une part une baisse de souveraineté alimentaire et d’autre part un déclassement des pièces nobles des races à viande, fragilisant ainsi les élevages de race à viande. Pour faire face à ces dérives, il serait plus judicieux de consommer moins de viande, mais tous les types de viande à l’échelle d’une année.

Si l’on regarde maintenant du côté des protéines contenues dans la viande bovine et les produits laitiers, une autre marge de progression est aussi possible. Elle concerne l’alimentation des animaux et son impact sur la composition des produits que nous consommons.

Les produits animaux fournissent des protéines de qualité car ils sont équilibrés en acides aminés. Ils contiennent aussi des acides gras poly-insaturés, indispensables à notre santé dont notre alimentation est très déficitaire. C’est le cas des oméga-3 dont le rôle anti-inflammatoire réduit le risque des maladies chroniques : diabète, cancers, maladies cardio-vasculaires…

Cependant, la composition du lait et de la viande en oméga-3 sont très dépendantes du mode d’alimentation des animaux. Une alimentation à l’herbe (pâturage, ensilage, foin) permet d’environ doubler la teneur du lait en oméga-3, en comparaison d’une alimentation de type maïs-soja, et permet ainsi de réduire significativement notre déficit en ce nutriment.

Le lait et la viande issus d’animaux nourris à l’herbe contribuent donc à une alimentation anti-inflammatoire. Cependant en France, seulement 1/3 du lait est issu d’une alimentation à l’herbe, qu’il s’agisse de pâturage, de foin ou d’ensilage d’herbe. L’élevage bio se distingue sur ce point car l’alimentation à l’herbe est privilégiée pour des raisons économiques. Mais cette différence de composition des produits reste encore mal connue du consommateur, qui pourra également privilégier le lait le moins cher, issu d’un élevage où les vaches ne pâturent pas ou peu.

Les prairies présentent en outre l’atout d’avoir des stocks de carbone importants dans les sols, si bien que les retourner pour les transformer en terres agricoles comme cela a été souvent fait correspond à une déforestation. Faire paître des vaches est donc un moyen de conserver les prairies. D’autre part, lorsqu’elles sont bien réparties dans les paysages, les prairies jouent un rôle d’infrastructure écologique permettant de réduire les pesticides. Lorsqu’elles sont en rotation avec les cultures (prairies temporaires avec légumineuses), elles permettent également de réduire le recours aux engrais azotés de synthèse.

Bien que les prairies constituent à l’origine la base de l’alimentation des vaches, en particulier pour les races à viande, leur contribution n’a cessé de baisser au cours des cinquante dernières années ; car l’apport de céréales (maïs ensilage, blé), et d’oléoprotéagineux (soja) dans leur alimentation était le moyen le plus facile d’augmenter la production par animal et par hectare. Cependant, les vaches et leurs descendances utilisent 3,7 millions d’hectares de terres arables dédiés à la production de ces céréales et de ce soja qu’il conviendrait d’utiliser à d’autres fins.

Des vaches qui pâturent plus permettraient également d’agir sur une des principales pollutions de l’élevage : les pertes importantes d’azote et de phosphore dans l’environnement du fait d’importations massives de protéines (soja) et d’une trop forte concentration géographique des élevages (par exemple en Bretagne).

Si, à l’échelle locale, on imagine que des éleveurs échangent le fumier riche en azote et en phosphore avec des agriculteurs qui pourraient eux, leur donner en retour les ratés de cultures pour nourrir les animaux, tout le monde pourrait être gagnant. Les agriculteurs auraient ainsi accès à des apports en azote et phosphore nécessaires à la croissance des cultures et pourraient ainsi réduire l’utilisation d’engrais, les agriculteurs eux, bénéficieraient d’une source d’alimentation à faible coût et locale pour leur bête.

Une autre évolution qui permettrait à l’élevage d’être plus durable concerne le changement de type de races bovines que l’on trouve en France. Il y a aujourd’hui 3,5 millions de vaches à viande contre 3,3 millions de vaches laitières. Or les recommandations pour la santé portent bien plus sur la réduction de la consommation de viande que de produits laitiers.

De même, on sait que la viande issue des troupeaux laitiers (vaches laitières de réformes) est bien moins impactante que celle issue de troupeaux à viande puisqu’à l’échelle de la carrière de la vache, les émissions de gaz à effet de serre sont réparties entre le lait et la viande.

Cela montre l’intérêt de favoriser des races mixtes produisant du lait et de la viande (comme la race normande) ou de croiser une race à viande (Angus) avec une race laitière. La viande devient alors un co-produit du lait permettant de satisfaire nos besoins.

Mais une telle orientation est bloquée par le choix fait en France où, lors de l’abandon des quotas laitiers, de nombreux troupeaux laitiers ont été convertis en troupeaux à viande (dit allaitants) avec des races spécialisées. Il en résulte un élevage spécialisé uniquement pour la viande, devenu très vulnérable : des races lourdes, coûteuses à entretenir et à nourrir et dont une partie de veaux mâles est engraissée en taurillons, une viande jeune, peu prisée par le consommateur français. La plupart de nos voisins de l’UE ont eux bien moins de vaches allaitantes et font de la viande à partir du troupeau laitier (veaux, génisses, vaches de réforme), donc à moindre coût en gaz à effet de serre et en euros.

Toutes ces données montrent la nécessité de fortes évolutions dans notre système alimentaire. En agriculture, il s’agit d’aller vers des races mixtes produisant du lait et de la viande, et de plus laisser pâturer les vaches pour valoriser les atouts des prairies qui représentent 40 % de la surface agricole. De manière concomitante, il faudrait aussi réduire significativement notre consommation de viande en privilégiant la diversité des pièces de viande, et un peu aussi celle de produits laitiers.

Ces orientations sont nécessaires pour relever trois grands défis : celui de notre santé, de notre environnement, mais aussi de notre souveraineté alimentaire. Elles permettraient en effet d’une part de réduire les importations de soja, mais aussi de viande qui résultent entre autres d’une faible baisse de consommation en comparaison d’une forte diminution de la production, et d’autre part d’allouer les terres arables libérées à des cultures stratégiques comme les légumes et légumineuses que nous ne consommons pas suffisamment et que nous importons massivement.

Pour construire ce pacte sociétal, il importe :

de sensibiliser tous les acteurs aux coûts cachés de l’alimentation : excès de la consommation de viande, présence de trop d’élevages sans lien au sol du fait d’une faible autonomie protéique.

de s’appuyer sur des évaluations multi-critères à même de prendre en compte les impacts négatifs de l’élevage tout autant que les services environnementaux fournis principalement par les prairies. Ceci nécessite aussi une meilleure rémunération des éleveurs par le citoyen et le consommateur pour la valeur santé des produits et les services environnementaux fournis. Mais pour cela, il faudrait s’assurer de la traçabilité des produits issus de ces élevages vertueux.

Santé : Interdiction des colorants artificiels aux États-Unis

Santé : Interdiction des colorants artificiels aux États-Unis

Aux États-Unis, huit colorants synthétiques, tous dérivés du pétrole et accusés d’effets néfastes sur la santé, qui vont être progressivement interdits, d’ici à la fin 2026. «Au cours des 50 dernières années, les enfants américains ont vécu de manière toujours plus importante dans une soupe toxique de produits chimiques artificiels», avait-il déclaré un peu plus tôt, citant des études ayant lié ces additifs à l’hyperactivité, le diabète ou encore des cas de cancer.

Cette annonce d’envergure suit celle, mi-janvier, de la précédente administration démocrate d’interdire un autre colorant artificiel nommé «Red 3» en Amérique du Nord et E127 en Europe dans les denrées alimentaires. Cet additif était connu depuis plus de 30 ans pour provoquer des cancers chez les animaux. Parmi les colorants concernés, le rouge «Red 40» (connu sous le nom de E129 en Europe) et les jaunes «Yellow 5» (E102) et «Yellow 6» (E110) sont ceux les plus communément utilisés par l’industrie agroalimentaire, détaille à l’AFP Peter Lurie, président de l’association de défense des consommateurs Center for Science in the Public Interest (CSPI).

Santé : la résilience des cellules menacée par la pollution

Santé : la résilience des cellules menacée par la pollution

Divers mécanismes protègent nos cellules des stress variés qu’elles subissent, nous prémunissant des maladies. Toutefois, divers indices semblent indiquer que ces capacités de résistance pourraient être menacées. Toutes les cellules des êtres vivants sont dotées de mécanismes de compensation qui leur permettent de s’adapter au stress. Ce dernier peut être soit inhérent au fonctionnement normal des organismes vivants (en fonctionnant, les cellules peuvent produire des substances délétères pour elles-mêmes), soit induit par l’exposition à des facteurs environnementaux (stress aigus résultant de traumas ou d’infections, stress chroniques dus à la pollution, aux températures extrêmes, à des relations sociales délétères…). Cette compensation cellulaire, en garantissant la résilience des tissus, constitue l’assurance de notre capacité à nous prémunir des maladies. Le vieillissement se traduit par une érosion des capacités de compensation et de résilience de nos cellules. Or, notre environnement, lorsqu’il est dégradé par les pratiques industrielles, atteint l’intégrité de ce mécanisme au même titre que le vieillissement, ce qui peut nous fragiliser avant l’heure. Cet amoindrissement est un danger de vie en mauvaise santé. Se saisir du problème passe par la conscientisation du mécanisme qui est à la racine de cet amoindrissement.

par Christian Neri
Directeur de Recherches INSERM, Inserm dans the Conversation

Qu’est-ce que la résilience ?
Le concept de résilience recouvre les capacités à surmonter les altérations provoquées par des éléments perturbateurs dans des situations variées.

Une forme bien connue de résilience concerne la récupération après un stress particulièrement agressif, comme la résilience psychologique mise en lumière par le neuropsychiatre Boris Cyrulnik. Issu de la physique, le concept de résilience traverse désormais de nombreuses disciplines, de l’économie à la psychologie en passant par l’écologie ou l’informatique. On parle aujourd’hui de la résilience des systèmes logistiques (eau, énergie, transport) ou des systèmes de santé.

Mais la résilience ne concerne pas que « l’après-crise », c’est aussi les capacités à surmonter le stress qui affecte un système ou un individu de manière discrète, voire silencieuse, avant la survenue du pire.

Le vivant est en permanence confronté au stress cellulaire. La réponse au stress cellulaire (notamment lors du développement et de la reproduction) est un garant d’adaptation et d’expansion d’une population donnée.

Un stress faible peut stimuler la longévité des cellules. Cependant, un stress excessif, par exemple sous l’effet de facteurs environnementaux, peut éroder les capacités de résilience cellulaire. Or, l’érosion de ces capacités est au centre du vieillissement des tissus. C’est un risque « corps entier », car les organes communiquent entre eux. Par exemple, le microbiote intestinal communique avec le cerveau et son altération peut être préjudiciable au cerveau. C’est un risque « vie entière », car la réussite de la réponse au stress cellulaire traite des phases critiques de l’existence comme la reproduction (taux de natalité), la grossesse (santé du fœtus) ou le développement de l’enfant.

Penser la résilience du corps sous l’angle de la récupération, une fois le pire survenu, c’est sous-estimer le préjudice que les pratiques industrielles et les pollutions air-sol-eau-aliments font encourir à notre santé. C’est enfermer toujours plus d’individus dans la perspective d’une mauvaise santé dont l’échéance est incertaine, mais qui surviendra trop tôt et trop fort.

En revanche, penser la résilience du corps comme un mécanisme toujours à l’œuvre, c’est pouvoir lutter contre ce qui empêche nos tissus d’être résilients, c’est pouvoir améliorer la précaution et la prévention.

Ces mécanismes ne sont pas seulement ceux qui nous protègent contre les infections (comme l’immunité, par exemple).

Il s’agit aussi des mécanismes d’intégrité cellulaire, par exemple la réparation de l’ADN – dont l’altération présente un risque de division anarchique des cellules et de cancer, d’élimination des protéines présentant des défauts de fabrication ou abîmées par l’oxydation naturelle des tissus –, ou bien il peut s’agir de la production d’énergie nécessaire au fonctionnement des cellules, par exemple dans les mitochondries.

Ces mécanismes sont cruciaux dans les cellules qui ne se renouvellent pas, ou peu, comme les neurones du cerveau et du système nerveux central. Leur échec va sans doute de pair avec la transition des stades légers à sévères des maladies. Par exemple, la progression de la maladie de Huntington est marquée par la transition d’une phase de « compensation fonctionnelle » vers une phase de « décompensation », avec des mécanismes de résilience cellulaire qui ne parviennent plus à compenser les dommages neuronaux, un modèle qui vaudrait aussi pour la maladie d’Alzheimer.

Mais ce n’est pas tout : les mécanismes de résilience cellulaire sont au centre du vieillissement des tissus.

Au cours des trente dernières années, au moins douze caractéristiques du vieillissement ont été identifiées, dont certaines traitent directement des mécanismes de résilience cellulaire, comme la réduction de la fonction des mitochondries ou de l’autophagie (élimination des déchets intracellulaires), l’altération de l’intégrité de l’ADN et des protéines, et l’augmentation de la sénescence cellulaire, dans un modèle où le vieillissement serait principalement dû à une accumulation de mutations génétiques, accompagnée par une érosion épigénétique.

Il existe donc un solide faisceau de présomptions pour penser que ces mécanismes s’opposent aux effets du vieillissement et à la survenue des maladies chroniques.

L’affaiblissement avant l’heure de la compensation cellulaire s’oppose aux bénéfices que l’on s’attend à voir découler de l’adoption d’une « bonne » hygiène de vie visant à réduire la charge de morbidité en agissant sur des facteurs de risques dits « modifiables », tels que l’alimentation, la sédentarité, les addictions, les lieux de vie, l’hygiène au travail, ou encore l’isolement social.

À ce titre, toute perturbation des mécanismes de résilience cellulaire par les polluants, directement (par exemple en altérant la réparation de l’ADN, l’autophagie), ou indirectement (par exemple en favorisant des mutations dans l’ADN est un risque de vie en mauvaise santé à plus ou moins brève échéance.

Au vu de l’étendue et de la gravité du problème (comme, par exemple, dans le cas des PFAS en Europe et aux États-Unis), il s’agit aussi d’un risque de « manque à gagner » systémique pour la société.

Dans un tel contexte, éviter que les pratiques industrielles érodent toujours plus nos capacités de résilience cellulaire est une responsabilité qui oblige tous les acteurs concernés, et cette responsabilité est proportionnelle à la puissance des acteurs. Mais comment prendre en compte ce risque majeur ?

À l’heure actuelle, on estime la résilience individuelle contre la survenue ou la progression d’une maladie à partir du poids, plus ou moins important selon les personnes, des facteurs de susceptibilité. Ceux-ci ne sont pas biologiques stricto sensu, mais souvent comportementaux (tabagisme, alcoolisme), conjoncturels (proximité d’une usine, solitude) ou socioprofessionnels (revenus, mobilité). Cependant, l’absence d’un facteur de susceptibilité ne signifie pas forcément que l’on soit résilient.

Intégrer les facteurs de résilience cellulaire en plus des facteurs de susceptibilité lorsqu’il s’agit d’évaluer le risque de vie en mauvaise santé pourrait fournir des modèles de prédiction plus robustes. Mais il faut pour cela disposer de marqueurs fiables de la résistance cellulaire, ce qui n’est pas chose aisée.

Les marqueurs les plus précis sont souvent des marqueurs biologiques (biomarqueurs). Idéalement, ils sont simples à mesurer (par exemple dans le sang ou les urines). Un biomarqueur de résilience doit rendre compte de l’état d’un mécanisme de compensation ou de l’intégrité d’un élément essentiel des cellules.

Il en existe relativement peu à ce jour, et la mise au point d’un nouveau biomarqueur est coûteuse. Elle repose notamment sur des données collectées sur le temps long, grâce à des cohortes de grande taille, comme par exemple Inchianti, Constances ou le UK Brains Bank Network.

Actuellement, l’oxydation de l’ADN, un marqueur indirect de l’intégrité de cette molécule essentielle,est l’un des biomarqueurs potentiels à l’étude. Dans ce contexte, de nouveaux outils sont explorés, par exemple les horloges épigénétiques, dont un pionnier est le chercheur Steve Horvath aux États-Unis.

Cet outil détecte certaines modifications chimiques de l’ADN (les méthylations, autrement dit l’ajout d’un groupement méthyle sur certaines parties de la molécule d’ADN) pour mesurer un « âge épigénétique ». Celui-ci, qui témoigne du vieillissement des tissus, est en quelque sorte un âge « biologique », et peut différer de l’âge chronologique.

Il est important de souligner que cet outil ne permet pas encore de mesurer l’âge biologique de tout le monde : il n’est pas validé pour cela, étant encore au stade des recherches.

L’enjeu, aujourd’hui, est de réduire les maladies chroniques de façon globale, et de sortir des réponses ponctuelles. Or, le modèle actuel, focalisé sur les « maladies avérées », limite la portée de la prévention et l’anticipation des coûts sociétaux. En effet, les coûts cachés sont sous-évalués, voire ignorés.

Mettre au centre des réflexions sur la prévention la mise en péril d’un mécanisme fondamental de vie en bonne santé (nos capacités cellulaires à nous prémunir des maladies) pourrait constituer un vecteur de transformation des politiques de santé publique.

Les données scientifiques qui justifient cette mutation s’accumulent, y compris des données épidémiologiques à forte granularité géographique (celles-ci ont notamment été mises en lumière ces dernières années par diverses enquêtes menées par certains journalistes d’investigation).

Cette nécessaire transformation est cependant entravée de diverses manières (monopoles, lobbying industriel, accords bilatéraux, désinformation, manipulations des études, relégation au second plan des questions de santé, priorités budgétaires, ou encore sous-dimensionnement des acteurs de la vigilance…). Ces obstacles limitent notre capacité à adopter une politique santé-responsable, alors même que le dépassement des capacités de résilience cellulaire pourrait s’inscrire dans un modèle de risques « en chaîne », les pollutions chimiques s’accompagnant d’une santé figée à un niveau médiocre, résultant en des coûts systémiques accrus.

Changement d’heure : un rituel idiot et nuisible à la santé

Changement d’heure : un rituel idiot et nuisible à la santé

Non seulement le changement d’heure ne permet pratiquement aucune économie d’énergie mais il est néfaste pour la santé. Il faut être un technocrate pour penser le contraire en matière d’énergie. Ce qui est économisé le matin est dépensé le soir et inversement. C’est un peu comme si on décidait de raccourcir les mois d’une journée pour réduire la consommation mensuelle !

Des études récentes montrent que l’avancement de l’heure au printemps (qui retarde la sécrétion de la mélatonine – l’hormone du sommeil) peut réduire le temps de sommeil de façon transitoire, et ainsi augmenter le nombre et la gravité des accidents cardiaques pendant au moins 7 jours après le changement d’heure et augmenter la fréquence des accidents du travail et de la circulation. Selon le Dr Marc Schwob: « Changer d’heure provoque entre autres des troubles du sommeil et de l’attention. Les enfants et les personnes âgées sont particulièrement touchés et mettent environ une semaine pour s’adapter aux nouveaux horaires ». Au-delà de la phase transitoire d’adaptation au nouvel horaire, le coucher du soleil tardif en été peut rendre l’endormissement plus difficile. 54 % Selon un sondage OpinionWay pour Comprendre Choisir, les Français seraient majoritairement contre cette pratique du changement d’heure (54 %), contre un peu moins d’un sur cinq favorables (19 %) et un peu plus d’un sur quatre indifférents (27 %). Ils ignorent notamment que cela leur permet des économies (59 %) et mettent en avant un impact négatif sur « le sommeil, l’alimentation ou l’humeur » (75 %). Ce dernier constat est régulièrement appuyé par des études sur l’impact du changement d’heure dont une réalisée par la Commission européenne, qui écrit que « la santé peut être affectée par le changement de biorythme du corps, avec de possibles troubles du sommeil et de l’humeur ». En 2008, une étude suédoise publiée dans le New England Journal of Medicine, s’appuyant sur des statistiques du pays entre 1987 et 2006, constatait elle « une augmentation statistiquement significative du risque de crise cardiaque » dans la semaine suivant le changement d’heure, notamment celui d’été. La baisse de consommation d’éclairage pourrait être compensée par l’augmentation des besoins de chauffage le matin au début du printemps. Un rapport de l’École des Mines de 1992 concluait cependant à un effet minime (< 0,1 TWh pour la France). La généralisation des lampes plus économes en énergie (les lampes fluocompactes et plus récemment les lampes à LED) réduit l’économie d’énergie permise par le passage à l’heure d’été. Une étude portant sur l’État de l’Indiana conclut que la faible économie d’énergie réalisée sur l’éclairage est très largement compensée par une utilisation accrue de la climatisation. Le supplément d’énergie consommée est estimé dans ce rapport d’environ 2 à 4 %. Un rapport remis au Sénat français en 1997concluait : « Il ressort de l’ensemble de cette étude que les avantages annoncés ou attendus du changement semestriel de l’heure ne sont pas suffisamment importants pour compenser les inconvénients ressentis par les populations », en particulier en ce qui concerne la santé publique, les conditions de travail et les modes de vie, l’agriculture, la protection de l’environnement et la sécurité routière.

Sondage popularité : Macron se refait une petite santé grâce à l’international

Sondage popularité : Macron se refait une petite santé grâce à l’international

Macron se refait une petite santé grâce à l’international où il n’est vraiment contesté que par les extrêmes sur la question de défense. Selon un sondage Ipsos pour La Tribune Dimanche, le chef de l’État gagne 5 points, à 27% d’opinions favorables, tandis que son premier ministre recule de 2 points à 25%.

Le chef d’État gagne notamment 9 points auprès des sympathisants écologistes, 8 points auprès des sympathisants du PS et 6 auprès de ceux des Républicains (LR) et de l’UDI. Il devance désormais son premier ministre: François Bayrou perd deux points à 25% d’opinions favorables, après en avoir gagné 7 en février. Le chef du gouvernement perd des points auprès des électorats Insoumis (-9), de droite (-10), du Rassemblement national (-3) et du bloc central (-5), mais en gagne auprès des écologistes et des socialistes (+5).

Les «crises internationales» au cœur des préoccupations
Parmi les principales préoccupations des Français, l’étude d’Ipsos montre par ailleurs une forte hausse (+16 points, en 3e position à 33%) des «crises internationales», derrière le pouvoir d’achat (46%, stable) et l’avenir du système social (37%, +2).

Par ailleurs, le Garde des sceaux Gérald Darmanin, en hausse d’un point (36%), occupe la tête du classement des membres du gouvernement les plus appréciés, devançant désormais d’un point le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau (35%, -1). Le ministre des Armées Sébastien Lecornu prend la troisième place avec une hausse de 5 points à 17%.

Le sondage a été réalisé du 12 au 14 mars auprès d’un échantillon de 1000 personnes représentatif de la population française, âgée de 18 ans et plus (méthode des quotas), interrogé par internet. Marge d’erreur de 0,6 à 3,1 points.

Santé-Détection du cancer avec une seule goutte de sang

santé-Détection du cancer avec une seule goutte de sang

 

Neurochirurgien et chef de service à la Pitié-Salpêtrière, à Paris, Alexandre Carpentier a  décidé de créer Neok, avec deux autres professeurs, le gastro-entérologue Jean-Baptiste Bachet et l’oncologue Joseph Gligorov, chef de service à l’hôpital Tenon. La start-up propose un check-up préventif mis au point par des cancérologues de l’AP-HP (Assistance publique-Hôpitaux de Paris), qui promet de détecter 75 % des cancers les plus courants – sein, prostate, utérus, colon-rectum, ovaire, foie, poumon, pancréas… – dès les premiers stades de développement…

Santé-Particules de plastique :Volvic la moins polluée

Santé-Particules de plastique :Volvic la moins polluée

Une enquête menée en 2022 par l’association Agir pour l’environnement révélait une réalité méconnue et inquiétante : loin d’être «pure», chaque litre d’eau embouteillée contiendrait une certaine quantité de microparticules de plastique. Pour y voir plus clair, le magazine 60 Millions de consommateurs a publié sa sélection des marques les plus sûres.

Sur sept marques phares du marché français analysées par l’association en 2022 – Badoit, Carrefour, Cristaline, Evian, Perrier, Vittel et Volvic –, presque aucune n’échappe à la règle. Au total, 78 % des eaux analysées contenaient des microparticules de plastique en quantité variable. Le record était détenu par Vittel Kids, une eau… destinée aux enfants, présentant en moyenne 121 microparticules par litre.

Volvic se démarque par sa filtration naturelle en montagne et arrive en tête du classement des eaux les plus sûres établi par le magazine. Suivent Montclar, à la minéralité optimale, et Badoit, pour les amateurs d’eau gazeuse. Ces marques contiennent peu ou pas de microparticules de plastique et ne présentent aucun danger pour une consommation quotidienne. Evian, enfin, avec seulement une microparticule détectée par litre, complète ce top 4 de la fiabilité. Pour les petits budgets, Montclar, qui est distribuée par Carrefour, sera certainement l’option la plus judicieuse.

Afin de limiter les risques, mieux vaut opter pour des contenants en matière inerte, comme le verre ou l’inox, qui ne se dégradent pas, recommande enfin le magazine.

Microplastiques, danger pour la santé

Microplastiques, danger pour la santé

 

La taille des microplastiques est comprise entre 5 millimètres et quelques centaines de nanomètres, soit 70 fois plus petit que l’épaisseur d’un cheveu. Ils sont retrouvés partout dans l’environnement : l’air, les habitations, les cours d’eau, la terre mais aussi les océans.( et même dans l’eau en bouteille plastique).  L’ensemble des espèces vivantes, des plus petites comme le zooplancton, aux plus grandes comme les baleines, peuvent les ingérer.( infos de l’Anses)

­­Les plastiques dans l’environnement, porteurs d’additifs et de bactéries

On estime aujourd’hui que 10 % de l’ensemble des plastiques produits depuis leur invention auraient terminé leur vie dans les océans. Ils peuvent flotter à la surface, être présents à différents niveaux de profondeur voire se déposer dans les fonds marins. À l’heure actuelle, les plastiques les plus retrouvés dans l’environnement sont le polyéthylène (composant des anciens sacs à usage unique par exemple), le polypropylène (composant des boites en plastique alimentaires) et le polystyrène (souvent utilisé comme dispositif de protection dans les emballages).

Les plastiques sont composés non seulement de polymères, mais aussi d’un mélange de différents additifs, qui confèrent des propriétés au plastique : souplesse, rigidité, résistance au feu, etc. Ces additifs sont de potentiels contaminants chimiques. De plus, les bactéries qui se fixent à la surface des plastiques peuvent, elles, être des contaminants biologiques.

Les travaux de l’Anses sur les microplastiques

Compte tenu de leur forte présence dans les cours d’eau, les mers et les océans et de leur impact sur la faune et la flore aquatiques, les produits de la pêche ainsi que l’eau de consommation, les microplastiques sont des sujets d’étude de haute importance.

L’Anses mène donc des travaux afin d’évaluer la quantité et la nature des particules plastiques dans certains aliments, ainsi que le niveau d’exposition et le risque pour la santé de l’Homme. L’Agence s’intéresse également, avec des scientifiques d’autres pays, à harmoniser les méthodes, c’est-à-dire convenir de protocoles communs permettant de comparer les résultats obtenus dans les différents pays.

Elle analyse aussi des additifs présents dans les plastiques pour estimer les niveaux d’exposition des consommateurs.

Par ailleurs, l’Agence contribue à éclairer le débat public par son expertise, en participant à des auditions et à des groupes de travail (AFNOR, ministère de la Transition écologie et solidaire), mais aussi par des rapports de synthèse plus généraux (notamment pour l’OMS).

L’Anses participe à différents projets de recherche sur cette thématique :

  • Nanoplastics, projet de recherche ANR,  qui porte sur l’amélioration des moyens (outils et méthodes) pour identifier les microplastiques les plus petits présents dans les produits de la mer. L’Anses cherche également à savoir si les microplastiques peuvent relarguer certains additifs propres à leur conception dans les aliments ;
  • FISHH, projet franco-hollandais réalisé en collaboration avec le RIVM et le NIOZ qui s’attache à évaluer l’impact des microplastiques sur les cellules immunitaires humaines ;
  • CPER Marco : le site de Boulogne-sur-Mer du laboratoire de sécurité des aliments a participé à ce projet régional, au cours duquel plusieurs équipes ont réalisé des travaux collaboratifs et créé une plateforme dédiée exclusivement à l’analyse des microplastiques.

Récemment, l’Anses a pris part au groupement de recherche (GDR) « Polymères et Océans », qui rassemble la communauté francophone travaillant sur le devenir des plastiques en milieu aquatique dans le but de favoriser l’émergence de nouvelles recherches interdisciplinaires.

Microplastiques, danger pour la santé

Microplastiques, danger pour la santé

La taille des microplastiques est comprise entre 5 millimètres et quelques centaines de nanomètres, soit 70 fois plus petit que l’épaisseur d’un cheveu. Ils sont retrouvés partout dans l’environnement : l’air, les habitations, les cours d’eau, la terre mais aussi les océans.( et même dans l’eau en bouteille plastique).  L’ensemble des espèces vivantes, des plus petites comme le zooplancton, aux plus grandes comme les baleines, peuvent les ingérer.( infos de l’Anses)

­­Les plastiques dans l’environnement, porteurs d’additifs et de bactéries

On estime aujourd’hui que 10 % de l’ensemble des plastiques produits depuis leur invention auraient terminé leur vie dans les océans. Ils peuvent flotter à la surface, être présents à différents niveaux de profondeur voire se déposer dans les fonds marins. À l’heure actuelle, les plastiques les plus retrouvés dans l’environnement sont le polyéthylène (composant des anciens sacs à usage unique par exemple), le polypropylène (composant des boites en plastique alimentaires) et le polystyrène (souvent utilisé comme dispositif de protection dans les emballages).

Les plastiques sont composés non seulement de polymères, mais aussi d’un mélange de différents additifs, qui confèrent des propriétés au plastique : souplesse, rigidité, résistance au feu, etc. Ces additifs sont de potentiels contaminants chimiques. De plus, les bactéries qui se fixent à la surface des plastiques peuvent, elles, être des contaminants biologiques.

Les travaux de l’Anses sur les microplastiques

Compte tenu de leur forte présence dans les cours d’eau, les mers et les océans et de leur impact sur la faune et la flore aquatiques, les produits de la pêche ainsi que l’eau de consommation, les microplastiques sont des sujets d’étude de haute importance.

L’Anses mène donc des travaux afin d’évaluer la quantité et la nature des particules plastiques dans certains aliments, ainsi que le niveau d’exposition et le risque pour la santé de l’Homme. L’Agence s’intéresse également, avec des scientifiques d’autres pays, à harmoniser les méthodes, c’est-à-dire convenir de protocoles communs permettant de comparer les résultats obtenus dans les différents pays.

Elle analyse aussi des additifs présents dans les plastiques pour estimer les niveaux d’exposition des consommateurs.

Par ailleurs, l’Agence contribue à éclairer le débat public par son expertise, en participant à des auditions et à des groupes de travail (AFNOR, ministère de la Transition écologie et solidaire), mais aussi par des rapports de synthèse plus généraux (notamment pour l’OMS).

L’Anses participe à différents projets de recherche sur cette thématique :

  • Nanoplastics, projet de recherche ANR,  qui porte sur l’amélioration des moyens (outils et méthodes) pour identifier les microplastiques les plus petits présents dans les produits de la mer. L’Anses cherche également à savoir si les microplastiques peuvent relarguer certains additifs propres à leur conception dans les aliments ;
  • FISHH, projet franco-hollandais réalisé en collaboration avec le RIVM et le NIOZ qui s’attache à évaluer l’impact des microplastiques sur les cellules immunitaires humaines ;
  • CPER Marco : le site de Boulogne-sur-Mer du laboratoire de sécurité des aliments a participé à ce projet régional, au cours duquel plusieurs équipes ont réalisé des travaux collaboratifs et créé une plateforme dédiée exclusivement à l’analyse des microplastiques.

Récemment, l’Anses a pris part au groupement de recherche (GDR) « Polymères et Océans », qui rassemble la communauté francophone travaillant sur le devenir des plastiques en milieu aquatique dans le but de favoriser l’émergence de nouvelles recherches interdisciplinaires.

Santé-Pollution: les PFAS, le plus grand danger

Santé-Pollution: les PFAS,  le plus grand danger

Face à l’offensive des industriels des PFAS, il est primordial de distinguer les usages réellement « essentiels » des substances polluantes de ceux qui pourraient être arrêtés dès maintenant, alerte un groupe d’experts indépendants dans une tribune au « Monde ».

La contamination de l’environnement par les substances per- et polyfluoroalkylées [PFAS, issus de la chimie de synthèse] – et l’exposition de centaines de millions de personnes qui en résulte – est un défi majeur. Il n’existe pas de solution facile. En termes de durée et de coûts, la contamination par les PFAS est le problème de pollution le plus grave jamais rencontré. Les PFAS ne se dégradent pas dans l’environnement et contamineront l’eau, le sol et les aliments pendant des décennies, des siècles, voire plus. Les PFAS absorbés par les humains sont toxiques et causent de sérieux problèmes de santé, comme des lésions hépatiques et rénales, un affaiblissement de la réponse immunitaire et certains cancers.

Proposée en 2023 [par l’Agence européenne des produits chimiques], la restriction des usages de PFAS dans l’Union européenne (UE) vise à traiter le problème d’une manière globale et efficace [en interdisant la fabrication, la mise sur le marché et l’utilisation de tous les PFAS au sein de l’UE]. Parce que la restriction aura des répercussions nombreuses et profondes, un processus sociétal complexe de discussion et de négociation se déroule actuellement. Il implique fabricants et utilisateurs de PFAS, organismes de réglementation au niveau national et européen, gouvernements et législateurs, scientifiques, institutions de santé publique, société civile, médias et bien d’autres.

Santé- Microplastiques et nanoplastiques dans les aliments

santé- Microplastiques et nanoplastiques dans les aliments 

On note actuellement un intérêt mondial pour la question de l’impact des déchets plastiques dans les mers et les cours d’eau sur les habitats naturels et la faune. L’EFSA ( Autorité européenne de sécurité dans les aliments) a mis en place une première initiative en vue de réaliser l’évaluation des risques potentiels pour les consommateurs associés aux microplastiques et aux nanoplastiques trouvés dans les aliments, en particulier dans les fruits de mer.

interview du Dr Peter Hollman dans EFSA

Le Dr Peter Hollman est l’un des membres du groupe de travail qui a aidé le groupe scientifique de l’EFSA sur les contaminants de la chaîne alimentaire (groupe CONTAM) à rédiger cette Déclaration sur les particules microplastiques et nanoplastiques dans les aliments (anglais uniquement). Le Dr Hollman est chercheur à l’Institut de recherche de RIKILT et professeur associé pour la nutrition et la santé, à l’Université de Wageningen aux Pays-Bas. Au cours de ses recherches, il a travaillé sur la présence, l’analyse et la toxicité des microplastiques et des nanoplastiques.

Que dit l’EFSA dans sa déclaration ?

Peter Hollman : L’EFSA a réalisé un bilan approfondi de la littérature existante à ce sujet et elle a constaté qu’il n’existe pas suffisamment de données portant sur l’apparition, la toxicité et le devenir dans l’organisme – ce qui se passe après la digestion – de ces matériaux pour qu’elle puisse mener à bien une évaluation complète des risques. Elle a également signalé que les nanoplastiques devraient faire l’objet d’une attention toute particulière. Ce bilan a donc permis à l’EFSA de faire le point sur les développements scientifiques dans ce domaine, d’identifier les données disponibles mais aussi les lacunes dans les connaissances, et de recommander les domaines prioritaires de recherche qui permettraient d’apporter une réponse à ces différentes questions.

Quelle est leur taille ?
L’EFSA définit les microplastiques comme des particules ayant une taille allant de 0,1 à 5000 micromètres (µm), ou 5 millimètres pour donner une idée. Les nanoplastiques mesurent quant à eux de 0,001 à 0,1 µm (càd de 1 à 100 nanomètres).

Les microplastiques et les nanoplastiques, c’est quoi exactement ?

PH : L’utilisation de plus en plus répandue de plastique dans le monde a créé de vastes zones de déchets plastiques flottants dans les océans qu’on appelle la « soupe plastique ». Des zones aussi grandes que la France ont pu être observées. Ces débris plastiques flottants se fragmentent progressivement en particules plus petites qui finissent par devenir des éléments microplastiques ou même nanoplastiques. Il existe aussi des pastilles, des paillettes, des sphères ou des perles qui sont manufacturées à dessein dans ces tailles.

Dans quels aliments ces matériaux sont-ils présents ?

PH : Pour l’instant, on ne dispose d’absolument aucune donnée sur les nanoplastiques dans les aliments mais, en revanche on a un peu plus d’informations sur les microplastiques, en particulier en ce qui concerne le milieu marin. L’observation révèle des concentrations élevées chez les poissons, mais vu que les microplastiques sont surtout présents dans l’estomac et les intestins, ils sont généralement extraits et les consommateurs n’y sont donc pas exposés. Par contre, dans les crustacés et les mollusques bivalves, comme les huîtres ou les moules, on mange le tube digestif ; dans ce cas-là, les consommateurs sont donc exposés dans une certaine mesure. On en a également signalés dans le miel, la bière et le sel de table.

Sont-ils nocifs pour les consommateurs ?

PH : Il est trop tôt pour le dire, mais cela semble peu probable, du moins en ce qui concerne les microplastiques.

Un problème potentiel plus préoccupant par contre réside dans les fortes concentrations de polluants tels que les biphényles polychlorés (BPC) ou les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) qui peuvent quant à eux s’accumuler dans les microplastiques. On peut également observer des résidus de composés utilisés dans certains emballages, par exemple le bisphénol A (BPA). Certaines études suggèrent que si on consomme des microplastiques dans des aliments, ces substances pourraient migrer dans les tissus. Il est donc important de pouvoir en estimer la consommation moyenne.

Nous savons que des nanoparticules manufacturées (à partir de différents types de nanomatériaux) peuvent pénétrer dans les cellules humaines ; cela pourrait donc avoir des conséquences pour la santé humaine. Mais on a besoin de mener plus de recherches et de disposer de davantage de données pour pouvoir évaluer ces conséquences.

Est-ce que l’EFSA a estimé notre consommation moyenne ?

PH : Pas pour les nanoplastiques. Mais, en ce qui concerne les microplastiques, en se basant sur les données limitées disponibles, l’EFSA a estimé qu’une portion de moules (225g) pourrait contenir 7 microgrammes de microplastiques. Même en supposant que cette quantité de matière contienne les concentrations les plus élevées jamais mesurées de BPC ou de BPA, par exemple, cela constituerait néanmoins une faible contribution à l’exposition globale à ces substances : l’exposition aux PCB augmenterait de moins de 0,01 % et l’exposition au BPA de moins de 2 %. Mais rappelons que ceci constitue le scénario le plus défavorable.

Quels sont les travaux scientifiques qu’il serait nécessaire de mener dans le futur ?

PH : Les recommandations formulées par le groupe scientifique peuvent aider la communauté scientifique à se faire une image plus claire du travail nécessaire. La recherche devrait générer des données sur la présence de microplastiques et surtout de nanoplastiques dans les aliments, leur devenir dans le tractus gastro-intestinal et, enfin, leur toxicité. Des connaissances sur la toxicité des nanoplastiques sont particulièrement nécessaires parce que ces particules peuvent pénétrer dans tous les types de tissus et se retrouver au final dans nos cellules. La déclaration scientifique propose également des méthodes analytiques normalisées pour contribuer aux activités de surveillance.

L’EFSA a-t-elle étudié les risques de ces particules pour la faune/l’environnement ?

PH : L’EFSA les a étudiées du point de vue de la sécurité des aliments uniquement. De leur côté, d’autres organisations étudient leur impact sur les habitats naturels et la faune. Nous avons passé en revue les rapports clés préparés par le Groupe mixte d’experts chargé d’étudier les aspects scientifiques de la protection de l’environnement marin des Nations-Unies et nous avons également inclus dans notre examen une nouvelle étude sur les mesures destinées à lutter contre les déchets en mer, commanditée par la DG Environnement de la Commission européenne. Ces documents constituaient des sources essentielles pour établir un cadre de travail pour aborder cette question sous l’angle de la sécurité des aliments. L’Agence européenne pour l’environnement a adopté une vision plus large dans son rapport intitulé « ​​L’état des mers en Europe » (anglais uniquement). La déclaration scientifique et les futurs travaux de l’EFSA dans ce domaine pourront compléter ces efforts.

Votre participation a-t-elle bénéficié à vos propre travaux scientifiques ?

PH : En ce qui me concerne, le fait de discuter de ces questions avec des experts issus d’autres disciplines scientifiques a été une expérience enrichissante. Le fait d’avoir autour de la table des compétences diversifiées nous a permis d’aborder la question sous différents angles. Cette approche nous a donné une vision plus équilibrée du problème et nous a vraiment aidés à trouver l’axe juste à adopter dans la déclaration du groupe scientifique.

La question des particules microplastiques et nanoplastiques dans les aliments a d’abord été signalée comme un problème potentiel de sécurité des aliments par le réseau d’échange de l’EFSA sur les risques émergents, composé d’experts nationaux en sécurité des aliments. Sur la base de ces travaux, l’Institut fédéral allemand d’évaluation des risques (BfR) a sollicité l’EFSA pour qu’elle réalise l’examen actuel.

En 2011, le comité scientifique de l’EFSA a publié un document d’orientation sur les nanosciences et les nanotechnologies dans le domaine alimentaire, qui s’applique à l’ensemble des domaines scientifiques couverts par l’EFSA. Une mise à jour du document d’orientation est prévue en 2018.

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