Archive pour le Tag 'Santé'

Santé–Chine: Pollution et maladies respiratoires en hausse en Chine

Santé–Chine: Pollution et maladies respiratoires en hausse en Chine


Si le transfert de nombreuses activités industrielles en Chine ont permis un vrai développement économique à la Chine, en même temps cela a contribué à créer un environnement particulièrement pollué responsable aujourd’hui d’une accélération des maladies respiratoires. Pour preuve dans plusieurs villes le port du masque est nécessaire pour respirer.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’est inquiétée mercredi 22 novembre e cette progression de la détérioration sanitaire.

L’OMS recommande de prendre «des mesures visant à réduire le risque de maladie respiratoire.» Ces mesures – déjà martelées pendant la pandémie de Covid-19 – comportent notamment la vaccination, la distanciation avec les malades, rester chez soi en cas de symptômes, des tests et soins si nécessaires ainsi que le port du masque si approprié, une bonne ventilation des locaux et le lavage des mains.

. L’organisation onusienne a indiqué que les autorités chinoises ont attribué cette augmentation des maladies respiratoires à la levée des restrictions liées au Covid-19 et à la circulation d’agents pathogènes connus. Lors d’un point de presse le 13 novembre, elles avaient souligné la nécessité d’améliorer la surveillance des maladies dans les établissements de santé et en milieu communautaire, ainsi que de renforcer la capacité du système de santé à prendre en charge les patients, rappelle l’OMS.

L’Organisation n’a donné aucune indication sur l’accueil fait par la Chine à la demande d’informations. L’organisation avait reproché à de nombreuses reprises aux autorités chinoises leur manque de transparence et de coopération lors de la pandémie de Covid-19, dont les premiers cas étaient apparus en Chine fin 2019.

Social- Assurance santé : des augmentations de l’ordre de 10 %

Social- Assurance santé : des augmentations de l’ordre de 10 %

Alors que les pouvoirs publics et les experts patentés ne cessent d’affirmer que le combat de l’inflation est gagné, les prix, eux, ne cessent d’augmenter. D’abord sur le plan méthodologique, une baisse de l’inflation ne signifie nullement une baisse des prix. En effet les hausses d’inflation ce cumulent. Et même inflation constante les prix demeurent un niveau exceptionnellement haut. Un peu partout , on constate des augmentations tarifaires; ce sera le cas pour nombreux d’abonnements à des services par exemple l’électricité dont les prix vont croître de 10 % à partir du début de l’année prochaine; auussi pour les assurances.

Ce sera aussi le cas sans doute des complémentaires santé. Ainsi le groupe paritaire AG2R La Mondiale augmentera «de 8 à 9%» les cotisations de complémentaire santé en 2024, pour faire face notamment aux transferts de dépenses depuis le budget de la Sécurité sociale, indique le directeur général du groupe dans une interview ce vendredi aux Échos. «Il n’y a pas d’argent magique. Si les dépenses de santé augmentent et l’État transfère la charge aux complémentaires, les cotisations (de complémentaire santé, NDLR) des Français augmenteront mécaniquement», affirme le directeur général, Bruno Angles.

«Nous limiterons l’augmentation de nos cotisations de 8 à 9% en moyenne en assurance santé, et 5% en prévoyance», indique-t-il. AG2R La Mondiale est le premier groupe de complémentaire santé à donner une indication claire sur l’évolution de ses tarifs en 2024, alors que tout le secteur s’attend à des augmentations substantielles. Celles-ci devraient aller de 8 à 12,5%, selon les estimations il y a quelques semaines du spécialiste Addactis.

Santé-Alzheimer : une nouvelle explication généralisable ?

Santé-Alzheimer : une nouvelle explication généralisable ?

Alors que le vieillissement de la population française s’accélère, la maladie d’Alzheimer progresse dans notre pays. On estime qu’elle affecte actuellement 900 000 personnes et, chaque année, environ 225 000 nouveaux cas sont diagnostiqués. Ces chiffres élevés font de cette pathologie la principale cause de démence sénile d’évolution inexorable. En effet, à l’heure actuelle, les traitements disponibles ne permettent malheureusement pas de guérir la maladie d’Alzheimer, mais uniquement d’en atténuer certains symptômes et de ralentir sa progression. Actuellement, pour tenter de décrypter les causes de la maladie d’Alzheimer, les recherches suivent deux voies majeures, focalisées respectivement sur des mécanismes impliquant deux types de protéines : les protéines amyloïdes et la protéine Tau. Nos travaux, publiés au mois de juin dernier dans la revue Cells (MDPI), ont permis de mettre en évidence un autre mécanisme pouvant expliquer l’origine de la maladie. Notre découverte permet d’envisager de nouvelles façons de diagnostiquer la maladie d’Alzheimer et ouvre de nouvelles pistes thérapeutiques. Par ailleurs, ses applications potentielles ne se limitent pas à cette seule pathologie : elles pourraient aussi concerner d’autres maladies du vieillissement.

par Michel Bourguignon
Professeur émérite de Biophysique et Médecine Nucléaire, Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ) – Université Paris-Saclay

Nicolas Foray
Directeur de Recherche à l’Inserm, Unité U1296 « Radiations : Défense, Santé, Environnement », Inserm
dans The Conversation

Causes de la maladie d’Alzheimer : les hypothèses classiques en difficulté
On sait de longue date que le cerveau des personnes décédées atteintes de la maladie d’Alzheimer présente deux types de lésions : les dépôts amyloïdes et les dégénérescences neurofibrillaires.

Les dépôts amyloïdes sont des agrégats extracellulaires composés de protéines amyloïdes. Ces plaques s’accumulent autour des neurones et les empêchent de bien communiquer entre eux. Les dégénérescences neurofibrillaires résultent quant à elles de modifications d’autres protéines, les protéines Tau.

Lorsque la protéine Tau est modifiée (hyperphosphorylée), sa fonction est altérée et les microtubules qui assurent l’intégrité des neurones se déstructurent.

En temps normal, les protéines Tau assurent le maintien des microtubules dans la cellule (des sortes d’armatures squelettiques qui assurent la cohésion cellulaire). Mais chez les patients atteints de la maladie d’Alzheimer ou d’autres maladies dégénératives (tauopathies), les protéines Tau changent de forme tridimensionnelle par un processus appelé hyperphosphorylation. Cette hyperphosphorylation des protéines Tau conduit notamment à une fragilisation des microtubules des neurones qui, progressivement, meurent.

On a longtemps cru que l’accumulation au fil du temps de plaques amyloïdes et d’enchevêtrements de protéines Tau était responsable des manifestations cliniques de la maladie d’Alzheimer. Toutefois, depuis quelques années, les différents essais cliniques ciblant les protéines amyloïdes se sont révélés très décevants.

Face à cette situation, l’acquisition de connaissances nouvelles à propos des mécanismes biologiques spécifiques à la maladie d’Alzheimer est aujourd’hui plus que jamais nécessaire. En particulier, pour proposer une nouvelle vision de la maladie d’Alzheimer, il faut retourner aux sources mêmes de cette maladie dégénérative, c’est-à-dire à la gestion du stress dit « oxydatif », qui, s’il n’est pas correctement réduit, conduit au vieillissement accéléré. L’accumulation de plaques amyloïdes et d’enchevêtrements de protéine Tau pourrait en être alors de simples conséquences.

Les résultats récents obtenus au sein de notre laboratoire de recherche, l’UMR 1296 Inserm, s’inscrivent dans ce contexte. Nos données nous ont en effet permis de proposer un nouveau mécanisme moléculaire pouvant expliquer l’origine de la maladie d’Alzheimer. Cette hypothèse est soutenue non seulement par des observations expérimentales cohérentes, mais aussi par une modélisation mathématique.

En tant que radiobiologistes, nous étudions les effets sur le vivant des rayonnements ionisants (les rayons X, les rayons gamma, les particules…), lesquels produisent du stress oxydatif. À ce titre, la protéine ATM revient systématiquement dans tous nos projets de recherche. Elle est en effet une actrice majeure de la réponse à tout stress oxydatif.

Ce type de stress survient lorsque des composés chimiques très réactifs, les espèces radicalaires oxygénées (ou ROS), sont présents dans l’environnement des cellules. Les conséquences d’une telle situation sont potentiellement très graves, puisque le stress oxydatif peut casser l’ADN. Schématiquement, la protéine ATM gère la signalisation et la réparation de telles cassures de l’ADN, qui nous agressent et qui nous font vieillir.

Nos travaux de recherche ont notamment démontré qu’après un stress, dû par exemple à une irradiation, une contamination aux métaux ou aux pesticides, de nombreuses copies d’ATM quittent le cytoplasme où elles sont produites (le cytoplasme est la partie de la cellule qui se trouve entre le noyau – contenant le matériel génétique – et la membrane cellulaire) pour entrer dans le noyau. Là, elles déclenchent la reconnaissance et la réparation des cassures de l’ADN.

Ce phénomène est appelé transit de la protéine ATM. En temps normal, il dure quelques minutes après le stress, et aboutit à la reconnaissance puis à la réparation de toutes les cassures de l’ADN. Toutefois, le transit d’ATM peut se trouver ralenti ou empêché si les protéines rencontrent et s’associent en chemin à d’autres protéines spécifiques, anormalement surexprimées dans le cytoplasme.

Nous avons appelé ces protéines les « protéines X », car elles peuvent varier d’un individu à un autre, d’une maladie à une autre, d’un tissu à un autre. Ces protéines X sont généralement celles qui, par leurs mutations, causent les maladies (quand ces mutations ne font pas disparaître lesdites protéines, mais au contraire, les dérégulent).

Depuis 2014, nous étudions au laboratoire des maladies associées soit à une forte prédisposition au cancer, soit à un vieillissement accéléré, mais qui ont toutes un point commun : elles sont connues pour leur réponse anormale à une irradiation.

C’est notamment le cas du syndrome du rétinoblastome, un syndrome familial qui est à haut risque de cancer de l’œil. Causée par la mutation du gène de la protéine Rb, cette maladie est associée à une surexpression de ladite protéine Rb dans le cytoplasme, ce qui empêche ATM d’atteindre le noyau. Les cassures de l’ADN sont alors mal réparées et leur accumulation cause le cancer.

Nous avons pu mettre en évidence des mécanismes de ce type dans d’autres maladies dégénératives, comme la maladie de Huntington dans lequel le rôle de la protéine X est tenu par une protéine appelée la huntingtine, ou encore la sclérose tubéreuse de Bourneville et la tubérine, le syndrome de Usher et les protéines USH, etc.

De façon intéressante, la très grande majorité des protéines X qui sont associées à des maladies dégénératives sont localisées autour du noyau, si bien que lors de leur transit du cytoplasme au noyau, les protéines ATM sont stoppées directement sur la membrane nucléaire. Pour évaluer la réponse au stress oxydatif, notamment dû à l’irradiation, on comprend donc qu’il faut d’abord rechercher quelle(s) protéine(s) X ralenti(ssen)t les protéines ATM dans leur transit du cytoplasme au noyau.

C’est aussi le cas lorsque l’on s’intéresse à la maladie d’Alzheimer. Dans ce cas précis, notre quête de la (ou des) protéine(s) X spécifique(s) de la maladie s’est rapidement orientée vers une protéine appelée Apoliprotéine E, ou APOE.

Des couronnes autour du noyau, premier signe de la maladie d’Alzheimer ?

La protéine APOE est surtout connue par les spécialistes de la maladie d’Alzheimer en raison des variations (on parle de « polymorphismes ») qu’elle présente chez une grande majorité de patients atteints. Par ailleurs, on sait que APOE présente des sites d’interaction préférentielle avec la protéine ATM, ce qui en faisait une bonne candidate au statut de « protéine X ».

Nous avons donc décidé d’étudier 10 lignées de cellules de peau provenant de patients atteints de la maladie d’Alzheimer à différents stades. Nous avons ainsi découvert que, bien que les origines de ces lignées cellulaires provenant de divers malades soient variées (et donc que les polymorphismes qu’elles contiennent soient différents de l’une à l’autre), toutes montraient systématiquement une surexpression de la protéine APOE autour du noyau.

De plus, nous avons aussi observé que la protéine ATM était elle aussi systématiquement localisée autour du noyau, formant des « couronnes périnucléaires ». Des analyses plus approfondies ont par ailleurs révélé que ces couronnes étaient constituées d’une première couche d’interaction entre ATM et APOE, au plus près de la membrane du noyau.

Grâce à des observations plus poussées d’imagerie cellulaire, ainsi qu’à un modèle mathématique produit par Laurent Pujo-Menjouet, professeur à l’Université Lyon I, nous sommes aujourd’hui en mesure d’écrire un scénario décrivant un mécanisme probable pour expliquer la maladie.

Le processus commencerait d’abord par la formation de complexes ATM-APOE qui ne gêneraient pas l’entrée d’ATM dans le noyau (points verts lumineux visibles à l’intérieur). Progressivement, la première couche ATM-APOE couvrirait tout le noyau (fine couronne en vert autour du noyau, quelques points vert encore visibles dedans). Enfin, la couronne épaissie interdirait toute pénétration d’ATM (plus de point vert lumineux dans le noyau).

À mesure que du stress est produit, au fil de l’existence, chez des personnes dont les cellules surexpriment APOE, ATM s’agglutinerait progressivement autour du noyau des cellules, formant une première couche avec APOE, puis avec elle-même.

Ces multicouches interdiraient le passage de ATM dans le noyau. Les cassures de l’ADN dues au stress s’accumuleraient donc progressivement, puisqu’ATM ne serait plus capable de déclencher leur reconnaissance puis leur réparation.

Les couronnes périnucléaires s’avéreraient d’autant plus épaisses que le processus d’agglutination serait déjà ancien – à l’image, en quelque sorte, des cernes qui se forment lors de la croissance des troncs d’arbres. Cette accumulation de cassures dans l’ADN provoquerait une accélération du vieillissement des cellules et, in fine, leur mort. À cet instant, « l’épaisseur » des couronnes périnucléaires serait maximale.

En plus d’une explication mécanistique, nos observations introduisent ici la notion de prédisposition à la maladie d’Alzheimer, puisque tout porteur de cellules surexprimant une protéine APOE autour du noyau serait potentiellement susceptible.

Une explication moléculaire du vieillissement valable pour d’autres pathologies

Ces observations ont été menées sur des cellules provenant de la peau de 10 patients atteints de la maladie d’Alzheimer, mais elles pourraient être transposables aux cellules cérébrales et à d’autres types cellulaires. En effet, des données récentes suggèrent que la maladie d’Alzheimer pourrait être une maladie du vieillissement généralisée à d’autres tissus que le tissu cérébral (communication du professeur Zou de l’université de Nanchang (Chine), durant une conférence donnée au sein du service d’étude des prions et des infections atypiques de l’Institut François Jacob du CEA).

Par ailleurs, depuis la publication de notre étude, nous avons observé la formation de couronnes périnucléaires d’ATM dans d’autres pathologies liées au vieillissement, comme la myopathie de Duchesne (mais évidemment avec une protéine X différente d’APOE). En outre, en laissant vieillir en culture des cellules de cristallin, on voit également apparaître des couronnes périnucléaires d’ATM qui pourraient être liées à la formation de cataractes. Enfin, des travaux en cours suggèrent que des cellules de peau issues d’individus normaux et vieillies artificiellement en culture pourraient montrer également des couronnes périnucléaires d’ATM.

L’agglutination de la protéine ATM autour du noyau, aidée par la surexpression d’une protéine spécifique constituerait donc une explication mécanistique du vieillissement cellulaire, en raison de l’impossibilité de réparer les dommages de l’ADN accumulés par un stress endogène et/ou exogène.

Quelles retombées et quelles nouvelles pistes pour nos recherches ?

Ces résultats pourraient également avoir des implications en matière de diagnostic. En effet, un simple prélèvement dermatologique de cellules de peau pourrait permettre de révéler non seulement l’existence d’une forte prédisposition à la maladie d’Alzheimer, mais aussi renseigner sur son avancée éventuelle. Un brevet a été déposé en ce sens par Inserm Transfert, en collaboration avec la société Neolys Diagnostics (groupe ALARA expertise, à Entzheim, en Alsace). Toutefois, de nouvelles investigations sont nécessaires pour asseoir ces tests sur des bases encore plus solides.

Ces résultats préliminaires pourraient aussi ouvrir de nouvelles pistes d’exploration en matière de traitement. On pourrait par exemple chercher des moyens de « détruire » précocement les couronnes périnucléaires d’ATM, ou d’en limiter la formation, afin d’améliorer la survie cellulaire par une meilleure gestion des cassures de l’ADN accumulées. Dans cette optique, différentes substances chimiques susceptibles de séparer les protéines ATM des protéines APOE sont en cours d’investigation au laboratoire.

Soulignons que nos observations ont été faites directement sur des cellules humaines, ce qui les rend d’autant plus pertinentes sur le plan clinique et évite tous les biais liés à l’extrapolation à partir de modèles animaux, pour lesquels la gestion des cassures de l’ADN peut montrer certaines différences avec l’être humain. Elles constituent une avancée majeure dans la compréhension des mécanismes en jeu dans la genèse de la maladie d’Alzheimer.

Assurance santé : des augmentations de l’ordre de 10 %

Social- Assurance santé : des augmentations de l’ordre de 10 %

Alors que les pouvoirs publics et les experts patentés ne cessent d’affirmer que le combat de l’inflation est gagné, les prix, eux, ne cessent d’augmenter. D’abord sur le plan méthodologique, une baisse de l’inflation ne signifie nullement une baisse des prix. En effet les hausses d’inflation ce cumulent. Et même inflation constante les prix demeurent un niveau exceptionnellement haut. Un peu partout , on constate des augmentations tarifaires; ce sera le cas pour nombreux d’abonnements à des services par exemple l’électricité dont les prix vont croître de 10 % à partir du début de l’année prochaine; aussi pour les assurances.

Ce sera aussi le cas sans doute des complémentaires santé. Ainsi le groupe paritaire AG2R La Mondiale augmentera «de 8 à 9%» les cotisations de complémentaire santé en 2024, pour faire face notamment aux transferts de dépenses depuis le budget de la Sécurité sociale, indique le directeur général du groupe dans une interview ce vendredi aux Échos. «Il n’y a pas d’argent magique. Si les dépenses de santé augmentent et l’État transfère la charge aux complémentaires, les cotisations (de complémentaire santé, NDLR) des Français augmenteront mécaniquement», affirme le directeur général, Bruno Angles.

«Nous limiterons l’augmentation de nos cotisations de 8 à 9% en moyenne en assurance santé, et 5% en prévoyance», indique-t-il. AG2R La Mondiale est le premier groupe de complémentaire santé à donner une indication claire sur l’évolution de ses tarifs en 2024, alors que tout le secteur s’attend à des augmentations substantielles. Celles-ci devraient aller de 8 à 12,5%, selon les estimations il y a quelques semaines du spécialiste Addactis.

Santé mentale: Les activités sportives à privilégier

Santé mentale: Les activités sportives à privilégier

Pratiquer une activité physique est recommandé pour la santé physique et pour prévenir certaines pathologies. Mais les effets bénéfiques de l’activité physique sur le bien-être, les capacités cognitives (par exemple, la mémoire ou la prise de décision), la régulation des émotions et la santé mentale de façon plus générale sont également bien établis. Par exemple, la pratique du sport diminue les symptômes d’anxiété, de dépression, de stress et de solitude.

par Catherine Belzung
Professor, Université de Tours

Federica Comazzi
Doctoral candidate dans The Conversation

Cependant, nombre de questions restent ouvertes : les effets bénéfiques de l’activité physique sur la santé mentale et les capacités cognitives concernent-ils tous les types de sport, qu’ils soient intensifs ou plus modérés, individuels ou collectifs ? L’activité physique peut-elle être défavorable ? Quels sont les mécanismes biologiques par lesquels ces effets surviennent ? Sont-ils présents chez tous les sujets ? Le but de cet article est de fournir des éléments de réponse à ces questions.

Les effets bénéfiques du sport sur la santé mentale dépendent-ils de l’intensité de l’effort ?
Quand on prend en compte l’intensité de l’effort physique, on distingue deux catégories de sports. Les premiers, à l’image de la marche ou du jogging, mettent en jeu l’endurance. Ils mobilisent entre 65 % et 80 % de la fréquence cardiaque maximale (FCmax) du sujet. On dit que ces activités se situent dans des zones aérobies car l’organisme utilise de l’oxygène pour libérer l’énergie nécessaire à leur pratique.

Les seconds concernent des efforts plus intenses, comme le sprint. Ils mobilisent 85 à 90 % de la fréquence cardiaque maximale en produisant de l’acide lactique, un composé nécessaire pour le fonctionnement musculaire mais qui peut induire des crampes en cas d’excès. Ces sports se situent en zone anaérobie, c’est-à-dire sans consommation d’oxygène pour produire de l’énergie.

Il est clairement établi qu’une activité aérobie, qui met donc en jeu l’endurance et qui dure une vingtaine de minutes, est suffisante pour améliorer les fonctions cognitives chez des adolescents. Mais les effets bénéfiques ne se limitent pas aux sports aérobies (d’endurance). En effet, l’entraînement en résistance, une technique populaire de musculation utilisée par les adeptes du « body building », induit des effets similaires sur la cognition.

D’autres études se sont intéressées à des sports plus spécifiques. Elles montrent que le karaté ou le taekwondo, par exemple, améliorent la concentration et ce que l’on appelle les fonctions exécutives (c’est-à-dire les processus cognitifs de haut niveau comme la planification, l’élaboration de stratégie, la flexibilité mentale), que le tennis de table joue sur l’anticipation de l’action et le temps de réaction, ou encore que la pratique de la danse favorise le bien-être. Ainsi, le sport est en général bénéfique, mais le type de sport pratiqué peut s’avérer déterminant pour développer certaines dimensions cognitives.

Dans certaines situations, l’activité physique peut-elle s’avérer défavorable ?
Cependant, le sport peut aussi exposer les personnes à des risques pour la santé. Ainsi, les sportifs de haut niveau et les adeptes de sports de haute intensité (marathon, triathlon, iron man, CrossFit…) s’entraînent pendant de nombreuses heures, amenant leur corps au seuil de ses limites. Ces pratiques peuvent également être un facteur de risque de conduites addictives, l’addiction à l’exercice physique augmentant le risque de développer une autre addiction, par exemple à une substance comme l’alcool.

Plusieurs études montrent que la participation à une équipe sportive pendant l’adolescence diminue le stress et améliore la santé mentale ainsi que l’insertion sociale des participants. Cet effet n’est pas retrouvé de façon systématique pour la pratique de sports individuels, certaines études rapportant même des effets négatifs. Ces travaux semblent suggérer que la participation à un sport collectif a un impact positif plus important sur la santé mentale que la pratique de sports individuels. Pour certains auteurs, l’un des mécanismes par lesquels le sport en équipe favorise la santé mentale est lié au fait que l’activité collective permet de construire des relations sociales et amicales, et de favoriser le sentiment d’appartenance à un groupe, ce qui est déterminant pour la santé mentale, en particulier au moment de l’adolescence.

Cependant, le contexte dans lequel ces activités s’exercent ainsi que des facteurs individuels jouent également un rôle important. En effet, certaines conditions, par exemple des contextes de compétition intense avec des entraînements extrêmes, des styles de coaching qui insistent sur le fait de gagner ou sur des moyens immoraux pour y parvenir, ont des effets défavorables sur la santé mentale, conduisant au stress, au burn-out, à l’addiction.

Par quels mécanismes biologiques le sport agit-il sur le bien-être et la santé mentale ?

Des études d’imagerie cérébrale ont établi une association positive entre exercice physique et augmentation du volume d’aires cérébrales spécifiques comme l’hippocampe, une région importante pour l’encodage mnésique (le processus par lequel s’effectue la mémorisation) et la gestion du stress. La pratique régulière du tennis, en particulier, améliore aussi le fonctionnement des régions préfrontales, une région cruciale pour les fonctions exécutives.

Si on considère ce phénomène à l’échelle cellulaire, on observe que les effets bénéfiques d’une activité d’endurance (aérobie) sont associés à une augmentation de ce que les spécialistes nomment la neurogenèse hippocampique adulte.

En effet, il a été démontré qu’au sein de l’hippocampe d’un sujet adulte, de nouveaux neurones étaient générés chaque jour. Ces derniers favorisent la mémoire et la résistance au stress. Lorsque l’on introduit une roue d’écureuil dans la cage d’élevage de souris, celles-ci se mettent spontanément à faire de l’exercice aérobie (d’endurance). Si on compare le cerveau de souris qui ont produit ce type d’effort, d’une façon régulière et soutenue, avec celui de souris sédentaires, on constate une augmentation importante des néoneurones de l’hippocampe.

Plusieurs mécanismes ont été proposés : l’exercice augmente le flux sanguin cérébral et l’apport en oxygène au niveau du cerveau. Il libère aussi des facteurs neurotrophiques, c’est-à-dire des facteurs qui favorisent la croissance et la survie des neurones. Par ailleurs, on peut imposer à des souris des efforts physiques intenses, interrompus par de courtes périodes de repos. Dans un premier temps, des études semblaient indiquer plutôt un effet défavorable de l’effort anaérobie. Mais des études plus récentes ont indiqué que ce type d’effort induisait lui aussi un effet positif sur la génération de nouveaux neurones par l’hippocampe (neurogenèse hippocampique), sans doute au travers de la libération de facteurs neurotrophiques par les muscles.

Dans les études chez l’animal mais aussi chez l’Homme, les effets bénéfiques de l’effort physique sur la cognition, le bien-être et la génération de nouveaux neurones par l’hippocampe (neurogenèse hippocampique) ne sont pas présents chez tous les sujets et varient en fonction de leur fond génétique. En effet, certains variants de gènes codant pour des facteurs neurotrophiques (comme la BDNF) ou des facteurs de croissance (comme le NGF) réduisent les effets bénéfiques du sport.

En conclusion, on retiendra que l’ensemble de ces études confirment et précisent les effets bénéfiques de l’activité physique sur la santé mentale et le bien-être. Ils soulignent à quel point le corps et les processus cognitifs, émotionnels, sociaux sont en constante interaction. En outre, l’exercice physique, souvent pratiqué en équipe, favorise aussi l’insertion sociale, en se faisant un puissant catalyseur d’une société plus inclusive.

Santé : trop d’antibiotiques consommés en France

Santé : trop d’antibiotiques consommés en France

La consommation d’antibiotiques a augmenté de plus de 16% en un an. Cette nouvelle hausse est un problème sanitaire car elle renforce la résistance des bactéries à ces médicaments.

Les Français ont consommé davantage d’antibiotiques en 2022, poursuivant la hausse constatée depuis 2021, selon Santé publique France. Cette consommation d’antibiotiques n’avait connu une baisse qu’en 2020, avec la pandémie de Covid-19. En un an, la consommation d’antibiotiques a augmenté de plus de 16%. Pour avoir une idée statistique, pour 1 000 habitants, on compte 800 prescriptions d’antibiotiques.

La triple épidémie de 2022 ne devrait y être pour rien, car le Covid-19, la grippe et la bronchiolite sont provoqués par des virus, et pas par des bactéries, les antibiotiques sont donc inefficaces. Malgré tout, Santé publique France estime que la hausse de consommation des antibiotiques est liée à cette triple épidémie. Ce sont sans doute de mauvaises prescriptions. Elles sont liées aussi à certaines gastro-entérites et infections à streptocoque.

Santé-Baisse de l’espérance de vie dans les pays développés

Santé-Baisse de l’espérance de vie dans les pays développés

Depuis notamment le Covid , l’espérance de vie dans les pays développés ne cesse de diminuer. Après des décennies de hausses ininterrompues des gains d’espérance de vie, le Covid-19 a marqué une rupture brutale. « Cette baisse n’est pas une surprise mais elle est inquiétante », a indiqué Stefano Carpetta, directeur de l’Emploi, du travail et des Affaires sociales à l’OCDE. « On espère que ce phénomène est temporaire », a ajouté le spécialiste des questions du travail interrogé par La Tribune. Sur le plan économique, « ce recul de l’espérance de vie risque d’avoir un impact sur les dépenses de santé dans les pays où la population est vieillissante », ajoute l’économiste.

« L’espérance de vie a diminué de 0,7 an en moyenne dans les pays de l’OCDE entre 2019 et 2021. Si les données provisoires pour 2022 laissent entrevoir une amélioration dans certains pays, l’espérance de vie reste inférieure à son niveau d’avant la pandémie dans 28 pays (sur 38) », a déclaré Mathias Corman, secrétaire général de l’OCDE lors d’un point presse au siège de l’institution à Paris.

En moyenne, l’espérance de vie dans les 38 pays membres de l’organisation se situe à 80,3 ans. Mais derrière ce chiffre, il existe des disparités criantes entre les Etats. Dans le haut du tableau, figurent le Japon (84,5 ans), la Suisse (83,9 ans), ou encore la Corée du Sud (83,6 ans). A l’opposé, la Lettonie (73,1 ans), la Lituanie (74.2) ou encore la Hongrie (74,3 ans) apparaissent en queue de peloton. De son côté, la France se place en milieu de classement (82,4 ans). Quant à l’Allemagne, elle est juste au-dessus de la moyenne (80,8 ans).

Pour Francesca Colombo, responsable de la division santé à l’OCDE, « la pandémie a creusé les inégalités. Ceux qui étaient désavantagés le sont devenus encore plus. Il y a eu de nombreux retards de diagnostic, de temps d’attente dans la prise en charge des patients ». Mais, il n’y a pas que cette maladie infectieuse pour expliquer le recul de l’espérance de vie. A cette crise sanitaire exceptionnelle, s’ajoutent les répercussions néfastes de la consommation vertigineuse « d’opiacées aux Etats-Unis ou au Canada ». L’OCDE cite également la consommation de tabac, d’alcool et des maladies chroniques comme le diabète. Et enfin, des moindres progrès dans le domaine « des maladies cardiaques et des AVC ».

La multiplication des crises climatiques risque d’avoir de graves conséquences sur l’espérance de vie des populations. « Le réchauffement climatique a déjà des effets visibles sur la santé, notamment sur les plus âgés avec des températures extrêmes », a rappelé Francesca Colombo. A cela s’ajoutent « les pics de pollution » de plus en plus nombreux dans les grandes métropoles occidentales. Mais aussi, « la résurgence de maladies tropicales dans les pays développés », ajoute-t-elle.

Santé–Microbiote et polluants : Cocktail dangereux

Santé–Microbiote et polluants : Cocktail dangereux

Depuis quelques années, les médias et les produits présents sur les étagères de nos supermarchés vantent les propriétés étonnantes de notre microbiote, cet écosystème microbien avec lequel nous vivons une relation symbiotique étroite. Mais comme tous les organismes vivants, le microbiote est soumis aux polluants environnementaux sans que l’on en connaisse encore les conséquences sur son fonctionnement et sur la santé de son hôte. Pour prendre la mesure de cette réalité, l’étude des espèces aquatiques peut être particulièrement éclairante.

par Anthony Bertucci
Chercheur en écotoxicologie | Titulaire de la Chaire « Contaminants, Mer et Santé », Ifremer dans The Conversation

Avant de comprendre comment, il est nécessaire de revenir un peu en arrière. En 1971, dans un contexte de développement de l’industrie chimique et des risques écologiques associés, le chercheur français Jean-Michel Jouany donnait naissance à l’écotoxicologie. Cette discipline, à l’interface de la chimie et de la biologie, a pour objectif d’évaluer, de comprendre et de prédire l’impact des contaminants biologiques ou chimiques, sur les organismes, les populations, les communautés et les écosystèmes.

Les effets des polluants chimiques sur les organismes peuvent être analysés à différentes échelles, du gène à l’organisme, en passant par la cellule et le fonctionnement des organes.

On parle par exemple de génotoxicité quand l’intégrité du matériel génétique est menacée. C’est le cas avec certains composants de colles ou de vernis tels que le dichlorométhane et le trichloréthylène, ainsi que la radioactivité ou les rayons UV. Cette action se manifeste par des mutations délétères de l’ADN et par l’apparition de cancers.

D’autres substances peuvent avoir un effet néfaste sur un type de cellule précis comme les neurones avec le méthanol et l’acétone ou encore un organe. Par exemple, les branchies des organismes aquatiques qui sont en contact direct avec leur environnement.

Chez l’Homme, le foie est particulièrement sensible aux effets toxiques en raison de son rôle dans la transformation, l’élimination et de stockage des polluants chimiques parmi lesquels l’alcool et certains médicaments d’usage courant comme le paracétamol, certains antibiotiques (comme l’amoxicilline) ou les anti-inflammatoires non-stéroïdiens.

À une échelle supérieure, enfin, une substance chimique peut altérer des fonctions physiologiques essentielles comme la reproduction et l’immunité. Les métaux, la radioactivité, ou les perturbateurs endocriniens peuvent impacter le développement des organes reproducteurs, la production de gamètes (spermatozoïdes et ovules), ainsi que le développement et la survie de la descendance. Ils sont qualifiés de reprotoxiques. Enfin des composés comme les pesticides organochlorés ou les polychlorobiphényles (PCB) ont eux des effets dits « immunotoxiques » en altérant la capacité des organismes à faire face aux infections.

Mais dans cette approche globale qui souhaite étudier les effets des agents nocifs auxquels un organisme est exposé pendant sa vie, un organe primordial demeure grandement négligé.

Cet organe, c’est le microbiote : l’ensemble des Archées, des bactéries, des champignons, des levures, des virus et des petits eucaryotes avec lesquels tout organisme vit en symbiose. Étymologiquement symbiose signifie « vivre ensemble » et englobe différents types de relations allant du mutualisme (relation mutuellement bénéfique) au parasitisme ou commensalisme (relation ni bénéfique, ni nuisible).

Quelques chiffres suffisent à montrer l’importance de cette symbiose. Chez l’Humain par exemple, longtemps, la communauté scientifique a considéré que le nombre de cellules bactériennes dépassait d’un facteur 10 le nombre de cellules humaines. Une réévaluation récente revoit ce rapport à la baisse et estime que chez un sujet masculin de 1,70m et 70 kg, on retrouve 39 000 milliards de bactéries, majoritairement dans l’intestin.

Ce chiffre est très proche des 30 000 milliards de cellules humaines qui constituent cet individu. Soit 13 bactéries pour 10 cellules humaines chez l’homme. Dû à quelques différences morphologiques (par exemple une taille moyenne plus faible pour un volume intestinal comparable) et physiologiques (par exemple un volume sanguin réduit de 20-30 %), ce rapport peut monter à 17 pour 10 chez les femmes.

Selon ces chiffres, notre microbiote pèserait environ 200 grammes. Un poids proche du rein (120 grammes) ou du cœur (330 grammes). Autre particularité, contrairement à ces organes « humains » qui sont formés de quelques types cellulaires possédant tous le même matériel génétique (environ 60 000 gènes), le microbiote contient plusieurs milliers d’espèces qui représentent un répertoire additionnel de près de 10 millions de gènes. Ce microbiote est en grande majorité constitué par la communauté microbienne qui colonise le système digestif de l’hôte et qui a attiré l’essentiel des recherches ; mais d’autres niches comme le système respiratoire, l’épiderme ou les organes sexuels possèdent également un microbiote spécifique.

Grâce aux progrès techniques depuis 15 à 20 ans, en particulier concernant le séquençage de l’ADN, l’étude des microbiotes est désormais possible chez toutes les espèces animales et végétales. Une véritable révolution en biologie qui introduit un niveau supérieur d’organisation du vivant remettant en cause la définition même d’individu : l’holobionte, soit l’association de l’organisme hôte et des microorganismes vivant en symbiose avec lui.

Les microorganismes symbiotiques jouent un rôle important dans de nombreuses fonctions physiologiques qui vont de la production de nombreux composés que l’hôte est incapable de synthétiser (comme des acides gras, des vitamines ou des composés phénoliques), à l’établissement et au maintien du système immunitaire. Ils participent donc au bon état de santé de l’organisme hôte. Ce qui explique les liens possibles entre perturbation du microbiote (dysbiose) et pathologies. Ces perturbations peuvent se manifester par un changement de composition du microbiote et/ou un changement dans son fonctionnement.

Actuellement les effets des polluants chimiques sur le microbiote humain restent peu connus car l’étude du microbiote est relativement récente, tout comme celle, nous l’avons vu des polluants chimiques.

Mais de nombreux travaux montrent déjà que, parmi les paramètres environnementaux induisant une dysbiose, la contamination chimique a un impact majeur, particulièrement en milieu aquatique où les organismes sont fortement exposés aux pollutions d’origine humaine. En effet, le microbiote est généralement associé à des organes situés à l’interface entre environnement et individu comme l’épiderme, les voies respiratoires ou le tractus digestif. Ce qui fait du microbiote un acteur non négligeable dans l’impact possible d’un polluant sur l’organisme.

Les interactions polluants – microbiote peuvent être multiples. La capacité du microbiote à faire face ou non aux pollutions dépend en fait de sa diversité. Car plus une communauté est diversifiée et plus elle est susceptible de contenir un membre capable de s’adapter à cette contamination. Les polluants peuvent ainsi être métabolisés et transformés par certains partenaires microbiens.

Certaines substances comme les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) (par exemple le benzo[a]pyrène contenu dans les fumées de combustion incomplète de pétrole, de bois ou la fumée de cigarette), ou certains pesticides peuvent par exemple être éliminés ou rendus moins toxiques par certains microorganismes. Mais d’autres peuvent également favoriser l’absorption et les effets toxiques des polluants chimiques, comme le Mercure ou l’Arsenic.

Les polluants peuvent aussi déséquilibrer la composition et le fonctionnement du microbiote des organismes aquatiques. Le glyphosate, par exemple, favorise la croissance de bactéries pathogènes (Salmonella ou Clostridium) au détriment des souches bénéfiques (Bifidobacterium ou Lactobacillus). Si depuis 2014, l’écotoxicologie microbienne se propose d’étudier les interactions entre polluants et communautés microbiennes dans leur environnement (air, eaux, sols), les liens entre environnement, partenaires symbiotiques et physiologie de l’hôte sont encore peu connus malgré l’importance médiatique du microbiote.

Que ce soit la santé humaine ou la santé des espèces aquatiques, les microbes pathogènes ont longtemps attiré l’essentiel des travaux. Le rôle des partenaires bénéfiques, quant à lui, est encore peu étudié alors même que ces partenaires peuvent devenir néfastes face à une perturbation environnementale. Face à la diversité des polluants et l’émergence permanente de nouvelles molécules, il convient donc, en premier lieu, de considérer l’ensemble des compartiments biologiques et d’intégrer le microbiote à l’écotoxicologie. En second lieu, il est nécessaire d’étudier l’ensemble des constituants du microbiote et de définir leurs fonctions afin de comprendre et d’anticiper les effets des polluants.

Partant de ce constat, j’ai récemment introduit le concept de « symbiotoxicité »(par analogie avec les termes précédents de « génotoxicité », « reprotoxicité » ou « immunotoxicité ») Ce terme désigne la capacité d’un polluant à produire ses effets toxiques sur un organisme par l’intermédiaire de son microbiote. Cet objet d’étude permet de prendre en compte l’organe microbiote et se place à l’intersection entre l’écotoxicologie classique, l’écotoxicologie microbienne et l’étude des interactions symbiotiques entre organismes

En milieu aquatique, l’impact des modifications du microbiote face aux contaminations est particulièrement étudié chez des espèces consommées par l’Homme afin d’améliorer les pratiques, limiter les traitements pharmacologiques, etc. Parmi ces espèces, de nombreux mollusques bivalves, comme les huîtres, ont un rôle crucial dans le fonctionnement de leur écosystème et ont une valeur économique importante.

Or chez les huîtres, un microbiote sain pourrait limiter l’installation de souches pathogènes, jouer un rôle dans la prévention de la dysbiose et aider au rétablissement de l’état de santé après un stress. Des effets non négligeables car bien souvent les pathogènes ont des effets néfastes en cascades sur la santé des consommateurs, des écosystèmes, les filiales économiques dépendant du commerce de produits de la mer.

La symbiotoxicité pourrait alors permettre d’identifier des polluants dont la présence favorise l’apparition et la diffusion de pathogènes dans l’environnement et ainsi révéler un mode d’action encore inconnu des polluants, mieux comprendre les conséquences physiologiques de cette exposition pour la santé des organismes vivants, le fonctionnement de leurs écosystèmes et in fine l’impact sur la santé humaine.

La symbiotoxicité pourrait alors permettre d’identifier des polluants dont la présence favorise l’apparition et la diffusion de pathogènes dans l’environnement et ainsi révéler un mode d’action encore inconnu des polluants, mieux comprendre les conséquences physiologiques de cette exposition pour la santé des organismes vivants, le fonctionnement de leurs écosystèmes et in fine l’impact sur la santé humaine.

Santé-Maladie de Parkinson : un patient français remarche

Santé-Maladie de Parkinson : un patient français remarche

Grâce à des électrodes implantées sur la moelle épinière par des chercheurs franco-suisses, un patient handicapé par la maladie de Parkinson a pu retrouver l’usage de ses jambes.

Grâce à des électrodes implantées sur la moelle épinière par des chercheurs franco-suisses, un patient handicapé par la maladie de Parkinson a pu retrouver l’usage de ses jambes.
Difficile d’imaginer qu’il y a encore deux ans, le simple fait de se promener, le pas léger, était une épreuve pour Marc Gauthier. Retrouver le plaisir de marcher, de retrouver à nouveau ses jambes, une liberté que la maladie de Parkinson avait ôtée à ce Français de 63 ans, et qu’il vient de retrouver grâce à une prouesse médicale.

Sa marche fluide, sans à-coups, sans chutes, il l’obtient grâce à une neuroprothèse, des électrodes implantées sur la moelle épinière. Et le simple fait de marcher redevient compliqué dès qu’un petit boîtier déconnecte les électrodes. Marc Gauthier, qui vit avec la maladie de Parkinson depuis 28 ans, a été opéré il y a deux ans et utilise désormais son boîtier du matin jusqu’au soir. Cette technique devrait être testée prochainement sur 6 nouveaux patients.

Quels légumes bons pour la santé et la planète ?

Quels légumes bons pour la santé et la planète ?

Haricots rouges, flageolets, lentilles, pois cassés, pois chiches… les légumineuses forment une famille de plantes aux déclinaisons aussi comestibles que multiples. Ces légumes secs dont les graines sont contenues dans des gousses n’ont cependant pas toujours la cote. Pourtant le développement de leurs cultures et de leur consommation aurait des bienfaits à la fois pour notre santé, celle des animaux, celles des écosystèmes et celles de la planète Terre.

Par
Michel Duru
Directeur de recherche, UMR AGIR (Agroécologie, innovations et territoires), Inrae

Marie-Benoît Magrini
Économiste, Inrae dans The Conversation

Commençons par un constat : la culture et les usages des légumineuses ont fortement régressé en Europe au cours du 20ème siècle. En France, la consommation de légumes secs est passée de 7,3 à 1,4 kg/personne/an entre 1920 et 1985. Aujourd’hui, à peine un Français sur deux déclare en consommer au moins une fois dans la semaine. Les surfaces cultivées de légumineuses pour l’alimentation humaine peinent à se développer (moins de 1 % des surfaces de grandes cultures). L’intensification agricole amorcée depuis les années 1950 a globalement conduit au déclin de leur culture. De manière concomitante, notre consommation de viande a augmenté pour apporter de plus en plus de protéines.

Comme elles fixent l’azote de l’air, les légumineuses ne nécessitent pas d’apport d’engrais azotés de synthèse. En rotation avec d’autres cultures, les légumineuses permettent aussi de restituer plus d’azote aux cultures suivantes que les espèces non fixatrices. Elles contribuent ainsi à améliorer la fertilité chimique et biologique du sol, ce qui permet de réduire le recours aux engrais pour les cultures suivantes.

La culture des légumineuses permet aussi d’allonger les rotations de culture, ce qui contribue à réduire l’utilisation des pesticides et facilite la gestion des mauvaises herbes. Tous ces effets vertueux au champ ont un impact également positif à l’échelle planétaire avec moins d’émissions de gaz à effet de serre (GES) du fait d’un moindre besoin en engrais azotés de synthèse. Par exemple, remplacer une culture de céréale par du pois et/ou du soja dans le cas d’une rotation de trois à cinq ans, permet de réduire de 20 % les apports d’azote de synthèse, de 80 % la formation d’ozone, de 90 % l’eutrophisation des eaux et des GES, et de 15 % l’acidification des océans.

Nourrir le bétail avec certaines légumineuses riches en tanins, comme le sainfoin, permet également de se passer d’antiparasitaires, de réduire ainsi les résidus de produits vétérinaires dans les écosystèmes, et donc les nuisances pour la santé humaine.

Développer la culture de légumineuses en France pour nourrir le bétail permettrait également de réduire la déforestation provenant des tourteaux de soja massivement importés en Europe pour l’alimentation des élevages, et par conséquent les externalités associées (gaz à effet de serre, érosion de la biodiversité, risque de zoonoses). Enfin, nourrir les cheptels avec des légumineuses fourragères permet de réduire les émissions de méthane du fait d’une meilleure digestibilité que les graminées.

Les légumineuses associées aux céréales ont une composition en acides aminés complémentaires qui permet de remplacer une partie des protéines animales. Les plus forts consommateurs de légumineuses sont de ce fait mieux protégés contre le risque de mortalité par infarctus et par cancer. Leur consommation régulière permet aussi de pallier notre carence en fibres et de mieux nourrir notre microbiote.

Un régime plus riche en légumineuses permet aussi de réduire fortement l’empreinte environnementale, car les protéines végétales nécessitent de 5 (porc, poulet) à 10 (viande rouge) fois moins de ressources (terre, eau, énergie) et émettent de 5 (porc, poulet) à 10 (viande rouge) fois moins de GES et d’azote.

Pourquoi si peu de légumineuses malgré tous ces bienfaits ?
Au vu de ces nombreux bienfaits avérés, on peut se demander pourquoi on trouve si peu de légumineuses dans les champs et dans notre assiette. Une partie de la réponse à cette question se trouve justement dans la façon dont ces bienfaits sont usuellement présentés.

Pris isolément les effets positifs des légumineuses ne sont pas perçus comme suffisamment significatifs car trop diffus (réduction des émissions de GES, fertilité des sols), ou conditionnels (effet sur la santé si une consommation régulière) ou indirects (moins de déforestation pour cultiver du soja). C’est une des raisons pour lesquelles les politiques publiques n’ont jusqu’à ce jour pas permis de relancer significativement les légumineuses alors que des millions d’euros y ont été consacrés.

À l’inverse, une vision systémique permet de percevoir l’effet global des légumineuses, et de montrer qu’elles sont clefs pour la transition agricole et alimentaire. Cette approche pousse alors à construire des politiques publiques qui combinent les enjeux de l’alimentation humaine (par ex. plus de lentilles, haricots, pois chiches…), l’alimentation animale (par ex. plus de luzerne, trèfle, de féveroles, lupins…) et des écosystèmes (via ces cultures pré-citées et aussi comme plantes de services entre deux cultures de rente pour réduire les engrais et pesticides).

Penser de cette manière systémique appelle donc un changement de posture des politiques publiques dans l’anticipation et la gestion des problèmes sanitaires et environnementaux. Car c’est une mobilisation simultanée d’acteurs de domaines très différents qu’elle nécessite. Pour aller dans cette direction la première étape consiste sans doute à s’accorder sur un récit mettant en évidence ces synergies, comme cela a été proposé par un chercheur en Angleterre sur les légumineuses.

Pour cela, la construction de différents scénarios est un moyen de confronter la cohérence, l’articulation des leviers possibles pour atteindre des objectifs sanitaires et environnementaux. Cela permet de hiérarchiser les changements selon le type d’effets pour définir des politiques ciblées en termes de subventions, de normes, de lois, d’information, de recherche et développement, etc.

Une seconde étape consiste ensuite à s’approprier le récit choisi et à le décliner dans les territoires à travers, par exemple, des Plans Alimentaires Territoriaux (PAT) ; des échelles d’action qui permettent de réunir des acteurs des différents domaines tout en tenant compte des spécificités territoriales (ressources disponibles, attentes locales, etc.).

Cette façon d’englober santé humaine, animale, environnementale correspond à ce que l’on appelle aujourd’hui l’approche One Health. Elle repose sur un principe simple : la protection de la santé de l’Homme passe par celle de l’animal et de leurs interactions avec l’environnement. Ce concept est né de l’analyse des interdépendances entre la santé animale, la santé humaine et l’environnement. Un champ d’étude qui a par exemple permis d’examiner comment les composantes de l’environnement biophysique (air, sol, eau, aliments…) sont des vecteurs d’agents infectieux et de contaminants pour les hommes et les animaux.

En élargissant les enjeux de santé à ceux des maladies chroniques et des problèmes environnementaux planétaires (comme la perte de biodiversité et le changement climatique) l’agriculture devient un vecteur essentiel d’une sécurité alimentaire préservant la santé de tous les êtres vivants. Voici comment ces interactions sont présentées par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) :

« Le principe d’une seule santé reconnaît l’interdépendance de la santé des êtres vivants, des animaux et des végétaux sauvages et domestiqués, des écosystèmes et des principes écologiques. Afin de tenir compte des limites planétaires et de leur dépassement, il repose sur une approche intégrée pour préserver la santé des êtres vivants et l’état de conservation favorable des écosystèmes. On entend par santé un état complet de bien-être des êtres vivants présents et futurs »

Dans cette approche, les filières organisant le système agricole et alimentaire sont alors à appréhender comme des vecteurs majeurs de ces interactions. Les filières contribuent à la circulation des nutriments, mais aussi de contaminants, avec des risques que les virus, bactéries, champignons ou insectes, échappent aux contrôles sanitaires, surtout pour les filières longues.

Représentation schématique de l’approche one heath avec indication des effets en cascade des légumineuses : dans les assiettes (1), dans les champs (2), dans les auges (3) et effet feedback (en pointillé) sur la santé du système Terre.
Représentation schématique de l’approche one heath avec indication des effets en cascade. des légumineuses : dans les assiettes (1), dans les champs (2), dans les auges (3) et effet feedback (en pointillé) sur la santé du système Terre. Michel Duru, Fourni par l’auteur
Autre enjeu de taille, que doit surmonter l’application de toute approche One Health : réussir à s’imposer au sein de rapports de force déjà nombreux entre des groupes de prescripteurs (médecins, vétérinaires, défenseurs de la planète, industries pharmaceutiques…) qui, ne partagent pas forcément les mêmes valeurs et objectifs. Ces acteurs n’ont pas la même représentation de la santé, ne poursuivent pas les mêmes enjeux privés, et disposent d’un accès variable aux médias pour faire entendre leurs propositions. L’enjeu est donc de repositionner leurs discours dans un cadre d’action unifié que l’approche one health permet, afin de trouver les chemins par lesquels une reconstruction du système agroalimentaire est possible.

L’approche one health permettrait ainsi de mieux définir des actions de politiques publiques pour les promouvoir. Grâce à sa vision intégrée, systémique et unifiée de la santé humaine, végétale, animale et environnementale, à des échelles locale, nationale et planétaire, cette approche offre une vue d’ensemble pour comprendre et agir face à de multiples problématiques interreliées comme : les activités humaines polluantes qui contaminent l’environnement ; la déforestation qui fait naître de nouveaux pathogènes et réduit dramatiquement la biodiversité ; les maladies animales qui frappent les élevages ; ces mêmes maladies animales finissant par être à l’origine de maladies infectieuses pour l’humain (les zoonoses)…

Aujourd’hui, des exemples d’application de l’approche one health existent pour une meilleure compréhension des problèmes de l’antibiorésistance, du risque d’émergence de zoonoses par contact entre faune sauvage et élevages domestiques, ainsi que sur l’accroissement de notre vulnérabilité à ces zoonoses. D’autres applications doivent être conduites et tout particulièrement pour penser l’accroissement des légumineuses, comme démontré ici.

Technocratie-Changement d’heure :toujours aussi idiot et nuisible à la santé

Technocratie-Changement d’heure :toujours aussi idiot et nuisible à la santé

Non seulement le changement d’heure ne permet pratiquement aucune économie d’énergie mais il est néfaste pour la santé. Il faut être un technocrate pour penser le contraire en matière d’énergie. Ce qui est économisé le matin est dépensé le soir et inversement. C’est un peu comme si on décidait de raccourcir les mois d’une journée pour réduire la consommation mensuelle !

Des études récentes montrent que l’avancement de l’heure au printemps (qui retarde la sécrétion de la mélatonine – l’hormone du sommeil) peut réduire le temps de sommeil de façon transitoire, et ainsi augmenter le nombre et la gravité des accidents cardiaques pendant au moins 7 jours après le changement d’heure et augmenter la fréquence des accidents du travail et de la circulation. Selon le Dr Marc Schwob: « Changer d’heure provoque entre autres des troubles du sommeil et de l’attention. Les enfants et les personnes âgées sont particulièrement touchés et mettent environ une semaine pour s’adapter aux nouveaux horaires ».

Au-delà de la phase transitoire d’adaptation au nouvel horaire, le coucher du soleil tardif en été peut rendre l’endormissement plus difficile. 54 % Selon un sondage OpinionWay pour Comprendre Choisir, les Français seraient majoritairement contre cette pratique du changement d’heure (54 %), contre un peu moins d’un sur cinq favorables (19 %) et un peu plus d’un sur quatre indifférents (27 %).

Ils ignorent notamment que cela leur permet des économies (59 %) et mettent en avant un impact négatif sur « le sommeil, l’alimentation ou l’humeur » (75 %). Ce dernier constat est régulièrement appuyé par des études sur l’impact du changement d’heure dont une réalisée par la Commission européenne, qui écrit que « la santé peut être affectée par le changement de biorythme du corps, avec de possibles troubles du sommeil et de l’humeur ».

En 2008, une étude suédoise publiée dans le New England Journal of Medicine, s’appuyant sur des statistiques du pays entre 1987 et 2006, constatait elle « une augmentation statistiquement significative du risque de crise cardiaque » dans la semaine suivant le changement d’heure, notamment celui d’été. La baisse de consommation d’éclairage pourrait être compensée par l’augmentation des besoins de chauffage le matin au début du printemps. Un rapport de l’École des Mines de 1992 concluait cependant à un effet minime (< 0,1 TWh pour la France).

La généralisation des lampes plus économes en énergie (les lampes fluocompactes et plus récemment les lampes à LED) réduit l’économie d’énergie permise par le passage à l’heure d’été. Une étude portant sur l’État de l’Indiana conclut que la faible économie d’énergie réalisée sur l’éclairage est très largement compensée par une utilisation accrue de la climatisation. Le supplément d’énergie consommée est estimé dans ce rapport d’environ 2 à 4 %.

Un rapport remis au Sénat français en 1997 concluait : « Il ressort de l’ensemble de cette étude que les avantages annoncés ou attendus du changement semestriel de l’heure ne sont pas suffisamment importants pour compenser les inconvénients ressentis par les populations », en particulier en ce qui concerne la santé publique, les conditions de travail et les modes de vie, l’agriculture, la protection de l’environnement et la sécurité routière.

Santé-Déserts médicaux : le Sénat pris dans ses contradictions

Santé-Déserts médicaux : le Sénat pris dans ses contradictions

Curieusement, le Sénat qui représente surtout les collectivités locales de province s’est prononcé contre une réglementation visant à contraindre l’installation de généralistes dans les déserts médicaux. Le Sénat est en quelque sorte victime de son idéologie généralement très libérale et de ses contradictions quant à la prise en charge des intérêts des territoires loin de Paris.

En clair, le Sénat a rejoint les positions très corporatistes de la profession. Pourtant ce n’était sans doute pas un drame d’imposer par exemple un séjour de 2 à 3 ans en zone notamment rurale pour apprendre précisément la médecine très généraliste puisque dans ces zones le médecin remplit aussi assez souvent les fonctions de médecine spécialisée, également introuvable. Sans parler de la prise en compte des pathologies psychologiques.

À l’instar de l’Assemblée nationale, le Sénat a donc voté ce mardi 24 octobre 2023 contre plusieurs mesures visant à mieux garnir les déserts médicaux.

La proposition du sénateur Les Républicains Stéphane Sautarel, la plus proche d’être adoptée par la chambre haute, a été écartée par 124 voix pour et 188 voix contre

Santé-Médicaments : pénurie en France ?

Santé-Médicaments : pénurie en France ?

Des médicaments aussi classiques que les antibiotiques ou le paracétamol risquent de manquer cet hiver. En cause, les guerres qui perturbent l’approvisionnement mondial et le fait que la plupart des traitements sont produits en Asie notamment Chine. Évidemment, malgré la prise de conscience, la réindustrialisation de la filière pharmaceutique en Europe est encore loin d’être réalisée.

Plus de 3 700 médicaments ont connu des pénuries ou des tensions d’approvisionnement en 2022 en France et le chiffre risque d’augmenter en 2023, avec 3 500 déclarations de rupture ou risque de rupture à la fin du mois d’août, selon l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). A la date du 18 octobre, les pharmacies étaient déjà à flux tendus sur plusieurs médicaments majeurs de l’hiver, selon un recensement de l’ANSM. Les stocks de certaines formes d’amoxicilline, de paracétamol, de prednisolone ou de fluticasone étaient ainsi inférieurs à sept jours, voire à trois jours, contre un stock de plus de sept jours dans une situation considérée comme normale.

Aurélien Rousseau a rappelé sur France Inter que le gouvernement s’attaquait aux problèmes des pénuries en « relocalisant en France la production de 25 médicaments stratégiques » et en travaillant à la meilleure disponibilité de « 450 médicaments essentiels ».

L’Union européenne s’est aussi saisie du sujet. La Commission a dévoilé, fin octobre, son plan pour remédier aux pénuries, annonçant notamment le lancement d’un mécanisme européen de solidarité volontaire en matière de médicaments, dès octobre.

Parmi les autres mesures dévoilées, on trouve aussi l’autorisation de dérogations réglementaires à partir de 2024, par exemple en prolongeant la durée de conservation de certaines molécules ou l’acquisition de stocks conjoints à l’UE pour l’hiver prochain.

« Difficile de savoir si ces mesures seront suffisantes pour passer l’hiver, car on n’a pas encore assez de recul. » pour Bruno Maleine, représentant des officines à l’Ordre national des pharmaciens

Parmi les pistes encore à creuser, il estime, comme de nombreux observateurs, qu’il « faut s’interroger sur la rentabilité » des médicaments pour les industriels… c’est-à-dire leur prix.

Le pharmacien pointe par ailleurs que la vente à l’unité n’est pour l’instant pas « adaptée » à la façon dont sont conçus les médicaments.

Dégradation de la santé mentale des femmes au travail

Dégradation de la santé mentale des femmes au travail

Dans son « Baromètre Santé au travail » publié ce jeudi, Malakoff Humanis s’intéresse à la santé mentale des femmes. Et celle-ci se dégrade fortement. La prise en compte du sujet par les entreprises est désormais un enjeu de fidélisation des salariées. Extrait un article des Échos. Les femmes sont ainsi 44 % à se déclarer en mauvais état de santé psychologique, contre 32 % des hommes. Elles étaient 40 % à dresser le même constat en 2020. Troubles du sommeil, fatigue et anxiété sont les maux qui les touchent le plus, et de façon croissante. Elles sont en outre 52 % à se déclarer épuisées professionnellement.

Situations personnelles, comme professionnelles, sont évoquées pour expliquer le mauvais état de santé des femmes. L’un des principales raisons personnelles mises en avant, n’est pourtant pas complètement décorrélée du monde du travail. Il s’agit de la situation financière.

« Il y a une sorte de cercle vicieux, les femmes sont plus nombreuses à travailler à temps partiel parce qu’elles s’occupent aussi plus souvent de la famille et cela explique l’écart de revenus. Elles ont aussi moins accès dans le temps aux progressions professionnelles. Finalement, on conjugue à la fois des problématiques d’ordre personnel et professionnel », analyse Anne-Sophie Godon. Les femmes représentent par exemple dans 85 % des cas de monoparentalité, ce qui les plonge parfois dans la précarité.

Leur situation financière est ainsi la première raison personnelle avancée par les femmes (39 %) pour expliquer leur mauvais état de santé psychologique. Il s’agit seulement de la cinquième raison évoquée par les hommes, qui sont davantage préoccupés par leur situation familiale compliquée (37 %), leurs problèmes de santé physique (29 %), l’actualité (27 %) ou leur isolement social (27 %).

Autre élément mis en avant pour expliquer leur santé mentale dégradée : la surreprésentation des femmes dans le secteur de la santé, très pénible psychologiquement. Ainsi, 67 % des salariés du secteur de la Santé et de l’action sociale sont des femmes.

Changement d’heure :toujours aussi idiot et nuisible à la santé

Changement d’heure :toujours aussi idiot et nuisible à la santé

Non seulement le changement d’heure ne permet pratiquement aucune économie d’énergie mais il est néfaste pour la santé. Il faut être un technocrate pour penser le contraire en matière d’énergie. Ce qui est économisé le matin est dépensé le soir et inversement. C’est un peu comme si on décidait de raccourcir les mois d’une journée pour réduire la consommation mensuelle !

Des études récentes montrent que l’avancement de l’heure au printemps (qui retarde la sécrétion de la mélatonine – l’hormone du sommeil) peut réduire le temps de sommeil de façon transitoire, et ainsi augmenter le nombre et la gravité des accidents cardiaques pendant au moins 7 jours après le changement d’heure et augmenter la fréquence des accidents du travail et de la circulation. Selon le Dr Marc Schwob: « Changer d’heure provoque entre autres des troubles du sommeil et de l’attention. Les enfants et les personnes âgées sont particulièrement touchés et mettent environ une semaine pour s’adapter aux nouveaux horaires ».

Au-delà de la phase transitoire d’adaptation au nouvel horaire, le coucher du soleil tardif en été peut rendre l’endormissement plus difficile. 54 % Selon un sondage OpinionWay pour Comprendre Choisir, les Français seraient majoritairement contre cette pratique du changement d’heure (54 %), contre un peu moins d’un sur cinq favorables (19 %) et un peu plus d’un sur quatre indifférents (27 %).

Ils ignorent notamment que cela leur permet des économies (59 %) et mettent en avant un impact négatif sur « le sommeil, l’alimentation ou l’humeur » (75 %). Ce dernier constat est régulièrement appuyé par des études sur l’impact du changement d’heure dont une réalisée par la Commission européenne, qui écrit que « la santé peut être affectée par le changement de biorythme du corps, avec de possibles troubles du sommeil et de l’humeur ».

En 2008, une étude suédoise publiée dans le New England Journal of Medicine, s’appuyant sur des statistiques du pays entre 1987 et 2006, constatait elle « une augmentation statistiquement significative du risque de crise cardiaque » dans la semaine suivant le changement d’heure, notamment celui d’été. La baisse de consommation d’éclairage pourrait être compensée par l’augmentation des besoins de chauffage le matin au début du printemps. Un rapport de l’École des Mines de 1992 concluait cependant à un effet minime (< 0,1 TWh pour la France).

La généralisation des lampes plus économes en énergie (les lampes fluocompactes et plus récemment les lampes à LED) réduit l’économie d’énergie permise par le passage à l’heure d’été. Une étude portant sur l’État de l’Indiana conclut que la faible économie d’énergie réalisée sur l’éclairage est très largement compensée par une utilisation accrue de la climatisation. Le supplément d’énergie consommée est estimé dans ce rapport d’environ 2 à 4 %.

Un rapport remis au Sénat français en 1997 concluait : « Il ressort de l’ensemble de cette étude que les avantages annoncés ou attendus du changement semestriel de l’heure ne sont pas suffisamment importants pour compenser les inconvénients ressentis par les populations », en particulier en ce qui concerne la santé publique, les conditions de travail et les modes de vie, l’agriculture, la protection de l’environnement et la sécurité routière.

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