Archive pour le Tag 'certitudes'

Éducation : sortir des certitudes et des invectives

Éducation : sortir des certitudes et des invectives

Professeur honoraire en sciences de l’éducation, Philippe Meirieu juge, dans une tribune au « Monde », que l’éducation mérite un climat apaisé loin de « l’agressivité d’atmosphère » de la société. Ces conditions doivent permettre aux enseignants de déconstruire les préjugés de leurs élèves, selon l’auteur de « Qui veut encore des professeurs ? ».

L’enchaînement d’événements tragiques répercutés en continu par les médias et les réseaux sociaux crée aujourd’hui une agressivité d’atmosphère qui rend plus difficile que jamais l’éducation de nos enfants et adolescents. Déjà chauffés à blanc par les publicitaires, ils se trouvent, de fait, immergés et engagés dans une guerre des certitudes quand il faudrait, au contraire, qu’ils prennent le temps d’apprendre à douter pour pouvoir faire face eux-mêmes, une fois devenus adultes, aux bouleversements qui les attendent.

La crise sanitaire, déjà, avait créé un climat général d’insécurité psychique qui les a durablement affectés. Quand un individu se sent menacé dans ses équilibres fondamentaux et que son rapport aux autres et au monde est remis en question, il est tenté de retrouver un semblant de stabilité en se crispant sur des principes rudimentaires, des schémas simplistes ou des oppositions binaires. Sans étayage culturel, la fragilité intérieure ouvre la voie au dogmatisme et les personnes deviennent ainsi des proies faciles pour les populismes et les fanatismes de toutes sortes.

C’est pourquoi, sans doute, les débats essentiels sur les ébranlements sociétaux auxquels nous sommes confrontés – la crise climatique, les guerres qui ensanglantent le monde, la question des migrations, les interrogations liées au genre et à la remise en cause du modèle patriarcal de l’autorité – produisent, à côté de réflexions de haut niveau qui acceptent de se confronter avec la complexité, un emballement de crispations identitaires, des affrontements sans fin de positions caricaturales, des violences verbales inouïes qui saturent le débat public.

Or, l’éducation requiert tout le contraire : que l’on apprenne à surseoir à ses pulsions primaires, que l’on interroge ses représentations, que l’on se méfie des lieux communs et des pseudo-évidences, que l’on prenne le temps de réfléchir, de s’informer, de confronter sereinement son point de vue avec ceux des autres. Que l’on accepte de substituer, un moment, à la satisfaction d’être dans le camp de la vérité la recherche collective de la précision, de la justesse et d’une vérité qu’on sait pourtant inaccessible. Pas d’éducation authentique sans un moratoire assumé des certitudes et des invectives.

Coronavirus : le variant anglais bouscule toutes les certitudes

Coronavirus : le variant anglais bouscule toutes les certitudes

 

Il y a encore quelques semaines, le monde s’interrogeait sur une éclaircie possible de la pandémie. On a même songé un peu avant les fêtes à desserrer très nettement l’étau des mesures de protection. Faut-il rappeler que la France par exemple envisageait pour la fin de l’année 2020 un seuil de 5000 contaminations par jour. Un seuil qui aurait permis d’alléger considérablement le dispositif sanitaire , les contraintes commerciales et sociétales.

 

Aujourd’hui on est loin des 5000 contaminations puisque depuis deux jours et nouvelles contaminations sont supérieurs à 20 000 et surtout que les hospitalisations sont  en assez nette hausse. Le phénomène n’est pas particulier à la France bien au contraire car le développement de la pandémie est encore plus inquiétant dans d’autres pays y compris des pays très proches de la France.

 

Ce mois de janvier donne une désagréable impression de déjà-vu. La situation épidémique reste très fragile. Le nombre de nouvelles contaminations quotidiennes dépasse les 20 000 depuis deux jours, quand les hospitalisations et les admissions en réanimation sont en hausse depuis une dizaine de jours. Le taux de reproduction du virus, autrement dit le R effectif, est estimé à 1,19 par Santé publique France. Ce qui signifie que l’épidémie progresse.

 

La hausse est certes moins forte que celle que nous avons pu connaître en novembre dernier, et il est encore trop tôt pour mesurer les effets du couvre-feu à 18 heures, mais les projections des épidémiologistes ne sont pas très encourageantes. En cause sans doute la prolifération renforcée du faite du virus britannique. Mais aussi la perspective de la venue plus massive du virus sud-africain et du virus brésilien. Des virus beaucoup plus difficiles à identifier sauf aller séquencer ce qui constitue un travail d’analyse complexe et long. Aujourd’hui personne n’est en capacité de dire exactement quel est l’impact du virus britannique.

 

On parle de quelques cas ici ailleurs parce qu’ils ont été repérés. En réalité, rien d’autre que le virus britannique ne peut expliquer la très nette reprise de la pandémie en France comme ailleurs. Pire épidémiologistes prévoient un pic de contamination en mars. Autant dire que d’ici là le reconfirment se sera imposé.

 

 «S’il n’y avait pas eu la menace des nouveaux variants, la situation aurait pu se stabiliser pour les prochaines semaines», analyse Vittoria Colizza, directrice de recherches à l’Inserm et spécialiste en modélisation des maladies infectieuses. Elle vient de publier un rapport de modélisation




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