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Crise du logement : Il faut des mesures urgentes

Crise du logement : Il faut des mesures urgentes

La France est confrontée à une crise du logement sans précédent. Au deuxième trimestre 2024, les ventes de logements neufs ont chuté, tandis que les mises en vente sont tombées à un niveau historiquement bas, un record depuis plus de quinze ans. Ce déséquilibre alarmant entre l’offre et la demande, exacerbé par la fin du dispositif Pinel et l’absence d’une politique publique adaptée, met en péril l’accès au logement pour des millions de citoyens. La CPME Sud, en soutien de la Fédération Française du Bâtiment de la Région Sud, appelle les pouvoirs publics à agir sans délai pour enrayer cette crise.
Par Alain Gargani, président de la CPME Sud, candidat à la présidence nationale de la CPME et Isabelle Lonchampt, présidente de la Fédération régionale du bâtiment. ( dans la Tribune)

Le logement n’est pas un enjeu secondaire : il conditionne le bien-être des Français, leur pouvoir d’achat, leur mobilité et la vitalité de nos territoires. Cette crise, si elle n’est pas résolue rapidement, menace de déstabiliser durablement notre tissu économique et social.

La chute de la production de logements est une véritable catastrophe économique. Avec 1,6 million d’emplois non délocalisables en jeu, chaque logement non construit met directement en danger deux emplois dans les secteurs du bâtiment et de la construction. L’impact se fait déjà sentir : entreprises en défaillance, projets annulés, élus locaux inquiets face à la paralysie des chantiers. Nos territoires sont en danger. Il est impératif de lancer un plan pluriannuel ambitieux pour dynamiser la production de logements, soutenir l’emploi et relancer l’économie locale.

La situation en Provence-Alpes Côte d’Azur illustre l’ampleur de la crise à l’échelle nationale. En juillet 2024, seuls 26.200 logements ont été autorisés sur une période de 12 mois, le pire chiffre enregistré depuis de nombreuses années. Cette baisse dramatique est le reflet d’un blocage généralisé qui touche l’ensemble du pays. L’heure est grave : nous assistons à un effondrement de la production immobilière qui menace l’équilibre économique et social de la France. Il est urgent de lever les blocages pour redonner souffle à la construction de logements.

Cette crise aggrave les inégalités sociales. Des jeunes actifs et étudiants peinent à trouver un logement décent, les familles surpeuplées s’entassent dans des logements sociaux saturés, et des salariés sont contraints de vivre loin de leur lieu de travail. Le droit au logement ne peut plus être un luxe pour une partie de la population. Nous refusons de voir cette situation devenir une fatalité.

Le blocage des permis de construire dans de nombreuses communes, des réglementations trop complexes et la flambée des prix du foncier rendent la construction de logements impossible pour une majorité des acteurs du bâtiment. Sans actions rapides, la crise va continuer de s’aggraver. La répercussion sera massive : destruction d’emplois, aggravation des tensions sociales et un frein durable à la croissance économique.

Il est urgent de débloquer les permis de construire, de simplifier les démarches administratives ainsi que les normes qui sont aujourd’hui un frein à l’innovation dans le monde de la construction, pourtant source d’économies.

La réponse doit être à la hauteur de la crise. Nous réclamons la réintroduction du prêt à taux zéro pour stimuler la construction et la rénovation durable, ainsi que l’élargissement et la simplification des critères de la loi Pinel. Ma Prime Rénov’ doit être stabilisée et les critères du dispositif maintenus dans les conditions fixées au 15 mai 2024. Des incitations fiscales fortes doivent encourager l’investissement dans des logements de qualité, accessibles à tous.

L’enjeu ne se limite pas à la production de logements : le secteur du bâtiment souffre d’une grave pénurie de main- d’œuvre qualifiée. Une politique de formation ambitieuse est indispensable pour répondre à ces besoins et renforcer l’attractivité des métiers du bâtiment, en particulier pour les PME. Promouvoir l’apprentissage et encourager l’intégration de nouveaux talents sont des priorités notamment pour la rénovation énergétique des bâtiments.

La CPME Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur est prête à travailler avec les pouvoirs publics pour trouver des solutions concrètes. Mais sans une politique nationale forte, claire et ambitieuse, ces efforts seront vains. Nous demandons que le logement redevienne une priorité nationale, pour garantir justice sociale, cohésion territoriale et relance économique.

Face à la crise du logement , Christophe Béchu se réveille !

Face à la crise du logement , Christophe Béchu se réveille !

 

Curieusement c’est souvent après la fin de leur mandat que les ministres trouvent les solutions aux grands problèmes économiques et politiques qui se posent. C’est vrai par exemple le ministre des finances qui juste avant la démission du gouvernement à trouver la clef pour l’endettement français. C’est vrai aussi pour Christophe Béchu ancien ministre de l’écologie qui découvre l’importance de la crise du logement. Notons qu’il n’avait guère montré d’intérêt sur cette question quand il était ministre. L’ ex-ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires s’est, longuement, confié ce mercredi sur ses états d’âme moins d’une semaine après la démission du gouvernement Attal. Interrogé par La Tribune sur la crise du logement, Christophe Béchu a lâché ses coups. 

 
 

 Le logement fait-il l’objet d’un mauvais calcul de la part de Bercy ?

C’est dans cette dernière catégorie que le ministre range la crise du logement. Interrogé par La Tribune, il a témoigné d’une lettre - a priori restée sans réponse – envoyée à la Première ministre Elisabeth Borne « le 8 février 2023 ». « Je l’alertai sur la situation et j’y suggérai un certain nombre de pistes sur lequel il était souhaitable d’avancer », commence Christophe Béchu, qui a compté trois ministres sous sa tutelle : Olivier Klein de juillet 2022 à juillet 2023, Patrice Vergriete de juillet 2023 à janvier 2024 et Guillaume Kasbarian depuis janvier.

Avant d’asséner que « le logement fait l’objet d’un mauvais calcul de la part de Bercy ». « Il n’y a rien de personnel – nous avons de bonnes relations avec Bruno Le Maire – même si je pense qu’il a peu apprécié que j’obtienne le  »Fonds vert » [qui finance la transition écologique dans les collectivités] et si j’aurais préféré que le coup de rabot [de 10 milliards d'euros] se présente de manière différente », poursuit-il.

« On se concentre sur ce que le logement coûte sans voir ce que ça rapporte », enchaîne le ministre. En 2022, rappelle-t-il, le secteur a rapporté 91 milliards d’euros de recettes budgétaires et coûté 41 milliards d’euros de dépenses publiques. Soit un solde positif de 50 milliards d’euros. « Pourtant, on était tétanisés par le fait de dire qu’il faut qu’on évite de mettre trop d’argent », lâche Christophe Béchu.

Ou est-ce un problème local ?

Dans le même temps, il se déclare « à l’aise » avec la fin au 31 décembre 2024 du dispositif Pinel. Ce dernier permet aux particuliers qui investissent dans un logement neuf en immobilier collectif destiné à la location de bénéficier d’une réduction de leur impôt sur leur revenu. « Ce n’est pas ce qui vous assure que les gens se logent », assure le ministre.

La crise du logement est « européenne », embraye Christophe Béchu, du fait de l’augmentation des taux d’intérêt et des coûts de construction, tout en récusant tous les causes dites écologiques comme la hausse des prix de l’énergie ou la politique de zéro artificialisation nette des sols (ZAN) qui vise la sobriété foncière à horizon 2050 avec un palier en 2031. « C’est factuellement faux », martèle-t-il. « C’est d’abord un problème local », tranche le premier adjoint de la ville d’Angers.

« Si on est honnête, les gens ne veulent plus de voisins depuis le Covid. À chaque programme, vous avez des pétitions et quand vous êtes maire, il vous arrive d’y être sensible », concède Christophe Béchu qui érige en « vrai problème » l’enclenchement des permis de construire.

Y-a-t-il un problème avec les prix de sortie ?

« Nous avons également un problème des prix de sortie [prix de vente], mais il se pose à tous les étages. Cela commence avec le prix du foncier [du terrain] et ça se termine avec les prix de construction, tant est si bien qu’on a un problème de pouvoir d’achat immobilier », ajoute-t-il.

Et de remettre sur la table le crédit in fine qui dissocie le paiement des intérêts – tout au long de la vie du prêt – et le remboursement du capital – à la fin de ce dernier -. « Je suis convaincu qu’on ne fera pas l’économie de ce débat. Les prix de l’immobilier progressent plus vite que les salaires qui ne suivent pas. L’héritage a de même disparu [du fait du vieillissement de la population, Ndlr] et n’est plus un déclencheur d’achat », relève-t-il.« Je pense que ça participe à un sentiment de déclassement et que cela conduit à une rigidité qui va beaucoup trop loin sur les conditions de prêt et qui finit par bloquer une partie [du marché] », dit encore Christophe Béchu.

Ou avec le budget 2024 de Ma Prime Rénov’ ?

Aussi incroyable que cela puisse paraître, le même défend la coupe de 1 milliard d’euros dans le budget 2024 de Ma Prime Rénov’ décidée en janvier dernier par Bercy. « On a un retard considérable dans les copropriétés, mais tant que vous ne résolvez pas ce problème d’un point de vue juridique, vous ne pouvez pas déclencher les travaux », estime-t-il. En cause, selon lui, l’article 17 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen sur la propriété qui érige la propriété en « droit inviolable et sacré ».

 

Christophe Béchu défend également le retour à la rénovation par gestes après avoir vendu la rénovation globale. « Dans la vraie vie, lorsque votre chaudière tombe en panne le 15 février, pas une personne ne va attendre des devis globaux. Je suis pour une écologie du réel et préfère accompagner des changements de vecteur plutôt que d’attendre une perfection qui n’existe pas », conclut-il.

Crise du logement : Christophe Béchu se réveille !

Crise du logement : Christophe Béchu se réveille !

Curieusement c’est souvent après la fin de leur mandat que les ministres trouvent les solutions aux grands problèmes économiques et politiques qui se posent. C’est vrai par exemple le ministre des finances qui juste avant la démission du gouvernement à trouver la clef pour l’endettement français. C’est vrai aussi pour Christophe Béchu ancien ministre de l’écologie qui découvre l’importance de la crise du logement. Notons qu’il n’avait guère montré d’intérêt sur cette question quand il était ministre. L’ ex-ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires s’est, longuement, confié ce mercredi sur ses états d’âme moins d’une semaine après la démission du gouvernement Attal. Interrogé par La Tribune sur la crise du logement, Christophe Béchu a lâché ses coups. 

 

 Le logement fait-il l’objet d’un mauvais calcul de la part de Bercy ?

C’est dans cette dernière catégorie que le ministre range la crise du logement. Interrogé par La Tribune, il a témoigné d’une lettre - a priori restée sans réponse – envoyée à la Première ministre Elisabeth Borne « le 8 février 2023 ». « Je l’alertai sur la situation et j’y suggérai un certain nombre de pistes sur lequel il était souhaitable d’avancer », commence Christophe Béchu, qui a compté trois ministres sous sa tutelle : Olivier Klein de juillet 2022 à juillet 2023, Patrice Vergriete de juillet 2023 à janvier 2024 et Guillaume Kasbarian depuis janvier.

Avant d’asséner que « le logement fait l’objet d’un mauvais calcul de la part de Bercy ». « Il n’y a rien de personnel – nous avons de bonnes relations avec Bruno Le Maire – même si je pense qu’il a peu apprécié que j’obtienne le  »Fonds vert » [qui finance la transition écologique dans les collectivités] et si j’aurais préféré que le coup de rabot [de 10 milliards d'euros] se présente de manière différente », poursuit-il.

« On se concentre sur ce que le logement coûte sans voir ce que ça rapporte », enchaîne le ministre. En 2022, rappelle-t-il, le secteur a rapporté 91 milliards d’euros de recettes budgétaires et coûté 41 milliards d’euros de dépenses publiques. Soit un solde positif de 50 milliards d’euros. « Pourtant, on était tétanisés par le fait de dire qu’il faut qu’on évite de mettre trop d’argent », lâche Christophe Béchu.

Ou est-ce un problème local ?

Dans le même temps, il se déclare « à l’aise » avec la fin au 31 décembre 2024 du dispositif Pinel. Ce dernier permet aux particuliers qui investissent dans un logement neuf en immobilier collectif destiné à la location de bénéficier d’une réduction de leur impôt sur leur revenu. « Ce n’est pas ce qui vous assure que les gens se logent », assure le ministre.

La crise du logement est « européenne », embraye Christophe Béchu, du fait de l’augmentation des taux d’intérêt et des coûts de construction, tout en récusant tous les causes dites écologiques comme la hausse des prix de l’énergie ou la politique de zéro artificialisation nette des sols (ZAN) qui vise la sobriété foncière à horizon 2050 avec un palier en 2031. « C’est factuellement faux », martèle-t-il. « C’est d’abord un problème local », tranche le premier adjoint de la ville d’Angers.

« Si on est honnête, les gens ne veulent plus de voisins depuis le Covid. À chaque programme, vous avez des pétitions et quand vous êtes maire, il vous arrive d’y être sensible », concède Christophe Béchu qui érige en « vrai problème » l’enclenchement des permis de construire.

Y-a-t-il un problème avec les prix de sortie ?

« Nous avons également un problème des prix de sortie [prix de vente], mais il se pose à tous les étages. Cela commence avec le prix du foncier [du terrain] et ça se termine avec les prix de construction, tant est si bien qu’on a un problème de pouvoir d’achat immobilier », ajoute-t-il.

Et de remettre sur la table le crédit in fine qui dissocie le paiement des intérêts – tout au long de la vie du prêt – et le remboursement du capital – à la fin de ce dernier -. « Je suis convaincu qu’on ne fera pas l’économie de ce débat. Les prix de l’immobilier progressent plus vite que les salaires qui ne suivent pas. L’héritage a de même disparu [du fait du vieillissement de la population, Ndlr] et n’est plus un déclencheur d’achat », relève-t-il.« Je pense que ça participe à un sentiment de déclassement et que cela conduit à une rigidité qui va beaucoup trop loin sur les conditions de prêt et qui finit par bloquer une partie [du marché] », dit encore Christophe Béchu.

Ou avec le budget 2024 de Ma Prime Rénov’ ?

Aussi incroyable que cela puisse paraître, le même défend la coupe de 1 milliard d’euros dans le budget 2024 de Ma Prime Rénov’ décidée en janvier dernier par Bercy. « On a un retard considérable dans les copropriétés, mais tant que vous ne résolvez pas ce problème d’un point de vue juridique, vous ne pouvez pas déclencher les travaux », estime-t-il. En cause, selon lui, l’article 17 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen sur la propriété qui érige la propriété en « droit inviolable et sacré ».

 

Christophe Béchu défend également le retour à la rénovation par gestes après avoir vendu la rénovation globale. « Dans la vraie vie, lorsque votre chaudière tombe en panne le 15 février, pas une personne ne va attendre des devis globaux. Je suis pour une écologie du réel et préfère accompagner des changements de vecteur plutôt que d’attendre une perfection qui n’existe pas », conclut-il.

La crise du logement s’approfondit

La crise du logement s’approfondit

 

Selon Altares on constate une chute du secteur de la construction à tous les étages. « L’immobilier est en situation de crise, il n’y a pas de signaux encourageants et cela se répercute en cascade sur tous les acteurs », relève son directeur des études Thierry Millon. « Chaque mois d’inaction coûte plus de 10.000 emplois à la filière construction-immobilier », tempêtent aujourd’hui la Fédération française du bâtiment (FFB), son pôle Habitat, l’Union sociale pour l’habitat (USH), la Fédération nationale de l’immobilier (FNAIM), les promoteurs immobiliers (FPI), la fédération Procivis, l’Union des syndicats de l’immobilier (Unis), les notaires employeurs (UNNE), les architectes (UNSFA) et les économistes de la construction (UNTEC).

 

En cela, l’« Alliance pour le Logement », qui avait déjà interpellé fin janvier le président Macron et le Premier ministre Gabriel Attal, réitère son alerte « sur les conséquences liées à la chute de la production de logements sociaux et libres sur l’ensemble des territoires ». Les dix principales fédérations professionnelles exigeant « un sursaut car le logement constitue un secteur stratégique pour la France au regard de son importance pour l’économie, l’emploi, la cohésion sociale et la transition écologique ».

Une situation « catastrophique », tranche pour La Tribune le président du pôle Habitat de la Fédération française du bâtiment (FFB) Grégory Monod. Et pour cause: depuis juillet 2023, le nombre de défaillances chez les constructeurs de maisons individuelles a bondi de 41,5%. En dix-huit mois, la profession a perdu pas moins de 30% de ses effectifs, soit entre 10 et 15.000 emplois.

« Quelle que soit notre taille, nous sommes tous en-deçà de nos objectifs. Nous vendons nos logements aux bailleurs sociaux soit à prix coûtant, soit à perte. Je n’en connais pas un qui embauche », poursuit le président de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) qui a dû se séparer de 30% de son équipe chez Sigla Neuf.

Là réside, selon lui, « le vrai danger » : la perte de compétences. « Aujourd’hui, les gens quittent le métier, alors même qu’il faut quatre à cinq ans pour former convenablement un directeur de programmes. Cela ne s’apprend pas ailleurs que sur le terrain. Si cela continue, nous risquons de perdre nos savoir-faire », insiste Pascal Boulanger, qui rappelle que la plupart de ses confrères n’ont plus de fonds propres…

Des difficultés qui n’épargnent pas non plus les agents immobiliers. La Fédération nationale de l’immobilier (FNAIM) fait ainsi état de 1.250 défaillances à date et s’attend à dépasser les 1.400 fin 2024. « Nous orientons de plus en plus nos adhérents vers un administrateur judiciaire ou un expert comptable pour les accompagner », confie à La Tribune son président Loïc Cantin.

 

 

Nouvelle alerte sur la crise du logement

Nouvelle alerte sur la crise du logement

 

Selon Altares on constate une chute du secteur de la construction à tous les étages. « L’immobilier est en situation de crise, il n’y a pas de signaux encourageants et cela se répercute en cascade sur tous les acteurs », relève son directeur des études Thierry Millon. « Chaque mois d’inaction coûte plus de 10.000 emplois à la filière construction-immobilier », tempêtent aujourd’hui la Fédération française du bâtiment (FFB), son pôle Habitat, l’Union sociale pour l’habitat (USH), la Fédération nationale de l’immobilier (FNAIM), les promoteurs immobiliers (FPI), la fédération Procivis, l’Union des syndicats de l’immobilier (Unis), les notaires employeurs (UNNE), les architectes (UNSFA) et les économistes de la construction (UNTEC).

 

En cela, l’« Alliance pour le Logement », qui avait déjà interpellé fin janvier le président Macron et le Premier ministre Gabriel Attal, réitère son alerte « sur les conséquences liées à la chute de la production de logements sociaux et libres sur l’ensemble des territoires ». Les dix principales fédérations professionnelles exigeant « un sursaut car le logement constitue un secteur stratégique pour la France au regard de son importance pour l’économie, l’emploi, la cohésion sociale et la transition écologique ».

Une situation « catastrophique », tranche pour La Tribune le président du pôle Habitat de la Fédération française du bâtiment (FFB) Grégory Monod. Et pour cause: depuis juillet 2023, le nombre de défaillances chez les constructeurs de maisons individuelles a bondi de 41,5%. En dix-huit mois, la profession a perdu pas moins de 30% de ses effectifs, soit entre 10 et 15.000 emplois.

« Quelle que soit notre taille, nous sommes tous en-deçà de nos objectifs. Nous vendons nos logements aux bailleurs sociaux soit à prix coûtant, soit à perte. Je n’en connais pas un qui embauche », poursuit le président de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) qui a dû se séparer de 30% de son équipe chez Sigla Neuf.

Là réside, selon lui, « le vrai danger » : la perte de compétences. « Aujourd’hui, les gens quittent le métier, alors même qu’il faut quatre à cinq ans pour former convenablement un directeur de programmes. Cela ne s’apprend pas ailleurs que sur le terrain. Si cela continue, nous risquons de perdre nos savoir-faire », insiste Pascal Boulanger, qui rappelle que la plupart de ses confrères n’ont plus de fonds propres…

Des difficultés qui n’épargnent pas non plus les agents immobiliers. La Fédération nationale de l’immobilier (FNAIM) fait ainsi état de 1.250 défaillances à date et s’attend à dépasser les 1.400 fin 2024. « Nous orientons de plus en plus nos adhérents vers un administrateur judiciaire ou un expert comptable pour les accompagner », confie à La Tribune son président Loïc Cantin.

 

 

La crise du logement s’approfondit

La crise du logement s’approfondit

Selon Altares on constate une chute du secteur de la construction à tous les étages. « L’immobilier est en situation de crise, il n’y a pas de signaux encourageants et cela se répercute en cascade sur tous les acteurs », relève son directeur des études Thierry Millon.

 « Chaque mois d’inaction coûte plus de 10.000 emplois à la filière construction-immobilier », tempêtent aujourd’hui la Fédération française du bâtiment (FFB), son pôle Habitat, l’Union sociale pour l’habitat (USH), la Fédération nationale de l’immobilier (FNAIM), les promoteurs immobiliers (FPI), la fédération Procivis, l’Union des syndicats de l’immobilier (Unis), les notaires employeurs (UNNE), les architectes (UNSFA) et les économistes de la construction (UNTEC).

 

En cela, l’« Alliance pour le Logement », qui avait déjà interpellé fin janvier le président Macron et le Premier ministre Gabriel Attal, réitère son alerte « sur les conséquences liées à la chute de la production de logements sociaux et libres sur l’ensemble des territoires ». Les dix principales fédérations professionnelles exigeant « un sursaut car le logement constitue un secteur stratégique pour la France au regard de son importance pour l’économie, l’emploi, la cohésion sociale et la transition écologique ».

Une situation « catastrophique », tranche pour La Tribune le président du pôle Habitat de la Fédération française du bâtiment (FFB) Grégory Monod. Et pour cause: depuis juillet 2023, le nombre de défaillances chez les constructeurs de maisons individuelles a bondi de 41,5%. En dix-huit mois, la profession a perdu pas moins de 30% de ses effectifs, soit entre 10 et 15.000 emplois.

« Quelle que soit notre taille, nous sommes tous en-deçà de nos objectifs. Nous vendons nos logements aux bailleurs sociaux soit à prix coûtant, soit à perte. Je n’en connais pas un qui embauche »poursuit le président de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) qui a dû se séparer de 30% de son équipe chez Sigla Neuf.

Là réside, selon lui, « le vrai danger » : la perte de compétences. « Aujourd’hui, les gens quittent le métier, alors même qu’il faut quatre à cinq ans pour former convenablement un directeur de programmes. Cela ne s’apprend pas ailleurs que sur le terrain. Si cela continue, nous risquons de perdre nos savoir-faire », insiste Pascal Boulanger, qui rappelle que la plupart de ses confrères n’ont plus de fonds propres…

Des difficultés qui n’épargnent pas non plus les agents immobiliers. La Fédération nationale de l’immobilier (FNAIM) fait ainsi état de 1.250 défaillances à date et s’attend à dépasser les 1.400 fin 2024. « Nous orientons de plus en plus nos adhérents vers un administrateur judiciaire ou un expert comptable pour les accompagner », confie à La Tribune son président Loïc Cantin.

 

Logement touristique : Fin de l’avantage fiscal

Logement touristique : Fin de l’avantage fiscal

Le  Conseil d’Etat a annulé le paragraphe permettant aux locations type Airbnb de continuer à bénéficier d’une niche fiscale.

Pour mémoire, le Conseil d’Etat avait été saisi par l’association pour un tourisme professionnel (AToP), le groupement des hôtelleries et restaurations de France (GHR), l’union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH), et par les sénateurs Ian Brossat (PCF) et Max Brisson (Les Républicains). A l’origine, leur requête avait été rejetée en référé.

Cette décision « marque un tournant décisif dans la lutte contre les avantages fiscaux injustifiés, dont bénéficie la location Airbnb, face à la location nue. Elle pourrait également ouvrir la voie à d’autres actions en justice contre des dispositifs similaires », poursuit le sénateur communiste.

Crise du logement : Chute de 20 % des permis de construire

 

Crise du logement : Chute de 20 % des permis de construire 

La situation catastrophique du secteur immobilier se confirme.  Entre mai 2023 et avril 2024, le nombre de permis de construire délivrés par les pouvoirs publics a chuté de près de 18% dans l’Hexagone, selon le ministère de la Transition écologique. 

En cause notamment des taux d’intérêt particulièrement élevés, mais aussi des coups de construction qui ne sont pas compatibles avec la solvabilité des candidats à l’accession. De plus en plus de couches moyennes sont écartés du projet d’achat d’un logement neuf ou ancien surtout après la hausse continue depuis une vingtaine d’années.

D’après les chiffres publiés jeudi par le ministère de la Transition écologique, le nombre de permis de construire délivrés par les pouvoirs publics continue de baisser dans l’Hexagone. Entre mai 2023 et avril 2024, 358.200 logements ont été autorisés à la construction, soit 17,7% de moins que lors des douze mois précédents.

Dans le détail, les maisons individuelles ont fait l’objet de 129.200 autorisations (-19,7%) entre mai 2023 et avril 2024, tandis que les logements collectifs en ont obtenu 229.000 (-16,6%). Au sein des logements collectifs, les résidences (étudiantes, seniors…) ont réussi à sensiblement limiter leur recul, qui s’établit à -11,1%.

Social-Logement: des loyers privés inabordables

Social-Logement:  des  loyers privés inabordables

 

Le président de l’association Droit au logement opposable, Bernard Lacharme, estime, dans une tribune au « Monde », que le projet de loi sur le logement, en ne favorisant pas les HLM, aggrave la crise pour les classes moyennes.

 

Les textes sur le logement sont souvent peu lisibles pour les non-initiés, mais il faut reconnaître que l’exposé des motifs du nouveau projet de loi « relatif au développement de l’offre de logements abordables », qui sera débattu mi-juin au Parlement, en donne clairement le sens.La première phrase évoque l’existence d’une crise du logement « depuis 2022 ». La deuxième nous dit : « Les classes moyennes sont, de plus en plus, confrontées à la difficulté de se loger à un coût abordable à proximité de leur lieu de travail, en particulier en zone tendue. »Vous pouvez poursuivre la lecture : pas un mot sur l’explosion du nombre de sans-abri, les familles hébergées par d’autres familles, celles qui sont logées en suroccupation ou dans l’insalubrité, les smicards qui consacrent 40 % de leurs revenus à leur loyer, les jeunes salariés dans l’incapacité de quitter le domicile de leurs parents, les étudiants en galère…

Cette loi n’affiche pas l’ambition de s’attaquer à la crise structurelle qui, depuis plusieurs décennies, augmente le coût du logement pour tous et condamne les plus fragiles à la rue ou au mal-logement. Elle vise les « classes moyennes », notion suffisamment floue pour qu’une majorité de nos concitoyens croie être concernée.

La réalité est que 70 % des ménages ont des ressources les rendant éligibles au logement social, et que c’est de ce type de logements qu’ont besoin ceux pour qui les loyers de marché sont devenus inabordables. Le logement intermédiaire, que le gouvernement veut développer, concerne des personnes dont les ressources sont supérieures à la moyenne : le plafond de revenu imposable pour un couple avec deux enfants atteint 102 000 euros sur Paris et la petite couronne, le loyer 1 400 euros pour un logement de 75 mètres carrés.

Logement: des loyers privés inabordables

Logement:  des  loyers privés inabordables 

 

Le président de l’association Droit au logement opposable, Bernard Lacharme, estime, dans une tribune au « Monde », que le projet de loi sur le logement, en ne favorisant pas les HLM, aggrave la crise pour les classes moyennes.

 

Les textes sur le logement sont souvent peu lisibles pour les non-initiés, mais il faut reconnaître que l’exposé des motifs du nouveau projet de loi « relatif au développement de l’offre de logements abordables », qui sera débattu mi-juin au Parlement, en donne clairement le sens.La première phrase évoque l’existence d’une crise du logement « depuis 2022 ». La deuxième nous dit : « Les classes moyennes sont, de plus en plus, confrontées à la difficulté de se loger à un coût abordable à proximité de leur lieu de travail, en particulier en zone tendue. »

Vous pouvez poursuivre la lecture : pas un mot sur l’explosion du nombre de sans-abri, les familles hébergées par d’autres familles, celles qui sont logées en suroccupation ou dans l’insalubrité, les smicards qui consacrent 40 % de leurs revenus à leur loyer, les jeunes salariés dans l’incapacité de quitter le domicile de leurs parents, les étudiants en galère…

Cette loi n’affiche pas l’ambition de s’attaquer à la crise structurelle qui, depuis plusieurs décennies, augmente le coût du logement pour tous et condamne les plus fragiles à la rue ou au mal-logement. Elle vise les « classes moyennes », notion suffisamment floue pour qu’une majorité de nos concitoyens croie être concernée.

La réalité est que 70 % des ménages ont des ressources les rendant éligibles au logement social, et que c’est de ce type de logements qu’ont besoin ceux pour qui les loyers de marché sont devenus inabordables. Le logement intermédiaire, que le gouvernement veut développer, concerne des personnes dont les ressources sont supérieures à la moyenne : le plafond de revenu imposable pour un couple avec deux enfants atteint 102 000 euros sur Paris et la petite couronne, le loyer 1 400 euros pour un logement de 75 mètres carrés.

Immobilier- L’abandon des politiques de logement

Immobilier -L’abandon des politiques de logement

D’un côté, une accumulation d’indicateurs inquiétants : près de 5 millions d’adultes vivant chez leurs parents, une chute des réservations de logements neufs, une pénurie de l’offre de location. De l’autre, une réponse politique loin d’être à la hauteur. Alors que la crise du logement frappe durement depuis deux ans, notamment sous l’effet de la hausse des taux d’intérêt, le sujet se trouve quasiment absent de la campagne pour les élections européennes. Le gouvernement prépare bien un projet de loi « pour développer l’offre de logements abordables », mais il se contente de mettre en avant le logement intermédiaire, à destination des classes moyennes supérieures, au détriment du logement social.
par Véronique Chocron dans Le Monde.
D’où vient ce paradoxe, alors que le logement, premier poste de dépense des Français, détermine en grande partie la vie de chacun, de son cadre de vie à son accès à l’emploi ?« Pourquoi personne ne veut faire du logement un objet politique ? Déjà, on n’est pas aidé par nos concitoyens : dans les sondages, le sujet n’apparaît pas comme une préoccupation majeure », lâche, désappointé, le député (Renaissance, Val-d’Oise) Guillaume Vuilletet. Dans l’enquête Ipsos pour Le Parisien, le 25 février, le logement n’est qu’au dixième rang de la liste des douze préoccupations retenues, incluse en fait dans le pouvoir d’achat, classé premier.

La perte du pouvoir d’achat s’explique largement par la flambée du coût du logement. Comme le montre l’économiste du logement Jacques Friggit, à partir des années 2000, les prix de l’immobilier résidentiel ont progressé beaucoup plus vite que les revenus des ménages. Que les Français consacrent désormais 27 % de leur budget au logement, soit deux fois plus qu’à la nourriture, semble aujourd’hui acquis. « On s’est habitué au logement cher, mais la paix sociale a été achetée par la très forte valorisation du patrimoine immobilier, qui est allée de pair, estime Pierre Madec, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques. En revanche, le logement cher s’est traduit par une paupérisation des locataires du parc privé. »

En matière de logement, c’est également parce que tous les territoires et toutes les générations ne font pas face aux mêmes difficultés. 

L’abandon des politiques de logement

L’abandon des politiques de logement

D’un côté, une accumulation d’indicateurs inquiétants : près de 5 millions d’adultes vivant chez leurs parents, une chute des réservations de logements neufs, une pénurie de l’offre de location. De l’autre, une réponse politique loin d’être à la hauteur. Alors que la crise du logement frappe durement depuis deux ans, notamment sous l’effet de la hausse des taux d’intérêt, le sujet se trouve quasiment absent de la campagne pour les élections européennes. Le gouvernement prépare bien un projet de loi « pour développer l’offre de logements abordables », mais il se contente de mettre en avant le logement intermédiaire, à destination des classes moyennes supérieures, au détriment du logement social.
par Véronique Chocron dans Le Monde

D’où vient ce paradoxe, alors que le logement, premier poste de dépense des Français, détermine en grande partie la vie de chacun, de son cadre de vie à son accès à l’emploi ?

« Pourquoi personne ne veut faire du logement un objet politique ? Déjà, on n’est pas aidé par nos concitoyens : dans les sondages, le sujet n’apparaît pas comme une préoccupation majeure », lâche, désappointé, le député (Renaissance, Val-d’Oise) Guillaume Vuilletet. Dans l’enquête Ipsos pour Le Parisien, le 25 février, le logement n’est qu’au dixième rang de la liste des douze préoccupations retenues, incluse en fait dans le pouvoir d’achat, classé premier.

La perte du pouvoir d’achat s’explique largement par la flambée du coût du logement. Comme le montre l’économiste du logement Jacques Friggit, à partir des années 2000, les prix de l’immobilier résidentiel ont progressé beaucoup plus vite que les revenus des ménages. Que les Français consacrent désormais 27 % de leur budget au logement, soit deux fois plus qu’à la nourriture, semble aujourd’hui acquis. « On s’est habitué au logement cher, mais la paix sociale a été achetée par la très forte valorisation du patrimoine immobilier, qui est allée de pair, estime Pierre Madec, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques. En revanche, le logement cher s’est traduit par une paupérisation des locataires du parc privé. »

En matière de logement, c’est également parce que tous les territoires et toutes les générations ne font pas face aux mêmes difficultés. 

Crise du logement -300 000 pertes d’emplois d’ici 2025

Crise du logement -300 000 pertes d’emplois d’ici 2025

La crise du logement s’approfondit toujours. Le président de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), qui porte la voix des professionnels du logement neuf, avait tiré la sonnette d’alarme. « Il n’y a plus personne qui embauche chez les promoteurs, il y en a qui commencent à préparer des PSE », avait déclaré Pascal Boulanger. « On s’attend d’ici à 2025 à 300.000 pertes d’emplois, à peu près 150.000 dans le bâtiment, et 150.000 dans tout ce qui gravite autour, bureaux d’études, promoteurs, assureurs, etc. », avait-il poursuivi.
Bouygues Immobilier à son tour vient d’annoncer à ses équipes réunies en comité social et économique (CSE) un plan de départ volontaire et un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE). Trois mois après l’annonce de Vinci et un mois après celle de Nexity, leader du logement neuf, la filiale du géant du BTP, qui compte 1.054 collaborateurs en France, va se séparer de 225 salariés en France.

En 2023, dans le logement neuf, les réservations ont baissé de 25%. Dans le tertiaire, ce n’est guère mieux : « L’activité commerciale reste à l’arrêt, les investisseurs reportant leur prise de décisions », poursuivait la major. Tant est si bien que le chiffre d’affaires de l’entité a chuté de 14% par rapport à 2023, de 11% dans le logement et de… 61% dans l’immobilier d’entreprise.

 

Dès septembre dernier, le président de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), qui porte la voix des professionnels du logement neuf, avait tiré la sonnette d’alarme. « Il n’y a plus personne qui embauche chez les promoteurs, il y en a qui commencent à préparer des PSE », avait déclaré Pascal Boulanger. « On s’attend d’ici à 2025 à 300.000 pertes d’emplois, à peu près 150.000 dans le bâtiment, et 150.000 dans tout ce qui gravite autour, bureaux d’études, promoteurs, assureurs, etc. », avait-il poursuivi.

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Crise du logement : maintenir les quotas HLM

Crise du logement : maintenir  les quotas HLM

Adoptée en 2000, la loi SRU, pour Solidarité et renouvellement urbain, impose aux villes un quota de 20 à 25% de logements sociaux. Mais le Premier ministre, Gabriel Attal, a promis de la réformer pour intégrer dans le décompte les logements intermédiaires, aux loyers et aux plafonds de revenus plus élevés que dans le logement social.

 

Curieusement les quotas HLM pourraient être encore un peu moins respecté alors que la demande ne cesse d’augmenter. Une demande d’autant plus importante que beaucoup de candidats à l’accession à la propriété sont écartés faute de solvabilité. Des candidats à l’accession qui se retrouve sur le marché de la location

 

« La loi SRU a certes connu des évolutions, toujours dans le sens d’une plus juste application et d’une ambition renouvelée de mixité sociale. Jusqu’à maintenant aucune mesure significative n’est venue remettre en cause sa portée, au contraire », rétorquent les bailleurs sociaux. Entre 2020 et 2022, près des deux tiers des communes concernées par la loi SRU n’ont pas tenu leurs objectifs de production de logements sociaux, certaines, comme Nice, Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) ou Toulon, en étant même très loin.

Une ouverture des quotas aux logements intermédiaires risquerait de diminuer l’incitation à construire de nouveaux logements sociaux selon l’USH. Or, la confédération a annoncé fin janvier qu’en 2023, le nombre de ménages en attente d’un logement social a atteint 2,6 millions, soit une hausse de 7,5% sur un an, tandis que le nombre d’agréments est « à son pire niveau depuis 2005 ».« On n’a jamais aussi peu produit de logement social et on n’a jamais eu autant de demandeurs », résumait, à cette occasion, Emmanuelle Cosse de l’USH.

En effet, le nombre d’agréments de nouveaux logements sociaux « n’a jamais été aussi bas depuis au moins 2005 » et serait « bien en deçà de 85.000 », selon elle. À titre de comparaison, 87.500 agréments avaient été délivrés en 2020, année de la crise Covid, pendant laquelle les chantiers ont été à l’arrêt pendant plusieurs mois. « Pendant très longtemps, la moyenne oscillait entre 110.000 et 115.000 agréments annuels », avait commenté l’ex-ministre du Logement.

 Cette crise du logement social suit logiquement celle de la construction de neuf. Selon le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, le nombre de réservations auprès des promoteurs immobiliers s’établissait à 16.201 au troisième trimestre 2023. Soit une chute de 39,3% par rapport à la même période en 2022. Pis, le nombre d’habitats mis en vente suit la même tendance : 19.371 entre le 1er juillet et le 30 septembre 2023. Soit une baisse de 34,9% par rapport au troisième trimestre 2022.

 

 

 

 

Logement: crise profonde et durable

Logement: crise profonde et durable

 

Comme en Chine, la France pourrait bien connaître une crise immobilière hypothéquant aussi toute l’économie. Le secteur immobilier a en effet plongé la Chine dans une croissance très molle provoquée par l’emballement d’abord des prix puis une crise financière et économique plus globale. En France, la situation est également catastrophique. Globalement la France n’a même pas construit 300 000 logements en 2023 alors  que les besoins sont autour de 500 000 par an . 

Précédemment à l’intérieur de ces chiffres globaux, il fallait prendre en compte la dynamique de l’accession à la propriété. Une dynamique en berne avec par exemple une baisse de 40 % des crédits immobiliers en 2023. Une situation durable qui découle directement de la folle envolée des prix depuis 20 ans, des taux d’intérêt et du pouvoir d’achat des ménages. À titre d’exemple le prix d’un  logement atteint environ en moyenne 300 000 €, ce qui suppose un revenu des ménages de l’ordre de 5000 € par mois , or les couples ont en moyenne un revenu disponible de 4000 € par mois.

50 à 60% des ménages risquent désormais d’être écartés de la possibilité de l’accession à la propriété. Autrement dit de l’ordre de 30 % des ménages pourront prétendre à cette accession quand jusque-là ils étaient 60 %. Pour inverser la tendance, il faudrait une baisse significative des prix de l’ordre de 30 % afin de resolvabiliser les candidats à l’accession. On comprend que les vendeurs ne sont pas prêts à accepter de telles baisses de prix. Mais en face ils auront du mal à trouver des acheteurs. Avec le temps, l’offre devra s’adapter à la demande solvable et les prix devront nécessairement diminuer de manière significative. En attendant, comme parallèlement on ne construit pas suffisamment de logements à louer, la crise va s’accentuer et peut-être aussi menacer l’ensemble de l’économie.

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