Archive pour le Tag 'technologies'

États-Unis : interdiction des technologies de connexion chinoises et russes sur les voitures ?

États-Unis : interdiction des technologies de connexion chinoises et russes sur les voitures

 

Pour des motifs de sécurité intérieure, les États-Unis envisagent l’interdiction des technologies de connexion chinoise et russe  ( Exemple GPS ou aide  à la conduite sur les voitures). Comme la plupart des voitures neuves sont connectées, la mesure vraisemblablement toucherait la totalité du parc intégrant des technologies chinoises et russes. Une disposition qui peut-être tient compte aussi du piégeage de bipeurs  au Liban. 

Après avoir instauré des droits de douane dissuasifs à l’importation de véhicules électriques produits en Chine, le gouvernement américain s’attaque maintenant à la technologie chinoise présente dans les composants et les systèmes logiciels des véhicules. Le ministère américain du Commerce vient de proposer d’interdire « pour des raisons de sécurité nationale » les pièces et logiciels fabriquées en Chine et en Russie utilisées notamment dans l’aide à la conduite et à la conduite autonome.

Le néocolonialisme des technologies

Le néocolonialisme des technologies

 

 

Les chercheurs Hermann Hauser et Hazem Danny Nakib observent, dans une tribune au « Monde », que l’intensification de la rivalité technologique entre la Chine et les Etats-Unis contraint les pays du monde entier à adopter les normes, les valeurs et les chaînes d’approvisionnement d’un des deux camps.  En 1853, sous les ordres du président des Etats-Unis Millard Fillmore (1800-1874), le commodore de la marine américaine Matthew Perry (1794-1858) entra avec quatre navires de guerre dans la baie de Tokyo et lança un ultimatum au shogunat Tokugawa : soit il mettait fin à deux cents ans d’isolationnisme et s’ouvrait au commerce avec les Etats-Unis, soit il subirait les conséquences d’un refus. L’arrivée de ces « navires noirs » (ainsi nommés par les Japonais en raison de la fumée noire de charbon crachée par leurs machines à vapeur) fut un moment charnière.

Face à cette impressionnante démonstration de prouesse technologique – illustrant la puissance industrielle qui avait déjà permis à l’Empire britannique de dominer une grande partie du monde –, le shogunat avait accepté à contrecœur les demandes de Matthew Perry. Ce qui conduisit à la signature du traité de Kanagawa en 1854. Un an plus tard, le shogunat recevait son premier navire de guerre à vapeur, offert par les Hollandais.

 

par 

Hermann Hauser

cofondateur d’Amadeus Capital Partners, membre du Conseil européen de l’innovation

Hazem Danny Nakib

membre du Digital Strategic Advisory Group de la British Standards Institution, chercheur à l’University College London 

 

Si la technologie peut constituer une menace, elle alimente aussi des infrastructures essentielles comme les écoles et les hôpitaux. Au cours du XXe siècle, en particulier, chaque individu est devenu inextricablement lié à un vaste éventail de technologies, notamment des systèmes interconnectés comme les réseaux énergétiques, Internet, les téléphones mobiles et les ordinateurs, et maintenant les chatbots d’intelligence artificielle [IA]. Comme l’a montré l’expédition Perry, la technologie est également l’épine dorsale de la souveraineté militaire des Etats.

La voie à une nouvelle ère de colonialisme technologique
Grâce à leur domination technologique, les Etats-Unis sont devenus la première puissance militaire mondiale, avec plus de 750 bases dans quatre-vingts pays, soit trois fois plus que tous les autres pays réunis. Mais les marqueurs de la souveraineté des Etats évoluent rapidement. Si la souveraineté financière des Etats-Unis, soutenue par le statut du dollar comme monnaie de réserve mondiale, reste intacte, sa souveraineté économique est de plus en plus remise en cause par la montée en puissance de la Chine.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés « La fragmentation de la mondialisation exige que l’Europe dépasse l’approche économique pour concevoir une stratégie géopolitique »

En termes de parité de pouvoir d’achat, la Chine a dépassé les Etats-Unis en 2014 pour devenir la première économie mondiale. Avec une production manufacturière à peu près égale à celle des Etats-Unis et de l’Union européenne réunis, la Chine est le premier partenaire commercial de plus de cent vingt pays. Les deux superpuissances sont actuellement en compétition pour contrôler la conception, le développement et la production de technologies critiques telles que les semi-conducteurs, l’IA, la biologie synthétique, l’informatique quantique et la blockchain.

 

Déjà ab

L’extrême droite et les nouvelles technologies

 L’extrême droite et les nouvelles technologies 

« Un vertige total » : voilà comment la technopolitiste Asma Mhalla résume l’interprétation cyber-technologique de la dissolution, mais aussi ce que promet la stratégie du Rassemblement National en matière de nouvelles technologies.  ( dans La Tribune)

 

Que sait-on du rapport que le RN entretient aux nouvelles technologies ?

D’un point de vue programmatique, la question est passionnante car elle pointe la fragilité de pensée politique du RN. Les lignes doctrinales du RN sont construites autour des thématiques de la souveraineté (pour ne pas dire de souverainisme), de la priorité nationale, de la fermeture de frontières, d’une méfiance d’intensité variable – car politiquement opportuniste – à l’égard de l’Union Européenne. Naturellement, nous aurions pu croire qu’ils auraient portés un discours anti-GAFAM et anti-UE. Une sorte de « France first ». Or dans leur programme on retrouve des propositions consensuelles et incantatoires sur l’orchestration de grands projets européens autour du cloud ou de l’IA, et surtout un silence assourdissant concernant les BigTech américains ou chinois. Pas grand-chose sur les enjeux des réseaux sociaux ou des écrans par ailleurs. Une inflexion même ultra-libérale hostile à la réglementation semble se dessiner si l’on en croit un excellent papier de la revue Telescope. Au contraire même, le parti semble percevoir la taxe GAFAM comme une aubaine pour financer les services de la poste. La question de la souveraineté technologique est donc portée de façon molle, pour ne pas dire sans grande conviction forte, semblant reprendre le minimum syndical en piochant dans quelques propositions provenant des kilomètres de rapports et de propositions récemment produits par l’Assemblée nationale ou le Sénat. En revanche, au sein de leur parti, l’usage de l’IA et de CHATGPT (IA générative de OpenAI) est fortement encouragée, des formations d’élus sont organisées pour les aider à élaborer leurs campagnes, etc… D’autant que nombre d’élus RN, à commencer par Jordan Bardella, sont de la génération « native digitaux ». Son succès auprès des jeunes sur TikTok est incontestable. Chez eux, l’emploi des réseaux sociaux mais aussi la compréhension des outils technologiques sont inscrits naturellement dans leurs usages.

 

Simpliste, binaire, directe, manipulatoire, décomplexée : la rhétorique de leurs messages programmatiques se prête également à l’usage de ces technologies.

C’est en effet une autoroute qu’il utilisent sans peine malgré les incohérences que je viens de pointer. Notre manque d’autonomie technologique est une autoroute rhétorique aux discours souverainistes, puisque le sujet des nouvelles technologies et de l’IA met en exergue la dépendance de la France et de l’Europe aux géants américains en premier lieu. L’absence, en France, de véritable stratégie scientifique, industrielle, écosystémique et donc le déficit de souveraineté font la part belle aux arguments souverainistes des formations d’extrême droite ; mais comme chez n’importe quel parti, la question technologique est encore secondaire par rapport aux enjeux de pouvoir d’achat et d’immigration. C’est d’ailleurs Marion Maréchal et Reconquête ! qui était alors encore son parti, qui va résoudre l’« équation technopolitique » : l’une de leurs propositions, délirante, est d’augmenter les capacités en IA et robotique pour lutter contre l’immigration. Des robots plutôt que des immigrés : en gros, un grand remplacement mais version technologique ! L’usage de la technologie comme autoroute vers une forme de techno-fascisme… Un vertige total. Sur les questions techno-sécuritaires, il y aurait également matière à craindre des distorsions très graves de l’esprit même de notre Etat de droit, la rhétorique sécuritaire, agrémentée de relents ségrégationniste, étant au cœur de l’ADN. Enfin, en matière industrielle, la principale réponse au déficit français étant l’Europe, et l’Europe étant vouée à être fragilisée si le RN accède au pouvoir, ce n’est pas demain que nous relèverons le niveau de souveraineté nationale ! La réalité des rapports de force dans le monde est l’extrême interdépendance sont, ce n’est pas le fantasme de l’autarcie…

Mais quelle est la logique de souverainisme national quand les nouvelles technologies convoquent des techniques, des acteurs et une articulation espace – temps qui n’ont pas de frontière ?

L’extrême droite n’a absolument pas intégré cette réalité à son discours. Preuve soit qu’elle la méconnait soit qu’elle la manipule. L’extraterritorialité physique est le substrat même des nouvelles technologies, et cela disqualifie donc la promesse de gérer, de contrôler, de maîtriser la recherche et l’industrie des nouvelles technologies à l’intérieur des frontières françaises. Les enjeux de cyber-défense, de cyber-influence, de cyber-espace se traitent-ils au poste frontière ? Le RN pense-t-il que c’est en fermant à double tour les côtes françaises qu’il trouvera la parade aux ingérences étrangères et aux guerres hybrides exercées dans le cyberespace, cinquième domaine de la guerre ? Les nouvelles technologies questionnent en profondeur l’idée d’Etat-nation ; questionner ne signifie pas nécessairement anéantir mais plutôt interroger et remettre à jour les articulations et le fonctionnement de ce que l’on nomme souveraineté, désormais plus liquide, distribuée entre acteurs publics et privés, parfois extracommunautaires comme les géants technologiques. Comment alors repenser le rôle et la place de l’Etat ? C’est une question passionnante mais qui suppose une certaine plasticité de pensée là ou les dogmatismes sont par nature rigides.

Nouvelles technologies, processus cognitifs et comportements

 

Aujourd’hui, les écrans et les notifications dominent notre quotidien. Nous sommes tous familiers de ces distractions numériques qui nous tirent hors de nos pensées ou de notre activité. Entre le mail important d’un supérieur et l’appel de l’école qui oblige à partir du travail, remettant à plus tard la tâche en cours, les interruptions font partie intégrante de nos vies – et semblent destinées à s’imposer encore davantage avec la multiplication des objets connectés dans les futures « maisons intelligentes ». Cependant, elles ne sont pas sans conséquences sur notre capacité à mener à bien des tâches, sur notre confiance en nous, ou sur notre santé. Par exemple, les interruptions engendreraient une augmentation de 27 % du temps d’exécution de l’activité en cours. En tant que chercheuse en psychologie cognitive, j’étudie les coûts cognitifs de ces interruptions numériques : augmentation du niveau de stress, augmentation du sentiment d’épuisement moral et physique, niveau de fatigue, pouvant contribuer à l’émergence de risques psychosociaux voire du burn-out. Dans mes travaux, je me suis appuyée sur des théories sur le fonctionnement du système cognitif humain qui permettent de mieux comprendre ces coûts cognitifs et leurs répercussions sur notre comportement. Ce type d’études souligne qu’il devient crucial de trouver un équilibre entre nos usages des technologies et notre capacité à nous concentrer, pour notre propre bien.

 

par ,Docteur en Psychologie Cognitive et Postdoctorante projet HUT, Université de Montpellier et , Professeur, laboratoire MRM Université de Montpellier, Université de Montpellier dans The Conversation 

Pourquoi s’inquiéter des interruptions numériques ?
L’intégration d’objets connectés dans nos vies peut offrir un contrôle accru sur divers aspects de notre environnement, pour gérer nos emplois du temps, se rappeler les anniversaires ou gérer notre chauffage à distance par exemple. En 2021, les taux de pénétration des maisons connectées (c’est-à-dire, le nombre de foyers équipés d’au moins un dispositif domestique connecté, englobant également ceux qui possèdent uniquement une prise ou une ampoule connectée) étaient d’environ 13 % dans l’Union européenne et de 17 % en France (contre 10,7 % en 2018).
Si la facilité d’utilisation et l’utilité perçue des objets connectés ont un impact sur l’acceptabilité de ces objets pour une grande partie de la population, les interruptions numériques qui y sont souvent attachées entravent notre cognition, c’est-à-dire l’ensemble des processus liés à la perception, l’attention, la mémoire, la compréhension, etc.

L’impact des interruptions numériques peut s’observer aussi bien dans la sphère privée que dans la sphère professionnelle. En effet, une personne met en moyenne plus d’une minute pour reprendre son travail après avoir consulté sa boîte mail. Les études mettent ainsi en évidence que les employés passent régulièrement plus de 1 h 30 par jour à récupérer des interruptions liées aux e-mails. Cela entraîne une augmentation de la charge de travail perçue et du niveau de stress, ainsi qu’un sentiment de frustration, voire d’épuisement, associé à une sensation de perte de contrôle sur les événements.

On retrouve également des effets dans la sphère éducative. Ainsi, dans une étude de 2015 portant sur 349 étudiants, 60 % déclaraient que les sons émis par les téléphones portables (clics, bips, sons des boutons, etc.) les distrayaient. Ainsi, les interruptions numériques ont des conséquences bien plus profondes que ce que l’on pourrait penser.

Pour comprendre pourquoi les interruptions numériques perturbent tant le flux de nos pensées, il faut jeter un coup d’œil à la façon dont notre cerveau fonctionne. Lorsque nous réalisons une tâche, le cerveau réalise en permanence des prédictions sur ce qui va se produire. Cela permet d’adapter notre comportement et de réaliser l’action appropriée : le cerveau met en place des boucles prédictives et d’anticipation.

Ainsi, notre cerveau fonctionne comme une machine à prédire. Dans cette théorie, un concept très important pour comprendre les processus d’attention et de concentration émerge : celui de la fluence de traitement. Il s’agit de la facilité ou la difficulté avec laquelle nous traitons une information. Cette évaluation se fait inconsciemment et résulte en une expérience subjective et non consciente du déroulement du traitement de l’information.

Le concept de fluence formalise quelque chose que l’on comprend bien intuitivement : notre système cognitif fait tout pour que nos activités se déroulent au mieux, de la manière la plus fluide (fluent, en anglais) possible. Il est important de noter que notre cognition est « motivée » par une croyance qu’il formule a priori sur la facilité ou la difficulté d’une tâche et en la possibilité de réaliser de bonnes prédictions. Cela va lui permettre de s’adapter au mieux à son environnement et au bon déroulement de la tâche en cours.

Plus l’information semble facile à traiter, ou plus elle est évaluée comme telle par notre cerveau, plus elle attire notre attention. Par exemple, un mot facile à lire attire davantage notre regard qu’un mot difficile. Cette réaction est automatique, presque instinctive. Dans une expérience, des chercheurs ont mis en évidence que l’attention des individus pouvait être capturée involontairement par la présence de vrais mots par opposition à des pseudomots, des mots inventés par les scientifiques tels que HENSION, notamment lorsqu’on leur demandait de ne pas lire les mots présentés à l’écran.

Ainsi, une de nos études a montré que la fluence – la facilité perçue d’une tâche – guide l’attention des participants vers ce que leur cerveau prédit. L’étude consistait à comprendre comment la prévisibilité des mots allait influencer l’attention des participants. Les participants devaient lire des phrases incomplètes puis identifier un mot cible entre un mot cohérent et un mot incohérent avec la phrase. Les résultats ont mis en évidence que les mots cohérents, prédictibles, attiraient plus l’attention des participants que les mots incohérents.

Il semblerait qu’un événement cohérent avec la situation en cours attire plus l’attention et, potentiellement, favorise la concentration. Notre étude est, à notre connaissance, l’une des premières à montrer que la fluence de traitement a un effet sur l’attention. D’autres études sont nécessaires pour confirmer nos conclusions. Ce travail a été initié, mais n’a pas pu aboutir dans le contexte de la pandémie de Covid.

Comme nous l’avons vu, notre système cognitif réalise en permanence des prédictions sur les événements à venir. Si l’environnement n’est pas conforme à ce que notre cerveau avait prévu, nous devons d’une part adapter nos actions (souvent alors qu’on avait déjà tout mis en place pour agir conformément à notre prédiction), puis essayer de comprendre l’événement imprévu afin d’adapter notre modèle prédictif pour la prochaine fois.

Par exemple, imaginez que vous attrapiez votre tasse pour boire votre café. En la saisissant, vous vous attendez a priori à ce qu’elle soit rigide et peut-être un peu chaude. Votre cerveau fait donc une prédiction et ajuste vos actions en fonction (ouverture de la main, attraper la tasse plutôt vers le haut). Imaginez maintenant que lorsque vous la saisissiez, ce ne soit pas une tasse rigide, mais un gobelet en plastique plus fragile. Vous allez être surpris et tenter d’adapter vos mouvements pour ne pas que votre café vous glisse entre les mains. Le fait que le gobelet plie entre vos doigts a créé un écart entre ce que votre système cognitif avait prédit et votre expérience réelle : on dit qu’il y a une rupture de fluence.

Les interruptions, qu’elles soient numériques ou non, ne sont pas prévues, par nature. Ainsi, un appel téléphonique impromptu provoque une rupture de fluence, c’est-à-dire qu’elle contredit ce que le cerveau avait envisagé et préparé.

L’interruption a des conséquences au niveau comportemental et cognitif : arrêt de l’activité principale, augmentation du niveau de stress, temps pour reprendre la tâche en cours, démobilisation de la concentration, etc.

La rupture de fluence déclenche automatiquement la mise en place de stratégies d’adaptation. Nous déployons notre attention et, en fonction de la situation rencontrée, modifions notre action, mettons à jour nos connaissances, révisons nos croyances et ajustons notre prédiction.

La rupture de fluence remobilise l’attention et déclenche un processus de recherche de la cause de la rupture. Lors d’une interruption numérique, le caractère imprévisible de cette alerte ne permet pas au cerveau d’anticiper ni de minimiser le sentiment de surprise consécutif à la rupture de fluence : la (re)mobilisation attentionnelle est alors perturbée. On ne sait en effet pas d’où va provenir l’interruption (le téléphone dans sa poche ou la boîte mail sur l’ordinateur) ni ce que sera le contenu de l’information (l’école des enfants, un démarchage téléphonique…).

Trouver un équilibre entre les avantages de la technologie et notre capacité à maintenir notre concentration devient crucial. Il est possible de développer des stratégies afin de minimiser les interruptions numériques, d’utiliser les technologies de façon consciente, et de préserver notre capacité à rester engagés dans nos tâches.

Cela pourrait impliquer la création de zones de travail sans interruption (par exemple la réintroduction du bureau conventionnel individuel), la désactivation temporaire des notifications pendant une période de concentration intense (par exemple le mode silencieux du téléphone ou le mode « focus » de logiciels de traitement de texte), ou même l’adoption de technologies intelligentes qui favorisent activement la concentration en minimisent les distractions dans l’environnement.

En fin de compte, l’évolution vers un environnement de plus en plus intelligent, ou du moins connecté, nécessite une réflexion approfondie sur la manière dont nous interagissons avec la technologie et comment celle-ci affecte nos processus cognitifs et nos comportements. Le passage de la maison traditionnelle à la maison connectée relève des problématiques du projet HUT pour lequel j’ai travaillé dans le cadre de mon postdoctorat. De nombreux chercheurs (sciences de gestion, droit, architecture, sciences du mouvement, etc.) ont travaillé autour des questions de l’hyperconnexion des habitations, des usages et du bien-être, au sein d’un appartement-observatoire hyperconnecté. Cela nous a permis de déterminer ensemble les conditions idéales du logement du futur, mais aussi de déceler l’impact des technologies au sein d’un habitat connecté afin d’en prévenir les dérives.

Nouvelles technologies : réguler plate-forme et IA

Nouvelles technologies : réguler plate-forme et IA

 

 
Marie-France Lavarini, présidente de MFL Conseil, Philippe Buisson, maire de Libourne, et Frédéric Compain, réalisateur, s’élèvent contre les risques de déstabilisation politique engendrés par l’intelligence artificielle. Ils estiment que la démocratie même est en danger.((dans la Tribune)

À l’heure de l’intelligence artificielle (IA), la concentration des pouvoirs entre les mains des Gafam – plus puissants que les États – est une menace pour nos libertés et la pluralité de l’information. La bataille peut-elle encore être gagnée à la veille d’enjeux importants pour notre pays comme les élections européennes et la présidentielle en 2027, qui constituent des cibles de choix ? Le danger qui pèse sur l’information nous concerne tous.

Les grandes plateformes permettent à n’importe qui de dire n’importe quoi. Elles détruisent l’un des principes de la démocratie, à savoir la responsabilité de la parole. Petit à petit, la mésinformation comme la désinformation gagnent une partie de la société et nous risquons un empoisonnement général. Une fausse information se diffuse six fois plus vite et plus loin qu’une vraie, c’est-à-dire fiable ou vérifiée.

Les réseaux sociaux ont instauré le règne illimité du mensonge, de l’ignorance ou de la posture. Dans l’écosystème du smartphone, ils sont plus performants que les médias, conduisant le public vers des contenus où l’algorithme a pris le pouvoir sur la hiérarchie de l’information. Ce sont donc bien les médias eux-mêmes qui sont en danger, les multinationales du numérique tuant à petit feu l’essence même du journalisme. Défendre les entreprises de presse, c’est défendre la démocratie.

Ce sont les médias eux-mêmes qui sont en danger. Défendre les entreprises de presse, c’est défendre la démocratie

L’intelligence artificielle est une technologie de rupture qui a ainsi le pouvoir de déstabiliser nos démocraties en permettant des campagnes de désinformation. De fausses vidéos – deepfake -, montées de toutes pièces, circulent aux États-Unis pour ridiculiser Joe Biden dans le contexte d’une bataille cruciale pour la démocratie américaine.

Les algorithmes des plateformes, en dictant une hiérarchie des messages fondée sur leur capacité à polariser les opinions, nourrissent les populismes. Nous assistons à une banalisation des punchlines, souvent extrêmes et démagogiques, donnant une vision du monde manichéenne et faisant de notre système d’information une machine à transformer en haine toutes les peurs, toutes les détresses. À ce jeu, les idées d’extrême droite se diffusent aisément, comme l’ont démontré des articles dénonçant les théoriciens du « combat culturel » mené par les sphères identitaires, avec la complicité assumée de certains médias.

Il est urgent de réguler les plateformes, les réseaux sociaux et l’IA. Garantissons une traçabilité des contenus générés par les logiciels, luttons efficacement contre tous les faussaires et toutes les faussetés. C’est la responsabilité du politique. Il faut se doter de tous les moyens pour mettre fin au désordre. Qu’en est-il de la loi de 2018 contre la manipulation de l’information à l’heure de l’intelligence artificielle ? Il est temps de ne plus considérer les plateformes comme de simples hébergeurs. Liberté doit rimer avec responsabilité.

Au niveau européen, l’AI Act porté par le commissaire au marché intérieur, Thierry Breton, vise à réguler l’usage de l’intelligence artificielle dans les États membres. Il vient d’être adopté par le Parlement de l’Union européenne. Pour autant, si cela constitue un net progrès, Reporters sans frontières regrette que ce texte fondateur néglige d’intégrer la protection du droit à l’information. Pour accompagner sa mise en œuvre, pour porter les enjeux du secteur, un ministre de plein exercice et – soyons fous – rattaché directement au Premier ministre ne serait pas un luxe. Ce n’est pas faire offense à la secrétaire d’État chargée du Numérique que de constater que celui-ci ne pèse pas dans l’échiquier gouvernemental. Nous sommes pourtant au cœur du régalien !

Alors que la communication ne figure plus dans le portefeuille de la ministre de la Culture, un strapontin rattaché à Bercy n’est pas à la hauteur des turbulences que nous allons affronter. Un ministre de plein exercice chargé du Numérique et de la Communication s’impose. Pas pour censurer ni pour contrôler, mais pour nous prémunir de la pire des sociétés et faire tout coexister : le numérique, l’IA et la démocratie.

Technologies « écologiques » : manque d’investissements

Technologies « écologiques » : manque d’investissements

 

80 % ! Telle est la part des investissements industriels mondiaux réalisés en Asie et en Amérique en 2023. Loin derrière, notre vieux continent ne pèse que pour 6 %, en dépit de ses ambitions pour accoucher d’une « croissance verte ». La France a arrêté un plan d’investissement de 11 milliards par an pendant cinq ans, France 2030, destiné à « accélérer la transformation des secteurs clés de notre économie » et à se positionner « en leader du monde de demain ». À titre de comparaison, la Corée du Sud s’apprête à investir 12 milliards par an pendant vingt ans sur le seul cluster industriel des semi-conducteurs ! Certes, France 2030 ne résume pas l’ensemble des investissements innovants accomplis en France et l’Europe n’est pas restée inactive, mais la course technologique se joue puissance contre puissance ; et à la fin, c’est l’Asie ou l’Amérique qui gagne.

 

Par Louis Gallois et Pierre-André de Chalendar (*) dans la Tribune

Cette concurrence mortifère est particulièrement âpre pour des industries directement liées aux enjeux de la transition écologique. Comment y faire face ? Tout d’abord, être au meilleur niveau technologique : autrement dit, accentuer le soutien à l’effort de recherche et d’innovation. À cet égard, le CIR joue en France un rôle essentiel. Le programme France 2030 cible avec raison certaines des technologies les plus sensibles à l’avenir pour notre industrie. Il faudrait aller plus loin et porter l’effort national de recherche de 2,2 % à 3 % du PIB, objectif fixé il y a plus de vingt ans à Lisbonne et que dépassent les États-Unis, la Corée, le Japon, ou l’Allemagne.

Le deuxième impératif est celui de la compétitivité de l’appareil industriel. Les industries liées à la transition énergétique reçoivent aux États-Unis un soutien massif avec l’IRA. La Chine assure de facto la quasi-exclusivité de son immense marché et de ses programmes étatiques à son industrie domestique, à qui elle offre ainsi une rampe de lancement à son offensive mondiale. On l’a vu pour le photovoltaïque ; l’histoire risque de se reproduire pour les éoliennes ou les batteries automobiles. L’Europe ne peut pas rester inerte. La France est à l’origine des Projets importants d’intérêt européen commun (PIEEC) qui ont par exemple porté les premières usines de batteries européennes. La Commission a heureusement assoupli sa position sur les aides d’État, comme le montre sa récente autorisation de la subvention allemande de 740 millions d’euros, au profit du suédois Northvolt, pour éviter que ce dernier n’implante son usine de batteries aux États-Unis. Pourrait-on imaginer que l’Europe, comme elle l’a fait pour le Covid, mobilise sur son crédit des financements permettant à l’industrie européenne de faire sa mutation vers un monde décarboné en restant compétitive ?

Face aux protectionnismes, oser la riposte

Mais une question se pose : la Chine n’est pas un marché ouvert et les États-Unis développent des politiques ouvertement protectionnistes : quelle peut être la réponse de l’Europe ? À tout le moins, deux ripostes sont possibles, sans remettre en cause le principe d’ouverture des frontières. La première, c’est la prise en compte du contenu carbone des produits importés. Le système d’ajustement carbone aux frontières récemment mis en place ne résout que très partiellement la question et présente même des risques car il peut peser sur la compétitivité des productions européennes. La mesure mise en œuvre en France conditionnant le bonus à l’achat des véhicules électriques au respect d’un seuil de contenu carbone, elle, est au contraire exemplaire, même si elle est ponctuelle.

La deuxième riposte, c’est l’application, concrète et stricte, du principe de réciprocité lorsque l’industrie européenne se heurte pour exporter à un protectionnisme direct ou indirect. L’Europe reconnaît le principe de réciprocité, mais elle a été jusqu’à présent frileuse dans sa mise en œuvre, craignant des rétorsions. La situation de concurrence sur certaines industries justifierait de l’activer plus franchement.

Enfin, faut-il exclure, sur des industries non encore stabilisées et sur des marchés nouveaux adossés à des politiques publiques et liés à la transition écologique, des mesures européennes de limitation temporaire des importations ? Il s’agit de permettre à nos industries naissantes ou adolescentes de gagner en maturité sans être, dès le départ, submergées par une concurrence extérieure qui s’appuie elle-même sur des marchés de fait protégés. La question peut se poser à brève échéance pour les éoliennes ou les batteries d’origine chinoise. Le précédent du photovoltaïque doit nous conduire au moins à ne pas l’éluder.

____

(*) Louis Gallois : Diplômé de l’Ecole des hautes études commerciales et de l’Ecole nationale d’administration (promotion Charles de Gaulle), après une carrière dans l’administration publique, il devient successivement PDG de la Snecma (1989), d’Aérospatiale (1992), président de la SNCF (1996), et président exécutif d’EADS N.V. (2007), président du conseil de surveillance de PSA (2014-2021). Il est co-président de La Fabrique de l’industrie depuis sa création en 2011.

Pierre-André de Chalendar : Diplômé de l’ESSEC et ancien élève de l’Ecole Nationale d’Administration, ancien Inspecteur des Finances, il est, depuis juillet 2021, Président du Conseil d’administration de la Compagnie de Saint-Gobain. Pierre-André de Chalendar est par ailleurs administrateur de BNP Paribas et de Veolia ainsi que et Vice-Président d’Entreprises pour l’Environnement, qu’il présida de 2012 à 2015. Depuis juillet 2017 il est co-président de La Fabrique de l’industrie et Président du Conseil de surveillance de l’ESSEC depuis février 2019.

Nouvelles technologies–IA Générative: Ouvert à tous chez Microsoft

Nouvelles technologies–IA Générative: Ouvert à tous chez Microsoft

Microsoft lance une version grand public à 20 dollars par mois .
Premier outil d’IA générative déployé en masse par Microsoft, Copilot a le potentiel pour dépasser ChatGPT et ses 100 millions d’utilisateurs hebdomadaires, puisqu’il va pouvoir s’appuyer sur le réservoir de plus de 345 millions d’abonnés payants de la suite 365.

Copilot est lié à la suite 365 et dispose donc de tout un contexte spécifique lié aux différents documents présents sur le compte de l’utilisateur. En revanche, il nécessite l’abonnement au logiciel de Microsoft.

Avec cette nouvelle mise à jour, Microsoft permet aussi aux utilisateurs de Copilot d’intégrer (et bientôt, de créer) des « Copilot GPTs », autrement dit des versions spécifiques de l’assistant Par type d’activité ou de thème.

Par exemple, un GPT peut être dédié au sport, au voyage ou encore à la cuisine. Les utilisateurs se trouvent ainsi en face d’un interlocuteur plus expert, sans avoir à donner tout un contexte à leur assistant au moment de poser leur question. OpenAI a tout juste déployé ce système la semaine dernière, et voilà déjà son miroir chez Microsoft…

Avec sa puissance commercial, Microsoft pourrait étouffer OpenAI, dont il a enfin réussi à infiltrer la gouvernance suite à la crise Altman fin 2023.

Copilot 365 pourrait donc rapporter des dizaines de milliards de chiffre d’affaires par an supplémentaires à l’entreprise, et ce, même si elle ne convertit qu’une partie de sa clientèle.

Commerce mondial : la Chine interdit l’exportation de technologies des métaux stratégiques

Commerce mondial : la Chine interdit l’exportation de technologies des métaux stratégiques

Après avoir déjà conditionné l’exportation de deux métaux stratégiques (gallium et germanium), à l’aval du gouvernement central, la Chine a annoncé ce jeudi qu’elle allait stopper l’exportation d’une série de technologies liées à l’extraction des terres rares. Or le monde est largement dépendant de la Chine dans ce domaine .

Ces métaux sont indispensables pour le développement de nombreuses technologies (batteries électriques, puces, smartphones, écrans LCD, Internet, éoliennes, et équipements militaires…). Pour rappel, les terres rares sont un ensemble de 17 éléments utilisés dans des produits technologiques de pointe. Leur extraction est donc capitale.

En clair, sur fond de rivalité croissante avec les Etats-Unis, l’Empire du Milieu va priver ses partenaires commerciaux de plusieurs matériaux afin de dominer les enjeux d’indépendance technologiques. D’un premier coup de semonce en juillet dernier, avec ce coup d’arrêt, la Chine franchit ainsi une étape. Au global, la seconde économie mondiale, décidée à prendre le leadership, contrôle aujourd’hui environ les trois-quarts de la production de ces terres rares.

Concrètement, elle va désormais interdire l’exportation des « technologies d’extraction, de traitement et de fusion des terres rares », selon un long document publié jeudi par le ministère du Commerce. La nouvelle réglementation n’a toutefois pas de conséquences sur les exportations de produits à base de terres rares eux-mêmes. En revanche, elle pourrait contrarier les efforts de développement de ce secteur en dehors de Chine.

En 2022, la Chine a extrait 58% de la production mondiale et raffiné 89% de terres rares. Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIEA), les besoins en technologies bas-carbone, notamment pour les moteurs de véhicules électriques ou les éoliennes en mer, pourraient multiplier par sept la demande mondiale, d’ici 2040, soit près de 2 millions de tonnes par an, contre 280.000 tonnes en 2022.

Énergie–Des technologies vertes enfin européennes ?

Énergie–Des technologies vertes enfin européennes ?

Le Parlement européen a voté une loi qui vise à favoriser la fabrication, en Europe, de technologies propres, avec une liste incluant le nucléaire. Notons en effet que la plupart des technologies s’appuyant sur du renouvelable viennent surtout de Chine. D’ici à 2030, l’UE veut donc produire au moins 40 % de ses technologies vertes, d’après la loi votée par le Parlement européen. Finalement un chiffre relativement faible qui témoigne qu’en réalité le renouvelable vient de l’étranger.

Lee Parlement européen vient de voter une loi qui vise à booster la fabrication, en Europe, de technologies vertes – au moins 40 % du total devra être produit sur place d’ici à 2030 -, que ce soit des panneaux solaires, de l’éolien, ou des composants nucléaires.

Définie dans le texte, une liste de technologies propres va pouvoir bénéficier de procédures accélérées pour des permis, ou encore des facilités d’accès aux financements, notamment via un allègement fort du régime des aides d’Etat .

Pour la première fois, un texte européen promeut le made in Europe, un combat cher à la France . « C’est le premier Buy European Act pour toutes les technologies vertes », a ainsi salué Pascal Canfin, président (Renew, centre) de la commission Environnement du Parlement, en référence au Buy American Act.

« Une éolienne, un réacteur nucléaire, vont être assemblés, demain, aux quatre coins de l’Europe. Si nous ne promouvons pas nos technologies propres, dans dix ans, on ira les chercher aux Etats-Unis ou en Chine », explique l’eurodéputé français Christophe Grudler (Mouvement démocrate), chargé de négocier des compromis sur ce texte pour le groupe Renew.

La liste du Parlement inclut, sujet sensible, le captage et le stockage du carbone. Et surtout, l’intégralité des technologies nucléaires, alors que Bruxelles n’avait intégré que celles les plus avancées.

Les futures négociations déboucheront peut-être aussi sur une plus grande ambition concernant les marchés publics. Le Parlement n’y a introduit qu’un « embryon » de préférence européenne.

Énergie–Des technologies vertes enfin européennes ?

Énergie–Des technologies vertes enfin européennes ?

Le Parlement européen a voté une loi qui vise à favoriser la fabrication, en Europe, de technologies propres, avec une liste incluant le nucléaire. Notons en effet que la plupart des technologies s’appuyant sur du renouvelable viennent surtout de Chine.D’ici à 2030, l’UE veut donc produire au moins 40 % de ses technologies vertes, d’après la loi votée par le Parlement européen. Finalement un chiffre relativement faible qui témoigne qu’en réalité le renouvelable vient de l’étranger.

Lee Parlement européen vient de voter une loi qui vise à booster la fabrication, en Europe, de technologies vertes – au moins 40 % du total devra être produit sur place d’ici à 2030 -, que ce soit des panneaux solaires, de l’éolien, ou des composants nucléaires.

Définie dans le texte, une liste de technologies propres va pouvoir bénéficier de procédures accélérées pour des permis, ou encore des facilités d’accès aux financements, notamment via un allègement fort du régime des aides d’Etat .

Pour la première fois, un texte européen promeut le made in Europe, un combat cher à la France . « C’est le premier Buy European Act pour toutes les technologies vertes », a ainsi salué Pascal Canfin, président (Renew, centre) de la commission Environnement du Parlement, en référence au Buy American Act.

« Une éolienne, un réacteur nucléaire, vont être assemblés, demain, aux quatre coins de l’Europe. Si nous ne promouvons pas nos technologies propres, dans dix ans, on ira les chercher aux Etats-Unis ou en Chine », explique l’eurodéputé français Christophe Grudler (Mouvement démocrate), chargé de négocier des compromis sur ce texte pour le groupe Renew.

La liste du Parlement inclut, sujet sensible, le captage et le stockage du carbone. Et surtout, l’intégralité des technologies nucléaires, alors que Bruxelles n’avait intégré que celles les plus avancées.

Les futures négociations déboucheront peut-être aussi sur une plus grande ambition concernant les marchés publics. Le Parlement n’y a introduit qu’un « embryon » de préférence européenne.

Des technologies vertes enfin européennes ?

Des technologies vertes enfin européennes ?

Le Parlement européen a voté une loi qui vise à favoriser la fabrication, en Europe, de technologies propres, avec une liste incluant le nucléaire. Notons en effet que la plupart des technologies s’appuyant sur du renouvelable viennent surtout de Chine.D’ici à 2030, l’UE veut donc produire au moins 40 % de ses technologies vertes, d’après la loi votée par le Parlement européen. Finalement un chiffre relativement faible qui témoigne qu’en réalité le renouvelable vient de l’étranger.

Lee Parlement européen vient de voter une loi qui vise à booster la fabrication, en Europe, de technologies vertes – au moins 40 % du total devra être produit sur place d’ici à 2030 -, que ce soit des panneaux solaires, de l’éolien, ou des composants nucléaires.

Définie dans le texte, une liste de technologies propres va pouvoir bénéficier de procédures accélérées pour des permis, ou encore des facilités d’accès aux financements, notamment via un allègement fort du régime des aides d’Etat .

Pour la première fois, un texte européen promeut le made in Europe, un combat cher à la France . « C’est le premier Buy European Act pour toutes les technologies vertes », a ainsi salué Pascal Canfin, président (Renew, centre) de la commission Environnement du Parlement, en référence au Buy American Act.

« Une éolienne, un réacteur nucléaire, vont être assemblés, demain, aux quatre coins de l’Europe. Si nous ne promouvons pas nos technologies propres, dans dix ans, on ira les chercher aux Etats-Unis ou en Chine », explique l’eurodéputé français Christophe Grudler (Mouvement démocrate), chargé de négocier des compromis sur ce texte pour le groupe Renew.

La liste du Parlement inclut, sujet sensible, le captage et le stockage du carbone. Et surtout, l’intégralité des technologies nucléaires, alors que Bruxelles n’avait intégré que celles les plus avancées.

Manque de financement
Les futures négociations déboucheront peut-être aussi sur une plus grande ambition concernant les marchés publics. Le Parlement n’y a introduit qu’un « embryon » de préférence européenne.

Les nouvelles technologies : pour remplacer la religion !

Les nouvelles technologies : pour remplacer la religion

Dans un entretien au « Monde », le philosophe et chercheur Pierre Musso estime que le métavers vise à « construire un imaginaire autour de technologies existantes ou en développement », et à les présenter comme une « nouvelle révolution ».

 

Pierre Musso est professeur honoraire des universités, associé à l’école d’ingénieurs Télécom Paris, spécialiste des imaginaires technologiques. Il porte son regard de philosophe sur la réalité virtuelle.

Est-ce que les métavers concrétiseront « la philosophie des réseaux » du penseur de la société industrielle Saint-Simon [1760-1825], dont vous vous inspirez ?

Le métavers illustre une innovation – ou un agrégat de technologies – censée représenter ou annoncer une révolution culturelle. Car, de nos jours, les utopies ou les dystopies se réalisent sous la forme du messianisme ou du catastrophisme technoscientifique. La Silicon Valley, avec l’aide des studios d’Hollywood, ne cesse de mettre en scène des promesses technologiques « révolutionnaires » dans des fictions qui sont souvent des blockbusters mondiaux, comme Matrix ou Minority Report, pour promouvoir le cyberespace et l’intelligence artificielle [IA].
« Métavers » est un nouveau mot-valise dont la Silicon Valley a le secret, comme la « guerre des étoiles » ou les « autoroutes de l’information », destiné à produire un grand récit et à construire un imaginaire autour de technologies existantes, ou en développement, et à les présenter au public comme une nouvelle « révolution ».

Et récemment c’est la terme « intelligence artificielle » qui est à la mode NDLR

 

Vous avez écrit « La Religion du monde industriel » en 2006, puis « La Religion industrielle. Monastère, manufacture, usine. Une généalogie de l’entreprise » en 2017 : se dirige-t-on vers la « religion virtuelle » ?

Dans nos sociétés sécularisées et hyper-technologisées demeure un désir de divinités, car aucune société ne peut se passer de mythes ou de croyances fondatrices qui la font tenir. Une société technicienne va logiquement chercher ses divinités dans la technoscience. Ainsi, les références au sacré et à Dieu sont omniprésentes dans la culture anglo-saxonne, notamment dans les temples de la Silicon Valley, laquelle a adopté une « idéologie technico-mystique », héritière de la cybernétique de Norbert Wiener. Et souvenons-nous : la mort de Steve Jobs [1955-2011] fut saluée en 2011 par les mots : « dieu », « prophète », « messie », « pape », « icône », « apôtre » ou « gourou ». Désormais l’invocation du divin, de l’immortalité et de la transcendance est censée apporter un supplément d’âme à la prolifération des techno-discours entourant l’IA ou le transhumanisme. On est plongé en pleine « techno-religiosité ».

Business et nouvelles technologies : Les plates-formes (et autres chatGPT) pillent les opérateurs et créateurs de contenus

Business et nouvelles technologies : Les plates-formes (et autres chatGPT) pillent les opérateurs et créateurs de contenus


L’économiste Edmond Baranes considère, dans une tribune au « Monde », que le coût des investissements dans les télécoms repose sur les seuls opérateurs, alors que les plates-formes en sont les premières bénéficiaires.

La croissance vertigineuse du trafic de données a rendu les relations entre les opérateurs de télécommunications et les géants du numérique de plus en plus délicates. La poule aux œufs d’or est en effet le contenu, de la vidéo aux jeux, de la diffusion en direct aux publications sur les réseaux sociaux. Or, les entreprises qui sont chargées de délivrer ce contenu ne sont pas celles qui le monétisent.

La diffusion de contenu nécessite une infrastructure de réseau de qualité, intensive en capital et déployée principalement par les opérateurs télécoms. Le besoin d’investissement pour atteindre les objectifs de connectivité fixés par l’Union européenne est estimé à au moins 174 milliards d’euros supplémentaires. Ce financement et celui nécessaire au fonctionnement et à la maintenance des réseaux proviennent de l’industrie européenne des télécoms. Le modèle économique de ces opérateurs repose principalement sur un côté du marché : les consommateurs, facturés chaque mois.

De l’autre côté du marché, les fournisseurs de contenus ont connu une croissance économique remarquable en s’appuyant sur cette infrastructure. Les géants Facebook, Amazon, Netflix et Google ont développé des modèles commerciaux sophistiqués qui leur permettent de gagner de l’argent grâce à la publicité, à la monétisation des données et aux services offerts (vidéo premium, plates-formes en ligne).

Il serait facile d’en conclure que les opérateurs devraient simplement faire évoluer leur modèle en mobilisant les deux faces du marché : les consommateurs et les offreurs de contenus. Mais cela restera très peu probable en l’absence d’intervention réglementaire en raison du déséquilibre entre les pouvoirs de marché des acteurs. Le secteur des télécoms est fragmenté entre des opérateurs relativement petits, alors que les plates-formes numériques se développent à l’échelle mondiale à grande vitesse. Les relations commerciales ne sont donc clairement pas équilibrées, non sans impact négatif sur le fonctionnement efficace du marché.

Une des hypothèses testées par la Commission européenne est le partage des coûts de réseau entre entreprises numériques et opérateurs. L’intuition est simple : la diffusion des contenus, principalement monétisée par ceux qui les fournissent, génère des coûts pour les opérateurs.

Fric et nouvelles technologies : Les plates-formes pillent les opérateurs et créateurs de contenus

Fric et nouvelles technologies : Les plates-formes pillent les opérateurs et créateurs de contenus


L’économiste Edmond Baranes considère, dans une tribune au « Monde », que le coût des investissements dans les télécoms repose sur les seuls opérateurs, alors que les plates-formes en sont les premières bénéficiaires.

La croissance vertigineuse du trafic de données a rendu les relations entre les opérateurs de télécommunications et les géants du numérique de plus en plus délicates. La poule aux œufs d’or est en effet le contenu, de la vidéo aux jeux, de la diffusion en direct aux publications sur les réseaux sociaux. Or, les entreprises qui sont chargées de délivrer ce contenu ne sont pas celles qui le monétisent.

La diffusion de contenu nécessite une infrastructure de réseau de qualité, intensive en capital et déployée principalement par les opérateurs télécoms. Le besoin d’investissement pour atteindre les objectifs de connectivité fixés par l’Union européenne est estimé à au moins 174 milliards d’euros supplémentaires. Ce financement et celui nécessaire au fonctionnement et à la maintenance des réseaux proviennent de l’industrie européenne des télécoms. Le modèle économique de ces opérateurs repose principalement sur un côté du marché : les consommateurs, facturés chaque mois.

De l’autre côté du marché, les fournisseurs de contenus ont connu une croissance économique remarquable en s’appuyant sur cette infrastructure. Les géants Facebook, Amazon, Netflix et Google ont développé des modèles commerciaux sophistiqués qui leur permettent de gagner de l’argent grâce à la publicité, à la monétisation des données et aux services offerts (vidéo premium, plates-formes en ligne).

Il serait facile d’en conclure que les opérateurs devraient simplement faire évoluer leur modèle en mobilisant les deux faces du marché : les consommateurs et les offreurs de contenus. Mais cela restera très peu probable en l’absence d’intervention réglementaire en raison du déséquilibre entre les pouvoirs de marché des acteurs. Le secteur des télécoms est fragmenté entre des opérateurs relativement petits, alors que les plates-formes numériques se développent à l’échelle mondiale à grande vitesse. Les relations commerciales ne sont donc clairement pas équilibrées, non sans impact négatif sur le fonctionnement efficace du marché.

Une des hypothèses testées par la Commission européenne est le partage des coûts de réseau entre entreprises numériques et opérateurs. L’intuition est simple : la diffusion des contenus, principalement monétisée par ceux qui les fournissent, génère des coûts pour les opérateurs.

Nouvelles technologies :Les plates-formes pillent les opérateurs et créateurs de contenus

Nouvelles technologies :Les plates-formes pillent les opérateurs et créateurs de contenus


L’économiste Edmond Baranes considère, dans une tribune au « Monde », que le coût des investissements dans les télécoms repose sur les seuls opérateurs, alors que les plates-formes en sont les premières bénéficiaires.

La croissance vertigineuse du trafic de données a rendu les relations entre les opérateurs de télécommunications et les géants du numérique de plus en plus délicates. La poule aux œufs d’or est en effet le contenu, de la vidéo aux jeux, de la diffusion en direct aux publications sur les réseaux sociaux. Or, les entreprises qui sont chargées de délivrer ce contenu ne sont pas celles qui le monétisent.

La diffusion de contenu nécessite une infrastructure de réseau de qualité, intensive en capital et déployée principalement par les opérateurs télécoms. Le besoin d’investissement pour atteindre les objectifs de connectivité fixés par l’Union européenne est estimé à au moins 174 milliards d’euros supplémentaires. Ce financement et celui nécessaire au fonctionnement et à la maintenance des réseaux proviennent de l’industrie européenne des télécoms. Le modèle économique de ces opérateurs repose principalement sur un côté du marché : les consommateurs, facturés chaque mois.

De l’autre côté du marché, les fournisseurs de contenus ont connu une croissance économique remarquable en s’appuyant sur cette infrastructure. Les géants Facebook, Amazon, Netflix et Google ont développé des modèles commerciaux sophistiqués qui leur permettent de gagner de l’argent grâce à la publicité, à la monétisation des données et aux services offerts (vidéo premium, plates-formes en ligne).

Il serait facile d’en conclure que les opérateurs devraient simplement faire évoluer leur modèle en mobilisant les deux faces du marché : les consommateurs et les offreurs de contenus. Mais cela restera très peu probable en l’absence d’intervention réglementaire en raison du déséquilibre entre les pouvoirs de marché des acteurs. Le secteur des télécoms est fragmenté entre des opérateurs relativement petits, alors que les plates-formes numériques se développent à l’échelle mondiale à grande vitesse. Les relations commerciales ne sont donc clairement pas équilibrées, non sans impact négatif sur le fonctionnement efficace du marché.

Une des hypothèses testées par la Commission européenne est le partage des coûts de réseau entre entreprises numériques et opérateurs. L’intuition est simple : la diffusion des contenus, principalement monétisée par ceux qui les fournissent, génère des coûts pour les opérateurs.

12345



L'actu écologique |
bessay |
Mr. Sandro's Blog |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | astucesquotidiennes
| MIEUX-ETRE
| louis crusol